Lac glaciaire
Un lac glaciaire est un lac qui occupe un creux résultant de l'érosion par un glacier (il s'agit souvent d'un ombilic glaciaire). Il faut distinguer le lac glaciaire du lac proglaciaire qui est issu des eaux de fonte d'un glacier et du lac morainique qui se forme derrière une moraine frontale après retrait du glacier.
Formation
Un glacier en recul laisse souvent des blocs de glace, dans des cavités entre les drumlins ou les collines. À la fin d'une période glaciaire, cette glace fond pour former des lacs. Ces lacs sont souvent entourés de drumlins ainsi que d'autres formations glaciaires telles que les moraines, les eskers et des figures d'érosion comme des stries glaciaires.
Toutefois, ces lacs glaciaires existent aussi avant la disparition du glacier. Ils sont là aussi issus de la fonte de ce dernier. Ils peuvent être sous-glaciaires, coincé entre le glacier et sa moraine frontale, ou encore sur glaciaire, coincé en amont du glacier par la roche et le glacier lui-même. Ils peuvent également être intra-glaciaire, c'est-à -dire, littéralement coincé à l'intérieur du glacier. Dans ces trois cas, ces lacs représentent un risque certain.
Typologie
Lorsqu'un lac glaciaire est long et étroit, en forme de doigt, situé dans le fond d'une vallée glaciaire et est issu de l'érosion glaciaire au niveau d'une alternance de roches plus meubles, il est qualifié de rubaniforme. C'est le cas des lacs Windermere, Washington et Ullswater.
Exemples
- les Grands Lacs américains
- la plupart des lacs alpins sont des lacs d'origine glaciaire, comme le lac LĂ©man ou le lac de Zurich.
Risques
Il existe un risque de vidange brutale de ce type de lac, en cas de rupture du barrage formé de moraines friables et instables. Ce risque s'aggrave avec le réchauffement climatique. De nouveaux lacs glaciaires se sont effectivement récemment formés et des vidanges brutales se multiplient[1].
Ainsi, dans le parc national de Sagarmatha au Népal, de petits étangs de fonte de glace se sont réunis pour former un grand lac (dizaines de millions de mètres cubes) qui pourrait déclencher une catastrophe s'il se déversait brutalement dans les vallées. De 1941 à 1950 trois vidanges brutales ont été enregistrées dans les Andes au Pérou. Elles ont engendré plus de 10 000 morts, et emporté des élevages, des cultures et des infrastructures vitales[1].
La gestion du risque passe par la surveillance à distance (vues satellites, photos aériennes[2]), des contrôles et d'éventuelles consolidation des moraines ainsi que par la construction de canaux ou siphons destinés à contrôler le niveau des lacs glaciaires à risque[1].
Écologie
Les eaux des lacs glaciaires sont souvent claires et oligotrophes mais peuvent aussi présenter une couleur verte, du fait de la présence de fines particules minérales (farine de roche) favorisant la présence de populations importantes d'algues[3].
En période chaude la végétation peut s'y développer. Ces lacs peuvent alors modifier l'écotone que constitue la limite supérieure des arbres[4].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Glacial lake » (voir la liste des auteurs).
- Laura Newcomer, Le danger mortel des lacs glaciaires, National Geographic, 5 août 2016
- C. Huggel, A. Kääb, W. Haeberli, P. Teysseire, F. Paul, Remote sensing based assessment of hazards from glacier lake outbursts: a case study in the Swiss Alps, Canadian Geotechnical Journal, vol. 39, no 2, 2002, pages 316-330.
- Nova, Mystery of the Mega flood.
- F. David, « Évolutions de la limite supérieure des arbres dans les Alpes françaises du Nord depuis la fin des temps glaciaires » [lire en ligne]
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- A. Bezinge, J.-P. Perreten, F. Schäfer, Phénomènes du lac glaciaire du Gorner, La Murithienne, 1970.
- C. Hillaire-Marcel, P. Page, « Paléotempératures isotopiques du lac glaciaire de Deschaillons », Quaternary paleoclimate, GeoBooks, Norwich, 1981, pages 273-298.
- J.-S. Vincent, L. Hardy, L’évolution et l’extension des lacs glaciaires Barlow et Ojibway en territoire québécois, Géographie physique et Quaternaire, vol. 31, no 3-4, 1977, pages 357-372.