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Massif du Pedraforca

Le massif du Pedraforca, ou simplement Pedraforca, est un massif de montagne de la chaĂźne des PyrĂ©nĂ©es dans les provinces de LĂ©rida et Barcelone, en Catalogne, en Espagne. Il mesure 5,6 km de long pour 5,6 km de large, et culmine au PollegĂł Superior Ă  2 506 mĂštres[2]. À cause de la nature sĂ©dimentaire de ses roches et de sa position avancĂ©e par rapport Ă  la zone centrale des PyrĂ©nĂ©es, le massif du Pedraforca fait partie du contrefort prĂ©-pyrĂ©nĂ©en. GĂ©ologiquement parlant, le massif se situe dans la zone sud-pyrĂ©nĂ©enne[3].

Massif du Pedraforca
Localisation du massif du Pedraforca en Catalogne[1].
GĂ©ographie
Altitude 2 506 m, PollegĂł Superior[2]
Massif Pyrénées
Longueur 5,6 km
Largeur 5,6 km
Superficie 17,5 km2
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Catalogne
Provinces LĂ©rida, Barcelone
GĂ©ologie
Âge environ 40 Ma
Roches Calcaires
Vue, depuis l'est, du double sommet en forme de fourche et de la base arrondie de la montagne.
Vue, depuis la serra del Verd Ă  l'ouest, des deux crĂȘtes sommitales.

Le Pedraforca est une montagne emblĂ©matique de la Catalogne : il a une forme trĂšs particuliĂšre, formĂ©e par deux crĂȘtes parallĂšles reliĂ©es au milieu par un col, l'Enforcadura (2 356 m). Sur la premiĂšre crĂȘte, le PollegĂł Superior a une altitude de 2 506 m (avec un sommet secondaire, le Calderer, de 2 497 m), et sur la deuxiĂšme crĂȘte le PollegĂł Inferior atteint 2 445 m. La singularitĂ© de sa forme, sa base ronde, et le fait qu'il soit isolĂ© des autres chaĂźnes de montagnes environnantes, a fait de ce massif l'un des plus cĂ©lĂšbres du territoire catalan, dĂ©clarĂ© « lieu naturel d'intĂ©rĂȘt national »[4].

L'ensemble du massif de Pedraforca fait partie du parc naturel de CadĂ­-MoixerĂł. Les villes environnantes sont GĂłsol Ă  l'ouest et Saldes Ă  l'est, dans la comarque de BerguedĂ  de la province de Barcelone.

Toponymie

En catalan, pedra signifie « pierre Â» mais aussi « roc Â» ou « rocher Â». Quant Ă  forca, elle peut prendre le sens de « fourchette Â» mais aussi la « fourche Â» des paysans (ancienne fourche Ă  deux dents). La meilleure traduction serait donc le « roc-fourche Â» ou la « fourche en pierre Â», allusion explicite Ă  la forme de son double sommet.

Le col d'Enforcadura, entre les deux crĂȘtes, peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© en langue catalane de la mĂȘme façon, littĂ©ralement le col « dans la fourche dure Â».

Les deux crĂȘtes ensemble prennent le nom local de Pollegons au pluriel, PollegĂł est le singulier et dĂ©signe un sommet des crĂȘtes.

GĂ©ographie

Le massif de Pedraforca se situe au nord-ouest de la comarque de Berguedà dans la province de Barcelone. Il est accessible par la route B-400 qui part d'un petit col, au kilomÚtre 113 de l'autoroute C-16 d'Abrera à Bellver de Cerdagne (axe de la vallée du Llobregat). La petite route C-563 traverse Tuixén, Josa de Cadí et Gósol.

Un point de vue suspendu Ă  une falaise au sanctuaire de Gresolet, Ă  1 566 m d'altitude, offre, si le temps est dĂ©gagĂ©, un panorama sur le massif.

Principaux sommets

Pollegó supérieur à droite (nord) et inférieur à gauche (sud), vus depuis un alpage situé à l'est dans le parc naturel de Cadí-Moixeró.
SommetAltitude[2] (mĂštres)
PollegĂł Superior 2 506
PollegĂł Inferior 2 444
Roc Roig 2 052
Roca Roja 2 038

GĂ©ologie

Le relief actuel s'est formĂ© entre −40 et −20 Ma (ÉocĂšne et OligocĂšne), consĂ©quence de la formation des PyrĂ©nĂ©es : les strates gĂ©ologiques de type sĂ©dimentaire[3], dĂ©posĂ©es principalement depuis le MĂ©sozoĂŻque (Ă  partir de −256 Ma) jusqu'Ă  l'ÉocĂšne (vers −35 Ma), sont remontĂ©es en altitude entre −40 et −20 Ma par la collision entre la plaque ibĂ©rique au sud et la plaque eurasiatique au nord.

Toutefois, le massif de Pedraforca est complexe gĂ©ologiquement, ce qui en fait un site d'intĂ©rĂȘt : dans une zone de quelques kilomĂštres carrĂ©s convergent de haut en bas, la nappe supĂ©rieure de Pedraforca (au-dessus de 1 500 m en moyenne), la nappe infĂ©rieure de Pedraforca (sous la nappe supĂ©rieure), et la nappe de Cadi Ă  l'est, tĂ©moins de la montĂ©e des PyrĂ©nĂ©es au cours de l'orogenĂšse alpine[5]. La nappe supĂ©rieure est un assemblage de diffĂ©rentes strates sĂ©dimentaires provenant, respectivement du sud au nord, du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, d'une Ă©paisseur considĂ©rable de sĂ©diments du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur (formant les crĂȘtes sommitales), du Jurassique et du Trias supĂ©rieur (voir figure), le tout sur quelques mĂštres du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur[5]. Sous cette nappe composite se trouve la nappe infĂ©rieure faite de matĂ©riaux du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieure, celle-ci est plus rĂ©cente et pourtant se trouve en dessous; cette observation peut ĂȘtre expliquĂ©e par le phĂ©nomĂšne de charriage qui permet, Ă  l'aide d'une faille inverse, de faire passer des couches plus anciennes sur des plus rĂ©centes. Enfin, dans le paysage, la nappe de CadĂ­ affleure au nord-est dans la zone des falaises de Gresolet. En suivant la route aux environs de la riviĂšre des Mulleres, on voit clairement le contact entre la base de CadĂ­ et les roches de la nappe supĂ©rieure de Pedraforca[6] - [5].

L’observation du Pedraforca depuis le village de Saldes permet d’identifier clairement sa structure gĂ©ologique constituĂ©e en trois nappes : la nappe de Cadi se trouve dans la zone nord du Pedraforca oĂč commence la chaĂźne de CadĂ­, la pente sud de ce dernier Ă©tant plus ou moins identique aux couches de la nappe de CadĂ­. Plus au sud, une sĂ©rie de matĂ©riaux de la nappe infĂ©rieure commence au lieu-dit de Gresolet, principalement des marnes avec des calcaires qui se dĂ©tachent sur le relief. La nappe supĂ©rieure est celle des sommets nommĂ©s Pollegons (littĂ©ralement « polygones Â») correspondant Ă  deux barres verticales de calcaire datant du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, avec un niveau intermĂ©diaire fait de marnes (col de l'Enforcada). L'Ă©rosion diffĂ©rentielle des marnes, friables, vis-Ă -vis du calcaire, plus dur, a façonnĂ© ce relief si particulier[5]. Enfin, tout au sud se trouvent des argiles carbonĂ©es et rouges du PalĂ©ocĂšne (dit garumnien dans la rĂ©gion)[5].

Coupe gĂ©ologique des massifs de Pedraforca et CadĂ­[5] - [6]. Couleurs des roches, des plus ĂągĂ©es au plus rĂ©centes : gris = Permien, violet = Trias, bleu = Jurassique, vert foncĂ© = CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, vert clair = CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, orange foncĂ© = PalĂ©ocĂšne, jaune = ÉocĂšne. La nappe supĂ©rieure du Pedraforca correspond Ă  la zone du massif au-delĂ  de 1 500 m : lambeau de CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur cĂŽtĂ© sud, CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, Jurassique et Trias au nord.

Formation

Voici la trame chronologique des principaux événements[7] - [5] - [6] - [8] :

  • Entre -230 et -144 millions d’annĂ©es, des matĂ©riaux sĂ©dimentaires du Trias et du Jurassique se dĂ©posent sur des roches du Permien plus anciennes.
  • Entre -144 et -99 millions d'annĂ©es, au cours du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, une sĂ©rie de fractures dans le sol est responsable de l'enfoncement de blocs de sĂ©diments datant de cette Ă©poque, principalement calcaires et marnes.
  • Entre -99 et -75 millions d'annĂ©es, les premiers sĂ©diments du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur se dĂ©posent au-dessus des blocs prĂ©cĂ©dents qui colmatent les fractures.
  • Entre -75 et -69 millions d'annĂ©es, Ă  la fin du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, la collision entre les plaques tectoniques ibĂ©rique et europĂ©enne commence. À mesure que les deux plaques se rapprochent, une faille inverse se forme : les matĂ©riaux plus anciens du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur se retrouvent au-dessus des sĂ©diments plus modernes du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, produisant une nappe de charriage. Ainsi se forme la nappe supĂ©rieure du Pedraforca formĂ©e de calcaires du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur.
  • Entre -69 et -66 millions d'annĂ©es, la nappe supĂ©rieure du Pedraforca continue de se dĂ©placer au-dessus des matĂ©riaux du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur qui forment alors la nappe infĂ©rieure du Pedraforca.
  • Entre -66 et -33 millions d'annĂ©es, principalement Ă  l'ÉocĂšne infĂ©rieur et moyen (de l'Ilerdien Ă  -55,8 Ma au LutĂ©cien infĂ©rieur vers -46 Ma), une couche de sĂ©diments se dĂ©pose dans une mer peu profonde qui formera la nappe de CadĂ­. À la fin de la pĂ©riode, le dĂ©but de la surrection des PyrĂ©nĂ©es ferme cette mer et les deux nappes de Pedraforca remontant du sud entrent en contact avec la nappe de CadĂ­ au nord.
  • Entre -33 et -25 millions d'annĂ©es, avec une nouvelle faille inverse, les nappe supĂ©rieures et infĂ©rieures de Pedraforca passent sur la nappe de CadĂ­. On a ainsi trois nappes inversĂ©es : en haut la nappe supĂ©rieure de Pedraforca (la plus ancienne du Trias, Jurassique et CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur), au milieu la nappe infĂ©rieure de Pedraforca (d'Ăąge intermĂ©diaire du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur), et au-dessous la nappe de CadĂ­ (la plus rĂ©cente de l'ÉocĂšne), le tout reposant sur le socle mĂ©sozoĂŻque et palĂ©ozoĂŻque sous la nappe de CadĂ­.
  • Au cours des derniers millions d'annĂ©es, l'Ă©rosion des reliefs prĂ©cĂ©dents, en prĂ©sence de calcaires durs (au niveau des deux crĂȘtes sommitales) et de marnes plus tendres (au niveau du col de l'Enforcadura entre les deux crĂȘtes), donne Ă  la montagne la silhouette typique d'une fourche, ainsi que les Ă©boulis caractĂ©ristiques situĂ©s au milieu sous le col de l'Enforcadura.

Climat

Deux zones climatiques sont clairement différentiées, en fonction de l'altitude dans le massif :

Les prĂ©cipitations sont concentrĂ©es pendant les mois d'Ă©tĂ©, avec des moyennes annuelles supĂ©rieures Ă  1 100 mm. Les chutes de neige ne sont pas abondantes, bien que les sommets du massif restent enneigĂ©s pendant l'hiver. Dans les vallĂ©es, la tempĂ©rature moyenne annuelle est comprise entre 10 et 12 °C, moyenne qui se rĂ©duit considĂ©rablement Ă  mesure que l'altitude augmente[7].

Flore

Étage subalpin du Pedraforca avec, au premier plan, des pins Ă  crochets (Pinus uncinata) au milieu des Ă©boulis.

À l'Ă©tage montagnard (en dessous de 1 700 m) pousse le chĂȘne pubescent (Quercus pubescens) qui occupe une grande partie des pentes, accompagnĂ© de l'Ă©rable Ă  feuilles d'obier (Acer opalus), le buis commun (Buxus sempervirens), l'amĂ©lanchier Ă  feuilles ovales (Amelanchier ovalis), le noisetier (Corylus avellana), l'aubĂ©pine monogyne (Crataegus monogyna), le GenĂ©vrier commun (Juniperus communis), l'hellĂ©bore fĂ©tide (Helleborus foetidus), le rosier des chiens (Rosa canina) et l'anĂ©mone (Anemone hepatica), entre autres. Dans les secteurs ombragĂ©s et humides de la forĂȘt de Gresolet, le hĂȘtre commun (Fagus sylvatica) cĂŽtoie le sapin commun (Abies alba). Quant au pin sylvestre (Pinus sylvestris), il est assez rĂ©pandu et peut se rencontrer partout du fait de l’exploitation de son bois. La forĂȘt de Gresolet est le protagoniste de l'une des premiĂšres campagnes de conservation menĂ©es en Catalogne dans les annĂ©es 1920 et 1921.

À l'Ă©tage subalpin (entre 1 700 et 2 300 m) se trouvent des forĂȘts clairsemĂ©es qui poussent au milieu des Ă©boulis. La vĂ©gĂ©tation se compose de conifĂšres comme le pin Ă  crochets (Pinus uncinata) et le sapin commun (Abies alba), d'arbustes Ă  feuilles persistantes comme le buis commun (Buxus sempervirens), le rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum), et de plantes comme l'hellĂ©bore vert (Helleborus viridis), l'anĂ©mone des Alpes (Pulsatilla alpina) et la croisette de printemps (Cruciata glabra).

À l'Ă©tage alpin (au-dessus de 2 300 m), les rudes conditions climatiques rendent impossible toute prĂ©sence d'arbres et d'arbustes. Une vĂ©gĂ©tation adaptĂ©e Ă  un environnement froid et rocheux se dĂ©veloppe, certaines endĂ©miques du massif pyrĂ©nĂ©en comme la ramondie des PyrĂ©nĂ©es (Ramonda myconi), prĂ©sente depuis environ 25 millions d’annĂ©es, la saxifrage des PyrĂ©nĂ©es (Saxifraga longifolia), qui est arrivĂ©e lors des premiĂšres glaciations il y a un million d’annĂ©es et qui aime les substrats calcaires, et le chĂšvrefeuille des PyrĂ©nĂ©es (Lonicera pyrenaica). D'autres espĂšces remarquables sont la Globulaire rampante (Globularia cordifolia subsp. repens) et des fougĂšres de haute montagne (Woodsia glabella subsp. pulchella)[9] - [7].

Faune

Isards au sommet du Pollegó inférieur

La diversitĂ© des forĂȘts et des prairies abrite une faune riche dans laquelle dominent clairement les espĂšces typiques des Ă©tages alpins et montagnards. La proximitĂ© des serra de CadĂ­ et MoixerĂł met Ă  la disposition de ces espĂšces des surfaces importantes, vitales pour rĂ©pondre Ă  leurs besoins territoriaux.

Enfin, une espÚce d'escargot endémique et rare des Pyrénées est Pyrenaearia parva[10]. Il n'a été identifié qu'en Andorre et dans le parc naturel de Cadí-Moixeró, spécialement la zone de Pedraforca[10], c'est une espÚce vulnérable et protégée.

Histoire

Dolmen de Molers datant du NĂ©olithique, commune de Saldes.

On trouve des traces au nord de l'homme de Néandertal (Paléolithique moyen) et de l'homme anatomiquement moderne (Paléolithique supérieur) au nord en Cerdagne. Les premiÚres traces archéologiques certaines dans le massif remontent au Néolithique avec le dolmen de Molers.

Patrimoine

Santa Maria del Castell au village de Saldes.

On dénombre les éléments du patrimoine historique et culturel suivants :

  • de nombreuses Ă©glises d'architecture romane sont dissĂ©minĂ©es dans la plupart des villages ou dans des endroits cachĂ©s du massif : le sanctuaire de Gresolet (Saldes), Santa Maria del Castell (Saldes), Sant MartĂ­ (Saldes), Sant Andreu de l'EspĂ  (Saldes), Sant SebastiĂ  del Sull (Saldes), Sant Ponç de Molers (Saldes), Santa Maria del Castell (GĂłsol), Santa Margarida de GĂłsol (GĂłsol) et Santa EulĂ lia de Bonner (GĂłsol)[11] - [7] ;
  • fortifications : au cours du Moyen Âge, la rĂ©gion du massif de Pedraforca et ses environs Ă©taient contrĂŽlĂ©s par les comtes de Cerdagne, qui utilisaient les chĂąteaux de Saldes et de GĂłsol pour protĂ©ger leurs territoires. Ces fortifications ont Ă©tĂ© Ă  l'origine des deux villages, mais elles sont actuellement partiellement en ruine[11] - [7] ;
  • plusieurs sentiers traditionnels qui traversent la rĂ©gion, notamment les chemins de l'Ă©levage, car dans la rĂ©gion et ses environs il existe d'importantes zones d'alpage. Ces routes conservent des annexes remarquables telles que des murs de pierre, des parcelles, des ponts, des auberges et des cortals[11] ;
  • peinture : Pablo Ruiz Picasso passa l'Ă©tĂ© 1906 Ă  GĂłsol, oĂč il transforma son style et devint trĂšs productif. AprĂšs l'Ă©tĂ©, Picasso quitta GĂłsol en traversant la serra del CadĂ­ par le Pas dels Gosolans pour rentrer Ă  Paris, oĂč il dĂ©veloppa alors son style cubiste. Le souvenir de sa visite est restĂ© chez les Gosolans, qui disposent d'une salle Picasso avec des reproductions des Ɠuvres peintes par l'artiste dans cette ville[11] - [7].

Mythes

Beaucoup de légendes circulent autour du Pedraforca, longtemps considéré comme une montagne magique. L'une des légendes dit que dans la nuit de la Saint-Sylvestre (le ), les sorciÚres se réunissent au Pedraforca pour danser et voler avec leur balai[12]. Une autre légende explique pourquoi la montagne a cette caractéristique : une nuit de Saint-Sylvestre, les sorciÚres ont célébré un Sabbat au sommet de l'ancienne montagne. Les sorciÚres étaient divisées en deux parties et se battaient entre elles, faisant tellement de bruit que la terre en tremblait. Les habitants de Saldes furent tellement effrayés qu'ils commencÚrent à se confier à saint Michel par des priÚres. Ce dernier les écouta, descendit du ciel avec une épée, et fendit la montagne en deux parties afin de séparer les deux clans de sorciÚres. De plus, la cime de la vieille montagne fut brisée en millions de morceaux ce qui donna naissance à tous les éboulis du Pedraforca.

Activités humaines

Protection

Bois Ă  Gresolet, commune de Saldes, parc naturel de CadĂ­-MoixerĂł.

En 1932, la premiÚre proposition officielle de protection de l'espace figure déjà dans les prévisions de l'aménagement du territoire de la généralité de Catalogne de l'Úre républicaine. Les extractions de lignite à ciel ouvert, effectuées dans le secteur sud du massif depuis le XIXe siÚcle et intensifiées par le développement industriel entamé en 1950, ont également contribué à l'urgence de préserver le site. En 1963, le plan de planification provincial de Barcelone, qui était prévu pour le potentiel parc naturel Cadí-Pedraforca, est de nouveau examiné.

Le , une loi promulgue la crĂ©ation de la rĂ©serve nationale de chasse de CadĂ­, qui comprend actuellement le Port del Comte. Cette loi, toujours en vigueur, prĂ©voit que les ressources de la faune et son utilisation Ă  des fins de chasse puissent rester une source de revenus pour les populations habitant sur le site. Le statut d'autonomie de la Catalogne ouvre les portes Ă  la protection dĂ©finitive de l'espace. En 1980, la Commission d'urbanisme de Catalogne approuve une liste d'espaces prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt naturel particulier, parmi lesquels les massifs de CadĂ­-MoixerĂł-Pedraforca ; l'ensemble de cette proposition est adoptĂ© par le parlement de Catalogne et incorporĂ© sous la forme d'une annexe Ă  la loi du , Ă©tablissant des rĂšgles supplĂ©mentaires pour la protection des espaces prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt naturel particulier et que pourraient affecter les activitĂ©s d'extraction.

Par la suite, une loi catalane du crĂ©e le « parc naturel d’intĂ©rĂȘt national du massif de Pedraforca »[4]. Puis, le , le parc naturel de CadĂ­-MoixerĂł est crĂ©Ă© par dĂ©cret et regroupe en une seule zone au statut de parc naturel le massif de Pedraforca, le massif de CadĂ­ et le massif de MoixerĂł[4]. En 2004, l'administration du parc naturel d’intĂ©rĂȘt national de Pedraforca fusionne avec celle du parc naturel de CadĂ­-MoixerĂł.

Au niveau europĂ©en, en , conformĂ©ment Ă  la directive 79/409 de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne, le parc naturel CadĂ­-MoixerĂł est dĂ©clarĂ© zone de protection spĂ©ciale pour les oiseaux. Puis, des annĂ©es plus tard, par une dĂ©cision de la Commission europĂ©enne du , cette zone intĂšgre le rĂ©seau Natura 2000 au sein des rĂ©gions biogĂ©ographiques dite « alpines ».

Randonnées et escalade

Voie d'escalade Estasen.
Refuge LluĂ­s Estasen.

Le Pedraforca est une randonnée mythique des Pyrénées, surtout pour les grimpeurs, en référence aux origines de l'escalade en Catalogne : au début du XXe siÚcle, Louis Estasen et ses collÚgues reconnaissent les itinéraires d'escalade les plus évidents, comme la brÚche occidentale du Pollegó inférieur ou encore le chemin Roja et la voie Grallera du Pollegó supérieur. La voie Estasen, ouverte le , constitue la premiÚre ascension du mur nord du Pollegó supérieur et des murs du Pollegó inférieur. Cette premiÚre est considérée comme l'élément fondateur de l'escalade en Catalogne. L'ascension du mur nord du Pollegó supérieur en hiver reste comparable en difficulté à celles situées dans les Alpes.

Il existe Ă©galement des itinĂ©raires de randonnĂ©es plus faciles jusqu'aux sommets principaux. Le sommet le plus visitĂ© est le point culminant PollegĂł superior, ses principales voies d’ascension Ă©tant :

  • de GĂłsol, par la forĂȘt de La Tossa et La Tartera, puis le long du sentier de la falaise ;
  • Ă©galement de GĂłsol, suivre le GR 107 jusqu'Ă  Font-Terrers puis en passant par Set-Fonts et le chemin du Verdet (Canal del Verdet) ;
  • du refuge LluĂ­s Estasen, Ă©galement par le chemin du Verdet.

Toutefois, ces excursions Ă  Pedraforca restent des randonnĂ©es de haute montagne et doivent ĂȘtre prĂ©parĂ©es : bonne condition physique, matĂ©riel appropriĂ© (chaussures, nourriture et boissons), conditions mĂ©tĂ©orologiques et tempĂ©ratures trĂšs changeantes.

Économie

Les activitĂ©s traditionnelles liĂ©es au massif sont principalement l'agriculture et le pĂąturage des bovins. On trouve de petites exploitations du bois liĂ©es Ă  la gestion de la forĂȘt. La mine Clara d'extraction de lignite a cessĂ©, aprĂšs que 34 personnes y ont trouvĂ© la mort le Ă  la suite d’un coup de grisou ; c'est le plus grave accident minier de l'histoire de la rĂ©gion catalane[13]. Les autoritĂ©s misent sur l'essor du tourisme par l'attrait culturel (sites architecturaux citĂ©s plus haut, musĂ©e Picasso), naturel (randonnĂ©es et parc naturel) et sportif (escalade, vĂ©los tout terrain, voitures 4 × 4) du site[7].

Notes et références

  1. Google Maps, « Carte en relief du massif du Pedraforca » (consulté le ).
  2. (ca) Institut géographique et géologique de Catalogne, « Carte topographique de Catalogne » (consulté le ).
  3. (ca) Institut géographique et géologique de Catalogne, « Cartes géologiques de Catalogne » (consulté le ).
  4. (ca) Généralité de Catalogne, « La planification stratégique des parcs naturels protégés de Catalogne » [PDF] (consulté le ).
  5. Parcs de Catalogne (GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne), « IntĂ©rĂȘt gĂ©ologique : massif du Pedraforca » [PDF] (consultĂ© le ).
  6. Parcs de Catalogne (GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne), « IntĂ©rĂȘt gĂ©ologique : chaĂźne du CadĂ­ » [PDF] (consultĂ© le ).
  7. Parcs de Catalogne (GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne), « Site naturel d'intĂ©rĂȘt national de la Pedraforca » [PDF] (consultĂ© le ).
  8. Pierre Birot, « Essai sur la morphologie des Pyrénées catalanes », Annales de géographie, volume 249, pages 238-253, 1935 (consulté le ).
  9. Parcs de Catalogne (Généralité de Catalogne), « Faune et flore du Parc Naturel du Cadí-Moixeró » [PDF] (consulté le ).
  10. (en) Union internationale pour la conservation de la nature, « Pyrenaearia parva » (consulté le ).
  11. (ca) Parcs de Catalogne (Généralité de Catalogne), « Massif du Pedraforca: culture et histoire » (consulté le ).
  12. (ca) Réseau de télématique éducative de Catalogne, « La montagne magique » (consulté le ).
  13. Parcs de Catalogne (GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne), « IntĂ©rĂȘt gĂ©ologique : zone de L’EspĂ  et de Saldes » [PDF] (consultĂ© le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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