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Liste d'opposants Ă  l'esclavage

Cette liste recense les principales personnalités engagées dans la lutte contre l'esclavage et la traite des Noirs. Cette liste cite sans les différencier les noms d'antiesclavagistes et d'abolitionnistes. Notons cependant que l'abolitionnisme ne se confond pas avec l'anti-esclavagisme, dans la mesure où il ne se contente pas de s'opposer à la réduction en esclavage, mais envisage les stratégies pour parvenir à sa disparition, y compris en dégageant les bases d'une organisation économique et sociale alternative.

Afrique

Mauritanie

  • Lemine Ould Dadde (1967-) : Ancien Commissaire aux Droits de l'Homme (2008-2010) et anti-esclavagiste, emprisonnĂ© en 2010 pour ses opinions dans l'exercice de ses fonctions, toujours dĂ©tenu arbitrairement. Il a contribuĂ© au règlement du passif humanitaire et Ă©laborĂ© un programme d’éradication des sĂ©quelles de l’esclavage.
  • Boubacar Ould Messaoud (1945-) : prĂ©sident de SOS Esclaves.
  • Biram Dah Abeid (1965-) : fondateur de l'IRA, Initiative pour la RĂ©surgence du mouvement Abolitionniste.

France

  • Jean Bodin (1529-1596)
  • Étienne de La BoĂ©tie (1530-1563)
  • Pierre Claver (1580-1654) : jĂ©suite catalan, missionnaire en AmĂ©rique du Sud auprès des esclaves africains, il est surnommĂ© « l'esclave des esclaves » pour avoir consacrĂ© sa vie Ă  la lutte contre l'esclavage ; il est bĂ©atifiĂ© puis canonisĂ© au XIXe siècle ; on le commĂ©more le .
  • Michel de Montaigne (1533-1592)
  • Guillaume Ier de Lamoignon, ( - )
  • Pierre Moreau (1620-1660) : protestant de Paray-le-Monial, qui publia en 1651, Ă  la suite d'un voyage au BrĂ©sil en qualitĂ© de secrĂ©taire de l'un de ses gouverneurs hollandais l'« Histoire des derniers troubles du BrĂ©sil ». Il y fustige la colonisation, y dĂ©crit les conditions de vie et de travail des esclaves et condamne l'esclavage comme une "dĂ©testable servitude". Ă€ Amsterdam, son ouvrage fut traduit en hollandais par l'Ă©diteur et le traducteur de Spinoza.
  • Épiphane Dunod dit Épiphane de Moirans (1644-1689) : religieux capucin qui milita contre la traite des noirs et auteur de La libertĂ© des esclaves ou dĂ©fense juridique de la libertĂ© naturelle des esclaves. Il fut plusieurs fois emprisonnĂ© pour avoir dĂ©fendu cette cause.
Portrait et signature de Toussaint Louverture, chef de la révolution haïtienne, 1863
Bas-relief sur la tombe de F.-A. Isambert, Cimetière Montmartre, 11e division, Paris.
  • François-AndrĂ© Isambert (1792-1857) : avocat, magistrat, dĂ©putĂ©, il est un des cofondateurs de la SociĂ©tĂ© française pour l'abolition de l'esclavage dont il fut le secrĂ©taire de 1834 Ă  1846. Un des hommes les plus engagĂ©s dans la lutte pour l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises sous la Monarchie de Juillet.
  • Édouard Corbière (1793-1875) : marin, journaliste et Ă©crivain. ConsidĂ©rĂ© comme le père du roman maritime, son Ĺ“uvre la plus connue est Le nĂ©grier[5] (1832), roman qui se prĂ©sente comme le "Journal de bord" d'un corsaire devenu sur le tard trafiquant d'esclave sur les cĂ´tes d'Afrique. Il est Ă©galement l'auteur en 1823 d'un PrĂ©cis sur la traite des Noirs[6], commerce qu’il dĂ©nonce comme « la plus affreuse violation du droit des gens et le trafic le plus humiliant pour l’espèce humaine ».
  • Cyrille Bissette (1795-1858) : homme politique martiniquais, il est le plus grand artisan de la seconde abolition de l'esclavage française et dĂ©nonce l'esclavage dès 1823 en Martinique.
  • Adolphe CrĂ©mieux (1796-1880) : avocat et homme politique[7], ami de l'abbĂ© GrĂ©goire dont il prononce l'Ă©loge funèbre, s'implique Ă  l'AssemblĂ©e constituante Ă  travers des discours militants pour l'Ă©mancipation[2].
  • Sophie Doin (1800-1846) : romancière et essayiste française dont les Ă©crits ont contribuĂ© au renouveau de l'abolitionnisme en France au cours des annĂ©es 1820.
  • Victor SchĹ“lcher (1804-1893), a consacrĂ© sa vie Ă  la dĂ©fense de la libertĂ© des Noirs et Ă  l'Ă©galitĂ© entre tous les citoyens.
  • Alexandre Gatine (1805-1864) : avocat parisien, il se consacre, dès 1831, aux causes coloniales. Il publie alors une brochure : « PĂ©tition Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s relative au droit dĂ©niĂ© aux esclaves de se pourvoir en cassation ». En 1844, il s'illustre dans l'affaire Virginie oĂą il dĂ©fend une affranchie guadeloupĂ©enne rĂ©clamant la libertĂ© de ses enfants selon l'article 47 du Code noir. En 1848, SchĹ“lcher le charge de prĂ©parer les projets des dĂ©crets relatifs Ă  l'abolition de l'esclavage. Le gouvernement provisoire adopte ses dĂ©crets le et le dĂ©signe comme commissaire gĂ©nĂ©ral de la Guadeloupe, chargĂ© d'appliquer, sur le terrain, la politique abolitionniste. Il lui faut cinq mois pour mettre en place les structures de l'Ă©mancipation ; de retour Ă  Paris, il Ă©dite une brochure sur la Guadeloupe. En 1864, quelques mois avant sa mort, Gatine Ă©voque dans un poème intitulĂ© « souvenirs d'un abolitionniste » la rĂ©volution de 1848, l'abolition de l'esclavage et son arrivĂ©e en Guadeloupe.
  • ThĂ©odore Antoine Champy (?-1890) : avocat, maire de Pointe-Ă -Pitre de 1841 Ă  1851, ThĂ©odore Champy proclame le , l'abolition de l'esclavage dans sa ville. Dans un vibrant discours, il annonce : « Tous les citoyens sont Ă©gaux, ils ne se distinguent plus dĂ©sormais que par leurs vertus, leur amour de l'ordre et de la tranquillitĂ©. Et vous, mes nouveaux concitoyens, qui venez de recevoir le baptĂŞme de la libertĂ© et de la civilisation, j'en appelle Ă  vous. Montrez-vous dignes d'un si grand bienfait, Vive la RĂ©publique ! ». Homme dynamique et gĂ©nĂ©reux, il s'Ă©tait manifestĂ© par son dĂ©vouement lors du tremblement de terre qui dĂ©truit Pointe-Ă -Pitre le . En 1850, au cĂ´tĂ© de SchĹ“lcher, il prend la dĂ©fense des accusĂ©s de la Gabarre qui avaient Ă©tĂ© traduits devant les tribunaux par des conservateurs inquiets. Le poste de conseiller gĂ©nĂ©ral dans le canton de Pointe-Ă -Pitre, en 1871 sera son dernier mandat politique.
  • Auguste-François Perrinon (1812-1861) : nĂ© Ă  Saint-Pierre (Martinique) d'une famille de libres de couleur. EnvoyĂ© en France, il devient Ă©lève de l'École polytechnique et se spĂ©cialise dans l'artillerie de Marine. En 1842, il fait partie de la garnison de la Guadeloupe. Il est anti-esclavagiste et en 1847, dans une brochure « RĂ©sultats d'expĂ©rience sur le travail des esclaves » (Ă®le Saint-Martin, Antilles), il s'emploie Ă  dĂ©montrer que le travail libre est possible. Un an plus tard, il fait partie de la Commission d'abolition d'esclavage puis est envoyĂ© comme commissaire d'abolition, puis commissaire gĂ©nĂ©ral Ă  la Martinique (juin-novembre 1848). Avec SchĹ“lcher, dont il est proche, il est dĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale lĂ©gislative (1849-1850). Après le Coup d'État du 2 dĂ©cembre 1851, il regagne les Antilles et va vivre sur la sus-dite Ă®le Saint-Martin oĂą il exploite des marais salants. Il refuse de prĂŞter serment Ă  NapolĂ©on III (lettre du ), ce qui lui vaut d'ĂŞtre rayĂ© des cadres de l'armĂ©e. Il meurt Ă  Saint-Martin, le .
  • Auguste Lacaussade, ( {Saint-Denis, Ă®le Bourbon} - {Paris}) : poète français, secrĂ©taire de l'Ă©crivain Sainte-Beuve. En 1848, il rejoint le camp des abolitionnistes groupĂ© autour de SchĹ“lcher. Il est inhumĂ© le au cimetière du Montparnasse (Paris).
Louisy Mathieu assis près de V. Schœlcher, au milieu des Députés de la gauche démocrate et socialiste, 1849.
  • Louisy Mathieu (1817-1874), premier esclave libĂ©rĂ© Ă  avoir siĂ©gĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale constituante. NĂ© Ă  Basse-Terre, le , ce tonnelier avait appris Ă  lire par le biais d'une Ă©ducation religieuse malgrĂ© l'interdiction de ses maĂ®tres. Le gouvernement provisoire de 1848 vote les lois abolitionnistes. La Guadeloupe peut Ă©lire au suffrage universel ses reprĂ©sentants Ă  l'AssemblĂ©e Constituante. Les progressistes guadeloupĂ©ens, conscients de la popularitĂ© de Louisy Mathieu, Ă  Pointe-Ă -Pitre, le proposent comme candidat. Il est prĂ©sent sur la liste Ă©lectorale conduite par Perrinon et SchĹ“lcher. Ă€ l'issue des votes, SchĹ“lcher, Ă©galement Ă©lu en Martinique, laisse son siège Ă  Louisy, poste qu'il occupera jusqu'au . Après le coup d'État de Louis Bonaparte (1851), il abandonne la vie politique, installĂ© au lieu-dit Bas de la Source, il y vĂ©cut misĂ©rablement.
  • Charles Lavigerie (1825-1892) : prĂŞtre, missionnaire en Afrique, il est fondateur des Pères blancs. Il fut nommĂ© archevĂŞque d'Alger, puis Cardinal de l'Église catholique. Il s'engage dans l'anti-esclavagisme, surtout par les voies diplomatiques et internationales pour mettre un terme au trafic des ĂŞtres humains. Ă€ la suite des congrès de Berlin 1884-5 et de Bruxelles 1889, qui aboutit Ă  la Convention de Bruxelles (1890), il prĂ©side au Congrès Libre Antiesclavagiste tenu Ă  Paris en 1890 sous le patronat du pape LĂ©on XIII [8].
  • Jules Vallès (1832-1885), lycĂ©en, en 1848 il organise une manifestation Ă  Nantes pour l'abolition « immĂ©diate et sans condition[9] » de l'esclavage[10] - [11].
  • Charles de Foucauld, ( - ) : ancien militaire, gĂ©ographe et religieux français, il s'opposa Ă  la poursuite de l'esclavage dans l'AlgĂ©rie française.

Belgique

  • Comte Hippolyte d'Ursel (1850-1937), fondateur et secrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© antiesclavagiste de Belgique, auteur de nombreux articles qui tĂ©moignent de sa connaissance du Congo et de l'Afrique.
  • Capitaine Alphonse Jacques de Dixmude (1858-1928), chef des expĂ©ditions antiesclavagistes au Congo en 1891-1894. Revenu en Belgique en 1894, il jouera un rĂ´le important lors de la Première Guerre mondiale, en tant que gĂ©nĂ©ral-major et arrĂŞtera les troupes allemandes devant Dixmude. Il sera anobli avec le titre de baron par le roi Albert I en 1919.
  • Francis Dhanis (1862-1909), officier qui remporta de nombreuses victoires sur les esclavagistes au Congo. Ă€ son retour en Belgique, fin 1894, il fut anobli avec le titre de baron par le roi LĂ©opold II.
  • Édouard Descamps (1847-1933), professeur Ă  l'UniversitĂ© catholique de Louvain, secrĂ©taire de la SociĂ©tĂ© antiesclavagiste et rĂ©dacteur de la revue de la SociĂ©tĂ©, dĂ©ploya une grande activitĂ© pour la colonie, contre l'esclavage et pour l'Ă©vangĂ©lisation. Il fut anobli en 1892 et reçut le titre de baron en 1904.
  • Camille Jacmart (1821-1894), lieutenant-gĂ©nĂ©ral, membre de la Chambre des reprĂ©sentants, fut le premier prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© antiesclavagiste belge.
  • Édouard de Liedekerke (1831-1913) fut trĂ©sorier de la SociĂ©tĂ© antiesclavagiste belge.

Italie

Royaume-Uni

La Convention de la société anti-esclavagiste, 1840 avec les portraits de chaque participants, par Benjamin R. Haydon, 1841

Espagne

Theodore de Korwin Szymanowski

Pologne

Brésil

États-Unis

Marie Weston Chapman

Références

  1. Discours lu en séance publique de l'Académie royale des sciences, belles lettres et arts de Bordeau, 25 août 1788 (BNF 37262771), [lire en ligne]
  2. Nelly Schmidt, « Les abolitionnistes français de l'esclavage, 1820-1850 », Revue française d'histoire d'outre-mer, vol. tome 87, n°326-327,‎ 1er sem. 2000 (DOI https://doi.org/10.3406/outre.2000.3776, lire en ligne)
  3. Il réclame l'abolition des distinctions infamantes, l'égalité de considération, de traitement et des droits pour tous, dans son essai Apologie des Juifs de 1788 (lauréat avec l'abbé Grégoire et Claude Antoine Thiery au concours de Metz). Pierre Birnbaum, Est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux ?, Le Seuil, 2017, (ISBN 9782021183191), [lire en ligne].
  4. Jean-Daniel Piquet, « Robespierre et la liberté des noirs en l’an II d’après les archives des comités et les papiers de la commission Courtois », Annales historiques de la Révolution française, no 323,‎ , p. 69–91 (ISSN 0003-4436, DOI 10.4000/ahrf.1822, lire en ligne, consulté le )
  5. Le NĂ©grier, aventures de mer, 4 vol., 1834
  6. Édouard (1793-1875) Auteur du texte Corbière, Élégies brésiliennes ; suivies de Poésies diverses ; et d'une Notice sur la traite des noirs / par Ed. Corbière,…, (lire en ligne)
  7. Adolphe Crémieux est connu comme l'artisan du décret Crémieux d', qui accorde la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie.
  8. "Documents relatifs au Congrès Libre Antiesclavagiste tenu à Paris le 21, 22 et 23 septembre 1890" à l'œuvre antiesclavagiste : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56111931/f4.image
  9. Académie littéraire de Bretagne et des Pays De La Loire. Cahier 2020. Une jeunesse nantaise, enfances et adolescences à Nantes autour du XXe siècle. page 14
  10. https://patrimonia.nantes.fr/home/decouvrir/themes-et-quartiers/lycees.html
  11. https://www.humanite.fr/la-tristesse-du-magnolia-611400

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