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John Langdon-Down

John Langdon-Down, né le à Torpoint (Cornouailles) et mort le à Teddington, est un médecin britannique, fondateur d'une institution pour enfants handicapés. Il est connu pour sa description d'une condition qu'il appelle « mongolisme », désormais appelée syndrome de Down ou trisomie 21.

John Langdon-Down
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  67 ans)
Teddington
Nom dans la langue maternelle
John Langdon Down
Nom de naissance
John Langdon Haydon Down
Nationalité
Formation
Barts and The London School of Medicine and Dentistry (en)
Activités
Père
Joseph Almond Down (d)
Mère
Fratrie
Jane Down (d)
Conjoint
Mary Crellin (d)
Enfants
Everleigh Langdon Langdon-Down (d)
Reginald Langdon Langdon-Down (d)
Percival Langdon Langdon-Down (d)
Lilian Langdon Langdon-Down (d)

Biographie

Jeunesse et formation

Élevé dans la religion de sa famille, l'église congrégationaliste[1], il est le plus jeune de six enfants. Son père boutiquier, qui est porté sur la boisson, connait trois faillites successives après avoir été épicier, commerçant en lin, puis apothicaire. À l'âge de 14 ans, son père le retire de l'école pour l'employer dans la boutique familiale durant quatre ans[2].

À 18 ans, il se rend à Londres pour devenir assistant d'un chirurgien dans une clinique privée. En 1847, il travaille au laboratoire de la Société Pharmaceutique où il concentre ses études et sa formation sur la chimie organique. Il se révèle comme un brillant étudiant, mais il n'envisage pas une carrière de pharmacien. Toutefois il revient à la boutique paternelle pour l'aider à produire des médicaments, sauvant la situation financière de sa famille[2].

En 1849, il devient assistant de laboratoire[2] en étant en relation avec Michael Faraday, le célèbre chimiste physicien[3].

En 1853, à l'âge de 25 ans, à la mort de son père, il entre à l'École de Médecine de l'hôpital royal de Londres où il excelle : médaille d'or de physiologie en 1858, élection au Collège royal de chirurgie et docteur en médecine en 1859[2] - [4].

Carrière

Le Royal Earlswood Hospital vers 1854, gravure de Edmund Evans (1826-1905).

Il se marie en 1860, et il commence à travailler comme médecin accoucheur résident dans un poste hospitalier où il est mal payé. Il accepte donc un autre poste simultané en devenant aussi superintendant médical au Royal Earlswood Hospital (en) ou Royal Earlswood Asylum for Idiots dans le Surrey[2].

Cette institution pour aliénés est dirigée par John Conolly (1794-1866) qui souhaite introduire des méthodes nouvelles de soins en procurant une bonne nutrition tout en interdisant les punitions physiques. Sous la direction de Conolly, Down participe à ces transformations en s'inspirant aussi du « traitement moral » d'Édouard Séguin (1812-1880)[2].

En 1868, après la mort de Conolly, Down donne sa démission à la suite de mauvaises relations avec les nouveaux administrateurs de l'institution qui refusent de financer ses projets. Il modifie son nom complet de naissance John Langdon Haydon Down en se faisant appeler couramment John Langdon-Down[5].

La même année, il crée sa propre institution près de Londres (Teddington[4]) la Normansfield House où il interdit de fumer, en apportant une grande attention à l'hygiène personnelle et à l'éducation physique des résidents (orthophonie et entrainement des muscles faciaux)[2].

La scène du Normansfield Theatre, restaurée dans sa configuration victorienne d'origine.

La Normansfield House se dote d'un théâtre et d'ateliers-boutiques dont les activités sont à visée thérapeutique : exercices physiques, stimulations sensorielles, activités sociales. Down insiste sur l'importance d'un régime diététique. Son établissement est surtout orienté vers les enfants handicapés des classes supérieures, mais il est partisan d'une aide pour les plus démunis. Son institution comptait à ses débuts 19 enfants en 1868, elle acquiert une réputation internationale d'excellence, avec 160 enfants en 1896[2] - [5].

En 1887, il publie un ouvrage sur l'ensemble de ses travaux Mental afflictions of childhood and youth, Londres, et il donne plusieurs conférences à la Medical Society of London (en)[2].

Ses contemporains le jugent comme bel homme charmant et généreux, aux idées libérales. Il est favorable à l'accès des femmes aux études supérieures, contrairement à la croyance populaire que les femmes trop instruites donnaient des enfants débiles[4], il soutient financièrement le mouvement des suffragettes[5].

Il meurt subitement en 1896, à l'âge de 67 ans. Ses funérailles sont suivies par une grande foule silencieuse l'honorant comme un éminent philanthrope. Son corps est incinéré et ses cendres sont conservées jusqu'à la mort de son épouse, où leurs cendres mêlées sont dispersées[2].

Travaux

Syndrome de Down

À l'asile d'Earlswood, Down se donne pour tâche de classer ses jeunes patients selon leur apparence. Il se réfère alors à la théorie de la « dégénération » de l'anthropologue allemand Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840), partisan d'un monogénisme selon lequel l'humanité forme une unité dont les races de couleur sont des altérations par influences climatiques[2]. À cette époque, la classification de Blumenbach était populaire, il répartissait les races humaines en 5 types : Aztèque, Caucasien, Éthiopien, Malaisien et Mongolien[5].

Down commence ses recherches en mesurant les diamètres du crâne et en observant les traits du visage. Il procède aussi par documents photographiques, près de 200 photographies de patients sont encore conservées au début du XXIe siècle, c'est la plus grande collection de photos médicales de l'époque victorienne[2] - [5].

En 1866, il publie une description d'un type particulier d'idiots, un « type mongolien » ou mongolisme, renommé un siècle plus tard syndrome de Down ou trisomie 21. Cette classification ethnique fait souvent l'objet d'un contre-sens en étant présentée comme « racialiste », alors que dans l'esprit de Down, les différences raciales ne sont pas spécifiques, la race n'est pas une réalité fixe, puisque des idiots blancs peuvent avoir des traits non-blancs. Pour Down, cela va dans le sens de l'unité de l'espèce humaine. Down utilise cet argument pour réfuter les partisans de l'esclavage aux États-Unis[5] - [6].

Sa « classification ethnique des idiots » n'a jamais été largement acceptée dans la communauté scientifique, et lui-même l'a finalement abandonnée, mais sa description d'une catégorie particulière (mongolien, mongoloïde, ou atteint de mongolisme) est restée sous les termes syndrome de Down ou trisomie 21[5].

Autres

Patiente photographiée par J.L Down en 1865, c'est la première photographie d'un syndrome de Prader Willi très probable[7].

En 1887, dans ses conférences publiées dans le British Medical Journal dans le cadre des « Lettsomian lectures », Down décrit de nombreuses affections. Par exemple, celles qui, depuis, sont appelées : dystrophie musculaire ou myopathie, syndrome d'Asperger, syndrome de Prader-Willi, alcoolisme fœtal, hypothyroïdie, agénésie du corps calleux, microcéphalie, plagiocéphalie, etc.[5] - [6].

Postérité

L'institution fondée par Langdon-Down en 1868, la Normansfield House a été gérée par ses descendants jusqu'à son intégration, en 1952, dans le service public britannique, le National Health Service[4] sous le nom de Normansfield Hospital (en) fermé en 1997[8].

Quant au Normansfield Theatre, il est devenu le Langdon Down Center, un lieu de mémoire et un centre culturel abritant le siège d'associations telles que l'association Down Syndrome International et un musée, le Langdon Down Museum of Learning Disability[9].

Publications

Malgré l'ampleur de ses travaux, Langdon Down a peu publié :

  • J. Langdon H. Down, « Observations on an Ethnic Classification of Idiots », London Hospital Reports, 3:259-262, 1866, no 3,‎ , p. 259-262. (lire en ligne)
  • J. Langdon-Down, On the education and training of the feeble in mind, London : H.K. Lewis, (lire en ligne).
  • J. Langdon Down, « Lettsomian Lectures On Some Of The Mental Affections Of Childhood And Youth », The British Medical Journal, vol. 1, no 1360,‎ , p. 149–151 (ISSN 0007-1447, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • J. Langdon Down, « Lettsomian Lectures On Some Of The Mental Affections Of Childhood And Youth », The British Medical Journal, vol. 1, no 1362,‎ , p. 256–259 (ISSN 0007-1447, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Down John Langdon, Mental afflictions of childhood and youth, London, J & A Churchill, .

Notes et références

  1. (en-US) « Religious Conviction – Langdon Down Museum » (consulté le )
  2. Andrzej Grzybowski et Joanna Żołnierz, « John Langdon Haydon Down (1828–1896) », Journal of Neurology, vol. 268, no 11,‎ , p. 4402–4403 (ISSN 0340-5354, PMID 33974118, PMCID 8505282, DOI 10.1007/s00415-021-10601-x, lire en ligne, consulté le )
  3. P M Dunn, « Dr Langdon Down (1828-1896) and 'mongolism'. », Archives of Disease in Childhood, vol. 66, no 7 Spec No,‎ , p. 827–828 (ISSN 0003-9888, PMID 1830736, PMCID 1590233, lire en ligne, consulté le )
  4. Venita Jay, « Dr John Langdon Down », Archives of Pathology & Laboratory Medicine, vol. 123, no 2,‎ , p. 102–102 (ISSN 0003-9985, DOI 10.5858/1999-123-0102-DJLD, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) O. Ward, « John Langdon Down: The Man and the Message », Down Syndrome Research and Practice, vol. 6, no 1,‎ , p. 19–24 (ISSN 0968-7912, DOI 10.3104/perspectives.94, lire en ligne, consulté le )
  6. I McKinlay, « Dr Langdon Down. », Archives of Disease in Childhood, vol. 66, no 11,‎ , p. 1367 (ISSN 0003-9888, PMID 1755663, PMCID 1793298, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) O. Conor Ward, « Prader-Willi syndrome », The Lancet, vol. 356, no 9244,‎ , p. 1856 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X, PMID 11117944, DOI 10.1016/S0140-6736(05)73324-9, lire en ligne, consulté le )
  8. « Lost_Hospitals_of_London », sur ezitis.myzen.co.uk (consulté le )
  9. (en-US) « Langdon Down Centre » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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