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Alphonse Jacques de Dixmude

Alphonse Jacques (Stavelot, - Ixelles, ), plus connu sous le nom de général Jacques, est un officier de l'armée belge et un explorateur du Congo. En récompense de ses éminents services durant la guerre 14-18 lors de la défense de la tête de pont de Dixmude, le général Jacques est créé baron par le roi Albert Ier et autorisé à joindre à son nom les mots « de Dixmude ».

Jules Marie Alphonse Jacques de Dixmude
Alphonse Jacques de Dixmude
Le général-baron Alphonse Jacques de Dixmude

Surnom Général Jacques
Nom de naissance Jules Marie Alphonse Jacques
Naissance
Stavelot (Belgique)
DĂ©cès (Ă  70 ans)
Ixelles (Belgique)
Origine Belge
Allégeance Drapeau de la Belgique Belgique
Grade Général
Années de service
Commandement 12e régiment de ligne de l'armée belge
3e division
Conflits Expedition anti-esclavagiste
Front de l'Yser
Faits d'armes Arrêta l'armée allemande devant Dixmude
Distinctions voir: #Honneurs

Carrière militaire

Alphonse baron Jacques de Dixmude entre à l'École militaire en 1876 et en sort sous-lieutenant au 9e régiment de Ligne le . Lieutenant en 1885, il obtient son brevet d'adjoint d'état-major de l'École de guerre[1] le . Il est capitaine en 1894.

Après ses expéditions en Afrique centrale, il devient major et chef de bataillon le 26 juin 1907, commandant en second de l'École militaire le , lieutenant-colonel le et colonel le .

Afrique

Alphonse Jacques au Katanga en 1903

Envoyé au Congo par la Société antiesclavagiste belge en 1891, Il y fait quatre séjours successifs. De 1887-1890, 1891-1894, 1895-1898 et 1902-1905.

Début 1892, il fonda la ville d'Albertville actuelle Kalemie et dirigea la récolte du caoutchouc de 1895 à 1898 dans la région d'Inongo. Il aida à la maîtrise complète de l'est du territoire au cours des campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis. Il fut par ailleurs mis en cause dans le rapport Casement de 1904[2].

1887-1890

  • : lieutenant adjoint d'Ă©tat-major, il embarque pour l'Afrique Ă  bord du Vlaanderen et dĂ©barque Ă  Boma.
  • : il part avec l'expĂ©dition Dhanis-Bia-Ponthier-Wells chargĂ©e d’occuper le Haut-Congo et de crĂ©er un camp Ă  Batoko avec des postes intermĂ©diaires.
  • Aout 1889 : il fonde le poste de Bumba
  • : il rentre en Europe

La Société antiesclavagiste belge avait décidé d'organiser une expédition militaire dont l'objectif était de mettre les populations indigènes du Congo à l'abri des razzias pratiquées par les trafiquants au Tanganyika.

1891-1894 : Expédition anti-esclavagiste

  • : il dĂ©barque Ă  Zanzibar. Choisi comme chef d'expĂ©dition, il prend comme second le lieutenant Renier.
  • : il trouve une position stratĂ©gique sur les rives du lac Tanganyika et y fonde Albertville.
  • : la colonne commandĂ©e par le lieutenant Duvivier rentre Ă  Albertville pour renforcer et ravitailler Jacques harcelĂ© par les esclavagistes arabes.
  • : le puissant boma arabe situĂ© près d'Albertville est dĂ©truit. On en profite pour fonder un poste Ă  Moliro (en), qui sera occupĂ© par le lieutenant Duvivier. Le lieutenant Renier crĂ©e dans l'Urua le fort ClĂ©mentine.
  • : de nouveaux renforts sont reçus par Jacques
  • : le puissant boma de Mouhissa est pris sans perte.
  • : Jacques quitte Albertville pour rentrer en Europe.
  • : il arrive Ă  Bruxelles

1895-1898

  • 6 aout 1895: Embarque en qualitĂ© de Commissaire gĂ©nĂ©ral. Il est dĂ©signĂ© pour prendre le commandement du district du lac LĂ©opold II, dont la reconnaissance et l'occupation Ă©taient Ă  faire.
  • 25 aout 1898: Il rentre Ă  Bruxelles

1902-1905

Première Guerre mondiale

A la mobilisation en août 1914, le colonel Jacques commande le 12e régiment de Ligne de l'armée belge. Il se bat avec son régiment à Visé, au pont de Wandre, à Queue-du-Bois et à Bellaire pour défendre la Position fortifiée de Liège assaillie par les Allemands. Il se met personnellement à la tête de ses troupes au sanglant combat du Sart-Tilman du 5 au 6 août 1914.

Les 11 et 12 septembre 1914 lors du siège d'Anvers, c'est sous le feu de l'artillerie et des mitrailleuses ennemies qu'il porte ses troupes à l'attaque à Haecht et Over-de-Vaart. En octobre 1914 sur le front de l'Yser, il maintient son poste de commandement dans la tête de pont de Dixmude malgré un bombardement incessant et deux blessures[3]. Il arrête ainsi l'armée allemande devant Dixmude, d'où son nom qui deviendra Jacques de Dixmude lorsqu'il sera anobli.

Il est promu général-major le et lieutenant-général le . Il prend d’abord le commandement de la 2e brigade de la 3e division, puis celui de cette division même, qui, sous ses ordres, sera plus que jamais la fameuse « Division de Fer » , célèbre déjà depuis Liège. Sa division prend part au « Boyau de la mort » à de sanglants combats qui l'incitent à prendre l'initiative de diminuer l'occupation des tranchées de première ligne.

Le 17 avril 1918, les Allemands lancent dans le secteur de Merckem une attaque massive qui submerge dans un premier temps les soldats de la 3e division. Leur avancée tourne court quand se déclenche une contre-attaque des bataillons du général Jacques bien appuyée par le tir de l'artillerie belge. Les Allemands sont chassés du terrain qu'ils avaient conquis et 800 prisonniers allemands restent entre les mains des Belges.

Le , le général Jacques prend le commandement du groupement central d’attaque de l'armée belge. Début novembre 1918, le général Jacques commande un groupement des 4e, 9e et 12e divisions qui a la lourde tâche de forcer le passage de l'Escaut[4] au sud de Gand. L'Armistice du 11 novembre précèdera cette dernière attaque[5].

Honneurs et hommages

Il reçoit le titre de Baron en 1919[6] et des funérailles nationales sont organisées à l'Abbaye de la Cambre à Ixelles à la suite de son décès.

Ordres belges

Ordres Ă©trangers

Dans la toponymie et la statuaire

  • Statue du GĂ©nĂ©ral Jacques et HĂ´tel de Ville de Dixmude
    Statue du Général Jacques et Hôtel de Ville de Dixmude
  • Buste du GĂ©nĂ©ral Jacques Ă  Stavelot.
    Buste du Général Jacques à Stavelot.
  • Arrière du socle de la statue de Dixmude avec un esclave libĂ©rĂ©, un colon casquĂ© et la mention M'pala 1892
    Arrière du socle de la statue de Dixmude avec un esclave libéré, un colon casqué et la mention M'pala 1892

HĂ©raldique

Armoiries de la famille Jacques de Dixmude[7]



Ces armoiries furent concĂ©dĂ©es par Albert I Ă  Jules Marie Alphonse Jacques le 15 novembre 1919.


Ecu:

De gueules à la fasce ondée d’argent, accompagnée en chef de deux épées d’argent garnies d’or, passées en sautoir, et en pointe de la lettre Y d’or.


Ornements extérieurs: l’écu surmonté, pour le titulaire et pour ceux de ses descendants qui seront appelés à porter après lui le titre que Nous lui accordons, d’une couronne de baron, et tenu par deux chevaliers d’argent, à la figure de carnation, armés de toutes pièces, la visière levée, ceints d’une épée d’argent garnie d’or, et tenant, celui de dextre un bouclier fascé d’or et d’azur de huit pièces, qui sont les armoiries de Dixmude, et à senestre un bouclier échiqueté d’argent et d’azur, qui sont les armoiries de Merckem, l’écu surmonté, pour ses autres descendants d’un heaume d’argent couronné, grillé, colleté et liseré d’or, doublé et attaché de gueules, aux lambrequins d’or et de gueules, cimier : un chevalier armé comme les tenants issant, ayant dans la dextre une lance d’or à la pointe d’argent ornée d’une banderolle tiercée en pal de sable, d’or et de gueules.


Devise : « Je tiendrai », d’or sur un listel de gueules.

Notes et références

  1. « Actes officiels - extraits du Moniteur », Journal de Bruxelles,‎ , p. 2
  2. Son intransigeance vis-à-vis des autochtones est citée dans le livre Les fantômes du Roi Léopold d'Adam Hochschild. p. 268, 1998, Belfond.
  3. « Mort du lieutenant-général Jacques de Dixmude », Le Soir,‎ , p. 1
  4. « Mort du lieutenant-général Baron Jacques de Dixmude », Le Soir,‎ , p. 1
  5. « Il y a dix ans au front belge », Le Soir,‎ , p. 1
  6. Le 15/11/1919, concession de noblesse et titre de Baron transmissible par ordre de primogéniture masculine. Le 10/12/1923, extension du titre aux deux fils cadets (transmission masculine). Par arrêté royal du 27/10/1924, autorisation pour cette famille d’ajouter « de Dixmude » au patronyme.
  7. « Armoiries », sur www.jacquesdedixmude.net (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Joseph Ch.M Verhoeven, Jacques de Dixmude l'africain. Contribution Ă  l'histoire de la SociĂ©tĂ© antiesclavagiste belge, 1888-1894, Librairie Coloniale, 1929, 159 p.
  • AndrĂ©-Bernard Ergo, Des bâtisseurs aux contempteurs du Congo belge : l'odyssĂ©e coloniale, L'Harmattan, 2005, (ISBN 2-7475-8502-6) p. 43

Liens externes

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