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Émile Pierre Joseph Storms

Émile Pierre Joseph Storms – connu aussi comme « le gĂ©nĂ©ral Storms » – nĂ© le Ă  Wetteren (Belgique) et mort le Ă  Bruxelles[2], est un militaire belge - notamment lieutenant- gĂ©nĂ©ral au sein de l'ArmĂ©e belge. Il est connu pour avoir menĂ© campagne entre 1882 et 1885 en Afrique de l'Est, commandant de la quatriĂšme expĂ©dition de l'Association internationale africaine, créée sous l'impulsion de LĂ©opold II pour explorer et conquĂ©rir le territoire qui deviendra en 1885 l'État indĂ©pendant du Congo[3].

Émile Pierre Joseph Storms
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signature d'Émile Pierre Joseph Storms
Signature

CarriĂšre

Acte de soumission d'un chef congolais au lieutenant Storms[4].

Il contribue Ă  l'exploration de l'État indĂ©pendant du Congo notamment en fondant le poste de M'pala[5] au bord du lac Tanganyka, en plein territoire tabwa. D'aprĂšs ses propres notes, les campagnes menĂ©es par Storms et ses hommes n'ont pas Ă©tĂ© sans violences. Storms s'attribue notamment l'exĂ©cution du chef de clan Lusinga lwangombe[6]. Certains ont plaidĂ© que Lusinga Ă©tait un esclavagiste, mais selon l'historien Michel Bouffioux, l'argument est faible Ă©tant donnĂ© que les principaux alliĂ©s de Storms dans la rĂ©gion pratiquaient Ă©galement l'esclavagisme[7] . Le 4 dĂ©cembre 1884, lorsque Storms apprit que Lusinga se prĂ©parait Ă  attaquer M'pala, il rĂ©ussit Ă  arriver jusqu'Ă  la forteresse de Lusinga oĂč ce dernier fut abattu. Sa tĂȘte fut prise : « Je fais apporter la tĂȘte de Lusinga au milieu du cercle. Je dis : ‘VoilĂ  l’homme que vous craigniez hier. Cet homme est mort parce qu’il a toujours cherchĂ© Ă  dĂ©truire la contrĂ©e et parce qu’il a menti Ă  l’homme blanc »[7].

Cette journĂ©e du 4 dĂ©cembre 1884 fit 60 morts et 125 prisonniers. Elle causa la disparition de plusieurs villages. La mort violente de Lusinga aboutit aussi Ă  la reddition de nombreux chefs des territoires Ă  l’ouest du Tanganyika, rĂ©gion que le gĂ©nĂ©ral Storms domina pendant environ deux ans avant de rentrer en Belgique[7].

Collection rapportée en Belgique

De ses explorations et conquĂȘtes, Storms a ramenĂ© de nombreux objets et artefacts en Belgique, y compris des restes humains, comme le crĂąne du chef Lusinga. ConsidĂ©rĂ©s comme objets d'Ă©tudes, cette collection est conservĂ©e par les musĂ©es royaux belges : le MusĂ©e royal de l'Afrique centrale de Tervuren et le MusĂ©um des sciences naturelles. En 2018, une enquĂȘte journalistique parue dans le magazine Paris Match dĂ©nonçait la prĂ©sence de ces objets ramenĂ©s dans le cadre de conquĂȘtes violentes et de pillages, et militait pour le retour au Congo de cette collection, ainsi que pour l'arrĂȘt de la considĂ©ration des restes humains comme collection musĂ©ale. Au centre de cet article, la question du crĂąne de Lusinga, potentiellement perdu dans les rĂ©serves du MusĂ©e royal des Sciences Naturelles, a suscitĂ© plusieurs rĂ©actions citoyennes et politiques. Ainsi, le gouvernement belge, par l'intermĂ©diaire de la secrĂ©taire d'État Ă  la Politique scientifique, s'est prononcĂ© en faveur du retour des restes humains[8].

Mémorabilia

  • Un buste en bronze Ă  son effigie a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© au Square de MeeĂ»s Ă  Ixelles. Il a Ă©tĂ© dĂ©robĂ© durant la seconde occupation de la Belgique entre 1940 et 1945 et remplacĂ© en 1948 par une copie en marbre. Les autoritĂ©s communales ont toutefois annoncĂ© le que celui-ci serait dĂ©placĂ© sous peu au MusĂ©e royal de l'Afrique centrale[9] en vue d'ĂȘtre "contextualisĂ©". Le , le buste du gĂ©nĂ©ral Storms est aspergĂ© de peinture rouge[10] - [11]. Le 30 juin 2022, le buste est dĂ©boulonnĂ© sur ordre du bourgmestre Ecolo d'Ixelles[12] ;
  • une rue lui est dĂ©diĂ©e dans la commune de Florennes (Belgique) ;
  • une vitrine lui Ă©tait consacrĂ©e au MusĂ©e royal de l'Afrique centrale, avant sa rĂ©novation entamĂ©e en 2013.

Articles connexes

Notes et références

  1. « http://www.archiefbank.be/dlnk/AE_4787 »
  2. Source générale : M. Coosemans. Emile Storms dans Biographie coloniale. Tome 1, 1948, col. 899.-903
  3. « Le crĂąne de Lusinga interroge le passĂ© colonial belge », parismatch.be,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Manuscrit kiswahili en caractÚres arabes adaptés, avant 1880, Musée royal de l'Afrique centrale
  5. Latitude. -6.1333333° Longitude 13.7333333°
  6. Allen F. Roberts, A Dance of Assassins: Performing Early Colonial Hegemony in the Congo. Indiana University Press. (ISBN 978-0-253-00743-8).
  7. Michel Bouffioux, « L'histoire que nous raconte le crĂąne de Lusinga », Le site de Michel Bouffioux,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  8. Michel Bouffioux, « Le crĂąne de Lusinga interroge le passĂ© colonial belge Â», Paris Match, 21 mars 2018
  9. RTBF, « La statue du « GĂ©nĂ©ral Storms » va quitter le square de MeeĂ»s et sera « contextualisĂ©e » Ă  l’Africa Museum », sur rtbf.be, RTBF, (consultĂ© le )
  10. « Deux nouvelles attaques contre des statues à Ixelles », La Province,
  11. « De nouvelles statues maculées de peinture à Ixelles », 7sur7,
  12. « Décolonisation de l'espace public: la statue du général Storms démontée à Ixelles », "La Libre Belgique",

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Allen F. Roberts, A dance of assassins : performing early colonial hegemony in the Congo, Indiana University Press, Bloomington (Ind.) ; Indianapolis (Ind.), 2013, 311 p. (ISBN 978-0-253-00750-6)

Liens externes

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