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Les MĂ©es (Alpes-de-Haute-Provence)

Les Mées (prononcer [le me] ou [le mɛs]), en provençal Lei Mèas, est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Méens[1].

Les MĂ©es
Les MĂ©es (Alpes-de-Haute-Provence)
Village des MĂ©es.
Blason de Les MĂ©es
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
DĂ©partement Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Digne-les-Bains
Intercommunalité Communauté d'agglomération Provence-Alpes Agglomération
Maire
Mandat
GĂ©rard Paul
2020-2026
Code postal 04190
Code commune 04116
DĂ©mographie
Gentilé Méens
Population
municipale
3 766 hab. (2020 en augmentation de 3,78 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 58 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 44° 01′ 50″ nord, 5° 58′ 38″ est
Altitude Min. 348 m
Max. 824 m
Superficie 65,4 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Canton d'Oraison
Législatives Première circonscription
Localisation
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Les MĂ©es
Liens
Site web les-mees.fr

    GĂ©ographie

     Carte élémentaire montrant les limites de la commune, les communes voisines, les zones de végétation et les routes
    Les Mées et les communes voisines (cliquez sur la carte pour accéder à une grande carte avec la légende).

    Localisation

    Les Mées est une commune située dans la vallée de la Durance, en rive gauche, entre Sisteron et Manosque.

    Communes limitrophes

    Les communes limitrophes des Mées sont situées dans trois cantons :

    GĂ©ologie et relief

    La superficie de la commune est de 6 540 hectares ; son altitude varie entre 348 et 824 mètres[2]. Le bourg est situĂ© Ă  410 m d’altitude[1].

    La commune s’étend sur la vallée de la Durance et le rebord occidental du plateau de Valensole, dont le poudingue forme les curieuses formations géologiques appelées Pénitents.

    Hydrographie

    La commune est traversée par la Durance.

    Climat

    La station météo la plus proche des Mées est située à Château-Arnoux-Saint-Auban[3].

    Environnement

    La commune compte 2 616 ha de bois et forĂŞts, soit 40 % de sa superficie[1].

    Le moustique tigre, probablement apporté involontairement par des touristes en voiture, est présent aux Mées. Il est susceptible de transmettre la dengue et le chikungunya[4].

    Risques naturels et technologiques

    Aucune des 200 communes du dĂ©partement n'est en zone de risque sismique nul. Le canton des MĂ©es est en zone 2 (sismicitĂ© moyenne) selon la classification dĂ©terministe de 1991, basĂ©e sur les sĂ©ismes historiques[ddrm 1], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[5]. La commune des MĂ©es est Ă©galement exposĂ©e Ă  trois autres risques naturels[5] :

    • feu de forĂŞt ;
    • inondation (dans la vallĂ©e de la Durance) ;
    • mouvement de terrain : la commune est presque entièrement concernĂ©e par un alĂ©a moyen Ă  fort[ddrm 2].

    La commune des Mées est de plus exposée à plusieurs risques d’origine technologique :

    • celui de rupture de barrage : en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallĂ©e de la Durance serait menacĂ©e par l’onde de submersion ;
    • celui de transport de matières dangereuses, par route et par canalisations[ddrm 3] ;
      • la dĂ©partementale RD 4 peut ĂŞtre empruntĂ©e par les transports routiers de marchandises dangereuses[ddrm 4] ;
      • le gazoduc servant Ă  alimenter Digne en gaz naturel traverse la commune et constitue donc un facteur de risque supplĂ©mentaire[ddrm 5] ;
    • le risque industriel : la commune est menacĂ©e par les accidents qui surviennent Ă  l’usine Arkema de Saint-Auban, classĂ©e Seveso seuil haut[ddrm 6].

    Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation et de mouvement de terrain[ddrm 3] et le Dicrim existe depuis 2010[6]. De plus, la commune est incluse dans le périmètre du plan particulier d'intervention de l’usine Arkema[ddrm 3].

    La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations et des coulées de boue, en 1990 et 1994[5]. Un seul des tremblements de terre ressentis dans la commune atteint une intensité macro-sismique ressentie de V sur l’échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d’objets). C’est celui du 22 octobre 1963, dont l’épicentre était situé à Malijai[7] - [8].

    Le , un des « PĂ©nitents » de la commune, un de ces grands rochers de 3 000 m3 environ qui surplombent le village s'est effondrĂ©, selon la prĂ©fecture qui met en avant les conditions mĂ©tĂ©orologiques très dĂ©favorables des derniers jours, une partie du terrain est devenu instable. L'incident est survenu vers 16 h 15 faisant au moins deux blessĂ©s et a provoquĂ© la destruction de trois maisons et deux autres sont susceptibles d'avoir Ă©tĂ© endommagĂ©es. Une importante rupture de gaz et d'Ă©lectricitĂ© a Ă©tĂ© provoquĂ©e par l'Ă©boulement. La prĂ©fecture Ă©voque une cinquantaine de sapeurs-pompiers mobilisĂ©s avec des maĂ®tres-chien. Les opĂ©rations de secours sont menĂ©es en concertation avec les services de RTM (restauration des terrains en montagne) ainsi que les Ă©quipes de GRDF et d'Enedis[9] - [10].

    Urbanisme

    Typologie

    Les MĂ©es est une commune rurale[Note 1] - [11]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[12] - [13]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine des MĂ©es, une unitĂ© urbaine monocommunale[14] de 3 735 habitants en 2017, constituant une ville isolĂ©e[15] - [16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17] - [18].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (56,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (57,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,3 %), terres arables (25 %), cultures permanentes (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (5,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,1 %), zones urbanisées (2,9 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].

    Lieux-dits et Ă©carts

    Cette commune comporte de nombreux hameaux et lieux-dits, dans sa partie en aval sur la vallée de la Durance. Dabisse est le hameau le plus important, et possède une école ainsi qu'une salle municipale. Les Pourcelles, hameau plus excentré, possède une salle municipale mais n'a plus d'école depuis une trentaine d'années.

    Logements

    En 2009, le nombre total de logements dans la commune Ă©tait de 1 921, alors qu'il Ă©tait de 1 496 en 1999[Fiche Insee 1].

    Parmi ces logements, 81,8 % étaient des résidences principales, 13,1 % des résidences secondaires et 5,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 76,6 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 21,5 % des appartements[Fiche Insee 2].

    La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 54,5 %, en légère baisse par rapport à 1999 (56,1 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était en hausse : 9,1 % contre 7,2 % en 1999, leur nombre ayant diminué de 86 à 143[Fiche Insee 3].

    Toponymie et prononciation du nom

    Les Romains nommaient les colosses de pierres "Métae" (Cône en géologie, pyramides, bornes)[21]. Le nom du village, tel qu’il apparaît pour la première fois dans les textes au XIe siècle (Metas), est interprété de différentes manières :

    • une francisation de l’occitan meya, qui signifie meule de blĂ©, pour dĂ©signer les PĂ©nitents, selon Ernest Nègre[22] (interprĂ©tation signalĂ©e en outre par Jacques Astor, qui y voit le provençal alpin mèias, meules de foin ou de blĂ©[23]) ;
    • metas, les bornes, en rĂ©fĂ©rence aux PĂ©nitents, selon les FĂ©niĂ© et Daniel Thiery[24] - [25].

    Au siècle dernier, les habitants de la région prononçaient les Mès (avec un s sonore). L'amuïssement de la finale, amorcé dès les années 1960, domine nettement aujourd'hui (2004) : on dit actuellement les Mé.

    Histoire

    Moyen Ă‚ge

    La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIe siècle : Metas et Las Medas en 1098[26]. L’abbaye Saint-Victor de Marseille y possédait, au XIe siècle, le prieuré Saint-Antoine[24]. L’abbaye de Boscodon y possédait le prieuré de Paillerols à partir du XIIe siècle. Après le XVe siècle, les moines n’y sont plus présents, et le prieuré est transformé en exploitation agricole[24]. L’abbaye de Boscodon possédait aussi le prieuré Saint-Blaise (actuelle chapelle Saint-Honoré)[24]. Le prieuré de Ganagobie y possédait la chapelle Saint-Michel, et percevait les revenus afférents[24].

    Une place forte se constitue au Moyen Âge. Elle a ses syndics au XIIIe siècle[26]. Le fief des Mées est acheté par le comte de Provence en 1345[27], avant d'être intégré à la vicomté de Valernes en 1353 ; puis, du XIVe au XVIe siècle, le fief est partagé entre Montfort et Beaufort[26]. La communauté relevait de la baillie de Digne[24]. Un consulat lui est accordé en 1560.

    Le canal du Moulin est creusé au XIIe siècle. Il permet d’irriguer la plaine jusqu'à Oraison[28]. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1348[29]. Également à la fin du Moyen Âge, un péage est prélevé sur la route allant vers la vallée de la Bléone et Digne[30], qui était très fréquentée et avait été interdite aux marchands du comté de Forcalquier par le comte[24]. La richesse de la commune venait également de la production de l’huile d’olive : l’église était appelée Sainte-Marie-de-l’Huile ou Sainte-Marie-de-l’Olivier[24].

    En 1348, la reine Jeanne, chassĂ©e de son royaume de Naples, dut se rĂ©fugier en Provence. Pour reconquĂ©rir ses États napolitains, elle vendit Avignon au pape pour 80 000 florins, et obtint au passage l'absolution pontificale qui la lavait de tout soupçon dans le meurtre de son premier Ă©poux AndrĂ© de Hongrie. Reconnaissante, elle offrit Ă  Guillaume II Roger, frère du pape, le fief de Valernes, qui fut Ă©rigĂ© en vicomtĂ© par lettres patentes en 1350[31]. La nouvelle vicomtĂ© comprenait les communautĂ©s de Bayons, Vaumeilh, la Motte, Bellaffaire, Gigors, Lauzet, les MĂ©es, MĂ©zel, Entrevennes et le Castellet, avec leurs juridictions et dĂ©pendances[32].

    Temps modernes

    La famille Beaufort-Canillac, qui possédait la seigneurie des Mées, vivait en Auvergne. Elle déléguait un intendant très sévère, d’où une lutte ancienne du village pour racheter des droits au seigneur, et ainsi diminuer la pression fiscale :

    • en 1519, rachat des moulins, des fours, du droit de dĂ©rivation des eaux, des terres vaines ;
    • en 1551, rachat des terres censives ;
    • en 1592, rachat du droit de juridiction directe, des droits de pĂ©age, du château (en ruines) ;
    • en 1660, rachat du moulin Ă  farine[33]. La commune possĂ©dait Ă©galement la moitiĂ© des droits du bac, et en percevait les revenus[34].

    En 1571, la communautĂ© engage Adam de Craponne pour construire une nouvelle prise d’eau sur la BlĂ©one alimentant le canal d’irrigation[28]. Les terres du bord de la Durance et de la BlĂ©one appartenaient Ă  l’Église (plusieurs centaines d’hectares) et Ă©taient irriguĂ©es (par les eaux du canal du Moulin). Afin de maintenir son influence, elle entretient jusqu'Ă  18 prĂŞtres dans le village. La RĂ©forme connaĂ®t un certain succès aux MĂ©es et une partie des habitants se convertissent. MalgrĂ© les guerres de Religion, une communautĂ© protestante se maintient au XVIIe siècle autour de son temple, grâce Ă  l’édit de Nantes (1598). Mais les pressions de toutes sortes, venues du Parlement et de l’évĂŞque, entraĂ®nèrent sa disparition avant le dĂ©but du règne personnel de Louis XIV (1660)[35]. En 1649, lors de la Fronde, le village se rĂ©volte en soutien au parlement de Provence ; il est matĂ© par un rĂ©giment de cavalerie de Digne et paie 6 000 livres d’amende[33]. Une foire s’y tenait au XVIIIe siècle[36].

    Bien qu’aucune source n’atteste l’existence d’une loge maçonnique aux Mées avant la Révolution, il existait une « chambrée » réunissant la bonne société[37].

    Révolution française

    Peu avant la Révolution française, l’agitation monte. Outre les problèmes fiscaux présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été mauvaise et l’hiver 1788-89 très froid. L’élection des États généraux de 1789 avait été préparée par celles des États de Provence de 1788 et de , ce qui avait contribué à faire ressortir les oppositions politiques de classe et à provoquer une certaine agitation[38]. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu’une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute se produit aux Mées le 25 mars, causée par la cherté des grains[39]. Un groupe de paysans (dont des paysans aisés, des ménagers)[40], auxquels se joignent d’autres pauvres[41] se rassemble et menace verbalement les possédants assez violemment, mais aucun passage à l’acte n’est relevé[42]. Une deuxième émeute a lieu le 26 avril[39] où, de la même manière, on parle de mettre à mort les bourgeois, on bouscule un gendarme, mais là aussi aucun blessé n’est relevé[42]. Dans un premier temps, la réaction consiste dans le rassemblement d’effectifs de la maréchaussée sur place. Puis des poursuites judiciaires sont diligentées, mais n’aboutissent pas, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur provoquant, par mesure d’apaisement, une amnistie début août[43].

    Lorsque la RĂ©volution française, la nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, mais provoque un phĂ©nomène de peur collective d’une rĂ©action aristocratique. Localement, la Grande Peur, venant de Tallard et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint la rĂ©gion de La Motte le soir du 31 juillet 1789. Les consuls de la communautĂ© sont prĂ©venus qu’une troupe de cinq Ă  6 000 brigands se dirige vers la Haute-Provence après avoir pillĂ© le DauphinĂ©. De l’autre cĂ´tĂ©, une colonne de PiĂ©montais remonterait la vallĂ©e de la Durance après avoir approchĂ© de Mallemort, pillĂ© Cadenet et attaquĂ© le bac de Pertuis. Les consuls font lever une milice de 400 hommes et surveiller les bacs du Loup (des MĂ©es Ă  Ganagobie) et de La Brillanne[44].

    Dès le 2 août, l’affolement retombe, les faits divers à l’origine des rumeurs étant éclaircis. Mais un changement important a eu lieu : les communautés se sont armées, organisées pour se défendre et défendre leurs voisins. Un sentiment de solidarité est né à l’intérieur des communautés et entre communautés voisines, et les consuls décident de maintenir les gardes nationales. Aussitôt la peur retombée, les autorités recommandent toutefois de désarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriétaires dans les gardes nationales[44].

    Durant la Révolution, la société patriotique de la commune y est créée pendant l’été 1792[45]. Elle accueille la première assemblée générale des sociétés populaires du département les 14 et 15 juillet 1792[46]. La chapelle Saint-Roch[47] est vendue comme bien national[24].

    En mars 1793, vingt volontaires sont envoyĂ©s Ă  l’armĂ©e : la commune donne 500 livres Ă  chacun. En 1792-1793, la section des MĂ©es est contrĂ´lĂ©e par les fĂ©dĂ©ralistes. En relation avec la section de Marseille, elle diffuse les idĂ©es des Girondins, jusqu'Ă  leur proscription le 31 mai 1793 et l’écrasement de l’insurrection fĂ©dĂ©raliste en juillet[48]. Le conseil municipal est dissous en 1798.

    XIXe siècle

    Proclamation contre le coup d'État de 1851 dans les Basses Alpes.

    De ce passĂ© autonomiste et progressiste, la ville tire une solide tradition rĂ©publicaine, et rĂ©siste au coup d'État du 2 dĂ©cembre 1851. Lors des opĂ©rations militaires de la rĂ©sistance au coup d’État, AndrĂ© Ailhaud dit Ailhaud de Volx choisit d’affronter les troupes de Bonaparte aux MĂ©es, certain du soutien de ses habitants[49], et y remporte une victoire le , après laquelle les insurgĂ©s se dispersent[50]. Après l’échec de l’insurrection, une sĂ©vère rĂ©pression poursuit ceux qui se sont levĂ©s pour dĂ©fendre la RĂ©publique : 22 habitants des MĂ©es sont traduits devant la commission mixte, la majoritĂ© Ă©tant condamnĂ©s Ă  la dĂ©portation en AlgĂ©rie[51].

    Comme de nombreuses communes du département, Les Mées se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle en possède deux, installées au chef-lieu et au village de Dabisse, qui dispensent une instruction primaire aux garçons[52]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[53], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne sont appliquées par la commune[54], et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles d’Allons sont régulièrement scolarisées.

    Seconde Guerre mondiale

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, en [55], un camp ouvre aux MĂ©es pour accueillir deux groupements de travailleurs Ă©trangers (GTE), internant et soumettant au travail forcĂ© des Ă©trangers jugĂ©s indĂ©sirables par la Troisième RĂ©publique et par Vichy. Les deux GTE sont les 203e et 702e. Une des deux compagnies internait des RĂ©publicains espagnols, l’autre des Ă©trangers[56]. Un dĂ©tachement de 70 hommes Ă©tait internĂ© Ă  Forcalquier, un autre travaillait Ă  la mine de charbon de Sigonce[57]. Ce camp ne ferme qu’à la LibĂ©ration[58].

    Jehan Dienne et sa femme Marie-Jeanne, avec sa belle-mère Elizabeth Roubinet, sauvent des juifs de la déportation, et ont été pour cette raison distingués comme Juste parmi les nations.

    La Libération des Mées est marquée par le passage d’une colonne de la 36e division d’infanterie (US), le 19 août 1944, venant de Riez par la vallée de la Durance[59].

    Politique et administration

    Intercommunalité

    Les Mées était, en 2011, l'une des treize communes du département à n'être rattachée à aucun établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre. À la suite du schéma départemental de coopération intercommunale de 2011 établi par la préfecture, prévoyant « la couverture intégrale du territoire par des EPCI à fiscalité propre »[60], la commune a fait partie, de 2013 à 2016, de la communauté de communes de la Moyenne Durance.

    Depuis le , elle fait partie de la communauté d'agglomération Provence-Alpes Agglomération.

    Budget et fiscalité 2014

    En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[61] :

    • total des produits de fonctionnement : 3 991 000 â‚¬, soit 1 096 â‚¬ par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 3 631 000 â‚¬, soit 997 â‚¬ par habitant ;
    • total des ressources d’investissement : 822 000 â‚¬, soit 226 â‚¬ par habitant ;
    • total des emplois d’investissement : 734 000 â‚¬, soit 202 â‚¬ par habitant.
    • endettement : 3 400 000 â‚¬, soit 934 â‚¬ par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d’habitation : 6,49 % ;
    • taxe foncière sur les propriĂ©tĂ©s bâties : 26,38 % ;
    • taxe foncière sur les propriĂ©tĂ©s non bâties : 79,77 % ;
    • taxe additionnelle Ă  la taxe foncière sur les propriĂ©tĂ©s non bâties : 0,00 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

    Liste des maires

    L'hĂ´tel de ville des MĂ©es.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    Paul Bourelly
    Salvator[62] Vers 1800
    Avril 1873 Aout 1874 Jean Louis Guichard
    Sept 1874 FĂ©vr 1878 Joesph Louis Arnoux
    Mars 1878 Avril 1882 Gabriel Arnoux
    Mai 1882 DĂ©c 1885 Elie Jules Richaud
    Janv 1886 Mai 1892 Jean-Pierre Natal Martin
    Juin 1892 Avril 1900 Pierre Paul Jugy
    Mai 1900 Avril 1904 A. De Bigault de Casanove
    1921 1928 Jean-Louis Chaix
    mai 1945 René Richaud[63] PCF Conseiller général du canton des Mées (1945-1951)
    mars 1971 Maurice Charles Alphonse Bouvet
    mars 1971[64] février 2012 Raymond Philippe[65] - [66] PCF[67] Conseiller général du canton des Mées (1970-1982)
    février 2012[64] - [68] En cours
    (au 21 octobre 2014)
    GĂ©rard Paul[69] PCF Cadre

    Administrations

    Les Mées relève du tribunal d'instance de Digne-les-Bains, du tribunal de grande instance de Digne-les-Bains, de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, du tribunal pour enfants de Digne-les-Bains, du conseil de prud'hommes de Digne-les-Bains, du tribunal de commerce de Manosque, du tribunal administratif de Marseille et de la cour administrative d'appel de Marseille[70].

    Une brigade de gendarmerie chef-lieu de communauté est implantée aux Mées[71].

    Jumelages

    Au , Les Mées n'est jumelée avec aucune commune[72].

    Population et société

    DĂ©mographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[73]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[74].

    En 2020, la commune comptait 3 766 habitants[Note 2], en augmentation de 3,78 % par rapport Ă  2014 (Alpes-de-Haute-Provence : +2,39 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1765 1793 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 0141 8052 2092 1462 1292 0822 0301 9501 983
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 9642 0302 1162 1652 2142 1242 0341 9931 922
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 9241 7531 7831 4911 4491 4511 3901 5421 566
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    2 3702 0632 1282 2752 6012 9253 3523 4133 548
    2017 2020 - - - - - - -
    3 7353 766-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[75] puis Insee Ă  partir de 2006[76].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution démographique avant 1765
    1315 1471
    230 feux84 feux

    Enseignement

    La façade de l'école, peinte en rose, est composée du préau ouvrant par des arcades sur la cour, surmonté d’un étage de fenêtres des salles de classe
    Façade de l’école primaire.

    Les Mées est située dans l'académie d'Aix-Marseille.

    En 2012-2013, elle administre trois Ă©coles communales[77] : une Ă©cole maternelle de 118 Ă©lèves[78] et deux Ă©coles Ă©lĂ©mentaires, l'une de 69 Ă©lèves[79] et l'autre de 180 Ă©lèves[80].

    Cultes

    Le territoire de la commune dépend de la paroisse Notre-Dame de l'Olivier[81] au sein du secteur pastoral « Malijai - Les Mées - Lurs - Peyruis »[82] du diocèse de Digne, Riez et Sisteron. Cette paroisse dispose de deux lieux de culte aux Mées : l'église paroissiale et la chapelle de Dabisse[83]

    Économie

    Revenus de la population et fiscalité

    En 2011, le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage Ă©tait de 24 945 €, ce qui plaçait Les MĂ©es au 24 919e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 mĂ©nages en mĂ©tropole[84].

    En 2009, 55,0 % des foyers fiscaux n'Ă©taient pas imposables[Fiche Insee 4].

    Emploi

    En 2009, la population âgĂ©e de 15 Ă  64 ans s'Ă©levait Ă  2 328 personnes, parmi lesquelles on comptait 70,9 % d'actifs dont 61,2 % ayant un emploi et 9,7 % de chĂ´meurs[Fiche Insee 5].

    On comptait 963 emplois dans la zone d'emploi, contre 789 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi rĂ©sidant dans la zone d'emploi Ă©tant de 1 434, l’indicateur de concentration d'emploi est de 67,2 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre seulement deux emplois pour trois habitants actifs[Fiche Insee 6].

    Entreprises et commerces

    Au , Les MĂ©es comptait 354 Ă©tablissements : 56 dans l’agriculture-sylviculture-pĂŞche, 28 dans l'industrie, 57 dans la construction, 167 dans le commerce-transports-services divers et 46 Ă©taient relatifs au secteur administratif[Fiche Insee 7].

    En 2011, 44 entreprises ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es aux MĂ©es[Fiche Insee 8], dont 32 par des autoentrepreneurs[Fiche Insee 9].

    Agriculture

    Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 56 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non professionnels inclus) et 45 emplois salariés[Fiche Insee 10].

    Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquĂŞte Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 75 en 2010. Il Ă©tait de 124 en 2000[85], de 186 en 1988[86]. Actuellement, ces exploitations cultivent essentiellement des plantes permanentes : vergers, oliveraies (80 % d’entre elles). Quelques fermes pratiquent les grandes cultures, et il reste des polyculteurs[85]. MalgrĂ© la disparition de 60 % des exploitations en un quart de siècle, la surface agricole utile (SAU) est stable depuis 1988, lĂ©gèrement en dessous des 2 000 ha (1 917 en 1988, 1 861 ha en 2000[86] et 1 912 ha en 2010[85]).

    • Agriculture aux MĂ©es
    • La plaine agricole conquise sur le lit de la Durance, peu Ă  peu envahie par les constructions.
      La plaine agricole conquise sur le lit de la Durance, peu Ă  peu envahie par les constructions.
    • Champ de blĂ© dans la plaine de la Durance.
      Champ de blé dans la plaine de la Durance.
    • Les pommiers sont une culture industrielle aux MĂ©es, qui occupe plusieurs km2.
      Les pommiers sont une culture industrielle aux MĂ©es, qui occupe plusieurs km2.
    • Une des nombreuses oliveraies des MĂ©es.
      Une des nombreuses oliveraies des MĂ©es.
    • Exceptionnellement, un mode d’entretien traditionnel de la pommeraie est pratiquĂ© : les moutons broutent l’herbe sous les pommiers. Ce type d’entretien n’a aucun coĂ»t et est bĂ©nĂ©fique aux deux exploitants. Ici Ă  Bel-Air.
      Exceptionnellement, un mode d’entretien traditionnel de la pommeraie est pratiqué : les moutons broutent l’herbe sous les pommiers. Ce type d’entretien n’a aucun coût et est bénéfique aux deux exploitants. Ici à Bel-Air.

    La culture de l’olivier est une culture importante aux MĂ©es, de manière ancienne. L’oliveraie occupait 296 ha en 1820, sur la terrasse dominant la Durance[87]. La production d’huile d’olive Ă©tait très importante jusqu'au dĂ©but du XXe siècle avec 50 000 pieds en 1929, avant de connaĂ®tre un dĂ©clin assez marquĂ© au XXe siècle, qui se termine avec seulement 30 500 pieds en 1994. Ce repli est cependant moins marquĂ© que dans le reste du dĂ©partement[88]. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, le renouveau de l’oliveraie a Ă©tĂ© subventionnĂ© par le ministère de l'Agriculture[89] ; des arbres qui n’étaient plus exploitĂ©s ont aussi Ă©tĂ© remis en culture. En 2005, l’oliveraie atteignait les 386 ha et 63 000 arbres[90]. L’huile d’olive est extraite dans un des deux moulins de la commune. Outre son rĂ´le Ă©conomique, l’oliveraie peut aussi jouer un rĂ´le de limitation des incendies de forĂŞt, en tenant le rĂ´le de pare-feu[91]. Les oliviers ont aussi un aspect patrimonial : certains oliviers de la commune dĂ©passent les 200 ou 300 ans[92].

    La viticulture est ancienne aux Mées : son vin était réputé du XVIe au XIXe siècle[93]. La vigne occupe de 1853 à 1880 plus de 800 ha[94], produisant un vin de garde destiné à la consommation locale et à la commercialisation régionale[95]. Le vignoble des Mées connaît un effondrement après la crise du phylloxéra, avec 235 ha en 1929, 76 en 1956 et deux hectares en 2000[94]. La baisse de qualité accompagne l’effondrement des surfaces exploitées : en 1956, 72 % des ceps sont des hybrides ou des cépages interdits[94]. Les surfaces cultivées sont divisées en parcelles minuscules, d’un demi-hectare en moyenne, ce qui explique conjointement la disparition du vignoble : il était devenu un vignoble d’autoconsommation, auquel les exploitants ne consacraient pas les soins nécessaires[90].

    Industrie

    Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait 85 Ă©tablissements, employant 193 salariĂ©s[Fiche Insee 10].

    La conserverie Midi Charcuterie emploie 47 salariés[96].

    Les centrales solaires des MĂ©es

    Panneaux photovoltaĂŻques des MĂ©es au coucher du soleil.

    Plusieurs entreprises ont installĂ© des centrales solaires photovoltaĂŻques sur le site de la Colle des MĂ©es, situĂ© sur le plateau de Valensole, Ă  près de 800 m d’altitude[97] - [98]. Le site est parmi ceux Ă  rĂ©unir les meilleures conditions de production d’électricitĂ© solaire en France : l’irradiation solaire horizontale est de 1 550 kWh. La puretĂ© de l’air, qui n’est pas polluĂ© par des industries lourdes absentes dans la rĂ©gion, est un atout supplĂ©mentaire. Enfin, l’altitude fournit une bonne ventilation et des tempĂ©ratures peu Ă©levĂ©es favorables au bon fonctionnement des installations[99] en leur assurant un rendement 10 Ă  15 % plus Ă©levĂ©[100]. Les centrales solaires couvrent une superficie totale de 200 ha[101] et une puissance totale installĂ©e fin 2011 de 100 mĂ©gawatts en crĂŞte (MWc)[100].

    La plus importante des centrales solaires est celle de la sociĂ©tĂ© Eco Delta, dont la filiale Delta Solar gère une installation d’une puissance de 31 MWc, occupant une surface de 66 ha[97]. La sociĂ©tĂ© Eco Delta, qui emploie cinq personnes pour la maintenance du site[102], cherche Ă  limiter l’utilisation de bĂ©ton afin de permettre une remise en culture en fin de vie de la centrale, et sème des plantes mellifères sous les panneaux photovoltaĂŻques, afin de produire du miel et des huiles essentielles[99]. SolaireDirect, via sa filiale SolaireDurance, a installĂ© un parc de 24 MWc en 2010[103]. Le producteur d’électricitĂ© Enfinity exploite depuis une centrale de 18,2 MWc[104] - [105] sur 31 ha[105].

    Des écologistes déplorent que ces panneaux n’aient pas été installés sur des espaces déjà bâtis[101].

    Activités de service

    Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services) comptait 167 Ă©tablissements (avec 187 emplois salariĂ©s), auxquels s’ajoutent les 46 Ă©tablissements du secteur administratif (regroupĂ© avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 215 personnes[Fiche Insee 10].

    Le cabinet d’études SEESA (bâtiment) emploie 19 salariĂ©s[106] ; le bureau d’études CET (fluides du bâtiment), lui, en compte 25[107].

    D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est secondaire pour la commune, avec moins d’un touriste accueilli par habitant[AtlasHéb 1], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant non marchande[AtlasHéb 2]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :

    Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil[AtlasHéb 9] : au nombre de 246, elles représentent un logement sur huit (12,8 %)[Fiche Insee 12]. Parmi les résidences secondaires, 42 % possèdent plus d’un logement[Fiche Insee 13] - [108].

    Culture locale et patrimoine

    Monuments commémoratifs

    Un monument aux résistants au coup d'État du 2 décembre 1851 des Basses-Alpes est élevé sur la fontaine du village[109].

    • Monuments aux MĂ©es
    • Le monument aux rĂ©sistants au coup d’État de NapolĂ©on III est constituĂ© d’une fontaine surmontĂ©e d’un obĂ©lisque avec un buste de Marianne.
      Monument aux insurgés de 1851.
    • Le buste de Pasteur est posĂ© sur un piĂ©destal, qui porte une longue citation de Pasteur.
      Buste de Pasteur devant l’école des Mées.
    • Il est constituĂ© d’un piĂ©destal portant un poilu idĂ©alisĂ© tombant en arrière, frappĂ© par une balle.
      Monument aux morts des MĂ©es.

    Un monument à Pasteur est élevé devant l’école, en mémoire de son action contre la pébrine qui touchait les vers à soie, élevage important dans la région au XIXe siècle.

    Le monument aux morts de la guerre 1914-1918[110].

    Architecture civile

    Grange ancienne Ă  la ferme de Paillerols.
    Lavoir, rue Clovis-Picon, construit en 1902.

    L'hĂ´tel de Crose est un monument historique inscrit depuis le [111]

    Le premier pont suspendu sur la Durance est construit en 1841-1843, pour remplacer le bac du Loup, en face de Ganagobie. ConcĂ©dĂ© Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e, la SociĂ©tĂ© du Pont, il est emportĂ© en 1843 par une crue de la Durance le jour de son inauguration. Le bac est remis en service jusqu'en 1857 et la mise en service d’un nouveau pont sans pĂ©age, dĂ©cidĂ©e en 1846. Il est alors constituĂ© de deux travĂ©es de 82 m de long, supportant un tablier de m de largeur, en mĂ©lèze. Il est testĂ© Ă  l’épreuve de seize wagons remplis de pierre pesant 82,2 t. En 1878, la circulation est limitĂ©e Ă  une voiture de moins de trois tonnes Ă  la fois, puis il est renforcĂ© de câbles supplĂ©mentaires en 1904, et restaurĂ© en 1941. Le bombardement par les alliĂ©s, les 15 et , Ă©choue, et fait cent morts Ă  Digne et Sisteron. La RĂ©sistance se charge alors de dĂ©truire une travĂ©e. Après la guerre, une passerelle piĂ©tonne provisoire est Ă©tablie, avant la construction d’un nouveau pont en poutre en treillis de type Waren, en 1952-1956. Ce pont, qui est l’actuel pont, est long de 172 m, avec une chaussĂ©e de m de large et des trottoirs de un mètre[112] - [113].

    Les rues du village offrent quelques maisons de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle[114], du XVIIe siècle[115]. Rue Font-Neuve, se trouve une porte sculptée d’éléments architectoniques (mi XVIIe siècle[116]). L’ancienne mairie et tribunal possède une cheminée de gypserie ornée de motifs floraux[117]. L’hôtel Latil d’Entraigues, ou hôtel de Trimond, possédait des rosaces aux plafonds, des dessus-de-porte en gypserie, déposés ou cachés par une restauration[118].

    Architecture militaire

    Des éléments de fortification subsistent, dont un passage voûté formant porte au bout de la rue d’En-Ville[119] - [120].

    Architecture religieuse

    La chapelle Saint-Honorat est classée depuis le [121]. D'architecture romane, elle est située près du village de Paillerols. Le chœur est bordé de chapelles qui forment un faux transept. Elle est entièrement voûtée en berceau. Le tympan du portail occidental est monolithe. Elle est datable du XIIIe siècle[122]. En mauvais état, le clocher-mur est partiellement tombé ; la façade est ornée d’un œil-de-bœuf. Elle fut au XIXe siècle l’église paroissiale du Plan-des-Mées[24].

    La commune possède de plus trois objets répertoriés à l'inventaire des monuments historiques au sein de l'église paroissiale[123] :

    • l'autel en marbre, classĂ© depuis le [124] ;
    • deux autels latĂ©raux en marbre, classĂ©s depuis le [125] ;
    • un tableau reprĂ©sentant « La Vierge protectrice », datĂ© de la première moitiĂ© du XVIIIe siècle, d'abord attribuĂ© Van Loo puis Ă  Michel Serre, classĂ© depuis le [126].

    Le temple, d’époque Renaissance, subsiste encore : la façade est ornée d’un fronton, soutenu par deux colonnes baguées lisses et vermiculées[127].

    Les ruines de la chapelle Notre-Dame de Champlan, construite en galets (nef) et moellons (abside), marquent un lieu d’implantation antique[24]. La chapelle Saint-Pierre, au sud du village, entre le canal EDF et le plateau de Valensole, datait du XVIIe siècle[24].

    La chapelle Saint-Roch est à la sortie de la combe à l'est du village[128]. Ancienne chapelle du Saint-Sépulcre, elle date de la fin du XIe siècle ou du XIIe siècle[24]. Appartenant à un propriétaire privé après la Révolution, puis à la commune, elle a été plusieurs fois rénovée depuis 1960[24].

    La chapelle Saint-Michel, au hameau Saint-Michel, est implantée sur un site antique[24].

    L’église paroissiale Notre-Dame-de-l’Olivier, démolie en même temps que Saint-Félix (en 1562 par Paulon de Mauvans), est reconstruite en 1593. Le chœur est voûté d’ogives[129]. Sur le flanc nord, une chapelle de trois travées de longueur (peut-être un ancien collatéral) est composée de deux parties : une travée sous croisée d’ogives, dont les fines colonnettes sont ornées de feuillages, et les deux autres, également sous croisées d’ogives, mais plus anciennes et avec des colonnettes engagées. Difficilement datables, elles sont construites entre le XVIe siècle et 1651[130]. Le clocher massif, construit en galets en 1560, porte une horloge[131]. Son campanile de ferronnerie est composé de deux étages orné de volutes[132].

    La chapelle Saint-Michel, construite au XVIIIe siècle, est utilisée comme bâtiment agricole. Elle est située au quartier Saint-Michel, et succède au prieuré Saint-Michel, appartenant au monastère de Ganagobie[133]. Daniel Thiery la note comme disparue[24].

    • Églises et chapelles des MĂ©es
    • Clocher de Notre-Dame-de-l’Olivier.
      Clocher de Notre-Dame-de-l’Olivier.
    • Tympan Ă©maillĂ© de l’église des Petits-Camps.
      Tympan émaillé de l’église des Petits-Camps.
    • Chapelle Saint-Honorat.
      Chapelle Saint-Honorat.
    • Ruines de l’abside de Notre-Dame-de-Champlan.
      Ruines de l’abside de Notre-Dame-de-Champlan.
    • Chapelle Saint-Roch.
      Chapelle Saint-Roch.
    • Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette, dans la combe, Ă  l’est du village.
      Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette, dans la combe, à l’est du village.

    Patrimoine naturel

    Le village des Mées (à droite) et sa curieuse formation rocheuse dite des « Pénitents ».

    Une formation gĂ©ologique très particulière, nommĂ©e PĂ©nitents[134], est un site classĂ© depuis 1941. Elle occupe 27 hectares[135]. Ce nom provient de la forme d'une masse de poudingue très dĂ©coupĂ©e, Ă  cĂ´tĂ© du village, qui Ă©voque un groupe de moines coiffĂ©s de capuches pointues. Bien que la façade des PĂ©nitents Ă©voque des formes rocheuses plus ou moins coniques, il s'agit d'un ensemble de crĂŞtes et de minuscules canyons, s'interrompant simultanĂ©ment sur un plan vertical. Cette formation s'Ă©tire sur 2,5 km, et l’abrupt le plus haut atteint 114 mètres[135]. Celle-ci est le rĂ©sultat de l'Ă©rosion sur le substrat rocheux, qui possède des irrĂ©gularitĂ©s de cohĂ©sion, et conduit donc Ă  des zones proĂ©minentes et Ă  d'autres surcreusĂ©es. Ce substrat est la « formation de Valensole », conglomĂ©rat formĂ© par une accumulation de dĂ©bris subalpins au cours de la fin du Miocène et du Pliocène, Ă©pais de plusieurs centaines de mètres.

    On les appelle les Pénitents des Mées en raison de leur silhouette ; d'après la légende, ils représentent les moines de la Montagne de Lure qui ont été pétrifiés (au sens propre) par saint Donat[136] au temps des invasions sarrasines pour s'être épris de belles jeunes femmes mauresques qu'un seigneur avait ramenées d'une croisade[135].

    Un seul sentier permet de traverser cette barre rocheuse. Il rejoint les crêtes en partant du village et longe par le haut cet ensemble, puis le traverse à une extrémité, et le longe par le pied. Les autres canyons sont d'accès difficile et très dangereux à cause des chutes de pierres fréquentes. La pratique de l'escalade n'y est pas possible, la roche n'ayant pas la cohésion appropriée.

    On trouve, dans cette masse rocheuse sculptée deux grottes d'accès facile (la grotte des Loups et la grotte du Magicien), ainsi qu'une cavité à l'accès extrêmement difficile, dans laquelle se trouvent deux poutres entrecroisées (la Croix).

    L'âge de cette mystérieuse Croix a été déterminé en par analyse du carbone 14 : en incluant la mesure de l'incertitude lors de l'analyse, le bois a été coupé à une période entre la fin du VIIIe et le début du Xe siècle, ce qui en fait un des très rares témoignages archéologiques de cette période troublée en Provence. Vu le petit diamètre des troncs utilisés et le faible nombre de trous causés par les insectes, c'est aussi l'âge à laquelle la Croix a été installée. Grâce au contexte historique ainsi précisé, les raisons et moyens mis en œuvre pour son installation ont fait l'objet de nouvelles hypothèses communiquées en [137].

    En outre, il a été observé dans ce labyrinthe rocheux des marques d'installations anciennes dans un endroit stratégique (entailles dans la roche pour installer des poutres), mais ces vestiges ne sont pas datables.

    Tunnel de la mine, creusé de 1781 à 1784 pour protéger le village des Mées des débordements du vallon de la Combe lors des violents orages.

    Au XVIIIe siècle, un tunnel de 200 m est creusĂ©e au travers de la barre rocheuse afin de s'affranchir des eaux de ruissellement qui dĂ©vastaient le village lors des orages, sous le mandat du maire BenoĂ®t Salvator[138].

    La chapelle Saint-Roch est construite à quelques mètres de la base de la masse rocheuse, au-dessus du village. Son origine remonte au moins au XIe siècle, elle a été largement modifiée ensuite.

    L'intersection du 44e parallèle nord et du 6e méridien à l'est de Greenwich se trouve sur le territoire de la commune (voir aussi le Degree Confluence Project).

    Personnalités liées à la commune

    HĂ©raldique

    Les MĂ©es
    Blason de Les MĂ©es Blason
    De gueules à la lettre M d'argent accompagnée en pointe de trois roses du même et en chef de trois fleurs de lis d'or[141].
    Devise
    De rosis ad lilia.
    DĂ©tails
    Armes parlantes. La lettre M capitale est l'initiale du nom de la ville. Les trois roses et les trois fleurs de lis rappellent la devise : De rosis ad lilia (Des roses aux lis). Au XVIe siècle, la ville racheta peu à peu ses droits au seigneur, la famille Beaufort-Canillac dont les trois roses étaient l'emblème puis elle fit don de ces droits au royaume de France représenté par les trois fleurs de lis[141].
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Association « Les Amis des Mées »

    • [collectif], 1851 : pour mĂ©moire, 2001, 158 pages.
    • [collectif], Les Amis des MĂ©es : bulletin annuel, 1981-…, ISSN 1621-0379.
    • [collectif], Aux MĂ©es, quand on faisait des magnans… : petite histoire de la sĂ©riciculture locale, avant-propos d'Henri Joannet, 1984, 136 pages.
    • [collectif], CĂ©lĂ©bration du bicentenaire de la RĂ©volution française aux MĂ©es : 1789-1989, 1989, 54 pages.
    • [collectif], Les MĂ©es, prĂ©face d'Henri Joannet, 1985, 23 pages, publiĂ© lors de l’exposition Les MĂ©es. – Texte dactylographiĂ©.
    • [collectif], Les MĂ©es du temps de la RĂ©volution : 1789-1989, bicentenaire de la RĂ©volution française, 1989, 104 pages.
    • Jean-Pierre Pinatel, Pigeons et pigeonniers aux MĂ©es, 1997. – 54 p. ill, (ISBN 978-2-9539603-0-3).
    • [collectif], Rochers de lĂ©gende, 2000, 56 pages.
    • [collectif], Soldats de Haute-Provence : « si j’avais la chance de retourner un jour, ce sera encore rien » : lettres et souvenirs de la guerre 1914-1918, 1998, 157 pages.
    • [collectif], Le Vin au pays des MĂ©es, 1985, 23 pages.

    Informations de caractère général

    Ouvrages

    • [anonyme], Chronique numismatique : Les MĂ©es, in Annales de Haute-Provence, no 278, 1976, p. 236-243.
    • [anonyme], Compte-rendu, inventaires et profits et pertes pour l’exercice 1865, Digne : Imprimerie Vial, 1866, concerne la ferme-Ă©cole de Paillerols, 29 pages.
    • [anonyme], Les MĂ©es : portes et portails, in Haute Provence magazine, no 27, 1992, p. 2-3.
    • [anonyme], MĂ©moire prĂ©sentĂ© au Conseil gĂ©nĂ©ral en faveur du noviciat des Frères des MĂ©es, Digne : Veuve A. Guichard, [1839], concerne l’enseignement des frères des Écoles chrĂ©tiennes, 20 pages.
    • [anonyme], Tapage nocturne aux MĂ©es, in Haute Provence magazine, no 26, 1992, p. 23.
    • F. Aubert, Institution d’une rosière aux MĂ©es, in Annales des Basses-Alpes, tome 1 (1838-1839), p. 195-199, tome 3 (1840-1841), p. 137-142, [lire en ligne].
    • Barlatier (maire des MĂ©es), Note pour la commune des MĂ©es, Digne : Guichard, 1850. – Pièce in-4°. – Concerne l’érection du Plan en commune particulière.
    • [collectif] sous la dir. d'Edouard Baratier, Georges Duby, Ernest Hildesheimer, Atlas historique… Provence, Comtat Venaissin, principautĂ© d’Orange, comtĂ© de Nice, principautĂ© de Monaco, Paris : A. Colin, 1969, 224 pages et 326 cartes. Autre variante du titre : Atlas Belfram.
    • [collectif], L’Huile d’olive des MĂ©es, Barras : Éditions Terradou, 1990, 55 pages.
    • [collectif], Jazette magazine, votre nouveau magazine gratuit d’information locale : Moyenne Durance, Sisteronais, Les MĂ©es, Lure, Vançon, Durance, vallĂ©e du Jabron / dir. Marion Labourdenne. – Sisteron : Plume graphique, 2008-….. – ISSN 1968-7575. – Publication semestrielle.
    • [collectif], Les MĂ©es : un pays qui ne manque pas d’air, Oraison : Impression 04, 1994, 27 pages.
    • [collectif], MĂ©moire prĂ©sentĂ© Ă  M. le PrĂ©fet du dĂ©partement des Basses-Alpes en division de la commune des MĂ©es, Digne : Guichard, [ca 1850?]. – 24-4 p. – Concerne l’érection du Plan en commune particulière.
    • [collectif], Le Veilleur impĂ©nitent : le bulletin d’information sur la vie aux MĂ©es, no 1 () au no 31 (), ISSN 1145-9085. – Titre du no 23 () : Le Meilleur impertinent.
    • [collectif], VariĂ©tĂ©s, in Annales des Basses-Alpes, no 15, 1884, p. 185-187. Contient : Donation par Louis et Jeanne, comte et comtesse de Provence, des terres de Valernes, de Bayons, […] des MĂ©es [transcription d’un document en latin de 1353, p. 184-185] et : Rachat de la seigneurie des MĂ©es par les habitants [transcription d’un document de 1572, p. p. 185-187] [lire en ligne].
    • Raymond Collier (1921-2000), La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne : R. Collier, 1986, 559 pages.
    • Conseil d’État, ArrĂŞt qui confirme les habitants de la ville des MĂ©es dans la moitiĂ© d’un droit de bac sur la Durance, dans le territoire de ladite ville, Paris : Imprimerie royale, 1730, 4 pages, [lire en ligne].
    • Conseil d’État, ArrĂŞt qui confirme les habitants des MĂ©es dans des droits de pĂ©age sur la Durance, et par terre dans la ville des MĂ©es, Paris : Imprimerie royale, 1730, 7 pages, [lire en ligne].
    • Jean-Jacques Esmieu (1754-1821), Notice historique et statistique de la ville des MĂ©es, Digne : J.-A. Farjon, 1803, 603 pages. RĂ©Ă©ditĂ© sous le titre : Notice de la ville des MĂ©es (Marseille : J. Laffitte, 1977) [lire en ligne].
    • Jean-Joseph-Maxime Feraud (1810-1897), Les MĂ©es, in Annales des Basses-Alpes, tome 6 (1843-1844), p. 222-227, Ă©tude extraite de la GĂ©ographie historique et biographique… des Basses-Alpes, du mĂŞme auteur.
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    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    Dossiers administratifs
    1. LOG T1M - Évolution du nombre de logements par catégorie.
    2. LOG T2 - Catégories et types de logements.
    3. LOG T7 - RĂ©sidences principales selon le statut d'occupation.
    4. REV T1 - ImpĂ´ts sur le revenu des foyers fiscaux.
    5. EMP T1 - Population de 15 à 64 ans par type d'activité.
    6. EMP T5 - Emploi et activité.
    7. CEN T1 - Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2010.
    8. DEN T1 - Créations d'entreprises par secteur d'activité en 2011.
    9. DEN T2 - Créations d'entreprises individuelles par secteur d'activité en 2011.
    10. CEN T2 - Postes salariés par secteur d'activité au 31 décembre 2010.
    11. TOU T2 - Nombre et capacité des campings selon le nombre d'étoiles.
    12. TOU T3 - Résidences secondaires en 2009 selon la période d'achèvement.
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