Grottes de Lespugue
Les grottes de Lespugue, également dénommées grottes de la Save, sont un ensemble de grottes situées dans les gorges de la Save sur la commune de Lespugue en Haute-Garonne, en Pays Comminges Pyrénées, en région Occitanie, France.
(Grottes de la Save)
découverte en 1922 dans la grotte des Rideaux.
Coordonnées |
43° 14âČ 05âł N, 0° 39âČ 46âł E |
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Pays | |
RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Massif | |
Vallée | |
Voie d'accĂšs |
D9g (et D9 pour Gouërris) |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
plusieurs entrées, 120 à 150 m d'alt. |
Longueur connue |
diverses |
PĂ©riode de formation | |
Cours d'eau | |
Occupation humaine |
âą Gravettien (les Rideaux) âą SolutrĂ©en (les Ours, les Harpons) âą MagdalĂ©nien (les Harpons, les BĆufs, les Scilles, GouĂ«rris, cavitĂ© en rive gauche) âą Badegoulien (les Scilles) âą Azilien (les Harpons, GouĂ«rris) âą Laborien (GouĂ«rris, couche B) âą Ăge du bronze âą AntiquitĂ© âą Haut Moyen Ăge (Sous-les-Rideaux) âą Moyen Ăge central (Sous-les-Rideaux) |
Patrimonialité |
CreusĂ©es dans le calcaire, ces grottes ont livrĂ© une belle stratigraphie archĂ©ologique couvrant la pĂ©riode du SolutrĂ©en au Moyen Ăge central, et notamment le Gravettien avec son objet-phare, la VĂ©nus de Lespugue de la grotte des Rideaux et, beaucoup moins connue, la VĂ©nus de l'abri des Harpons.
Elles ont pour voisines proches les grottes de Montmaurin, qui participent de la mĂȘme formation gĂ©ologique et dont la grotte de la Niche a livrĂ© la cĂ©lĂšbre « mandibule de Montmaurin » (190 ka - 240 ka). Les deux ensembles de grottes, Montmaurin et Lespugue, sont complĂ©mentaires pour ce qui est des Ă©poques d'occupation.
Ătymologie
Le nom « Lespugue » dĂ©rive du roman « spulga », terme lui-mĂȘme dĂ©rivĂ© du latin « spelunca » qui dĂ©signe spĂ©cifiquement une « grotte fortifiĂ©e »[2]. On peut citer entre autres noms dĂ©rivĂ©s l'« abri de Lespugue » ou « grotte de Laspugues » dans la montagne de l'Estelas, prĂšs du village de Saleich[3] (Haute-Garonne)[4] ; la « grotte des EspĂ©lugues » Ă Lourdes ; les « grottes de Laspugue » dans l'Aude ; le « Tuto de la Spugo[5] » Ă Engomer (AriĂšge), « puits de Laspone[6] » Ă RĂ©gades (Haute-Garonne).
Situation
Les grottes de Lespugue sont dans le sud de la Haute-Garonne Ă 92 km au sud-ouest de Toulouse, 66 km Ă l'est de Tarbes, 20 km au nord-ouest de Saint-Gaudens[7], sur la limite nord-ouest de la commune de Lespugue et la limite nord-est de celle de Montmaurin[8].
Elles sont incluses dans un espace de quelque 3 km2 allant de la Seygouade (dont les grottes de Montmaurin) à la Save, dans une zone karstique qui, semble-t-il, n'a pas subi de lessivage (tout au moins pas de lessivage généralisé) et qui, selon la préhistorienne Isaure Gratacos, renferme « tous les restes de tous les ùges »[9]. Les grottes de Montmaurin sont à moins de 3 km au sud-ouest, en bordure ouest et nord-ouest de la commune voisine Montmaurin et de cette zone privilégiée[8].
La zone située en amont du confluent de la Save et de la Seygouade est « un foyer d'une richesse peu commune pour la recherche préhistorique[10] ». Pour plus de détails sur l'interfluve Save / Seygouade et ses richesses naturelles, préhistoriques et historiques, voir l'article « Grottes de Montmaurin », section « Situation ».
Point important en regard des échanges et / ou de la mobilité des individus et des groupes, l'endroit est à distance à peu prÚs égale de l'Atlantique à l'ouest (golfe de Gascogne, 180 km) et de la Méditerranée à l'est (golfe du Lion, 198 km)[8] - [11].
Plus proches, on trouve les sites d'Aurignac (20 km Ă l'est), la grotte de Marsoulas (38 km au sud-est) ; dans les Hautes-PyrĂ©nĂ©es se trouvent les sites du Moulin (Troubat, 40 km au sud), de Gargas (30 km au sud-ouest), de Labastide (40 km au sud-ouest)âŠ
RĂ©partition des grottes et abris
Situées en rive droite (cÎté est) des gorges de la Save (affluent de la Garonne) empruntées par la petite route départementale D9g[8], elles se trouvent sur une façade calcaire dans laquelle elles forment un ensemble sur plusieurs étages, surmonté par le chùteau de Lespugue à l'étage supérieur[12]. La plupart d'entre elles s'ouvrent vers le nord-ouest[8].
D'amont en aval on trouve, sur la rive droite (cÎté est) sauf mention contraire[13] :
- grotte des Scilles[13], environ 650 m en aval du moulin de Notre-Dame[8] - [n 1] ;
- une grotte indiquée sur la carte IGN, sans nom, environ 150 m en aval de la grotte des Scilles[8] ;
puis environ 650 m en aval de la grotte des Scilles :
- grotte de CahuzĂšre I et II, en rive gauche (donc sur Montmaurin)[13] ;
et peu aprÚs en face, cinq grottes groupées en rive droite sur environ 250 m :
- grotte de la Vierge ;
- abri Sous-les-Rideaux ;
- grotte des Rideaux[13], Ă l'Ă©tage moyen[12] ;
- grotte du Chien, immédiatement en contrebas des Rideaux[12] ;
- abri du BĆuf ;
ensuite, plus en aval :
- un abri sans nom en rive gauche[13], environ 450 m aprĂšs l'abri du BĆuf[8] ;
- abri des Harpons[13], un peu plus de 500 m aprĂšs l'abri du BĆuf[8] et environ 200 m avant le pont de GouĂ«rris[14] ;
- grotte de Gouërris, la seule de ces cavités qui ne se trouve pas le long de la D9g mais prÚs de la D9 aprÚs la sortie des gorges[13], en face du moulin de Gouërris[8].
La carte IGN indique aussi une grotte en rive droite Ă peu prĂšs en face de l'abri sans nom[8].
En rive gauche, entre la grotte de CahuzĂšre et l'abri sans nom mais beaucoup plus haut sur le plateau donc au-dessus des gorges de la Save, se trouvent la grotte de Bacuran et le gisement de la Terrasse de Bacuran[13].
GĂ©ologie
Du point de vue géologique, les grottes de Lespugue sont à la limite de la plaine d'Aquitaine et des Pyrénées[15], à l'extrémité ouest des Petites Pyrénées, sur « la derniÚre ride nord-pyrénéenne calcaire[16] ». Le « front des Petites Pyrénées » est ici affecté par le « décrochement de Lespugue »[n 2], une structure qui a contribué à la formation des gorges de la Save et de la Seygouade[18].
Cailhol et al. (2019) précise que le dÎme de Lespugue-Montmaurin, sur lequel est sis Montmaurin voisin des grottes de Lespugue, est un brachy-anticlinal[n 3]
qui résulte de la poussée du chevauchement frontal nord-pyrénéen et s'allonge dans la direction sud-ouest / nord-est sur 5 km[18] - [20]. Ce brachy-anticlinal est un prolongement de l'anticlinal du massif du Plantaurel, constitué selon M. Delpoux (2014) de couches de calcaires à algues et milioles dano-montiens[21], c'est-à -dire des calcaires micritiques durs de 110 à 140 m d'épaisseur[18]. Ces calcaires sonr nomenclaturés « e1 » (en rouge brique) sur la carte géologique[22] - [23].
Le brachy-anticlinal est entourĂ© des molasses du bassin aquitain, exceptĂ© au sud-ouest oĂč il touche au cĂŽne de dĂ©jection du plateau de Lannemezan[24] - [25] oĂč la Save prend source. Il fait partie de la zone sous-pyrĂ©nĂ©enne[18].
La Garonne et ses affluents ont Ă©difiĂ© cinq terrasses alluviales, corrĂ©lĂ©es avec les glaciations du Quaternaire[26] et connues sous les appellations de « nappe culminante » (Donau), « haute terrasse » (GĂŒnz)[27], « moyenne terrasse » (Mindel), « basse terrasse » (Riss) et « basses plaines » (WĂŒrm)[27]. La sĂ©rie de gisements palĂ©ontologiques et archĂ©ologiques du massif de Montmaurin-Lespugue est le seul ensemble prĂ©historique de l'Aquitaine garonnaise qui couvre l'ensemble de ce vaste systĂšme : les cinq nappes rĂ©gionales se retrouvent dans les gorges de la Seygouade[28] et la carte gĂ©ologique les montre Ă©galement dans les gorges de la Save[23].
Sur le massif de Montmaurin-Lespugue, les terrasses de Bacuran et du Bec participent de la moyenne terrasse ainsi que les graviers fluviatiles apparus au sommet du front de taille des carriĂšres de Coupe-Gorge[29].
DĂ©couvertes, explorations et Ă©tudes
L'abbé Couret publie en 1891 trois pages sur les grottes de Montmaurin et de Lespugue[30]. C'est la seule littérature mentionnant les grottes de la Save avant les publications de Saint-Périer[31].
- RenĂ© de Saint-PĂ©rier (1877-1950) et son Ă©pouse Suzanne (1890â1978)
En 1911 le comte Joseph de Fraguier attire l'attention de Saint-PĂ©rier sur les grottes de la Save. Saint-PĂ©rier y vient pour la premiĂšre fois en aoĂ»t 1911[31] et fait une premiĂšre sĂ©rie de fouilles intensives dans les grottes de Lespugue de 1911 Ă 1914[32], commençant par un sondage dans la grotte des Rideaux. En mars 1912 il fouille la grotte des BĆufs, s'Ă©tant entre-temps assurĂ© l'exclusivitĂ© des fouilles par un bail passĂ© avec la mairie de Lespugue[31]. En 1914 il est aussi aux grottes de Montmaurin[33]. Ses fouilles sont interrompues par la premiĂšre guerre mondiale. il revient Ă Lespugue dans les annĂ©es 1920 avec sa femme Suzanne, qui a fait des Ă©tudes supĂ©rieures en lettres, histoire et arts[34]. Ils dĂ©couvrent la fameuse vĂ©nus gravettienne de Lespugue dans la grotte des Rideaux en 1922 et poursuivent assidĂ»ment les fouilles dans les environs. Ă partir de 1928, ils sont occupĂ©s par la fouille du site d'Isturitz mais reviennent sporadiquement fouiller dans les gorges de la Save jusqu'en 1937[32]. Saint-PĂ©rier donne vingt-cinq publications sur diverses grottes de Lespugue entre 1911 et 1933[35].
MĂ©roc reprend les fouilles des environs Ă partir de 1946[36], principalement aux grottes de Montmaurin mais aussi vers les gorges de la Save (Bacuran, les HarponsâŠ) sur Lespugue[37].
- Ătudes rĂ©centes
D'autres programmes de recherche (fouille et reprise des collections anciennes) se succÚdent ensuite depuis les années 1960 jusqu'à aujourd'hui[32].
En 1989 Michel Allard publie son inventaire de la collection Saint-Périer appartenant à la municipalité de Lespugue, et en 1993 il publie en collaboration avec Marc Jarry l'inventaire de la collection Saint-Périer du musée de Saint-Gaudens (cette collection Saint-Périer inclut des piÚces provenant d'autres sites préhistoriques, notamment celui d'Isturitz)[38].
à partir de 2012 une équipe composée de Sylvain Ducasse, Caroline Renard, Jean-Marc Pétillon, Sandrine Costamagno, Pascal Foucher, Cristina San Juan-Foucher et SolÚne Caux travaille en sur les collections éparses de l'abri des Harpons[39].
Occupation des lieux
Dans les environs, les premiĂšres grottes occupĂ©es sont celles de Montmaurin toutes proches, oĂč les plus anciens vestiges humains remontent Ă l'AcheulĂ©en dont la mandibule de Montmaurin et d'autres restes humains. Vers le WĂŒrm IV, derniĂšre phase de glaciation, l'occupation se dĂ©place sur les grottes de la Save, mieux protĂ©gĂ©es malgrĂ© leur orientation vers le nord-ouest pour la plupart ; Ă cette Ă©poque la plupart des grottes sont occupĂ©es Ă l'intĂ©rieur, contrairement aux foyers solutrĂ©ens des Harpons[40].
L'abri des Harpons est occupé du Solutréen à l'Azilien et inclut toutes les périodes du Magdalénien[41] ; le seul site comparable pour une telle série stratigraphique est la grotte de Troubat dans les Hautes-Pyrénées[42].
Gravettien
Le Gravettien se trouve Ă la grotte des Rideaux[43].
Solutréen
Le Solutréen se trouve dans la grotte des Ours et dans l'abri des Harpons[43] (niveau D, Solutréen supérieur pour les Harpons[44] - [45]).
Badegoulien
Le Badegoulien[46] se trouve dans le niveau D de l'abri des Harpons[47].
Magdalénien
Le Magdalénien supérieur (V et VI) se trouve dans l'abri des Harpons (niveau A)[48] - [49], la grotte de Gouërris (niveau B)[49], et dans une cavité en rive gauche de la Save explorée par Saint-Périer[43] - [49].
Le MagdalĂ©nien moyen (IV) est principalement dans la grotte des BĆufs[49] (MagdalĂ©nien III et IV[50]), Ă GouĂ«rris (premiĂšre couche C) et aux Harpons (niveau B)[49]. Il est aussi prĂ©sent aux Scilles[51] (niveau A[49], MagdalĂ©nien III Ă V selon Stordeur-Yedid (1979)[50]) mais Bahn indique que l'occupation des Scilles Ă cette pĂ©riode a vraisemblablement Ă©tĂ© de courte durĂ©e car le remplissage avait atteint une trop grande hauteur pour occuper le lieu confortablement sur une longue durĂ©e[49].
Azilien
L'Azilien se trouve dans l'abri des Harpons (niveau B)[43] et dans la grotte de Gouërris[52] (niveau B).
Laborien
Le Laborien se trouve dans la grotte de Gouërris (niveau B)[53].
Néolithique récent
Le Néolithique récent[54] est dans la grotte de Gouërris (niveau A)[14] - [55].
Du Bronze au Moyen Ăge
L'Ăge du bronze, l'AntiquitĂ©, le haut Moyen Ăge et le Moyen Ăge central se trouvent dans l'abri Sous-les-Rideaux[56]. La grotte des Ours a des vestiges de l'Ăąge du bronze. La grotte de la Vierge a livrĂ© une tasse du premier Ăąge du fer et l'abri des Harpons une pointe de flĂšche en bronze de la mĂȘme pĂ©riode[55].
Matériel recueilli
- La VĂ©nus de Lespugue aux Rideaux
Concernant l'Ăšre prĂ©historique, la trouvaille archĂ©ologique la plus importante est la VĂ©nus de Lespugue. AssurĂ©ment une des plus cĂ©lĂšbres reprĂ©sentations fĂ©minines de la PrĂ©histoire, elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1922 par RenĂ© et Suzanne de Saint-PĂ©rier dans la grotte des Rideaux. La statuette est sculptĂ©e dans l'ivoire de mammouth ; elle mesure une quinzaine de centimĂštres de haut. Comme plusieurs autres VĂ©nus palĂ©olithiques, elle est stĂ©atomĂšre (et non stĂ©atopyge comme il est souvent dit) : ses fesses (de mĂȘme que ses seins) sont exagĂ©rĂ©ment dĂ©veloppĂ©s mais sur les cĂŽtĂ©s et non Ă lâarriĂšre. Elle est datĂ©e du Gravettien moyen, soit environ 25 000 ans avant le prĂ©sent. ConservĂ©e au MusĂ©e de l'Homme Ă Paris[38], une copie est exposĂ©e au musĂ©e de Montmaurin et de Lespugue et plusieurs copies sont dans des musĂ©es Ă©trangers.
- Une autre « Vénus » aux Harpons
L'abri des Harpons a livrĂ© une autre figure fĂ©minine dans un style trĂšs diffĂ©rent de celui de sa cĂ©lĂšbre consĆur des Rideaux[57]. Celle des Harpons est gravĂ©e sur une baguette en bois de renne[58]. Pour plus de dĂ©tails, voir l'article « Abri des Harpons », section « VĂ©nus magdalĂ©nienne sur baguette ».
- ReprĂ©sentation de tĂȘte d'ours de face
L'abri des Harpons a livrĂ© une gravure sur os d'une tĂȘte d'ours vue de face. C'est l'une des sept reprĂ©sentations d'ours en vue frontale connues dans les PyrĂ©nĂ©es (avec les grottes de Gourdan, de Lortet, de Belvis, du Mas d'Azil, de Massat et d'Isturitz[59].
- Représentations de poissons
La grotte des BĆufs a livrĂ© une tablette sculptĂ©e d'une reprĂ©sentation de sole[60] - [61] - [62], une espĂšce Ă©trangĂšre au biotope du site[63].
Le chevesne et le brochet sont également représentés dans l'art des grottes de la Save[63] ; mais pas les salmonidés, ce qui fait exception car les sites ayant livré plus d'une représentation de poissons incluent tous un salmonidé, sauf Lespugue et Saint-Michel[64].
- Représentations de serpents
La grotte des Rideaux a fourni une cÎte gravée de trois serpents[65].
Les reprĂ©sentations de serpents sont aussi rares que celles d'insectes et d'amphibiens dans le bestiaire des Ćuvres d'art du PalĂ©olithique ; en 1927 seulement trois sites sont connus pour en avoir livrĂ© : grotte de l'ĂlĂ©phant Ă Gourdan (Haute-Garonne), grotte de Lortet (Hautes-PyrĂ©nĂ©es), la Madeleine (Dordogne) et Montgaudier (Charente), et peut-ĂȘtre une petite sculpture en ronde-bosse magdalĂ©nienne de la grotte du Mas d'Azil (AriĂšge)[65].
- Les coquillages
Sont présentes dans différents sites de Lespugue trois espÚces exclusivement méditerranéennes, deux espÚces exclusivemeot atlantiques et trois espÚces communes aux deux mers[66] :
- Pectunculus violacescens (Lam.)[n 4] (Méditerranée) : aux Rideaux ;
- Purpura lapillus (L.)[n 5] (commune aux deux mers) : aux Rideaux ;
- Cypraea (nom courant : « Porcelaines »), d'espÚce indéterminable : aux Rideaux ;
- Cyprea lurida (L.)[n 6] (Méditerranée) : aux Rideaux, et dans la petite grotte située en face de l'abri de la paroi sud (la coquille montre encore des traces de peinture à l'ocre) ;
- Pecten jacobaeus (L.) (abondant dans la Méditerranée, à peu prÚs inconnu dans l'Atlantique) : dans l'abri sous roche de la paroi sud du ravin ;
- Pecten maximus (L.) (trÚs abondant dans l'Atlantique, n'existe pas dans la Méditerranée) : dans la petite grotte située en face de l'abri de la paroi sud ;
- Nassa reticulata (L.) (Atlantique) : dans la petite grotte située en face de l'abri de la paroi sud ;
- Turritella communis (L.). (commune aux deux mers) : aux BĆufs, et dans la petite grotte situĂ©e en face de l'abri de la paroi sud ;
- Dentalium, d'espÚce indéterminable : dans la petite grotte située en face de l'abri de la paroi sud[11].
- Autres baguettes décorées
L'abri des Harpons a livré un ensemble de baguettes[68]. L'une d'elles, une baguette demi-ronde au décor spiralé en relief, est un objet que l'on rencontre exclusivement dans une zone large d'environ 150 km allant d'Isturitz à Lespugue, c'est-à -dire la partie occidentale des Pyrénées[69].
- Lampes
Bastin (1945) cite quatre lampes magdaléniennes aux grottes de la Save : deux de l'abri des Harpons, une de la grotte de Gouërris et une, ornée, de la grotte des Scilles ; cette derniÚre fait partie des plus grandes lampes connues, avec 19 cm dans sa plus grande dimension[70]. Mais il semble que les Harpons n'en ont fourni qu'une seule[14].
Lampe en quartzite, grotte de Gouërris
- Aiguilles
Des aiguilles ont été retrouvées dans l'abri des Harpons, la grotte des Scilles (9 aiguilles dont deux complÚtes), la grotte de Gouërris et la grotte des Ours pour le niveau Magdalénien (de Magdalénien III à V)[71] et dans Gouërris et les Harpons pour le niveau azilien[72].
- Intaille gallo-romaine
L'abri Sous-les-Rideaux a livré une intaille gallo-romaine figurant un personnage associé au culte de Mithra ; à la date de sa découverte (vers 1999), cette iconographie est inconnue dans la région[73].
Les collections
AprĂšs ĂȘtre restĂ©e au dĂ©partement de PalĂ©ontologie du musĂ©e national d'histoire naturelle[74] depuis avant 1924[75], la vĂ©nus de Lespugue est maintenant au MusĂ©e de l'Homme (dĂ©partement Anthropologie, no 38-189)[76].
Le musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye possÚde une cinquantaine de piÚces lithiques de la grotte des Rideaux, piÚces peu significatives sauf pour sept burins de Noailles et une lame appointée avec des retouches plates solutréennes sur sa face intérieure[77].
Grotte des Rideaux
OccupĂ©e au Gravettien et au MagdalĂ©nien ancien[78], elle a livrĂ© Ă Saint-PĂ©rier la vĂ©nus de Lespugue en 1922 ainsi que trois coquilles marines perforĂ©es (Ă©changes avec les rĂ©gions marines) et une cĂŽte perforĂ©e gravĂ©e de trois serpents, dont les reprĂ©sentations sont aussi rares que celle d'insectes et d'amphibiens dans le bestiaire des Ćuvres d'art prĂ©historiques[65].
Grotte des Scilles
La grotte des Scilles est la premiÚre en amont sur la route D9g dans la gorge[13]. Occupée principalement pendant le Magdalénien inférieur Aquitain (III) et l'Azilien, c'est aussi l'une des rares séquences stratigraphiques solutréennes connues (en 2003) dans le piémont pyrénéen.
Elle a livré un four enterré (similaire au four polynésien)[79], des structures en contexte Paléolithique remarquées en premier dans la grotte des Fées (Prignac-et-Marcamps, Gironde) et ici à la grotte des Scilles[80].
Elle a aussi fourni entre autres outillage magdalénien des pointes de sagaies de type Lussac-Angles qui témoignent des relations entre le nord de l'Aquitaine et les régions méridionales, une lampe en grÚs presque complÚte[81], des aiguilles à chas[71] dans le niveau B Magdalénien III ou IV[50] ; ce dernier outil est également présent dans le niveau azilien de la grotte[72].
Abri des Harpons
SituĂ© Ă environ 200 m en amont du pont de GouĂ«rris[8] - [13] - [14] - [82], l'abri des Harpons a Ă©tĂ© occupĂ© principalement pendant le SolutrĂ©en[83], le MagdalĂ©nien et peut-ĂȘtre l'Azilien.
La collection Saint-Périer provenant des Harpons inclut plusieurs baguettes décorées, dont l'une avec une Vénus magdalénienne sur bois de renne ; une lampe, des aiguilles à chas, quelques rares pointes à base concave (le nombre de ces pointes se raréfie en allant vers l'est le long de la cÎte cantabrique).
Grotte de Gouërris
La grotte de GouĂ«rris est occupĂ©e au MagdalĂ©nien[53] (niveau C[14]), Ă l'Azilien (couche B) et au Chalcolithique[54] ou « Ăge du cuivre » (niveau A[14]). La couche B inclut du matĂ©riel rappelant le Laborien[53]. GouĂ«rris et Manirac (Lectoure, Gers) prĂ©sentent les occupations laboriennes les plus distinctes[54].
Le niveau Magdalénien a livré une lampe faite d'un galet grossiÚrement évidé[84] - [85].
Grotte des BĆufs
Son nom en patois gascon est BouĂšous[86].
Industrie lithique
Le MagdalĂ©nien III ou IV de la grotte des BĆufs a fourni des bĂątons percĂ©s, des sagaies Ă biseau simple ou double, parfois striĂ©[71].
Mobilier
La grotte des BĆufs a livrĂ© le (premier jour des fouilles de Saint-PĂ©rier)[88] une tablette sculptĂ©e et profilĂ©e pour reprĂ©senter une sole probable. Le poisson est marquĂ© par une ligne longitudinale qui reprĂ©sente la colonne vertĂ©brale du poisson qui est ici dĂ©peint « en transparence » (de mĂȘme que dans l'art des aborigĂšnes d'Australie)[60] - [61]. Cette espĂšce marine, extĂ©rieure au biotope du site[63], contribue Ă dĂ©montrer l'importance des rĂ©seaux d'Ă©change et/ou la mobilitĂ© des groupes humains de l'Ă©poque.
Saint-Périer y trouve également, juste à cÎté de la sole découpée, un fragment osseux portant l'esquisse d'un bovidé [88]
- Aiguilles Ă chas
Le niveau MagdalĂ©nien III ou IV[50] de la grotte des BĆufs a livrĂ© Ă R. de Saint-PĂ©rier plusieurs « aiguilles Ă chas perforĂ© »[88], dont une aiguille trĂšs petite rĂ©parĂ©e[71].
Grotte des Ours
Situation, description
La grotte des Ours, ou « grotte murĂ©e », est Ă la mĂȘme hauteur que la grotte des Rideaux, Ă l'Ă©tage moyen de la falaise[89]. Elle s'ouvre vers le nord[90] - [8].
Elle a Ă©tĂ© fortifiĂ©e au Moyen Ăge[89].
Historique
fouillĂ©e par Saint-PĂ©rier dans RL. "RenĂ© de PoilloĂŒe de Saint-PĂ©rier (1877-1950)." Revue ArchĂ©ologique (janvier-juin 1953) SixiĂšme SĂ©rie, T. 41, pp. 87-91
R. Simonnet a trouvé une pointe de Montaut dans les déblais des fouilles anciennes[42].
Grotte de Bacuran
Bacuran est la plus riche des stations acheuléennes de surface découvertes dans la moyenne terrasse. Prospectée par L. Méroc, elle a livré de l'Acheuléen supérieur[29].
Situation, description
Bacuran et le gisement de la Terrasse de Bacuran sont à une cinquantaine de mÚtres au-dessus de la Save[91], en rive gauche, entre la grotte de CahuzÚre et l'« abri sans nom »[8] - [13].
Elle descend Ă une profondeur de 15 m, pour une longueur maximum d'environ 35 m[92].
Historique
Méroc trouve dÚs le début de ses fouilles dans les environs une formation alluviale étalée autour de la ferme éponyme, dans laquelle il fait une récolte abondante de silex et de quartzites taillés des Paléolitiques inférieur et moyen[91]. Quant aux pierres taillées qu'il trouve sur le sol de la grotte de Bacuran, il pense qu'elles sont « venues accidentellement de la terrasse alluviale au niveau de laquelle débouche la caverne »[93].
Abri Sous-les-Rideaux
L'abri Sous-les-Rideaux se trouve au niveau inférieur des grottes, dans la troisiÚme barre calcaire du systÚme étage des gorges de la Save, juste en contrebas de cette grotte[12].
Son remplissage couvre tout l'Ăąge du bronze (Chalcolithique, niveau 7), avec une occupation particuliĂšrement intense au Bronze ancien et moyen. Elle se prolonge dans l'Ăąge du fer et jusqu'au Moyen Ăge[56]. Les niveaux 4, 5 et 6 datent de l'Ăąge du fer, livrant foyers, vestiges osseux et un matĂ©riel archĂ©ologique abondant. Le niveau 2, trĂšs remaniĂ© lors des occupations mĂ©diĂ©vales, a livrĂ© du matĂ©riel de l'AntiquitĂ© tardive datĂ© des annĂ©es 370-450[94]. Des remblais du Moyen Ăge central et haut Moyen Ăge recouvrent le tout[94] - [73].
Abri sans nom en rive gauche
Cet « abri sans nom », occupĂ© au MagdalĂ©nien, est en rive gauche. D'aprĂšs Cailhol (2019) il est Ă environ 450 m en aval de l'abri du BĆuf[8] - [13] ; mais la description de Saint-PĂ©rier le situe soit en face de la grotte des Scilles, soit environ 400 m en aval de ce point[95].
Saint-Périer, qui le fouille en 2012, le décrit ainsi : « [...] une saillie rocheuse, haute de 30 mÚtres environ, s'avance jusqu'au lit de la Save, qui baigne son pied, interrompant le sentier et barrant son passage. ComplÚtement dénudée, la roche a été creusée à sa partie inférieure et moyenne par l'érosion des eaux sauvages, au moment de la formation de la gorge, et sa base offre une dépression demi-circulaire de 10 mÚtres de circonférence, véritable abri naturel que les magdaléniens ont utilisé. Au sommet de la falaise, une corniche rocheuse surplombe de deux mÚtres seulement le demi-cercle inférieur qu'elle garantit, assez faiblement, contre les pluies verticales. Ce point, ainsi protégé, présente un sol en partie dégarni, qui en rend la fouille plus aisée. L'abri se trouve à quelques mÚtres seulement de la riviÚre, élevé de 5 mÚtres au-dessus de son cours, par une berge à pente rapide[95]. ». C'est le seul endroit en rive gauche orienté au Sud entre la passerelle de Bacuran et le moulin de Gouërris[96].
Il y trouve peu de matériel, ce qu'il attribue au régime des crues importantes en saison qui ont réguliÚrement inondé l'abri, ne permettant qu'une occupation éphémÚre et emportant une bonne partie du matériel archéologique[97].
- Stratigraphie
Sous une couche de 50 cm de terre humifĂšre archĂ©ologiquement stĂ©rile, il y trouve une couche noire de 50 Ă 60 cm d'Ă©paisseur, ininterrompue, contenant des cendres et des charbons mĂ©langĂ©s Ă des os brisĂ©s assez abondants et des Ă©clats de taille de silex. En dessous, se trouve un lit de gros gravier et de petits galets roulĂ©s de 25 Ă 30 cm d'Ă©paisseur, lui aussi stĂ©rile et qui repose directement sur la roche. Il attribue cette couche Ă des dĂ©pĂŽts par la Save, Ă une Ă©poque oĂč son niveau Ă©tait plus Ă©levĂ© qu'Ă prĂ©sent[97].
- Faune
Les os brisés (débris de cuisine) de la couche noire du foyer incluent des dents et des vestiges osseux de cheval, renne, bovidé (espÚce indéterminable), chamois[97] et renard - donc une faune de climat froid[98].
- Outillage lithique
L'outillage lithique, en silex, inclut quelques petites lames (la plus grande n'atteint que 8 cm de longueur), Ă©troites, rectilignes, non retouchĂ©es, de type magdalĂ©nien ; des grattoirs Ă©pais, retouchĂ©s sur des lames irrĂ©guliĂšres et larges, mais Ă leur extrĂ©mitĂ© seulement ; Ă©galement des grattoirs caractĂ©ristiques du magdalĂ©nien, Ă retouches plus fines, sur des extrĂ©mitĂ©s de lames minces et Ă©troites qui devaient ĂȘtre allongĂ©es (les piĂšces recueillies sont fragmentĂ©es)[98].
Les burins, de petites dimensions, montrent des formes anciennes associĂ©es Ă des types plus rĂ©cents : l'un d'entre eux, retouchĂ© sur une large lame mince Ă troncature oblique concave, rappelle certains types qui, selon Saint-PĂ©rier, apparaissent dĂšs le solutrĂ©en ; de mĂȘme pour un petit burin busquĂ© dont l'un des pans est taillĂ© Ă facettes multiples. D'autres sont des burins d'angle ou en bec-de-flĂ»te, plus franchement magdalĂ©niens[98].
L'outillage comprend aussi quelques perçoirs trÚs finement retouchés, et plusieurs petites lames à dos abattu typiques des gisements magdaléniens[98].
Le silex étant rare dans les environs, celui utilisé est importé de plusieurs origines. Il s'en trouve du jaspoïde, du noir ou du calcédonieux. Les piÚces recueillies ici sont de petites dimensions[98].
Le grand nombre d'éclats de débitage et de taille indique une fabrication sur place des outils, mais le matériel n'inclut ni nucléus ni percuteurs[98].
La couche noire a aussi livré une trentaine de gros galets de quartzite venant du lit de la Save et apportés sur place par les occupants ; ces galets ne montrent aucune marque d'utilisation comme percuteurs et servaient probablement à briser les os pour en extraire la moelle.
- Industrie osseuse
Le matériel osseux s'est trÚs mal conservé dans cet abri peu protégé[99]. Il inclut des sagaies pour la plupart fragmentées, à base en bec-de-flûte et à double biseau[98].
Mais une de ces piĂšces, en corne de renne probablement, est intĂ©re- sante. Elle constitue une base de harpon brisĂ©. Longue de 70 millimĂštres, la cassure est ancienne et nelte ; l'extrĂ©mitĂ© pointue qui forme la base infĂ©rieure de l'arme est extrĂȘmement aigĂ»e et polie. Elle forme une pointe si acĂ©rĂ©e qu'il semble que la base du harpon ait pu ĂȘtre utilisĂ©e, aprĂšs sa brisure, pour former une arme nouvelle, en engageant la tige dans une baguette de bois. Ce n'est lĂ qu'une hypothĂšse, car cette rĂ©utilisation d'un fragment de harpon ne peut ĂȘtre que tout Ă fait accidentelle; mais, prĂ©sentĂ©e ainsi, cette pointe constitue une arme assez efficace pour que les magdalĂ©niens aient pu ne pas en nĂ©gliger l'usage[99].
- Parure
une grosse coquille de Pecten jacobaeus (la classique coquille Saint-Jacques) a Ă©tĂ© amenĂ©e depuis le littoral (probablement mĂ©diterranĂ©en, oĂč cette espĂšce est courante). L'oreillette droite de la coquille porte un trou de suspension[99].
- Une autre grotte-abri non mentionnée ?
Saint-PĂ©rier mentionne une « petite grotte encore inĂ©dite, mais trĂšs voisine, comme industrie, de l'abri sous roche et qui est situĂ©e en face de celui-ci, sur l'autre rive de la Save »[99]. La seule cavitĂ© dont la situation corresponde et qui soit mentionnĂ©e dans la littĂ©rature est lâabri des Harpons.
Grotte de GahuzĂšre
En haut à gauche : deux pointes à pédoncule.
Le nom est généralement orthographié « GahuzÚre »[100] - [89] - [101] ; Cailhol et al. 2019 donnent également l'orthographe « CahuzÚre »[13].
Elle se trouve en rive gauche de la Save (donc sur la commune de Montmaurin), environ 650 m en aval de la grotte des Scilles[13].
Deux grottes sont citées : GahuzÚre I et II.
GahuzĂšre I
Dans GahuzÚre I ont eu lieu une ou des inhumations, qui ont livré un poignard en silex et deux pointes à pédoncule dont une à ailerons, également en silex en plaquette (BarriÚre 1968 ; Rouquerol 2004[102])[55]. Cette grotte a également livré une pointe du Chùtelperronien et des objets aurignaciens[100] - [101] - [103].
GahuzĂšre II
GahuzÚre 2 est en contrebas de GahuzÚre I. Cette cavité est ouverte plein sud et a de nos jours plusieurs départs de voûte, certains entiÚrement comblés. Les sondages en automne 2001, incomplets, ont cependant mis au jour à 80 cm de profondeur un niveau cendreux contenant des restes anthropiques. Les sondages de 2002 sont descendus jusqu'à 2 m de profondeur, avec la stratigraphie suivante[104] :
- Niveau 1
Remplissage argileux archéologiquement stérile, brun, trÚs sec et compact, avec des cailloux calcaires hétérogÚnes et quelques blocs plus gros provenant de la voûte, beaucoup de matiÚre organique (racines) et quelques morceaux de charbon de bois[104].
- Niveau 2a, Protohistoire indéterminée
Le mĂȘme remplissage argileux est rendu plus sombre par une plus grande quantitĂ© de charbon de bois. Le foyer 1 (niveau sous-jacent) a Ă©tĂ© abandonnĂ© et a commencĂ© Ă se combler pendant cette pĂ©riode[104].
- Niveau 2b, Protohistoire indéterminée
Structure de combustion en cuvette (foyer 1), avec du mobilier associé : tessons de céramique, esquilles osseuses[104]. La cuvette est remplie d'une alternance successive de lentilles noires (charbon et cendres), blanches (blocs calcaires transformés en chaux) et rouges (terre rubéfiée)[105].
- Niveau 2c
Terre argileuse dont la couleur tend vers le rougeùtre, archéologiquement stérile[105].
- Niveau 3, NĂ©olithique final ou transition NĂ©olithique ancien Ă moyen
Le substrat de remplissage est le mĂȘme que celui du niveau 2c, mais des vestiges archĂ©ologiques apparaissent - dont de l'industrie lithique, des vestiges de faune, de la cĂ©ramique et un foyer (foyer 2). Le remplissage du foyer, nomenclaturĂ© comme sous-niveau 3b, montre des alternances d'occupations et de vidanges, mais la superficie du sondage est trTop petite pour en Ă©tablir la succession[105]. Ce foyer est datĂ© Ă 3634-3387 ans cal. AP[106].
- Niveau 4, NĂ©olithique ancien
Terre argileuse brunùtre épais de 20 cm environ. Ce niveau contient un foyer (foyer 3) caractérisé par des cendres gris-blanc, au contact duquel apparaissent des vestiges archéologiques. Ce foyer inclut des charbons de bois et du calcaire réduit en chaux. Cette couche surmonte une autre couche faite d'argile rubéfiée d'épaisseur identique[105]. Des charbons de ce niveau 4 sont datés à 4321-4074 ans cal. AP[106].
Protection et dangers
L'« Ensemble des grottes et abris préhistoriques de la vallée de la Save » est classé comme monument historique depuis le . Il s'agit des grottes situées sur la parcelle cadastrale A 49, pour les sites archéologiques nos 31295-1 à 5 AP, dans le bois de Saint-Martin[1]. Le classement en monument historique n'inclut donc pas la grotte de Gouërris[n 7].
Des cavités archéologiques ont déjà été détruites par les activités des carriers qui ont perduré depuis le début du XXe siÚcle - par exemple « l'abri de la Save », reconnu en 1911[108] - [109].
Tourisme
Le site est dĂ©jĂ connu localement pour la randonnĂ©e, l'escalade et la pĂȘche. Mais les communes de Montmaurin et Lespugue, le conseil dĂ©partemental et la communautĂ© de communes visent Ă ouvrir le site Ă la dĂ©couverte et Ă la science en dĂ©veloppant ses autres atouts ; car l'endroit est au centre du Comminges et offre une rare biodiversitĂ© en mĂȘme temps qu'une tout aussi rare richesse archĂ©ologique et historique (pĂ©riode mĂ©diĂ©vale y comprise). La crĂ©ation d'un comitĂ© de pilotage du projet incluant le dĂ©partement, la communautĂ© et les communes, est en cours. Son premier travail sera de rĂ©habiliter la route qui suit le fond des gorges de la Save : Ă cause de sa dangerositĂ© celle-ci est en effet fermĂ©e Ă toute circulation[110], mĂȘme piĂ©tonne, depuis 2015 entre la D9 et le passage Ă guĂ©[111] 300 m en aval du moulin de Notre-Dame[8]. La nĂ©cessitĂ© de crĂ©er un lieu d'accueil est Ă©galement en cours d'accomplissement dĂ©but 2021, avec les nĂ©gociations pour acquĂ©rir un bĂątiment Ă l'entrĂ©e des gorges[110].
Voir aussi
Articles connexes
Cartographie et aides pour la localisation
- Cailhol et al. 2019, p. 145 « Carte du contexte géologique régional et des sites archéologiques sur la commune de Montmaurin, à l'entrée des gorges de la Seygouade et dans celles de la Save à Lespugue » : carte complÚte des principales grottes de Montmaurin et de Lespugue.
- Langlais et al. 2010, p. 7, fig. 2 : photo de l'entrée de la grotte des Scilles montrant le remblai et la cheminée d'accÚs à l'étage supérieur.
- Langlais et al. 2010, p. 8, fig. 3 : coupe stratigraphique de la grotte des Scilles.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Liens externes
- Ressource relative Ă l'architecture :
Notes et références
Notes
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- Décrochement de Lespugue, explication dans Cavaillé & Ternet 1977 :
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- Un « brachyanticlinal » est un anticlinal d'ampleur forte mais trĂšs court, prenant une allure de dĂŽme. L'endroit oĂč un anticlinal s'ennoie est appelĂ© » terminaison pĂ©rianticlinale »[19].
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Cette motion a Ă©tĂ© signĂ©e par Jean Clottes, Henri de Lumley, Michel Girard, Bruno Maureille, Josette Renault-Miskovsky, la SociĂ©tĂ© des Ătudes du Comminges (Saint Gaudens), l'association Nature Comminges (Saint Gaudens), la SociĂ©tĂ© MĂ©ridionale de SpĂ©lĂ©ologie et de PrĂ©histoire (Toulouse) et la Coordination Environnementale Comminges (8 associations). - Nathalie Rouquerol, « Mettre en valeur nos sites et non les dĂ©truire », message adressĂ© Ă l'ADAQ-Vie par Nathalie Rouquerol, assistante qualifiĂ©e de conservation du patrimoine et chercheur associĂ©e CNRS unitĂ© mixte de recherche 5608 TRACES Toulouse, sur vivreencomminges.org, (consultĂ© en ).
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