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Abri de la Madeleine

L'abri de la Madeleine ou grotte de la Madeleine est un abri sous roche situé dans la commune de Tursac en Dordogne, dans la vallée de la Vézère, qui est principalement connu en tant que gisement archéologique paléolithique.

Abri de la Madeleine
L'abri vue intérieure
Localisation
Coordonnées
44° 58′ 01″ N, 1° 02′ 11″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Vallée
Vallée de la Vézère
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Il est l'un des quinze « sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère » inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.

Gisement préhistorique

Vue générale du site de la Madeleine.

L'abri sous roche de la Madeleine est le site éponyme du Magdalénien ; il a livré de très nombreux objets d'art mobilier de la fin du Paléolithique supérieur. Les fouilles principales sont menées par Édouard Lartet et Henry Christy (1863-1865)[1], Denis Peyrony (1910-1913, 1926) et les plus récentes par Jean-Marc Bouvier (1968-1988)[2].

En mai 1864, lors d'une excursion privée conduite par Lartet à la demande et en présence des paléontologistes Édouard de Verneuil et Hugh Falconer, sont découverts cinq fragments[Note 1] d'une écaille d'ivoire de défense fossile sur lequel est gravé un mammouth, éléphant éteint depuis quelques milliers d'années. Il « appartient sans conteste à notre mémoire scientifique collective. Depuis 1865, il n’est quasiment pas un ouvrage de vulgarisation ou un traité de préhistoire qui ne mentionne son existence ». Il apporte en effet la confirmation décisive de la théorie de Jacques Boucher de Perthes, la contemporanéité de l'Homme et d'espèces animales disparues « antédiluviennes », et acquiert sa notoriété auprès de grand public lorsqu'il est présenté dans une des vitrines consacrées à la préhistoire lors de l'Exposition universelle de 1867[3].

Il a Ă©galement livrĂ© une sĂ©pulture d'enfant âgĂ© de deux Ă  quatre ans, datĂ©e de 10 190 ± 100 ans BP (soit 9990-10390 cal BP) et accompagnĂ©e d'une très riche parure en coquillage (900 dentales, 160 Neritina, 20 Cyclope et 36 Turritella). Si la datation correspond plutĂ´t Ă  l'Azilien, le mobilier funĂ©raire s’enracine toutefois dans le monde magdalĂ©nien.

Classé au titre des monuments historiques par arrêté du [4], il fait partie des quinze « sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère » inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979[5].

Abri de la Madeleine *
CoordonnĂ©es 44° 58′ 01″ nord, 1° 02′ 11″ est
Critères (i) (iii)
Superficie 6 560 m2[5]
Numéro
d’identification
085-015
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1979 (3e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
  • Mammouth gravĂ© sur ivoire(RelevĂ© Charles Rau, 1876).
    Mammouth gravé sur ivoire
    (Relevé Charles Rau[Note 2], 1876).


Occupation médiévale

Le site fut occupé au Moyen Âge. Il reste comme témoignage de ce village troglodyte une église partiellement creusée dans la roche et les ruines d'un château qui dominait le site.

  • L'entrĂ©e de la chapelle Sainte-Madeleine
    L'entrée de la chapelle Sainte-Madeleine
  • La nef de la chapelle Sainte-Madeleine
    La nef de la chapelle Sainte-Madeleine
  • Le donjon de Petit Marzac
    Le donjon de Petit Marzac

Notes et références

Notes

  1. L'assemblage et le collage imparfaits de ces cinq Ă©clats sont encore aujourd'hui bien visibles.
  2. « GravĂ© sur une Ă©caille de dĂ©fense fossile de 24,8 cm de long pour 10,6 cm de large et 1,8 cm d'Ă©paisseur maximale, le mammouth de la Madeleine, quoique massif, prĂ©sente une attitude remarquablement dynamique, la bĂŞte semblant s'Ă©lancer vers l'avant. Le degrĂ© de prĂ©cision est très Ă©levĂ© pour la partie avant du corps, la tĂŞte haute et courte Ă  la trompe longue et Ă©paisse et les yeux, finement incisĂ©s, mais sans pupille ; la lèvre supĂ©rieure se laisse mĂŞme deviner Ă  la base de la trompe. Des lignes parallèles ou croisĂ©es permettent de figurer la fourrure de l'animal, particulièrement longue au niveau du menton et du poitrail. Les dĂ©fenses sont longues et plus fortement spiralĂ©es que dans la rĂ©alitĂ©. Moins achevĂ©, le dessin de l'arrière-train montre un dos voĂ»tĂ©, une queue redressĂ©e en crosse comme si l'animal Ă©tait agitĂ©, et un triangle entre la base de la queue et le haut de la fesse indique mĂŞme le clapet anal » Ă  la position relevĂ©e. Cf Marc AzĂ©ma, Laurent Brasier, Le beau livre de la prĂ©histoire. De ToumaĂŻ Ă  Lascaux 4, Dunod, , p. 252.

Références

  1. Jean-Jacques Cleyet-Merle, Marie-Hélène Marino-Thiault, « Les premières fouilles de Lartet et Christy et la reconnaissance de l'homme antédiluvien en Périgord », Paléo, no H-S,‎ , p. 19-24 (lire en ligne).
  2. Dominique Grimaud-Herve, Histoire d'AncĂŞtres, Errance, , p. 122
  3. Patrick Paillet, « Le mammouth de la Madeleine (Tursac, Dordogne). Dans son siècle et aujourd’hui », Paléo, no 22,‎ , p. 223-270 (DOI 10.4000/paleo.2143).
  4. « Gisement préhistorique de la Madeleine », notice no PA00083036, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Cartographie.

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • [Capitan & Peyrony 1928] Louis Capitan et Denis Peyrony, La Madeleine : son gisement, son industrie, ses Ĺ“uvres d’art, Paris, Librairie Émile Nourry, , 125 p. (prĂ©sentation en ligne).
  • [Gambier et al. 2000] Dominique Gambier, HĂ©lène Valladas, Nadine Tisnerat-Laborde, Maurice Arnold et FrĂ©dĂ©rique Besson, « Datation de vestiges humains prĂ©sumĂ©s du PalĂ©olithique supĂ©rieur par la mĂ©thode du carbone 14 en spectromĂ©trie de masse par accĂ©lĂ©rateur », PalĂ©o, no 12,‎ , p. 201-212 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Vanhaeren & d’Errico 2001] Marian Vanhaeren et Francisco d'Errico, « La parure de l’enfant de la Madeleine (fouilles Peyrony). Un nouveau regard sur l’enfance au PalĂ©olithique supĂ©rieur », PalĂ©o, no 13,‎ , p. 201-240 (lire en ligne [sur paleo.revues.org], consultĂ© le ).

Liens externes

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