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Elephantidae

Les Éléphantidés (Elephantidae), ou plus simplement les éléphants, sont une famille de mammifères de l'ordre des Proboscidiens. C'est la seule famille de cet ordre qui existe encore actuellement. Elle compte de très nombreuses espèces aujourd'hui disparues, et notamment les mammouths. Ce sont tous de très grands animaux dotés d'une trompe caractéristique.

La plupart des espèces d'éléphantidés sont éteintes et cette famille ne regroupe plus que trois espèces aujourd'hui : l'éléphant de savane et l'éléphant de forêt, du genre Loxodonta, autrefois regroupés sous l’expression « éléphant d'Afrique », et l'éléphant d'Asie, du genre Elephas, anciennement appelé parfois éléphant indien. Ils se distinguent les uns des autres par leurs caractéristiques anatomiques, les éléphants d'Asie étant en général plus petits avec des oreilles plus petites, ou encore par une différence du bout de la trompe. L'éléphant barrit, son cri est appelé un barrissement (ces deux termes valent aussi pour le rhinocéros).

Les êtres humains préhistoriques chassaient et mangeaient des éléphantidés, comme l'indiquent les restes d'animaux trouvés en Chine centrale. Ces animaux ont ensuite été largement exploités par l'homme pour divers usages. Les éléphants sont maintenant des animaux localement protégés et leur consommation est interdite.

De par leur taille souvent impressionnante les membres de cette famille ont fasciné les humains qui les ont largement intégrés à leurs mythes et dans leur culture.

Éléphantidés, Éléphants

Elephantidae
Description de cette image, également commentée ci-après
Un éléphant d'Afrique (à gauche) et un élephant d'Asie (à droite)

Famille

Elephantidae
Gray, 1821

Classification

Cette famille a été décrite pour la première fois en 1821 par le zoologiste britannique John Edward Gray (1800-1875).

Liste des genres et espèces actuelles

Selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (3 avril 2014)[1] :

Taxons fossiles

Liste des genres éteints d'après Shoshani et al. (2004)[2]:


Phylogénie

Phylogénie des genres d'éléphants ainsi que d'autres familles proches, d'après les caractéristiques de leur os hyoïde, selon Shoshani et al. (2007)[3] :

Elephantimorpha

†Mammutidae


Elephantida

†Gomphotheriidae


Elephantoidea

†Stegodontidae


Elephantidae

Loxodonta (Eléphants d’Afrique)


Elephantini

†Palaeoloxodon


Elephantina

Elephas (Eléphants d’Asie)



†Mammuthus (Mammouths)








Comparaisons des Elephantidae

Les Ă©lĂ©phants sont les plus grands animaux terrestres vivants actuellement[4] - [5]. Ă€ la naissance, l'Ă©lĂ©phant pèse environ 120 kilogrammes. La pĂ©riode de gestation d'une Ă©lĂ©phante, la plus longue de tous les animaux terrestres, dure de 20 Ă  22 mois. Un Ă©lĂ©phant peut vivre jusqu'Ă  70 ans. Le plus grand Ă©lĂ©phant enregistrĂ©, un mâle de 12 tonnes, l'a Ă©tĂ© en Angola, en 1974.

De plus petits Ă©lĂ©phantidĂ©s, hauts jusqu'au mollet ou de la taille d'un grand cochon, ont habitĂ© sur l'Ă®le de Crète jusqu'en 5 000 av. J-C, (et probablement jusqu'en 3 000 av. J-C). Leurs crânes dispersĂ©s, prĂ©sentant un grand trou unique sur le devant, sont Ă  l'origine de la croyance en l'existence des Cyclopes, ces gĂ©ants borgnes prĂ©sentĂ©s dans l'OdyssĂ©e d'Homère.

Physionomie

Tête d'éléphant d'Afrique, à grandes oreilles et longues défenses.
Un éléphant d'Afrique déroulant sa trompe pour saisir des branchages.

La caractĂ©ristique la plus marquante des Ă©lĂ©phants est leur trompe, incroyable organe Ă  tout faire, riche de 150 000 muscles, et pouvant peser près de 100 kg.

Les défenses sont des incisives supérieures à croissance continue. Chez les éléphants, la formule dentaire n'est jamais complète (deux prémolaires et trois molaires). L'éléphanteau possède des prémolaires de lait qui tombent lorsque les molaires apparaissent, il n'y a pas de prémolaires définitives. Quand la troisième molaire apparaît, c'est au tour de la première de tomber. Un éléphant adulte ne possède que deux molaires et, lorsqu'il devient très âgé, il ne lui reste plus que sa troisième molaire.

De plus en plus d'éléphants naissent sans défenses, et n'en auront jamais de leur vie. L'espèce tend, par sélection naturelle, à ne plus en avoir[6].

Précision: cette sélection, loin d'être naturelle a été induite par l'homme. En chassant en priorité les porteurs de grandes défenses, nous avons favorisé la reproduction d'individus aux défenses modestes ou inexistantes.

La pĂ©riode de gestation moyenne de l'Ă©lĂ©phant est de 22 mois.

Les mâles en musth (rut), dont le taux sanguin de testostérone peut s'accroître cinquante fois, agitent les oreilles et secouent la tête. De leur pénis devenu vert, dégouline une urine fortement odorante.

L'Éléphant d'Afrique

Une tête d'éléphant à très grandes oreilles
Éléphant d'Afrique.

L'ÉlĂ©phant d’Afrique (espèces du genre Loxodonta), a Ă©tĂ© trouvĂ© dans plusieurs rĂ©gions sur le continent africain, d'oĂą son nom. Ces dernières annĂ©es, les survivants attirent l'attention du monde, Ă  cause de leur disparition probable. Aujourd'hui, environ 600 000 Ă©lĂ©phants d'Afrique vivent sur Terre. Pour certains, les mesures de protection d'une telle population stable sont inutiles. Pour d'autres, les Ă©lĂ©phants sont localement surabondants dans certains secteurs, mais leur population gĂ©nĂ©rale diminue de façon alarmante, puisqu'en 1979 on l'estimait en effet Ă  1,3 million. Le dĂ©clin est principalement attribuĂ© au braconnage, et Ă  la perte d'habitat.

Les éléphants d'Afrique peuvent se distinguer de l'éléphant d'Asie. La première différence visible est la forme des oreilles, beaucoup plus grandes et dont la forme évoque celle du continent africain. La seconde est la taille, plus grande. La troisième est le dos concave. Les mâles et les femelles ont des défenses externes, et sont d'habitude moins poilus que leurs cousins asiatiques.

Dans le genre Loxodonta, la plupart des scientifiques reconnaissent deux espèces ou sous-espèces distinctes. La première est l'ÉlĂ©phant de savane d'Afrique Loxodonta (africana) africana, le plus grand animal terrestre du monde, qui mesure au maximum 4 mètres Ă  l'Ă©paule et pèse approximativement 7,7 tonnes. Ce groupe se rencontre en prairie, marĂ©cage, et bord de fleuve, du Sahara jusqu'en Afrique du Sud.

La seconde, moins nombreuse, est l'ÉlĂ©phant de forĂŞt d'Afrique, Loxodonta (africana) cyclotis, Ă  oreilles gĂ©nĂ©ralement plus petites et plus circulaires, et Ă  dĂ©fenses plus minces et plus droites. L'Ă©lĂ©phant de forĂŞt peut peser jusqu'Ă  cinq tonnes, et mesurer 3 mètres. Cette sous-espèce, moins connue en raison des obstacles Ă©cologiques et politiques, est plus difficile Ă  Ă©tudier, et Ă  protĂ©ger. Ils se rencontrent gĂ©nĂ©ralement en forĂŞt dense d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest. On les trouve aussi parfois en bord de territoire forestier, comme les Ă©lĂ©phants de buisson.

Alimentation

L'éléphant est végétarien, il se nourrit d'une grande variété d'éléments végétaux : herbes, plantes, feuilles, fruits, racines et tubercules, écorces et même bois. Il apprécie par exemple le bois tendre et gorgé de sève du baobab.

Les besoins alimentaires de l'Ă©lĂ©phant sont importants, surtout qualitativement. En fonction de son environnement, il consacre une grande partie de son temps Ă  la recherche de nourriture (16 Ă  20 heures par jour), se dĂ©plaçant sur de longues distances et sĂ©lectionnant les aliments les plus riches. Il peut se dresser sur ses pattes arrière pour attraper avec sa trompe les rameaux les plus tendres jusqu'Ă  cinq ou six mètres de hauteur.

Quotidiennement, il faut Ă  l'Ă©lĂ©phant entre 150 et 180 kg de nourriture en saison sèche, et entre 200 et 260 kg en saison des pluies. Ces quantitĂ©s varient aussi en fonction des espèces et des milieux frĂ©quentĂ©s.

Un éléphant adulte boit environ cent litres d'eau par jour. Il peut rester trois ou quatre jours sans boire. Il peut se servir de sa trompe pour reprendre de l'eau dans son estomac, et s'en servir pour se rafraîchir la peau.

Malgré la quarantaine de mètres d'intestin qu'il possède, sa digestion est peu efficace. Elle dure d'un à deux jours, 40 à 60 % de la nourriture ne sont pas digérés. Si son alimentation n'est pas suffisamment riche, son tonus, son humeur et sa santé en général sont rapidement affectés.

Le comportement alimentaire a en général un impact important sur le milieu. Le bilan de ces conséquences varie en fonction des espèces (Afrique, Asie), de la saison, et du biotope et de la densité de la population. Ainsi, l'éléphant peut être considéré comme destructeur d'arbres en particulier dans la savane, alors qu'il participe ailleurs très activement à la régénération en limite des zones forestières. Certaines espèces d'arbres sont dépendantes de l'éléphant pour leur extension : celui-ci friand de leurs fruits en dissémine les graines avec l'excellent terreau que constitue son crottin, capable de contenir jusqu'à 35 % de graines.

Évolution des Éléphantidés

Les mammouths et les éléphants appartiennent a l'ordre des Proboscidea, ordre dont les plus vieux membres connues sont l’Eritherium et le Phosphaterium petits mammifères sans trompe et aussi grands qu'un chien, il y a 60 millions d'années.

On a longtemps cru qu'il n'existait que deux espèces d'éléphants, avec des variétés :

  • l'Ă©lĂ©phant d'Asie, Elephas maximus mesure de 2 Ă  3,50 mètres au garrot et ne possède qu'un seul doigt prĂ©hensile au bout de la trompe, son crâne forme deux bosses proĂ©minentes, il possède des oreilles assez petites, les femelles et un certain nombre de mâles n'ont pas de dĂ©fenses ;
  • l'Ă©lĂ©phant d'Afrique, Loxodonta africana, mesure environ 4 mètres au garrot (pour certains mâles), possède deux doigts prĂ©hensiles au bout de la trompe, son crâne est Ă  peu près plat, tous ont des dĂ©fenses et de grandes oreilles (utiles pour rĂ©guler leur tempĂ©rature interne).

Cependant, des analyses génétiques ont mis en évidence une nouvelle espèce : Loxodonta cyclotis, l'éléphant de forêt d'Afrique, qui est passé du statut de sous-espèce (Loxodonta africana cyclotis) à celui d'espèce à part entière.

Loxodonta cyclotis femelle avec son éléphanteau.
Carte du monde montrant la rĂ©duction des populations d'Ă©lĂ©phants entre le dĂ©but du XXe siècle et le dĂ©but du XXIe : en vert l'aire de rĂ©partition de l'Ă©lĂ©phant d'Afrique (plus de la moitiĂ© infĂ©rieure du continent africain au dĂ©part, taches restantes couvrant en gros moins d'1/3) et en ocre l'aire de l'Ă©lĂ©phant d'Asie (toutes l'Inde et une bonne partie de l'Asie du sud au dĂ©part, quelques rares taches restantes)
Évolution des aires de peuplement des éléphants entre le début du XXe et le début du XXIe siècle.

Les Éléphantidés et l'homme

Eléphants d'Asie montés par leur cornac
Des éléphants à l'entraînement en Thaïlande.

Ils ont été utilisés comme source de viande puis l'éléphant a occupé de nombreuses fonctions comme animal de trait ou éléphant de guerre par les humains.

Le conducteur d'un éléphant est appelé cornac ou mahout.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références taxonomiques

Autres liens externes

À propos des nouvelles espèces :

Notes et références

  1. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 3 avril 2014
  2. http://biochem.flas.kps.ku.ac.th/elephant.pdf
  3. [Shoshani et al. 2007] (en) Jeheskel Shoshani, Marco P. Ferretti, Adrian M. Lister, Larry D. Agenbroad, Haruo Saegusa, Dick Mol et Keiichi Takahashi, « Relationships within the Elephantinae using hyoid characters », Quaternary International, vol. 169-170,‎ , p. 174 (DOI 10.1016/j.quaint.2007.02.003, Bibcode 2007QuInt.169..174S, lire en ligne [sur researchgate.net]).
  4. (en) « African Elephant » (consulté le )
  5. (fr) « Fiche d'information technique 1er partie Acajou Éléphant Esturgeon Vigogne et Legine (p7/16) » (consulté le )
  6. (en) Erich J. Raubenheimer et Hilde D. Miniggio, « Ivory Harvesting Pressure on the Genome of the African Elephant: A Phenotypic Shift to Tusklessness », Head and Neck Pathology, vol. 10, no 3,‎ , p. 332–335 (ISSN 1936-055X et 1936-0568, PMID 26920555, PMCID PMC4972762, DOI 10.1007/s12105-016-0704-y, lire en ligne, consulté le )
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