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Palaeoloxodon

Palaeoloxodon est un genre Ă©teint d’Elephantidae qui Ă©tait distribuĂ© en Afrique au PliocĂšne et au PlĂ©istocĂšne (pĂ©riodes s’étendant de 5,3 Ma Ă  11 700 ans avant le prĂ©sent) et dans une grande partie de l’Eurasie. Il comporte diverses espĂšces d'Ă©lĂ©phants Ă  dĂ©fenses droites dont le cĂ©lĂšbre Palaeoloxodon antiquus l’élĂ©phant europĂ©en Ă  dĂ©fenses droites et le Palaeoloxodon namadicus d'Asie du Sud, peut-ĂȘtre le plus grand mammifĂšre terrestre connu[1]. En revanche, le genre contient aussi des espĂšces d’élĂ©phants nains qui ont Ă©voluĂ© par nanisme insulaire sur des Ăźles de la mer MĂ©diterranĂ©e, certains d'Ă  peine un mĂštre de hauteur, ce qui en fait les plus petits Ă©lĂ©phants connus.

Les Paléoloxodons étaient présents durant les périodes chaudes en Europe occidentale alors que durant les périodes froides, ils étaient remplacés par des mammouths du genre Mammuthus.

Le Palaeoloxodon le plus ancien a Ă©tĂ© trouvĂ© en IsraĂ«l. Avec ses caractĂšres trĂšs primitifs, il semble venir du Palaeoloxodon recki africain. À partir du Levant, il aurait migrĂ©[2].

  1. vers l’ouest, oĂč il aurait donnĂ© Palaeoloxodon antiquus, l’élĂ©phant des forĂȘts europĂ©en (780 Ă  115 ka)
  2. vers l’est, oĂč en Inde, il aurait donnĂ© Palaeoloxodon namadicus. Celui-ci se serait installĂ© aussi en Chine, en Birmanie, au Laos, et au Vietnam
  3. de Chine vers le Japon oĂč il a donnĂ© le Palaeoloxodon naumanni (340 Ă  30 ka)

Les PalĂ©oloxodons sont apparus en Afrique durant le PliocĂšne et n’ont atteint l’Europe qu’au PlĂ©istocĂšne infĂ©rieur. Les populations continentales ont en grande partie disparu au PlĂ©istocĂšne supĂ©rieur, laissant des groupes individuels sur les Ăźles mĂ©diterranĂ©ennes qui survĂ©curent jusqu'Ă  l'HolocĂšne (de 11 700 ans au prĂ©sent).

Étymologie et nomenclature

Le nom de genre Palaeoloxodon est un nom en latin scientifique formĂ© Ă  partir de trois Ă©tymons grecs anciens, qui s’analysent ainsi 1) παλαÎčÎżÏ‚ palaios « ancien, vieux » 2) Î»ÎżÎŸÏŒÏ‚ loxĂłs, « oblique, qui est de travers », « incurvĂ© » par opposition Ă  « droit » 3) ᜀΎώΜ odĂŽn « dent » (Bailly[3]). Soit aprĂšs latinisation Paleao.lox(o).odon qui peut s’analyser comme « dent (odon) oblique (loxo) ancienne (palaeo) », le caractĂšre « ancien » suggĂ©rant un ancĂȘtre Ă©teint des Loxodonta, les Ă©lĂ©phants d’Afrique.

En 1924, le palĂ©ontologue japonais Matsumoto Hikoshichirƍ (ja) crĂ©e le genre Palaeoloxodon qu’il circonscrit en tant que sous-genre des Loxodonta, les ÉlĂ©phants d’Afrique et dĂ©signe Palaeoloxodon naumanni Makiyama comme l'espĂšce type[4].

Description

Les reprĂ©sentants du genre Palaeoloxodon avaient des tailles trĂšs variables, allant d’une hauteur Ă  l’épaule de 4,50 m, pour le Palaeoloxodon namadicus d'Asie (dĂ©passant celle de l’élĂ©phant d’Afrique Loxodonta africana) Ă  une hauteur de seulement m, pour Palaeoloxodon falconeri, l'Ă©lĂ©phant pygmĂ©e sicilien, qui a Ă©tĂ© trouvĂ© en Sicile et Ă  Malte.

Formule dentaire
mùchoire supérieure
3 3 0 1 1 0 3 3
3 3 0 0 0 0 3 3
mùchoire inférieure
Dentition variable chez l'éléphant

Les crĂąnes des Palaeoloxodon sont trĂšs massifs et larges. Une caractĂ©ristique remarquable est le renflement massif de l’os pariĂ©tal-occipital (connue sous le nom de crĂȘte pariĂ©to- occipitale) avec une profonde indentation au milieu. Les Palaeoloxodon partagent ce trait avec l’élĂ©phant d’Asie Elephas maximus.

La denture des Palaeoloxodon est similaire à celle des autres éléphants, elle se compose de 3 molaires et de 3 prémolaires par demi-mùchoire, et de 2 incisives supérieures développées en longues défenses. la structure lamellaire des molaires est caractéristique des Elephantidae.

Dispersion des Palaeoloxodon en Eurasie

Le plus ancien spĂ©cimen fiable du genre Palaeoloxodon trouvĂ© en Eurasie est un crĂąne partiel de P. antiquus trouvĂ© Ă  Gesher Benot Ya'aqov dans la vallĂ©e du Jourdain, en IsraĂ«l, en 1989 (Goren-Inbar et al. [5], 1994). Le crĂąne daterait d’il y a 780 000 ans. Il possĂšde les caractĂšres d’un Palaeoloxodon primitif comme ceux du Palaeoloxodon recki qui vivait en Afrique.

Par son Ăąge, sa position gĂ©ographique et par ses caractĂšres morphologiques, ce spĂ©cimen semble suggĂ©rer que les Palaeoloxodon d’Eurasie proviendraient d’Afrique.

Distribution et chronologie du genre Palaeoloxodon

À partir du Levant, il aurait migrĂ©[2]

  1. vers l’ouest, Ă  savoir l’Europe, oĂč il aurait donnĂ© Palaeoloxodon antiquus (780 Ă  115 ka)
  2. vers l’est, oĂč ses restes trouvĂ©s en Inde ont Ă©tĂ© nommĂ©s Palaeoloxodon namadicus (du PlĂ©istocĂšne moyen et tardif). Cette espĂšces a aussi Ă©tĂ© signalĂ©e en Inde (dans la vallĂ©e du Gange, la vallĂ©e de Narmada, la vallĂ©e de Mahanadi et Bhagalpur dans le centre et le nord de l'Inde), au Sri Lanka, en Birmanie, au Laos, au Vietnam et en Chine. En plus de P. namadicus, deux autres espĂšces ont Ă©tĂ© distinguĂ©es en Chine: Palaeoloxodon naumanni et Palaeoloxodon huaihoensis[6].
  3. encore plus Ă  l’est, les Ăźles japonaises n’ont Ă©tĂ© habitĂ©e que d’une seule espĂšce Palaeoloxodon naumanni (340 Ă  30 ka)

Systématique

Les reconstructions phylogĂ©nĂ©tiques s’appuyant uniquement sur des traits morphologiques ont conduit Ă  rapprocher les Palaeoloxodon des Ă©lĂ©phants d’Asie, les Elephas. Ainsi l’étude de l’os hyoĂŻde (situĂ© en dessous de la base de la langue) des Elephantinae a conduit Shoshani et al[7] Ă  proposer le cladogramme suivant:

Elephantidae
Elephantinae

Loxodontini

Loxodonta (2 espĂšces africaines)



Elephantini

Palaeoloxodontina

†Palaeoloxodon



Elephantina

Elephas

(3~6 sous-espĂšces asiatiques)




†Mammuthus







Par contre, l’analyses d'ADN nuclĂ©aire et mitochondrial suggĂšrent que Palaeoloxodon antiquus europĂ©en Ă©tait un proche parent des Ă©lĂ©phants de forĂȘt africains existants (Loxodonta cyclotis) (Matthias Meyer et al[8], 2017):

Elephantidae

Relations phylogénétiques entre les éléphantidés augmenté d'événements de mélange

Face Ă  ces difficultĂ©s, l’équipe de Palkopoulou et al[9] aprĂšs avoir gĂ©nĂ©rĂ© 14 gĂ©nomes d'Ă©lĂ©phantidĂ©s vivants et Ă©teints et du mastodonte amĂ©ricain, ont constatĂ© que des flux de gĂšnes entre espĂšces d’élĂ©phantidĂ©s Ă©taient courants dans le passĂ©. Ils ont alors pu Ă©tablir que les Ă©lĂ©phants Ă  dĂ©fenses droites Palaeoloxodon antiquus descendaient d'un mĂ©lange de trois populations ancestrales liĂ©es

  1. Ă  l'ancĂȘtre des Ă©lĂ©phants d'Afrique (Loxodonta),
  2. des mammouths laineux (Mammuthus primigenius) et
  3. des Ă©lĂ©phants de forĂȘt actuels (Loxodonta cyclotis).
EspĂšces notables de Palaeoloxodon
  • Palaeoloxodon antiquus Falconer et Cautley, 1847, Europe, Moyen-Orient, Asie, il Ă©tait un peu plus grand que les ÉlĂ©phants d'Afrique modernes
  • Palaeoloxodon chaniensis Symeonides et al, 2000, CrĂȘte, un Ă©lĂ©phant nain
  • Palaeoloxodon cypriotes Bate, 1903, Chypre, un Ă©lĂ©phant nain
  • Palaeoloxodon ekorensis Maglio , 1970, Afrique
  • Palaeoloxodon falconeri Busk, 1869, Sicile et Malte, un Ă©lĂ©phant nain
  • Palaeoloxodon huaihoensis Liu , 1977, Asie orientale
  • Palaeoloxodon lomolinoi Van der Geer et al, 2014, Cyclades
  • Palaeoloxodon mnaidriensis Adams, 1874, Sicile, un Ă©lĂ©phant nain
  • Palaeoloxodon namadicus Falconer et Cautley, 1847, Eurasie orientale
  • Palaeoloxodon naumanni Makiyama, 1924, 300 sites de l'archipel japonais, Chine
  • Palaeoloxodon recki Dietrich, 1915, Afrique de l'est, le plus ancien et l'une des plus grandes espĂšces (a vĂ©cu il y a 4 Ă  0,6 millions d'annĂ©es)[10].
  • Palaeoloxodon turkmenicus Dubrovo , 1960, Asie centrale
  • Palaeoloxodon xylophagou Athanassiou et al, 2015, Chypre

Notes

    Références

    1. Larramendi, A., « Shoulder height, body mass and shape of proboscideans », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 60,‎
    2. Keiichi Takahashi, « An overview of Palaeloxodon naumanni, the Palaeoloxodon (Elephantidae) of the far east: distribution, morphology and habitat », Historical Biology, vol. AHEAD-OF-PRINT, 1-18,‎ (lire en ligne)
    3. Anatole Bailly, « Dictionnaire grec-français : ᜀΎώΜ, ÏŒÎœÏ„ÎżÏ‚ (ᜁ) ion. c. áœ€ÎŽÎżÏÏ‚, dent, HDT. 6, 107. » (consultĂ© le )
    4. Matsumoto H., « æ—„æœŹç”ŁćŒ–çŸłè±ĄăźçšźéĄž(ç•„ć ±) [Note prĂ©liminaire sur les Ă©lĂ©phants fossiles au Japon (en japonais)] », 朰èłȘ歩雑èȘŒ The Journal of the Geological Society of Japan, vol. 31, no 371,‎ , p. 255–272 (lire en ligne)
    5. Goren-Inbar N., Lister A., Werker E., Chech M., « A Butchered elephant skull and associated artifacts from the Acheulian site of Gesher Benot Ya'Aqov, Israel », PalĂ©orient, vol. 20, no 1,‎ , p. 99-112
    6. Takahashi K , Namatsu K., « Origin of the Japanese Proboscidea in the Plio-Pleistocene », Chikyu kagaku [Earth Sc.], vol. 54,‎
    7. Shoshani, J.; Ferretti, M.P.; Lister, A.M.; Agenbroad, L.D.; Saegusa, H.; Mol, D.; Takahashi, K, « Relationships within the Elephantinae using hyoid characters », Quaternary International, vol. 169-170,‎ , p. 174-185
    8. Matthias Meyer et al., « Palaeogenomes of Eurasian straight-tusked elephants challenge the current view of elephant evolution », eLife, vol. 6: e25413,‎ (lire en ligne)
    9. Eleftheria Palkopoulou et al, « A comprehensive genomic history of extinct and living elephants », Proc Natl Acad Sci U S A., vol. 13, no 115(11),‎ (lire en ligne)
    10. Turner, A. (2004) Prehistoric Mammals. Larousse
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