Abri des Harpons
L'abri des Harpons est un abri sous roche préhistorique qui fait partie des grottes de Lespugue, également dénommées grottes de la Save, situées dans les gorges de la Save, dans la commune de Lespugue, en Haute-Garonne, en Pays Comminges Pyrénées, dans la région administrative Occitanie (auparavant Midi-Pyrénées), en France.
Coordonnées |
43° 13âČ 47âł N, 0° 37âČ 58âł E |
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Pays | |
RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Massif | |
Vallée | |
Localité voisine | |
Voie d'accĂšs |
D9g |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
~340 m |
Longueur connue |
5 m |
PĂ©riode de formation | |
Cours d'eau | |
Occupation humaine | |
Patrimonialité |
Il a Ă©tĂ© occupĂ© principalement pendant le SolutrĂ©en et le MagdalĂ©nien. C'est l'une des rares sĂ©quences stratigraphiques solutrĂ©ennes connues (en 2003) dans le piĂ©mont pyrĂ©nĂ©en. Il a livrĂ© plusieurs piĂšces de mobilier dĂ©corĂ©, dont une vĂ©nus magdalĂ©nienne sur bĂąton (ne pas confondre avec sa cĂ©lĂšbre consĆur, la vĂ©nus de la grotte des Rideaux, connue sous le nom de « VĂ©nus de Lespugue »), une lampe Ă huile, des aiguilles Ă chas magdalĂ©niennesâŠ
Situation, description
Les grottes de la Save se trouvent dans le sud-ouest du département de Haute-Garonne, dans les gorges de la Save, que suit la route D9g, sur la rive droite de la Save, dans la commune de Lespugue. Montmaurin se situe sur la rive gauche, et les grottes de Montmaurin se trouvent dans les gorges de la Seygouade, à quelque 2 km à l'ouest de la Save.
L'abri des Harpons est à environ 200 m en amont du pont de Gouërris et 600 m en aval de la grotte des Rideaux[4] - [5] - [6] - [7].
Il est situé à quelque 50 m au-dessus de la riviÚre[6] et a une profondeur d'environ 5 m[4].
Historique
Le site est fouillé par René de Saint-Périer à partir de 1912[8] (1912-1914, puis 1920)[9] ; associé à sa femme Suzanne, ces fouilles auraient duré jusqu'en 1930[10]. Ensuite Louis Méroc y fait quelques recherches entre 1950 et 1961[11], alors qu'il est occupé principalement aux grottes de Montmaurin et en particulier dans la grotte de Coupe-Gorge.
Lorsque la route D9d dans les gorges de la Save est construite, les déblais provenant de l'abri des Harpons sont entamés et en partie utilisés comme remblais. Méroc y recueille un chopper et un chopping-tool en quartzite légÚrement concrétionnés[11].
Plus récemment, Ducasse et al. (2017) réexaminent des industries solutréennes (niveau D) de l'abri des Harpons[12].
Stratigraphie
En 1913 et 1914, Saint-Périer y reconnaßt trois niveaux de remplissage magdalénien et un niveau de Solutréen supérieur[13] - [1]. Il note minutieusement les localisations des éléments des couches, ce qui permet de nos jours de replacer de nombreux éléments malgré leur dispersion[14]. Selon Méroc (1959), la grotte a donné du Solutréen, du Magdalénien et de l'Azilien[11], ce dernier aussi mentionné par Lalande qui cite également, en surface, un dépÎt de l'ùge du bronze[9]. Mais pour San Juan (2003), la stratigraphie commence au Solutréen et se termine au Magdalénien[15], incluant tous les niveaux du Magdalénien de l'Azilien au Magdalénien ancien[16] ; le seul site comparable pour une telle série stratigraphique est la grotte de Troubat dans les Hautes-Pyrénées[17].
Niveau A - Magdalénien supérieur
Ce niveau de MagdalĂ©nien supĂ©rieur[18] est celui qui a livrĂ© dans sa couche supĂ©rieure a livrĂ© le bois de renne gravĂ© d'une figure fĂ©minine ou « VĂ©nus des Harpons »[19] (voir ci-dessous la sous-section « Mobilier » â « VĂ©nus magdalĂ©nienne sur baguette »). Il est marquĂ© par une couche supĂ©rieure de harpons plats, surmontant une couche de harpons Ă double rang de barbelures accompagnĂ©s d'os gravĂ©s, puis une couche infĂ©rieure de harpons Ă un seul rang de barbelures.
Saint-Périer interprÚte les piÚces dessinées sur l'image ci-contre comme :
- 1 : gravure de poisson (Cyprinidé ?) ⹠2 : baguette demi-ronde ⹠3 : pendeloque en os ⹠4 : baguette en bois de renne ⹠5 : base de pointe fourchue ⹠6 : baguette demi-ronde ⹠7 : baguette en bois de renne (oiseau stylisé ?) ⹠8 : harpon en bois de renne ⹠9 : harpon plat en bois de renne
L'image ci-dessous (fig. 4) montre un os gravĂ© dont la base porte des encoches : selon Saint-PĂ©rier, sur l'une des faces (figure n° 1, dessin du haut) est reprĂ©sentĂ©e une tĂȘte d'animal vue de face (une tĂȘte d'ours selon lui) encadrĂ©e par deux traits figurant des flĂšches, et un poisson ; sur l'autre face (fig. n° 2, dessin du bas), une tĂȘte de cheval vue de profil ; le corps du cheval est en vue fuyante et se termine de façon indistincte ; au-dessus, une tĂȘte d'animal (antilope saĂŻga selon Saint-PĂ©rier) : front bombĂ©, Ćil trĂšs haut dans la face, dĂ©but du mufle et grande corne annelĂ©e. Niveau A (MagdalĂ©nien final ou dĂ©but Azilien).
1 : aiguille ;
2 : sagaie (?)
Fig. 4. Gravures sur os (Saint-PĂ©rier, 1920) SchĂ©ma de la tĂȘte d'ours
Niveau B - Magdalénien
Ce niveau est séparé du niveau A par 20 cm d'argile rouge[20]. Il ne contient aucun harpon[21].
Niveau C - Magdalénien ancien
Les silex sont grossiÚrement taillés[22] ; les sagaies sont courtes et épaisses, à biseau simple. Ce niveau contient des armes faites d'extrémités de bois de renne, appointées et trop longues pour pouvoir servir d'arme de jet - le plus grand mesure 58 cm. Ces piÚces font des poignards efficaces ou des pointes de lance[23]. Une pendeloque en bois de renne (ci-dessous, piÚce n° 2) est gravée d'un profil de cheval portant une criniÚre hérissée sur toute la longueur de son dos. Un fragment d'os (ci-dessous, piÚce n° 4) est gravé de lignes rectilignes de longueurs variées, que Saint-Périer interprÚte comme des représentations de flÚches[24].
Pendeloques et os gravé
Niveau D, Solutréen supérieur et Badegoulien
Cette base du remplissage du Solutréen supérieur[2] est l'une des rares séquences stratigraphiques solutréennes connues dans le piémont pyrénéen, datée par le carbone 14 à 21 020 ± 130 ans AP pour le Solutréen ancien et 17 670 ± 80 ans AP pour le Solutréen supérieur[15]. Selon Saint-Périer, certains outils sont si archaïques qu'ils pourraient se rapporter au Moustérien[20].
Plus récemment, l'industrie de ce niveau est réexaminée par Ducasse et al. (2017). Ils constatent que cet ensemble solutréen est trÚs hétérogÚne ; et qu'il inclut aussi des raclettes typiques dont les datations associées indiquent la présence du Badegoulien dans cette zone intermédiaire entre l'Espagne et la France, toile de fond du débat entre deux tendances opposées[n 2] quant à l'évolution des cultures préhistoriques du sud-ouest de l'Europe pendant le dernier maximum glaciaire (23000-19000 ans cal. AP[25].
Foucher et San Juan déterminent que les outils lithiques de la couche D relÚvent d'au moins deux niveaux de Solutréen, malheireusement mélangés en un seul[26].
Pointes en silex Sagaie en os
Faune
Deux phalanges unguĂ©ales de cheval trouvĂ©es par RenĂ© de Saint-PĂ©rier dans le niveau A (MagdalĂ©nien supĂ©rieur) portent dans les scissures plantaires et sur la face infĂ©rieure des traces de coups allant en convergeant du bord postĂ©rieur au bord antĂ©rieur. Une phalange unguĂ©ale de cheval provenant de la couche du niveau Đ (Azilien) de la grotte de GouĂ«rris porte les mĂȘmes traces, ainsi que 21 des 103 phalanges unguĂ©ales de l'abri de la Madeleine (Dordogne)[18].
L'abri des Harpons est, avec l'abri de Plantade à Bruniquel, l'un des deux seuls sites connus au nord des Pyrénées dont les couches archéologiques datées du Tardiglaciaire aient livré des restes de marmotte[27].
Isturitz et Lespugue sont les deux seuls sites pyrĂ©nĂ©ens connus (en 1982) Ă avoir livrĂ© des fossiles d'antilope saĂŻga - alors que ces fossiles abondent en Gironde et en Charente[28]. Cet animal apparaĂźt dans la rĂ©gion Ă deux pĂ©riodes du PlĂ©istocĂšne : le Riss III (froid et sec) et le WĂŒrm IV qui correspond au MagdalĂ©nien moyen[29].
Mobilier
Datation
La « vénus des Harpons » provient du niveau A du remplissage de la grotte[19]. Son style correspond tout à fait à celui des figures du Magdalénien final, et la couche stratigraphique qui la contenait est marquée par la présence de harpons de différents modÚles pour lesquels Saint-Périer a laissé le détail précis de leurs localisations respectives ainsi que la localisation de cette Vénus[14].
DĂ©couverte
Elle a Ă©tĂ© identifiĂ©e par Michel Allard le parmi les piĂšces de la collection Saint-PĂ©rier recueillies en 1912 dans cette cavitĂ© - plus exactement sur un moulage de l'original, ce dernier n'ayant pas Ă©tĂ© retrouvĂ© en 1986 malgrĂ© les recherches de Henri Delporte au musĂ©e d'ArchĂ©ologie nationale (oĂč se trouve la plus grosse partie de la collection Saint-PĂ©rier) et celles de Michel Sakka[n 3] au musĂ©e de l'Homme (oĂč se trouve la VĂ©nus de Lespugue provenant des Rideaux) - [14]. Adrien de Mortillet en avait effectuĂ© un dessin publiĂ© par Saint-PĂ©rier en 1920[33] ; et le moulage avait Ă©tĂ© confiĂ© Ă la mairie de Lespugue oĂč Allard l'a trouvĂ© en 1986[19]. Ă la suite de la publication d'Allard (1988), l'original est retrouvĂ© au plus tard en 1990 au musĂ©e de Saint-Gaudens, auquel Suzanne de Saint-PĂ©rier avait lĂ©guĂ© plusieurs piĂšces de la collection Saint-PĂ©rier pour l'exposition mise sur pied en juin 1967 par le SpĂ©lĂ©o-club du Comminges[34].
Saint-Périer avait précautionneusement proposé une représentation d'oiseau, sans s'aventurer au-delà du point d'interrogation[33]. Allard n'a réalisé la vraie nature du sujet de la gravure qu'en l'observant sous éclairage rasant[19]. Les photos de la fig. 14 dans Allard 1993, p. 66 permettent d'identifier cette représentation féminine plus facilement en montrant les reliefs de l'objet plus clairement que ne le font les dessins.
Description
Cette VĂ©nus des Harpons est gravĂ©e sur un bĂąton en bois de renne Ă©pais de 11 mm, de 13 mm de largeur moyenne et de 11 cm de long. La figure est complĂšte et son support semble entier sauf peut-ĂȘtre pour l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure dont le moulage est lĂ©gĂšrement diffĂ©rent du dessin de Mortillet[19]. La silhouette gĂ©nĂ©rale, dans la mĂȘme ligne que son support, est svelte et Ă peu prĂšs rectiligne[5].
La gravure, exĂ©cutĂ©e avec des traits nets et profonds, est complĂ©tĂ©e par un lĂ©ger modelĂ© - Allard parle de « relief Ă©crasĂ© »[5]. D'autres Ćuvres magdalĂ©niennes prĂ©sentent le mĂȘme relief lĂ©ger : la figure de batracien sur une sagaie Ă double biseau et les tĂȘtes de chevaux sur bĂąton percĂ© de FontalĂšs (Saint-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne) ; le canard en gravure et champlevĂ© sur tige en bois de renne de la grotte de Gourdan (Haute-Garonne) ; la silhouette humaine gravĂ©e en champlevĂ© discret sur un bĂąton percĂ© du Mas-d'Azil[35].
Le tout forme une figure trĂšs sobre, presque schĂ©matique et pourtant trĂšs rĂ©aliste. Comme la plupart des reprĂ©sentations de figures fĂ©minines de l'Ă©poque, le tronc est exprimĂ© en dĂ©tail alors que les extrĂ©mitĂ©s (tĂȘte et membres) sont escamotĂ©es ; mais ici les cuisses sont prĂ©sentes presque jusqu'aux genoux et il semble que la figure montre l'aisselle et une amorce du bras droit. Trois incisions transversales sur le ventre pourraient marquer une lĂ©gĂšre inclinaison du tronc vers l'avant. Le flanc gauche n'est pas marquĂ© ; il est possible que cette gravure ait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e pour ĂȘtre regardĂ©e lĂ©gĂšrement de biais, en ne voyant que le flanc droit[5]. Une autre perspective fait envisager une position allongĂ©e sur le dos, taille et bassin lĂ©gĂšrement flĂ©chis et le bras droit rejetĂ© en arriĂšre[5] - quoique Duhard y voit le cou en prolongement plutĂŽt qu'un bras relevĂ©[35].
Sa symétrie générale, trÚs marquée, tend à occulter la figure féminine représentée[5] - ce qui explique que Mortillet et Saint-Périer, malgré leur expérience, aient manqué de la reconnaßtre.
Cette reprĂ©sentation est d'un style trĂšs diffĂ©rent de sa cĂ©lĂšbre consĆur de la grotte des Rideaux[14], mais est par contre trĂšs proche des deux VĂ©nus signalĂ©es par J.A. Moure Romanillo (es) dans la grotte de Tito Bustillo en Espagne, qui sont gravĂ©es sur des bĂątons osseux de dimensions similaires (10,7 cm et 11,2 cm)[19].
Abstraction faite de la présence des cuisses, Allard mentionne des Vénus similaires : une gravée sur bois de renne provenant de la grotte du Rond-du-Barry (Polignac, Haute-Loire) ; deux sur plaquettes calcaires de la grotte de la Roche et une de la Gare de Couze (deux sites sur Lalinde, Dordogne) ; sur plaquette calcaire de FontalÚs (Tarn-et-Garonne) ; et les trÚs nombreuses statuettes et gravures féminines de GÎnnersdorf (en) (Rhénanie-Palatinat, Allemagne). Si cette figure est en position couchée, elle se rapproche alors des figures féminines de la Magdeleine (Penne, Tarn) et du Gabillou (prÚs de Mussidan, Dordogne). Noter que toutes les « Vénus » allongées connues du Paléolithique supérieur sont du Magdalénien final de la région Pyrénées-Aquitaine[5].
Autres baguettes décorées
L'abri livre un ensemble de baguettes décorées[36], dont une baguette demi-ronde au décor spiralé en relief, une décoration sur baguette que l'on rencontre exclusivement dans une zone allant d'Isturitz à Lespugue c'est-à -dire la partie occidentale des Pyrénées, soit une étendue d'environ 150 km de long[37].
Chevaux
Utrilla et al. (2004) mentionnent une piÚce de mobilier décorée de chevaux, avec la convention de l'occultation partielle derriÚre l'animal voisin[38].
Profils de chevaux gravés sur os.
Niveau AChevaux gravés sur os (en haut : adulte et poulain ?).
Niveau B
Lampe
Une lampe se trouvait à 1,80 m de profondeur, dans le niveau B que Saint-Périer attribue au Magdalénien moyen. Saint-Périer la dit façonnée dans un bloc de calcaire, et incomplÚte : il ne reste qu'une partie du manche et la partie de la cuvette attenante au manche, ce morceau mesurant 8,5 à 5,1 cm pour une épaisseur de 6,1 cm. Sa base est plane et bien stable. Sa surface a été régularisée par polissage. La cavité porte des traces de raclage. Deux groupes de traits parallÚles sont gravés sur un des cÎtés. La portion découverte ne porte pas de traces de charbon / combustion - Saint-Périer rappelle que ces traces se trouvent généralement sur le cÎté du bol opposé au manche[39] - [4].
A.H. Bastin et J. Chassaing (1940) mentionnent deux lampes provenant des Harpons, mais Sophie Archambault de Beaune - qui a étudié en détail les lampes paléolithiques - n'a trouvé aucun document concernant une seconde lampe, y compris dans Saint-Périer qui n'en mentionne qu'une[4].
Divers
- Aiguilles Ă chas
Le niveau B (Magdalénien III ou IV)[40] et le niveau azilien[41] de l'abri des Harpons ont livré des aiguilles à chas[42].
Industrie lithique
Les silex des Petites Pyrénées sont à l'origine de 45% de l'outillage lithique de l'abri des Harpons ; celui dit « silex bleu » pyrénéen, bien adapté à la taille plane bifaciale, forme à lui seul 28% des supports de piÚces solutréennes. Mais 34% du total de l'outillage lithique de l'abri proviennent de sites allochtones, principalement de Chalosse (38% pour le niveau D solutréen) mais aussi de Dordogne[43].
Cet outillage est de mĂȘme nature que celui d'une petite sĂ©rie de grottes prĂ©historiques du sud-ouest français. Sauvet et al. (2008) donnent l'exemple de trois grottes dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques : Isturitz, Azkonzilo (Irissarry), HarĂ©guy (Aussurucq) ; et la grotte du Pape (Brassempouy, Landes), qui ont livrĂ© quelques rares pointes Ă base concave alors que plus de la moitiĂ© des exemplaires connus en 2008 proviennent des Asturies[44]. Ă l'Ă©poque de sa dĂ©couverte, le seul autre site solutrĂ©en connu est Gourdan Ă environ 30 km de Lespugue[45] - [46]. Le nombre de ces pointes trouvĂ©es au long de la cĂŽte cantabrique se rarĂ©fie en allant vers l'est, ce qui corrobore l'affirmation de RenĂ© de Saint-PĂ©rier en ce que les SolutrĂ©ens du sud-ouest français venaient d'Espagne[47]. Cette expansion limitĂ©e de certains types d'outils rĂ©vĂšle des variations rĂ©gionales et des Ă©changes limitĂ©s[48].
Protection
L'abri des Harpons fait partie de l'« Ensemble des grottes et abris préhistoriques de la vallée de la Save », classé comme monument historique depuis le . Il s'agit des grottes situées sur la parcelle cadastrale A 49[n 4], pour les sites archéologiques nos 31295-1 à 5 AP, dans le bois de Saint-Martin[3]. Le classement en monument historique n'inclut donc pas la grotte de Gouërris.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- [Allard 1988] Michel Allard, « Une nouvelle reprĂ©sentation fĂ©minine magdalĂ©nienne Ă Lespugue (Haute-Garonne) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 85, no 9 « ActualitĂ© scientifique »,â , p. 272-274 (lire en ligne [sur persee]).
- [Bahn 1982] Paul G. Bahn, « La palĂ©oĂ©conomie palĂ©olithique des gorges de la Save (Haute-Garonne). Les grottes de Lespugue », Revue de Comminges Saint-Gaudens, vol. 95, no 1,â , p. 1-12 (lire en ligne [sur gallica]).
- [Beaune 1987] Sophie de Beaune, « Lampes et godets au PalĂ©olithique » (monographie), Gallia PrĂ©histoire, no 23 « Suppl. »,â (lire en ligne [sur persee]).
- [Cailhol et al. 2019] Didier Cailhol, Laurent Bruxelles, Céline Pallier, Fabien CallÚde, Olivier Dayrens, Francis Duranthon, Christian Salmon, Laure-Amélie Lelouvier et Marc Jarry, « De la géoarchéologie à la karstologie, le site du Castet à Montmaurin », dans Marie Laroche, Laurent Bruxelles, Philippe Galant & Martine Ambert (dir.), Paysages pour l'Homme (Actes du colloque international en hommage à Paul Ambert, CavtiÚres (Hérault), 15-19 octobre 2019), éd. Association culturelle des Amis de CabriÚres, (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net), p. 145-153.
- [Couret 1891] Jean-Marie Couret (abbĂ©), « Recherches archĂ©ologiques sur la haute vallĂ©e de la Save - Ăšre prĂ©historique » (section I : « Site, grottes et autres monuments de Montmaurin et de Lespugue », p. 296-299), Revue de Comminges, t. 6,â , p. 296-302 (lire en ligne [sur gallica], consultĂ© le ).
- [Ducasse et al. 2017] Sylvain Ducasse, Caroline Renard, Jean-Marc PĂ©tillon, Sandrine Costamagno, Pascal Foucher, Cristina San Juan-Foucher et SolĂšne Caux, « Les PyrĂ©nĂ©es au cours du Dernier Maximum Glaciaire. Un no man's land badegoulien ? Nouvelles donnĂ©es sur l'occupation du piĂ©mont pyrĂ©nĂ©en Ă partir du rĂ©examen des industries solutrĂ©ennes de l'abri des Harpons (Lespugue, Haute-Garonne) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 114, no 2,â , p. 257-294 (lire en ligne [sur persee]).
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- [Lalande 1982] B. Lalande, « Nouvelle contribution Ă l'Ă©tude des gisements de la grotte des Harpons Ă Lespugue », Revue de Comminges, vol. 95, no 1,â , p. 163-169 (lire en ligne [sur gallica]).
- [MĂ©roc 1959] Louis MĂ©roc (dir. de la circonscription des antiquitĂ©s prĂ©historique de Toulouse), « Toulouse », Gallia PrĂ©histoire, t. 2,â (lire en ligne [sur persee]).
- [Saint-PĂ©rier 1914] RenĂ© de Saint-PĂ©rier, « Lampe magdalĂ©nienne provenant de la Grotte des Harpons, Ă Lespugne (Haute-Garonne) » (compte-rendu du CongrĂšs prĂ©historique de France, neuviĂšme session, Lons-le-Saunier, 1913), Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française,â , p. 139-146.
- [Saint-PĂ©rier 1920] RenĂ© de Saint-PĂ©rier, « La grotte des Harpons Ă Lespugue (Haute-Garonne) », L'Anthropologie, vol. 30, nos 3-4,â , p. 209-234 (lire en ligne [sur gallica]).
- [Saint-PĂ©rier 1921] RenĂ© de Saint-PĂ©rier, « Note sur ses trouvailles dans la grotte des Harpons, Ă Lespugne (Haute-Garonne) », Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 65, no 1,â , p. 21-22 (lire en ligne [sur persee]).
- [San Juan 2003] Cristina San Juan-Foucher, « Aiguilles, sagaies et pendeloques: l'industrie solutrĂ©enne sur matiĂšre dure animale de l'abri des Harpons (Lespugue, Haute-Garonne) », compte-rendu de la table ronde sur le PalĂ©olithique supĂ©rieur rĂ©cent : « Industrie osseuse et parures du SolutrĂ©en au MagdalĂ©nien en Europe », AngoulĂȘme (Charente), 28-30 mars 2003,â , p. 161-176 (lire en ligne [sur hal.archives-ouvertes.fr], consultĂ© le ).
- [Sauvet et al. 2008] Georges Sauvet, Javier Fortea, Carole Fritz et Gilles Tosello, « Ăchanges culturels entre groupes humains palĂ©olithiques entre 20.000 et 12.000 BP », Bulletin de la SociĂ©tĂ© PrĂ©historique AriĂšge-PyrĂ©nĂ©es, t. 63,â , p. 73-92 (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net, consultĂ© le ).
- [Smith 1966] Philip Edward Lake Smith, Le Solutréen en France (mémoire, 17 éditions publiées entre 1966 et 1986), Bordeaux, impr. Delmas, coll. « Publications de l'Institut de Préhistoire de l'Université de Bordeaux » (no 5), , 450 p..
- [Stordeur-Yedid 1979] Danielle Stordeur-Yedid, « Les aiguilles Ă chas au PalĂ©olithique » (monographie), Gallia PrĂ©histoire, no 13 « suppl. »,â (lire en ligne [sur persee]).
Notes et références
Notes
- Dessin par Adrien de Mortillet.
- En 2017 Ducasse et al. rĂ©sument ainsi les deux tendances : d'une part les « tenants d'une perduration des sociĂ©tĂ©s solutrĂ©ennes au sud des PyrĂ©nĂ©es jusqu'aux environs de 21 ka cal. BP, Ă un moment oĂč les sociĂ©tĂ©s badegouliennes sont dĂ©jĂ bien ancrĂ©es sur une grande part du territoire français (Banks et al., 2011 ; Ducasse et al., 2014) » ; d'autre part « les tenants dâun Badegoulien « pĂ©ninsulaire » intercalĂ© entre SolutrĂ©en supĂ©rieur et MagdalĂ©nien, et qui se placerait dans une chronologie similaire Ă celle du Badegoulien princeps (Aura et al., 2012) »[25].
- Michel Sakka est docteur en médecine et docteur Ús sciences (doctorat en Sciences Naturelles à l'université de Paris 7 en 1974 : Anatomie comparée et fonctionnelle de l'ensemble anatomique de la nuque et de la voûte du crùne chez les hominidés et les pongidés). Chirurgien, anatomiste et anthropologue (en 1991)[30], il est chercheur associé de la Chaire d'Anatomie comparée, puis sous-directeur de la Chaire d'Anthropologie au Muséum national d'histoire naturelle[31] (Paris). Spécialiste en anatomie comparée, son livre Homme, société, évolution met en garde contre « une vision exclusivement biologique et néodarwinienne de l'origine de l'homme » pour attirer l'attention sur les facteurs non-biologiques de l'évolution de l'Homme préhistorique[32].
- La parcelle A49, trĂšs grande (plus de 2,3 km de longueur), longe la Save depuis la chapelle Notre-Dame jusqu'Ă la fin des gorges de la riviĂšre[49].
Références
- Sauvet et al. 2008, p. 77, tabl. 1 (« Cadre chronologique pour la période 20.000-12000 BP⊠»).
- Saint-PĂ©rier 1920, p. 232.
- « Ensemble des grottes et abris préhistoriques de la vallée de la Save », notice no PA00094369, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
- Beaune 1987, p. 206.
- Allard 1988, p. 274.
- « Les grottes de Lespugue dans les gorges de la Save, carte IGN interactive » sur Géoportail..
- Cailhol et al. 2019, p. 145 (« cartes du contexte géologique régional simplifié et des sites archéologiques » sur Montmaurin et Lespugue).
- Smith 1966. Cité dans Beaune 1987, p. 206.
- Lalande 1982, p. 163.
- Ducasse et al. 2017, résumé.
- MĂ©roc 1959, p. 141.
- Ducasse et al. 2017.
- Saint-PĂ©rier 1921, p. 21.
- Allard 1988, p. 272.
- San Juan 2003.
- Foucher & San Juan 2001, p. 27.
- Foucher & San Juan 2001, p. 28.
- [Garrod 1925] Dorothy Garrod, « Traits de silex sur phalanges de Cheval palĂ©olithiques », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 22, no 11,â , p. 295-296 (lire en ligne [sur persee]), p. 295.
- Allard 1988, p. 273.
- Bahn 1982, p. 8.
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- Saint-PĂ©rier 1920, p. 228.
- Saint-PĂ©rier 1920, p. 229.
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