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Grotte de Tito Bustillo

La grotte de Tito Bustillo, aussi appelée grotte Ramu[2] (asturien: cueva del Pozu'l Ramu), est une grotte préhistorique située dans la petite ville de Ribadesella, dans la communauté autonome des Asturies, en Espagne

Grotte de Tito Bustillo
ou « grotte Ramu »
(Grotte d’Altamira et art rupestre palĂ©olithique du nord de l’Espagne) *
Image illustrative de l’article Grotte de Tito Bustillo
Entrée de la grotte
CoordonnĂ©es 43° 27â€Č 39″ nord, 5° 04â€Č 04″ ouest
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Subdivision Asturies
Type Culturel
CritĂšres (i) (iii)
Zone tampon 243,38 ha[1]
Numéro
d’identification
310-017
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
AnnĂ©e d’inscription 2008 (32e session)
GĂ©olocalisation sur la carte : Asturies
(Voir situation sur carte : Asturies)
Grotte de Tito Bustilloou « grotte Ramu »(Grotte d’Altamira et art rupestre palĂ©olithique du nord de l’Espagne)
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Grotte de Tito Bustilloou « grotte Ramu »(Grotte d’Altamira et art rupestre palĂ©olithique du nord de l’Espagne)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Elle a Ă©tĂ© occupĂ©e par des NĂ©andertaliens au dĂ©but du PalĂ©olithique supĂ©rieur, puis par Homo sapiens. Elle abrite des peintures pariĂ©tales parmi les plus anciennes connues en Europe. Elle a aussi livrĂ© des harpons en os et une sculpture de tĂȘte de chĂšvre en bois de cerf.

Localisation

La grotte est située dans la commune de Ribadesella, dans l'est des Asturies.

Description

  • Plan de la grotte

L'entrĂ©e originelle est Ă  l'ouest (en bas Ă  droite sur le plan ci-dessus), l'entrĂ©e actuelle Ă  l’est (en haut Ă  gauche).

Historique

En raison de l'effondrement du porche, l'entrée originelle de la grotte a été scellée il y a des milliers d'années, ce qui a permis la conservation d'objets, d'outils et de peintures murales, qui ont été découverts en 1968.

Art pariétal

La grotte compte 12 panneaux de peintures prĂ©historiques, ce qui en fait un des plus riches exemples de l'art prĂ©historique dans le nord de l'Espagne. La plus ancienne de ces peintures date d'environ 33 000 ans avant le prĂ©sent[3], selon la datation par le carbone 14, et certains scientifiques pensent qu'elle aurait pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par des NĂ©andertaliens[4], bien que cette thĂ©orie n'ait pas Ă©tĂ© prouvĂ©e.

Une sĂ©rie de peintures a Ă©tĂ© datĂ©e entre 11 600 et 11 200 ans av. J.-C., c'est-Ă -dire du MagdalĂ©nien final (MagdalĂ©nien V-VI)[5].

Certaines peintures reprĂ©sentent des animaux : chevaux, chevreuils, orignaux et mĂȘme un animal marin (probablement une baleine) [6]. Il y a Ă©galement un motif reprĂ©sentant les organes gĂ©nitaux fĂ©minins, qui pourrait peut-ĂȘtre invoquer la fertilitĂ©. Le tableau le plus ancien de la grotte reprĂ©sente une figure anthropomorphique, Ă  la fois masculine et fĂ©minine.

MatiĂšres premiĂšres des pigments

L'hĂ©matite (α‐Fe2O3) est le principal composant rouge, avec trois tailles granulaires (<1, <10 et <30 ”m). Certains pigments contiennent aussi de la wustite, du carbone amorphe et du manganĂšse ; l'une des peintures contient Ă©galement de l'hydroxyapatite (apatite hydroxylĂ©e). Les liants utilisĂ©s sont la calcite, α‐quartz et l’argile, mais pas de liants organiques. Des particules d'anatase sont Ă©galement prĂ©sentes dans certains cas.
Ces analyses montrent que l'ocre utilisĂ©e pour les peintures Ă©tudiĂ©es ne provient pas de la grotte mĂȘme, qui pourtant en contient ; mais l'ocre de la grotte a nĂ©anmoins pu ĂȘtre utilisĂ©e pour deux des peintures prĂ©sentes[7].

Sculpture de tĂȘte de chĂšvre en bois de cerf.

Mobilier magdalénien

D'aprĂšs les objets trouvĂ©s dans la grotte, il y avait une prĂ©sence humaine de culture magdalĂ©nienne Ă  la fin du PalĂ©olithique supĂ©rieur. Certains objets de l'Ă©poque magdalĂ©nienne ont Ă©tĂ© parfaitement conservĂ©s. Les plus importants sont des harpons en os et une sculpture de tĂȘte de chĂšvre en bois de cerf.

Bactéries

Des analyses publiées en 1999, menées à Altamira et à Tito Bustillo, ont dévoilé l'existence de bactéries. Les actinomycÚtes sont les plus abondantes des bactéries Gram-positives, avec une grande diversité d'espÚces. Le genre Streptomyces domine, mais s'y trouvent aussi les genres Nocardia, Rhodococcus, Nocardioides (en), Amycolatopsis, Saccharothrix (famille des Lechevalieria (en)), Brevibacterium, Microbacterium (en) et actinomycÚtes coccoides (famille des Micrococcaceae)[8].

Protection

La grotte de Tito Bustillo a été inscrite en 2008 au Patrimoine mondial de l'Humanité, faisant partie des 17 grottes ajoutées cette année-là au site d'Altamira pour former le complexe d' « Altamira et art pariétal paléolithique du nord de l'Espagne »[1] - [N 1].

Notes et références

Notes

  1. Les 18 grottes incluses dans l'ensemble classĂ© au patrimoine mondial de l'humanitĂ© sous le titre « Grotte d’Altamira et art rupestre palĂ©olithique du nord de l’Espagne » sont : Altamira ‱ La Peña de Candamo (es) ‱ Tito Bustillo ‱ Covaciella (es) ‱ LlonĂ­n (es) ‱ Pindal (es) ‱ ChufĂ­n (es) ‱ Hornos de la Peña (es) ‱ El Castillo ‱ Las Monedas (es) ‱ La Pasiega (es) ‱ Las Chimeneas (es) ‱ El Pendo ‱ La Garma (es) ‱ Covalanas (es) ‱ Santimamiñe (es) ‱ Ekain ‱ Altxerri.
    Seule Altamira a été classée en 1985. Les 17 autres grottes n'ont été classées qu'en 2008.

Références

  1. (en) Unesco, « Cave of Altamira and Paleolithic Cave Art of Northern Spain », sur unesco.org (consulté le ).
  2. Michel Rousseau, « Darwin et les chevaux peints palĂ©olithiques d’Ekain », Sociedad de Ciencias Naturales Aranzadi, nos 1-2,‎ , p. 53-56 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  3. (es) Miguel Polledo Gonzålez, El Arte Paleolítico de Tito Bustillo : cazadores y artistas en la cueva del Pozu'l Ramu, Pola Siero, Asturias, Ménsula, , 141 p. (ISBN 978-84-614-9939-7 et 8461499395, OCLC 796271309, présentation en ligne), p. 112,114.
  4. Alok Jha, « Neanderthals may have been first human species to create cave paintings », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) Kenneth M. Creer et John S. Kopper, « Paleomagnetic Dating of Cave Paintings in Tito Bustillo Cave, Asturias, Spain », Science, vol. 186, no 4161,‎ , p. 348-350 (rĂ©sumĂ©).
  6. (es) « El arte rupestre de la cueva de Tito Bustillo », Centre Tito Bustillo.
  7. Antonio Hernanz, JosĂ© M. Gavira‐Vallejo, Juan F. Ruiz‐LĂłpez, Santiago Martin, Ángel Maroto‐Valiente, Rodrigo de BalbĂ­n‐Behrmann, Mario MenĂ©ndez et Jose J. Alcolea‐GonzĂĄlez, « Spectroscopy of Palaeolithic rock paintings from the Tito Bustillo and El Buxu Caves, Asturias, Spain », Journal of Raman spectroscopy, vol. 43, no 11 « Raman spectroscopy in art and archaeology »,‎ , p. 1644-1650 (rĂ©sumĂ©).
  8. I. Groth, R.Vettermann, B.Schuetze, P.Schumann et C.Saiz-Jimenez, « Actinomycetes in Karstic caves of northern Spain (Altamira and Tito Bustillo) », Journal of Microbiological Methods, vol. 36, nos 1-2,‎ , p. 115-122 (rĂ©sumĂ©).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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