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GĂ©ographie de Nauru

La RĂ©publique de Nauru n'est constituĂ©e que d'une seule Ă®le : l'Ă®le de Nauru. SituĂ©e dans l'ocĂ©an Pacifique, en OcĂ©anie, dans l'ensemble rĂ©gional insulaire appelĂ© MicronĂ©sie, le point le plus au nord de Nauru (cap Anna) n'est qu'Ă  42 kilomètres au sud de l'Ă©quateur[2].

GĂ©ographie de Nauru
carte : GĂ©ographie de Nauru
Continent Océanie
Région Micronésie
CoordonnĂ©es 0° 32′ 07″ S, 166° 55′ 55″ E
Superficie
CĂ´tes 30 km
Frontières 0 km
Altitude maximale 71 m[1] (Command Ridge)
Altitude minimale env. 0 m[1] (Lagune Buada)
Plus long cours d’eau aucun
Plus importante étendue d’eau Lagune Buada

Nauru est un territoire extrĂŞmement isolĂ©, ses plus proches voisins sont les Ă®les Marshall au nord, les Kiribati Ă  l'est, les Tuvalu au sud-est, les Ă®les Salomon au sud, la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e au sud-ouest et les États fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie au nord-ouest. L'Ă®le la plus proche est Banaba (Kiribati) situĂ©e Ă  l'est et distante de 306 kilomètres[3]. L'Australie (sud-ouest) est distante de 2 800 kilomètres[4], les Philippines (nord-ouest) et Hawaii (nord-est) de 4 450 kilomètres[1] et la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e (ouest-sud-ouest) de 2 000 kilomètres[1].

Nauru ne possède aucune frontière terrestre, seules deux maritimes avec les Kiribati à l'est et les îles Marshall au nord.

GĂ©ographie physique

Topographie

Image satellite de Nauru. Une re-végétalisation naturelle partielle s'est opérée et couvre désormais 63 % de la zone d'extraction du phosphate[5]

L'Ă®le, de forme ovale, est entièrement entourĂ©e d'une barrière de corail. Elle est constituĂ©e d'un plateau central peu Ă©levĂ© (de 20 Ă  45 mètres d'altitude[1]), relativement Ă©tendu (1 600 hectares soit 70 % de l'Ă®le[1]) et bordĂ© d'une Ă©troite plaine cĂ´tière fertile large de 100 Ă  300 mètres[1] - [3]. Cette cĂ´te est constituĂ©e de dunes qui ont Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralement arasĂ©es afin de permettre des constructions. Cependant, certaines subsistent encore dans les districts d'Anabar et d'Ijuw, encadrant de petites dĂ©pressions situĂ©es sous le niveau de la mer et accueillant des lagunes[1]. L'Ă®le a une circonfĂ©rence de trente kilomètres.

Des falaises et des escarpements formĂ©s Ă  la suite de glissements de terrain calcaire coralliens[1] encadrent le plateau qui occupe le centre de l'Ă®le Ă  une altitude moyenne de 50 mètres[3]. Celui-ci Ă©tait Ă  l'origine constituĂ© de minerai de phosphate accumulĂ© entre les pointes de calcaire d'origine corallienne[3]. Le tout Ă©tait recouvert de terre sur laquelle croissait une vĂ©gĂ©tation luxuriante profitant des apports du phosphate[3]. Ce paysage a pratiquement disparu avec l'exploitation du phosphate : la vĂ©gĂ©tation Ă©parse subsiste lĂ  oĂą le minerai et la terre n'ont pas Ă©tĂ© enlevĂ©s et un paysage lunaire hachĂ© de pointes de calcaire parfois hautes de quinze mètres (en moyenne 3 Ă  4 sur 100 m2[6]) occupe dĂ©sormais la majoritĂ© du plateau (1 760 hectares soit 80 % de l'Ă®le[3]). Seuls 200 hectares de forĂŞt subsistent encore[3].

De par la forme et la gĂ©ologie de l'Ă®le, n'existe ni cours d'eau, ni port naturel[7]. La baie d'Anibare, encadrĂ©e au nord par le cap Ijuw et au sud par le cap Menen, s'ouvre largement vers l'est sur l'ocĂ©an Pacifique. L'endroit le plus au nord de l'Ă®le est le cap Anna. Les cĂ´tes de l'Ă®le sont entièrement constituĂ©es d'une plage de sable fin parsemĂ©e par endroits de pointes calcaires (surtout dans la baie d'Anibare[1]). La barrière de corail faisant intĂ©gralement le tour de l'Ă®le, les eaux cĂ´tières formant un lagon sont calmes, peu profondes et larges de 120 Ă  300 mètres[1]. La prĂ©sence de cette barrière a nĂ©anmoins empĂŞchĂ© la crĂ©ation d'un port en eau profonde. Cependant seize chenaux ont Ă©tĂ© creusĂ©s pour permettre aux petits bateaux d'accĂ©der Ă  l'Ă®le et des structures cantilever installĂ©es afin de charger le phosphate sur des phosphatiers et de dĂ©charger les biens importĂ©s[7]. Le mont sous-marin, dont Nauru constitue le sommet Ă©mergĂ©, a des pentes de 34° d'inclinaison et hautes de 4 000 mètres environ[1] - [8].

La zone exclusive de pĂŞche mesure 200 milles marins (370 kilomètres) et les eaux territoriales 12 milles marins (22 kilomètres). La zone Ă©conomique exclusive de Nauru mesure 320 000 km2[1].

Le bord Ouest du plateau est lĂ©gèrement relevĂ© et constitue le point culminant de l'Ă®le (Command Ridge) Ă  71 mètres d'altitude[1] - [3]. Au sud-est de ce sommet se trouve un lac : la Lagune Buada qui est le seul vĂ©ritable plan d'eau de Nauru.

Orogenèse

Nauru se trouve dans le bassin de Nauru de l'océan Pacifique[8], sur la plaque pacifique. Le bassin s'est formé il y a 132 millions d'années lors de l'ouverture d'une dorsale océanique[9] - [8]. Depuis la formation de l'île, Nauru a subi une rotation dextre de 12°3 sur elle-même[9].

Entre 47 et 29 millions d'annĂ©es[8], un point chaud a donnĂ© naissance Ă  un volcan sous-marin haut de 4 300 mètres au-dessus du plancher ocĂ©anique[8] constituĂ© de basalte[9] - [8] et dont les pentes ont une inclinaison de 34°[8]. Ce volcan est considĂ©rĂ© comme Ă©teint comme l'attestent l'absence d'activitĂ© volcanique et la raretĂ© des sĂ©ismes[9]. Par-dessus ce mont sous-marin s'est formĂ© progressivement une couche de calcaire corallien[8] d'une Ă©paisseur de 500 mètres. Le corail superficiel est datĂ© d'environ 5 Ă  0,3 millions d'annĂ©es. Ce calcaire a subi une dolomitisation par du magnĂ©sium provenant de l'eau de mer[9].

Les trente premiers mètres de cette couche ayant Ă©tĂ© ensuite exposĂ©s Ă  l'air libre, la couche superficielle a subi une Ă©rosion de type karstique par dissolution et a formĂ© les pinacles[8]. Dans le mĂŞme temps, la couche situĂ©e jusqu'Ă  55 mètres de profondeur sous la mer s'est creusĂ©e de grottes et de cavitĂ©s. Il y a 15 000 ans, le niveau des ocĂ©ans Ă©tait situĂ© Ă  100 mètres sous le niveau actuel Ă  cause de la glaciation. La partie Ă©mergĂ©e de Nauru Ă©tait ainsi plus Ă©tendue[9].

L'Ă©paisseur de phosphate accumulĂ© sur une Ă©paisseur de 24 mètres entre les pinacles sur le sommet de l'Ă®le serait vraisemblablement d'origine marine : un upwelling aurait apportĂ© du phosphate dissous qui aurait prĂ©cipitĂ© autour de nucleus (test calcaires d'algues microscopiques) lorsque le sommet de l'Ă®le se trouvait immergĂ©[9]. Cette thĂ©orie est attestĂ©e par les analyses chimiques du phosphate de Nauru[9].

Les sols de Nauru dérivent d'apatite extrêmement pure qui a donné un mollisol, phénomène assez inhabituel sur une île corallienne[10]. On ne trouve pas de quartz, feldspaths et micas à Nauru car ces minéraux proviennent de roches granitiques totalement absentes sur cette île[9]. Le phosphate présent au sommet de l'île est fortement concentré en zinc et cadmium, cette concentration ayant été provoquée par une assimilation sélective des nutriments marins par les micro organismes[9].

La baie d'Anibare est née d'un affaissement sous-marin du bord Est du volcan survenu à l'Holocène[8] tandis que la lagune Buada provient de la dissolution et de l'affaissement du calcaire.

Nauru se dĂ©place de 25 millimètres par an vers le nord-ouest Ă  cause du dĂ©placement de la plaque tectonique Pacifique[9].

GĂ©omorphologie climatique

Plage sur la baie d'Anibare

La plaine cĂ´tière s'est formĂ©e lorsque le niveau des ocĂ©ans est remontĂ© au niveau actuel Ă  partir de la fin de la dernière glaciation il y a 15 000 ans : les vagues ont modelĂ© les dĂ©bris vĂ©gĂ©taux et ceux provenant de l'Ă©rosion qui se sont alors accumulĂ©s en formant une plateforme[9]. La couche supĂ©rieure de la plateforme est constituĂ©e de corail riche en aragonite. Toutefois, la datation indique une formation trop rĂ©cente (il y a 2 900 Ă  2 700 ans) pour que ce corail soit natif. Il a donc Ă©tĂ© cimentĂ© sur place Ă  partir de dĂ©bris[9].

Le rĂ©cif corallien autour de l'Ă®le s'est formĂ© au cours de la stabilisation du niveau des ocĂ©ans, Ă  la fin de la dernière glaciation[8]. Il a crĂ©Ă© un lagon large de 100 mètres (Ă  Aiwo) Ă  300 mètres (Ă  Ewa) pour un mètre de profondeur en moyenne[9]. Ă€ Anibare, des pointes calcaires parfois haut de dix mètres surgissent dans le lagon[9].

Nappes phréatiques à Nauru.

La nature calcaire du sol fait que l'eau douce n'est pas retenue en surface et y est donc rare[3]. Elle provient des précipitations et se rencontre à la lagune Buada, dans des étangs saumâtres au Nord-Est dans les districts d'Ijuw et d'Anabar[3], au Puits Moqua, un lac souterrain du Sud-Ouest de l'île et 28 autres mares qui seraient des trous d'obus tombés pendant la Seconde Guerre mondiale[3]. La seule importante ressource d'eau douce à Nauru est constituée d'une nappe phréatique[3]. Les Nauruans se fournissaient en eau potable en creusant des puits mais l'exploitation du phosphate les tarirent[3] ce qui obligea la population à s'approvisionner en récoltant l'eau de pluie dans des citernes et en dessalinisant l'eau de mer[1].

La morphologie des plages a subi des changements depuis la fin des années 1960 : les canaux creusés jusqu'à la côte et l'allongement de la piste de l'aéroport jusque dans le lagon ont modifié l'aspect de certaines plages avec une perte importante de sable[9] - [8] - [1], obligeant à recourir à des enrochements de la côte à certains endroits[8].

Climat

Le climat de Nauru est tropical avec une mousson de novembre Ă  fĂ©vrier[8] qui concentre l'essentiel des prĂ©cipitations pouvant fluctuer de 280 millimètres Ă  4 590 millimètres par an (en moyenne 2 126 millimètres par an)[1] - [3]. Entre 1977 et 1993, 64 mois sur 204 (mois oĂą les donnĂ©es ont disponibles) ont connu des prĂ©cipitations infĂ©rieures Ă  100 millimètres[1]. La pluviomĂ©trie se trouve affectĂ©e par l'exploitation du phosphate[11]. En effet, le remplacement de la forĂŞt tropicale par un paysage dĂ©nudĂ© et aride modifie les flux atmosphĂ©riques car l'air chaud s'Ă©levant du plateau repousse les nuages et les prĂ©cipitations diminuent[11].

Les tempĂ©ratures oscillent de 26 Ă  35 °C le jour et de 22 Ă  28 °C la nuit[1]. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 27 °C avec une variation saisonnière de 1 °C[3]. Le taux d'humiditĂ© varie de 70 % Ă  80 %[3].

Les vents dominants viennent de l'Est et du Nord-Est[8] mais il arrive que des vents d'Ouest (30 à 40 km/h[8]) se lèvent, la houle pouvant alors causer quelques dégâts à la côte Ouest[1].

L'Ă®le, trop proche de l'Ă©quateur, n'est pas soumise au passage des cyclones tropicaux[3] - [1]. Le marnage est de 2 mètres[3].

Le climat est fortement affecté lorsque survient El Niño avec une diminution drastique des pluies pouvant aller jusqu'à la sécheresse[12] (seule catastrophe naturelle potentielle de l'île[4]). Ces sécheresses touchent durement les espèces végétales avec la mort de nombreux pieds d'arbres à pain ou d'autres espèces se trouvant sur le plateau central[1]. El Niño provoque aussi l'élévation de la température des eaux autour de Nauru, occasionnant un stress thermique sur le corail et les poissons tropicaux[1].

Nauru est confronté à l'élévation du niveau des mers car bien que 80 % de l'île soient situés à quelques mètres voire quelques dizaines de mètres d'altitude, cette zone est inhabitable car non réhabilitée à la suite de l'exploitation du phosphate. La majorité des habitants se concentrent donc sur le littoral situé à fleur d'eau[5].

Faune et flore

Feuilles et fleurs de takamaka

La géologie de Nauru, son isolement et son éloignement par rapport aux continents font que le nombre d'espèces floristiques et faunistiques de cette île sont parmi les plus limités au monde[1].

Il existe néanmoins cinq écosystèmes à Nauru : un marin (récif corallien) et quatre terrestres (forêt tropicale de Takamaka[3] sur sol calcaire, broussailles de Ficus prolixa sur le plateau[3], mangroves et lac)[4]. La mangrove couvrant deux hectares[4] et située sur la côte nord-est de l'île n'est composée que d'une seule espèce (Bruguiera gymnorhiza)[3]. Son origine reste inconnue et les Nauruans se nourrissaient autrefois des fruits des arbres[3].

Nauru est marqué par un certain endémisme des espèces :

Il n'existe pas de mammifères autochtones[1] et seulement soixante espèces de plantes vasculaires peuplent l'île mais aucune n'est endémique[1]. Seuls 10 % des espèces végétales sont autochtones[3].

Cet endémisme a été perturbé et est encore menacé avec l'introduction de nouvelles espèces invasives (rat polynésien, chat, chien, poule, tilapia du Mozambique, etc) et la destruction des milieux par la culture du cocotier et l'activité minière[12]. 63 % de l'île sont couverts de végétation[1].

Les oiseaux, particulièrement marins, sont les animaux les plus visibles sur Nauru, l'île servant d'escale et parfois de nidification pour les oiseaux migrateurs[1].

Des pandanus se rencontrent sur toute l'île mais il apparait qu'ils ont été volontairement dispersés pour leur culture[3].

En 1992, quatre nouvelles espèces de mouches des fruits ont été observées à Nauru (mouche orientale des fruits, mouche des fruits du Pacifique, mouche du melon et mouche de la mangue)[13]. Entre octobre 1998 et décembre 2000, un programme d'éradication fut mis en place[13]. Seule la mouche de la mangue, une espèce dépendant de ce fruit pour sa survie, résista dans un premier temps mais une quarantaine fut mise en place par le gouvernement nauruan et après une dizaine d'années de récoltes fruitières désastreuses, les habitants peuvent à nouveau consommer des fruits[13].

Ressources naturelles

Paysage du plateau montrant les pinacles après l’exploitation des phosphates
Terres à phosphate exploitées ou en exploitation sur le plateau nauruan, seuls les pourtours de la lagune Buada, le massif du Command Ridge et les abords des infrastructures de la NPC ont échappé à l’extraction.

La seule véritable ressource naturelle de Nauru est le gisement de phosphate situé sur tout le plateau central de l’île et dont l’exploitation a commencé au début du XXe siècle. Les gisements sont actuellement quasiment épuisés. Un siècle d’exploitation minière a profondément modifié la topographie du plateau laissant un terrain aride et inculte où culminent des pinacles de calcaire parfois hauts de quinze mètres. 80 % de l’île ont ainsi été dévastés.

La zone économique exclusive entourant l’île a elle aussi été touchée puisque l’on estime que 40 % de la faune et de la flore marine ont disparu à la suite des rejets en mer des déchets produits par l’exploitation du phosphate[5].

Du fait de la faible superficie arable (plaine cĂ´tière large de 100 Ă  300 mètres), l’agriculture est peu dĂ©veloppĂ©e avec quelques cocotiers, des bananiers, des ananassiers, des pandanus et des takamaka[3]. La pĂŞche se dĂ©roule en gĂ©nĂ©ral dans le lagon[14]. Des thoniers sud-corĂ©ens, taĂŻwanais, japonais et amĂ©ricains viennent pĂŞcher dans les eaux territoriales nauruanes[14].

Les Nauruans avaient l’habitude de pratiquer la pisciculture en prélevant des poissons-lait dans le lagon et en les relâchant dans la lagune Buada et dans une lagune à Anabar[15] - [3]. Mais en 1961, l’introduction de tilapias perturba leurs écosystèmes et la pisciculture fut abandonnée[15]. Depuis 1991, des initiatives taïwanaises ont permis de relancer l’élevage de poissons-lait dans des bassins en béton[15].

GĂ©ographie humaine

Un micro-État insulaire

La plus petite république au monde a dû, à cause de son isolement au milieu du Pacifique occidental, développer sur une très petite surface ses infrastructures étatiques et celles permettant d'assurer l'autonomie de ses habitants. C'est ainsi qu'ont été érigés un parlement, un palais présidentiel, un centre social et ainsi de suite, pour permettre à Nauru d'être connectée au reste du monde, un besoin vital pour un pays qui ne produit rien d'autre que du phosphate, plusieurs structures de désenclavement ont ainsi été, une compagnie, Air Nauru, depuis rebaptisée Nauru Airlines a été mise en place, le maintien de cette entreprise largement déficitaire est essentielle pour l'île qui, éloignée des principales lignes aériennes ne pourrait en cas contraire pas être desservie par voie aérienne, elle dispose à Nauru de l'aéroport international de Nauru dont l'unique piste, datant de l'occupation japonaise et étendue en 1992[16] est assez longue pour permettre l'atterrissage de long courriers. Cet aéroport identifiable sur toutes les cartes de Nauru permet de prendre la mesure de l'exiguïté de l'île et de la place que prend une telle infrastructure. L'île ceinturée d'une barrière de corail dispose aussi de deux ports artificiels, le plus ancien est situé à Aiwo dans le Sud-Ouest de l'île, l'autre construit en 1999 grâce à une aide financière japonaise est situé sur la façade orientale de Nauru dans le district d'Anabar, aucun des deux n'est cependant assez profond pour accueillir des navires de haute mer, le déchargement des navires qui assurent le ravitaillement de l'île doit donc être fait au moyen de barges. Nauru dispose par ailleurs de sa propre compagnie de navigation, la Nauru Pacific Line. Sur place une usine de dessalinisation de l'eau vient en complément de ressources aquifères rares et au niveau variable, cette dernière est alimentée en électricité par une centrale électrique gérée par la Nauru Phosphate Company et qui sert principalement à fournir l'énergie nécessaire à l'exploitation du phosphate.

Divisions administratives

Nauru ne possède pas de division territoriale correspondant aux communes. L'île est divisée en quatorze districts regroupés en huit circonscriptions électorales mais aucun n'a de chef-lieu[17].

Les marques d'une économie minière

Photo prise en 1975 de l'unique chemin de fer de Nauru qui acheminait le phosphate vers la cĂ´te jusqu'en 1995.

Les infrastructures minières gérées par la Nauru Phosphate Corporation sont le trait marquant de la géographie humaine de Nauru. Elles sont disposées selon un axe NE-SO du plateau en direction de la côte. Au milieu du plateau se situent les ateliers et le centre de stockage de la NPC, à partir de celui-ci rayonnent plusieurs pistes en direction des rares zones encore pourvues en phosphate toutes situées dans le quart Nord-est de l'île. Le phosphate préalablement stocké est ensuite acheminé vers la côte, anciennement il existait un chemin de fer à voie étroite contournant la lagune Buada par le nord permettant de livrer le phosphate aux usines de transformation situées dans le district d'Aiwo, à la suite de la cessation de son activité en 1995, seule une route qui contourne la lagune Buada par le Sud puis rejoint Aiwo est utilisée pour ce transfert. À l'arrivée le phosphate subit plusieurs transformations dans une série d'usines mises en réseau, celles-ci occupent une superficie considérable de la bande côtière d'Aiwo et sont situées à proximité des zones d'habitation. De là le phosphate est disposé sur des bandes transporteuses qui empruntent deux séries de structures en cantilever permettant de dépasser la barrière de corail et d'atteindre les eaux profondes où les phosphatiers chargés de l'exportation de ce minerai jettent l'ancre. Les infrastructures liées au phosphate prennent donc une grande place et ont un impact paysager considérable, d'autant plus qu'elles sont vouées à cause de la raréfaction croissante du phosphate à devenir des friches industrielles.

Un espace habitable réduit

Vue aérienne d'une partie de l'agglomération sur la plaine côtière (districts de Denigomodu et Nibok).

Avant la colonisation, la population Ă©tait rĂ©partie sur l'ensemble de l'Ă®le mais Ă  la suite de l'exploitation du phosphate, l'espace habitable s'est considĂ©rablement rĂ©duit, la majeure partie du centre de l'Ă®le est devenue complètement inculte, sa topographie tourmentĂ©e y rend toute construction impossible et la quasi absence de couvert vĂ©gĂ©tal la transforme en fournaise. Par consĂ©quent la population a dĂ» se concentrer dans les seules zones habitables, la bande cĂ´tière et plus accessoirement la lagune Buada. Sur la cĂ´te la population s'est Ă©tablie en un ruban urbanisĂ© structurĂ© autour de la Island Ring Road, la route principale qui fait le tour de l'Ă®le[3]. Il est continu dans le Sud-Ouest de l'Ă®le Ă  proximitĂ© des infrastructures servant Ă  transformer et Ă  exporter le phosphate, c'est lĂ  qu'est situĂ© Yaren, le district faisant office de capitale, on y trouve par consĂ©quent les principales institutions de l'État, ainsi que la majeure partie des services Ă  la population, l'habitat est Ă©tabli sur deux niveaux, Ă  proximitĂ© immĂ©diate de la mer oĂą se situent les logements les plus modestes tel l'ensemble formĂ© par les logements des ouvriers immigrĂ©s, en surplomb, sur les contreforts du plateau ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©es des maisons plus vastes. Le reste de la cĂ´te suit le mĂŞme schĂ©ma bien que l'urbanisation y soit plus lâche, on y trouve certaines infrastructures tel le collège Kayser, le centre commercial Capelle & Partner et l'hĂ´tel Menen. Une communautĂ© d'environ 670 habitants rĂ©side autour de la lagune Buada qui forme une dĂ©pression au sein du plateau, la population y est rĂ©partie aux abords de la route qui le ceinture, elle-mĂŞme reliĂ©e Ă  la route principale. Le reste du centre de l'Ă®le est un dĂ©sert humain uniquement utilisĂ© pour l'exploitation du phosphate Ă  l'exception du stade Menen qui a servi lors de la solution du Pacifique Ă  l'hĂ©bergement de rĂ©fugiĂ©s afghans. La densitĂ© humaine globale de 633 habitants/km2 doit donc prendre en compte cette donnĂ©e, ainsi on compte 3 000 hab/km2 dans le Sud-Ouest de l'Ă®le. Cela fait de Nauru une Ă®le surpeuplĂ©e.


Références

  1. (en) Republic of Nauru National Assessment Report.
  2. Mission de Nauru auprès des Nations unies.
  3. (en) Protected Areas and World Heritage Programme.
  4. (en) United Nations Environment Programme Islands Web Site - Nauru.
  5. (en) Republic of Nauru. 1999. Climate Change Response Under the United Nations Framework Convention on Climate Change URL Accessed 2006-05-03
  6. Manner, Thaman & Hassall, Plant Succession after Phosphate Mining on Nauru, Australian Geographer, vol 16 (1985) p. 187 cité dans le mémoire de Nauru concernant certaines terres à phosphate de Nauru, seconde partie, The social and geographic economy of Nauru, paragraphe 210.
  7. (en) Asian Development Bank - Nauru.
  8. (en) Chaoxiong He, « Coastal erosion monitoring and advice on response strategies, Nauru », SOPAC Technical Report, no 323,‎ , p. 22 (ISSN 1605-4377, lire en ligne).
  9. (en) Ministère nauruan de l'Éducation Géologie de Nauru.
  10. (en) Pacific Science - Pre-mining pattern of soils on Nauru, Central Pacific.
  11. (en) FAO - Forestry.
  12. (en) Nauru Department of Economic Development and Environment. 2003. First National Report To the United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD) URL Accessed 2006-05-03
  13. (en) Invasive Species Invasion Group - Eradication of introduced Bactrocera species in Nauru.
  14. (en) FAO - Fisheries management in Nauru.
  15. (en) Secretariat of the Pacific Community - Nauru aquaculture development plan[PDF].
  16. Document de la SOPAC.
  17. (en) World FactBook - Nauru.

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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