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Forêt de Sénart

La forêt de Sénart est une forêt domaniale du sud-est de l'Île-de-France, à cheval sur les départements de Seine-et-Marne et de l'Essonne.

Forêt de Sénart
Image illustrative de l’article Forêt de Sénart
Sous-bois de la forêt de Sénart à Tigery en avril.
Localisation
Position Essonne et Seine-et-Marne
Coordonnées 48° 40′ 00″ nord, 2° 29′ 00″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Géographie
Superficie 3 000 ha
Longueur 9,79 km
Largeur 6 km
Altitude 90 m
Compléments
Protection Forêt de protection
Statut Forêt domaniale
Géolocalisation sur la carte : France
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Forêt de Sénart
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Forêt de Sénart
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Forêt de Sénart
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Forêt de Sénart

Géographie

Physique

La forêt de Sénart s'étend sur environ 3 000 hectares, à l'extrémité ouest du plateau de la Brie, entre les vallées de la Seine et de l'Yerres. C'est à son sous-sol argileux et à son absence de relief qu'est due la présence d'environ 800 mares.

Administrative

La forêt s'étend sur quatorze communes (Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Combs-la-Ville, Draveil, Épinay-sous-Sénart, Étiolles, Lieusaint, Montgeron, Quincy-sous-Sénart, Saint-Germain-lès-Corbeil, Soisy-sur-Seine, Tigery, Vigneux-sur-Seine et Yerres) et deux départements (l'Essonne principalement et la Seine-et-Marne). Elle fait partie du massif forestier de Sénart, propriété essentiellement domaniale (91 % de sa superficie), qui compte également 5 % de forêts privées, 3 % de forêts communales (Draveil, Soisy-sur-Seine, Montgeron, Quincy-sous-Sénart et Combs-la-Ville) et 1 % de propriétés régionales (Le Bois Chardon et la Fosse aux Carpes)[1]. Elle a donné son nom à la ville nouvelle de Sénart, à laquelle appartiennent les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint, Saint-Pierre-du-Perray et Tigery (et précédemment Étiolles, Saint-Germain-lès-Corbeil et Soisy-sur-Seine), et à la communauté d'agglomération Sénart Val de Seine, qui regroupe les trois communes de Draveil, Montgeron et Vigneux-sur-Seine.

Flore et faune

Flore

Les principales essences sont le chêne[2], dont certains sont plusieurs fois centenaires[3], le châtaignier, le charme, le bouleau, le pin sylvestre et autres résineux. La plupart des résineux sont issus de replantation sur des parcelles détruites par des incendies.

La forêt a été modifiée par les tempêtes de décembre 1999 et d'[3].

Faune

C'est la faune habituelle des forêts d'Île-de-France : sangliers, chevreuils, renards, lièvres, lapins et écureuils. Parmi les espèces d'oiseaux rencontrées dans la forêt se trouvent des pigeons, bécasses, corbeaux, canards, corneilles, pies et geais. Les nombreuses mares abritent plusieurs espèces de grenouilles et batraciens, dont certaines sont protégées.

En 2006 ont été recensés 15 000 spécimens de tamias de Sibérie (Tamias sibiricus) appelés aussi « écureuils de Corée », issus d'animaux de compagnie, relâchés dans la nature à partir des années 1960, par leurs propriétaires[4]. Il s'agit de la plus importante population connue en France[4]. Cette espèce est sous surveillance car elle peut se révéler invasive ; fréquemment porteuse de tiques, elle est susceptible de transmettre la maladie de Lyme[4] - [5] ; elle est également porteuse de puces[6].

Histoire

Au XVIIIe siècle par dom Coutans, Gallica.
La Faisanderie de Sénart, dont le parc accueille une exposition de sculptures en plein air[7].

La forêt de Sénart est une relique de l'ancien arc boisé de l'Est parisien. Au IXe siècle, elle rejoignait encore la forêt de Fontainebleau et se rattachait au nord aux bois de Vincennes, de Livry et de Bondy.

Située à moins de trente kilomètres de Paris, elle est, très tôt, convoitée par les rois de France. Elle a fait partie du domaine royal depuis Philippe le Bel en 1314 jusqu'à la Révolution française. Saint Louis aurait créé l'Ermitage Notre-Dame de Consolation. Pour des besoins cynégétiques, Louis XIV fait aménager des routes forestières rectilignes et des carrefours en étoile, pour y chasser à courre le loup et le cerf. Dans le même temps, de vastes travaux de drainage sont ordonnés (les grands collecteurs tels que le fossé Daniel sont encore visibles). Louis XVI qui pratiquait aussi la chasse à tir y fait établir des faisanderies.

On raconte que c'est en forêt de Sénart que, lors d'une chasse royale, Louis XV rencontra Mme Lenormand d'Étiolles (Jeanne Poisson) qui deviendra la marquise de Pompadour.

Plus tard, Louis XVI institua au profit de son frère, le comte de Provence et futur Louis XVIII, alors propriétaire du château de Brunoy, la capitainerie des chasses de Sénart. Les cahiers de doléances des habitants de Draveil réclameront sa suppression en 1789.

Aux XVIIe et XIXe siècles, le bois est conduit à Paris par flottage sur la Seine. De nombreux charbonniers vivant dans la forêt y produisaient du charbon de bois.

Eugène-François Vidocq, chef de la Sûreté, en 1811, arrête des brigands sur la route de Lieusaint, en forêt de Sénart.

Le peintre Eugène Delacroix[3], l'écrivain Alphonse Daudet, mais aussi le dessinateur Jijé, qui ont vécu à Champrosay (commune de Draveil), ont été inspirés par ces paysages.

Durant la Première Guerre mondiale, la forêt fait partie du camp retranché de Paris. Elle est fortement dégradée par les tranchées, creusées juste avant le conflit et utilisées jusqu'en septembre 1915[8] (elles sont encore bien visibles, de même qu'une partie du parcellaire ancien en imagerie aérienne[9]). Depuis les années 1920, l'attrait de la forêt de Sénart pour le public ne se dément pas. Dans les années 1990, elle recevait plus de 3 millions de visites par an[10].

Le , un incendie a ravagé 90 hectares de la forêt au niveau des communes de Brunoy et de Montgeron, essentiellement sur des plantations de résineux accessibles au public. Aujourd'hui, la forêt domaniale est gérée par l'Office national des forêts (ONF). Elle est actuellement un espace convoité, aux enjeux multiples d'ordre social, économique et environnemental, recouvrant des intérêts parfois contradictoires…

Criminalité

Entre 1995 et 2001, un individu commet 33 viols, tentatives de viols et agressions sexuelles sur des joggeuses ou des promeneuses[11]. Le suspect, résidant à Roubaix (Nord), père de famille et âgé de 40 ans en 2015, est finalement écroué vingt ans après les faits, grâce à des analyses d'ADN issu du sperme et d'une montre perdue et à la nouvelle technique ADN dite de « parentèle »[12]. L'affaire est appelée l'affaire du violeur à mobylette ou l'affaire des viols de la forêt de Sénart[11].

Protection

Par décret du , le massif de Sénart a été classé en forêt de protection sur une superficie de 3 410 ha, 42 a et 67 ca (dont 3 325 ha 4a et 30 ca dans l'Essonne et 85 ha 38 a 37 ca en Seine-et-Marne, soit respectivement 97,5 % et 2,5 %)[13].

Galerie

Références

  1. Charte forestière de territoire du massif de Sénart, ONF, décembre 2003.
  2. Chantal Béranger, Géographie de l'Essonne, Le Mée-sur-Seine, Editions Amatteis, , 180 p. (ISBN 2-86849-057-3, lire en ligne), p. 115
  3. « Chêne d'Antin, Draveil », sur Topic Topo (consulté le ).
  4. Serge Morand, François Moutou, Céline Richomme et al. (préf. Jacques Blondel), Faune sauvage, biodiversité et santé, quels défis ?, Quæ, coll. « Enjeux Sciences », , 190 p. (ISBN 978-2-7592-2202-5, lire en ligne), I. Biodiversité, écologie et maladies infectieuses, chap. 2 (« Quel est l'impact des espèces introduites sur l'émergence des maladies ? »), p. 35, accès libre.
  5. Jean-Louis Chapuis, James Joicey, et Laurent Tillon, « Les écureuils introduits en France et en Europe occidentale : de la connaissance à la prévention », actes du 13e Forum des gestionnaires sur le thème Espèces exotiques envahissantes, une menace majeure pour la biodiversité, Muséum national d'histoire naturelle, 16 mars 2007, 31 p.
  6. Benoît Pisanu, Julie Marmet, Jean-Claude Beaucornu, et Jean-Louis Chapuis, « Diversité du cortège en Siphonaptères chez le tamia de Sibérie (Tamias sibiricus, Laxmann) introduit en forêt de Sénart (Île-de-France) », dans Parasite, vol. 15, no 1, 2008, p. 35-43.
  7. Xavier de Buyer, « En forêt domaniale de Sénart : une exposition de sculpture en plein air », dans Revue forestière française, vol. XXIII, no 6, 1971, p. 636–639.
  8. Marie-Claire Roux, En arrière toutes ! Des villes de banlieue dans la Grande Guerre, Athis-Mons, Maison de Banlieue et de l’Architecture, , 96 p. (ISBN 978-2-9538890-8-6), p. 7-9
  9. Dardignac C & Le Jeune Y () Évolution et ancienneté des forêts en Île-de-France, Méthodologie et premiers résultats GIP Écofor ; 2011-12-01.
  10. Bruno Maresca, « La fréquentation des forêts publiques en Île-de-France : Caractéristique des sorties et flux de visites des Franciliens », étude réalisée dans le cadre de l'évaluation du contrat de plan État-région 1994-1999 de l'Île-de-France, pour le département Évaluation des politiques publiques du CREDOC, juillet 2000.
  11. « Viols en série en forêt de Sénart : le suspect écroué vingt ans après les faits », leparisien.fr, 2015-12-30cet17:29:00+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  12. « Forêt de Sénart : la longue traque du violeur à la mobylette », leparisien.fr, 2016-01-27cet23:02:00+01:00 (lire en ligne, consulté le )
  13. Décret du 15 décembre 1995 portant classement comme forêt de protection de la forêt de Sénart, JORF no 293 du 17 décembre 1995, p. 18348, NOR AGRR9502493D, sur Légifrance.

Voir aussi

Bibliographie

  • Coubard, G. (1966), Boussy-Saint-Antoine, Essonne, son site, son vieux village, son histoire, la forêt de Sénart, La Commune, Boussy-Saint-Antoine.
  • Courcel, Robert de (1930), Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. L : La forêt de Sénart : Étude historique, Champion, Paris, 439 p.
  • Gatinot, J.-C. (1904), À travers Montgeron, 2e partie : Blignery, Chalandray, la forêt de Sénart, etc., R. Muller, Brunoy
  • Gauvry, Yoann (dir.), Martin Barros, André Bourachot, et Alain Senée, Sénart, forêt retranchée : Mémoires et traces de la Grande Guerre (organisée par l'Office national des forêts à la Faisanderie de Sénart du 9 au ), Office national des forêts, Paris, 2008, 53 p. (ISBN 978-2-84207-327-5).
  • Lahaye, M. (1976)Promenade entre l'Yerres et la forêt de Sénart : De Combs-la-Ville à Yerres, notes d'histoire locale, En équipe, Quincy-sous-Sénart, 184 p. (ISBN 2-900827-01-9).
  • Martin, A. (1897), Les étapes d'un touriste en France : Promenades et excursions dans les environs de Paris, région du Sud, vol. III : Dourdan et la Vallée de l'Orge, Arpajon, Montlhéry, Longjumeau, Corbeil, De Seine-Port à Villeneuve-Saint-George, La forêt de Sénart, A. Hennuyer, Paris, 12e excursion : « Seine-Port, Morsang-sur-Seine, Saintry », chap. « Champrosay, forêt de Sénart, Draveil, Vigneux », p. 587–591.
  • Vourc’h, G., Abrial, D., Bord, S., Jacquot, M., Masséglia, S., Poux, V. … & Chapuis, J. L. (2016). Mapping human risk of infection with Borrelia burgdorferi sensu lato, the agent of Lyme borreliosis, in a periurban forest in France. Ticks and tick-borne diseases (résumé).
  • Wittmer, P., Chancelier, M., Faÿ-Chedeville, F., et al. (1992) La forêt de Sénart : Histoire et histoires (catalogue de l'exposition au musée de Brunoy du au ), Musée de Brunoy, Brunoy, 134 p. (ISBN 2-86343-015-7).

Articles connexes

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