AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

ForĂȘt de Bondy

La forĂȘt de Bondy est un massif forestier situĂ© dans le dĂ©partement de la Seine-Saint-Denis Ă  15 kilomĂštres environ Ă  l'est de Paris.

ForĂȘt de Bondy
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Bondy
Localisation
CoordonnĂ©es 48° 55â€Č 00″ nord, 2° 33â€Č 37″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Île-de-France
DĂ©partement Seine-Saint-Denis
GĂ©ographie
Superficie 170 ha
Compléments
Statut ForĂȘt rĂ©gionale
Essences chĂȘne, chĂątaignier, charme
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Bondy
GĂ©olocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
ForĂȘt de Bondy
GĂ©olocalisation sur la carte : Seine-Saint-Denis
(Voir situation sur carte : Seine-Saint-Denis)
ForĂȘt de Bondy

Une partie de cet espace constitue la « forĂȘt rĂ©gionale de Bondy Â», qui s'Ă©tend sur 170 hectares.

Description du domaine régional

La forĂȘt rĂ©gionale de Bondy est situĂ©e sur un plateau d'une centaine de mĂštres de hauteur dominant le pays d'Aulnoye. Un rĂ©seau d'Ă©tangs, de mares et de fossĂ©s forme un milieu humide. Les cinq Ă©tangs centraux de la forĂȘt sont ceinturĂ©s de roseliĂšres et de vĂ©gĂ©tation arbustive.

Avec le parc de la Poudrerie de Sevran, la forĂȘt rĂ©gionale de Bondy est la plus frĂ©quentĂ©e des forĂȘts franciliennes. SituĂ©e sur les communes de Clichy-sous-Bois, Coubron et Montfermeil, elle offre de l'espace pour des activitĂ©s de loisirs, ainsi qu'un lieu de tranquillitĂ© et de rencontre avec la nature pour un public disposant de peu d'espaces verts de proximitĂ©. Le site accueille environ un million de visiteurs par an, la frĂ©quentation atteignant jusqu'Ă  2 000 visiteurs par heure et 11 200 par jour.

GĂ©ographie administrative

La forĂȘt rĂ©gionale de Bondy s'Ă©tend sur trois communes de la Seine-Saint-Denis :

Histoire

Bucherons Ă  l'Ɠuvre en 1913 en forĂȘt de Bondy.

La forĂȘt rĂ©gionale de Bondy est un vestige de l'ancienne forĂȘt de Bondy qui s'Ă©tendait sur une part importante du pays d'Aulnoye, et avait une trĂšs mauvaise rĂ©putation, liĂ©e notamment Ă  la prĂ©sence lĂ©gendaire de nombreux brigands. ChildĂ©ric II[1] (petit-fils de Dagobert), roi d'Austrasie, y aurait Ă©tĂ© assassinĂ© en 675.

SurexploitĂ©e et dĂ©gradĂ©e au Moyen-Âge pour fournir Paris en matiĂšre premiĂšre et en bois de chauffage, la forĂȘt est ensuite morcelĂ©e au XVIe siĂšcle par la mise en culture de plusieurs parcelles. Deux siĂšcles plus tard, de nombreux hectares sont engloutis par la RĂ©volution. Elle est dĂ©cimĂ©e au cours du XIXe siĂšcle pour ĂȘtre convertie en habitat pavillonnaire[2].

Elle Ă©tait Ă©galement l’hĂŽte d'un lieu de pĂšlerinage autrefois rĂ©putĂ©, la chapelle Notre-Dame-des-Anges Ă  Clichy-sous-Bois. On raconte en effet que trois marchands, attaquĂ©s par des brigands, furent sauvĂ©s par un ange au Moyen Âge. L’église et son pĂšlerinage du mois de septembre ont attirĂ© du milieu du XIXe siĂšcle Ă  la Seconde Guerre mondiale un nombre important de pĂšlerins et fait la rĂ©putation du petit village qu'Ă©tait alors Clichy.

Au début du XIXe siÚcle, ce massif forestier, qui s'étendait alors sur les communes actuelles de Bondy, Livry-Gargan, Aulnay-sous-Bois, Coubron, Sevran, Vaujours, Villepinte, Tremblay-en-France, Villemomble, Les Pavillons-sous-Bois, Clichy-sous-Bois et Le Raincy, a été exploité pour son bois et surtout pour son gypse dans de grandes carriÚres afin de le transformer en plùtre, matériau de construction traditionnel de la région parisienne.

Cette exploitation est facilitĂ©e par une nette amĂ©lioration des infrastructures de transport, avec la crĂ©ation du canal de l'Ourcq en 1813, puis l'ouverture des lignes de chemin de fer, avec les lignes de Paris Ă  Soissons et de Paris - Strasbourg, qui effleurent ses franges. En particulier, la mise en service de la gare du Raincy - Villemomble - Montfermeil (1856) puis celle de la ligne des Coquetiers, en 1875, qui traverse la forĂȘt, permettent Ă  la fois de faciliter l'exportation des matiĂšres premiĂšres de la forĂȘt, mais Ă©galement son ouverture Ă  l'urbanisation.

C'est ainsi que la Compagnie fonciĂšre de Raincy, qui avait acquis le domaine de la famille d'OrlĂ©ans, dĂ©clarĂ© propriĂ©tĂ© nationale en 1848, dĂ©cide de le lotir et met en vente en 1856/1859 1 465 lots[3], qui deviendront le cƓur de la commune du Raincy, crĂ©Ă©e en 1869.

En 1849, la voirie de Montfaucon[4] fut supprimĂ©e et remplacĂ©e par la voirie de la forĂȘt de Bondy en raison de sa proximitĂ© avec le canal de l'Ourcq.

Les lĂ©gendes qui entouraient la forĂȘt ont inspirĂ© Victor Hugo qui y situe la ferme des ThĂ©nardier Ă  Montfermeil dans Les MisĂ©rables. Sa beautĂ© inspira Ă©galement Madame de SĂ©vignĂ©, qui aimait s’y dĂ©tendre[2].

De l'ancienne forĂȘt, il ne reste aujourd'hui que 400 hectares au total, dont notamment la forĂȘt rĂ©gionale de Bondy (170 hectares), le bois des Couronnes, le bois de Livry-Gargan (dit rĂ©serve de Chelles), le bois de Bernouille, le parc de la Poudrerie de Sevran, le bois de la Tussion et le parc de la Fosse-Maussoin.

On retrouve Ă©galement la trace de l'ancienne forĂȘt de Bondy sous la forme de bosquets isolĂ©s de vieux chĂȘnes ou charmes dans des propriĂ©tĂ©s privĂ©es jusqu'au nord de Livry-Gargan et au Raincy.

Progressivement acquise par la rĂ©gion Île-de-France depuis 1968, la forĂȘt rĂ©gionale de Bondy est devenue un maillon important de la ceinture verte de Paris. En 1999, l'Agence des espaces verts de la rĂ©gion d'Île-de-France se voit confier la gestion du site Ă  la suite de l’Office national des forĂȘts (ONF).

En aoĂ»t 2022, les 202 hectares de la forĂȘt de Bondy obtiennent le statut de forĂȘt de protection[5] - [6].

Faune et flore

La forĂȘt rĂ©gionale de Bondy est composĂ©e de chĂȘnes, de chĂątaigniers, de charmes ainsi que de hĂȘtres, d'Ă©rables, d'aulnes, de saules et quelques conifĂšres comme des pins maritimes. Les Ă©tangs, mares et ruisseaux offrent de bons biotopes Ă  des espĂšces remarquables des milieux aquatiques.

La diversitĂ© spĂ©cifique de la forĂȘt de Bondy est assez surprenante et remarquable, compte tenu de son environnement proche extrĂȘmement urbanisĂ©, de sa surface modeste en comparaison d'autres massifs forestiers d'Île-de-France et enfin de l'intensitĂ© de sa frĂ©quentation, source potentielle de dĂ©rangement pour l'avifaune. Finalement, la forĂȘt de Bondy accueille environ un quart de l'avifaune nicheuse francilienne, ce qui confĂšre un intĂ©rĂȘt avifaunistique rĂ©gional Ă  ce site.

La forĂȘt rĂ©gionale de Bondy, compte d'autres espaces provenant de l'ancienne forĂȘt de Bondy, fait partie des sites Natura 2000 de Seine-Saint-Denis.

Dans la culture

En raison de son histoire, la forĂȘt a donnĂ© son nom Ă  une expression signifiant un lieu mal frĂ©quentĂ©, voire un coupe-gorge[7].

Dans le roman Justine ou les Malheurs de la vertu du marquis de Sade (1797), l'hĂ©roĂŻne Ă©ponyme est violĂ©e pour la premiĂšre fois dans la forĂȘt de Bondy.

Le chanteur français Georges Brassens Ă©voque la forĂȘt de Bondy dans sa chanson Le fidĂšle absolu[8].

Notes et références

  1. La Continuation de la Chronique de FrĂ©dĂ©gaire relate l'assassinat de ChildĂ©ric II en ce propos : « Ledit Bodilo se dressa contre lui, avec d'autres, en trĂšs grand nombre, prĂȘts Ă  prendre le roi au piĂšge : dans la forĂȘt de Livry, il le tua en mĂȘme temps que sa reine, nommĂ©e Bilichilde alors enceinte ».
  2. « La forĂȘt au service du climat : la gestion durable de la forĂȘt de Bondy », tourisme93.com (consultĂ© le )
  3. Plaquette sous la direction de Jean-BarthĂ©lĂ©mi Debost (service du patrimoine culturel - Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine-Saint-Denis), La Ligne des Coquetiers (1875 - 2006) : de Bondy Ă  Aulnay, un chemin de fer au service du dĂ©veloppement local, Éditions du Conseil gĂ©nĂ©ral, Bobigny 2007
  4. Quartiers Est au 19e siĂšcle : ODEURS...
  5. Sarah Spitz, « Nouvellement classĂ©e, la forĂȘt de Bondy est dĂ©sormais protĂ©gĂ©e du dĂ©frichage », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )
  6. « NDĂ©cret n° 2022-1105 du 1er aoĂ»t 2022 portant classement comme forĂȘt de protection de la forĂȘt de Bondy sur une partie des communes de Clichy-sous-Bois, Coubron et Montfermeil dans le dĂ©partement de la Seine-Saint-Denis », sur legifrance.gouv.fr, (consultĂ© le )
  7. Origine des expressions
  8. « Paroles de la chanson Le fidÚle absolu par Georges Brassens », sur paroles.net (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Lelardoux L (2006) Atlas des batraciens et reptiles de Seine-Saint-Denis. ANCA.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.