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Curnonsky

Maurice Edmond Sailland, dit Curnonsky, né le à Angers et mort le à Paris, est un romancier, gastronome, humoriste et critique culinaire français, élu Prince des gastronomes[1] - [2].

Curnonsky
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Maurice Edmond Sailland
Pseudonymes
Maurice Curnonsky, Cur-Nonsky, Curnonsky
Nationalité
Activités
signature de Curnonsky
Signature
Plaque sur le domicile de Curnonsky au no 14 de la place Henri-Bergson, Paris 8e.

Biographie

Né à Angers dans un hôtel particulier, 10, avenue de Contades, orphelin de mère, abandonné par son père, il est élevé par sa grand-mère[3] - [4]. À l'âge de 18 ans, il s'installe à Paris pour préparer l'École normale supérieure et devenir journaliste. Il commence à rédiger des articles pour des journaux tels que La Vie parisienne, Le Music-Hall illustré du matin et Comœdia.

En complément de ses chroniques, il devient en 1895 un des nègres littéraires de Willy, le premier mari de Colette, et publie des romans ainsi que des contes et gazettes. C'est alors qu'il rencontre Paul-Jean Toulet avec qui il écrit trois romans : Le Bréviaire des courtisanes, Le Métier d'amant et Demi-Veuve, paru en feuilleton mais dont Curnonsky signera seul l'édition en volume (Toulet ayant renié leur œuvre).

Curnonsky prête sa plume à la publicité (plaquettes pour Pyrex et Primagaz, Frigidaire, le roquefort, Michelin)[3]. Il écrit régulièrement dans Le Journal (à partir de 1911) et des Contes des 1000 et 1 matins dans Le Matin[5] - [6] - [7]. Après l'exposition universelle de 1900, il fait partie d'une délégation de presse qui part en Extrême-Orient : il y découvre « l'admirable » cuisine chinoise[8].

À partir de 1921, il publie avec Marcel Rouff La France gastronomique, une collection planifiée de 32 fascicules qui se limitera à 28 à la suite du décès de Marcel Rouff[9]. Énorme travail de recension sur la cuisine régionale et sur les meilleurs restaurants de France qui ne verra son aboutissement qu'en 1933 avec Le Trésor gastronomique de France. Répertoire complet des spécialités gourmandes des 32 provinces françaises, en collaboration avec Austin de Croze[10] - [11].

Caricature de Cur dans Paris-Soir du 7 décembre 1927.

Le 16 mai 1927, Ă  l'initiative de Pierre Chapelle de la revue La Bonne Table le Bon GĂ®te Curnonsky est Ă©lu Prince des gastronomes par 3 338 cuisiniers, restaurateurs et gastronomes devant Maurice des Ombiaux, qui sera Ă©lu Prince de la Treille[12]. 1929 est une annĂ©e employĂ©e Ă  la crĂ©ation de l'AcadĂ©mie des Gastronomes. En mai 1934, il participe Ă  la crĂ©ation du bimestriel La France Ă  table sur le thème du Tourisme et de la Table et dont il assure la direction littĂ©raire[13]. En 1938, il lance en Belgique le Club de la bonne auberge, qui deviendra le Club des gastronomes et finalement Club royal des gastronomes de Belgique par brevet du roi Albert II en 1997.

Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il quitte Paris et s'installe dans une auberge à Riec-sur-Bélon en Bretagne[14] - [15]. Il retrouve son appartement parisien à la fin de la guerre et reprend son activité de journaliste. Il lance avec Madeleine Decure en juillet 1947 le mensuel Cuisine de France, qui devient Cuisine et Vins de France en 1948[16] et qui donnera naissance en 1953 à un monumental ouvrage du même nom, 3000 recettes les plus réputées des régions de France, édité par Larousse, signé Curnonsky, réédité jusqu’en 1987[17].

La fin de sa vie est une reconnaissance et une consécration : En 1950, il est nommé Grand Maître d'Honneur de la Chaîne des Rôtisseurs nouvellement reconstituée[17]. Puis il est Président d'honneur de l'Association professionnelle des chroniqueurs et informateurs de la gastronomie et du vin (APCIG) fondée en 1954[18].

Le 22 juillet 1956, il meurt d'une chute de la fenêtre de son appartement au troisième étage du 14 place Henri-Bergson[19], une brochure contenant les discours de diverses personnalités est imprimée à cette occasion[20]. Ses traits nous sont fixés dans plusieurs tableaux de son ami le peintre Maurice Asselin, dont l'un est conservé au Musée du Luxembourg.

Germaine Larbaudière, discrète compagne de Curnonsky.

Germaine Larbaudière, un amour fidèle

Il est inhumé au cimetière de Beauchamp (Val-d'Oise)[21] dans une tombe qu'il partage avec Germaine Larbaudière (1890 -15 mars 1931), Mémaine, « le tendre soleil de sa verte vieillesse », Lar devenue la Lolo du Guinoiseau de Marcel Rouff, de 18 ans sa cadette[22]. Nièce de l'écrivain Gabriel de Lautrec, actrice de théâtre et de cinéma, elle abandonne le spectacle en 1928 pour ouvrir - avec l'aide de Curnonsky - le restaurant L'Hostellerie de Jean-Jacques à Ermenonville dans un pavillon mis à sa disposition par le vicomte de la Rochefoucault[23]. Le Club des Cent l'inaugure avec le tout Paris, ses mérites de cordon bleu sont ensuite reconnus[24] - [25]. Le Grand Perdreau, dont Curnonsky est membre depuis 1924 avec Marcel Rouff y organise son repas mensuel en juin 29[26].

Curnonsky l'a connue quand elle avait 17 ans, elle a partagé ses jours et lors de sa mort de tuberculose à 41 ans ils se promirent à son chevet, d'être enterrés à côte à côte[27]. Ce qui sera fait 25 ans plus tard conformément aux volontés testamentaires de Curnonsky[28].

Jeanne Sailland, généalogie fantasmatique

Jeanne Sailland d'Epinatz (3 juillet 1769 - 1 février 1793) née à Saint-Nicolas de Saumur, est une des martyrs d'Angers béatifiés par le pape Jean-Paul II le 19 février 1984[29] - [30] - [31]. Elle fut fusillée avec sa mère et ses deux sœurs au Champs des Martyrs d'Avrillé, au nom de quoi Curnonsky se revendique demi vendéen[32]. Et dans une logique imaginaire il voit comme conséquence que cent ans plus tard, il soit reconnu inapte au tir lors des exercices de son régiment, le 135e régiment d'infanterie au même Champs des Martyrs d'Avrillé[33].

Dans La vie drôle (1987), Jacques Nassif écrit que Curnonsky « s'attribuait la gloire d'appartenir à une vieille famille provinciale qui croyait en Dieu et qui servait leur Roi », « il avait truqué sa généalogie et se croyait descendre de l'héroïque Jeanne Sailland »[34]. Simon Arbellot participe à accréditer ce fantasme (1952)[35]. Jean Vitaux ajoute que la descendance de la martyre (morte sans enfant) était dispensée par rescrit papal de faire maigre, et fait de cette particularité l'origine de la vocation de gastronome qui s'est éveillée en Curnonsky[30] - [36].

Dans son portrait de Curnonsky paru dans Gringoire du 6 mai 1932, René Kerdyk (1885-1945) écrit qu'il « louait Dieu et la [par anticipation] bienheureuse Jeanne Sailland en buvant force vin d'Anjou, il attendait avec une impatience mal contenue sa canonisation promise par Rome... il se voyait bussolante (serviteur du pape) en vêtement de soie et portant hallebarde ». Il a gardé un ressentiment envers l'Eglise de l'échec de ses demandes[37].

Mélanie Rouart et les mères lyonnaises

C'est par hasard qu'il découvre en 1922 le talent de Mélanie Rouat à Riec-sur-Bélon[38]. Il l'incite à ouvrir un grand restaurant dont il fera la promotion avec ses amis et commensaux de sa table. Il se réfugie chez elle pendant la Seconde Guerre mondiale (palourdes de belons farcies, ragoût de congre, bœuf rôti au sarrasin)[39]. Il s'agit d'une de ces cuisinières talentueuses (les mères) aux spécialités riches de beurre et de crème dont il fréquente assidument les tables spécialement à Lyon, comme Eugénie Brazier dont il loue la Poularde demi-deuil. Il cite dans Paris-Soir (1929) une liste de cuisinières émérites bretonnes[40]. Quand il est à Paris, son idéal est de trouver des petits restaurants de quartier, des bistrots avec une cuisine délicieuse : par exemple celui de Mme Guénot, rue de la Banque et son épaule de mouton aux salsifis (« ce fut un délire »)[41].

La gastronomie selon Curnonsky et son temps

Curnonsky est homme de plume doublé d'un gastronome pratiquant : il mène une vie principalement nocturne, il ne déjeune pas, ses soirées se passent dans les restaurants ou chez des hôtes où il lie une multitude de contacts. La fin de ses nuits est consacrée à l'écriture, il ne se couche jamais avant 7 heures du matin[42]. Son petit appartement, que Germaine met en ordre comme elle peut, n'a pas de cuisine. « Je connais de pauvres bougres comme le Prince des gastronomes ne mangent jamais chez eux pour la raison majeure qu'ils n'ont ni salle à manger, ni cave, ni cuisine, ni cuisinier, ni cuisinière »[43] - [44].

Une connaissance doublée d'une sérieuse pratique

La gastronomie est une connaissance raisonnée mais surtout une pratique. Curnonsky et son époque multiplient les académies, clubs, associations, confréries, etc. autant de prétextes à de bons repas entre membres. La gastronomie n'est pas une science spéculative : « La Gastronomie est vraiment une Religion au véritable sens de ce mot qui veut dire un lien entre les hommes » écrit-il à plusieurs reprises[16] - [45]. Les médecins sont en première ligne mais pas pour leur science en nutrition : le docteur André Robine et Curnonsky pèsent chacun 126 kg quand ils appréhendent l'addition de homards vendus... au poids[41].

Une composante identitaire

La seule gastronomie aboutie est française, qu'ils soient suisse comme son ami Marcel Rouff, belges comme Maurice Maeterlinck ou Maurice des Ombiaux, tous le clament, de même pour les vins, les fromages... « L’âme et l'esprit d'un peuple s'exprime d'abord par son génie culinaire » (formule de Gaston Derys reprise par Curnonsky)[46]. Le discours est clairement essentialiste, Françoise Hache-Bissette et Denis Saillard rapprochent Curnonsky de Léon Daudet et Robert Courtine, mouvance conservatrice, la référence aux grands classiques issus d'Antonin Carème est récurrente[47]. Selon son expérience, la cuisine chinoise « est la seule qui se puisse comparer à la nôtre »[48] - [49]. Les cuisines ou manières de table étrangères (surtout américaine chez Curnonsky : écouter du Jazz en mangeant, horreur - les États-Unis, « un pays où le vin est interdit »…[47] - [50] - [51]), les falsifications (le faux camembert allemand[52]) sont perçues comme des dangers, de même l'innovation. D'ailleurs, même si le grand débat du homard à l'Armoricaine ou à l'Américaine est tranché pour l'Américaine... cette recette du chef Peters (Pierre Fraysse) n'a pas grand chose d'américain, mais probablement un lien avec la langouste à la provençale[53] - [54] ! Les étrangers ne sont pas la seule menace, la déviance du snobisme en est une autre : « vers le début de ce siècle, l'éminente et millénaire supériorité de la cuisine française fut menacée par deux fléaux : le snobisme de la cuisine anonyme et cosmopolite qui sévissait dans tous les palaces et caravansérails de l'univers, et le goût suranné de cette cuisine compliquée et tarabiscotée qui tendait à dissimuler les saveurs et les arômes et à présenter sous des noms bizarres et prétentieux des plats où la chimie se mêle à la prestidigitation »[36].

Simple, mais pas si simple...

un dernier bon mot du Prince (de gauche à droite : André Robine, Édouard de Pomiane, et le Prince) Figaro illustré nov. 1932.

La fameuse phrase : « Le plus grand principe de toute vraie cuisine, c'est que les choses aient le goût de ce qu'elles sont » écrite par le chef Georges Poumot (restaurant 33, rue Saint-Roch[55]), citée et approuvée par Curnonsky dans un article de Paris-Soir du 26 janvier 1930 concerne le sujet des intrasauces du Dr Gauducheau[56]. Son origine se comprend dans ce contexte. Les intrasauces sont une technique nouvelle de sauces injectées à l'aide d’une seringue dans la viande avant de la cuire. Elle permettait de faire du lapin à la saveur de lièvre, du gigot de mouton à la saveur de chevreuil[48]. Pour ce chef elles sont un « cache-misère », « des artifices »[56]. Curnonsky en l'approuvant ne défend pas une cuisine minimaliste[57].

Il s'honore d'être le champion de la cuisine simple, soit d'avoir un « dégoût pour les plats qui n'ont pas le goût de ce qu'ils sont »[49]. Il est favorable à des repas de deux plats, voire d'un plat et avec peu de vin : « un repas ne doit jamais être ostentatoire »[58]. De même, il milite pour une simplification des noms des plats sur les cartes des restaurants[59]. Reste que rien n'est simple, dans sa Défense et illustration de la Cuisine simple (1933) où il l'oppose à la fausse grande cuisine des Palaces « qui est la pire de toute » à laquelle il préfère un civet de lièvre ou un navarin d'agneau, avant de se reprendre sur la même page en expliquant que la Grande Cuisine d'apparat atteint l'excellence chez les grands chefs de talent : Escoffier (encore vivant à cette époque), Montagné, Carton ou Colombier. La cuisine des choses qui ont le goût de ce qu'elles sont, poursuit-il, est « la Cuisine bourgeoise, consciencieuse et mijotée qui se fait avec du temps, du beurre et du génie »[60]. Il termine son essai en disant qu'il préfère toutes les cuisines françaises (il en distingue quatre), y compris la régionale et l'impromptue[60].

Curnonsky et le menu du déjeuner annuel de l'Association des Gastronomes Régionalistes de décembre 1928 chez Drouant par Camille La Broue[61].

...Et non unitaire

Avec la liberté que donnent les trains et les automobiles, l'époque voit naître le tourisme et les guides, des carnets de bonnes adresses. Curnonsky, curieux, infatigable dénicheur de bons coins occupe avec Marcel Rouff et Austin de Croze « la place d'honneur pour les cuisines du terroir »[9] - [62].

Curnonsky est férocement régionaliste et angevin militant. Il consacre une grande partie de son temps à visiter les restaurants des provinces françaises (les unités gastronomiques ne recoupent pas les départements imposés par la République), cuisines multiples, typées, enracinées[47].

Gastronomadisme

Menu dédicacé à Jean Jules-Verne, petit-fils de Jules Verne, à l'Hôtel de Lyon le 23 février 1935

Curnonsky estime que « le gastronome doit voyager, comme touriste, lettré, artiste, honnête homme bien entendu, mais aussi à des fins spécialement gourmandes. Le gastronomade va par toute la France chercher tel plat là où on le prépare le mieux, et il l'accompagne de vin et alcool de la même région »[63]. Il quitte Paris « 3 ou 4 mois par an pour inspecter sa principauté. Je suis un fervent et déterminé Gastronomade »[42].

Le premier Gastronomade de son Gaietés et Curiosités Gastronomiques est certainement Charles Coypeau d'Assoucy, infatigable voyageur curieux qui aimait le mouton, gigot ou épaule :

« Gigot que tu me sembles beau ! / Gigot dont mon âme est ravie

Je te suivrai toute la vie, / et t'aimerai jusqu'au tombeau »[60]'[64].

Une personnalité attachante

Le pseudonyme

Le pseudonyme Curnonsky apparaît dans L'Écho de Paris le 20 mars 1895 sous la signature de Willy (« malgré un nom qui fleure le pianiste polonais, il est bien français... Humour sacré de la Patrie ») et pour la première fois dans Gil Blas le 12 juin 1895, Maurice Curnonsky signe un article : Propos en l'air, sur les réjouissances funéraires[65]. Selon ses propres déclarations rapportées par Georges Vogt (1937) à cette époque ses parents « considéraient le métier des lettres comme une déchéance », il adopta le pseudonyme de Cur non (pourquoi pas ? - Curnonsky était latiniste) auquel il ajouta sky « par manière de plaisanterie lorsque les officiers russes vinrent en France en 1894 »[66].

Après guerre, quand il traite de gastronomie, il signe Cur (« Quelle drôle d'idée de choisir un nom étranger pour glorifier la cuisine française ! »[67]).

Diverses supposées origines et dates se rencontrent au sujet de ce pseudonyme : d'après Jacques Nassif il aurait été utilisé en 1893 dans une lettre ouverte sur l'éviction de Zola de l'Académie Française[68]. D'après Robert J. Courtine ce serait Willy qui aurait soufflé : « Cur non sky, comme dirait Virgile » à l'oreille de Cur[67]. Selon Frédéric Martinez ce serait en 1891 qu'Alphonse Allais lui aurait suggéré : « Pourquoi pas sky ? ». Selon Fernand Woutaz, c'est en 1895 qu'Allais aurait incité Cur à prendre ce pseudonyme[69] - [17].

Le pseudonyme collectif Perdiccas signe ses publications avec Paul-Jean Toulet, Sailland-Curnonsky celles avec Willy[1].

La notoriété

Il a l'éloge facile, selon Marcel Rouff, « Curnonsky passe pour être — dans un souci de ne faire de peine à personne — trop indulgent »[70]. L'homme attire la sympathie : « il emprunte souvent un ton débonnaire et amusé, par ailleurs excellent compagnon de table »[47]. Il n'a pas le don d'éloquence « s'il aime causer à table, il a horreur de parler au dessert. Il préfère écouter et goûter la sainte paix des digestions calmes »[71]. Il aime les calembours (« bien dire et laisser sphère »[72]). La Femme de France (1927) décrit ainsi le Prince des Gastronomes tout juste élu : « M. Curnonsky est à la fois un gourmet délicat, un humoriste impénitent, et un littérateur impeccable »[73].

Curnonsky est un homme de plume. Toute sa vie il écrit « La littérature et la gastronomie sont inséparables, l'une est la fille de l'autre. La gastronomie est née le jour où de grands écrivains ont consacré leur talent aux choses de la table. L'œuvre des cuisiniers n'a de raison de durer... qu’autant que les gourmets en parlent et en écrivent »[71]. Son média favori est la presse, tout le monde connait ses rubriques hebdomadaires dans les Annales de la Gastronomie de Paris-Soir.

Un multi-académicien

Il fait partie des 20 premiers membres de l'Académie de l'humour née en 1923, il en deviendra Président en 1939[74] - [75] - [32]. Son nom apparaît dans plusieurs de ses dictionnaires[76].

En 1924, il est membre fondateur et restera secrétaire perpétuel de l'Académie des psychologues du goût[77].

En 1929, avec un groupe d'amis écrivains, il fonde l'Académie des Gastronomes, dont il assurera la présidence de l'origine à 1949.

L'Académie du vin de France, conçue au cours d'un repas de journalistes en 1931, est créée en 1933 par Raymond Baudoin (secrétaire général), Maurice Crozet (trésorier), le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, André Robine (Président du Club des Purs Cent) et Léon Douarche, président de l'OIV[78] - [79]. Curnonsky est élu membre représentant l'Anjou en 1949[80].

Citations et aphorismes

  • Selon Simon Arbellot ou François Ascher, Curnonsky serait Ă  l'origine en 1907 du nom Bibendum donnĂ© au bonhomme Michelin[81] - [82]. Affirmation peu vraisemblable puisque dès 1893, Nunc est bibendum prĂ©cède le slogan « le pneu (ou la semelle) qui boit l'obstacle ». En revanche, c'est bien Curnonsky qui rĂ©dige la rubrique Les lundis de Michelin, signĂ©e Michelin, du 25 novembre 1907 Ă  juillet 1914 dans Le Journal et Les Sports[83] - [84] - [85]. Elle succède Ă  Le Lundi de Michelin (journal l'Auto, du 15 avril 1901 au 16 septembre 1907) qui donnait des informations techniques et pratiques sur les pneus[86] - [87]. Elle n'a rapidement plus rien Ă  voir et devient amusante comme par exemple, Le compte rendu du procès entre la Semelle Michelin et l'Enveloppe Lisse avec pour tĂ©moins Tesson de Bouteille, Silex et Vieux Fer Ă  Cheval[88].
  • « Plus je vieillis, plus j'aime la jeunesse, les vins jeunes, les primeurs, le gibier frais... »[62].
  • « J'ai trop d'urĂ©e, j'ai trop durĂ© »[89].
  • Épitaphe anonyme: « Ci-gĂ®t Curnonsky. Mort de la tombe voisine, Veille sur tes pissenlits, Il te mangerait les racines. »[90].
  • « le jour se levait Ă  peine, il Ă©tait 11 heures du matin »[91].
  • « La dĂ©gustation, comme l'amour commence par les yeux, il n'y a point de dĂ©gustation sans la caresse du regard » aphorisme repris de Louis Forest[92].
  • « je ne vais pas au restaurant pour manger les rideaux » est une phrase attribuĂ© Ă  Curnonsky (on ne va au restaurant pour le dĂ©cor)[93].
  • « En cuisine comme dans tous les autres arts, la simplicitĂ© est le signe de la perfection »[36].
  • « Les cinq de Curnonsky », ses 5 vins blancs prĂ©fĂ©rĂ©s : le château-grillet, la coulĂ©e-de-serrant, le montrachet, le château-chalon et Yquem[94] - [95].
Le chiffre du Prince des gastronomes : la fourchette, le bon vin et la plume (La France Ă  Table mai 1934).

Titres et récompenses

Liste des dignités de Curnonsky donnée par Simon Arbellot (1965)[41]
  • Prince Ă©lu des Gastronomes
  • PrĂ©sident fondateur de l'AcadĂ©mie des gastronomes
  • SecrĂ©taire perpĂ©tuel des Psychologues du GoĂ»t
  • PrĂ©sident des amis de Cuisine et Vins de France
  • Membre d'honneur du Club des Purs-Cent
  • Membre fondateur du Club royal des gastronomes de Belgique
  • Membre fondateur de l'AcadĂ©mie de l'Humour
  • Membre fondateur du DĂ®ner du 15
  • Membre fondateur du DĂ®ner de Paris
  • PrĂ©sident du Grand Perdreau
  • PrĂ©sident du dĂ®ner de la Pipe
  • Doyen des Anciens de chez Maxim's depuis 1892
  • Grand officier de la confrĂ©rie des chevaliers du Tastevin
  • Membre du Club des Cent
  • Membre de l'Association des Gastronomes rĂ©gionalistes
  • Membre de l'AcadĂ©mie des Vins
  • Membre du DĂ®ner du 14
  • Membre du DĂ©jeuner du 28
  • Membre de la Jurade de Saint Emillion
  • Membre de la ConnĂ©tablie de Guyenne
  • Membre de la ConfrĂ©rie du Sacavin
  • Membre du club Prosper MontagnĂ©
  • Membre des Touristes gastronomes KlĂ©ber Colombes
  • Membre de la ConfrĂ©rie de Saint Etienne d'Alsace
  • Membre de la ConfrĂ©rie de la Verte Marennes
  • Membre de l'Ordre du Franc Pinot
  • Membre des Alambics Charentais
  • Membre de La Belle Table[41]
Titres honorifiques

Postérité

Chaque année, l'APCIG remet le prix Amunategui-Curnonsky à un journaliste.

LĂ©gende de la tarte Tatin

Une légende tenace prête à Curnonsky non seulement la diffusion (en 1926 dans La France Gastronomique - L'Orléanais) et la notoriété de la tarte des sœurs Tatin mais aussi d'avoir inventé la toute aussi légendaire histoire de la maladresse d'une des sœurs qui aurait retourné la tarte dans le four ou encore mis la pâte du mauvais côté [97] - [98]. D'une part la recette de la tarte retournée est fort ancienne et la recette des demoiselles Tatin est publiée par Austin de Croze et dans la presse dès 1923 et d'autre part comme l'écrit Pierre Leclercq (2018) aucune publication, aucune trace de la conférence de presse de Curnonsky ne fait allusion à la légende de la maladresse.

Publications

  • Willy [Ă©crit par Curnonsky]. Poissons d'avril, 1986[99]
  • Perdiccas, Paul-Jean Toulet et M. Curnonsky. Le BrĂ©viaire des courtisanes, roman, Paris, H. Simonis Empis, in-16, X-275 p., 1899.
  • Perdiccas, Paul-Jean Toulet et M. Curnonsky. Le MĂ©tier d'amant, roman, Paris, H. Simonis Empis, in-18, 295 p., 1900.
  • Willy [Ă©crit par Curnonsky]. Chaussettes pour dames. dĂ©fense et illustration du mollet fĂ©minin..., Paris, Garnier, 194 p., 1905, Illustration Henri Mirande (1877-1955).
  • Curnonsky. Demi-Veuve, roman, Paris, A. MĂ©ricant, 342 p., 1905, avec 28 planches de Florane[alpha 1].
  • Willy [Curnonsky, 4 pages de Boulestin sur Biarritz, 10 pages de retripatouillage du patron]. Une plage d'amour. Paris, Albin Michel, 287 p., 1906[99]
  • Willy [Curnonsky sur un plan de Bibesco]. Jeux de prince. Paris Albin Michel 1906? plusieurs rĂ©Ă©ditions non datĂ©es
  • Willy [Ă©crit par Curnonsky]. Susette veut me lâcher. Paris, Nilsson, 252 p., 1906[99]
  • Willy [d'abord Ă©crit par P.-J. Toulet, repris par Curnonsky]. La TournĂ©e du petit duc. Paris, Bibliothèque des auteurs modernes, 315 p., 1908.
  • Willy [Ă©crit par Curnonsky]. Un petit vieux bien propre. Paris Albin Michel, 122 p., 1909[99]
  • Willy [Ă©crit par Curnonsky, dernier chapitre de P.J. Toulet]. Maugis en mĂ©nage. Paris, A MĂ©ricant, 1910. Couverture en couleurs de Rapeño
  • Willy [Ă©crit avec P.-J. Toulet pour 3 chapitres et M. Curnonsky]. LĂ©lie, fumeuse d'opium, roman, Paris, A. Michel, in-16, 317 p., 1911.
  • Willy [Ă©crit avec divers Ă©crivains dont P.-J. Toulet et M. Curnonsky]. L'Implaquable Siska, roman, Paris. A. Michel, in-16, 335 p., 1912.
  • Willy [Ă©crit avec divers Ă©crivains dont P.-J. Toulet et M. Curnonsky]. Les Amis de Siska, roman, Paris : A. Michel, in-16, 319 p., 1914.
  • Collectif [Ă©crit avec une douzaine d'Ă©crivains]. Charles MĂĽller, par ses amis, Paris, Ernest Flammarion, 231 p., 1918.
  • Curnonsky. Jacques et CĂ©cile, ou le Bonheur par le sport, dessins de FĂ©lix Lorioux, prĂ©face de Georges Carpentier, Paris, A.P. Éditeur Paris, 96 p., 1920.
  • Curnonsky et Marcel Rouff. La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises, Paris, impr.- FrĂ©dĂ©ric Rouff, Ă©diteurs, 148, rue de Vaugirard, 1921-1928, 28 volumes.
    • 1921 (5 vol) L’Alsace, 127 p. - La Normandie, 128 p. - Le PĂ©rigord, 128 p.- La Bresse, Le Bugey. Le Pays de Gex, In-16, 127 p - L’Anjou, 128 p.
    • 1922 (5 vol) Le BĂ©arn, 128 p. - La Provence, 128 p. - Paris 1 du Ier au VIIe arrondissement. - Paris 2 du VIIIe au XXe arrondissement - La Touraine, 112 p.
    • 1923 (3 vol) La Bourgogne, 143 p. - La Bretagne, 128 p. - La Savoie, 128 p.
    • 1924 (5 vol) Environs de Paris.I. (Seine, Seine et Oise et Oise), - Environs de Paris.II (Seine-et-Marne et Aisne) - Le Poitou La VendĂ©e, 112 p. - L'Aunis. La Saintonge. L'Angoumois, 112 p. - Bordeaux. Le Bordelais et les Landes, 125 p.
    • 1925 (3 vol) Lyon et le Lyonnais (2 vol.) - Le Maine et le Perche, 112 p.
    • 1926 (3 vol) La Franche-ComtĂ©, 128 p. - Le Nivernais et le Bourbonnais, 128 p.- L'OrlĂ©anais, 128 p.
    • 1927 (1 vol) Le Vivarais, le Rouergue et le GĂ©vaudan, 112 p.
    • 1928 (2 vol) Le DauphinĂ©, 105 p - Le Roussillon, Le ComtĂ© de Foix, 97 p.
  • Les facĂ©ties de M. Radinois. Paris : Albin Michel, 319 p., 1924.
  • J. W. Bienstock et Curnonsky. T.S.V.P. Petites histoires de tous et de personne. Paris, G. Crès et Cie, in-16, 295 p., 1924 (rĂ©Ă©dition 1926, 1934).
  • J. W. Bienstock et Curnonsky. Le MusĂ©e des erreurs, ou le Français tel qu'on l'Ă©crit. Paris, Albin Michel, 1925. (rĂ©Ă©dition 1928).
Prix Saintour de l’Académie française en 1929.
  • J.-W. Bienstock et Curnonsky. Le bonheur du jour, Paris, G. Crès et Cie. 1925 (rĂ©Ă©dition 1926, 1938).
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Notes et références

Notes

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Références

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