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Copernicus (programme)

Copernicus (anciennement GMES acronyme de Global Monitoring for Environment and Security) est un programme de l'Union européenne qui collecte et restitue des données de qualité et actualisées de manière continue portant sur l'état de la Terre. Sa coordination et sa gestion sont assurées par la Commission européenne en partenariat avec l'Agence spatiale européenne, les membres de l'Union européenne et les agences de l'Union européenne telles que l'Agence européenne pour l'environnement ou l'Agence européenne pour la sécurité maritime. Les données collectées servent de manière opérationnelle à gérer la sécurité maritime, assurer le suivi des catastrophes (incendies, tremblements de terre…), anticiper les récoltes, améliorer la gestion de notre environnement… Ces données contribuent également au suivi et à la prise en charge des effets du changement climatique.

Logo de Copernicus.

Le programme, lancé en 1998, a permis de mieux coordonner la collecte des données dispersée jusque-là entre différents projets et entités, d'accroitre la couverture, d'améliorer la qualité et de diversifier les données de cette collecte en mettant en place des moyens conséquents et enfin de faciliter la restitution auprès des utilisateurs (institutionnels, entreprises, particuliers) à travers des services gratuits. De 1998 à 2020, 6,7 milliards d'euros ont financé la mise en place d'un réseau de satellites d'observation de la Terre (8 satellites Sentinel opérationnels en 2020) et de son segment terrestre ainsi que dans la collecte de données en surface ou par des moyens aéroportés. Le programme prend également en charge le développement et la gestion des services restituant les données selon 6 thèmes : le sol, les océans, le traitement des urgences, l'atmosphère, la sécurité et le changement climatique.

Le programme est entré dans une phase opérationnelle en 2014. Il est prévu d’assurer la pérennité et l’évolution des moyens spatiaux nécessaires à l’acquisition de ces données (satellites d'observation de la Terre…) : le lancement d'une quinzaine de satellites Sentinel est ainsi programmé au cours de la décennie 2020.

Objectifs

Le programme Copernicus vise à rationaliser la collecte et la mise à disposition des données relatives à l'environnement et à la sécurité, issues de sources multiples, afin de disposer d'informations et de services fiables chaque fois que cela est nécessaire. Il s'agit de créer une capacité européenne autonome de surveillance à différentes échelles (locale, régionale, globale) pour l’environnement et la sécurité, qui puisse appuyer politiques européennes (environnement, agriculture, etc.) et des engagements internationaux de l’Union. Concrètement Copernicus permet de rassembler l'ensemble des données obtenues à partir de satellites environnementaux et d'instruments de mesure sur site, afin de produire une vue globale et complète de l'état de notre planète[1]. Ces données doivent permettre aux utilisateurs de surveiller la Terre, son environnement et ses écosystèmes, de se préparer aux situations de crise, aux risques liés aux enjeux de sécurité et aux catastrophes naturelles d'origine naturelle ou humaine. Ce programme contribue à poser l'Union Européenne en tant qu'acteur majeur à l'échelle mondiale. C'est également instrument pour le développement économique et l'économie numérique[2].

Copernicus prend également en charge la contribution de l'Union européenne au système mondial d'observation de la Terre GEOSS qui fait l’objet des sommets d’observation de la Terre et des groupes de travail GEO et dont les têtes de file sont les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et l’Afrique du Sud.

Ces trois images du lagon de l'Ozero Nayval situé sur la côte occidentale du détroit de Béring en Russie démontrent les capacités des satellites Sentinel du programme Copernicus. La première photo à gauche a été prise avec une résolution spatiale de 10 mètres par un satellite Sentinel-2 le 29 octobre 2020. Elle montre le lagon entouré de terres, la rivière et les caractéristiques du lac. La trace au sol du satellite Sentinel-6 lors de son survol est précisée. La deuxième image a été prise le 29 novembre en mode interférométrique par le radar à synthèse d'ouverture d'un satellite Sentinel-1 avec une résolution spatiale de 10 mètres. On distingue les reliefs montagneux sur la gauche. Le lagon a gelé et de nombreuses craquelures sont visibles dans la glace. La houle sur la mer est visible. La troisième image contient des images de Sentinel-6 prises en mode pulsé avec une résolution spatiale basse. Le radar Poseidon-4 de Sentinel-6 permet de distinguer des détails plus fins. L'altimètre radar, dont la résolution est de 1,1 m dans le sens du déplacement du satellite et de 0,4 dans la direction orthogonale, permet de mettre évidence l'épaisseur de la glace dans le lagon, le lac et la rivière (codé en couleurs).

Besoins couverts par Copernicus

Copernicus a pour objectif de couvrir des besoins définis pour la période 2014-2020 par le cahier des charges établi par l'Union européenne synthétisé de la manière suivante[3] :

Surveillance des terres
  • Couverture paneuropĂ©enne d'images sans nuage en haute rĂ©solution (4 Ă  10 mètres)
  • Couverture complète de l'Europe en très haute rĂ©solution (infĂ©rieure Ă  4 mètres)
  • Couverture d'imagerie optique en haute rĂ©solution de l'ensemble de la planète
  • Couverture d'imagerie optique en moyenne rĂ©solution de l'ensemble de la planète
  • Couverture SAR en moyenne rĂ©solution (entre 30 et 300 mètres) de l'ensemble de la planète
  • Couverture SAR en basse rĂ©solution (infĂ©rieure Ă  300 mètres)
  • Couverture altimĂ©trique SAR en moyenne rĂ©solution de l'ensemble de la planète
Surveillance du milieu marin
  • Surveillance par radar Ă  synthèse d'ouverture (SAR) en moyenne rĂ©solution des glaces de mer
  • Recueil systĂ©matique de donnĂ©es sur la couleur des ocĂ©ans Ă  l'Ă©chelle mondiale/rĂ©gionale
  • Recueil systĂ©matique de donnĂ©es sur la tempĂ©rature Ă  la surface de la mer Ă  l'Ă©chelle mondiale et rĂ©gionale
  • Recueil systĂ©matique de donnĂ©es relatives Ă  l'altimĂ©trie/au niveau de la mer Ă  l'Ă©chelle mondiale et rĂ©gionale
Surveillance de l'atmosphère
  • DonnĂ©es pour la surveillance et la prĂ©vision des aĂ©rosols
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en dioxyde de soufre (SO2)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en formaldĂ©hyde (HCHO)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en ozone (O3)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en monoxyde de carbone (CO)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone (CO2)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en mĂ©thane (CH4)
  • DonnĂ©es servant Ă  surveiller et Ă  prĂ©voir la teneur de l'atmosphère en dioxyde d'azote (NO2)
Surveillance du climat
  • DonnĂ©es servant Ă  dĂ©terminer les variables climatiques essentielles (VCE)
Gestion des urgences
  • Ensembles de donnĂ©es Ă  spĂ©cifications flexibles (mode rapide rush, mode standard, haute ou très haute rĂ©solution, donnĂ©es optiques/SAR, archivĂ©es/nouvelles acquisitions)

Ces données et informations doivent permettre d'effectuer le suivi d'un certain nombre de processus environnementaux :

Fonctionnement du programme

Copernicus s'appuie sur quatre « piliers » :

  1. Une composante spatiale constituée de satellites d'observation du sol, des océans et de l'atmosphère, qui à l'aide de différents types d'instrument (caméra, radar à synthèse d'ouverture, spectromètre, altimètre, radiomètre) recueille des données sur l'ensemble de la planète.
  2. Une composante in-situ constituée d'instruments de mesure au sol ou aériens mesurant des paramètres relatifs à l'état des océans, du sol et de l'atmosphère.
  3. Une composante portant sur la normalisation et l'harmonisation des données.
  4. Des services à l'utilisateur restituant les données collectées dans des formats bruts ou élaborés pour répondre précisément aux besoins.

Acteurs

Claire-Anne Reix, directrice du programme Copernicus au niveau du groupe Thales, présente le programme au cours d'une conférence du groupe 3AF Côte d'Azur. De gauche à droite Yvan Baillion (TAS), Jean-Jacques Dechezelles, président 3AF Côte d'Azur, Guy Duchossois (ex ESA) et Claire-Anne Reix[5]

Union européenne

L'Union européenne assure le financement du programme via la Commission européenne ainsi que sa gestion et la coordination des différents acteurs.

Agence spatiale européenne

L'Agence spatiale européenne est responsable de la conception, du lancement et de la gestion opérationnelle des satellites Sentinel développés spécifiquement pour collecter les données du programme Copernicus. L'agence a également en charge la coordination d'ensemble du segment spatial (celui-ci comprend également des satellites d'EUMETSAT, des satellites de l'agence pour lesquels Copernicus est un objectif secondaire et des satellites d'autres agences spatiales). Enfin l'Agence spatiale européenne assure l'interface entre le segment spatial et les services fournis par le programme Copernicus.

EUMETSAT

Eumetsat, qui est l'agence spatiale européenne en charge des satellites météorologiques, est responsable de la contribution de ses données, produits et services à GMES – conformément à la politique de données d’Eumetsat – et de la définition des besoins de la mission et de la réalisation des missions Sentinel de GMES qu'elle sera chargée d'exploiter.

Eumetsat et l’ESA prévoient des conventions d’exécution spécifiques concernant leur coopération sur le segment spatial de Sentinel-3 et sur l’intégration des instruments de Sentinel-4 sur les satellites Meteosat Troisième Génération (MTG) et de ceux de Sentinel-5 sur les satellites polaires du système Post-EPS d’Eumetsat.

Agence européenne pour l’environnement

L’Agence européenne pour l’environnement est chargée de centraliser et mettre à disposition de manière coordonnée les données fournies in situ : au sol, dans les océans (bouées avec instruments, instruments embarqués à bord de navire) et dans l'air à l'aide d'instruments aéroportés. Ces données viennent compléter les données collectées à distance par des engins spatiaux.

Agences européennes utilisatrices

Les agences européennes utilisatrices sont :

Utilisateurs du programme Copernicus

Les utilisateurs disposent d'un accès aux données du programme Copernicus qui est par principe ouvert, gratuit et global. Ces utilisateurs sont[6] :

  • Les utilisateurs clĂ©s de Copernicus c'est-Ă -dire les institutions et organes de l'Union, les autoritĂ©s europĂ©ennes, nationales, rĂ©gionales ou locales chargĂ©es de la dĂ©finition, de la mise en Ĺ“uvre, de l'application ou du suivi d'un service public ou d'une politique publique. Les informations fournies par le programme Copernicus leur permet de prĂ©parer les lĂ©gislations nationales, europĂ©ennes et internationales relatives Ă  l'environnement (y compris celles sur le changement climatique et le droit international de la mer) et de vĂ©rifier la bonne application de ces lĂ©gislations.
  • Les utilisateurs du secteur de la recherche : les universitĂ©s ou tout autre Ă©tablissement de recherche et d'enseignement.
  • Les utilisateurs commerciaux et privĂ©s.
  • Les organisations caritatives, les organisations non gouvernementales et les organisations internationales.

Mise à disposition des données et des informations Copernicus

Il existe dix modalités d'accès aux données et aux informations Copernicus : quatre d'entre elles permettent d'accéder directement aux données satellites (images en temps réel ou archivées) et six fournissent des données et produits élaborés par les services Copernicus (produits à valeur ajoutée, indicateurs, modèles, quasi temps réel/archives/prévisions)[2].

Accès aux données des satellites

Les données des satellites sont consultables via quatre points d'accès[2] :

  • Deux sont gĂ©rĂ©s par l'Agence spatiale europĂ©enne : Copernicus Open Access Hub et Copernicus SpaceComponent Data Access (CSCDA)
  • Deux sont gĂ©rĂ©s par EUMETSAT : EUMETCast et Copernicus Online Data Access (CODA)

Les services Copernicus

Les services Copernicus transforment les données brutes satellitaires et in situ en informations à valeur ajoutée en les croisant, en les intégrant à d'autres sources et en validant les résultats. Des historiques qui peuvent remonter pour certaines données à des décennies sont exploités pour certains des services. Les données sont calibrées de manière à être comparables. Elles sont rendues consultables. Les tendances sont mises en évidence.

Ces données à valeur ajoutée sont traitées et mises à disposition à travers six services :

  • La surveillance des terres
  • La surveillance du milieu marin
  • La surveillance de l'atmosphère
  • Le changement climatique
  • La gestion des urgences
  • Les services liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ©

Surveillance des terres

Ce service restitue les caractéristiques des surfaces continentales. Trois types de produit sont fournis aux utilisateurs[7] :

  • Les valeurs et Ă©volutions d'une sĂ©rie de donnĂ©es bio-gĂ©ophysiques avec une rĂ©solution spatiale moyenne et basse. Ces produits portent sur la vĂ©gĂ©tation (11 indicateurs), l'Ă©nergie, l'eau, la cryosphère, les points chauds et des donnĂ©es collectĂ©es Ă  la surface.
  • Des informations sur l'occupation des sols produits pan-europĂ©ens. Les produits fournis les cartes CORINE mise Ă  jour tous les quatre ans mettent en Ă©vidence qui distinguent 44 types de terrain avec une rĂ©solution spatiales de 25 hectares ou 100 mètres, les cartes d'occupation des sols Ă  haute rĂ©solution spatiale HRL, les cartes thĂ©matiques de surveillance des paramètres biophysiques, des cartes des mouvements.
  • Des donnĂ©es locales sur des territoires spĂ©cifiques prĂ©sentant des problèmes/enjeux environnementaux importants.

Surveillance du milieu marin

Ce service restitue des données sur la surveillance des océans. Il met à disposition les valeurs actuelles et passées d'un certain nombre d'indicateurs reflétant l'état des océans - couverture de la banquise, vent de surface, niveau des mers, température, salinité, courants, couleur de l'océan, vagues, etc. - avec une résolution spatiale et temporelle variable fournies par les satellites et les données in situ. Ces indicateurs servent à batir des produits (plus d'une centaine) plus élaborés qui s'appuient sur des modèles numériques[8]. Un rapport trimestriel sur l'état des océans établi par une trentaine d'institutions et une centaine de chercheurs est produit chaque trimestre. Il fournit le statut actuel, les variations observées et les changements intervenus au cours du dernier quart de siècle[9]. Les données de ce service sont distribuées par la société privée à but non lucratif Mercator Océan créée par un consortium d'organismes français (CNRS, IFREMER, IRD, Météo-France,et SHOM) et dont le capital a été ouvert en 2017 à d'autres institutions européennes (CMCC, NERSC, MET Office, Puertos Del EStado)[10].

Surveillance de l'atmosphère

Surveillance de l'atmosphère[11].

Gestion des urgences

Gestion des urgences[12].

Services liés à la sécurité

Services liés à la sécurité.

Changement climatique

Adaptation au changement climatique[13].

Collecte des données

Les satellites d'observation de la Terre

Le segment spatial (satellites d'observation de la Terre, réseau de stations terriennes, stations de contrôles, systèmes de centralisation des données) jouent un rôle central dans le programme.

Les satellites d'observation de la Terre opérés par l'Agence spatiale européenne et EUMETSAT passés, opérationnels ou prévus (il manque la deuxième série de satellites Sentinel). Tous fournissent des données au programme Copernicus.

Satellites Sentinel de l'Agence spatiale européenne

L'Agence spatiale européenne (ESA) a conçu et fait construire une série de satellites appelés Sentinel pour répondre aux besoins du programme GMES (Copernicus) en matière de données d'observation de la Terre. Ces satellites ont des capacités d'imagerie radar et super-spectrale pour l'observation de la Terre, des océans et de l'atmosphère.

Vue d'artiste d'un satellite Sentinel-5P.
Vue d'artiste d'un satellite Sentinel-6.

La première génération des satellites Sentinel comprend six familles de satellites/instruments :

  • Sentinel-1 fournit des images radar tout-temps, jour et nuit, Ă  des fins d'observation du sol et des ocĂ©ans. Sentinel-1A est lancĂ© le et Sentinel-1B le [14]. Sentinel-1B est lancĂ© le 25 avril 2016.
  • Sentinel-2 fournit des images optique haute rĂ©solution pour l'observation des sols (utilisation des sols, vĂ©gĂ©tation, zones cĂ´tières, fleuves, etc.). Les donnĂ©es de Sentinel-2 sont Ă©galement utilisĂ©es pour la mise en place de services de traitement de l'urgence. Le premier satellite Sentinel-2A a Ă©tĂ© lancĂ© dans la nuit du 22 au grâce Ă  une fusĂ©e Vega depuis le site de Kourou en Guyane française. Le satellite Sentinel-2B est lancĂ© le sur un lanceur russe Rockot[14].
  • Sentinel-3 : surveillance mondiale des ocĂ©ans et des sols. Deux satellites Sentinel-3 sont lancĂ©s respectivement le 16 fĂ©vrier 2016 et le 25 avril 2018[14].
  • Sentinel-4 est un instrument embarquĂ© en tant que charge utile secondaire sur un satellite mĂ©tĂ©orologique EUMETSAT MĂ©tĂ©osat de Troisième GĂ©nĂ©ration (MTG) , Sentinel-4 fournit des donnĂ©es sur la composition de l'atmosphère. Il sera lancĂ© en 2023[15].
  • Sentinel-5 fournit des donnĂ©es sur la composition de l'atmosphère. Un prĂ©curseur, Sentinel 5P a Ă©tĂ© lancĂ© en 2017 pour assurer la continuitĂ© de la collecte de ces donnĂ©es après l'arrĂŞt du satellite ENVISAT en 2012 en attendant de disposer de l'instrument prĂ©vu[14]. La version dĂ©finitive, Sentinel-5, est un instrument qui sera lancĂ© en 2021 sur un satellite Système polaire d’EUMETSAT – Deuxième gĂ©nĂ©ration (EPS-SG).
  • Sentinel-6 emporte un radar altimètre pour l'Ă©tude du niveau des ocĂ©ans et du climat[16]. Sentinel-6A a Ă©tĂ© lancĂ© en novembre 2020. Sentinel-6B doit ĂŞtre lancĂ© en 2025.

Données fournies par des missions contributrices

Une trentaine de missions spatiales dites contributrices alimentent le programme Copernicus tout en remplissant d'autres objectifs contrairement aux satellites Sentinel.

Ces missions contributrices sont :

  • Pour l'imagerie optique Ă  basse rĂ©solution les missions SPOT (instrument VGT) et PROBA-V.
  • Pour l'imagerie optique Ă  haute rĂ©solution les missions DMC (la constellation DMC comprend cinq satellites fournissant des images utiles aux Ă©quipes de secours intervenant au titre de la charte internationale « Espace et catastrophes majeures), PlĂ©aides, Deimos-2, RapidEye et SPOT (instrument HRS).
  • Pour l'image radar les constellations ou satellites COSMO-Skymed (donnĂ©es permettant l'analyse des sĂ©ismes, la surveillance de catastrophes environnementales et l'agriculture.), TerraSAR-X (fournit des donnĂ©es utilisables dans le domaine de l'hydrologie, mĂ©tĂ©orologie, utilisation des sols, gestion des forĂŞts et protection de l'environnement, Tandem-X, Radarsat.
  • La mission d'altimĂ©trie Jason-2 effectue des mesures prĂ©cises de la topographie de surface des ocĂ©ans, des vents et de la hauteur des vagues).

Les missions du programme Earth Explorer sont de petites missions scientifiques de l'Agence spatiale européenne chargées d'étudier des aspects particuliers de l'environnement terrestre. Ces missions portent en particulier sur l'atmosphère, la biosphère, l'hydrosphère, la cryosphère et aussi sur le sous-sol, dans le but d'en apprendre davantage sur les interactions entre ces composants et sur l'impact des activités humaines sur les processus naturels. Six missions sont opérationnelles en 2021 :

  • GOCE (Gravity Field and Steady-State Ocean Explorer), lancĂ©e le
  • SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity), lancĂ© le
  • CryoSat-2 (mesure de l'Ă©paisseur de la banquise), lancĂ© en
  • SWARM (mesures de l'intensitĂ© et de la direction du champ magnĂ©tique terrestre), lancĂ© le
  • ADM-Aeolus (Atmospheric Dynamics Mission), lancĂ© le
  • EarthCARE (Earth Clouds, Aerosols and Radiation Explorer), lancement prĂ©vu en juin 2022

Les données fournies par des satellites non-européens (par exemple LANDSAT, GOSAT, RADARSAT) peuvent également être utilisées par GMES.

Jusqu'à leur fin de vie opérationnelle intervenue en 2012/2013 deux gros satellites d'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne ont collecté une grande partie des données utilisées par le programme Copernicus :

  • ERS : le satellite europĂ©en de tĂ©lĂ©dĂ©tection/European Remote Sensing Satellite ERS-1 (1991-2000) Ă©tait le premier satellite d'observation de la Terre lancĂ© par l'ESA. LancĂ© en 1995, ERS-2 fournit des donnĂ©es relatives Ă  la tempĂ©rature de surface des ocĂ©ans, aux vents marins et Ă  la couche d'ozone.
  • Envisat : lancĂ© en 2002, Envisat Ă©tait le plus gros satellite d'observation de la Terre jamais construit. Il transportait des instruments radars et optiques complexes parmi lesquels le radar ASAR (Advanced Synthetic Aperture Radar) et le spectromètre MERIS (Medium Resolution Imaging Spectrometer). Envisat a fourni de manière continue des donnĂ©es issues de l'observation du sol, de l'atmosphère, des ocĂ©ans et de la calotte glaciaire. Les États membres de l'ESA votèrent Ă  l'unanimitĂ© la reconduction de la mission Envisat jusqu'en 2013.

Satellites d'EUMETSAT

Les satellites météorologiques MetOp et Meteosat seconde generation de EUMETSAT fournissent des données sur l'atmosphère terrestre.

Données in situ

Le programme Copernicus repose également un grand nombre d'équipements de mesure sur site mis à la disposition du programme par les États Membres de l’Union européenne. Ces instruments comprennent des capteurs placés sur les berges des rivières, portés dans les airs par des ballons météorologiques, installés sur des bateaux ou sur flotteurs dispersés dans les océans du globe. Les données in situ sont utilisées pour calibrer, vérifier et compléter les informations fournies par les satellites[17].

Les données restituées sont collectées par les institutions nationales (environ 400) qui gèrent les instruments de mesure. L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) est un organisme créé pour rassemble ces données auprès l'ensemble des pays européens (32 pays en sont membres) dans le but de fournir des données environnementales à l'échelle de l'Europe aux utilisateurs dont fait partie le programme Copernicus. Ces échanges s'appuient sur un réseau spécialisé baptisé Eionet géré par l'AEE[18].

Deuxième génération de satellites Sentinel

Une deuxième génération de satellites du programme Copernicus est en cours de développement depuis le début des années 2000 pour répondre à la fois à des besoins non satisfaits par les satellites déjà déployés ou en cours de déploiement et pour accroitre les capacités du segment spatial du programme. Ce sont[19] :

  • Sentinel-10/CHIME (Copernicus Hyperspectral Imaging Mission for the Environment) est un satellite utilisant la nouvelle technique d'imagerie hyperspectrale (observation sur plusieurs centaines de longueurs d'onde contiguĂ«s en lumière visible et infrarouge proche et court) pour fournir des donnĂ©es utiles pour l'agriculture, la sĂ©curitĂ© alimentaire, l'Ă©tat des sols, la biodiversitĂ©, les catastrophes naturelles, les eaux cĂ´tières et les eaux intĂ©rieures et les forĂŞts[20].
  • Sentinel-11/CIMR (Copernicus Imaging Microwave Radiometer) doit disposer d'un radiomètre micro-ondes Ă  fauchĂ©e large qui collectera la tempĂ©rature de la surface des ocĂ©ans, la concentration en glace de mer des ocĂ©ans et la salinitĂ© des eaux de surface ainsi que de nombreux autres paramètres portant sur les glaces des mers. La mission rĂ©pond Ă  de nombreux besoins hautement prioritaires des communautĂ©s d'utilisateurs de l'ocĂ©an Arctique[21].
  • Sentinel-7/CO2M (Copernicus CO2 Monitoring Mission) dispose d'une nouveau spectromètre fonctionnant dans le proche infrarouge et l'infrarouge court pour mesurer la quantitĂ© de dioxyde de carbone produit par l'activitĂ© humaine. Ces donnĂ©es doivent permettre de disposer de chiffres plus prĂ©cis sur les Ă©missions de ce gaz produit par la combustion des sources d'Ă©nergie fossile Ă  l'Ă©chelle nationale et rĂ©gionale. Ces donnĂ©es en provenance d'une source d'information indĂ©pendante permettront de mesurer l'efficacitĂ© de la politique de dĂ©carbonisation de l'Europe[22].
  • Sentinel-9/CRISTAL (Copernicus polaR Ice and Snow Topography ALtimeter) dispose d'un altimètre radar bi-frĂ©quences et d'un radiomètre micro-ondes qui doit mesurer et surveiller l'Ă©paisseur de la glace de mer et l'Ă©paisseur de la neige qui la recouvre. Le satellite doit Ă©galement mesurer et surveiller les changements d'Ă©paisseur des calottes glaciaires et des glaciers de l'ensemble de la planète. Les mesures de l'Ă©paisseur de la glace seront utilisĂ©es pour les opĂ©rations maritimes dans les mers polaires et pour planifier Ă  plus long terme les activitĂ©s dans les rĂ©gions polaires. Dans la mesure oĂą les changements saisonniers affectant la glace des mers sont particulièrement sensibles aux changements climatiques, cette mission doit permettre d'amĂ©liorer notre comprĂ©hension des processus de changement climatique[23].
  • Sentinel-8/LSTM (Land Surface Temperature) dispose d'un capteur infrarouge thermique Ă  haute rĂ©solution spatio-temporelle qui doit mesurer la tempĂ©rature de la surface des terres. La mission rĂ©pond Ă  des besoins prioritaires de la communautĂ© des utilisateurs de l'agriculture et a pour objectif d'amĂ©liorer la production agricole de manière soutenable dans un contexte d'une diminution des ressources en eau et de variabilitĂ© du climat. La mesure de la tempĂ©rature de la surface et le calcul dĂ©rivĂ© de l'Ă©vapotranspiration sont des variables clĂ©s permettant de comprendre et de rĂ©pondre Ă  la variabilitĂ© du climat, de gĂ©rer les ressources en eau pour les besoins de l'agriculture, de prĂ©dire les sĂ©cheresses, de gĂ©rer la dĂ©gradation des sols, les catastrophes naturelles tels que les incendies, les Ă©ruptions volcaniques, de gĂ©rer les eaux cĂ´tières et les eaux intĂ©rieures ainsi que les problèmes liĂ©s au rĂ©chauffement dans les villes[24].
  • Sentinel-12/ROSE-L (Radar Observing System for Europe at L-band) emporte un radar Ă  synthèse d'ouverture fonctionnant en bande L. Cette longueur d'onde permet de traverser des matĂ©riaux tels que la vĂ©gĂ©tation, la neige sèche et la glace. Cette mission doit fournir des donnĂ©es qui ne peuvent pas ĂŞtre produites par le radar fonctionnant en bande C des satellites Sentinel-1. Les mesures effectuĂ©es seront utilisĂ©es pour la gestion de la forĂŞt, la surveillance de l'humiditĂ© des sols et la dĂ©termination de la nature des cultures contribuant Ă  la prĂ©vention des famines. Cette mission contribuera Ă©galement Ă  la surveillance de l'Ă©paisseur des glaces polaires et de la banquise, Ă  la mesure de l'Ă©tendue des glaces des mers dans les rĂ©gions polaires et Ă  celle de la neige saisonnière[25].

Historique

De la phase de recherche et développement à la fourniture de services opérationnels

Au cours des dernières décennies, les institutions nationales et européennes ont consenti des efforts financiers importants dans le domaine de l'observation de la Terre. Ces efforts ont permis d'obtenir des résultats considérables mais les produits et les services développés dans ce domaine héritent des limitations propres aux financements de type R&D (recherche et développement), par exemple manque de garanties quant à leur pérennité. Le programme Copernicus a précisément été conçu pour permettre cette transition entre activités de R&D et mise en œuvre de services opérationnels pérennes. Cette transition doit se faire en trois phases principales :

  • 2008 - 2010 : Services GMES/Copernicus prĂ©-opĂ©rationnels ;
  • 2011 - 2013 : Mise en Ĺ“uvre initiale ;
  • Ă€ partir de 2014 : Mise en service opĂ©rationnel.

Chronologie

  • : les institutions participant au dĂ©veloppement des activitĂ©s spatiales europĂ©ennes donnent naissance par la dĂ©claration connue sous le nom de « Baveno Manifesto au GMES (« Global Monitoring for Environmental Security », en français surveillance mondiale de la sĂ©curitĂ© environnementale), renommĂ© en 1999 « Global Monitoring for Environment and Security » (surveillance mondiale de l'environnement et de la sĂ©curitĂ©) illustrant ainsi que la surveillance de l'environnement a Ă©galement des implications en matière de sĂ©curitĂ©.
  • 15- : Ă  l'occasion du sommet de Göteborg, les chefs d'État et de gouvernement demandent que la CommunautĂ© contribue Ă  l'Ă©tablissement d'une capacitĂ© europĂ©enne de surveillance globale pour l'environnement et la sĂ©curitĂ© Ă  horizon 2008.
  • : la nature et le pĂ©rimètre de la composante « sĂ©curitĂ© » du GMES sont dĂ©finis comme couvrant la prĂ©vention et le traitement des crises liĂ©es aux risques naturels et technologiques, Ă  l'aide humanitaire et Ă  la coopĂ©ration internationale, Ă  la surveillance du respect des traitĂ©s internationaux pour la prĂ©vention des conflits, l'aide humanitaire et le secours, les opĂ©rations de maintien de la paix et la surveillance des frontières de l'Union europĂ©enne.
  • : la Commission europĂ©enne dĂ©finit un plan d'action pour que le programme GMES entre dans une première phase opĂ©rationnelle en 2008. Un accord cadre entre la Commission europĂ©enne et l'Agence spatiale europĂ©enne (ESA) est rĂ©digĂ© pour le dĂ©veloppement de la composante spatiale du GMES.
  • : la Commission europĂ©enne dĂ©finit les prioritĂ©s pour l'entrĂ©e en service des services GMES en 2008. Le choix des services prioritaires portent sur la surveillance du sol, la surveillance des ocĂ©ans et le traitement de l'urgence. Des services ultĂ©rieurs appelĂ©s « services pilotes » traiteront de la surveillance de l'atmosphère, de la sĂ©curitĂ© et du changement climatique.
  • : la Commission europĂ©enne crĂ©e le Bureau GMES, avec comme mission principale d'assurer la disponibilitĂ© Ă  l'horizon 2008 des services jugĂ©s prioritaires. Le Bureau a Ă©galement pour objectif de traiter les questions de gestion du GMES et du financement du système Ă  long terme.
  • : GMES est dĂ©fini comme une initiative phare de la politique spatiale de l'Union.
  • : lancement officiel des trois services FTS et des deux services pilotes dans leur version prĂ©-opĂ©rationnelle, Ă  l'occasion du Forum GMES de Lille.
  • : La base des futures discussions relatives au financement, Ă  l'infrastructure opĂ©rationnelle et Ă  la gestion effective du GMES est dĂ©finie.
  • : la proposition de la Commission concernant un règlement sur « le programme europĂ©en d'observation de la terre (GMES) et sa mise en Ĺ“uvre initiale (2011-2013) » propose une base lĂ©gale pour le programme GMES et le financement par la Commission europĂ©enne de sa mise en Ĺ“uvre initiale.
  • Durant l'Ă©tĂ© 2009, l’Agence spatiale europĂ©enne et Eumetsat signent un accord-cadre sur le programme GMES, approuvĂ© Ă  l’unanimitĂ© par le Conseil de l'ESA le et celui d’Eumetsat lors de sa session des et [26]. Cet accord, signĂ© conjointement par le Dr Lars Prahm et Jean-Jacques Dordain, directeurs-gĂ©nĂ©raux respectifs d’Eumetsat et de l’ESA, ouvre la voie Ă  de futurs arrangements dĂ©taillĂ©s entre les deux organisations au titre de leur coopĂ©ration sur les Sentinel GMES (Sentinel-3, -4 et -5). Cet accord-cadre dĂ©finit les rĂ´les et responsabilitĂ©s des deux organismes dans le cadre de leur coopĂ©ration sur la composante spatiale de GMES (GSC).
  • : le règlement sur « le programme europĂ©en d'observation de la terre (GMES) et sa mise en Ĺ“uvre initiale (2011-2013) » entre en vigueur.
  • : la Commission europĂ©enne prĂ©sente sa proposition pour le prochain cadre financier pluriannuel (MFF). Dans ce document la Commission propose de pourvoir au financement du programme GMES en dehors du MFF au-delĂ  de 2014.
  • : dans sa communication sur l'exĂ©cution du programme GMES Ă  partir de 2014, la Commission europĂ©enne prĂ©sente ses propositions pour le futur financement, la gestion et l'exploitation du programme pour la pĂ©riode 2014 - 2020. En particulier, la Commission propose la crĂ©ation d'un fonds GMES fonctionnant sur un modèle similaire Ă  celui retenu pour le Fonds europĂ©en de dĂ©veloppement, auquel les États membres contribueraient en fonction de leur produit national brut. La France s'y associe notamment via le « plan d’applications satellitaires » du ministère du dĂ©veloppement durable, dĂ©cidĂ© en 2011[27].
    • Les 4 et , la prĂ©sidence danoise de l'Union europĂ©enne organise un colloque sur le GMES[28], le second programme phare de l'Union après Galileo, rassemblant 180 participants autour des diffĂ©rents services devant ĂŞtre rendus par le système[29]. Un constat positif est observĂ© sur :
    • le dĂ©marrage opĂ©rationnel, le , du premier service Emergency (GIO EMS) activĂ© pour les inondations, tremblements de terre, glissements de terrain, feux, tempĂŞtes, Ă©ruptions volcaniques, catastrophes technologiques, tsunamis, et crises humanitaires.
    • le dĂ©marrage opĂ©rationnel prochain de services expĂ©rimentaux testĂ©s depuis le FP-7 : MyOcean pour le maritime, GeoLand pour le terrestre, Macc pour l'atmosphère, et G-Mosaic pour la sĂ©curitĂ©.
  • Cependant, le colloque constate le manque de financement pour le reste de l'exploitation opĂ©rationnelle prĂ©vue, certains États membres voulant le sortir du budget 2014-2020. Une rĂ©union des États membres est programmĂ©e pour la fin du mois pour rediscuter du problème d'autant plus urgent que le satellite ENVISAT est tombĂ© en panne le , et que de nombreux services ne peuvent plus ĂŞtre rendus avant l'arrivĂ©e des Sentinel.
  • : la phase opĂ©rationnelle du programme, renommĂ© Copernicus, dĂ©bute avec la validation par le Parlement europĂ©en d'un budget pluri-annuel (MFF) pour la pĂ©riode 2014-2020 d'un montant de 3 786 M€. Elle couvrira l'exploitation des trois premiers satellites Sentinel en production dont les lancements sont prĂ©vus au premier semestre 2014 (Sentinel-1A sur Soyouz, Sentinel-2A et Sentinel-3A sur Rockot)[30].
  • Le , une Ă©tape importante est franchie avec la signature de l'accord entre la Commission europĂ©enne et l'ESA portant sur le financement du segment spatial pour la pĂ©riode s'Ă©tendant jusqu'Ă  mi-2021. Il prĂ©voit que, sur le budget pluriannuel adoptĂ© en , 3 148 M€ seront redirigĂ©s par dĂ©lĂ©gation vers l'ESA[31]. Les services relatifs au sol, aux ocĂ©ans et au traitement de l'urgence et ceux relatifs Ă  l'atmosphère et Ă  la sĂ©curitĂ© (aussi appelĂ©s « services pilotes ») ont Ă©tĂ© officiellement lancĂ©s Ă  l'occasion du Forum Copernicus Ă  Lille en . Ces services, actuellement en phase prĂ©-opĂ©rationnelle, devaient entrer en phase opĂ©rationnelle en 2011 et ĂŞtre pleinement opĂ©rationnels en 2014.
  • Le programme Copernicus fait l'objet d'une Ă©valuation pour la pĂ©riode 2014-2017 Ă  travers cinq critères (efficacitĂ©, efficience, pertinence, cohĂ©rence et valeur ajoutĂ©e de l’UE). Le rapport indique que le programme s'est dĂ©roulĂ© sans retard ni dĂ©passement budgĂ©taire majeur. La politique d'accès libre aux donnĂ©es ainsi que la cohĂ©rence avec les prioritĂ©s politique majeurs de l'Union EuropĂ©enne constituent un des bĂ©nĂ©fices majeurs du programme. Par ailleurs celui-ci a gĂ©nĂ©rĂ© des retombĂ©es Ă©conomiques importantes. Parmi les points Ă  amĂ©liorer figurent une meilleure intĂ©gration des donnĂ©es issues des missions contributrices, une implication plus importante des communautĂ©s d'utilisateurs pour la dĂ©finition de l'Ă©volution des services, une meilleure coordination des diffĂ©rentes entitĂ©s et une mise Ă  disposition/sensibilisation plus poussĂ©e des utilisateurs ne faisant pas partie de la communautĂ© d'experts[32].

DĂ©veloppement des services

Le développement des services est assuré par une série de projets lancés en 2009 par la Commission européenne et qui s'achèvent de 2 à 4 ans plus tard. D'un coût total d'environ 150 millions d'euros, ils sont en partie financés par le 7e programme cadre (FP7) de l'Union européenne. Ces projets sont geoland2 (terres), MyOcean (mers), SAFER (traitement de l'urgence), MACC et son successeur MACC II (atmosphère) et G-MOSAIC (sécurité), la plupart contribuant également à la surveillance du changement climatique.

  • geoland2 a dĂ©marrĂ© le et s'est achevĂ© 50 mois plus tard. Le projet couvre un large Ă©ventail de domaines parmi lesquels l'utilisation du sol, la qualitĂ© et la disponibilitĂ© de l'eau, l'amĂ©nagement du territoire, la gestion des forĂŞts, le stockage du carbone[33].
  • MyOcean a dĂ©marrĂ© le . Le projet couvre des thèmes tels que la sĂ©curitĂ© maritime, la prĂ©vention des marĂ©es noires, la gestion des ressources marines, le changement climatique, la surveillance des banquises, la pollution de l'eau[34].
  • SAFER a dĂ©marrĂ© le . Le projet aborde les sujets liĂ©s Ă  la protection civile, Ă  l'aide humanitaire et Ă  la gestion des crises menaçant la sĂ©curitĂ© des biens et des personnes.
  • MACC a dĂ©marrĂ© le et s'est achevĂ© 29 mois plus tard. Il a poursuivi les activitĂ©s lancĂ©es dans les projets GMES et PROMOTE. Une seconde phase de financement du service dĂ©veloppĂ© par MACC a dĂ©marrĂ© en avec le projet MACC III et s'est achevĂ© 10 mois plus tard[35] - [36].
  • G-MOSAIC a dĂ©marrĂ© le et s'est achevĂ© 36 mois plus tard. Avec le projet LIMES (en partie financĂ© par la Commission europĂ©enne au titre du 6e programme cadre), G-MOSAIC traite de la surveillance maritime, de la surveillance des infrastructures critiques et du soutien aux opĂ©rations de maintien de la paix[37] - [38].

Projets connexes

D'autres initiatives seront utiles Ă  la mise au point puis au fonctionnement du GMES. il s'agit notamment de :

  • INSPIRE : cette initiative vise Ă  construire une infrastructure de donnĂ©es spatiales au-delĂ  des frontières nationales[39].
  • URBAN ATLAS : Ă€ partir de donnĂ©es issues de photos satellites, Urban Atlas fournit une cartographie numĂ©rique permettant aux urbanistes de disposer des donnĂ©es Ă  jour et prĂ©cises sur l'amĂ©nagement du territoire. Urban Atlas leur permettra notamment de mieux Ă©valuer les risques et possibilitĂ©s (inondations, impact du changement climatique, nouveaux besoins en infrastructure et en transport publics, etc.). Toutes les villes de l'Union europĂ©ennes sont couvertes depuis 2011.
  • SEIS : le système SEIS (Shared Environmental Information System) est une initiative commune de la Commission europĂ©enne et de l'Agence europĂ©enne pour l'environnement visant Ă  Ă©tablir avec les États membres un système d'information environnementale intĂ©grĂ© et partagĂ© Ă  l'Ă©chelle de l'Europe[40].

GMES- Africa

Le programme GMES, initiée par l'UE et l'agence ESA, dépasse désormais les frontières vers le continent Africain. Depuis 2007, les capacités d'observations africaines sont développées afin d'optimiser l'exploitation des systèmes spatiaux pour le développement durable[41].

GMES Masters

Un concours européen, dénommé GMES Masters, est créé en 2009, centré sur les applications satellitaires dans le domaine de la gestion des risques, de l’environnement et du climat. Il est le fruit d’une initiative conjointe de l’EPA Plaine du Var, porteur du projet Éco-Vallée près de Nice, et du Centre d’applications spatiales de Munich-Oberpfaffenhofen[42].

Les GMES Masters Awards viendront récompenser les meilleures applications exploitant les données d’observation de la Terre ayant recours au GNSS et aux instruments de mesure au sol ou aériens. Seront primées aussi bien les solutions de pointe s’appliquant aux secteurs émergents, que les réalisations apportant une valeur ajoutée aux applications existantes pour les services GMES – sol, océans et traitement de l'urgence. Deux prix seront attribués, l’un pour le secteur public, l’autre pour le privé.La meilleure application du secteur privé bénéficiera d’un accompagnement de six mois au sein de l’incubateur « Centre d’applications spatiales » d’Oberpfaffenhofen. Le participant ayant présenté la meilleure application pour le secteur public sera invité à venir présenter son projet aux responsables d’Éco-Vallée et aux représentants locaux de la Côte d’Azur (Team Côte d’Azur).

Apport du CNES

Le Centre national d'études spatiales (CNES) exploite, prépare ou contribue à une dizaine de missions qui trouveront naturellement leur place dans le segment satellite de GMES : Spot, bientôt rejoint par Pléiades, pour la cartographie et l'aménagement du territoire ; Topex et Jason-1 et 2 pour l'océanographie ; Parasol et Calipso pour la compréhension de l'impact des nuages et des aérosols dans le bilan thermique de la planète ; Megha-Tropiques pour le suivi des épisodes de mousson ; Vénus pour le suivi de la végétation ou encore l'instrument IASI, sur le satellite MetOp-A, pour la température et l'humidité de l'atmosphère[43].

Centre euro-méditerranéen de l’environnement et des risques

Le CEMER (Centre euro-méditerranéen de l’environnement et des risques), qui utilise les compétences des partenaires de pôles de compétitivité, vise à mettre en œuvre un système de surveillance de l'environnement et de gestion des crises. En particulier, une expérimentation a été menée sur le site de l'Éco-Vallée dans le cadre du projet européen WIN avec une simulation de gestion de crise liée à des inondations dans la plaine du Var[44].

Réseau d'alerte aux tsunamis et submersions côtières en Méditerranée

Une autre composante, RATCOM (RĂ©seau d'alerte aux tsunamis et submersions cĂ´tières en MĂ©diterranĂ©e), est en cours de rĂ©alisation dans le cadre des projets du Fonds unifiĂ© interministĂ©riel des pĂ´les (FUI). Ce projet, de 6,2 M€, portĂ© par le pĂ´le Risques et colabellisĂ© par les pĂ´les Mer[45] et SCS comporte une composante montante de modĂ©lisation de la vague et de ses effets Ă  partir de capteurs divers et une composante descendante d'alerte Ă  la population mutualisant diffĂ©rents moyens de tĂ©lĂ©communications.

Une version du CEMER Union pour la Méditerranée est soutenue par la mission Union pour la Méditerranée, le Maroc, la Tunisie et l'Égypte.

En 2011, le projet RATCOM est validé à Cannes, à la suite d'expériences menées pendant 30 mois sur des matériels et logiciels implantés sur la Côte d’Azur. Son objectif :

  • PrĂ©venir la population en cas de tsunami d'origine locale, de type glissement sous-marin, comme pour l'aĂ©roport de Nice en 1979,
  • Commencer Ă  former les services de secours aux opĂ©rations Ă  conduire dès l'alerte donnĂ©e.

Il est présenté à la presse en présence de tous les partenaires du projet, dans les locaux du Centre spatial de Cannes - Mandelieu, par son directeur, Pierre Bénard, de Claire-Anne Reix, directrice du programme européen GMES et Philippe Bardey, président d'Acri, société basée à Sophia-Antipolis, spécialiste de l'observation de la Terre par satellite[46] - [47].

Les partenaires sont Thales Alenia Space (porteur du projet), DCNS, SFR, Eutelsat, des PME (ACRI, I PROCESS, CEDRALIS, J&PGéo, C2 Innovativ’Systems), des organismes de recherche et laboratoires (le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l'Institut Eurécom, l'Institut supérieur de l'électronique et du numérique) et des organismes publics (tel que le Commissariat à l'énergie atomique (CEA-DAM), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Géoazur, Météo-France).

Prev'Air

Prev'Air, service gratuit couvrant tout le continent européen avec une précision inégalée, permettant à tout citoyen d'être informé de la qualité de l’air qu’il va respirer durant les trois prochains jours[48].

Rôle des entreprises privées

Thales Alenia Space est étroitement associé à GMES, en particulier dans son établissement de Cannes, siège de la société. GMES y est coordonné par Claire Anne Reix[49], ingénieur des Mines d'Alès, directeur du projet GMES pour le groupe Thales.

La société participe activement aux pôles de compétitivité implantés dans la région PACA. En particulier Thales Alenia Space préside le pôle risques qui, associé aux pôles mer, Solutions communicantes sécurisées (SCS) et Pégase vise à la création du Centre euro-méditerranéen de l’environnement et des risques (CEMER).

Notes et références

  1. Brève de compte rendu du Forum national des utilisateurs Copernicus 2013, Ministère de l'écologie, consulté le 17 juin 2014.
  2. « Accèsaux donnéesCopernicus Présentationgénéraleet introduction », Programme Copernicus,
  3. Décision d'execution (UE) relative aux spécifications techniques de la composante spatiale de Copernicus, p. 3-5
  4. « Copernicus élabore un système de surveillance des émissions de gaz à effet de serre sans précédent », sur Actu-Environnement, (consulté le ).
  5. Voir Claire-Anne Reix dans l'encyclopédie CASPWiki
  6. (en) « Règlement UE No 377/2014 du parlement européen et du conseil du 3 avril 2014 établissant le programme Copernicus et abrogeant le règlement (UE) no 911/2010 », sur Journal officiel de l'Union européenne, Union européenne,
  7. (en) « Copernicus Land Monitoring Service », sur Copernicus Land Monitoring Service, Programme Copernicus,
  8. (en) « About mercator ocean », Programme Copernicus (consulté le )
  9. (en) « What we offer », Programme Copernicus (consulté le )
  10. (en) « About Producers », Programme Copernicus (consulté le )
  11. vidéo produite par le projet FP7 SWIFT et décrivant le service correspondant
  12. vidéo produite par le projet FP7 SWIFT et décrivant le service correspondant
  13. vidéo produite par le projet FP7 SWIFT et décrivant le service correspondant
  14. (en-GB) esa, « Overview », European Space Agency,‎ 200x (lire en ligne, consulté le )
  15. https://directory.eoportal.org/web/eoportal/satellite-missions/c-missions/copernicus-sentinel-4
  16. (en-GB) esa, « Overview », European Space Agency,‎ 200x (lire en ligne, consulté le )
  17. « Copernicus - La Terre vue par l'Europe » [PDF], Commission européenne,
  18. (en) « About us », Agence européenne pour l'environnement, (consulté le )
  19. (en) « Copernicus High Priority Candidates », Agence spatiale européenne (consulté le )
  20. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus Hyperspectral Imaging Mission for the Environment - Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, (lire en ligne)
  21. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus Imaging Microwave Radiometer(CIMR) Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, (lire en ligne)
  22. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus CO2 Monitoring Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, (lire en ligne)
  23. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus polaR Ice and Snow Topography ALtimeter (CRISTAL) - Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, , 84 p. (lire en ligne)
  24. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus High spatio-temporeal resolution land surface temperature - Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, , 89 p. (lire en ligne)
  25. (en) Division des missions scientifiques d'observation de la Terre, Copernicus L-band SAR - Mission Requirements Document, Agence spatiale européenne, , 90 p. (lire en ligne)
  26. « Eumetsat et l’ESA signent l’Accord-cadre GMES », sur le site web de Santinelle-3, 20 octobre 2009, en ligne sentinelle3.com
  27. Les applications satellitaires au service du développement durable, Ministère de l'écologie, mis en ligne 9 février 2012, consulté le 17 juin 2014.
  28. (en)Rapport du colloque publié sur le site de l'ESA
  29. Christian Lardier, « Le Gmes dans l'impasse », dans Air & Cosmos, no 2316, 8 juin 2012
  30. Air & Cosmos n° 2367 - 2013
  31. Stefan Barensky, « Copernicus - le segment spatial financé jusqu'en 2021 », dans Air & Cosmos, no 2427, 31 octobre 2014
  32. (en) Edik Seedhouse, Interim evaluation of Copernicus - Final Report, Springer, , 224 p. (ISBN 978-92-79-71619-5, lire en ligne), p. 120
  33. (en) « Project database - geoland2 », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  34. (en) « Project database - MyOcean », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  35. (en) « MACC », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  36. (en) « MACC III », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  37. (en) « G-MOSAIC », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  38. (en) « LIMES », sur Copernicus, Programme Coperniculs (consulté le )
  39. INSPIRE
  40. SEIS
  41. « GMES et l’Afrique – instaurer un développement durable | Le Partenariat Afrique-UE », sur africa-eu-partnership.org (consulté le )
  42. « Nice : l’Eco Vallée, partenaire de la 1re édition des GMES Masters », dans Team Côte d’Azur, 17 septembre 2009, en ligne www.cad.fr
  43. « Le CNES et GMES : une histoire naturelle », CNESMAG, no 39, novembre 2008.
  44. Maumon 2009
  45. Spina - PĂ´le Mer PACA
  46. Emmanuelle Pouquet, « Alerte Tsunami : le projet Ratcom validé à Cannes », dans Nice-Matin, 9 juillet 2011
  47. Emmanuel Maumon, « RATCOM, un réseau d'alerte pour les tsunamis : interview de Jean-Louis Fondère (Thales Alenis Space) », dans WebTimeMedia, 4 juillet 2011, en ligne
  48. Loïc Chauveau, Sciences et Avenir, 7 décembre 2016, « La qualité de l’air est désormais prédite à trois jours »
  49. D. P., « Toute une journée pour célébrer les femmes, elles font l'actu : Claire-Anne Reix, une place chez les scientifiques », dans Nice-Matin, 8 mars 2012

Voir aussi

Bibliographie

Présentations du programme

Articles connexes

Liens externes

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