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Sentinel-3

Sentinel-3 est une série de satellites d'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne développée dans le cadre du programme Copernicus. L'objectif du programme est de fournir aux pays européens des données complètes et actualisées leur permettant d'assurer le contrôle et la surveillance de l'environnement. Les satellites Sentinel-3 constituent une des composantes spatiales de ce programme qui comprend également notamment les Sentinel-1 (observation radar tout temps) et Sentinel-2 (observation optique haute résolution). Les Sentinel-3 doivent mesurer en particulier des grandeurs caractérisant les processus dynamiques affectant les océans : hauteur des vagues des océans, vitesse des vents, température des océans et leur couleur, reflet du processus de photosynthèse.

Description de cette image, également commentée ci-après
Maquette du satellite Sentinel-3.
Données générales
Organisation Drapeau de l’Union européenne Agence spatiale européenne
Constructeur Drapeau de la France Thales Alenia Space
Programme Copernicus
Domaine Océanographie
Nombre d'exemplaires 2
Constellation Oui
Statut Opérationnel
Lancement 16 février 2016 (3A)
25 avril 2018 (3B)
Lanceur Rockot
Durée de vie 7,5 ans
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 1 250 kg
Ergols Hydrazine
Masse ergols 120 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé 3 axes
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance électrique 2 100 watts (début de mission)
Principaux instruments
SLSTR Radiomètre imageur
OLCI Spectromètre imageur
SRAL Radar altimètre
MWR Radiomètre microondes

Le satellite Sentinel-3 d'une masse de 1,2 tonne emporte quatre instruments. Ils doivent, en configuration opĂ©rationnelle, circuler par paire sur une orbite hĂ©liosynchrone pour permettre un recueil des donnĂ©es avec une pĂ©riodicitĂ© de 1 Ă  2 jours. La configuration opĂ©rationnelle comprend deux satellites. Les deux premiers satellites de la sĂ©rie ont Ă©tĂ© lancĂ©s en 2016 et 2018.

Contexte

Logo des satellites Sentinel-3.

Les satellites Sentinel-3 font partie du programme Copernicus financé par l'Union européenne qui comprend d'une part un volet spatial géré par l'Agence spatiale européenne d'autre part différents instruments au sol recueillant des données in situ au sol, le traitement des données ainsi que la restitution de celles-ci sous forme de services adaptés aux besoins des utilisateurs. L'objectif est de mettre à disposition des pays européens de manière normalisée et continue des informations sur le sol, les océans, le traitement de l'urgence, l'atmosphère, la sécurité et le changement climatique. Le programme est en cours de mise en place.

Le segment spatial du programme repose en 2015 sur les instruments de nombreux satellites européens aux caractéristiques hétérogènes dont le plus emblématique était ENVISAT qui a cessé ses opérations en 2012. Pour remplacer et normaliser le recueil des données l'Agence spatiale européenne a décidé de développer 7 familles de satellites ou d'instruments :

  • les satellites Sentinel-1 doivent fournir une imagerie radar tout-temps, jour et nuit, Ă  des fins d'observation du sol et des ocĂ©ans. Sentinel-1A a Ă©tĂ© lancĂ© le et Sentinel-1B le .
  • les satellites Sentinel-2 qui fournissent l'imagerie optique haute rĂ©solution permettant l'observation des sols (utilisation des sols, vĂ©gĂ©tation, zones cĂ´tières, fleuves, etc.) ainsi que le traitement des situations d'urgence (catastrophes naturelles...). Sentinel-2A a Ă©tĂ© placĂ© en orbite le et Sentinel-2B le .
  • les satellites Sentinel-3 doivent fournir la hauteur des vagues et la vitesse du vent, des donnĂ©es optiques et altimĂ©trique sur les ocĂ©ans et continents. Le premier satellite Sentinel-3A a Ă©tĂ© placĂ© en orbite le et le second Sentinel-3B le .
  • Sentinel-4 est constituĂ© par des instruments embarquĂ©s comme charge utile sur les satellites mĂ©tĂ©orologiques gĂ©ostationnaires MĂ©tĂ©osat de Troisième GĂ©nĂ©ration (MTG) de EUMETSAT. Ils fournissent des donnĂ©es sur la composition de l'atmosphère. Le premier satellite devrait ĂŞtre lancĂ© en 2023 Ă  bord de la fusĂ©e Ariane 6.
  • Sentinel-5 : ces instruments fournissent Ă©galement des donnĂ©es sur la composition de l'atmosphère. Ils doivent ĂŞtre embarquĂ©s comme charge utile sur les satellites mĂ©tĂ©orologiques polaires MetOp-SG de deuxième gĂ©nĂ©ration (EPS-SG) dĂ©veloppĂ©s par EUMETSAT. Le premier satellite devrait ĂŞtre lancĂ© en 2021.

Objectifs

Au sein de la constellation Sentinel, les satellites Sentinel-3 doivent fournir les informations suivantes[1] :

  • fournir la hauteur des vagues et la vitesse du vent au-dessus des ocĂ©ans avec un niveau d'exactitude et de prĂ©cision Ă©quivalent Ă  ce que rĂ©alisait l'instrument RA-2 d'Envisat avec toutefois une extension des zones mesurĂ©es aux eaux cĂ´tières, Ă  la glace de mer, aux rivières et Ă  leurs affluents ainsi qu'aux lacs.
  • dĂ©terminer la tempĂ©rature des ocĂ©ans et des eaux cĂ´tières avec un niveau d'exactitude et de prĂ©cision Ă©quivalent Ă  celui de l'instrument AASTR d'Envisat soit 0,3 kelvin et avec une rĂ©solution spatiale infĂ©rieure au kilomètre.
  • mesurer le rayonnement en lumière visible et en proche infrarouge des ocĂ©ans, Ă®les, eaux cĂ´tières avec une prĂ©cision spatiale infĂ©rieure Ă  0,3 km soit un niveau de performance Ă©quivalent Ă  celui de l'instrument MERIS d'Envisat et avec une pĂ©riodicitĂ© de visite de 2 Ă  3 jours pour les ocĂ©ans et de 1 Ă  2 pour les terres, la banquise et les glaciers. Ces performances doivent ĂŞtre Ă©quivalentes Ă  celles des instruments MERIS et AATSR d'Envisat et Ă  l'instrument Vegetation du satellite SPOT.

Caractéristiques techniques

Sentinel-3 est un satellite parallĂ©lĂ©pipĂ©dique de 3,7 m de long avec une section de dimension maximale de 2,2 x 2,2 m en position repliĂ©e. Sa masse au lancement est de 1 150 kg dont 130 kg d'hydrazine. Le satellite utilise une nouvelle plate-forme dĂ©rivĂ©e de celles des PRIMA de Thales Alenia Space Ă©galement utilisĂ©e pour la sĂ©rie Sentinel-1. La plateforme est rĂ©alisĂ©e avec des panneaux en sandwich d'aluminium fixĂ©s sur une structure centrale de forme conique rĂ©alisĂ©e en polymère Ă  renfort fibre de carbone. Hormis les roues de rĂ©action, tous les Ă©quipements sont fixĂ©s sur les faces internes de l'enveloppe de la plateforme. La structure du satellite est modulaire et la charge utile est (sauf l’altimètre qui est encastrĂ© dans la plateforme) entièrement situĂ©e dans un module externe fixĂ© au sommet de la plateforme et de la structure conique qui reprend les efforts au lancement et dont la base porte le collier de fixation sur le lanceur. La structure modulaire permet d'effectuer son montage Ă  part. Le satellite est stabilitĂ© 3 axes. La dĂ©termination de l'orientation est obtenue grâce Ă  des viseurs d'Ă©toiles multi-tĂŞtes complĂ©tĂ© par 8 capteurs solaires grossiers, de magnĂ©tomètres et un rĂ©cepteur GPS Ă  24 canaux. Pour modifier son orientation, le satellite a recours Ă  quatre roues de rĂ©action, des magnĂ©to-coupleurs pour dĂ©saturer celles-ci et Ă  de petits propulseurs. Sentinel-3 utilise pour la première fois un gyroscope, baptisĂ© SiREUS, reposant trois capteurs de types MEMS issus de l'industrie automobile et adaptĂ©s aux contraintes du spatial. Un rĂ©tro rĂ©flecteur laser un rĂ©cepteur DORIS sont Ă©galement utilisĂ©s pour dĂ©terminer la position qui est connue avec une prĂ©cision de cm après retraitement des donnĂ©es collectĂ©es par l'ordinateur embarquĂ©[2] - [3] - [4].

Le système propulsif utilisĂ© pour les corrections d'orbite, la maintenance et l'insertion sur l'orbite de fin de vie est constituĂ© par 8 petits moteurs-fusĂ©es organisĂ©s en deux sous-ensembles de quatre. Les moteurs-fusĂ©es brĂ»lent de l'hydrazine stockĂ© dans un rĂ©servoir sphĂ©rique d'une capacitĂ© de 128 kg mis sous pression par de l'hĂ©lium. La pression peut ĂŞtre modulĂ©e entre 5,5 et 22 bars ce qui permet aux propulseurs de fournir une poussĂ©e comprise entre 0,356 et 1,45 Newton avec une impulsion spĂ©cifique respective de 205 et 221 secondes. Les panneaux solaires sont constituĂ©s de 2772 cellules photovoltaĂŻques Ă  l'arsĂ©niure de gallium triple jonction et ont une superficie de 10,5 m2. Les panneaux solaires sont assemblĂ©s en une aile unique dĂ©ployĂ©e en orbite et dont l'axe est inclinĂ© de 30° par rapport au satellite pour optimiser l'exposition au Soleil. L'aile, orientable avec un degrĂ© de libertĂ©, fournit 2,1 kW en dĂ©but de vie alors que la consommation moyenne est de 1,4 kW. L'Ă©nergie est stockĂ©e dans deux batteries Lithium-ion d'une capacitĂ© de 168 ampères-heures. Pour stocker les donnĂ©es collectĂ©es le satellite dispose de deux mĂ©moires de masse d'une capacitĂ© totale de 384 gigabits (une journĂ©e de donnĂ©es reprĂ©sente 170 gigabits). Une troisième unitĂ© de stockage de secours a une cpacitĂ© de 192 gigabits. Les Ă©changes de donnĂ©es se font en bande X avec un dĂ©bit effectif de 2 x 280 mĂ©gabits/seconde. Les commandes et paramètres de fonctionnement du satellite sont transmis en bande S avec un dĂ©bit de 64 kilobits pour la voie montante et de 1 mĂ©gabits pour la voie descendante. Le satellite est conçu pour une durĂ©e de vie minimale de 7,25 ans avec un objectif de 12 ans. Le contrĂ´le thermique est assurĂ© Ă  la fois par des systèmes passifs (revĂŞtements isolants) et actifs. Des rĂ©sistances chauffantes maintiennent la tempĂ©rature de certains Ă©quipements tandis qu'un circuit d'ammoniac Ă©vacue la chaleur excĂ©dentaire en utilisant des radiateurs situĂ©s sur les faces du satellite tournĂ©s ni vers la Terre ni vers le Soleil[2] - [4] - [3].

Instruments scientifiques

Synthèse des caractéristiques des principaux instruments[4]
Instrument Type Principales caractéristiques Résolution Masse Fournisseur principal
OLCISpectromètre imageur21 bandes spectrales entre 400 et 1020 nmFauchée : 1 270 km
Résolution spatiale : 300 mètres
RĂ©solution spectrale : 1,25 nm
150 kgThales Alenia Space Espagne
SLSTRRadiomètre imageurFauchée : entre 740 et 1 400 km
RĂ©solution spatiale : entre 0,4 et 1 km
150 kgSelex Galileo (Italie)
SRALRadar altimètreBande C et KuFauchée : ?
Précision altimétrique : 3 cm
62 kgThales Alenia Space toulouse

OLCI

OLCI (Ocean and Land Color Instrument) est un instrument optique destinĂ© Ă  mesurer dans diffĂ©rentes bandes spectrales (appelĂ©es plus communĂ©ment dans le contexte couleurs) des ocĂ©ans et des Terres Ă©mergĂ©es pour assurer notamment une surveillance de l’état des ocĂ©ans (courant, vie marine…) et des zones cĂ´tières (pollution, courant…). Cet instrument permettra une meilleure prĂ©vision des changements et une meilleure gestion de ses ressources. C’est une version Ă©voluĂ©e du spectromètre imageur MERIS qui volait sur le satellite d'observation de la Terre europĂ©en Envisat. Il assure donc la continuitĂ© des donnĂ©es, avec cependant, des performances supĂ©rieures. Il en aura la mĂŞme rĂ©solution (300 m) mais sa fauchĂ©e est plus large (1 250 km) et il est capable de distinguer 21 couleurs , contre 15 pour MERIS. Au-dessus des Terres, ces donnĂ©es permettront aux scientifiques de dĂ©terminer des paramètres gĂ©ophysiques de la surface, de classifier des zones (par exemple forĂŞt, dĂ©sert, zone brĂ»lĂ©e, cultivĂ©e, inondĂ©e etc.) et d'en surveiller leur Ă©tendue et leur Ă©volution. Au-dessus des mers, la mesure de la couleur permet de dĂ©terminer la prĂ©sence de certains constituants, comme la concentration en plancton, la prĂ©sence de chlorophylle dans l'eau, le transport de sĂ©diments, la prĂ©sence de pollution et d'autres paramètres encore[4] - [5].

OLCI est un spectromètre imageur avec un champ de vue qui s'étend sur 68,6 degrés, transversalement à la trace au sol du satellite. Il est couvert par 5 caméras élémentaires qui sont disposées en éventail dans un plan vertical perpendiculaire au vecteur vitesse du satellite (à la direction de déplacement du satellite). Chaque caméra à un champ de vue de 14,2 degrés.Les 6 bandes supplémentaires d’OLCI, réparties dans toute la bande spectrale entre 390 et 1040 nm, permettront d’améliorer la qualité des mesures en apportant des corrections atmosphériques plus fines. À la différence de MERIS, le champ de vue d’OLCI est décalé vers l’ouest de 12,6 degrés de façon à éviter les phénomènes de réflexion du Soleil sur la mer, qui perturbent beaucoup les images d’Envisat[4] - [5].

SLSTR

SLSTR (Sea and Land Surface Temperature Radiometer) est un deuxième instrument optique destiné à la mesure de la température de surface des océans et des Terres émergées. Cet instrument surveillera l’impact de l’évolution du climat sur la température des océans et améliorera les prévisions météorologiques grâce à une meilleure compréhension du couplage océan/atmosphère. La mise en commun des données récoltées par ces 2 instruments permettra une surveillance globale de la végétation afin de définir son état et mieux gérer son développement. Cette mission avait été initiée par l’instrument Végétation, installé sur des satellites SPOT développé par Aerospatiale, maintenant, Thales Alenia Space, dans les années 1990[6]. Il s’agit d’une version évoluée du radiomètre AATSR qui volait sur Envisat[4] - [5].

SLSTR est un radiomètre infrarouge Ă  double visĂ©e. Son rĂ´le est de mesurer avec une très grande prĂ©cision la tempĂ©rature de surface des ocĂ©ans et des Terres Ă©mergĂ©es. Il a une fauchĂ©e très large de 1 400 kilomètres et peut couvrir la Terre en Ă  peu près 2 jours. Il peut obtenir une cartographie des tempĂ©ratures de l'ocĂ©an avec une prĂ©cision extrĂŞme de 0,1 degrĂ©. SLSTR regarde sous le satellite et Ă  l'arrière. La mĂŞme zone est ainsi observĂ©e sous deux angles diffĂ©rents ce qui permet aux scientifiques - en combinant les deux images - de corriger les effets perturbateurs de l'atmosphère et d'obtenir des mesures très prĂ©cises de la tempĂ©rature. Ces mesures continues et couvrant l'ensemble des ocĂ©ans, sont alors utilisĂ©es par les mĂ©tĂ©orologues et les climatologues dans leurs prĂ©visions Ă  court ou long terme. SLSTR comporte 9 canaux dans le visible et l’infrarouge (3 dans le visible et le proche infrarouge, 3 dans l’infrarouge SW et 3 dans l’infrarouge MW). C’est deux de plus que pour l’AATSR qui en comporte 7. L’ensemble des bandes spectrales couvrent le domaine de 0,556 µm Ă  12,5 µm. De façon Ă  garantir l’exactitude des mesures radiomĂ©triques, les dĂ©tecteurs infrarouges de SLSTR seront refroidis en permanence de façon que leur tempĂ©rature reste stable Ă  quelque 80 kelvins[4] - [5]..

SRAL

SRAL (Sar Radar Altimeter) est un radar altimètre, l’instrument principal de la mission topographique de Sentinel-3 dont l’objectif est de fournir des données opérationnelles non seulement sur le plein océan mais aussi sur les zones côtières, les glaces ou encore sur les eaux continentales comme les lacs et rivières[7].

SRAL est une version évoluée d’altimètre qui intègre la plupart des fonctionnalités de SIRAL-2, l'instrument scientifique principal du satellite CryoSat-2 lancé en 2010 et de l'altimètre Poséidon-3 embarqué sur le satellite Jason-2. Il intègre notamment le mode « SAR – haute résolution » de SIRAL-2 ainsi que les derniers algorithmes de poursuite de terrain dits « en boucle ouverte » de Poseidon-3 ce qui lui confère une grande souplesse d’emploi et autorise une augmentation significative des zones accessibles à la mesure. À l’image de Poseidon-3, le SRAL est bi-fréquence : il émet séquentiellement des impulsions en bande Ku et en bande C ce qui permet d’estimer le retard de propagation des ondes radiofréquences dans l’ionosphère et d’améliorer ainsi la connaissance des distances. L'instrument utilise une antenne parabolique fixe de 1,2 mètre de diamètre qui fournit un gain de 41,5 dBi en bande Ka et de 31,6 dBi en bande C. L'instrument a une masse de 62 kg[4] - [5]..

Son rĂ´le est de dĂ©terminer avec une très grande prĂ©cision la distance entre le satellite et la surface d’intĂ©rĂŞt, afin de dĂ©duire la hauteur (ou la variation de hauteur) de cette dernière. Ă€ titre d’exemple, les variations locales de hauteurs des ocĂ©ans peuvent atteindre plusieurs mètres. La prĂ©cision visĂ©e est de l’ordre du centimètre, ce qui reprĂ©sente une performance remarquable pour une mesure prise Ă  partir d’une orbite Ă  815 km. Sur le long terme, l’analyse de ses donnĂ©es (calibrĂ©es, moyennĂ©es et comparĂ©es Ă  celles issues d’autres missions…) va aussi permettre de mettre en Ă©vidence les Ă©volutions du niveau moyen des mers voisines du millimètre ce qui en fait un outil particulièrement bien adaptĂ© au suivi de l’impact du rĂ©chauffement climatique. Cet instrument fournit Ă©galement d'autres types de mesures, qui sont destinĂ©es aux mĂ©tĂ©orologues, comme la hauteur des vagues ou l'intensitĂ© des vents Ă  la surface de la mer de façon Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© des prĂ©dictions marines et Ă  mieux anticiper les Ă©volutions de certains phĂ©nomènes mĂ©tĂ©orologiques extrĂŞmes comme les cyclones tropicaux[4] - [5]..

MWR

MWR (Microwave Radiometer) est un radiomètre micro-onde fonctionnant sur les canaux 23,8 et 36,5 GHz en couvrant une bande spectrale de 200 MHZ dans chaque canal. L'instrument qui a une masse de 24,2 kg est fourni par Airbus DS-CASA Espacio (Madrid). La fonction du radiomètre consiste à mesurer la quantité d'eau dans l'atmosphère traversée par les échos radar de SRAL et d’apporter une correction à ces mesures. En effet, la vapeur d'eau ou l’eau en suspension dans l’atmosphère, ralentit les ondes électromagnétiques. Ce phénomène peut être interprété comme un rallongement de la distance entre le satellite et la surface et donc dégrader la précision des mesures de l’altimètre, ce qui est évité avec le MWR. De telles corrections sont seulement possibles au-dessus de l’océan, car le bruit de fond y est stable, ce qui constitue une condition nécessaire pour la mesure du bruit émis par l’atmosphère et liée à la quantité d’eau. A contrario, au-dessus des surfaces de glace et de terre où les mesures de MWR ne peuvent pas être employées, les corrections seront basées sur des modèles et des données météorologiques globales de l’humidité atmosphérique[4] - [5]..

Cet instrument permet de mesurer la topographie de la surface des océans avec un niveau de qualité équivalent aux données fournies par les altimètres à bord d’Envisat. La mission couvrira également une topographie des glaces et de la surface des océans aux abords des zones côtières. Ces mesures permettront en outre de mieux surveiller l’impact des changements climatiques (fonte des glaces, montée du niveau de la mer…), d’améliorer la sécurité maritime ainsi que les prévisions météorologiques par une meilleure compréhension du couplage océan/atmosphère. Compte tenu de la largeur limitée du champ de prise de vues, le deuxième satellite de la série Sentinel-3B, est utilisé pour disposer de la couverture du globe en deux jours au lieu de quatre[4] - [5]..

DĂ©veloppement des satellites

Choix du constructeur

Les satellites Sentinel_3 sont rĂ©alisĂ©s par Thales Alenia Space[8], dans l'Ă©tablissement de Cannes, Ă  la suite d'un contrat de 305 M€[9], signĂ© le pour une mission d'ocĂ©anographie ainsi que de surveillance de la vĂ©gĂ©tation sur les terres Ă©mergĂ©es, un lancement prĂ©vu en 2013/2014[10] - [11]; et 2016 pour Sentinel-3B avec Vega[12]. Fin 2009 Thales Alenia Space et l’Agence Spatiale EuropĂ©enne finalisent le cadre contractuel de la phase C/D. La date de la « revue finale d’acceptation » (le satellite dĂ©clarĂ© prĂŞt pour le lancement) est fixĂ©e Ă  pour un lancement prĂ©vu au premier semestre 2013, en fonction notamment de la disponibilitĂ© du lanceur Vega. Les revues de dĂ©finition prĂ©liminaire des diffĂ©rents Ă©lĂ©ments du satellite (la plateforme, les Ă©quipements, les instruments) sont terminĂ©es, ainsi que les premières revues de dĂ©finition dĂ©taillĂ©e de certains Ă©quipements du satellite. Celles des instruments auront lieu courant 2010[13].

SĂ©lection de sous-contractants

Dans le cadre du programme GMES (Global Monitoring for Environment and Security), un contrat est attribué à Thales Alenia Space en , pour un montant estimé à 270 millions d’euros, par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour la réalisation d'un deuxième exemplaire (Sentinel-3B) ainsi que de Sentinel-1B. La réalisation de Sentinel-3B sur ses sites français et italien débute en [14]. En , CLS (Collecte Localisation Satellites) est choisie par Thales Alenia Space pour expertiser la partie altimétrique de la mission. CLS sera chargée de la définition et du prototypage des algorithmes de traitement des instruments associées à cette mission principalement les deux instruments micro-ondes de la charge utile topographique (SRAL et MWR)[15]. En également, ACRI-ST[16], une société de R&D basée à Sophia Antipolis est retenue pour l’expertise couleur et surface de la mission, de la définition des algorithmes de traitement de OLCI et le prototypage de tous les algorithmes de deux instruments optiques (OLCI et SLSTR)[17].

Commande de deux satellites supplémentaires

En l'Agence spatiale européenne passe commande auprès de Thales Alenia Space de deux nouveaux exemplaires du satellite pour un montant de 450 millions €. Ces deux exemplaires doivent prendre la suite des satellites en cours de réalisation de manière à assurer la continuité du programme Copernicus jusqu'en 2030[18].

DĂ©roulement des missions

Les satellites Sentinel-3 en configuration opérationnelle circulent par paire pour garantir une fréquence de visite suffisamment rapprochée : moins de 2 jours pour l'instrument OLCI et moins d'un jour à l'équateur pour l'instrument SLSTR. L'orbite héliosynchrone retenue fait passer les satellites au-dessus du nœud descendant à 10 heures locales.

Lancements

Sentinel-3A est lancé le à 17h57 GMT par la fusée Rockot depuis le cosmodrome de Plessetsk. Sentinel-3B est placé en orbite le par un lanceur Rockot[19].

Lancements effectués et projetés[20]
Satellite Date lancement Base de lancement Lanceur Identifiant Cospar Statut
3APlessetskRockot2016-011AOpérationnel
3BPlessetskRockot2018-039AOpérationnel
3Cvers 2021KourouVega-C
3Dvers 2023KourouVega-C

Galerie

  • DonnĂ©es et images collectĂ©es par Sentinel 3
  • Variation du niveau des ocĂ©ans par rapport au niveau moyen au cours du mois de mars 2016.
    Variation du niveau des océans par rapport au niveau moyen au cours du mois de .
  • Les algues en mer Baltique.
    Les algues en mer Baltique.
  • La mer de BĂ©ring.
    La mer de BĂ©ring.

Principaux résultats des missions

  • lors de la pĂ©riode caniculaire de 2019, les satellites Sentinel-3 dĂ©tectent plus de 4 000 incendie de forĂŞts[21].

Notes et références

  1. Sentinel-3 Mission Requirements Traceability Document (MRTD) 2011, p. 5
  2. Sentinel-3 : ESA’s Global land and Ocean Mission for GMeS Operational services 2011, p. 31-46
  3. (en) Patric Blau, « Sentinel-3 Satellite Overview », sur spaceflight101.com/ (consulté le )
  4. (en) « Copernicus: Sentinel-3 », Agence spatiale européenne (consulté le )
  5. (en) Patric Blau, « Sentinel-3 Instruments », sur spaceflight101.com/ (consulté le )
  6. « Entretien avec Hervé Roquet : Rôle de SLSTR dans MyOcean », « en ligne. »
  7. « Entretien avec Marc Deschaux-Beaume, chef de projet de l’altimètre SRAL chez Thales Alenia Space », en ligne
  8. « Thales Alenia Space va fournir le 3e satellite environnemental du programme GMES, Sentinelle 3 », 14 avril 2008, dans « www.thalesgroup.com. »
  9. Christian Lardier, « Trois sentinelles pour observer la Terre », dans Air & Cosmos, No 2121, 18 avril 2008
  10. Daniel Gorelick, rédacteur pour America.gov, « Comprendre les océans », « en ligne. »
  11. (en) « Home », sur oceanobs.com (consulté le ).
  12. http://www.arianespace.com/news-press-release/2011/news-press-releases-fr-11/12-14-2011-Vega-Premiers-contrats-FR.pdf
  13. Rémy Decourt, « Yvan Baillion, responsable du programme pour Thales Alenia Space, fait le point sur l'état d'avancement de Sentinelle-3 », 21 janvier 2010, « en ligne sur le site du programme. »
  14. Thales Alenia Space débute la réalisation des satellites environnementaux Sentinelle 1B et 3B
  15. CLS pour la performance de la mission Topographie
  16. Site web de ACRI-ST
  17. ACRI-ST pour la composante optique de la mission
  18. (en) « Sentinel-3 family grows », Agence spatiale européenne,
  19. (en) Patric Blau, « Sentinel-3B Satellite to Join Copernicus Constellation via Launch on Rockot Booster », sur spaceflight101.com,
  20. (en) Gunter Krebs, « Sentinel 3A, 3B, 3C, 3D », sur Gunter's Space Page (consulté le )
  21. Carlos Pires, TeleSatelliteNumerique, 28 août 2019, « Sentinel-3 a déjà détecté plus de 4.000 incendies cette année »

Documents de référence

  • (en) Mark R. Drinkwater & Helge Rebhan, Sentinel-3 : Mission Requirements Document, ESA, , 67 p. (lire en ligne)
    Cahier des charges des satellites Sentinel-3
  • (en) Craig Donlon, Sentinel-3 Mission Requirements Traceability Document (MRTD), ESA, , 234 p. (lire en ligne)
    Cahier des charges détaillé des satellites Sentinel-3
  • (en) Craig Donlon, Sentinel-3 : ESA’s Global land and Ocean Mission for GMeS Operational services, ESA, , 98 p. (lire en ligne)
    Présentation détaillée de la mission, des équipements et des charges utiles des satellites Sentinel-3

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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