Accueil🇫🇷Chercher

Combined Operations

L’ensemble des opĂ©rations interarmĂ©es peuvent ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme des « opĂ©rations combinĂ©es Â». Pendant la Seconde Guerre mondiale, de telles opĂ©rations sont lĂ©gion et sont menĂ©es par tous les belligĂ©rants et sur tous les théâtres d’opĂ©rations. Le premier acte de guerre constitue d’ailleurs une opĂ©ration de cette nature. Dans le cadre de l’invasion de la Pologne, les Allemands lancent le 1er septembre 1939 une compagnie d’assaut depuis le cuirassĂ© Schleswig-Holstein contre un dĂ©pĂ´t militaire polonais sur la pĂ©ninsule de Westerplatte. MalgrĂ© la complexitĂ© qui peut les caractĂ©riser, ces opĂ©rations ne sont pas une nouveautĂ©, elles sont pratiquĂ©es dès l’AntiquitĂ©. On peut notamment citer le dĂ©barquement rĂ©ussi de CĂ©sar, de deux lĂ©gions (environ 5 000 hommes) et de 450 cavaliers en Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), en 55 avant notre ère[1].

Combined Operations
Image illustrative de l’article Combined Operations
Insigne

Création 1940
Dissolution 1947
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Type guérilla amphibie
Rôle planification et exécution de raids (principalement amphibies) le long des côtes de l'Europe occupée (cap Nord au Golfe de Gascogne)
Effectif ~5 000
Fait partie de Forces armées britanniques
Composée de Compagnies Indépendantes
Commandos
Special Service Brigade
Special Service Battalions
Inter-Services Training and Development Centre
Bureau MO9
Special Boat Sections
Small Scale Raiding Force
Combined Operations Experimental Establishment
Devise United We Conquer
Équipement Landing Craft Assault
Motor Torpedo Boat
Guerres Deuxième Guerre mondiale
Batailles opĂ©ration « Collar Â»
opĂ©ration « Ambassador Â»
opĂ©ration « Claymore Â»
opĂ©ration « Archery Â»
opération « Anklet »
opĂ©rations « Chopper Â»
opĂ©ration « Sunstar Â»
opĂ©ration « Biting Â»
opĂ©ration « Chariot Â»
opĂ©ration « Jubilee Â»
opĂ©ration « Basalt 1 Â» (annulĂ©)
opĂ©ration « Batman Â» (annulĂ©)
opĂ©ration « Barricade Â»
opĂ©ration « Dryad Â»
opĂ©ration « Branford Â»
opĂ©ration « Aquatint Â»
opĂ©ration « Basalt 2 Â»
opĂ©ration « Fahrenheit Â»
raids Forfar
raids Hardtack
opĂ©ration « Manacle Easy Â»
opération PLUTO
Commandant Général Geoffrey Bourne (juin 1940 - juillet 1940)
Amiral Roger Keyes (juillet 1940 - octobre 1941)
Amiral Louis Mountbatten (octobre 1941 - août 1943)
Général Robert Laycok (août 1943 - 1947)

Les « opĂ©rations combinĂ©es Â» peuvent nĂ©anmoins s’envisager d’une façon plus spĂ©cifique dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. En effet, cette notion est propre Ă  un belligĂ©rant en particulier : le Royaume-Uni. En 1940, est crĂ©Ă©e sous l’impulsion de Churchill, la « Direction des OpĂ©rations CombinĂ©es Â». Cette structure, qui survivra Ă  la guerre, ne se limite pas Ă  une fonction de coordination entre les diffĂ©rentes armĂ©es. Rapportant directement au premier ministre, elle se voit confier la planification, la prĂ©paration et l’exĂ©cution d’opĂ©rations, certes interarmĂ©es, mais Ă  la forme particulière et pour lesquelles elle dispose de moyens propres. ForcĂ©s de se retirer du continent europĂ©en en 1940, les Britanniques, malgrĂ© leurs moyens limitĂ©s, souhaitent conserver une attitude offensive face Ă  l’Allemagne. Ils imaginent alors des campagnes de raids sur les cĂ´tes des pays occupĂ©s. Pour la plupart amphibies, ils seraient menĂ©s par des unitĂ©s lĂ©gères, discrètes, hautement spĂ©cialisĂ©es et directement rattachĂ©es Ă  la « Direction des OpĂ©rations CombinĂ©es Â». Ă€ court terme, il s’agit de dĂ©montrer la capacitĂ© britannique Ă  ne pas abandonner le combat. Ă€ plus long terme, il s’agit de prĂ©parer les dĂ©barquements qui permettront de lancer la contre-offensive et in fine de libĂ©rer l'Europe.

Après l'évacuation de Dunkerque : continuer le combat et préparer la contre-offensive

Fin mai 1940, la force expĂ©ditionnaire britannique (British Expeditionary Force ou BEF) est piĂ©gĂ©e Ă  Dunkerque par le « coup de faux Â» allemand. Le 26 mai, l’AmirautĂ© britannique dĂ©clenche l’opĂ©ration « Dynamo Â» visant Ă  Ă©vacuer l’ensemble des troupes britanniques mais aussi françaises et belges. C’est une opĂ©ration prĂ©parĂ©e Ă  la hâte, une armada hĂ©tĂ©roclite est constituĂ©e[2]. Le 4 juin 1940, près de 340 000 soldats ont pu regagner les cĂ´tes anglaises. MĂŞme si Churchill parle du « miracle de Dunkerque Â»[2], l’évacuation a Ă©tĂ© payĂ©e au prix fort. MalgrĂ© l’importance des moyens mobilisĂ©s, cela reste insuffisant pour rembarquer tout le monde. Une centaine de milliers de soldats sont soit tuĂ©s, blessĂ©s ou faits prisonniers[1]. Par ailleurs, la plupart des embarcations ne permettent pas d’atteindre la plage et de supporter de lourdes charges. La majeure partie de l’armement et du matĂ©riel est donc abandonnĂ© sur place[3]. Ce sont enfin près de 200 navires, dont 6 destroyers britanniques[4], et quelque 1000 avions qui sont perdus dans les combats par les AlliĂ©s[5].

C’est un traumatisme pour les Britanniques et plusieurs mois sont nĂ©cessaires pour que les unitĂ©s redeviennent opĂ©rationnelles[3]. Craignant dorĂ©navant une invasion allemande, les forces armĂ©es sont pleinement mobilisĂ©es Ă  la dĂ©fense territoriale. Cependant, Churchill ne compte pas s’en tenir Ă  une attitude exclusivement dĂ©fensive. MalgrĂ© les faibles moyens dont ils disposent et d’une absence physique sur le continent, les Britanniques doivent poursuivre le combat et faire la dĂ©monstration de leur « fighting spirit Â». Dès le 4 juin 1940, Churchill expose ainsi sa vision dans une note du 4 juin 1940, envoyĂ©e au gĂ©nĂ©ral Ismay, secrĂ©taire du comitĂ© des chefs d’État-Major : Â« Nous ne devons pas permettre que l’état d’esprit exclusivement dĂ©fensif qui a causĂ© la perte des Français compromette Ă©galement nos initiatives. Il est de la plus haute importance de fixer la plus grande partie des forces allemandes tout le long des cĂ´tes des pays qu’elles ont conquis, et de se mettre immĂ©diatement en devoir d’organiser des raids sur les cĂ´tes dont la population nous est acquise. Ces raids pourraient ĂŞtre effectuĂ©s par des unitĂ©s autonomes parfaitement Ă©quipĂ©es (…) Nous devons nous efforcer de nous dĂ©barrasser de notre sujĂ©tion mentale et morale Ă  la volontĂ© et Ă  l’initiative de l’ennemi. Â»[2] Lord Louis Mountbatten, emblĂ©matique chef des « OpĂ©rations combinĂ©es Â» d’octobre 1941 Ă  novembre 1943, parle d’une « guĂ©rilla amphibie Â» pour dĂ©crire cette stratĂ©gie : “Here, therefore, was an opportunity to engage in a kind of amphibious guerilla warfare to which the British were, by temperament and tradition, peculiarly suited. The national love for the sea could be combined with the national love of the chase.”[6]

Instaurer un « rĂ©gime de terreur Â», « massacrer et dĂ©guerpir Â»[2]

Ces opĂ©rations s’inscrivent dans une approche indirecte destinĂ©e Ă  prĂ©parer la contre-offensive qui libĂ©rera le continent europĂ©en. Dès juin 1940, il est Ă©vident pour Churchill que cette contre-offensive passera par un dĂ©barquement massif sur les cĂ´tes europĂ©ennes. Or, l’improvisation qui avait jusque-lĂ  caractĂ©risĂ© les opĂ©rations amphibies ne peut plus avoir cours. Face Ă  des cĂ´tes fermement et lourdement dĂ©fendues, une prĂ©paration et une planification minutieuses sont nĂ©cessaires[7]. Dès lors, ces raids, pour la plupart amphibies, ont d’abord pour objectif de recueillir des renseignements sur le dispositif de dĂ©fense allemand et les intentions de la Wehrmacht[3]. Entrepris sur les cĂ´tes des pays occupĂ©s, ils visent Ă©galement Ă  disperser les forces allemandes et Ă  semer le doute sur les futures intentions alliĂ©es. Ainsi, Ă  la suite de leur multiplication sur les cĂ´tes norvĂ©giennes en 1941, Hitler dĂ©clare : « Les Britanniques vont attaquer la Norvège. Ils vont essayer de nous en dĂ©loger. Cela pourrait ĂŞtre d’une importance dĂ©cisive pour l’issue de la guerre. Â»[3] Dès lors, les Allemands maintiennent un important dispositif dans ce pays. La veille du dĂ©barquement du 6 juin 1944, 300 000 soldats allemands sont dĂ©diĂ©s Ă  la dĂ©fense de la Norvège, soit l’équivalent de la moitiĂ© des troupes occupant la France Ă  la mĂŞme Ă©poque. De la mĂŞme façon, un dispositif disproportionnĂ© de plus de 30 000 hommes, est maintenu sur les Ă®les Anglo-Normandes[3].

Ces « piqures de moustiques Â» (« pinprick raids Â»), par les destructions, les sabotages et les captures de prisonniers, doivent engendrer un sentiment permanent d’insĂ©curitĂ© chez l’ennemi, instaurer un « rĂ©gime de terreur Â»[8], miner son moral et entraver sa capacitĂ© de combat. En retour, il s’agit d’afficher des succès militaires pour soutenir le moral britannique[3]. Enfin, ces opĂ©rations doivent permettre le perfectionnement des techniques, matĂ©riels et savoir-faire dans le domaine de la guerre amphibie et pour laquelle Churchill se fascine depuis longtemps. En 1917, il avait ainsi exposĂ© un certain nombre d’idĂ©es dans ce domaine dans le cadre de l’élaboration d’un plan pour la capture de deux Ă®les de la Frise, Borkum et Sylt. Il avait notamment suggĂ©rĂ© la construction d’engins adaptĂ©s pour permettre en particulier Ă  des blindĂ©s de participer efficacement Ă  l’assaut, ou encore la possibilitĂ© de mettre en Ĺ“uvre des Ă®lots artificiels grâce Ă  des caissons en bĂ©ton[2].

Des unitĂ©s spĂ©ciales pour des opĂ©rations spĂ©ciales : les « commandos Â»

Pour mener ces raids, les Britanniques envisagent de s’appuyer sur de petites unités, spécialement entraînées, capables d’opérer dans la plus grande discrétion, en autonomie, et qui maîtriseraient les techniques de combats irréguliers. Ainsi, elles seraient capables d’entraver les efforts d’une force largement supérieure en nombre et en arme[6].

Cependant, en juin 1940, la Grande-Bretagne ne dispose pas des moyens pour mener ces opĂ©rations. Sur le plan humain, aucune force ne semble ĂŞtre adaptĂ©e. En effet, les Royal Marines, troupes destinĂ©es Ă  l’origine Ă  la rĂ©alisation d’opĂ©rations amphibies, sont pleinement mobilisĂ©s dans le cadre de la dĂ©fense territoriale par la Navy. Par ailleurs, ils n’ont pas dĂ©veloppĂ© le savoir-faire nĂ©cessaire pour mener le combat non conventionnel attendu dans le cadre d’une « guĂ©rilla Â». Enfin, d’un point de vue politique, il Ă©tait difficile d’amputer l’AmirautĂ© de ses troupes d’élites alors que Churchill souhaite une force indĂ©pendante des autres armĂ©es[3]. En avril 1940, des « Compagnies IndĂ©pendantes Â» (Independent Companies) ont nĂ©anmoins bien Ă©tĂ© constituĂ©es selon une organisation plus lĂ©gère que les Royal Marines. IndĂ©pendantes des autres forces armĂ©es, elles doivent effectuer des opĂ©rations de raids amphibies en soutien des opĂ©rations de la marine. FormĂ©es hâtivement pour participer Ă  l’expĂ©dition franco-britannique en Norvège, elles n’ont pas donnĂ© satisfaction. Ces unitĂ©s, constituĂ©es de volontaires issus des rangs de l’ensemble des rĂ©giments de l’armĂ©e britannique, n’ont pu disposer de l’entrainement nĂ©cessaire pour mener le combat asymĂ©trique que l’on attendait d’elles. L’Amiral Mountbatten Ă©crit : ”they did not perform the duties for which they had been brought into being. They did not raid the enemy in the full sense of the word, but fought with him in a more regular manner.”[6]

Kommando Boers (1899)

Ă€ la suite de la demande de Churchill de disposer d’unitĂ©s spĂ©cifiquement entraĂ®nĂ©es, le gĂ©nĂ©ral Dill, chef de l’état-major impĂ©rial charge alors le Lieutenant-Colonel Clarke de proposer un projet[6]. Ă€ la suite de l'Ă©vacuation de Dunkerque, ce dernier est Ă©galement prĂ©occupĂ© sur la façon de poursuivre le combat, en attentant une reconstitution des armĂ©es britanniques. Rejoignant Churchill, il estime que l’ennemi doit ĂŞtre attaquĂ© d’une autre manière, par surprise, de façon ponctuelle et sur un point prĂ©cis, avant de recommencer ailleurs[3]. Clarke est un officier sensibilisĂ© au combat irrĂ©gulier qu’il a pu dĂ©couvrir en 1936 en Palestine lors de la grande rĂ©volte arabe. Il imagine alors de petites unitĂ©s taillĂ©es pour le combat irrĂ©gulier, les Commandos, directement inspirĂ©s des Kommandos Boers, très agiles, auxquelles fut confrontĂ©e l’armĂ©e britannique en Afrique du Sud pendant la seconde guerre des Boers entre 1899 et 1902. Par leurs tactiques spĂ©cifiques, ces unitĂ©s Ă©taient capables de tenir en Ă©chec des forces bien plus importantes en hommes et en armes[6]. L’idĂ©e sĂ©duit Churchill qui donne son accord le 8 juin et rĂ©clame un minimum de 5 000 hommes[3] devant tous ĂŞtre volontaires[9].

L’organisation générale des commandos est la suivante : environ 500 hommes répartis en 10 troops de 50 hommes et commandée chacune par un capitaine[9]. La troop est l’unité de base du commando, elle doit pouvoir agir de façon autonome. À ce titre, elle doit disposer de ses propres moyens de transport et de transmission ainsi que de ses stocks de munitions[3].

Cependant, la constitution de ces nouvelles unités est rendue d’autant plus compliquée que les armements et les matériels manquent. Là encore, la priorité est donnée aux troupes dédiées à la défense territoriale[9]. L’amiral Mountbatten écrit : ”Only a few weapons of modern design were at the disposal of the troops engaged in raidings ; or, to put it more exactly, the number of these troops depended on the number of weapons available.”[6] Par ailleurs, si un centre de développement et d’entrainement interarmées, dont l’objet est de développer les moyens tant humains que matériels nécessaires à la réalisation des opérations combinées, est créé en 1936 (Inter-Services Training and Development Centre ou ISTDC), celui-ci ne dispose que de moyens dérisoires. À la veille du conflit, l’ISTDC ne peut aligner qu’à peine neuf chalands désuets[10].

1940 : des débuts marqués par l'improvisation

Churchill souhaite aller vite. Un petit état-major, sous le commandement du lieutenant-général Bourne, est mis en place afin de faire des propositions de plans au comité des chefs d’état-major[6]. Parallèlement, un nouveau bureau, le MO9, est créé pour assurer la montée en puissance des commandos[9]. Cependant, compte tenu de l’exigence portée à l’entrainement, les premières unités ne pourront être opérationnelles que dans plusieurs mois. Le lieutenant-colonel Clarke, chargé de l'exécution des plans, va ainsi recruter des volontaires au sein des unités qui ne seraient pas pleinement mobilisées dans la défense territoriale. Clarke parvient à rassembler 350 hommes et 25 officiers issus en priorité des dix compagnies indépendantes. Ils forment alors la 11e compagnie indépendante[3].

Dans la nuit du 23 au 24 juin 1940, alors que l’armistice que la France a signĂ© avec l’Allemagne n’est pas encore entrĂ© en vigueur, 120 hommes de la 11e compagnie rĂ©partis en quatre Ă©quipes prennent la mer en direction de Boulogne-sur-Mer, c’est le dĂ©but de l’opĂ©ration « Collar Â»[3]. Puis, Ă  la suite de la mise en place du commando n°3, un deuxième raid est lancĂ© dans la nuit du 14 au 15 juillet 1940 sur l’île de Guernesey, l’opĂ©ration « Ambassador Â»[3]. Ces deux premiers raids ne sont pas concluants. Ils se caractĂ©risent surtout par une grande improvisation[9]. Churchill parlera mĂŞme de « stupides fiascos Â»[3].

Malgré quelques renseignements, les objectifs sont loin d’être remplis d’autant plus que les premières pertes sont à dénombrer. Le matériel et en particulier les canots à moteur se révèlent complètement inadaptées. La navigation de nuit est un autre point crucial à améliorer de même que les hommes n’étaient pas à la hauteur. Les hommes qui de plus voient leur moral affecté par ces échecs. La coordination entre les marins, les commandos et les aviateurs est également loin d’être optimale[9]. Ces opérations ne s’improvisent pas, elles demandent une préparation et une planification minutieuses. Les prochains mois doivent être mis à profit pour roder l’outil. Mais ces deux premiers raids malgré leurs résultats peu concluants, ont eu l'avantage de constituer un laboratoire pour les opérations à venir[3].

Été 1940 : création des "Opérations combinées"

Amiral Keyes

Churchill nomme le 17 juillet 1940 l’amiral Roger Keyes « Directeur des OpĂ©rations CombinĂ©es Â». Ă‚gĂ© de 68 ans, ce marin est un ami de Churchill et un hĂ©ros de 14-18. Le 22 avril 1918, il conduisit notamment le raid contre la base sous-marine allemande de Zeebruges[9]. Celui-ci est ainsi Ă  la tĂŞte d’un Ă©tat-major interarmĂ©es ne dĂ©pendant plus du comitĂ© des chefs d’état-major, mais en faisant pleinement parti, et relevant directement du premier ministre lui-mĂŞme. L’état-major mis en place initialement pour planifier les « raidings operations Â» se fond alors dans la nouvelle structure et le gĂ©nĂ©ral Bourne devient l’adjoint de Keyes. La mission des « OpĂ©rations CombinĂ©es Â» concerne la planification et l’exĂ©cution des raids en territoire ennemi. De ce fait, il assure la coordination des moyens interarmĂ©es mis Ă  sa disposition dans le cadre de ces opĂ©rations. Les unitĂ©s commandos, dont il assure le recrutement et l’entrainement, lui sont directement rattachĂ©es. Enfin, il supervise le dĂ©veloppement de matĂ©riels spĂ©cifiques et en assure la production[3].

Churchill attend de cette rĂ©organisation des opĂ©rations mieux Ă©laborĂ©es et d’une plus grande envergure. Cependant, les « OpĂ©rations CombinĂ©es Â» manquent toujours de moyens. Les effectifs, en particulier ne progressent pas assez rapidement faute de matĂ©riel pour les Ă©quiper et du fait de la rĂ©ticence de chefs de corps de l’armĂ©e rĂ©gulière, peu enclins Ă  voir partir leurs meilleurs Ă©lĂ©ments tenter l’aventure. Ainsi, sur les 5 000 hommes rĂ©clamĂ©s par Churchill, seuls 500 sont Ă  l’entrainement. Progressivement, une brigade spĂ©ciale (Special Service Brigade ou SSB) peut ĂŞtre constituĂ©e en octobre 1940 avec Ă  sa tĂŞte le gĂ©nĂ©ral Haydon. Elle est composĂ©e de 5 bataillons (Special Service Battalions) formĂ© chacun par deux compagnies de 500 hommes. Ces compagnies correspondent en fait aux unitĂ©s commandos dĂ©crites prĂ©cĂ©demment. Ainsi cette brigade est formĂ©e des 9 premières unitĂ©s commandos et des 6 dernières Compagnies IndĂ©pendantes encore en service[3]. Ă€ la fin de l’annĂ©e 1940, le commando n°11 ou Scottish Commando est constituĂ©, puis le n°12 au dĂ©but de l’annĂ©e 1941[3]. Finalement, l’organisation de la SSB et des unitĂ©s qui la composent est entièrement revue en fĂ©vrier-mars 1941. Les troops sont considĂ©rĂ©es comme trop faibles et la formation des commandos en dix troops trop lourde. La nouvelle structure, qui sera prĂ©servĂ©e pour le reste du conflit, consiste en des commandos de six troops. Cinq sont composĂ©es de trois officiers et 62 sous-officiers et soldats du rang alors que la sixième, plus lourdement armĂ©e, en compte environ 40. L’effectif de 65 n’a pas Ă©tĂ© fixĂ© au hasard puisqu’il correspond au nombre de personnels pouvant embarquer dans deux barges de dĂ©barquement[9]. Chaque commando est dorĂ©navant autonome, les niveaux bataillon et compagnie sont abandonnĂ©s[6].

Pour les volontaires des trois armĂ©es qui se prĂ©sentent au centre d’entrainement d’Inveraray en Écosse[3], la sĂ©lection est de plus en plus rigoureuse. En particulier, il est bien vĂ©rifiĂ© que toutes les futures recrues savent bien nager, n’ont pas le mal de mer et qu’elles ont dĂ©jĂ  eu une expĂ©rience du combat. De plus, l’encadrement est Ă©galement rajeuni, les commandants ou capitaines quadragĂ©naires ont difficilement leur place chez les commandos, pour lesquelles l’activitĂ© est très intense. L’entrainement doit ĂŞtre Ă  la hauteur. Il est rare d’être au sec. Inveraray, avec le froid, la pluie, la boue, offre un cadre suffisamment rustique pour permettre l’aguerrissement des corps et des esprits. Dans ces conditions, l’esprit de corps qui se dĂ©veloppe parmi les commandos est exceptionnel et rien n’est pire que le « Return to unit Â», le retour dans leur unitĂ© d’origine[9].

Si les commandos de la brigade du gĂ©nĂ©ral Haydon s’entrainent durement, ils commencent cependant Ă  s’impatienter. En effet, plus aucune opĂ©ration n’est menĂ©e en 1940 Ă  la suite de l'opĂ©ration « Ambassador Â». Deux raids sont prĂ©vus sur les Açores et l’île de Pantelleria près de Malte, mais ils sont finalement annulĂ©s car jugĂ©s trop risquĂ©s[3] ou n’ayant pas suffisamment d’impact[9]. Il faut attendre 1941, pour que de nouvelles opĂ©rations aient lieu. En fĂ©vrier 1941, les commandos 7, 8 et 11 sont envoyĂ©s pour participer aux opĂ©rations en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Ils sont regroupĂ©s sous les ordres du colonel Robert Laycock et composent la « Layforce Â». Mais c’est surtout le raid sur les Ă®les Lofoten, en Norvège en mars 1941, qui sera l’occasion pour les OpĂ©rations CombinĂ©es et ses commandos d’acquĂ©rir ses premières vĂ©ritables lettres de noblesse.

« Claymore Â» : le premier « succès Â» en mars 1941

Opération Claymore

Les Ă®les Lofoten abritent des usines produisant de l’huile de morue et de hareng. Cette huile est utilisĂ©e dans la production de glycĂ©rine pour les explosifs. Il s’agit alors de les dĂ©truire ainsi que les bateaux ennemis stationnĂ©s dans les principaux ports et de capturer des prisonniers, c’est l’opĂ©ration « Claymore Â»[3]. La force pour exĂ©cuter ce raid est composĂ©e des commandos 3 et 4 soit 250 hommes environ, renforcĂ©s chacun par 50 sapeurs qui procĂ©deront aux destructions[9]. Le 1er mars, la force est transportĂ©e par paquebots au large des Lofoten. L’opĂ©ration commence au matin du 4 mars. Cette fois, les commandos peuvent compter sur de nouvelles embarcations pour procĂ©der aux dĂ©barquements, le « Landing Craft Assault Â». Mis au point par l’ISTDC, il s’agit d’une petite barge de 12,3 m pouvant progresser Ă  une vitesse de 10 nĹ“uds (environ 20 km/h) avec 35 hommes soldats Ă©quipĂ©s et 4 hommes d’équipage[3]. L’opĂ©ration, qui a durĂ© 4 heures, est un grand succès. Tous les objectifs sont atteints : 5 navires dĂ©truits[6], 18 usines sont dĂ©truites, 800 000 gallons d’huile et d’essence sont brĂ»lĂ©s, 216 allemands et 60 collaborateurs norvĂ©giens sont faits prisonniers. Les Britanniques n’enregistrent quant Ă  eux qu’un seul blessĂ©[9]. L’évĂ©nement est largement mĂ©diatisĂ©. Il s’agit de faire savoir que la Grande-Bretagne n’a pas dĂ©posĂ© les armes et qu’elle a les moyens de faire mal Ă  l’ennemi. Les Britanniques sont encore seuls face Ă  l’Allemagne, le succès de « Claymore Â» vient Ă  point nommĂ© pour soutenir le moral national[3]. Un succès Ă©galement pour Churchill et une fiertĂ© pour les commandos. Cependant, la rĂ©ussite de cette opĂ©ration tient peut-ĂŞtre davantage de la conjonction entre une mĂ©tĂ©o clĂ©mente et la mĂ©diocritĂ© de l’adversaire que du professionnalisme des Britanniques. En effet, le capitaine Lovat, du commando n°4, dĂ©crit un raid mal prĂ©parĂ©, une cohĂ©sion et une discipline insuffisantes, un Ă©quipement lourd et inadaptĂ©[9]. Mais pour Churchill, cette opĂ©ration doit marquer un tournant dans l’histoire des opĂ©rations combinĂ©es. Les raids doivent dorĂ©navant s’intensifier et continuer Ă  ĂŞtre perfectionnĂ©s avec en ligne de mire, la « rĂ©invasion Â» de la France[3]. D’autant que la Grande-Bretagne n’est plus seule : 1941 est Ă©galement l’annĂ©e qui voit entrer en guerre l’URSS en juin puis les États-Unis en dĂ©cembre.

Automne 1941 : l'arrivée de lord Louis Mountbatten

Amiral Lord Louis Mountbatten

Pour poursuivre le dĂ©veloppement des « OpĂ©rations combinĂ©es Â», Churchill prĂ©fère mettre un nouvel homme Ă  leur tĂŞte, l’action de l’amiral Roger Keyes ayant peu convaincu. Ă€ un bilan plutĂ´t maigre, vient s’ajouter un caractère rude qui a fini par lui ĂŞtre fatal[3]. C’est donc le capitaine lord Louis Mountbatten qui est nommĂ© pour lui succĂ©der le 27 octobre 1941. Il sera promu vice-amiral quelques mois plus tard[6]. Par ailleurs, la « Direction des OpĂ©rations combinĂ©es Â» est remplacĂ©e par un « Commandement en chef des OpĂ©rations combinĂ©es Â». Mountbatten est 25 ans plus jeune que Keyes. Un Ă©lĂ©ment qui a sans doute jouĂ© en sa faveur, Churchill souhaitant en effet une personnalitĂ© Ă©nergique, capable de renforcer le caractère offensif des commandos. Il a pour mission d’intensifier les raids[3]. Le plan d’action qui lui a Ă©tĂ© confiĂ© par Churchill, s’inscrit clairement dans la perspective de la libĂ©ration de l’Europe : Â« Je veux que vous succĂ©diez Ă  Roger Keyes Ă  la tĂŞte des OpĂ©rations CombinĂ©es. Comme vous le savez, il n’y a eu guère de raids de commandos. Je veux que vous crĂ©iez un programme de raids, capable de maintenir les cĂ´tes ennemies en Ă©tat d’alerte, du cap Nord jusqu’au golfe de Gascogne. Mais votre principal objectif doit rester la « rĂ©invasion Â» de la France. Vous devez crĂ©er la machine qui nous permettra de mettre Hitler Ă  terre... Â»[3] L’Allemagne Ă  prĂ©sent engagĂ©e sur deux fronts, ces raids visent Ă©galement Ă  obliger les Allemands Ă  conserver des troupes Ă  l’Ouest pour soulager les SoviĂ©tiques Ă  l’Est[3].

Un raid est organisĂ© deux mois Ă  peine après son entrĂ©e en fonction : l’opĂ©ration « Archery Â». Il ne s’agit plus de mener de petits raids limitĂ©s de renseignement et de harcèlement. Cette fois, près de 600 hommes provenant des commandos no 2, 3, 4 et 6 sont mobilisĂ©s. Le commando no 12 a par ailleurs la charge de faire diversion en menant un raid simultanĂ© sur les Lofoten dans le cadre de l’opĂ©ration « Anklet ». Des officiers de renseignement et des correspondants de presse les accompagnent, de mĂŞme qu’une vingtaine de NorvĂ©giens pour leur servir de guide. Il s’agit en effet de dĂ©truire des usines de fabrication d’huile de poisson Ă  Vaagsö et sur l’île de Maaloy, en Norvège. Des prisonniers doivent Ă©galement ĂŞtre ramenĂ©s. C’est une sorte de rĂ©pĂ©tition des Lofoten. La Royal Navy est lourdement mobilisĂ©e : un croiseur, quatre destroyers et un sous-marin sont chargĂ©s de baliser l’itinĂ©raire et d’assurer l’accès aux fjords. Le raid est lancĂ© pour NoĂ«l. La mĂ©tĂ©o est cette fois-ci moins clĂ©mente et les Allemands se montrent beaucoup plus combatifs. Les commandos comptent 20 morts et 57 blessĂ©s. L’opĂ©ration est toutefois un succès et va mĂŞme jusqu’à inquiĂ©ter sĂ©rieusement Hitler. Les Allemands ont besoin du fer suĂ©dois et des unitĂ©s finlandaises pour le siège de Leningrad. Si la Norvège tombe, les Britanniques pourraient accentuer la pression sur la Suède et la Finlande. Hitler dĂ©cide alors d’envoyer des moyens supplĂ©mentaires pour sĂ©curiser la Norvège. La Kriegsmarine est largement mobilisĂ©e et les effectifs de la Wehrmacht sont portĂ©s Ă  environ 372 000 hommes. Autant d’hommes et de navires qui ne seront pas prĂ©sents en Normandie en 1944[9].

La mise en Ĺ“uvre de raids d’une plus grande envergure appelle Ă  faire Ă©voluer les moyens des « OpĂ©rations CombinĂ©es Â». D’abord, Mountbatten prend soin de constituer un Ă©tat-major Ă  la mesure de la tâche. Il met notamment en place des bureaux dĂ©diĂ©s Ă  la planification, l’entrainement et aux communications[11].

Ensuite, de nouvelles unitĂ©s commandos sont crĂ©Ă©es. Les Royal Marines sont chargĂ©s de constituer des unitĂ©s en leur sein. En 1942, 8 nouveaux commandos voient ainsi le jour, les commandos n°40 Ă  47.  Viennent s’ajouter les commandos n°10 (interalliĂ©s), n°14 et n°62. Les unitĂ©s se spĂ©cialisent de plus en plus en fonction de leurs affectations Ă  une zone gĂ©ographique prĂ©cise ou Ă  des types d’opĂ©rations particuliers[3]. Le commando n°2 est par exemple spĂ©cialisĂ© dans les raids aĂ©roportĂ©s, le commando n°14 dans les opĂ©rations en milieu arctique, le commando n°62 dans les opĂ©rations de sabotage…

Par ailleurs, de nouvelles unités, plus petites que les commandos, et devant opérer de façon plus clandestine font leur apparition. Ces unités seront en réalité les premières unités de Forces Spéciales modernes. Parmi ces formations, on peut notamment citer les SBS ou Special Boat Sections. Équipées de canoës, pouvant être mis en œuvre à partir de sous-marins ou de navires de surface, elles sont spécialisées dans la reconnaissance de plage et les petites opérations de raids. Une première section d’une trentaine d’hommes avait été mise en œuvre sous l’impulsion du lieutenant Roger Courtney dès juillet 1940. Intégrée au sein de la Layforce, elle participe aux opérations en Méditerranée. Compte tenu de la nouvelle impulsion donnée aux Opérations Combinées, une deuxième section est formée en mars 1942. De janvier 1941 à octobre 1945, les SBS prennent ainsi part à près de 80 opérations[3]. En complément des SBS, les Combined Operations Pilotage Parties ou COPPs sont créées fin 1942 par le lieutenant-commander Nigel Clogstoun-Willmott[12]. De façon miroir, les Special Air Service (SAS) sont créés en à l’été 1941 par le lieutenant David Stirling du commando no 8, intégré également au sein de la Layforce. Pour Stirling, les opérations menées par les commandos, par l’effectif qu’elles mobilisent, sont trop lourdes pour espérer réellement jouer sur l’effet de surprise. En réalité, les unités commandos sont des troupes d’assaut spécialisées destinées à mener un violent combat d’infanterie. Il faut de plus petites équipes, plus légères pour être plus mobiles[9]. De cette façon, il sera possible d’intervenir sur des objectifs à haute valeur stratégique. Au départ, les SAS sont constitués de 60 volontaires issus de la Layforce[9]. Ils sont répartis en équipes de 4 qui peuvent agir de façon indépendante[9]. En 1942 sont également constitués les Royal Naval Commando. Ils sont chargés de coordonner l’ensemble des mouvements entre les unités lors des phases de débarquements dans le cadre d’assauts amphibies massifs[13].

Les OpĂ©rations CombinĂ©es peuvent donc passer Ă  la vitesse supĂ©rieure. Si 1941 a dĂ©marrĂ© lentement pour les commandos, l’activitĂ© s’accĂ©lère au cours de l’annĂ©e. Finalement, pas moins d’une dizaine d’opĂ©rations de reconnaissance et de sabotage auront Ă©tĂ© lancĂ©es, en particulier en Norvège et en France. Parmi elles, on peut citer les opĂ©rations « Chopper Â» qui se dĂ©roulèrent du 27 au 30 septembre Ă  Luc-sur-mer, ou encore l’opĂ©ration « Sunstar Â» entre le 22 et le 23 novembre, seul raid d’envergure tentĂ© sur la cĂ´te du Calvados pendant l’occupation[3].

Le rythme des opĂ©rations ne cesse de s’intensifier Ă  mesure que de nouvelles unitĂ©s commandos se forment et de l’arrivĂ©e de moyens matĂ©riels importants. La Grande-Bretagne ne tarde pas en effet Ă  bĂ©nĂ©ficier des gigantesques capacitĂ©s de production amĂ©ricaines. La stratĂ©gie dĂ©finie par Churchill en juin 1940 va pouvoir pleinement s’exprimer en 1942. D’autant qu’à cet instant, les Britanniques sont sur la dĂ©fensive, ils reculent en Asie et en Afrique du Nord. Ainsi, les opĂ©rations combinĂ©es et les raids de bombardiers sont les seules opĂ©rations offensives envisageables. Il n’est donc pas surprenant que 1942 voit les opĂ©rations combinĂ©es les plus audacieuses de toute la guerre ĂŞtre rĂ©alisĂ©es avant le dĂ©barquement du 6 juin 1944. Parmi elles, deux en particulier retiennent l’attention : les opĂ©rations « Biting Â» et « Jubilee Â».

L'année 1942 : de « Biting » à « Jubilee »

Sur la base de renseignements de la résistance française, faisant état de la mise en œuvre d’un nouveau type de radar à la station de Bruneval en Normandie, un raid est planifié pour la fin du mois de février 1942. Ce nouveau radar, dénommé « Freya », serait capable de détecter à 120 km les approches de la RAF[9]. Mais plutôt que de le détruire, les Britanniques souhaitent récupérer l’appareil afin d’en étudier son fonctionnement et trouver la réponse adéquate à ce nouveau système de défense. L’entreprise apparait extrêmement risquée compte tenu des falaises hautes d’une centaine de mètres et des importantes défenses mises en œuvre sur la plage. De nombreuses reconnaissances aériennes sont effectuées et les photos qu’elles ramènent sont complétées par les informations des réseaux de résistances. Tous ces renseignements établissent que la plage n’est pas minée et détaillent la répartition des Allemands autour du site[3]. Sur cette base, il est envisagé de projeter la force par les airs. Une fois rassemblée, elle investira la station radar, prélèvera les éléments clés du système et procédera à la destruction du reste des installations. Pour le retour, elle devra rejoindre les plages en contrebas d’où elle rembarquera vers l’Angleterre. Toutes les armées sont donc parties prenantes dans cette opération. La compagnie C du 1er bataillon de la 1re division aéroportée britannique est retenue pour mener l’opération. Elle est organisée en 3 groupes : Drake, Nelson, Rodney. Elle sera accompagnée d’un opérateur radar de la RAF pour superviser le démontage du radar. La RAF fournit également en plus des avions de transports dans lesquels prendront part les parachutistes, un dispositif d’escorte assuré par des chasseurs aussi bien pour l’aller que pour le retour. Le commando n°12 est également mobilisé pour sécuriser le rembarquement. Enfin, la Royal Navy mobilise deux destroyers qui feront office de bateaux-mères[3].

Station radar de Bruneval

L’opération « Biting » est ainsi lancée dans la nuit du 27 au 28 février 1942. C’est un énorme succès. Les Britanniques parviennent à récupérer le radar et font trois prisonniers dont un opérateur. 5 Allemands ont également été tués. Les Britanniques perdent aussi 8 hommes : deux sont morts et six autres faits prisonniers. Le raid sur Bruneval s’impose immédiatement comme un modèle d’opérations combinées. Surtout, il a permis grâce aux technologies ramenées, de déterminer les fréquences utilisées par les Allemands. Sur cette base, une technique de brouillage baptisée windows est mise au point en 1943. Il s’agit de leurrer les radars ennemis grâce au largage de milliers de bandelettes d’aluminium. Cette technique sera notamment utilisée dans la nuit du 5 au 6 juin 1944[3]. Enivrés par ce succès, les Britanniques lancent en mars l’opération « Chariot ». Il s’agit de mettre hors service la grande cale sèche du port, la seule sur la façade atlantique à pouvoir accueillir le cuirassé géant Tirpitz. Les objectifs sont atteints au prix de lourdes pertes : 59 commandos périssent et 109 sont faits prisonniers, auxquels viennent s’ajouter une centaine d’hommes de la Navy[3].

Pressés par les Soviétiques et les Américains d’ouvrir un second front à l’ouest Churchill pousse alors pour que des opérations de plus grande envergure encore soient menées[3]. Une opération de débarquement de grande envergure qui permettrait d’établir une tête de pont d’où pourrait partir la libération de l’Europe est envisagée pour 1943. Dans cette optique il est nécessaire de tester les défenses allemandes et de mettre au point les techniques de débarquement qui seront utilisées. Le commandement des Opérations Combinées met alors au point le plan « Rutter ». Ce plan prévoit une reconnaissance en force sur le port de Dieppe. Malgré son accès difficile, on croit le site faiblement défendu. Les Canadiens seront de la partie avec leur 2e division. Alors que les troupes sont prêtes à s’engager le 4 juillet, l’opération est finalement annulée compte tenu de la météo mais surtout de la réticence du commandement britannique. Le général Montgomery, qui devait mener l’opération juge en effet ce plan confus[3]. Mais Churchill et Mountbatten insistent. L’opération « Jubilee » est alors planifiée sur les ruines de « Rutter ». Pour autant, la Royal Navy et la Royal Air Force traînent des pieds. L’Amirauté refuse le soutien de ses grands navires de lignes et la RAF de ses bombardiers lourds[3]. Il n’empêche, 273 navires de tous tonnages participeront, accompagnés par 74 squadrons de la RAF[9] dont 60 de chasse[9]. Ils doivent transporter, escorter et appuyer un peu plus de 6000 officiers et soldats des forces terrestres[9]. Le gros des troupes est composé des éléments de la auquel s’ajoutent les commandos no 3 et 4. On comptera également une poignée de Rangers américains et de Français. Leur mission : s’emparer de la ville et tenir jusqu’au rembarquement. La 2e division mènera l’offensive. Elle doit s’emparer des hauteurs dominant la ville avant de lancer une attaque frontale devant Dieppe[3]. Les commandos ont la tâche de neutraliser les batteries d’artillerie lourde allemandes installées en bordure de côte[9]. Au total, l’opération doit se dérouler sur un front d’une vingtaine de kilomètres[3].

Jubilee est un Ă©chec retentissant

« Jubilee » est lancée le 19 août. Les Allemands attendent les Alliés. Le commando no 3 tombe sur un convoi allemand escorté de navires. Ceux qui parviennent à débarquer sont bloqués par un feu nourri au pied de la falaise. Un petit groupe se détache pourtant et arrive à faire taire la batterie de Berneval. Le commando no 4 a plus de chance et neutralise la batterie de Varengeville, mais c’est bien le seul succès de la journée. Une partie des Canadiens chargée de prendre les hauteurs, prise sous le déluge des mortiers et des mitrailleuses est incapable d’avancer alors qu’une autre, qui n’a pas débarqué au bon endroit est également confrontée à la défense déterminée des Allemands. Sous le poids des pertes qui s’accumulent, on se décide finalement à rembarquer. L’attaque frontale qui doit suivre est ainsi vouée à l’échec d’autant que les renseignements sur les défenses ennemies s’avèrent inexactes. Elles sont en effet grandement sous-estimées et de nombreux pelotons sont anéantis avant même de toucher terre de même que les chars Calgary. Quelques groupes parviennent jusqu’au centre-ville, mais privés de tout soutien ils se replient. La RAF voit également une centaine de ses appareils être abattus contre 48 côté allemand. L’ordre d’évacuation est finalement donné à 11 heures.

« Jubilee » est une leçon qui se paie au prix fort : 3 367 hommes sont tués, blessés ou capturés[3]. Les raisons de cette catastrophe : une coordination interarmes et interarmées insuffisante, un renseignement inexact, l’attaque de front d’une position fermement défendue et fortifiée, l’absence d’un bombardement nourri préalable sur les défenses ennemies... autant de défaillances sur lesquelles se concentrer avant d’envisager un quelconque débarquement massif.

Si les Opérations Combinées se concentrent sur la préparation des futurs grands débarquements, les « piqures de moustiques » se poursuivent en parallèle. Leur réalisation est notamment confiée aux hommes du commando n°62 qui forment la Small Scale Raiding Force (SSRF ou « Force de raid à petite échelle »). Ce commando dépend du Special Operations Executive (SOE), un service chargé de soutenir les réseaux de résistances en menant des opérations de renseignement, de sabotage ou de guérilla. Il n’est composé que d’une cinquantaine d’hommes très bien entraînés. En 1942, la SSRF passe sous le commandement opérationnel des Opérations Combinées[14]. Sous les ordres du major March-Phillips, un premier raid est mené quelques jours avant « Jubilee », c’est l’opération « Barricade ». Elle se déroule dans la nuit du 14 au 15 août et mobilise une dizaine de commandos seulement. Elle doit être exécutée en douze heures, aller et retour compris. Le bilan est mitigé : les commandos ne débarquent pas au bon endroit, ils ne neutralisent pas la batterie anti-aérienne qui était visée et ne rapportent aucun prisonnier. Néanmoins, March-Phillips prouve qu’il est possible avec peu d’hommes d’occasionner des dégâts importants : 3 Allemands sont tués et 6 autres blessés sans aucune perte du côté britannique. Dans son rapport de mission, March-Phillips écrit : « Les pertes infligées à l’ennemi n’étaient pas considérables, mais suffisantes pour avoir un effet démoralisant. On se demande si les Allemands ont même réalisé qui les attaquait »[3].

Malgré ce résultat en demi-teinte, huit raids sont programmés entre la mi-août et la mi-novembre 1942. Seuls six sont finalement menés (raids « Basalt 1 » et « Batman » sont finalement annulés) : « Barricade » entre le 14 et le 15 août ; « Dryad » entre le 2 et le 3 septembre ; « Branford » entre le 7 et le 8 septembre ; « Aquatint » entre les 12 et 13 septembre ; « Basalt 2 » entre le 3 et le 4 octobre[3] ; « Fahrenheit » entre le 11 et le 12 novembre. Sur l’ensemble, seul « Dryad » a véritablement atteint ses objectifs. Les autres opérations ont des résultats beaucoup plus mitigés à l’image de « Barricade » voire complètement catastrophiques. C’est notamment le cas de l’opération « Aquatint » qui fut sans doute l’échec le plus cuisant de la SSRF. Lors de ce raid, sur les 11 hommes du commando, cinq, dont March-Phillips, trouvent la mort alors que les six autres sont faits prisonniers. Cette opération contribua certainement à décider de la dissolution de la SSRF à la fin 1942[3].

1943-1944 : la préparation de la "reinvasion"

En 1943 et 1944, les opérations combinées se tournent pleinement vers la préparation du débarquement qui doit se dérouler en France. À cette fin, les unités commandos sont une nouvelle fois réorganisées. Destinées à participer à des opérations bien plus importantes que les raids menés jusqu’à présent, elles sont dorénavant réparties au sein de quatre Special Service Brigade. Chaque brigade est constituée de quatre unités commando sauf la quatrième brigade qui en compte cinq :

  • La première brigade est composĂ©e des commandos nos 3, 4, 6 et 45 ;
  • la deuxième brigade est composĂ©e des commandos nos 2, 9, 40 et 43 ;
  • la troisième brigade est composĂ©e des commandos nos 1, 5, 42 et 44 ;
  • la quatrième brigade est composĂ©e des commandos nos 10, 41, 46, 47 et 48.

Les commandos nos 12, 14 et 62, destinés à la réalisation de petits raids ne sont pas intégrés (ils sont dissous entre 1943 et 1944)[9].

L’action des Opérations Combinées s’inscrit à présent dans le travail de planification du nouveau COSSAC (Chief of Staff to the Supreme Allied Commander) qui doit produire les plans de l’opération. Dès lors, une campagne de raids, baptisée « Forfar », est organisée en mai 1943 afin de sonder les défenses allemandes et permettre au COSSAC de statuer sur le lieu du débarquement. En juillet, la Normandie est retenue. Dès lors, la raison d’être des raids « Forfar » évolue. Dorénavant, leur principale fonction consiste à maintenir l’illusion d’un débarquement dans le nord de la France. Les Allemands sont en effet convaincus que le débarquement se déroulera dans le Pas-de-Calais. Ces raids s’inscrivent alors dans le plan « Starkey », prélude à la grande opération d’intoxication « Fortitude », et destiné à suggérer l’imminence d’un débarquement de grande ampleur dans le Nord[3].

Général Robert Laycock

Il s’agit de Small Scale Raids qui seront menés entre Dunkerque et Étretat par une dizaine d’hommes du commando n°12, le commando n°62 ayant été dissout. Leur mission est d’intercepter des patrouilles et de faire des prisonniers. Après avoir été débarqués, ils ont deux heures pour exécuter la mission, à l'issue desquelles ils doivent rembarquer à bord de vedettes rapides (les Motor Torpedo Boat ou MTB) et regagner les côtes anglaises[3]. Les Opérations Combinées doivent mener une dizaine de raids de ce type. Finalement sept sont bien lancés entre juillet et novembre 1943 : « Forfar Beer »[15] ; « Forfar Dog » ; « Forfar Easy » ; « Forfar How » ; « Forfar Item » ; « Forfar Mike » ; « Forfar Love »[3]. Entretemps, l’amiral Mountbatten est nommé en août 1943, Commandant suprême des forces alliées pour l’Asie du Sud-Est. Il cède sa place au général Robert Laycock quelques semaines plus tard.

À partir du 11 septembre, les raids « Forfar » laissent la place à une nouvelle campagne de raids, baptisée cette fois « Hardtack ». Il s’agit de six à huit raids de reconnaissance à mener entre le Havre et Ostende, deux sur les îles anglo-normandes et une en préparation de l’opération « Manacle Easy »[16]. Les deux troops de commando français (soit environ 160 commandos) intégrées au sein du commando interallié n°10 sont particulièrement mises à contribution, la majorité de ces opérations devant avoir lieu en territoire français[3]. Ils sont renforcés par des éléments des SBS. Douze opérations « Hardtack » sont programmées[3]. Les raids « Hardtrack » se succèdent de décembre 1943 à la mi-janvier 1944. Si des pertes sont à enregistrer, ces différentes campagnes de raids ont atteint leurs objectifs : de très nombreux renseignements sur l’état des défenses allemandes ont pu être récupérés et l’ignorance sur les véritables intentions alliées a été maintenue[3].

Les raids reprennent après un mois de pause, le temps d’exploiter l’ensemble des renseignements. Les préparatifs du débarquement entrent désormais dans leur dernière phase. Des opérations de reconnaissance sur les plages sont alors menées par les hommes-grenouilles des COPP dès décembre 1943. Ces unités se sont notamment illustrées en 1942, en permettant au général Giraud de rejoindre l’Afrique du Nord grâce à l’emploi d’un sous-marin de poche[3]. Elles seront parmi les premières – si ce n’est les premières – unités engagées lors du D-Day. En effet, ayant approché les plages anglo-canadiennes à bord de petits sous-marins (X class submarines), elles devancent les premières vagues d’assaut et s’affairent à « marquer les plages » pour guider la progression des troupes[3].

Pipeline PLUTO

Au-delĂ  des diffĂ©rentes actions commandos, les OpĂ©rations CombinĂ©es conduisirent Ă©galement, d’abord Ă  travers l’ISTDC puis le Combined Operations Experimental Establishment (COXE mais prononcĂ© coxy) qui lui succède en 1942, plusieurs programmes de recherche et dĂ©veloppement significatifs. Parmi eux, on peut citer le Pipeline Under The Ocean ou PLUTO. Ce projet vise Ă  dĂ©ployer entre l’Angleterre et la France, un rĂ©seau d’olĂ©oducs sous-marins permettant d’acheminer le carburant nĂ©cessaire aux troupes une fois qu’elles auraient dĂ©barquĂ©. Les premières expĂ©rimentations sont menĂ©es dès 1942. Au total, un peu plus de 800 km de tuyaux furent installĂ©s. En janvier 1945, PLUTO dĂ©livrait 300 tonnes de carburant par jour. En mars 1945 c’était dix fois plus avec 3 000 tonnes dĂ©livrĂ©es par jour. Ă€ la fin du conflit, c’est près de 800 millions de litres qui avaient traversĂ© la Manche[17].

Le COXE dut également travailler sur l’un des projets les plus ambitieux de la guerre. Ce projet, qui commence fin 1942, est baptisé « Habakkuk » et s’inscrit dans le cadre de la bataille de l’Atlantique. Il s’agit de construire des bases flottantes faites à partir d’un mélange bois et de glace, le pykrete. Elles seraient alors quasiment invulnérables aux torpilles allemandes. Pour cela, il était prévu de prélever des pans entiers d’icebergs en Arctique. Ces navires participeraient à la sécurisation des convois de l’Atlantique et à la lutte contre les sous-marins allemands. Mais au cours de l’année 1943, les alliés ne se font plus d’illusion sur le fait que la bataille de l’Atlantique est sur le point d’être gagnée. Le projet très consommateur de ressources finit donc par être abandonné à la fin de l’année 1943[18].

Port flottant Mulberry en Normandie

Mais l’une des rĂ©alisations les plus connues Ă  mettre au compte des ingĂ©nieurs du COXE est le port flottant « Mulberry ». Ă€ la suite de l’opĂ©ration ratĂ©e sur Dieppe en 1942, les Britanniques se demandent comment acheminer le soutien nĂ©cessaire au dĂ©veloppement de la tĂŞte de pont si aucun port ne peut ĂŞtre pris. En aoĂ»t 1943, le projet d’un port flottant formĂ© de caissons en bĂ©ton est approuvĂ©. 300 entreprises employant jusqu’à 45 000 personnes sont mobilisĂ©es pour la construction des Ă©lĂ©ments en Angleterre. 212 caissons de 1 600 Ă  plus de 6 000 tonnes sont rĂ©alisĂ©s ainsi que 23 quais totalisant 1 100 tonnes et 15 km de voies. Ă€ la suite du dĂ©barquement du 6 juin 1944, les Ă©lĂ©ments sont convoyĂ©s depuis l’Angleterre pour ĂŞtre assemblĂ©s. Deux ponts doivent ĂŞtre mis en Ĺ“uvre, l’un Ă  Omaha Beach et l’autre Ă  Arromanches. Cependant, une tempĂŞte entre le 19 et le 21 juin rend le port d’Omaha Beach inutilisable. Au total, l’unique port « Mulberry » permit au cours de ses cinq mois d’utilisation, d’acheminer 2 millions d’hommes, 500 000 vĂ©hicules et 4 millions de tonnes de fret[19].

Après-guerre

Si la rĂ©alisation des dĂ©barquements en Europe, place les « OpĂ©rations CombinĂ©es Â» au second plan, elles ne disparaissent pas pour autant. Elles survivent mĂŞme Ă  la guerre puisque Robert Laycock restera en poste jusqu’en 1947.

L’hĂ©ritage qu’elles laissent est important, et pas seulement pour les Britanniques. Les OpĂ©rations CombinĂ©es inaugurent la mise au point des premières unitĂ©s de forces spĂ©ciales modernes Ă  la fois chez les Britanniques mais aussi chez plusieurs alliĂ©s Ă  travers leur participation au sein du commando n°10 notamment. Les Français, qui forment Ă  eux seuls deux des huit troops au sein de cette unitĂ©, s’approprieront pleinement l’ Â« esprit commando Â» sous l’égide du commandant Philippe Kieffer, initiateur des futures unitĂ©s de commandos de la Marine Nationale. Par ailleurs, les « OpĂ©rations CombinĂ©es Â» ont permis d’engager une rĂ©flexion doctrinale moderne et de perfectionner  la planification, la prĂ©paration et l’exĂ©cution des opĂ©rations amphibies, et plus largement interarmĂ©es, qu’elles soient rĂ©alisĂ©es dans un cadre national ou en coalition. 

Notes et références

  1. « Une guerre amphibie – La seconde Guerre Mondiale, 1936-1945 », Histoire & Stratégie, no 7,‎ , p. 51
  2. Winston CHURCHILL, Mémoires de guerre – 1919-1941, Paris, Editions Tallendier, , 446 p.
  3. Stéphane SIMONET & al., Les raids commandos alliés en Normandie avant le débarquement-1940-1944, Rennes, Editions Ouest-France, , 249 p.
  4. Richard HOLMES, Dunkirk evacuation, New York, Oxford University Press, , 1072 p.
  5. Richards DENIS, Royal Air Force 1939–1945, Volume I, The Fight at Odds, 430 p.
  6. Louis MOUNTBATTEN, Combined operations. The official story of the Commandos, New York, The Macmillan Company, , 155 p.
  7. « Planifier une opération amphibie », Histoire & Stratégie, no 7,‎
  8. CHURCHILL cité par Pierre MONTAGNON, Histoire des commandos – 1939-2011, Paris, Pygmalion, , 1101 p.
  9. Pierre MONTAGNON, Histoire des commandos – 1939-2011, Paris, Pygmalion, , 1101 p.
  10. Eric COUTU, « Le quartier général des opérations combinées et l'expédition canado-britannique au Spitzberg (août 1941) », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 220,‎ (lire en ligne)
  11. « MOUNTBATTEN »
  12. Ian TRENOWDEN, Stealthily by Night - COPP (Combined Operations Pilotage Parties) : Clandestine Beach Reconnaissance And Operations In World War II, BookBaby, , 324 p.
  13. « THE ROYAL NAVAL COMMANDOS »
  14. « SSRF »
  15. Des commandos français sont sollicités pour la première fois lors de cette opération qui se déroule dans la nuit du 2 au 3 septembre 1943.
  16. Menées parallèlement, les opérations « Manacle » doivent permettre de s’emparer de points fortifiés allemands.
  17. « PLUTO »
  18. « Pykrete »
  19. « Mulberry Harbours »

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.