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Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force

Quartier général des forces alliées en Europe nord-occidentale

Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force
Image illustrative de l’article Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force
Insigne du SHAEF

Création 1943
Dissolution 1945
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la France France libre puis
Drapeau de la France France
Allégeance Alliés
Branche terre, mer et air
Type Quartier général
Composée de 1re armée aéroportée alliée
21e Groupe d’armées britannique
12e Groupe d'armées des États-Unis
6e Groupe d'armées des États-Unis
1re armée française
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Bataille de Normandie
Libération de la France
Campagne d'Allemagne
Commandant historique Dwight David Eisenhower

Le Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF) est le quartier général des forces alliées en Europe nord-occidentale, de fin 1943 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dwight David Eisenhower en est le général en chef.

Historique

Le COSSAC

Lors de la conférence inter-alliée d’Anfa à Casablanca le , il est décidé de la création d’une structure temporaire, chargée d'entamer la planification d'un débarquement sur le front de l’Ouest. Un chef d'état-major est alors nommé, avec le titre de COSSAC (Chief of Staff to Supreme Allied Commander). Ce poste est confié au général britannique Frederick E. Morgan, assisté du général américain Ray Barker (en)[1].

La mission du COSSAC était de préparer des plans pour :

  1. Réaliser une opération de diversion (Opération Cockade) visant à alléger la pression allemande sur les opérations des Alliés en Sicile et des Soviétiques sur le front de l'Est, par diverses feintes d'attaque en Europe occidentale. Les Alliés espéraient contraindre la Luftwaffe à une bataille aérienne massive avec la Royal Air Force et l'US Eighth Air Force, et obtenir ainsi définitivement la supériorité aérienne en Europe ;
  2. Être prêt à libérer l'Europe en cas de d'effondrement soudain de l'Allemagne avec toutes les forces disponibles sur le moment ;
  3. RĂ©aliser un assaut massif sur l'Europe pour 1944.

Le COSSAC tint sa première réunion le et permit d’effectuer rapidement quelques choix. Après les enseignements tirés du fiasco du débarquement de Dieppe, les grands principes suivants avaient été posés :

  • la capture d’un port d’envergure Ă©tait vitale ;
  • le rayon d’action de l’aviation imposait une intervention dans une zone situĂ©e entre Knokke et Cherbourg ;
  • les plages devaient ĂŞtre assez vastes pour donner suffisamment de libertĂ© aux troupes et matĂ©riels.

Le SHAEF

Le , le général d'armée Dwight D. Eisenhower fut désigné Supreme Commander Allied Expeditionary Force (commandant suprême des Forces expéditionnaires alliées) et son état-major devint le SHAEF (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force, ou « État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées »), installé à Camp Griffiss (en) à Bushy Park ; il absorba le COSSAC. Cet état-major retravailla le plan de l'opération Overlord créé par Frederick E. Morgan et Ray Barker jusqu'à sa version finale, qui fut exécutée lors du débarquement de Normandie. Walter B. Smith devint le chef de l'état-major d'Eisenhower et Morgan le chef d'état-major adjoint. Le commandement des forces terrestres pour la partie initiale de l'invasion fut assuré par le général Bernard Montgomery[2].

Les membres du SHAEF le : Eisenhower tient les stylos de la reddition en son quartier général de Reims avec de gauche à droite Sousloparov (Armée rouge), Morgan (British Army), Bedell Smith (US Army), Butcher (US Navy) (en), Tedder (Royal Air Force).

Le SHAEF resta au Royaume-Uni jusqu'à ce que suffisamment de forces fussent déployées pour justifier son transfert en France. À ce moment-là, Bernard Montgomery cessa de commander l'ensemble des forces terrestres, mais continua en tant que commandant en chef du 21e groupe d’armées britannique (21st AG) sur l'aile « est » de la tête de pont en Normandie, et le 12e groupe d'armées des États-Unis (12th AG) commandé par le lieutenant général Omar Bradley fut créé à l'aile « ouest » de la tête de pont. Alors qu'une percée avait lieu en Normandie , les Alliés lancèrent l'invasion de la France méridionale, le avec le 6e groupe d'armées des États-Unis (6th AG) sous le commandement du lieutenant-général Jacob L. Devers. Lors de l'invasion du Sud de la France, le 6th AG était sous le commandement du Quartier général des Forces alliées (Allied Forces Headquarters) du théâtre des opérations méditerranéen, mais au bout d'un mois il passa sous le commandement du SHAEF dont un PC avancé fut successivement déplacé à Bayeux, Saint-Lô et Jullouville. En , le SHAEF principal prit place à l'hôtel Trianon Palace à Versailles et un poste avancé s'établit à Reims où furent signés huit mois plus tard les Actes de capitulation du Troisième Reich, le . Le , un autre poste avancé du SHAEF s'installa à Francfort. Après la capitulation de l'Allemagne, les PC avancés et principaux du SHAEF s'établirent définitivement à Francfort pour organiser le démantèlement de l'armée allemande. Comprenant plus de seize mille officiers et hommes de troupe à cette période, le SHAEF fut dissous le [3].

Forces sous son commandement

Carte des opérations, - . Du nord au sud sur le front de l'Ouest se situent les 21e, 12e et 6e groupes d'armées.
Salle de planification des opérations alliées.

Le SHAEF commanda un grand nombre de formations opérant sur le front de l'Ouest, principalement des forces terrestres de l'US Army, de la British Army, de l'armée canadienne et des FFL; Il y eut un total de trois groupes d'armées, contrôlant un total de huit armées :

Le SHAEF contrôla de grandes forces navales durant l'opération Neptune, la phase d'assaut d'Overlord, ainsi que deux forces aériennes tactiques : la 9th USAAF et la RAF Second Tactical Air Force. Les forces de bombardement stratégique alliées basées au Royaume-Uni furent également sous son commandement durant Overlord.

Structure du SHAEF

Photo prise à Londres, en , planification de l'invasion alliée. De gauche à droite : Omar Bradley, Bertram Ramsay, Arthur Tedder, Dwight Eisenhower, Bernard Montgomery, Trafford Leigh-Mallory, Walter Bedell Smith.

Le principal interlocuteur français auprès du SHAEF fut le général Marie-Pierre Kœnig, même si les contacts etaient également fréquents avec Juin (et son adjoint Sevez) ou de Gaulle lui-même. Le général soviétique Ivan Sousloparov fut pour sa part représentant de l'URSS auprès du SHAEF.

En juillet 1944, 4 914 hommes faisaient partie du SHAEF. Au , on comptait 16 000 hommes dont 2 700 officiers et en mai 1945, 30 000 militaires et civils dont 996 correspondants de guerre[4]

Notes et références

  1. (en) Historical Sub-Section, Allied Expeditonary Force, History of COSSAC : Chief of Staff to Supreme Allied Commander, 1943-44, , 90 p. (ISBN 978-1-4357-5493-5).
  2. (en) « Planning and preparation for cross-channel (OVERLORD) operations », sur history.navy.mil (consulté le ).
  3. Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Flammarion, , p. 833.
  4. Henri Michel, La Seconde Guerre mondiale, Presses universitaires de France, 1968, p. 238.

Voir aussi

Articles connexes

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