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Commandos britanniques

Les commandos britanniques (British Commandos) à différencier d'autres unités étrangÚres d'usages similaires, furent les premiÚres unités militaires de raid, reconnues officiellement par l'Histoire, non rattachées à un régiment, créées par l'armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale dÚs juin 1940 qui, employées de maniÚre non conventionnelle et en dehors des tactiques militaires habituelles pour l'époque, malgré une inspiration directe des coups de main de guerres récentes précédentes, avaient pour but d'attaquer et de désorganiser les forces allemandes en Europe et de mener des opérations de reconnaissance.

Généralités

Ces commandos Ă©taient formĂ©s de volontaires en provenance de toutes les branches des forces armĂ©es britanniques, du Commonwealth et plus tard des pays de l’Europe occupĂ©e par les allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Seuls les meilleurs Ă©lĂ©ments Ă©taient acceptĂ©s, devant ĂȘtre jeunes, en parfaite forme physique et psychique, ĂȘtre capable de conduire, d’entretenir et rĂ©parer des vĂ©hicules automobiles et ne pas avoir de mal de mer. Une des conditions clairement dĂ©finies Ă©tait le droit de quitter volontairement les commandos et de retourner Ă  son unitĂ© d'origine aprĂšs une opĂ©ration. Peu d’engagĂ©s ont demandĂ© Ă  le faire.

Avec humour et dĂ©rision, Winston Churchill a donnĂ© ce nom de « commandos Â» en rĂ©fĂ©rence aux Kommandos afrikaners qui avaient mis Ă  mal les troupes britanniques pendant la guerre des Boers. C’était des paysans, tireurs d’élite, qui opĂ©raient par petits groupes Ă  pied et Ă  cheval dans des embuscades et des attaques surprises pour se disperser et s’évanouir ensuite dans la nature qui Ă©tait leur environnement naturel. La faiblesse numĂ©rique et matĂ©rielle devenait une force militaire dans la mobilitĂ© de dispersion et de concentration dans des coups de main (raids) et des harcĂšlements en attaquant par surprise des positions fixes et des convois de ravitaillement

Les commandos britanniques Ă©taient des troupes lĂ©gĂšres opĂ©rant par unitĂ© de 3–4 hommes polyvalents dont chacun pouvait remplacer l'autre, suivant leur devise « commando soldiers apt a tout Â» en rĂ©fĂ©rence au marĂ©chal Ney des guerres napolĂ©oniennes. La composition et l’armement sont variables en fonction de l’opĂ©ration envisagĂ©e.

Le commando s’attendait, et Ă  raison, d’ĂȘtre bien informĂ© (briefing) sur l’opĂ©ration et ses dĂ©tails pour savoir ce qui allait se passer. C’était le secret du succĂšs dans des centaines d'opĂ©rations. Des hommes intelligents et bien renseignĂ©s connaissaient l’objet de l’opĂ©ration : lorsque les Ă©vĂšnements Ă©taient dĂ©favorables et les chefs abattus, l'entraĂźnement suivi et leurs talents leur permettaient d'improviser et de continuer la mission. L'officier commandait des hommes astucieux, instruits et motivĂ©s qui pouvaient rĂ©aliser ses plans et dont le commandement n’était plus « en avant », mais « suivez moi ». C’était cela qui dĂ©finissait le fonctionnement des commandos britanniques.

Histoire

Le mémorial des commandos prÚs de Spean Bridge dans les Highlands.

L’homme qui a inventĂ© les commandos est le lieutenant-colonel, et futur gĂ©nĂ©ral, Dudley Clarke CBE, CB (1889-1974), aux lendemains sombres et cruciaux de l’opĂ©ration Dynamo du rembarquement des Forces ExpĂ©ditionnaires Britanniques Ă  Dunkerque en 1940. Avec l’appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  continuer le combat partout en se joignant Ă  lui dans les Forces françaises libres, commençait une forme de rĂ©sistance. Par la suite, il exista donc des unitĂ©s françaises distinctes dans les rangs des commandos britanniques, comme pour d’autres nationaux belges, polonais, ou autres nations de pays occupĂ©s. Ce n’était pas une lĂ©gion Ă©trangĂšre, mais une sorte d’armĂ©e multinationale. Dudley Clarke Ă©tait l’assistant militaire du gĂ©nĂ©ral John Dill, le chef de l’état-major impĂ©rial au moment de la dĂ©faite des AlliĂ©s, Anglais, Belges et Français, et qui se retrouva Ă  la tĂȘte de forces britanniques affaiblies, ayant perdu tout leur Ă©quipement Ă  Dunkerque. Il s’est souvenu des combats de guĂ©rilla livrĂ©s par les patriotes espagnols contre la puissante armĂ©e napolĂ©onienne et de la rĂ©volte arabe en Palestine oĂč il avait servi en 1936. Sa question Ă©tait : « Comment des hommes dĂ©sespĂ©rĂ©s peuvent mener une guerre de guĂ©rilla avec les seules armes qu'ils sont capables de porter, sans artillerie ni soutien logistique, pour combattre un adversaire puissamment armĂ©, Ă©tabli de Dunkerque aux PyrĂ©nĂ©es Â». La question remonta rapidement la ligne hiĂ©rarchique jusqu’au premier ministre Winston Churchill qui venait de promettre rĂ©cemment la victoire au prix de la sueur, du sang et des larmes.

Opérations militaires

Le Royaume-Uni menacĂ© d’invasion avec les prĂ©paratifs de l’opĂ©ration Otarie, projet de dĂ©barquement allemand en Angleterre et soumis aux bombardements prĂ©paratoires de la Luftwaffe lors de la bataille d'Angleterre, le Premier Ministre Winston Churchill rĂ©clama des faits d’armes et des victoires pour les annoncer Ă  la BBC et ainsi soutenir le moral de la population. Pour cela, les commandos britanniques lancĂšrent des raids Ă  l’extrĂȘme nord de la NorvĂšge, sur toute la cĂŽte normande jusqu’aux Ăźles de l’archipel Anglo-Normand qui virent l’entrĂ©e en scĂšne des nouvelles troupes commandos qui opĂ©rĂšrent plus tard, au cours de la guerre, jusqu’aux Balkans, en GrĂšce et sur le thĂ©Ăątre d’opĂ©rations d’Afrique du Nord, changeant de couleurs de camouflage comme des camĂ©lĂ©ons et de techniques opĂ©ratoires selon la nature du terrain et de l’adversaire.

AprĂšs une sĂ©rie d’entraĂźnements trĂšs durs, seuls ceux qui rĂ©ussissaient les Ă©preuves obtenaient le brevet, le droit de porter l’insigne et rejoignaient les diffĂ©rentes unitĂ©s opĂ©rationnelles. À l’origine, ces volontaires provenaient des compagnies d’infanterie de marine des Royal Marines et les premiers assauts des commandos Ă©taient des opĂ©rations amphibies. La premiĂšre se dĂ©roula dans la rĂ©gion de Boulogne-sur-Mer (OpĂ©ration Collar (en)) dans la nuit du au et la deuxiĂšme sur l’üle Anglo-Normande de Guernesey (opĂ©ration Ambassador) dans la nuit du au . Ces « piqĂ»res de moustique » agaçaient suffisamment l’adversaire et alimentaient assez la BBC en bulletins de victoire. C’était lĂ  les deux buts principaux des opĂ©rations commandos : inspirer la confiance dans le camp anglais et l’inquiĂ©tude chez l’adversaire. Au cours de leur dĂ©veloppement, les commandos britanniques passĂšrent sous les ordres de l’amiral Lord Mountbatten, cousin du roi et chef des Combined Operations.

Sur le front occidental, il y eut deux grandes opĂ©rations dont l’une est encore controversĂ©e. C’est l’opĂ©ration « Jubilee » contre le port de Dieppe, le qui est Ă  la fois une rĂ©ussite totale en tant qu’opĂ©ration de commando contre les deux flancs et un Ă©chec tout aussi total comme dĂ©barquement de l’infanterie canadienne au centre. Les leçons en sont tirĂ©es pour prĂ©parer le futur dĂ©barquement en Normandie du . La premiĂšre est de ne pas prendre directement un port ; et la deuxiĂšme est de ne pas mĂ©langer les forces lourdes d’infanterie avec les forces lĂ©gĂšres des commandos. Au jour J, les commandos britanniques attaquent en premier discrĂštement et silencieusement Ă  leur habitude, pour prendre et tenir les ponts et les nƓuds routiers jusqu’à l’arrivĂ©e des troupes lourdes pour la relĂšve.

L’autre rĂ©ussite des commandos britanniques est la lourde opĂ©ration Chariot sur le port de Saint-Nazaire le .

Opération Chariot

Les commandos britanniques dĂ©truisirent la forme Joubert, grande cale sĂšche du port de Saint-Nazaire pour empĂȘcher que le cuirassĂ© Tirpitz, jumeau du Bismarck, ne puisse y ĂȘtre rĂ©parĂ© aprĂšs une possible guerre de course en Atlantique. Ce raid exceptionnel, accompli au prix de terribles pertes, prouva dĂšs cette Ă©poque le caractĂšre irremplaçable des forces spĂ©ciales en cas de conflit. Cette opĂ©ration en Ă©tait le prototype et reste le modĂšle des opĂ©rations combinĂ©es entre plusieurs branches des forces armĂ©es dans une coopĂ©ration compĂ©titive, comme un concerto qui est la lutte d’un instrument contre tous ceux de l’orchestre.

Dans les sombres jours du dĂ©but 1942, la ligne vitale de ravitaillement en Atlantique Nord Ă©tait Ă©tirĂ©e jusqu'au point de rupture. Les sous-marins « U-Boote » coulaient les navires de commerce alliĂ©s plus vite qu'ils ne pouvaient ĂȘtre remplacĂ©s, et Ă  cette menace s'ajoutait celle des navires de surface allemands. Le printemps prĂ©cĂ©dent, la Royal Navy avait pourchassĂ© et rĂ©ussi Ă  couler le moderne et puissant cuirassĂ© Bismarck, mais d'autres « raiders Â» potentiels restaient en libertĂ©. Le plus dangereux d'entre eux Ă©tait le Tirpitz, navire jumeau du Bismarck. Le dock dĂ©truit ne fut remis en service que dans les annĂ©es 1950. Le cuirassĂ© Tirpitz restant privĂ© d'une base de rĂ©paration, ne sortit jamais de son refuge norvĂ©gien.

Le Tirpitz Ă©tait un monstre, avec plus de 50 000 tonnes, un blindage Ă©pais et des canons de 380 mm. Il Ă©tait si puissant qu'aucun cuirassĂ© britannique ou amĂ©ricain ne pouvait l'affronter seul. Si ce gĂ©ant parvenait Ă  accĂ©der aux lignes empruntĂ©es par les convois dans l'Atlantique Nord, les rĂ©sultats auraient pu ĂȘtre catastrophiques pour les AlliĂ©s. Avec son talent littĂ©raire habituel, le premier ministre Winston Churchill a dĂ©crit de cette maniĂšre l'importance de la destruction du Tirpitz : « toute la stratĂ©gie de la guerre tourne Ă  cette Ă©poque autour de ce bateau ».

Le Tirpitz Ă©tait alors embusquĂ© dans les eaux des fjords norvĂ©giens, de mĂȘme que les cuirassĂ©s de poche LĂŒtzow et Admiral Scheer. La Royal Navy s'efforçait de neutraliser cette flotte dangereuse ou de la contraindre Ă  sortir et Ă  combattre, mais jusqu'ici les Britanniques manquaient de chance. Le danger Ă©tait que les navires allemands fassent une sortie pendant que les unitĂ©s majeures de la flotte britannique opĂ©raient ailleurs, et qu'ils ne s'attaquent Ă  un convoi protĂ©gĂ© uniquement par des corvettes, des chalutiers armĂ©s ou des destroyers. Or, si la Royal Navy pouvait amener le Tirpitz Ă  combattre et l'endommageait, il n'y avait qu'un seul port sur toute la façade atlantique accessible aux navires de l'Axe oĂč il pourrait ĂȘtre rĂ©parĂ© : le port français de Saint-Nazaire.

Cette ville portuaire abritait la forme-Ă©cluse Louis Joubert, mieux connue sous le nom de « dock Normandie Â», une Ă©norme cale sĂšche construite spĂ©cialement pour accueillir le paquebot Normandie, l'orgueil de la flotte passagĂšre française d'avant-guerre. Le Bismarck, endommagĂ© dans son combat avec le Hood et le Prince of Wales en mai 1941, avait mis le cap sur Saint-Nazaire lorsqu'un avion Fairey « Swordfish » de la Royal Navy le frappa d'une torpille, endommageant son gouvernail et permettant Ă  la force navale britannique qui le poursuivait de l'intercepter et de le couler (en fait, l'examen rĂ©cent de l'Ă©pave par un robot sous-marin atteste que le navire se saborda). C'Ă©tait Ă©galement Ă  Saint-Nazaire que le Tirpitz irait pour rĂ©parer d'Ă©ventuels dĂ©gĂąts causĂ©s par des torpilles, des bombes ou des obus. Les Britanniques Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă  supprimer le seul refuge pour rĂ©parer le navire gĂ©ant - et c'est ainsi qu'est nĂ©e l'opĂ©ration « Chariot ».

Saint-Nazaire et le dock Normandie se trouvent sur l'estuaire de la Loire, Ă  environ 10 km de son embouchure. Au printemps de 1942, le fleuve Ă©tait large de 1,5 km et relativement peu profond, sauf lĂ  oĂč un chenal pour grands bateaux avait Ă©tĂ© draguĂ©, prĂšs de la rive nord de l'estuaire. Le dock lui-mĂȘme Ă©tait trĂšs grand, un bassin de 349 mĂštres sur 50. L'accĂšs reposait sur d'Ă©normes portes Ă©paisses de 11 mĂštres, tellement massives que les Britanniques les appelaient des « caissons ». Elles mesuraient 52 mĂštres de long et 16 de haut, et avaient Ă©tĂ© conçues pour ĂȘtre dĂ©placĂ©es sur d'Ă©normes roulettes.

Les maisons de treuil et les stations de pompage Ă©taient construites Ă  la mĂȘme Ă©chelle que le grand dock. Sur un cĂŽtĂ© de la cale sĂšche se trouvaient Saint-Nazaire et les bassins de Penhoet, de larges mouillages artificiels qui Ă©taient gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s par les petits navires de guerre allemands. Le bassin de Saint-Nazaire, le plus petit des deux, Ă©tait attribuĂ© aux U-Boote, qui atteignaient l'estuaire de la Loire Ă  travers une suite d'Ă©cluses. Certains des abris bĂ©tonnĂ©s pour les U-Boots de Saint-Nazaire Ă©taient en service, alors que d'autres Ă©taient encore en construction.

D'autres installations du port Ă©taient Ă  proximitĂ©, de mĂȘme que des Ă©cluses, des ponts, des quais, des rĂ©servoirs souterrains de carburant pour les sous-marins, et une centrale Ă©lectrique. L'ensemble du complexe Ă©tait dĂ©fendu par quelque 100 canons de divers calibres, truffĂ© de projecteurs de recherche et frĂ©quentĂ© par des dragueurs de mines et des navires de dĂ©fense cĂŽtiĂšre. La ville elle-mĂȘme abritait jusqu'Ă  5 000 soldats et marins allemands, dont une brigade d'infanterie complĂšte.

Pour surmonter ces défenses formidables, les Britanniques savaient qu'ils devaient engager leurs meilleurs soldats - les commandos. Les soldats de la Couronne avaient à dire vrai une longue histoire des raids audacieux. Ils ont organisé des dizaines d'expéditions avec de petits bateaux contre les Espagnols et les Français à l'époque de la voile. Et ils ont également mené durant la PremiÚre Guerre mondiale les frappes risquées contre Zeebrugge, en Belgique, pendant lesquelles des troupes débarquées ont neutralisé les défenses cÎtiÚres allemandes alors que la marine coulait trois vieux croiseurs dans le canal qu'empruntaient les U-Boots allemands pour gagner la mer du Nord.

Les commandos britanniques s'Ă©taient dĂ©jĂ  distinguĂ©s dans des raids similaires, de l'Afrique aux Ăźles Lofoten en NorvĂšge. L'attaque des Lofoten en avril 1941 avait Ă©tĂ© un Ă©norme succĂšs. Elle avait totalisĂ© 11 navires coulĂ©s, 800 000 gallons de pĂ©trole brĂ»lĂ©s, 216 Allemands et 60 « Quislings Â» norvĂ©giens (surnoms des collaborateurs norvĂ©giens) faits prisonniers, et plus de 300 NorvĂ©giens engagĂ©s volontaires pour les forces de la NorvĂšge libre. Les Britanniques n'avaient enregistrĂ© qu'un seul blessĂ©.

Alors que la plupart des premiers raids menĂ©s par les commandos ont entraĂźnĂ© des pertes, de l'embarras et de l'inquiĂ©tude pour l'Axe, Saint-Nazaire posait un dĂ©fi bien plus difficile que tout ce qui avait Ă©tĂ© tentĂ© prĂ©cĂ©demment. Si l'offensive rĂ©ussissait, et rien n'Ă©tait moins sĂ»r, ce serait le raid le plus audacieux de la guerre. Les commandos devaient ĂȘtre engagĂ©s durant la derniĂšre semaine de mars, car c'est seulement Ă  cette pĂ©riode qu'ils auraient une pleine lune et une marĂ©e montante entre minuit et 2h00 du matin.

Les ressources britanniques Ă©taient maigres. Certains des commandos devaient se dĂ©placer sur une flottille de 15 vedettes, des bateaux en bois non blindĂ©s et longs de 34 mĂštres, qui transportaient leurs rĂ©servoirs auxiliaires sur le pont et n'avaient pour armement qu'un canon bi-tube Oerlikon 20 mm et une paire de mitrailleuses Lewis datant de la PremiĂšre Guerre mondiale. Quatre de ces fragiles embarcations transportaient Ă©galement des torpilles. Les vedettes avaient deux avantages : elles atteignaient 18 nƓuds de vitesse et n'avaient qu'un trĂšs faible tirant d'eau. En entrant dans l'estuaire de la Loire sur une marĂ©e de printemps, elles pouvaient opĂ©rer sur les hauts fonds et autour de plages de vase, en dehors du canal principal, fortement dĂ©fendu.

Une puissance de feu lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă©tait fournie par une unique canonniĂšre motorisĂ©e en bois. Elle portait un canon antiaĂ©rien Vickers de 40 mm, deux mitrailleuses bi-tubes de 12,7 mm et un canon de 40 mm semi-automatique. Elle Ă©tait destinĂ©e Ă  faire office de bateau de commandement et Ă  guider les raiders jusqu'Ă  la Loire, car elle Ă©tait Ă©quipĂ©e Ă  la fois d'un radar et d'une sonde sonore.

Il y avait, enfin, le torpilleur 74, dont les tubes conçus pour ĂȘtre arrimĂ©s Ă  mi-coque avaient Ă©tĂ© avancĂ©s presque jusqu'Ă  la proue, dans l'idĂ©e qu'il puisse lancer ses torpilles par-dessus un filet anti-torpilles. Celles-ci avaient Ă©tĂ© modifiĂ©es et avaient reçu une minuterie, de maniĂšre Ă  exploser aprĂšs avoir reposĂ© un instant au sol. La fonction du navire Ă©tait de torpiller le caisson sud si l'arme principale ne fonctionnait pas. Le torpilleur 74 Ă©tait un bateau Ă©trange qui avait du mal Ă  maintenir une vitesse donnĂ©e entre l'extrĂȘme lenteur et les 40 nƓuds atteints Ă  fond. Il devait ĂȘtre remorquĂ© pour entrer en action, au grand dĂ©goĂ»t de son capitaine, le sous-lieutenant Micky Wynn, l'un de ces nombreux personnages audacieux et excentriques (« d'une excentricitĂ© folle », selon un officier supĂ©rieur) qui avaient trouvĂ© leur place dans la Royal Navy en guerre.

Mais, aucun de ces vaisseaux ne pouvait fournir l'impact principal, le coup d'assommoir qui mettrait la cale sĂšche hors service presque indĂ©finiment. Il n'y aurait pas de deuxiĂšme chance. Les commandos mettraient pied Ă  terre pour dĂ©truire les grands caissons coulissants, les maisons de treuil et la station de pompage, mais mĂȘme cela ne pourrait pas rendre le dock inutilisable pour le restant de la guerre. Il fallait quelque chose de plus, et ce quelque chose s'est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre le HMS Campbeltown. Ce vieux destroyer Ă  4 cheminĂ©es long de 95 mĂštres, alias USS Buchanan, Ă©tait l'un des 50 destroyers obsolĂštes transfĂ©rĂ©s Ă  la Royal Navy par les États-Unis en Ă©change de l'usage privilĂ©giĂ© de bases au sein des CaraĂŻbes et du Canada britanniques.

En vue du raid, le Campbeltown a Ă©tĂ© envoyĂ© dans une installation de la Royal Navy Ă  Devonport pour y subir un lifting. Une reconstruction de 9 jours lui a permis de ressembler un peu Ă  l'un des navires de guerre allemands largement utilisĂ©s de la classe Möwe, une sorte de croisement entre un petit destroyer et un grand torpilleur. Les ouvriers de Devonport ont allĂ©gĂ© au maximum le vieux destroyer, car il devait franchir les hauts fonds de la Loire, oĂč mĂȘme Ă  marĂ©e haute il n'y avait qu'Ă  peine 3 mĂštres d'eau. Les opĂ©rations des commandos ont toujours Ă©tĂ© Ă  base de diffĂ©rentes sortes de dĂ©guisement, vestimentaire et autres pour l’approche et l’effet de surprise.

Tous les tubes lance-torpilles et l'Ă©quipement anti-sous-marin du Campbeltown sont enlevĂ©s, de mĂȘme que deux de ses cheminĂ©es, la plupart de ses mĂąts et tous ses canons sauf un. Les deux cheminĂ©es restantes sont raccourcies, et les ouvriers ajoutĂšrent un mince blindage autour de la passerelle. Ils installent Ă©galement 4 plaques de blindage hautes de 5,4 mĂštres de la passerelle Ă  la poupe, afin de donner une certaine protection aux Ă©lĂ©ments dĂ©barquĂ©s du commando. De plus, le bateau reçoit 8 canons Oerlikons de 20 mm, et son unique piĂšce de 76 mm fut dĂ©placĂ©e de la poupe Ă  la plage avant.

Le mordant du Campbeltown Ă©tait constituĂ© de 24 charges de profondeur, placĂ©es dans un rĂ©servoir en acier bĂ©tonnĂ© dans la coque, juste derriĂšre le piĂ©destal qui avait portĂ© le canon du pont avant. Cette charge Ă©norme, qui reprĂ©sentait plus de 4 tonnes d'explosifs, Ă©tait amorcĂ©e par d'autres explosifs fixĂ©s Ă  des dĂ©tonateurs ayant un dĂ©lai de 8 heures. Ces dĂ©tonateurs devaient ĂȘtre activĂ©s en remontant la Loire. Si tout se dĂ©roulait conformĂ©ment au plan, le Campbeltown emboutirait les Ă©normes portes de la cale sĂšche, se frayerait un chemin Ă  travers et s'enfoncerait profondĂ©ment dans le bassin. Il serait ensuite sabordĂ© Ă  cet endroit, puis avec un peu de chance exploserait et dĂ©truirait le dock Normandie jusqu'Ă  la fin de la guerre. La charge explosive Ă©tait bien suffisamment derriĂšre la coque du Campbeltown pour ne pas ĂȘtre endommagĂ©e par la dĂ©formation inĂ©vitable de la proue, et bien assez Ă  l'avant pour ĂȘtre dans la zone de la cible.

La mission des commandos était de débarquer rapidement, de tirer sur tout ce qui était important et de détruire au maximum l'équipement vital du dock et d'autres installations du port. Les portes des écluses reliant le bassin des sous-marins était un objectif prioritaire - les mettre hors service bloquerait l'accÚs à l'océan et limiterait sérieusement l'utilité du bassin. Au total, les commandos avaient pour but de démolir 4 ponts, 6 centrales électriques, 8 portes d'écluses et 13 canons.

La force terrestre devait compter 256 hommes et officiers, provenant de 6 diffĂ©rentes compagnies de commandos. Certains des raiders ne transportaient qu'un pistolet et un Ă©norme sac Ă  dos contenant jusqu'Ă  40 kg d'explosif. La tĂąche d'autres groupes de 5 hommes, chacun Ă©quipĂ© de mitraillettes Thompson et d'une mitrailleuse Bren, consistait Ă  couvrir les porteurs d'explosifs pendant qu'ils posaient leurs charges. D'autres Ă©lĂ©ments de combat, formĂ©s chacun de 2 officiers et de 12 hommes, devaient prendre d'assaut les positions d'artillerie, Ă©tablir un pĂ©rimĂštre autour du dock et repousser les renforts venant de la ville. Pour des crises imprĂ©vues, il y avait une maigre rĂ©serve de 12 hommes, ainsi qu'un mĂ©decin et un petit dĂ©tachement mĂ©dical.

Le raid devait ĂȘtre conduit par le lieutenant-colonel A. C. Newman, un officier territorial du rĂ©giment de l'Essex, chef du 2e Commando et vĂ©tĂ©ran des raids rĂ©ussis en NorvĂšge. Le contingent naval Ă©tait commandĂ© par le commandant R. E. D. Ryder - inĂ©vitablement appelĂ© « Red. Â» Ryder Ă©tait le loup de mer britannique par excellence, un vĂ©tĂ©ran de l'exploration polaire, des sous-marins, des Q-ships, des navires anti-sous-marins dĂ©guisĂ©s en bateaux marchands, et de deux naufrages sur navires de guerre. Ces deux chefs Ă©taient des professionnels calmes et rĂ©flĂ©chis.

Les hommes qui les ont suivis comptaient des soldats et des marins de carriĂšre, mais la plupart Ă©taient des « guerriers temporaires » ; le dĂ©tachement de Newman comprenait un membre de la Bourse de Londres, un mineur, un conservateur de musĂ©e et un Ă©conomiste. Tous avaient acquis un niveau excellent en suivant l'entraĂźnement meurtrier des commandos. Nul ne portait le badge commando sur son Ă©paule sans survivre Ă  des marches forcĂ©es Ă©puisantes - 100 kilomĂštres en 24 heures Ă©tait le standard, et quelquefois les hommes devaient accomplir 11 kilomĂštres en une heure. Une unitĂ© avait fait une marche mĂ©morable de 104 km en 23 heures. Tout le monde se partageait les charges, sans diffĂ©rence entre officiers, sous-officiers et soldats. Tout le monde s'entraĂźnait dans la neige et le froid des hivers des Highlands ; tout le monde frissonnait durant les dĂ©barquements dans les eaux glaciales des HĂ©brides ; tout le monde apprenait Ă  tuer des hommes Ă  mains nues et au couteau.

Ces volontaires en temps de guerre savaient qu'ils se jetaient dans les bras de la mort. Avec une honnĂȘtetĂ© dĂ©primante, le vice-amiral Mountbatten, chef des opĂ©rations combinĂ©es, a en fait dit Ă  Newman que lui et ses hommes Ă©taient passĂ©s par pertes et profits :

« [
] Je suis sĂ»r que vous pouvez y aller et faire le boulot, mais nous n'avons pas beaucoup d'espoir de pouvoir vous extraire. MĂȘme si on vous perd tous, les rĂ©sultats de l'opĂ©ration en auront valu la peine. Pour cette raison, je veux que vous disiez Ă  tous les hommes ayant des responsabilitĂ©s familiales, ou qui pensent devoir se retirer pour n'importe quelle raison, qu'ils sont libres de le faire et que personne ne leur en voudra pour cela. »

Newman a transmis l'offre de Mountbatten Ă  ses commandos, mais pas un seul homme ne s'est retirĂ©. L'entraĂźnement en vue du raid a durĂ© des semaines, en particulier Ă  la cale sĂšche King George V de Southampton, qui Ă©tait assez grande pour accueillir le Queen Mary de 75 000 tonnes. Les groupes d'attaque ont rĂ©pĂ©tĂ© leurs tĂąches encore et encore, et passĂ© plus de temps encore autour d'une maquette prĂ©cise Ă  l'aide de photos prises par les avions de reconnaissance de la RAF. Les Ă©quipes de dĂ©molition se sont entraĂźnĂ©es de jour, puis en portant des bandeaux et enfin de nuit. La rĂšgle Ă©tait de placer les explosifs sur la cible en 10 minutes ou moins, et Ă  chaque rĂ©pĂ©tition des hommes Ă©taient dĂ©clarĂ©s touchĂ©s de maniĂšre impromptue, afin que les autres membres de l'Ă©quipe soient contraints d'apprendre chaque fonction en plus de la leur.

Les « raiders Â» ont mĂȘme inventĂ© un mot de passe Ă  l'Ă©preuve des Allemands : war weapons week, avec weymouth pour rĂ©ponse, car il n'y a pas de son « w Â» (oueuh) en allemand. Ils ont Ă©galement consenti Ă  quelques jeux d'acteurs pour les espions allemands qui pouvaient se trouver autour de Falmouth, leur point d'embarquement. Ils se sont eux-mĂȘmes appelĂ©s la « 10e force de frappe anti-sous-marine Â» et ont lancĂ© la rumeur qu'ils Ă©taient organisĂ©s pour rechercher des U-Boots loin au-delĂ  des approches occidentales des Îles britanniques. Ils ont Ă©galement concoctĂ© une histoire selon laquelle la force allait quelque part Ă  l'est du canal de Suez, et ils se sont assurĂ©s que quiconque les observait pouvait voir des lunettes de soleil et d'autres Ă©quipements pour climat chaud.

L'essence des opérations de commando est de tromper l'adversaire et d'improviser. Le raid sur Saint-Nazaire a donné lieu à de nombreux contes, légendes, mythes et récits. Le Campbeltown s'est enfiché dans les portes de l'écluse et a explosé le lendemain midi, alors que tous les raiders étaient morts, disparus, capturés ou repartis vers l'Angleterre.

Gregory Bateson a dĂ©jĂ  dĂ©gagĂ© deux types de comportement, le « calibrage Â» et la « rĂ©troaction Â», le premier est l'exĂ©cution d'un programme et le deuxiĂšme consiste Ă  agir dans l'incertitude et intĂ©grer l'incertitude dans la conduite de l'action. L'action des commandos est du deuxiĂšme type.

Unités des forces spéciales : Special Air Service, Special Boat Service et Chindits

Long Range Desert Group

Sur le terrain dĂ©sertique des grands espaces ouvert d’Afrique du Nord, les missions de reconnaissance prĂ©sentaient la particularitĂ© de navigation solitaire avec peu de points de repĂšres. Le LRDG (Long Range Desert Group) a Ă©tĂ© formĂ© en 1940 par le commandant Ralph A. Bagnold pour recueillir des renseignements et les transmettre au quartier gĂ©nĂ©ral. Ces patrouilles couvraient une vaste zone, de la mer MĂ©diterranĂ©e au Tchad et de l’Égypte Ă  la Tunisie, sur le flanc dĂ©sertique des combats le long de la cĂŽte. Les camions de ce groupe ont transportĂ© les Forces françaises libres de Leclerc dans leur premier raid sur Mourzouk et Koufra Ă  partir du Tchad avant que les FFL ne possĂšdent leurs propres vĂ©hicules pour de futurs raids et pĂ©nĂ©trer en Tunisie et terminer la campagne d’Afrique du Nord en se joignant aux forces britanniques venues d’Égypte et aux forces amĂ©ricaines dĂ©barquĂ©es en Afrique du Nord lors de l'opĂ©ration Torch.

Special Air Service

Unité du Détachement L durant la guerre du désert le .

D’éclaireurs, le LRDG Ă©tait devenu transporteur pour le SAS qui aura ses propres vĂ©hicules pour des attaques surprises loin derriĂšre la ligne de front avant de disparaĂźtre dans la nature. Ces attaques surprises ont maintenu l’adversaire en Ă©tat d’alerte permanente et ont fixĂ© de nombreuses forces ennemies qui auraient Ă©tĂ© utiles ailleurs. L'ingĂ©niositĂ© et l'intrĂ©piditĂ© du SAS sont symbolisĂ©es par sa devise « Who dares wins » (Qui ose gagne).

David Stirling et Jock Lewes, tous deux sous-lieutenants du bataillon B (Commando no 8 du lieutenant-colonel Daly), de la Layforce du gĂ©nĂ©ral Robert Laycock, ont fondĂ© le Special Air Service (SAS) en 1941 ce qui a rĂ©volutionnĂ© la façon de mener une guerre et de nombreuses forces spĂ©ciales actuelles copient ses tactiques. La philosophie du SAS est de rejeter toutes les tactiques formelles pour n'en avoir aucune, les improvisations sont au centre de ses succĂšs. La tactique formelle est de l’ordre du principe de Schrödinger « Order from Order » ou principe d’organisation par extension dans l’exĂ©cution d’un programme ou recette. Les improvisations sont de l’ordre du principe de von Foerster « Order from Noise » ou principe d’organisation par disponibilitĂ© Ă  l’évĂ©nement.

Lorsque le front s’est dĂ©placĂ© de l’Afrique du Nord en Sicile et en Italie, le SAS s’est adaptĂ©e au terrain avec la mĂȘme philosophie. Lors du dĂ©barquement de Normandie, le SAS opĂ©rait en Bretagne pour y fixer les troupes allemandes qui y Ă©taient stationnĂ©es. Le SAS a participĂ© Ă  toutes les guerres de dĂ©colonisation pour devenir une force anti-terroriste, donnant ainsi l’assaut Ă  l’ambassade d’Iran Ă  Londres et libĂ©rant les otages. Durant la guerre du Golfe de 1991, les patrouilles de SAS ont retrouvĂ© leur terrain premier, le dĂ©sert, attaquant, pour les repousser plus loin dans le dĂ©sert, les batteries mobiles irakiennes de Scud afin de les mettre hors de portĂ©e de leurs cibles potentielles.

Special Operations Executive

Le Special Operations Executive est chargĂ© de susciter et de dĂ©velopper la subversion, le sabotage et la guĂ©rilla dans les pays occupĂ©s par les forces de l’Axe (Allemagne, Italie, Japon).

Il dispose de Forces dissĂ©minĂ©es sur l'ensemble des thĂ©Ăątres d'opĂ©rations. La Force 6 (Quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Alger, pour les opĂ©rations sur le Sud de la France), la Force 101 (Khartoum, opĂ©rations en Somalie britannique et en Éthiopie), la Force 133 (Le Caire, opĂ©rations dans le bassin MĂ©diterranĂ©en), la Force 136 (Kandy, opĂ©rations en ExtrĂȘme-Orient), la Force 139 (Londres, opĂ©rations en Pologne et en TchĂ©coslovaquie), la Force 266 (Bari, opĂ©rations en Yougoslavie et en Albanie) et la Force 399 (Bari, opĂ©rations en Europe centrale).

EngagĂ© volontaire dans les Forces françaises libres, Pierre Boulle a participĂ© Ă  la campagne et de Birmanie avec le SOE d’oĂč il a tirĂ© la substance de ses deux nouvelles dont ont Ă©tĂ© tirĂ©s un film : Le pont de la riviĂšre Kwai.

Le SOE est dissous le et amalgamé au MI6.

Special Boat Service

Le SBS, Special Boat Service, dont la devise est « United we conquer » (Unis nous conquĂ©rons) est l'ancĂȘtre des commandos de marine français et des SEAL amĂ©ricains issus des UDT (Underwater Demolition Team) Ă©tendus en Sea Air Land et utilisĂ©s comme forces spĂ©ciales de lutte contre la guĂ©rilla (au mĂȘme titre que les SAS Ă  Brunei et au YĂ©men notamment).

Chindits

Les Chindits sont des combattants de la jungle du thĂ©Ăątre d’opĂ©rations CBI (Chine, Birmanie et Inde) durant la Seconde Guerre mondiale. Ils tiraient leur nom des lions gardiens de temple birmans. Ils ont Ă©tĂ© organisĂ©s et dirigĂ©s par le GĂ©nĂ©ral Orde Charles Wingate, un Anglais excentrique qui se promenait dans la vie avec la bible hĂ©braĂŻque et des livres d'HomĂšre, pour s'en inspirer dans ses conceptions stratĂ©giques du choix et de l’organisation tactique des batailles. Avant d’aller en Birmanie, Wingate a organisĂ© en Palestine des « patrouilles de nuit Â» dans les kibboutzim pour affronter les razzias des voisins arabo-musulmans. En Égypte, Wingate a conçu le plan des « patrouilles de profonde pĂ©nĂ©tration Â» (long range penetration patrols) dont une rĂ©alisation partielle se retrouve dans la LRDG (Long Range Desert Group) et l'aboutissement dans la SAS.

Les Chindits Ă©taient la transposition Ă  grande Ă©chelle (20 000 hommes) de ce principe en Birmanie oĂč des groupes Ă©taient envoyĂ©s dans la jungle, loin derriĂšre les lignes japonaises, transportĂ©s et ravitaillĂ©s par parachutages par les avions du capitaine Philip Cochran des forces aĂ©riennes des États-Unis. À la fin de la PremiĂšre Guerre d’Indochine, le CFEO (Corps ExpĂ©ditionnaire Français en ExtrĂȘme-Orient) a crĂ©Ă© les GCMA (groupement de commandos mixtes aĂ©roportĂ©s) sur le modĂšle des Chindits de Wingate, le principe de 'base aĂ©ro-terrestre' (Dien bien phu) est aussi une extrapolation des bases d'appui de Wingate en Birmanie. De la mĂȘme maniĂšre, sont conçus les bĂ©rets verts des États-Unis, embryon des forces spĂ©ciales amĂ©ricaines au dĂ©but des annĂ©es 1960 au ViĂȘt Nam, sous l'administration Kennedy.

Sur ce thĂ©Ăątre d’opĂ©rations oubliĂ© de la Seconde Guerre mondiale, il y avait aussi les Merrill's Marauders, la premiĂšre force terrestre des États-Unis Ă  combattre en Asie, dans la jungle birmane, instruisant des combattants locaux contre les troupes japonaises d’occupation. Chindits et Maraudeurs Ă©taient issus de la mĂȘme source et ont donnĂ© beaucoup d’hĂ©ritiers. Parmi les Maraudeurs se trouvaient aussi des volontaires amĂ©ricains d'origine japonaise dont les parents Ă©taient internĂ©s dans des camps de relocalisation aux États-Unis, engagĂ©s pour prouver leur loyautĂ© et leur patriotisme, leur devise Ă©tait « Go for Broke Â» (avancer pour percer). Sur le thĂ©Ăątre europĂ©en, les nippo-amĂ©ricains servirent dans le 442 RCT (Regimental Combat Team) en Italie et dans les Vosges (ils ne furent pas engagĂ©s sur le thĂ©Ăątre d'opĂ©ration du Pacifique afin d'Ă©viter des confusions avec les troupes japonaises). Ce fut l’unitĂ© militaire la plus dĂ©corĂ©e de l’histoire des États-Unis.

Notes et références

    Voir aussi

    Sources et bibliographie

    • (en) John Keegan et Richard Holmes, Soldiers. History of Men in battle, New York, Elisabeth Sifton Book. Viking,
    • (en) Peter Young, Commando, New York, Ballantine Book,
    • (en) Ashley Brown, Undercover Fighters. The British 22nd SAS Regiment, New York, Villard Books,

    Articles connexes

    Liens externes

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