Accueil🇫🇷Chercher

HMS Campbeltown (I42)

USS Buchanan (DD-131)

HMS Campbeltown
illustration de HMS Campbeltown (I42)
Le Campbeltown échoué contre la porte de la forme Joubert à Saint-Nazaire.

Autres noms USS Buchanan (DD-131)
Type Destroyer
Classe Wickes
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Royal Navy
Commanditaire US Navy
Chantier naval Chantier naval Bath Iron Works
Quille posée
Lancement
Statut DĂ©truit en 1942
Caractéristiques techniques
Maître-bau 9,3 m
Carrière
Indicatif I42

Le HMS Campbeltown (pennant number : I42) est un destroyer de la Royal Navy ayant servi durant de la Seconde Guerre mondiale. Il est connu pour son rôle de navire bélier dans l'opération Chariot contre les installations portuaires de Saint-Nazaire en .

USS Buchanan

L’USS Buchanan en 1936 sous les couleurs de l'US Navy.

Il est construit aux États-Unis pour le compte de la United States Navy. C'est un destroyer de la classe Wickes, construit par le chantier naval Bath Iron Works à Bath dans le Maine. Il est lancé le et entre dans la Navy le . Il est placé dans la flotte de réserve en 1939. Il est l'un des 50 destroyers fournis à la Royal Navy selon les accords du Destroyers for Bases Agreement connut sous le nom de classe Town. Il est transféré le et arrive à Halifax (Canada) le .

HMS Campbeltown

Les HMS Campbeltown et Castleton au moment de leur cession Ă  la Royal Navy.

Il fait la traversée entre Halifax et Plymouth en passant par Saint-Jean (Terre-Neuve-et-Labrador). Il arrive aux chantiers de Devonport le pour des modifications nécessaires à son intégration dans la Royal Navy. Le carénage dure tout le mois d'octobre. Le 1er novembre il reçoit l'ordre de rejoindre la 17e Flottile dans les Atterrages occidentaux. Le jour suivant il entre en collision avec le SS Risoy. Malgré les dommages subis il continue en direction de Liverpool. Il y arrive le et subit quelques réparations. À l'issue de ces réparations, le , le Campbeltown continue sa route vers la flottille.

Le , il entre en collision avec le MV Murell (un caboteur) dans l'estuaire de la Mersey. Il commence à être déployé dans sa flottille début décembre, mais le il entre de nouveau en collision ; cette fois avec le SS Comus. Il doit donc de nouveau faire escale pour réparation. Les réparations durent jusqu'à fin mars et impliquent le raccourcissement de la quatrième cheminée.

Ă€ l'achèvement des travaux, le Campbeltown est transfĂ©rĂ©, sur prĂŞt, Ă  la Marine royale nĂ©erlandaise le . Il rejoint ainsi le 7e groupe d'escorte et est dĂ©ployĂ© en avril et mai. Ă€ cette Ă©poque, il y a une proposition de le renommer Middelburg, mais cela n'est pas acceptĂ© car cela aurait Ă©tĂ© contraire aux termes de l'accord de cession par la marine amĂ©ricaine. Il subit de nouveau des rĂ©parations en juin et reprend son travail d'escorte sur les convois en juillet et aoĂ»t. Il est de nouveau affectĂ© Ă  la Royal Navy en septembre, mais reste dans le 7e groupe d'escorte. Il rejoint son groupe d'escorte en octobre avec lequel il escorte les convois entre la Grande-Bretagne et l'Afrique de l'Ouest. Le , il recueille les survivants du pĂ©trolier norvĂ©gien Vinga coulĂ© par une attaque aĂ©rienne ennemie. Il continue son travail d'escorte en novembre et dĂ©cembre, avant de se rendre Ă  Devonport pour y subir de nouvelles rĂ©parations.

Le raid sur Saint-Nazaire

Installations portuaires de Saint-Nazaire en 1942.

Le Campbeltown débute des réparations à Devonport en . Au cours de cette période, il est sélectionné pour une opération spéciale et est retiré du service régulier. Il doit être utilisé pour l'opération Chariot, une opération d'assaut sur les installations portuaires de Saint-Nazaire. En 1942, le cuirassé allemand Tirpitz est ancré près de Trondheim en Norvège. Il est considéré comme présentant une menace grave pour les convois de l'Atlantique. Si le Tirpitz se rend dans l'Atlantique, la forme Joubert (à Saint-Nazaire) est la seule forme de radoub sur toute la façade atlantique apte à accueillir le cuirassé pour des réparations. Si cette cale sèche peut être mise hors service, toute sortie dans l'Atlantique du Tirpitz serait beaucoup plus problématique pour la Kriegsmarine, rendant ainsi son déploiement moins probable.

Le Campbeltown lors des travaux préparatifs au raid.

L'idĂ©e de l'opĂ©ration Chariot est de projeter un navire bourrĂ© d'explosifs contre les portes de la forme de radoub. Il doit ĂŞtre accompagnĂ© d'un certain nombre de petites embarcations transportant des commandos britanniques, avec pour objectif la destruction des installations de pompage de la forme Joubert et aussi de diffĂ©rentes infrastructures portuaires. Les commandos seront ensuite Ă©vacuĂ©s par les petites embarcations avant que le bateau bĂ©lier n'explose. Une difficultĂ© importante du raid est due au fait que la forme se situe plusieurs kilomètres en amont dans l'estuaire de la Loire. Étant donnĂ© son obsolescence, le Campbeltown est choisi pour ĂŞtre le navire bĂ©lier. Il est modifiĂ© en consĂ©quence en fĂ©vrier. Ses troisième et quatrième cheminĂ©es sont ainsi retirĂ©es, les deux premières cheminĂ©es sont biseautĂ©es pour simuler l'apparence d'un torpilleur allemand de la classe Raubvogel. Un canon de marine de 12 livres QF 12 cwt est installĂ© Ă  l'avant du navire, et huit canons de 20 mm Oerlikon sont disposĂ©s sur le pont. Un blindage supplĂ©mentaire est installĂ© afin de protĂ©ger la passerelle. Du matĂ©riel inutile est retirĂ© afin d'allĂ©ger le destroyer.

Une charge explosive constituĂ©e de grenades anti-sous-marine 24 Mark VII — contenant un total de 4,1 tonnes d'amatol — est installĂ©e dans des cuves en acier installĂ©es juste derrière le pilier d'acier soutenant le canon avant. Ces cuves sont cimentĂ©es. Les charges sont prĂ©vues pour exploser huit heures après l'enclenchement des dĂ©tonateurs. Le Campbeltown appareille de Devonport pour Falmouth, en Cornouailles, le afin de rejoindre les autres navires participant Ă  l'opĂ©ration. L'Ă©quipage, devant ĂŞtre Ă©vacuĂ© avec les commandos, est rĂ©duit Ă  75 hommes, sous le commandement du capitaine de corvette Stephen « Sam » Beattie.

Une flottille de 21 navires appareille le de Falmouth à 14 h 0. Elle est constituée du Campbeltown, de 16 chaloupes à moteur Fairmile type B, d'une vedette-torpilleur, d'une canonnière à moteur Fairmile type C, et de deux destroyers (destroyers de la classe Hunt). Les deux destroyers ont pour but l'escorte de la flottille, mais n'approchent pas de Saint-Nazaire. En dehors d'un bref contact avec le U-593, la flottille atteint la France sans encombre. Une des vedettes ayant des problèmes de propulsion doit faire demi-tour et rentre au Royaume-Uni.

Le bombardement aĂ©rien initialement prĂ©vu avec 35 Armstrong Whitworth Whitley et 25 Vickers Wellington est beaucoup moins important que prĂ©vu en raison de nuages très Ă©pais. Il est inefficace et prĂ©vient les troupes allemandes que quelque chose d'inhabituel se passe. NĂ©anmoins, en utilisant des signaux lumineux allemands, la flotte parvient Ă  s'approcher Ă  un 1,6 kilomètre de son objectif avant que les dĂ©fenses allemandes n'ouvrent le feu. Le Campbeltown, plus grand navire de la flotte, essuie la plupart du feu ennemi. Pendant l'approche finale, l'Ă©quipage du Campbeltown abaisse le pavillon de la Kriegsmarine — utilisĂ© pour leurrer les Allemands — et hisse celui de la Royal Navy.

Le Campbeltown contre la porte avant son explosion.

À 1 h 34 le , 4 minutes après l'heure planifiée, le Campbeltown entre en collision avec la porte de la forme de radoub. Les commandos et l'équipage du navire débarquent sur les quais sous le feu des Allemands et commencent leur mission de destruction des installations portuaires. Des 611 hommes qui constituent la force d'attaque, 169 sont tués (64 commandos et 105 marins). Parmi les survivants, 215 sont capturés et 222 sont évacués sur les petits bateaux restants. Cinq autres parviennent à quitter Saint-Nazaire et traversent la France en direction de l'Espagne pour rejoindre Gibraltar.

Les charges du Campbeltown explosent Ă  midi, une heure et demie après l'heure prĂ©vue par les Britanniques. Bien que le navire ait Ă©tĂ© inspectĂ© par les Allemands, les explosifs n'ont pas Ă©tĂ© trouvĂ©s. L'explosion tue près de 250 soldats allemands et civils français. Elle dĂ©truit la moitiĂ© avant du Campbeltown et les 150 tonnes de la porte de la cale sèche, provoquant un raz-de-marĂ©e dans celle-ci dans laquelle se trouvaient deux navires Ă  sec. La cale sèche de Saint-Nazaire est rendue inutilisable pour le reste de la guerre, et ne sera pas rĂ©parĂ©e avant 1947.

Les torpilles Ă  action retardĂ©e tirĂ©es sur les portes de l'Ă©cluse du bassin extĂ©rieur par des sous-marins ont, comme prĂ©vu, explosĂ© dans la nuit du . Cette explosion tardive a conduit les troupes allemandes paniquĂ©es Ă  tirer sur des civils français. Seize civils français sont tuĂ©s et une trentaine ont Ă©tĂ© blessĂ©s. Plus tard, 1 500 civils sont arrĂŞtĂ©s et internĂ©s dans un camp Ă  Savenay. Le Lt-Cdr Beattie — fait prisonnier — reçut la Croix de Victoria pour sa bravoure, et en 1947 la LĂ©gion d'honneur. Il est l'un des cinq participants du raid Ă  obtenir une Croix de Victoria parmi 80 autres dĂ©corations militaires.

Postérité

La cloche du HMS Campbeltown est donnée à la ville de Campbelltown, Pennsylvanie en remerciement du programme Prêt-Bail réalisé par les États-Unis. Cette cloche est ensuite prêtée au HMS Campbeltown, une frégate britannique armée en 1989. Elle est de retour à Campbelltown le , après la mise à la retraite de cette frégate.

En 1952, le film Commando sur Saint-Nazaire (film) est en partie basé sur l'histoire du HMS Campbeltown.

Annexes

Sources

Notes et références

    Liens internes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.