Opération Basalt
L'opération Basalt durant la Seconde Guerre mondiale consista en un petit raid britannique en octobre 1942 sur l'île Anglo-Normande de Sercq, alors occupée par les Allemands.
Date | 3 - 4 octobre 1942 |
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Lieu | Sercq , îles Anglo-Normandes |
Royaume-Uni | Allemagne nazie |
10 | 20 |
Aucune | 4 tués 1 capturé |
Coordonnées | 49° 25′ 48″ nord, 2° 21′ 54″ ouest |
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Historique
Dans la nuit du au , une petite unité d'une douzaine d'hommes du Special Operations Executive et du douzième commando britannique débarque sur Sercq depuis une vedette-torpilleur pour une mission de reconnaissance et de capture de prisonniers[1] - [2].
Leur objectif principal se révèle être un bâtiment vide, tandis que leur objectif secondaire n'est habité que par Frances Pittard, une veuve de quarante ans. Elle décide de les aider[1]. Elle les informa qu'environ vingt Allemands séjournaient à l'hôtel Dixcart Bay, non loin de là[2]. Elle déclina l'offre d'être ramenée en Angleterre.
Devant l'hôtel se trouvait un bâtiment allongé en forme de hangar, apparemment non gardé. Cette annexe comprenait un corridor et cinq pièces dans lesquelles dormaient cinq Allemands, aucun n'étant officier.
Ces hommes furent réveillés et conduits à l'écart tandis que le commando décidait de pousser jusqu'à l'hôtel afin de capturer plus d'ennemis. Afin de minimiser la garde des captifs, les commandos les attachèrent avec les cordes d'escalade qu'ils avaient apportées, et leur retirèrent leur pantalons. Le fait de retirer les ceintures, les bretelles et de déchirer les braguettes était une astuce courante chez les commandos pour prévenir la fuite de captifs.
À ce moment, l'un des prisonniers commença à crier afin d'alerter ceux de l'hôtel, il fut immédiatement abattu d'un coup de calibre 38. L'ennemi étant désormais alerté un feu nourri se déclencha depuis l'hôtel. Le commando décida alors de retourner vers la plage avec les quatre prisonniers restants.
En chemin trois prisonniers s'évadèrent. On ne sait pas s'ils avaient pu se défaire de leur liens pendant l'échange de coups de feu ni s'ils s'évadèrent tous ensemble. Deux auraient été abattus et un poignardé.
Le quatrième fut ramené sain et sauf en Angleterre et se révéla une mine d'information. Le commando évacua également un agent du SOE qui agissait sous la couverture d'un travailleur polonais déporté sur l'île.
Quelques jours plus tard, les Allemands diffusèrent un communiqué de propagande suggérant qu'au moins un des prisonniers s'était évadé et que deux avaient été abattus les mains liées. Cela aurait pu peser dans la décision d'Hitler qui rédige peu après le Kommandobefehl, qui stipule que tout soldat de commando, ou assimilable, capturé devait être exécuté[2].
Frances Pittard est soupçonnée à la suite du raid, puis déportée en Allemagne. Elle survit à la guerre, et est revenue vivre à Sercq jusqu'à sa mort[1].
Les hommes du commando
Noms de quelques-uns des soldats ayant participé au raid :
- Major Geoffrey Appleyard
- Capitaine Pinkney
- Lieutenant Anders Lassen (plus tard major, VC, MC - Opération Roast)
- Caporal Flint
- Soldat Redborn.
Souvenirs
David Niven, qui participa à certaines des opérations dans la Manche, affirme dans son autobiographie The Moon's a Balloon (en) que les commandos qui avaient atterri à Sercq furent emmenés au pub par les habitants pour une tournée. Toutefois, on doit également noter que Niven affirme également, mais de façon erronée, qu'il n'y avait pas d'Allemands à Sercq à l'époque.
Notes et références
- (en) Eric Lee, « The heroine of Operation Basalt », sur thehistorypress.co.uk (consulté le ).
- (en) « Remembering Operation Basalt: capturing the enemy », sur itv.com, (consulté le ).