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Radar Freya

Un des premiers développements du radar en Allemagne est le radar d'alerte précoce Freya, nommé d'après la déesse nordique Freya. Plus d'un millier d'exemplaires ont été installés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il existe aussi une version développée pour la Kriegsmarine, sous le nom de Seetakt.

Freya
Description de cette image, également commentée ci-après
Installations Freya en février 1941 à Auderville, France
(No. 1 Photographic Reconnaissance Unit, RAF)
Pays d'origine Allemagne
Mise en opération 1939
QuantitĂ© produite Plus de 1 000
Type Radar de veille lointaine
FrĂ©quence 120 Ă  130 MHz
(longueur d'onde : 2,3 Ă  2,5 m)
FRI 500 Hz
Longueur d'impulsion 2-3 Âµs
PortĂ©e 160 km
Dimensions 6,2 m par 7,5 m
Azimut 360 Âş
Puissance crĂŞte 20 kW

DĂ©veloppement

Les premiers tests de ce qui deviendra le radar d'alerte prĂ©coce Freya ont lieu au dĂ©but de 1937 grâce au travail de Hans-Karl von Willisen. La première livraison d'une station opĂ©rationnelle Ă  la Kriegsmarine par la firme GEMA (SociĂ©tĂ© d'appareillages Ă©lectro-acoustiques et mĂ©caniques) a lieu en 1938. Le dĂ©veloppement des radars en Allemagne semble nettement moins prioritaire qu'il ne le sera un peu plus tard en Grande-Bretagne. Le radar Freya est pourtant dĂ©jĂ  bien plus Ă©voluĂ© du point de vue technique que son Ă©quivalent britannique Chain Home. Il utilise une longueur d'onde de 2,4 m, alors que Chain Home fonctionne sur une longueur d'onde de 12 m. Ceci augmente de façon importante la rĂ©solution de Freya, son pouvoir de dĂ©tection d'objets bien plus petits, et diminue l'encombrement des antennes.

En raison du coût de sa construction, il n'y a au début de la guerre que huit appareils en service, qui ne peuvent fournir qu'une couverture très limitée des territoires à surveiller. De construction plus simple, mais plus enclin aux erreurs, le radar britannique Chain Home est bien plus rapide à installer que le système Freya, si bien que l'ensemble du système Chain Home est complètement opérationnel au moment de la bataille d'Angleterre.

Technique

Pendant la guerre, Freya est exploitĂ© sur le domaine de frĂ©quence de 120 Ă  130 MHz (de 2,3 Ă  2,5 m), avec une impulsion de µs, une puissance crĂŞte de 15 Ă  20 kW, et une frĂ©quence de rĂ©pĂ©tition des impulsions de 500 Hz. Il a une portĂ©e maximale de 160 km, mais il est incapable de dĂ©terminer avec prĂ©cision l'altitude des avions dĂ©tectĂ©s. En cela, il est infĂ©rieur Ă  Chain Home, mais il peut pivoter dans toutes les directions (radar tous azimuts), et peut ĂŞtre dĂ©placĂ©.

Variantes

  • FuMG 450 Freya AN, d'abord appelĂ© FuMG 41G, dont la portĂ©e est augmentĂ©e Ă  120 km ;
  • FuMG Freya LZ, dĂ©montable pour transport par avion ;
  • FuMG 480 ;
  • FuMG 44 Drehfreya (en français : Freya tournant), modèle transitoire vers le radar Jagdschloss (FuMG 44/404, Kriegsmarine : FuMO 371) ;
  • FuMG 451 Freiburg, de frĂ©quence 162–200 MHz ;
  • FuMG 321-328 (variante de la Kriegsmarine) ;
  • FuMG 401 : pour des expĂ©riences de rĂ©flexion du faisceau sur le sol, conduisant Ă  un changement d'angle d'Ă©lĂ©vation, un rĂ©seau d'antennes Freya a Ă©tĂ© installĂ© sur un support en bois afin qu'il puisse glisser vers le haut et vers le bas. Cela a permis Ă  Freya de dĂ©tecter l'altitude de la cible sans l'aide d'autres dispositifs (tels que le radar WĂĽrzburg) ;
  • FuMG 41 : dans une tentative d'augmenter la portĂ©e sans changer l'Ă©metteur, plusieurs rĂ©seaux d'antennes Freya ont Ă©tĂ© commutĂ©s ensemble ce qui a donnĂ© le radar Wassermann.
  • Radar Freya polaire.
    Radar Freya polaire.
  • Radar Freya Ă  membrures.
    Radar Freya Ă  membrures.
  • FuMG 401 Freya-Fahrstuhl
    FuMG 401 Freya-Fahrstuhl

Mise en Ĺ“uvre

Le premier succès notĂ© date du 18 dĂ©cembre 1939, oĂą une attaque de jour par 18 bombardiers Vickers Wellington de la RAF est dĂ©tectĂ©e par deux appareils Freya Ă  113 km de distance, et oĂą la chasse aĂ©rienne peut ĂŞtre dirigĂ©e sur les bombardiers par radio[1]. Seule la moitiĂ© des Wellington rentre en Grande-Bretagne sans dommages. Cette performance laisse auprès de la Luftwaffe une telle impression que dès le printemps de 1940, 11 appareils Freya sont installĂ©s pour la protection de la frontière Ouest de l'Allemagne[2]. Après la conquĂŞte de la France en 1940, des appareils Freya sont aussi construits le long de la cĂ´te Atlantique (notamment Ă  Plogoff). Avec l'accroissement des attaques aĂ©riennes britanniques, Hermann Göring confie au colonel (plus tard gĂ©nĂ©ral) Josef Kammhuber le soin de mettre sur pied une dĂ©fense aĂ©rienne plus efficace. Ceci conduit Ă  la crĂ©ation de ce que l'on appellera la ligne Kammhuber, Ă  laquelle sont intĂ©grĂ©s d'autres appareils Freya. Au cours de la guerre, les radars Freya se montrent sensibles aux perturbations dues aux lâchers de paillettes de brouillage, ce qui les rend encore utilisables pour l'alerte prĂ©coce, mais bien moins pour la conduite de la chasse. Freya sera souvent utilisĂ©, par contre, en connexion avec les radars de conduite de tir WĂĽrzburg, en dĂ©tectant les cibles Ă  longue distance, et en les confiant ensuite au WĂĽrzburg pour la poursuite.

DĂ©couverte

Un des premiers à faire un rapport aux services secrets britanniques sur le système de radars Freya est le jeune lieutenant d'aviation danois Thomas Sneum, qui photographie en 1941, en prenant de grands risques personnels, une installation de Freya sur l'île danoise de Fanø. Au cours d'un vol spectaculaire, il rapporte ses négatifs en Angleterre. Ce vol est décrit dans le roman de Ken Follett, Hornet Flight (Le Vol du Frelon), et est également évoqué dans le livre de R. V. Jones, Most Secret War (La Guerre ultra secrète).

Notes et références

  1. (en) Gerhard Hepcke (trad. Hannah Liebermann), « The Radar War (La guerre des radars) » [PDF] (consulté le ).
  2. (en) « The Battle Of The Beams (Description des premiers radars allemands) » (version du 6 janvier 2012 sur Internet Archive).

Voir aussi

Articles connexes

Sources

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