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Radar Seetakt

Le radar Seetakt est un radar maritime de bord qui a été mis au point dans les années 1930 et a été utilisé par la Marine de guerre allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Seetakt
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Seetakt dans sa version de surveillance côtière
Pays d'origine Allemagne
Mise en opération 1936
Quantité produite 200
Type Surveillance maritime de surface
FrĂ©quence 368 MHz soit 81,5 cm
FRI 500 Hz
PortĂ©e Initiale 6 Ă  10 NM (11 Ă  19 km)
Version Dete 1 : 120 NM (220 km)
Puissance crĂŞte kW

Histoire

Concept

Vers la fin des années 1920, en Allemagne, Hans Hollmann commença à travailler sur les micro-ondes qui seront par la suite la base de presque tous les radars. En 1935, il a publié Physics and Technique of Ultrashort Waves (Physique et technologie des ondes ultra-courtes) qui a été repris par les chercheurs du monde entier. À ce moment, il était surtout intéressé par leur utilisation dans les télécommunications, mais, avec son associé Hans-Karl von Willisen, il a aussi travaillé sur des systèmes proches du radar.

En 1928, Hollmann, von Willisen et Paul-GĂĽnther Erbslöh ont crĂ©Ă© une sociĂ©tĂ© du nom de GEMA. Ă€ l'automne 1934, la GEMA construit le premier dispositif radar destinĂ© Ă  la surveillance des navires. Il fonctionne sur une longueur d'onde de 50 cm et permet de dĂ©tecter des bateaux Ă  10 km. Ce système primitif ne fait qu'indiquer qu'un navire se trouve dans le voisinage de la zone vers laquelle est dirigĂ©e l'antenne sans donner d'informations sur sa distance. Le but Ă©tait simplement d'Ă©viter les abordages de nuit, par temps de brouillard ou tout autre condition de mauvaise visibilitĂ©. Cet appareil ressemblait Ă  celui mis au point par Christian HĂĽlsmeyer en 1904 mais dont le principe Ă©tait tombĂ© dans l'oubli devant le manque d'intĂ©rĂŞt des militaires Ă  ce moment-lĂ .

Ă€ l'Ă©tĂ© 1935, sur commande de la Marine allemande, Willisen et Erbslöh mettent au point un radar pulsĂ© qui leur permet de dĂ©tecter le croiseur allemand Königsberg Ă  une distance de km avec une prĂ©cision supĂ©rieure Ă  50 m, c'est-Ă -dire suffisamment pour pointer des armes. Le mĂŞme dispositif peut Ă©galement repĂ©rer un avion volant Ă  500 m d'altitude Ă  une distance de 28 km[1] - [2]. Cette fois, l'armĂ©e reconnait le potentiel de l'appareil et la fabrication de versions militaires terrestres et navales se concrĂ©tisèrent sous la forme des radars Freya et Seetakt. Les deux radars Ă©taient assez similaires, encore que les premiers Seetakt opĂ©raient sur 50 cm de longueur d'onde (600 MHz) alors que le Freya Ă©tait conçu pour des portĂ©es plus importantes et utilisait une longueur d'onde de 2,5 m qui pouvait ĂŞtre gĂ©nĂ©rĂ©e avec des puissances Ă©levĂ©es en utilisant les moyens Ă©lectroniques de l'Ă©poque.

DĂ©ploiement initial

Le seetakt sur l’Admiral Graf Spee en 1939.

Pour la Kriegsmarine, à cette époque, la priorité était donné à la télémétrie des cibles, la détection de vaisseaux ou d'obstacles de nuit ou par mauvais temps venait en second lieu. Cependant, la précision recherchée n'était aussi grande qu'elle le deviendra lors du développement du radar Würzburg [3].

Les versions primitives posant quelques problèmes, elles ont Ă©tĂ© dotĂ©es d'une Ă©lectronique qui fonctionnait sur 60 cm de longueur d'onde (500 MHz). Quatre exemplaires ont Ă©tĂ© installĂ©s sur le Königsberg, l’Admiral Graf Spee et deux gros torpilleurs (qui, dans la Marine allemande Ă©taient de la taille de petits destroyers). L’Admiral Graf Spee a utilisĂ© ce radar avec succès contre des transports maritimes en Atlantique. En , Ă  la suite des violents combats de la bataille du Rio de la Plata, l’Admiral Graf Spee a Ă©tĂ© gravement endommagĂ© et son commandant a sabordĂ© son navire dans un port neutre Ă  proximitĂ© de Montevideo en Uruguay. Le bateau coula en eau peu profonde si bien que l'antenne de son radar restait visible. Un officier de renseignements de la marine britannique, le Lieutenant de Vaisseau Bainbridge-Bell , profitant des bons rapports diplomatiques entre son pays et l'Uruguay, se fit dĂ©poser sur l'Ă©pave peu après le sabordage et Ă©tudia en dĂ©tail les antennes seetakt. Son rapport transmis au chef du renseignement scientifique britannique , le physicien Reginald Victor Jones permit de mettre au point des contremesures Ă©lectroniques efficaces[4].

Apogée

Le télémètre optique de l'ORP Wicher.

Les modèles originaux de Seetakt ont Ă©tĂ© suivis en 1939 par une version modifiĂ©e nommĂ©e Dete 1 opĂ©rant sur des longueurs d'onde comprises entre 71 et 81,5 m (368 et 390 MHz) avec une puissance crĂŞte de kW et une frĂ©quence de rĂ©pĂ©tition des impulsions radar de 500 Hz. La portĂ©e maximale pour une cible de la taille d'un navire Ă  la mer Ă©tait de 120 nautiques (220 km) par beau temps, mais en rĂ©alitĂ©, cette portĂ©e Ă©tait le plus souvent rĂ©duite de moitiĂ©.

Les autres performances Ă©taient similaires Ă  celles des radars de première gĂ©nĂ©ration avec une prĂ©cision sur la mesure de la distance de l'ordre de 50 m. Ceci Ă©tait très supĂ©rieur Ă  la prĂ©cision des armes disponibles Ă  ce moment dont la dispersion Ă  cette distance Ă©tait de l'ordre de 100 m. Cette prĂ©cision Ă©tait Ă©galement bien meilleure que celle des tĂ©lĂ©mètres optiques de l'Ă©poque qui Ă©tait d'environ 200 m Ă  une distance de 20 km.

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Seetakt radar » (voir la liste des auteurs).
  • (en) Norman Friedman, Naval Radar, Londres, Conway Maritime Press, , 240 p. (ISBN 0-85177-238-2)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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