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Steve Jobs

Steve Jobs, nĂ© le Ă  San Francisco (Californie) et mort le Ă  Palo Alto (dans le mĂȘme État), est un entrepreneur et inventeur amĂ©ricain, souvent qualifiĂ© de visionnaire[1], et une figure majeure de l'Ă©lectronique grand public, notamment pionnier de l'avĂšnement de l'ordinateur personnel, du baladeur numĂ©rique, du smartphone et de la tablette tactile. Cofondateur, directeur gĂ©nĂ©ral et prĂ©sident du conseil d'administration de l'entreprise multinationale amĂ©ricaine Apple Inc, il dirige aussi les studios Pixar et devient membre du conseil d'administration de Disney lors du rachat en 2006 de Pixar par Disney.

Steve Jobs
Fonctions
Directeur général
Apple
-
Directeur général
Pixar Animation Studios
-
Directeur général
NeXT
-
Directeur général
Apple
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  56 ans)
Palo Alto
SĂ©pulture
Alta Mesa Memorial Park (en)
Nom de naissance
Abdul Lateef Jandali
Nationalité
Domicile
Formation
Homestead High School (en) (jusqu'en )
Reed College (-)
De Anza College
Activités
Période d'activité
Ă  partir de
PĂšre
John Abdulfattah Jandali (d) (parent biologique (d))
MĂšre
Joanne Schieble (d) (parent biologique (d))
Fratrie
Conjoint
Laurene Powell Jobs (de Ă  )
Enfants
Lisa Brennan-Jobs
Reed Paul (d)
Erin Sienna (d)
Eve Jobs (en)
ParentĂšle
Paul Jobs (d) (pĂšre adoptif)
Clara Jobs (d) (mĂšre adoptive)
Bassma Al Jandaly (en) (cousine)
Malek Jandali (cousin)
ƒuvres principales
Apple I, Apple II (d), Apple Lisa, NeXT Computer (d), iMac
signature de Steve Jobs
Signature

Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne crĂ©ent Apple le Ă  Cupertino. Au dĂ©but des annĂ©es 1980, Steve Jobs saisit le potentiel commercial des travaux du Xerox Parc sur le couple interface graphique/souris, ce qui conduit Ă  la conception du Lisa, puis du Macintosh en 1984, les premiers ordinateurs grand public Ă  profiter de ces innovations. AprĂšs avoir perdu sa lutte de pouvoir Ă  la tĂȘte d'Apple avec John Sculley, le directeur gĂ©nĂ©ral qu'il avait pourtant recrutĂ©, il quitte l'entreprise en pour fonder NeXT.

En 1986, il rachÚte la division Graphics Group de Lucasfilm, la transforme en Pixar Animation Studios et rencontre le succÚs commercial en 1995 avec Toy Story, un film dont il est le producteur exécutif. Il reste directeur général propriétaire de la société (à 50,1 %) jusqu'à son acquisition par la Walt Disney Company en 2006.

DĂ©but 1997, Apple, alors au bord de la faillite, rachĂšte NeXT. L'opĂ©ration permet Ă  Steve Jobs de revenir Ă  la tĂȘte de la firme qu'il a cofondĂ©e et fournit Ă  Apple le code source de NeXTSTEP Ă  partir duquel est dĂ©veloppĂ© le systĂšme d'exploitation Mac OS X. Il supervise durant les quatorze annĂ©es suivantes la crĂ©ation, le lancement et le dĂ©veloppement de l'iMac (1998), de l'iPod, d'iTunes et de la chaĂźne de magasins Apple Store (2001), de l'iTunes Store (2003), de l'iPhone (2007) et de l'iPad (2010), prĂ©sentant les diffĂ©rents produits Ă  un rythme pluriannuel lors de ses fameuses keynotes et faisant de son entreprise une des plus riches au monde au moment de sa mort.

En 2003, Steve Jobs apprend qu'il est atteint d'une forme rare de cancer pancrĂ©atique. Il refuse d'abord la chirurgie et a recours Ă  diffĂ©rentes mĂ©thodes pseudo-scientifiques (acupuncture, consommation de carottes et jus de fruits), qui ne retarderont pas la progression de sa maladie et l'apparition de mĂ©tastases. Il fait finalement l'objet de plusieurs hospitalisations et arrĂȘts de travail, apparaissant de plus en plus amaigri au fur et Ă  mesure que sa santĂ© dĂ©cline. Il meurt le Ă  son domicile de Palo Alto, Ă  l'Ăąge de cinquante-six ans. Sa mort soulĂšve une importante vague d’émotions Ă  travers le monde.

Jeunesse et Ă©tudes

2066 Crist Drive, Los Altos. L'ancienne maison des Jobs.

Steven Paul Jobs naĂźt le Ă  San Francisco en Californie[a 1], d'un pĂšre d'origine syrienne Ă©tudiant en sciences politiques[2], Abdulfattah « John » Jandali (en arabe : ŰčŰšŰŻŰ§Ù„ÙŰȘۭۧ ŰŹÙ†ŰŻÙ„ÙŠ)[a 1], et de Joanne Carole Schieble, amĂ©ricaine d'origine suisse[a 1]. Ils ne sont Ă  l'Ă©poque pas mariĂ©s[a 1]. Alors que Joanne est enceinte, le pĂšre de Joanne menace de la dĂ©shĂ©riter si elle Ă©pouse Abdulfattah « John » Jandali, car il est non catholique, ce qui l'amĂšne Ă  consulter un avocat de San Francisco pour trouver une famille adoptive Ă  l'enfant[a 1].

Le nouveau-nĂ© est alors adoptĂ© par Paul Reinhold Jobs (1922–1993) et son Ă©pouse Clara, nĂ©e Hagopian, d'origine armĂ©nienne (1924–1986)[a 1]. Adulte, lorsqu'il est interrogĂ© Ă  propos de ses parents adoptifs, Jobs rĂ©pond que Paul et Clara Jobs « sont ses parents »[3]. Dans sa biographie autorisĂ©e, il dĂ©clare que ce sont ses parents Ă  1 000 %[a 1]. Quant Ă  ses parents biologiques, ils se marient en 1955 et ont un second enfant, Mona Simpson en 1957, puis divorcent en 1962.

Lorsque Steve a deux ans, ses parents adoptent une fille, Patty[a 1]. Trois ans plus tard, la famille Jobs déménage de San Francisco pour s'installer à Mountain View, en Californie, aprÚs la mutation de Paul Jobs à Palo Alto. Celui-ci est alors machiniste dans une entreprise qui fabrique des lasers, et enseigne à son fils des rudiments d'électronique, tout comme à se servir de ses mains[4]. Pour sa part, Clara est comptable et apprend à lire à Steve avant qu'il n'aille à l'école[4].

Jobs entame sa scolaritĂ© Ă  la Monta Loma Elementary Ă  Mountain View puis intĂšgre la toute proche Crittenden Middle School mais, Ă  la suite de problĂšmes scolaires, il lance un ultimatum Ă  ses parents : soit ils le font changer d'Ă©tablissement, soit il arrĂȘte l'Ă©cole. La famille dĂ©mĂ©nage alors cinq kilomĂštres plus au sud, au 2066 Crist Drive Ă  Los Altos, ce qui permet Ă  Steve de poursuivre son cursus scolaire Ă  la Cupertino Middle School puis Ă  la Homestead High School Ă  Cupertino[a 1]. Larry Lang, un ingĂ©nieur qui habite Ă  cent mĂštres de leur ancienne maison et chez qui Jobs passe de nombreuses soirĂ©es, le fait entrer au club des Explorateurs d'Hewlett-Packard. Quinze Ă©lĂšves s'y rĂ©unissent tous les mardis soir dans la cafĂ©tĂ©ria de l'entreprise et font venir un ingĂ©nieur en informatique de la sociĂ©tĂ© pour parler de ses travaux. À la suite de l'une de ces confĂ©rences, il convie l'un des Ă©lĂšves Ă  visiter son laboratoire ; c'est Ă  cette occasion que le jeune Steve voit le premier ordinateur de bureau qu'Hewlett-Packard dĂ©veloppe, le 9100A[a 1]. ÂgĂ© de treize ans, il n'hĂ©site pas Ă  tĂ©lĂ©phoner Ă  William Hewlett, le prĂ©sident de l'entreprise qui porte en partie son nom[3]. Steve est en train de construire un frĂ©quencemĂštre et il a besoin de piĂšces[3]. Ils discutent pendant vingt minutes, Hewlett lui expĂ©die les composants dont il a besoin et lui offre un emploi d'Ă©tĂ© dans son entreprise[3].

AprĂšs sa premiĂšre annĂ©e Ă  Homestead High, Steve Jobs travaille donc durant l'Ă©tĂ© sur l'une des chaĂźnes d'assemblage d'Hewlett-Packard. À la mĂȘme Ă©poque, un camarade de classe de Homestead High, Bill Fernandez, lui prĂ©sente Steve Wozniak. Ils partagent la mĂȘme passion de l'Ă©lectronique, ils deviennent amis et rĂ©alisent ensemble de nombreux canulars[a 2]. En , les deux Steve mettent la main sur un article du magazine Esquire qui explique comment fabriquer une blue box, un appareil qui permet de passer des appels longue distance de façon entiĂšrement gratuite en fraudant donc les sociĂ©tĂ©s tĂ©lĂ©phoniques, et plus prĂ©cisĂ©ment AT&T[a 2]. Ils dĂ©cident alors d'en monter et de les vendre. Selon Jobs, cette expĂ©rience est Ă  l'origine d'Apple[a 2].

En 1972, Ă  sa sortie de Homestead High, il dĂ©cide de poursuivre ses Ă©tudes Ă  Reed College Ă  Portland dans l'Oregon oĂč il rencontre Daniel Kottke[a 2]. À la suite de plusieurs lectures d'ouvrages sur la spiritualitĂ© orientale lors de cette premiĂšre annĂ©e Ă  Reed, ils deviennent tous les deux vĂ©gĂ©tariens[a 2]. Toujours Ă  Reed College, il rencontre un autre adepte de la spiritualitĂ© orientale et son futur gourou, Robert Friedland. Ce dernier dirige une grande ferme communautaire de cent hectares, l'All One Farm, oĂč le jeune Steve se rend souvent[a 3].

TrĂšs vite, Jobs se rend compte qu'il s'ennuie Ă  Reed, se trouvant dans l'obligation de suivre un certain nombre de cours qui ne l'intĂ©ressent pas. Il dĂ©cide donc d'abandonner ce cursus, sans en informer ses parents qui se sont pourtant littĂ©ralement ruinĂ©s pour l'y inscrire[5], et se choisit d'autres cours oĂč il se rend en tant qu'auditeur libre. En 2005, Steve Jobs dĂ©clare : « Si je n'avais pas suivi ce cours de calligraphie, le Mac n'aurait jamais eu autant de polices d'Ă©criture et des polices Ă  espacement proportionnel[N 1] - [5]. »

C'est une pĂ©riode oĂč Steve Jobs expĂ©rimente assidument le LSD en Ă©coutant les disques de Bob Dylan, des Beatles et des groupes phares de la contre-culture californienne[a 3]. Il dĂ©clare plus tard que prendre du LSD a Ă©tĂ© l'une des deux ou trois expĂ©riences les plus importantes de sa vie[a 4] - [6]. Il Ă©voque cette substance psychotrope hallucinogĂšne comme une des principales raisons de sa rĂ©ussite, pour lui avoir ouvert l'esprit en grand[6]. Il dĂ©clare Ă©galement : « Bill Gates aurait l'esprit bien plus ouvert si, plus jeune, il avait essayĂ© l'acide une fois ou s'il s'Ă©tait rendu dans un ashram »[3] - [7].

CarriĂšre

DĂ©but

AprÚs avoir passé dix-huit mois au Reed College, Jobs revient chez ses parents à Los Altos en 1974 pour se trouver un emploi. Le hippie négligé qu'il est se présente chez Atari, firme en vogue à l'époque, avec la ferme intention d'y obtenir un emploi. Il s'attire les faveurs de son patron Nolan Bushnell qui l'embauche comme technicien, mais pas celles de nombreux employés, du fait notamment de sa forte odeur[a 5]. Il estime, en effet, que son régime alimentaire végétarien strict et tout à fait personnel lui permet d'éviter la production de mucus et de toute odeur corporelle et ne se lave donc pas[a 5]. Il se retrouve donc à devoir travailler pendant le service de nuit. Pendant son séjour chez Atari, il rencontre entre autres le dessinateur industriel Ronald Wayne, avec qui il devient ami[a 5].

Il dĂ©cide Ă  cette Ă©poque de suivre la trace de son gourou du Reed College, Robert Friedland. Il entreprend donc un voyage en Inde. Sur place, il se rend Ă  Haridwar pour le pĂšlerinage du Kumbhamela puis prend la direction de Nainital au pied de l'Himalaya oĂč vivait le gourou Neem Karoli Baba. Il y rencontre l'Ă©pidĂ©miologiste Larry Brilliant avec qui il devient ami. Par la suite, il est rejoint par son ami Daniel Kottke. AprĂšs avoir passĂ© sept mois en Inde, Steve revient aux États-Unis, tĂȘte rasĂ©e et portant des habits traditionnels indiens, Ă  l'image des Hare Krishna[a 5]. À son retour, il rĂ©cupĂšre son poste chez Atari. Bushnell lui demande alors de concevoir le circuit imprimĂ© du jeu Breakout avec le moins de puces possibles. À la clĂ©, en plus de la rĂ©munĂ©ration, il y aura un bonus proportionnel au nombre de puces Ă©conomisĂ©es. Pour cela, il fait appel Ă  son acolyte Steve Wozniak pour l'aider Ă  le rĂ©aliser. Ce dernier rĂ©ussit, en quatre jours, Ă  concevoir un circuit en n'utilisant que quarante-cinq puces. Pour le travail rĂ©alisĂ©, Jobs annonce Ă  son compĂšre qu'il coupe la poire en deux, trois cent cinquante dollars chacun. Bien que Jobs le nie, certains tĂ©moins, dont Bushnell, confirment que Jobs a obtenu cinq mille dollars et non sept cents pour le travail rĂ©alisĂ©. Wozniak, qui ne dĂ©couvre les faits que dix ans plus tard Ă  la lecture de Zap, un ouvrage sur l'Ă©popĂ©e d'Atari, reconnaĂźt avoir Ă©tĂ© blessĂ© par l'attitude de son ami[N 2] - [a 5].

Apple Computer

Homebrew Computer Club Newsletter, September 1976

En 1975, Jobs et Wozniak participent aux rencontres du Homebrew Computer Club, oĂč les amateurs d'informatique viennent Ă©changer leurs idĂ©es concernant les machines de l'Ă©poque, telles que l'Altair 8800. Steve Wozniak s'initie aux microprocesseurs en dĂ©couvrant l'Altair Ă©quipĂ© d'un Intel 8080[a 6]. Il conçoit Ă  la suite de cela l'Apple I pendant l'annĂ©e 1975. La machine, bien que sommaire, impressionne Steve Jobs. Munis d'un petit moniteur, ils l'emmĂšnent pour le prĂ©senter au Homebrew Computer Club. L'altruisme de Wozniak l'aurait amenĂ© Ă  distribuer gratuitement ses schĂ©mas de montage. Jobs, au contraire, voit plus loin. ConsidĂ©rant que la plupart des gens n'ont pas le temps de monter une machine, Jobs et Wozniak pourraient donc assembler les circuits pour leur vendre l'ordinateur montĂ©. Jobs suggĂšre donc Ă  son acolyte de crĂ©er leur propre entreprise[a 6] - [N 3].

Pour rĂ©unir les fonds nĂ©cessaires au lancement, Jobs, ĂągĂ© de 21 ans, vend son Volkswagen Combi, Wozniak, 25 ans, sa calculatrice HP-65. L'acte de la fondation d'Apple est signĂ© le par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ronald Wayne. Moins de deux semaines aprĂšs, Wayne se sĂ©pare des deux Steve et rĂ©cupĂšre sa mise mais, trĂšs vite, un Ă©lĂ©ment va apporter un coup d'accĂ©lĂ©rateur Ă  Apple : Mike Markkula, un business angel californien, apporte 250 000 dollars Ă  la nouvelle sociĂ©tĂ©, en plus d'un plan d'affaires[a 6]. Wozniak et Jobs se mettent au travail dans le garage de la maison familiale de ce dernier, Ă  Los Altos, oĂč, avec quelques proches, ils assemblent les cinquante premiers Apple I que Steve Jobs a vendus au magasin Byte Shop de Menlo Park[a 6]. Le nom de l'entreprise est une idĂ©e de Jobs : Apple Computer. Il est en effet dans la phase « pomme » de son rĂ©gime et revient tout juste d'une plantation de pommiers. Il sait aussi qu'Apple se trouvera devant Atari dans l'annuaire[a 6]. Ce nom se trouve cependant ĂȘtre aussi celui de la sociĂ©tĂ© des Beatles (Apple Corps). Cela vaudra Ă  son entreprise plusieurs contentieux en justice durant les dĂ©cennies suivantes.

Logo d'Apple à partir de 1977, créé par Rob Janoff. Les couleurs arc-en-ciel sont utilisées jusqu'en 1998.

Apple est constituĂ©e sous forme de sociĂ©tĂ© le . Pour faire la promotion de ses produits, Jobs contacte le grand publicitaire de la vallĂ©e, Regis McKenna. L'une des prioritĂ©s est de trouver un nouveau logo. Steve Jobs prĂ©cise alors « je veux un truc Ă©vident sans chichi »[a 7]. DĂ©but , Apple commercialise l'Apple II, conçu par Steve Wozniak. Il peut ĂȘtre considĂ©rĂ©, trois ans avant la sortie de l'IBM PC, comme le premier ordinateur personnel construit Ă  grande Ă©chelle. Il rencontre le succĂšs et fait la richesse de la jeune entreprise[a 7]. En 1978, Apple recrute Michael Scott de la National Semiconductor afin de devenir son directeur gĂ©nĂ©ral[a 7]. En , Apple, qui a gagnĂ© sa renommĂ©e avec l'Apple II, est introduite en bourse, ce qui fait de Steve Jobs un multimillionnaire Ă  vingt-cinq ans et enrichit considĂ©rablement environ trois cents de ses dirigeants et cadres, mais pas Daniel Kottke. Le grand ami d'adolescence de Steve Jobs n'occupe pas un poste hiĂ©rarchique assez Ă©levĂ© pour dĂ©tenir des actions et le jeune patron se montre intraitable avec lui en refusant catĂ©goriquement de lui permettre de profiter de cette manne[a 8].

Apple Lisa
Apple Lisa.

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, Jobs est l'un des premiers Ă  cerner le potentiel commercial de l'interface graphique couplĂ©e avec l'usage d'une souris dĂ©veloppĂ©e au Xerox PARC. Pour avoir accĂšs Ă  cette technologie alors balbutiante, il propose aux responsables de Xerox d'investir dans Apple (Ă  hauteur d'un million de dollars en actions Apple) et, en Ă©change, Steve et ses collĂšgues obtiennent l'autorisation en de se rendre au PARC pour y voir une dĂ©monstration complĂšte du systĂšme dĂ©veloppĂ© par les ingĂ©nieurs de Xerox. Ce qu'ils y voient leur sert de base Ă  la conception de leur interface maison Ă  laquelle ils apportent leurs propres amĂ©liorations[a 9]. Cela conduira au lancement de l'Apple Lisa en 1983 puis du Macintosh en 1984, les premiers ordinateurs personnels Ă  profiter de ces innovations qui restent aujourd'hui le standard gĂ©nĂ©ral[a 9]. À la question de savoir s'il s'agit de ce qui a pu ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le « plus grand vol industriel de l'histoire »[a 9], Steve Jobs rĂ©pond : « Il faut savoir prendre ce que l'homme fait de mieux et le refaçonner pour pouvoir l'intĂ©grer dans votre propre Ɠuvre. Picasso avait une maxime pour ça : « Les bons artistes copient, les grands artistes volent. » Et, Ă  Apple, on n'a jamais eu de scrupules pour prendre aux meilleurs », et ajoute Ă  propos de Xerox qu'ils ont ratĂ© le coche, qu'ils n'avaient pas conscience du potentiel de ce qu'ils Ă©taient en train de dĂ©velopper alors qu'ils auraient pu devenir les maĂźtres de toute l'industrie informatique[N 4] - [a 9].

Le projet Macintosh est lancĂ© et menĂ© par Jef Raskin, brutalement Ă©cartĂ© pour des problĂšmes d'ego[a 10] par Steve Jobs en , lorsqu'il s'en saisit pour mettre en pratique ses idĂ©es — dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ©es sur le Lisa — d'une machine avec interface graphique et souris[8]. DĂ©barquĂ© du projet Lisa quelques mois plus tĂŽt par Michael Scott et Mike Markkula qui trouvent que ses accĂšs de colĂšre empĂȘchent son Ă©quipe de travailler sereinement[a 9], il prend dĂšs lors la tĂȘte d'un groupe de jeunes ingĂ©nieurs talentueux (au premier rang desquels figurent Andy Hertzfeld, Bill Atkinson, Burrell Smith, Susan Kare, Joanna Hoffman, Bud Tribble[9]) dont certains resteront ses amis[a 11]. Ils sont regroupĂ©s dans un bĂątiment sur lequel flotte un drapeau noir ornĂ© d'un crĂąne barrĂ© par deux os et se baptisent « les pirates »[a 12]. Ils conçoivent ce que tous les utilisateurs d'ordinateurs ont connu : une souris Ă  un seul bouton, qui dĂ©place le pointeur Ă  l'Ă©cran dans toutes les directions grĂące Ă  une unique bille placĂ©e en dessous et qui doit pouvoir comme le spĂ©cifie Jobs « rouler sur du Formica comme sur mon jean » (bien loin du concept de dĂ©part des ingĂ©nieurs du PARC)[a 9], les menus dĂ©roulants, le « glisser-dĂ©poser », le chevauchement des fenĂȘtres, les icĂŽnes, la corbeille, apportant des Ă©volutions dĂ©cisives au principe du WYSIWYG (What You See Is What You Get/Ce que vous voyez est ce que vous obtenez) et donc Ă  ce qui est connu sous le nom de « bureau »[a 9].

Steve Jobs veut embaucher les meilleurs pour chaque poste et sa façon de recruter peut se rĂ©vĂ©ler trĂšs dĂ©stabilisante pour les candidats. Andy Hertzfeld raconte ainsi un entretien d'embauche pour le poste de responsable de la division logiciels auquel il assiste dĂ©but 1982. Jobs demande Ă  l'impĂ©trant, interloquĂ© : « Êtes-vous puceau ? », et enchaĂźne : « Combien de fois avez-vous pris du LSD ? » « Je crois que je ne suis pas la bonne personne pour ce job », rĂ©pond le candidat. « Moi non plus, l'entretien est terminĂ© » lĂąche Jobs devant ses plus proches collaborateurs qui rĂ©priment un fou-rire[10].

C'est dans cette mĂȘme pĂ©riode, en 1983, que Steve Jobs dĂ©bauche John Sculley, alors directeur gĂ©nĂ©ral de Pepsi, pour remplacer Scott, en lui demandant « Comptez-vous continuer Ă  vendre de l'eau sucrĂ©e le reste de votre vie ou voulez-vous changer le monde avec moi[a 13] ? » Le lancement du Macintosh est accompagnĂ© d'une campagne publicitaire d'envergure dĂ©cidĂ©e par Jobs et Sculley. Pendant la mi-temps du XVIIIe Super Bowl, le , Apple fait diffuser Ă  la tĂ©lĂ©vision le spot publicitaire 1984 rĂ©alisĂ© par Ridley Scott devant plus de 90 millions de tĂ©lĂ©spectateurs[a 14]. Ce spot remportera plusieurs prix prestigieux et redĂ©finira la façon dont les entreprises envisagent leurs campagnes publicitaires, en privilĂ©giant de montrer le signe, l'Ă©vocation, plutĂŽt que le produit en lui-mĂȘme[a 14].

Bien que Jobs soit un chef charismatique et persuasif, certains salariĂ©s d'Apple le dĂ©crivent comme erratique et capricieux. Bud Tribble invente Ă  cette Ă©poque le terme de « champ de distorsion de la rĂ©alitĂ© » qu'il emprunte Ă  la sĂ©rie Star Trek[11] et qui dĂ©crit la capacitĂ© de son patron Ă  imposer aux autres ses conceptions, quelles qu'elles soient. Ce dernier n'hĂ©site pas, en effet, Ă  humilier ses collaborateurs en public et est rĂ©putĂ© pour sa vision « binaire » de leur travail : soit « c'est gĂ©nial », soit, le plus souvent, « c'est de la merde »[a 15]. Le mĂȘme principe est appliquĂ© aux ĂȘtres humains qui sont soit « brillants », « Ă©clairĂ©s » et peu nombreux, soit font partie de la masse des « demeurĂ©s », des « joueurs de seconde ou troisiĂšme division » qui tirent une entreprise vers le bas et dont il faut se sĂ©parer au plus vite[a 16]. Jobs est capable de repousser une idĂ©e d'un de ses collaborateurs en la qualifiant de « stupide » et de revenir plus tard en s'Ă©tant attribuĂ© cette idĂ©e. Il sait imposer des dĂ©lais qui paraissent impossibles Ă  tenir en disant juste qu'il n'acceptera aucune objection[11]. Par ailleurs, il scelle le malheureux destin du Lisa (Ă©chec commercial, rapide arrĂȘt de la production) en rendant le Macintosh incompatible avec cet appareil[a 12] et crĂ©e un rapport de force et un lourd climat de tension entre son Ă©quipe et celle qui s'occupe de l'ordinateur qui continue Ă  cette Ă©poque Ă  assurer l'essentiel des revenus de son entreprise, l'Apple II[8], en expliquant notamment : « C'est mieux d'ĂȘtre un pirate que de rejoindre la marine »[12].

La relation entre Jobs et Sculley devient tendue en raison des ventes en berne fin 1984. Une lutte de pouvoir interne va les amener Ă  se tirer dans les pieds. Jobs manƓuvre pour dĂ©barquer Sculley, sĂ»r de son fait, mais, Ă  son grand dam, ce dernier rĂ©ussit dans les derniers jours de Ă  ranger l'ensemble des membres du conseil d'administration de son cĂŽtĂ©[a 16], et ceux-ci dĂ©cident donc d'Ă©carter Steve Jobs, en le « mettant au placard », dĂ©chargĂ© de tout rĂŽle dĂ©cisionnel et opĂ©rationnel, avec le vague titre de responsable du « Global thinking » dans un bureau Ă©loignĂ© du centre dĂ©cisionnel de l'entreprise[13]. DĂ©sabusĂ©, il quitte la sociĂ©tĂ© en pour fonder NeXT Inc. et ne parlera plus jamais Ă  John Sculley[a 16].

NeXT Computer

Une NeXTstation avec son clavier et sa souris d'origine et un moniteur NeXT MegaPixel.

AprĂšs son dĂ©part amer d’Apple, Jobs fonde NeXT Computer, en dĂ©boursant sept millions de dollars[a 17]. Il s'attire par ailleurs des ennuis en justice avec Apple, car il emmĂšne avec lui quelques-uns des plus brillants ingĂ©nieurs[a 17]. Un an plus tard, manquant de fonds et en l’absence d’un produit sur le marchĂ©, il se lance Ă  la recherche d’investisseurs[a 17]. Il attire l’attention du milliardaire Ross Perot qui investit massivement dans la sociĂ©tĂ©[a 17]. La station de travail NeXT, le NeXT Computer, est commercialisĂ©e en 1988 pour un prix de six mille cinq cents dollars[a 17]. À l’image du Macintosh, les ordinateurs NeXT possĂšdent une belle avance technologique, mais leur coĂ»t se rĂ©vĂšle prohibitif pour le secteur de l’éducation auquel ils sont destinĂ©s. Et les ventes sont trĂšs dĂ©cevantes[a 17]. Les produits de la marque gagnent toutefois une belle rĂ©putation pour leurs atouts techniques, au premier rang desquels figure la programmation orientĂ©e objet[a 17]. Jobs veut vendre les produits NeXT aux communautĂ©s financiĂšre, scientifique et acadĂ©mique, soulignant les nouvelles technologies innovantes et expĂ©rimentales de l'ordinateur, telles que son noyau Mach, son processeur de signal numĂ©rique et le port Ethernet intĂ©grĂ©[a 17].

L’ordinateur de seconde gĂ©nĂ©ration, le NeXTcube, est commercialisĂ© en 1990. Jobs qualifie ce produit de « premier ordinateur interpersonnel » qui va remplacer l’ordinateur personnel[14]. Avec son client de messagerie NeXTMail, un systĂšme multimĂ©dia de courrier Ă©lectronique, le NeXTcube peut pour la premiĂšre fois offrir le partage de la voix, de l’image, des graphismes et de la vidĂ©o dans un courriel[14]. « L’informatique interpersonnelle va rĂ©volutionner la communication et le travail de groupe. Nous avons des annĂ©es d'avance », explique un Steve Jobs visionnaire Ă  des journalistes le [14]. D'ailleurs, Tim Berners-Lee invente Ă  cette Ă©poque le World Wide Web au CERN sur un NeXT Computer[15].

Steve Jobs dirige NeXT avec une obsession de la perfection esthĂ©tique, comme le souligne le dĂ©veloppement et l’attention portĂ©e au cadre magnĂ©sium du NeXT Cube, en mettant une pression terrible Ă  la division « matĂ©riel » de sa sociĂ©tĂ©[a 17]. En 1993, aprĂšs n’avoir vendu que cinquante mille machines, NeXT abandonne la fabrication pour se consacrer exclusivement au dĂ©veloppement de logiciels, avec la mise en vente du NeXSTEP/Intel[16]. La sociĂ©tĂ© annonce ses premiers bĂ©nĂ©fices de 1,03 million de dollars en 1994[17]. En 1996, NeXT Software, Inc. commercialise WebObjects, un systĂšme conçu pour le dĂ©veloppement d’applications web. AprĂšs l’acquisition de NeXT Software par Apple en 1997, WebObjects est utilisĂ© pour concevoir et exploiter les Apple Stores, l’ITunes Store et les services en ligne de MobileMe[18]. Avec le recul, il dit Ă  propos de ces annĂ©es-lĂ  « Je ne le comprenais pas encore Ă  l'Ă©poque, mais avoir Ă©tĂ© virĂ© d'Apple a Ă©tĂ© la meilleure chose qui pouvait m'arriver. Cela m'a libĂ©rĂ© et m'a permis d'entrer dans une des pĂ©riodes les plus crĂ©atives de ma vie »[3].

Pixar et Disney

En 1986, Steve Jobs rachĂšte la division « graphisme par ordinateur » de Lucasfilm, le Graphics Group qui sera renommĂ© Pixar. Il dĂ©bourse dix millions de dollars dont la moitiĂ© est versĂ©e au capital de la nouvelle sociĂ©tĂ©[19] - [20] - [21] - [22]. L'entreprise est basĂ©e aux studios Kerner de George Lucas Ă  San Rafael, avant de s’installer Ă  Emeryville[a 18]. Steve Jobs investit environ cinquante millions de dollars Ă  perte[a 18] dans cette sociĂ©tĂ© qui traverse plusieurs annĂ©es sans aucune rentabilitĂ©. Ses principales activitĂ©s sont de dĂ©velopper et fournir du matĂ©riel numĂ©rique de conception graphique haut de gamme et de vendre en petite quantitĂ© l'ordinateur « Pixar Image », notamment au secteur de la mĂ©decine[a 18]. Mais, au sein de Pixar, il existe une division « animation » qui sauve finalement l’entreprise en remportant l'Oscar du meilleur court mĂ©trage d'animation avec Tin Toy en 1989[a 18]. Par la suite, le studio dĂ©croche un contrat avec le studio Walt Disney Pictures pour rĂ©aliser une sĂ©rie de longs mĂ©trages d'animation par ordinateur, Disney assurant le financement et la distribution[a 3].

Le premier film issu de ce partenariat est Toy Story (1995), dans lequel Steve Jobs est crédité en tant que producteur délégué[a 19]. Le film apporte la célébrité ainsi qu'une reconnaissance critique et commerciale sur un plan mondial à Pixar. La recette globale est de 362 millions de dollars[a 20]. Une semaine aprÚs la sortie de Toy Story, la société Pixar est introduite en bourse, avec un résultat aussi glorieux et profitable que pour Apple en 1980[a 20] - [23] - [24] - [N 5]. Durant les quinze années suivantes, sous la houlette du créatif directeur artistique John Lasseter, le studio aligne les succÚs : 1001 pattes (1998), Toy Story 2 (1999) Monstres et Cie (2001), Le Monde de Nemo (2003), Les Indestructibles (2004), Cars (2006), Ratatouille (2007), WALL-E (2008), Là-haut (2009), Toy Story 3 (2010), Cars 2 (2011). La plupart des films sortis à partir de 2003 ont reçu l'Oscar du meilleur film d'animation[25].

Dans les annĂ©es 2003-2004, alors que le contrat liant Pixar Ă  Disney arrive Ă  Ă©chĂ©ance, les nĂ©gociations entre Steve Jobs et Michael Eisner destinĂ©es Ă  renouveler le partenariat Ă©chouent[26]. En , Jobs annonce que Pixar cherche un autre distributeur pour les films de son studio[27]. En , Robert Iger remplace Michael Eisner Ă  la tĂȘte de Disney et il se met rapidement Ă  l’Ɠuvre pour renouer de bonnes relations avec Jobs et Pixar[28]. Le , Jobs et Iger annoncent que Disney a dĂ©cidĂ© d’acheter Pixar pour une transaction de 7,4 milliards de dollars[26]. Steve Jobs devient alors le premier actionnaire individuel de la plus grande sociĂ©tĂ© de divertissement mondiale, avec environ 7 % de parts[26]. Celles-ci sont en effet, et de loin, supĂ©rieures Ă  celles de Michael Eisner (1,7 %) ou de l'hĂ©ritier Roy Edward Disney qui dĂ©tient 1 % jusqu'Ă  sa mort en 2009 et dont les critiques envers Eisner (portant notamment sur son Ă©chec Ă  nĂ©gocier avec Pixar et Steve Jobs) ont accĂ©lĂ©rĂ© le dĂ©part[28]. Steve Jobs rejoint le conseil d’administration de Disney oĂč il supervise la division « animation » de la sociĂ©tĂ© au sein d’un comitĂ© spĂ©cial de pilotage constituĂ© de six membres[a 21].

Retour à Apple et montée en puissance de l'entreprise

Logo de la campagne Think different créée par TBWA\Chiat\Day et lancée par Steve Jobs lors de son retour chez Apple en 1997.

En , Apple annonce son intention de racheter NeXT. L’opĂ©ration, effective le , est estimĂ©e Ă  429 millions de dollars. PropriĂ©taire Ă  45 % de NeXT, Steve Jobs obtient cent millions de dollars ainsi qu'un million et demi d'actions Apple[29]. Cela lui permet de reprendre pied dans la sociĂ©tĂ© qu’il a cofondĂ©e en tant que « conseiller Ă  mi-temps ». Steve Jobs dĂ©clare en : « Je pense que nous avons l'occasion de prendre la prochaine grande Ă©tape technologique et de dĂ©passer Microsoft et tous les autres »[3]. Apple est Ă  ce moment au bord de la faillite[a 22]. Il redevient de facto le patron d'Apple lorsque le directeur gĂ©nĂ©ral de l’époque, Gil Amelio, est remerciĂ© en . Jobs est officiellement nommĂ© « directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim » au mois de septembre[a 22]. À cette Ă©poque, il est surnommĂ© iPDG (iCEO) par ses Ă©quipes qui s'inspirent de la lettre « i » comme marque de fabrique dĂ©signant les produits Ă  venir. Selon Adam Lashinsky dans son ouvrage Inside Apple publiĂ© en 2012, la lettre i faisant rĂ©fĂ©rence au statut d'intĂ©rimaire du PDG. Le site Reference for Business attribue cette premiĂšre lettre Ă  l'attrait vendeur d'Internet[30] - [31].

En et afin de concentrer les efforts d’Apple sur un retour aux bĂ©nĂ©fices, il met un point final aux programmes Newton, Cyberdog et OpenDoc ainsi qu'Ă  la vente de licence Mac OS afin d'empĂȘcher la multiplication des « clones » et explique Ă  ses collaborateurs qu'ils doivent dĂ©sormais se concentrer sur pas plus de quatre produits[a 23]. Il met au point le slogan Think different avec son erreur grammaticale dĂ©libĂ©rĂ©e, en compagnie de son ami publicitaire Lee Clow, et lance une grande campagne d'affichage et un spot tĂ©lĂ©visĂ© intitulĂ© The Crazy Ones (les fous) oĂč ce « penser diffĂ©rent » est illustrĂ© avec les plus grandes figures du XXe siĂšcle, comme Albert Einstein, Gandhi, Martin Luther King, John Lennon, Alfred Hitchcock, Bob Dylan, Pablo Picasso[a 23].

La technologie de NeXT Ă©tant devenue propriĂ©tĂ© d’Apple une fois le rachat conclu, bon nombre de ses rĂ©alisations vont trouver place dans les produits de la firme Ă  la pomme, au premier rang desquels figure NeXTSTEP qui est la base du systĂšme d’exploitation Mac OS X[a 22].

Sous la houlette de Steve Jobs, Apple se dĂ©ploie avec tout d’abord l’introduction de l’iMac en 1998 puis, chaque annĂ©e, de nouveaux produits qui assoient la puissance de la marque. Lors de la Macworld Expo de l’an 2000, Steve Jobs enlĂšve officiellement « intĂ©rim » du titre de sa fonction et devient directeur-gĂ©nĂ©ral permanent. Dans le mĂȘme temps, il souligne qu’il utilisera le titre « iCEO »[a 24].

Steve Jobs sur scĂšne Ă  la Macworld Conference & Expo, San Francisco, le 11 janvier 2005.

Apple continue son dĂ©veloppement, introduisant et dĂ©veloppant de nouveaux appareils numĂ©riques et leur environnement au cours des annĂ©es 2000. Avec le lancement de l’iPod et d’iTunes en 2001 puis de l’iTunes Store en 2003, la sociĂ©tĂ© crĂ©e une vĂ©ritable rĂ©volution dans l’industrie de la musique, dĂ©sormais dĂ©matĂ©rialisĂ©e[32]. Steve Jobs supervise dans le mĂȘme temps la crĂ©ation de la chaĂźne de magasins Apple Store, d'abord aux États-Unis puis dans le monde entier. Le succĂšs est fulgurant[33]. Le , Apple entre dans le marchĂ© des tĂ©lĂ©phones portables avec la commercialisation de l’iPhone, un appareil cellulaire dotĂ© d’un Ă©cran tactile multi-touch qui comprend aussi un iPod et un navigateur web, rĂ©volutionnant lĂ  aussi le marchĂ© de la tĂ©lĂ©phonie mobile[a 25], Steve Jobs ayant comme le dit le prĂ©sident des États-Unis Barack Obama « mis l'internet dans nos poches »[34]. Il lance l'annĂ©e suivante un vĂ©ritable « Ă©cosystĂšme » pour cet appareil, et bientĂŽt pour tous les produits Apple : l'App Store, crĂ©ant ainsi une forme de standard pour tous les smartphones[a 26].

Le , Steve Jobs prĂ©sente l’iPad, une tablette numĂ©rique reprenant le principe de l’écran tactile multipoints. C’est encore une forme de rĂ©volution, la porte ouverte Ă  un nouveau marchĂ© dans lequel vont s'engouffrer bien des marques[a 26]. Sans parvenir Ă  Ă©galer son succĂšs, l'iPad captant 62 % du marchĂ© mondial des tablettes en 2011[35]. Enfin, tous les contenus personnels des utilisateurs stockĂ©s sur les diffĂ©rents appareils se retrouveront dans le « nuage numĂ©rique », l'iCloud, Ă  partir duquel ils pourront ĂȘtre redistribuĂ©s « n'importe oĂč, n'importe quand », un service prĂ©sentĂ© par Jobs en , lors de sa toute derniĂšre keynote[a 20].

Sur l'enchaßnement des deux derniers produits phares d'Apple, Steve Jobs explique à Walt Mossberg lors du forum D8 en 2010 : « Tout a commencé avec la tablette. J'avais cette idée de pouvoir se débarrasser du clavier et de pouvoir écrire sur un écran en verre, multipoints, avec ses doigts. J'ai demandé à mes collaborateurs : « Alors, vous pouvez réaliser ça pour moi ? » Six mois plus tard, ils sont revenus avec un prototype. Je l'ai alors donné à un de nos brillants ingénieurs de la division UI (interface utilisateurs). Il a obtenu cet effet de défilement inertiel et élastique ainsi que d'autres choses fantastiques, et je me suis dit « Mon Dieu, on peut construire un téléphone avec ça ! » J'ai alors mis le projet tablette de cÎté car produire un téléphone était quelque chose de bien plus important et, durant les deux années suivantes, nous nous sommes mis au travail sur l'iPhone. Avec tout ce que nous avons appris sur l'iPhone, nous sommes ensuite retournés à la conception de l'iPad »[36].

À partir d', aprĂšs quatorze annĂ©es de montĂ©e en puissance sous la direction de son charismatique patron et au grĂ© des fluctuations du marchĂ©, Apple est l'entreprise la plus riche au monde par sa capitalisation boursiĂšre[37], son trĂ©sor de guerre dĂ©passant notamment celui du gouvernement des États-Unis[38]. L'entreprise qu'il a fondĂ©e continue sa course en tĂȘte Ă  partir de 2012[39].

Steve Jobs présente l'iPad, le .

Toujours enclin Ă  stimuler l’innovation, Jobs n’a jamais manquĂ© de rappeler Ă  ses collaborateurs une vieille maxime qu’il avait trouvĂ©e Ă  l’époque du lancement du Macintosh : « Real Artist Ship », c'est-Ă -dire que les vrais artistes savent aussi vendre leurs crĂ©ations, et que la finalitĂ© d’un produit reste d’ĂȘtre distribuĂ© au public[40]. De son vivant, Steve Jobs est Ă  la fois admirĂ© et critiquĂ© pour ses formidables talents de persuasion, ce fameux « champ de distorsion de la rĂ©alitĂ© », c’est-Ă -dire qu’il est capable d’altĂ©rer la perception de son ou de ses interlocuteurs pour leur faire adopter ses propres conceptions, qu’elles se rĂ©vĂšlent par la suite justes ou non. Il sait ainsi dĂ©crocher des partenariats, avec l’industrie de la musique ou les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©phoniques, Ă  des conditions exceptionnelles pour son entreprise[41]. Ce talent particulier apparaĂźt au grand public lors des discours de Steve Jobs aux Macworld Expos ou aux Worldwide Developers Conferences, oĂč il prĂ©sente l’actualitĂ© de son entreprise lors de ses keynotes, renommĂ©es pour l’occasion Stevenotes. Lors de ces grandes messes oĂč il parcourt la scĂšne en jeans, baskets, et vĂȘtu d'un pull Ă  col roulĂ© de marque, le patron d'Apple sait captiver son auditoire, notamment en rĂ©pĂ©tant Ă  l'envi des mots rĂ©currents tels que gorgeous, unbelievable, fantastic, hot, great, incredible, magical, wonderful, amazing, awesome, revolutionnary, extraordinary, phenomenal, supercool, terrific, huge, tremendous, exciting, beautiful, remarquable, etc.[42]. Il sait aussi maintenir le suspense et ravir son public avec le fameux « One more thing » (« encore une petite chose ») qu'il prononce Ă  la fin de ses prĂ©sentations pour annoncer par surprise une autre nouveautĂ© importante[43].

DĂ©mission

Steve Jobs lutte durant plus de sept ans contre la maladie, subissant notamment une greffe du foie en [a 27]. Au fil des annĂ©es, la santĂ© florissante de son entreprise contraste avec son apparence de plus en plus frĂȘle. Le , il prend un nouveau congĂ© « pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e »[44] qui se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre le dernier. Le , le monde entier apprend qu'il dĂ©missionne de son poste de directeur-gĂ©nĂ©ral d'Apple, annonçant dans une lettre adressĂ©e Ă  tous ses collaborateurs qu'il souhaite que Tim Cook prenne dĂ©finitivement sa place, et qu'il restera prĂ©sident du conseil d'administration afin de pouvoir continuer Ă  superviser les activitĂ©s de la marque qu'il a fondĂ©e[a 28]. Quelques heures aprĂšs cette annonce, les actions boursiĂšres de la sociĂ©tĂ© chutent de 5 %[45].

L'entrepreneur

Patrimoine

Steve Jobs ne gagne qu’un dollar symbolique par an en tant que directeur-gĂ©nĂ©ral d’Apple[a 29], mais il possĂšde dans le mĂȘme temps 5,426 millions d’actions de son entreprise, tout comme 138 millions d’actions Disney, celles qu’il avait reçues en 2006 lors du rachat de Pixar[46]. Il plaisante en expliquant que son dollar annuel de revenu est divisĂ© en cinquante cents pour participer aux rĂ©unions, et cinquante cents basĂ©s sur la performance[a 29]. En plus de son salaire, il obtient de la part d'Apple le remboursement de ses frais de transport (deux cent mille dollars en 2010)[47] mais aussi un jet Gulfstream V en tant que bonus. En 2011, Forbes estime sa fortune personnelle Ă  sept milliards de dollars, faisant de lui la trente-neuviĂšme plus grande fortune amĂ©ricaine[48].

Style de management et personnalité

L'intérieur du boßtier du premier Macintosh qui cache les signatures de toute l'équipe qui a participé à sa conception.

Steve Jobs est un perfectionniste[a 30] - [49] d’une grande exigence[a 12] - [50] qui a toujours voulu positionner ses entreprises et leurs produits Ă  la pointe de l’industrie des technologies de l’information en prĂ©voyant les tendances du marchĂ©, mais aussi en les crĂ©ant, tout du moins en termes d’innovations et de style[a 31]. Jobs rĂ©sume cela en par une maxime de la star canadienne du hockey Wayne Gretzky : « Je patine vers l’endroit oĂč le palet va ĂȘtre, et non vers lĂ  oĂč il a Ă©tĂ© »[a 32]. Sur un plan personnel, ce n'est pas tant la richesse qui l'intĂ©resse (il se range dans la catĂ©gorie des grands patrons les moins ostentatoires) que de laisser sa trace, d'assurer sa place parmi les grands entrepreneurs et inventeurs de l'histoire de son pays, ainsi que la pĂ©rennitĂ© de son entreprise, qui devra lui survivre[a 33].

Il restera toute sa vie un adepte de l'intégration verticale, ou « systÚme fermé », qui veut que son entreprise conçoive tout à la fois de façon exclusive : le matériel, le systÚme d'exploitation qui l'anime, les logiciels, les applications, les périphériques. Cette philosophie débouchant sur des appareils « tout-en-un » qui, reliés entre eux, proposeront l'expérience unique du « foyer numérique »[a 4], un environnement totalement généré par Apple : une vision que Jobs a dÚs le début des années 2000[a 20].

Tout doit donc ĂȘtre contrĂŽlĂ© Ă  100 %. L'intĂ©rieur (ce qui ne se voit pas et auquel, du premier Macintosh au dernier iPhone, on ne peut pas accĂ©der) doit ĂȘtre aussi parfait que l'extĂ©rieur. Il fait, par exemple, changer les vis du boitier du premier Macintosh afin qu'il soit impossible pour le public de l'ouvrir avec un tournevis conventionnel[a 12] et refait la mĂȘme chose vingt-six ans plus tard avec l'iPhone 4[a 25]. Jobs s'oppose aussi formellement, Ă  quelques annĂ©es d'Ă©cart, Ă  la mise Ă  disposition d'iTunes sur les plates-formes Windows[a 34] ou Ă  l'ouverture de l'App Store aux dĂ©veloppeurs externes qui viendront y dĂ©poser leurs crĂ©ations, et doit Ă  chaque fois ĂȘtre convaincu par ses plus proches collaborateurs, Ă  l'aide d'arguments imparables[a 34] et dans le dernier cas, Ă  la condition expresse que ce soit Apple qui teste et qui approuve ces « apps » venues de l'extĂ©rieur avant de les proposer en ligne[a 26].

Sa philosophie consistant Ă  positionner son entreprise et ses productions Ă  la convergence de l'art et de la technologie[a 4], Steve Jobs est Ă©galement littĂ©ralement obsĂ©dĂ© par le design[a 31] - [a 35]. Il considĂšre que c'est une absolue prioritĂ©, la beautĂ© et la simplicitĂ©[a 31], stimulĂ© et Ă©paulĂ© dans la deuxiĂšme partie de sa carriĂšre chez Apple par le britannique Jonathan Ive, le patron de ce secteur[a 35]. Une dĂ©marche globale, qui va des cordons, adaptateurs Ă©lectriques ou emballages aux escaliers translucides en colimaçon des Apple Stores[51], pour le moins couronnĂ©e de succĂšs. Mais elle peut aussi conduire en 2010 Ă  l'affaire de l'Antennagate, ce premier modĂšle de l'iPhone 4 qui rencontre des problĂšmes de rĂ©seau quand on le tient d'une certaine façon, car Jobs et Ive ont tenu Ă  ce que son contour soit d'une puretĂ© de ligne parfaite, en aluminium brossĂ©, au dĂ©triment du fonctionnement de son antenne, et sans tenir compte des avertissements de leurs ingĂ©nieurs Ă  ce sujet[52]. Contraint de rĂ©agir par le buzz nĂ©gatif qui enfle dans les semaines suivant la commercialisation de l'appareil, Jobs convoque une confĂ©rence de presse oĂč il explique avant tout que les concurrents ne font pas mieux, que le problĂšme a Ă©tĂ© surestimĂ© par la sphĂšre mĂ©diatique, et offre un contour de protection (bumper) Ă  tous les possesseurs de l'appareil[53] - [54].

En 2005, Apple choisit de se tourner vers le microprocesseur Intel.

Il a beaucoup Ă©tĂ© question de la personnalitĂ© agressive et exigeante de Steve Jobs. Le magazine Fortune (qui a sacrĂ© Jobs « directeur gĂ©nĂ©ral de la dĂ©cennie » en [55]) a, par exemple, Ă©crit qu’il Ă©tait « considĂ©rĂ© comme un des plus grands Ă©gotistes de la Silicon Valley[56] ». En 1993, Jobs figure dans la liste des patrons les plus durs de Fortune, en regard de la façon dont il dirige NeXT[57]. Le cofondateur de cette entreprise, Dan’l Lewin, dĂ©clare dans ce mĂȘme magazine que Steve Jobs, durant cette pĂ©riode, « avait des sautes d'humeur inimaginables »[57] - [N 6]. Jef Raskin, qui fut un temps au dĂ©but des annĂ©es 1980 chef de projet pour le Macintosh, a dĂ©clarĂ© que Jobs « aurait fait un excellent roi de France »[58], faisant ainsi allusion Ă  sa personnalitĂ© impĂ©rieuse et dĂ©mesurĂ©e. Pour ce qui est de son style de management chez Pixar, l’animateur amĂ©ricain Floyd Norman dĂ©clare qu’il « Ă©tait un individu adulte, qui n’a jamais interfĂ©rĂ© avec le travail des cinĂ©astes »[59].

Le biographe autorisĂ© Walter Isaacson, qui publie Steve Jobs en 2011, se demande tout au long de son livre si la mĂ©chancetĂ© ou la malveillance dont fait parfois preuve son sujet est intentionnelle ou fait simplement partie d’un personnage entier, qui dit ce qu’il pense, pense ce qu’il dit mĂȘme si cela s'Ă©carte de la rĂ©alitĂ©, ne s'embarrasse jamais de considĂ©rations liĂ©es Ă  l’empathie et ne peut pas (ou ne veut pas) contenir ses Ă©motions[a 15]. Il y a beaucoup d'exemples frappants Ă  ce titre, le plus rĂ©cent voyant un Steve Jobs trĂšs affaibli par la maladie en 2009, trouvant l'Ă©nergie de dĂ©molir littĂ©ralement et publiquement, dans l'auditorium du quartier gĂ©nĂ©ral de Cupertino, l'Ă©quipe du service en ligne MobileMe (lancĂ© en 2008, fermĂ© en 2011) en lui disant « Vous avez sali la rĂ©putation d’Apple. Vous devriez vous dĂ©tester d’avoir laissĂ© tomber vos collĂšgues ! » et en congĂ©diant sur-le-champ les responsables[60] - [a 20].

On apprend aussi que le fondateur d'Apple s'estime souvent au-dessus des lois des hommes, affectant notamment de rouler dans une Mercedes sans plaques d'immatriculation et la garant n'importe oĂč, par exemple, sur les places rĂ©servĂ©es aux handicapĂ©s[61]. Dans son ouvrage, Isaacson dĂ©crit Ă  plusieurs reprises Steve Jobs comme un personnage qui pour le meilleur ou pour le pire « veut faire plier le monde Ă  sa volontĂ© »[a 36].

Steve Jobs est Ă©galement un grand fan de musique[a 37] et, Ă  son panthĂ©on, figurent Bob Dylan[a 16] dont il collectionne les albums depuis son plus jeune Ăąge[a 2] et les Beatles[a 33]. Il se rĂ©fĂšre souvent au groupe de Liverpool, notamment au cours de ses keynotes (en , lorsqu'il prĂ©sente la fonction iPod du premier iPhone, il joue deux morceaux de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band[62]) ou la mĂȘme annĂ©e lors de la confĂ©rence tĂ©lĂ©visĂ©e All Things Digital oĂč il partage le plateau avec Bill Gates et oĂč il choisit un vers de la chanson Two of Us pour dĂ©crire avec beaucoup d'Ă©motion leurs tumultueuses relations dĂ©sormais apaisĂ©es : « You and I have memories longer than the road that stretches out ahead » (« toi et moi, nous avons des souvenirs plus longs que la route qui s'Ă©tend devant »)[63].

Il dĂ©clare par ailleurs lors de l'Ă©mission 60 Minutes de CBS en 2003[64] : « Mon modĂšle pour le business, ce sont les Beatles. Quatre gars qui laissaient leurs tendances nĂ©gatives de cĂŽtĂ©, qui s'Ă©quilibraient les uns les autres. Et le total Ă©tait plus grand que la somme des individualitĂ©s. Les grandes choses dans le business ne sont jamais rĂ©alisĂ©es par une seule personne. Elles sont accomplies par une Ă©quipe »[65]. À propos de la conception de l'iPhone, il dit aussi : « Jamais je n'avais pris autant de plaisir Ă  travailler sur des dĂ©tails aussi complexes. C'Ă©tait comme travailler sur le mixage de Sgt. Pepper's »[a 25]. Il met Ă©galement, Ă  la fin de sa vie, toute son Ă©nergie dans les nĂ©gociations avec EMI et la compagnie homonyme Apple Corps pour mettre fin au contentieux qui les oppose afin de pouvoir proposer l'Ɠuvre de son groupe favori[a 37] en tĂ©lĂ©chargement lĂ©gal sur iTunes. C'est chose faite le , et Steve Jobs s'occupe personnellement du lancement en grande pompe de cet Ă©vĂ©nement[66] - [a 38].

Steve Jobs rĂ©sume sa façon d’ĂȘtre dans son fameux discours Ă  l’adresse des Ă©tudiants de l’universitĂ© de Stanford en 2005 : « Votre temps est limitĂ©. Ne le gĂąchez pas en menant une existence qui n’est pas la vĂŽtre. Ne soyez pas prisonniers des dogmes, ce n’est rien d’autre que vivre selon les conclusions et les rĂ©flexions d’autres personnes. Ne laissez pas le brouhaha des opinions des autres Ă©touffer votre voix intĂ©rieure. Et, par-dessus tout, ayez le courage de suivre votre cƓur et votre intuition : d’une maniĂšre ou d’une autre, ils savent ce que vous voulez vraiment devenir. Tout le reste est secondaire. Soyez insatiables. Soyez fous »[67].

Relation avec Bill Gates et autres personnalités de l'industrie

Steve Jobs et Bill Gates, tous deux nĂ©s en 1955, sont Ă  l'origine d'un pan entier de l'histoire de la rĂ©volution micro-informatique. Ils partagent le fait d'avoir eu trĂšs tĂŽt la vision d'un monde oĂč tous les foyers seraient Ă©quipĂ©s d'un ordinateur et d'avoir Ă©tĂ© des acteurs majeurs de cette Ă©volution[68] - [69]. LĂ  oĂč l'un, intuitif, dĂ©veloppe trĂšs vite des talents de design, de persuasion et de vente, l'autre, homme d'affaires prĂ©coce et avisĂ©, sait aussi programmer, ce qu'il ne manquera jamais de souligner. En , avant mĂȘme la crĂ©ation d'Apple, Bill Gates Ă©crit une fameuse lettre ouverte au club informatique, dont sont membres Jobs et Wozniak, pour fustiger l'utilisation libre des logiciels (en l'occurrence, son tout rĂ©cent BASIC), crĂ©ant un vĂ©ritable prĂ©cĂ©dent historique dans le monde numĂ©rique sur la question de la licence des programmes[70].

Comme le raconte Andy Hertzfeld, « Chacun se croyait plus brillant que l'autre mais Steve affichait une condescendance ostensible Ă  l'Ă©gard de Bill, en particulier en matiĂšre de goĂ»t et de style. Et Bill, de son cĂŽtĂ©, prenait Steve de haut parce qu'il ne savait pas Ă©crire un programme »[a 39]. Mais Apple est dĂ©jĂ  sur le devant de la scĂšne lorsque Microsoft balbutie, et c'est Apple qui « met le pied Ă  l'Ă©trier » Ă  la jeune firme de Seattle en lui faisant dĂ©velopper son tableur (Excel) et son traitement de texte (Word) pour le premier Macintosh[a 39] commercialisĂ© en 1984. Les relations entre les deux patrons vont s'envenimer lorsque Microsoft dĂ©veloppe son propre systĂšme d'exploitation, Windows, en reprenant les principes inventĂ©s par Rank-Xerox et dĂ©veloppĂ©s sur les ordinateurs Apple Lisa et MacIntosh : l'interface graphique et la souris. Un accord stipulait, en effet, que Microsoft ne dĂ©velopperait rien dans ce sens pendant un an aprĂšs la sortie du Macintosh programmĂ©e en . Mais l'appareil pommĂ© prend un an de retard et, en novembre de la mĂȘme annĂ©e, Gates prĂ©sente Ă  New York les principes de son nouvel « OS »[a 39]. Une scĂšne passĂ©e Ă  la postĂ©ritĂ©[N 7] se dĂ©roule alors Ă  Cupertino oĂč Gates est venu seul pour prendre un vĂ©ritable savon. « C'est un coup en traĂźtre ! On t'a fait confiance et, maintenant, tu nous fais les poches ! » hurle Jobs. « Il y a une autre façon de voir les choses », rĂ©pond Bill, « Xerox Ă©tait notre riche voisin Ă  tous les deux, et quand je suis entrĂ© chez lui pour voler sa tĂ©lĂ©vision, j'ai dĂ©couvert que tu l'avais dĂ©jĂ  emportĂ©e ! »[a 39]. Bill Gates se trouve ĂȘtre une des trĂšs rares personnes totalement insensibles au champ de distorsion de la rĂ©alitĂ© de Jobs[a 17].

Cette histoire, « Windows a copiĂ© le Mac », restera toujours un point d'achoppement entre les deux gĂ©ants. À la fin de sa vie, Jobs dit encore : « Ils nous ont dĂ©pouillĂ©s ! Bill n'a aucune Ă©thique ! », Ă  quoi ce dernier rĂ©pond : « Si c'est ce qu'il croit, c'est qu'il est dĂ©finitivement perdu dans son champ de distorsion[a 39]. » Au cours des annĂ©es 1990, Windows gagne haut la main la « guerre des systĂšmes d'exploitation » en atteignant une position quasi hĂ©gĂ©monique. Ce qui n'empĂȘche pas Steve Jobs de dire Ă  cette Ă©poque : « Le problĂšme de Microsoft, c'est qu'ils n'ont pas de goĂ»t, absolument aucun. Je parle au sens le plus gĂ©nĂ©ral du terme. Ces gens-lĂ  sont incapables d'avoir des idĂ©es, ils ne cherchent pas Ă  apporter du savoir ou du bonheur Ă  l'humanitĂ© avec leurs produits. Alors, oui, la rĂ©ussite de Microsoft m'attriste. Leur succĂšs ne me pose pas de problĂšme en soi. Ils l'ont plus ou moins mĂ©ritĂ©, Ă  force d'opiniĂątretĂ©. Ce qui me dĂ©sespĂšre, c'est qu'ils font des produits de troisiĂšme zone[a 39]. » Ils s'opposent en fait sur un principe industriel : la verticalitĂ© (le systĂšme fermĂ©) prĂŽnĂ©e par Jobs, et l'horizontalitĂ© (la mise en licence des programmes pour tous les appareils), credo de Gates. Les relations sont souvent houleuses, comme lorsque Gates, en position de force, refuse de crĂ©er le moindre programme pour les ordinateurs NeXT en dĂ©nigrant le nouveau produit lancĂ© par Jobs aprĂšs son dĂ©part d'Apple[a 39].

Lorsqu'il y revient, en 1997, Jobs dĂ©cide d'enterrer la hache de guerre, de mettre un terme Ă  une dĂ©cennie de poursuites judiciaires avec Microsoft, et propose Ă  Gates d'entrer au capital d'Apple en investissant cent cinquante millions de dollars[a 22] tout en continuant Ă  dĂ©velopper des programmes compatibles pour Apple. Il lui explique qu'en poursuivant les actions en justice pour « vol de brevets », Microsoft pourrait finir par ĂȘtre condamnĂ© Ă  verser une vĂ©ritable fortune Ă  Apple, mais que cette derniĂšre pourrait disparaitre avant cette Ă©chĂ©ance[a 22] - [N 8]. L'accord est entĂ©rinĂ© lors de la keynote de la MacWorld Expo de Boston, le [71], oĂč le patron de Microsoft apparaĂźt en direct sur l'Ă©cran gĂ©ant devant un Jobs du coup tout petit et un public stupĂ©fait, ce qu'il considĂ©rera a posteriori comme une gaffe magistrale[a 22]. Les observateurs ne manquent pas, en effet, de relever l'Ă©tonnant parallĂšle entre le Big Brother fracassĂ© par Apple dans la publicitĂ© 1984 et l'apparition de Bill Gates lors de cette keynote[72] - [a 38].

Steve Jobs et Bill Gates sur le plateau de la conférence All Things Digital, le 31 mai 2007.

Durant les annĂ©es 2000, chaque entreprise ayant trouvĂ© sa place dominante[73] sur le marchĂ© de l'Ă©lectronique grand public, les relations s'apaisent. Ainsi, lors du forum tĂ©lĂ©visĂ© All Things Digital en , les deux hommes qui partagent le plateau de Walt Mossberg se couvrent de louanges. Les yeux dans ceux de son rival historique, Gates dĂ©clare : « J'ai vu Steve prendre des dĂ©cisions fondĂ©es sur son instinct. Un instinct que, voyez-vous, j'ai beaucoup de mal Ă  m'expliquer. Son mode opĂ©ratoire est unique et, en un sens, magique. Et, dans ces moments-lĂ , je me dis Waouh[a 36] ! », tandis que Jobs conclut cet entretien avec le vers de Two of Us en Ă©crasant une larme[74]. À l'Ă©tĂ© 2011, Bill Gates rend une derniĂšre visite Ă  Steve Jobs, dont le cancer est en phase terminale. Ils restent plus de trois heures ensemble Ă  discuter avec beaucoup d'Ă©motion dans le salon de sa maison de Palo Alto, et concluent : « Je croyais autrefois que le modĂšle ouvert, horizontal l'emporterait. Mais tu as prouvĂ© que le modĂšle intĂ©grĂ©, vertical pouvait aussi ĂȘtre une rĂ©ussite », dit Gates. « Ton modĂšle marche aussi », lui rĂ©pond Jobs[a 28].

Avec les autres grands patrons de l'industrie informatique amĂ©ricaine, Steve Jobs n'est pas toujours tendre. Ainsi, une guerre des mots Ă©clate Ă  la fin des annĂ©es 1990 avec le constructeur d’ordinateurs Michael Dell. C’est d’abord le patron d’Apple qui qualifie les produits Dell de « vieilles bĂ©canes tout sauf innovantes ». Le , lorsque l’on demande Ă  Michael Dell ce qu’il ferait s’il possĂ©dait un ordinateur Apple, il rĂ©pond : « Je le jetterais Ă  la poubelle et je rendrais leur argent aux actionnaires »[75]. En 2006, Jobs envoie un courriel Ă  tous les salariĂ©s de sa compagnie, au moment oĂč la capitalisation boursiĂšre d'Apple dĂ©passe celle de Dell : « À toute l’équipe : il apparaĂźt que les prĂ©dictions de Michael Dell ne se sont pas rĂ©vĂ©lĂ©es exactes. À la clĂŽture du marchĂ© aujourd’hui, Apple vaut plus cher que Dell. Les actions montent et descendent, et les choses pourraient ĂȘtre diffĂ©rentes demain, mais je pense que cela vaut un petit moment de rĂ©flexion ce jour. Steve »[76].

Son cÎté rancunier s'exprime aussi lorsqu'il barre l'accÚs de la technologie Flash d'Adobe à la plate-forme iOS en 2010[a 38]. TrÚs proche du fondateur de cette entreprise, John Warnock, il avait aidé à la lancer en lui faisant développer Adobe Illustrator pour le Macintosh au début des années 1980[a 38]. Mais Warnock prend sa retraite et, en 1999, les nouveaux dirigeants refusent d'adapter leurs produits phares, tel Photoshop pour le premier iMac[a 38]. Dix ans plus tard, Jobs se venge. « Flash, au niveau de la technologie, est une pelote de spaghetti infùme aux performances lamentables, avec de gros problÚmes de sécurité », dit-il[a 38]. Il ajoute : « L'ùme d'Adobe a disparu avec le départ de Warnock. C'était un inventeur, une personne avec qui j'avais créé des liens. Ensuite, se sont succédé une flopée de technocrates et l'entreprise a dépéri »[a 38].

Un de ses plus grands amis de l'industrie informatique est Larry Ellison, le patron fondateur d'Oracle. En 1995, Ellison veut entraĂźner son ami dans une tentative de putsch contre Apple, en rachetant l'entreprise et en lui donnant dans la foulĂ©e 25 % des parts pour lui permettre de reprendre les rĂȘnes[a 24]. Mais Jobs n'est pas un partisan de ce genre d'offensive inamicale en bourse[a 24]. Il veut revenir par la grande porte, ce qu'il fera fin 1996, avant d'inviter Ellison Ă  siĂ©ger au conseil d'administration d'Apple. SituĂ© dans le top dix des entrepreneurs les plus nantis au monde[77], Ellison, qui invite souvent la famille Jobs en croisiĂšre sur un de ses luxueux yachts, est surnommĂ© « notre ami riche » par le fils de Steve, Reed Jobs, qui souligne ainsi le refus de son pĂšre d'afficher tout signe ostentatoire[a 11]. Un autre grand ami de Jobs est Millard « Mickey » Drexler, directeur gĂ©nĂ©ral du fabricant de vĂȘtements Gap[78] quand il lui offre un siĂšge dans ce conseil d'administration d'Apple qu'il taille Ă  sa mesure lors de son retour, Ă  la fin des annĂ©es 1990[a 22]. Drexler donne souvent des conseils avisĂ©s Ă  Jobs[a 31] et il dira de lui au moment de sa dĂ©mission en : « Avoir vu Steve transformer Apple est la chose la plus incroyable que j'ai vue dans toute ma carriĂšre »[a 28].

Au dĂ©but de son parcours d'entrepreneur, l'ennemi s'appelait IBM[a 39]. Il est ensuite devenu Microsoft. À la fin de sa vie, Steve Jobs va ferrailler contre Google, sur un problĂšme similaire : la naissance d'Android, le systĂšme d'exploitation ouvert pour appareils mobiles dĂ©veloppĂ© par le gĂ©ant de Moutain View qui, selon lui, est une honteuse copie d'iOS[a 38]. Il avait pourtant fait entrer le patron de Google, Eric Schmidt, au conseil d'administration d'Apple[a 38], mais en 2010, il lui explique que son entreprise a les mains sales et qu'au lieu de cinq milliards de dollars de dĂ©dommagement, il souhaiterait qu'Android cesse de voler ses idĂ©es Ă  Apple[a 38] - [N 9]. Il dĂ©clare aussi qu'il est prĂȘt Ă  lancer une guerre thermonuclĂ©aire pour dĂ©truire le systĂšme d'exploitation pour appareils mobiles de Google[a 38] - [N 10]. Étrange parallĂšle avec ce qui s'est passĂ© un quart de siĂšcle auparavant avec Windows, et issue identique. Les Ă©ventuelles actions en justice sont vouĂ©es Ă  l'Ă©chec[a 38]. Pourtant, alors que sa mort approche, lors de son ultime congĂ© maladie en 2011, Steve Jobs reçoit Larry Page Ă  son domicile de Palo Alto. Ce dernier vient de reprendre les rĂȘnes de l'entreprise qu'il a cofondĂ©e avec Sergey Brin et a sollicitĂ© une « audience » pour prendre conseil auprĂšs du patron lĂ©gendaire. « Ma premiĂšre pensĂ©e a Ă©tĂ© de l'envoyer au diable. Mais j'ai rĂ©flĂ©chi et je me suis dit que tout le monde m'avait aidĂ© quand j'Ă©tais jeune, de Bill Hewlett Ă  l'ingĂ©nieur dans ma rue qui bossait chez HP. Alors, je l'ai rappelĂ© pour l'inviter Ă  venir »[a 28], dit Jobs. Il lui parle de l'importance du recrutement, du fait qu'il faut rester concentrĂ© sur pas plus de cinq produits phares car tous les autres « vous tirent vers le bas et, en un rien de temps, on se transforme en Microsoft »[a 28], et raconte : « J'ai essayĂ© de l'aider de mon mieux. Je continuerai Ă  le faire aussi avec des gens comme Mark Zuckerberg. VoilĂ  comment je vais occuper le temps qui me reste. Je peux aider les gĂ©nĂ©rations suivantes Ă  se rappeler comment naissent les grandes entreprises et Ă  perpĂ©tuer la tradition. La VallĂ©e m'a beaucoup soutenu. Je ferai de mon mieux pour lui rendre la pareille »[a 28].

Inventions et design

Le sens du design de Steve Jobs a Ă©tĂ© grandement influencĂ© par le bouddhisme qu’il a expĂ©rimentĂ© en Inde lors d’un voyage spirituel de sept mois. Ses capacitĂ©s intuitives si dĂ©veloppĂ©es[a 31] - [a 36] ont Ă©galement connu l’influence de la spiritualitĂ© qu’il a Ă©tudiĂ©e avec diffĂ©rents maĂźtres[79], et selon lui, du LSD[a 4].

Au , il est listĂ© comme inventeur ou coinventeur de trois cent quarante-deux brevets amĂ©ricains liĂ©s Ă  la technologie, allant des ordinateurs actuels et appareils portables aux interfaces utilisateurs (dont les tactiles), haut-parleurs, claviers, adaptateurs Ă©lectriques, coffrets, fermoirs, pochettes, cordons et emballages. La plupart de ces brevets ont trait au design, mais quarante-trois d’entre eux sont listĂ©s comme des inventions de produits[80]. Celui du nouveau dock du systĂšme d’exploitation Mac OS X 10.7 (Lion) a Ă©tĂ© validĂ© le jour prĂ©cĂ©dant sa mort[81].

Philanthropie

L'engagement philanthropique de Steve Jobs, comparĂ© Ă  celui de Bill Gates, par exemple, est restĂ© trĂšs discret. AprĂšs avoir quittĂ© Apple et fondĂ© NeXT, il lance la Steven P. Jobs Foundation, mais l'abandonne un an plus tard. Lors de son retour Ă  la tĂȘte d'Apple en 1997, il arrĂȘte le programme caritatif de la firme. Cependant, sous l'Ăšre Jobs, Apple participe au programme Product Red en produisant des modĂšles rouges de ses iPods dont une partie des profits gĂ©nĂ©rĂ©s sont reversĂ©s au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, faisant d'Apple son contributeur le plus important[82]. Son non-ralliement Ă  The Giving Pledge, mouvement philanthropique lancĂ© par Bill Gates et Warren Buffett en , n'est pas passĂ© inaperçu. Ces derniers invitaient les plus fortunĂ©s du pays Ă  prendre l’engagement moral — et public — de destiner une grande partie de leur fortune Ă  la philanthropie[83]. AprĂšs une critique au sujet de sa philanthropie dans The New York Times, Bono, l'un des fondateurs de (RED), prend sa dĂ©fense en rapportant que, lorsqu'il a approchĂ© Steve Jobs au sujet de la marque (RED), il aurait dit : « Il n'y a rien de mieux que la chance de pouvoir sauver des vies »[84].

Vie privée

Vie familiale

Les parents biologiques de Steve Jobs se rencontrent Ă  l'universitĂ© du Wisconsin. Abdulfattah « John » Jandali, un Syrien musulman, y fait ses Ă©tudes en sciences politiques puis les enseigne fin des annĂ©es 1960 Ă  l'universitĂ© du Nevada Ă  Reno. Rapidement, il se reconvertit dans la restauration en rachetant un restaurant dans cette mĂȘme ville. Il est, depuis 2006, vice-prĂ©sident de l'hĂŽtel-casino Boomtown, toujours Ă  Reno. En , dix mois aprĂšs avoir donnĂ© leur enfant Ă  l'adoption, Joanne Carole Schieble et Adbulfattah se marient. En 1957, ils ont ensemble une fille, Mona. AprĂšs leur divorce, en 1962, Jandali perd le contact avec sa fille. Schieble quant Ă  elle se remarie et Mona prend alors le nom de son beau-pĂšre et devient ainsi connue sous le nom de Mona Simpson[85].

Dans les annĂ©es 1980, Steve Jobs retrouve sa mĂšre biologique Joanne qui lui rĂ©vĂšle qu'il a une sƓur biologique, Mona Simpson. Ils se rencontrent pour la premiĂšre fois en 1985 et deviennent de proches amis[86]. Mona dĂ©cide par la suite de partir Ă  la recherche de son pĂšre, elle le retrouve alors qu'il dirige un petit restaurant Ă  Sacramento. Sans savoir ce que son fils est devenu, Jandali raconte Ă  sa fille qu'il a, par le passĂ©, dirigĂ© un grand restaurant dans la Silicon Valley oĂč mĂȘme Steve Jobs est venu manger. « Oui, oui, il venait souvent. C'Ă©tait un type sympa et il laissait toujours de gros pourboires ». Lors d'une de ses interviews enregistrĂ©es avec son biographe Walter Isaacson, Steve Jobs dit : « Lorsque j'Ă©tais Ă  la recherche de ma mĂšre biologique, j'Ă©tais Ă©videmment aussi Ă  la recherche de mon pĂšre biologique. J'en ai appris un petit peu Ă  son sujet, mais ce que j'ai appris ne m'a pas plu. J'ai donc demandĂ© Ă  ma sƓur de ne pas lui raconter que nous nous Ă©tions rencontrĂ©s
 ne rien raconter du tout Ă  mon sujet »[87]. En parlant de ses parents, Steve dĂ©clare : « Ils ont Ă©tĂ© ma banque de sperme et d'ovules — cela n'a rien de mĂ©chant ; c'est juste la vĂ©ritĂ© : des donateurs de gamĂštes, c'est tout ce qu'ils sont — rien de plus »[a 1]. Jandali rapporte, lui, de son cĂŽtĂ© au Sun que ses efforts pour contacter Jobs ont Ă©tĂ© vains[88].

La premiĂšre fille de Steve Jobs, Lisa Brennan-Jobs, naĂźt en 1978 de sa relation avec sa petite amie de l'Ă©poque, Chrisann Brennan. Pendant deux ans, elle Ă©lĂšve l'enfant seule alors que Jobs nie en ĂȘtre le pĂšre, prĂ©tendant qu'il est stĂ©rile[89]. À la mĂȘme Ă©poque, il lance l'ordinateur Lisa. Par la suite, au moment de l'introduction en bourse d'Apple et sous la pression de ses associĂ©s, il finit par reconnaĂźtre Lisa comme sa fille, et elle viendra vivre Ă  ses cĂŽtĂ©s pendant quatre ans lors de son adolescence avant d'aller poursuivre ses Ă©tudes Ă  Harvard[a 11].

En 1982, il rencontre la chanteuse Joan Baez avec qui il entretient une relation. Pour Elizabeth Holmes, l'amie de Steve Jobs depuis les annĂ©es Reed, la principale raison de son intĂ©rĂȘt pour Joan — hormis le fait qu'elle est belle, drĂŽle et talentueuse — est qu'elle a eu une liaison avec Bob Dylan. « Steve adorait ce lien subliminal avec Dylan. » AprĂšs s'ĂȘtre posĂ© la question d'un hypothĂ©tique mariage avec cette femme, plus vieille que lui et qui ne voudrait probablement plus d'enfants, ils mettent fin Ă  leur relation aprĂšs trois ans[a 11]. Steve Jobs passe les annĂ©es suivantes auprĂšs de Tina Redse, qui se trouve Ă  ses cĂŽtĂ©s au moment oĂč il doit quitter Apple en 1985, et qui restera sa petite amie jusqu'Ă  sa rencontre avec Laurene Powell[13] - [90].

Steve Jobs se rend Ă  la Stanford Business School pour y donner une confĂ©rence en . Il y rencontre donc une autre femme, Laurene Powell, qui y poursuit des Ă©tudes. Ils Ă©changent leurs numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone, il repart, puis il raconte, dix ans plus tard : « J'Ă©tais remontĂ© dans ma voiture, au parking, la clĂ© dans le contact, je devais me rendre Ă  une rĂ©union de travail. Puis-je me suis dit : « Si c'Ă©tait ma derniĂšre nuit sur Terre, est-ce que je la passerais dans une rĂ©union ou avec cette femme ? » J'ai traversĂ© le parking en courant et je lui ai demandĂ© si elle voulait dĂźner avec moi. Elle a dit oui, nous sommes allĂ©s en ville et, depuis lors, nous ne nous quittons plus »[3]. Le , Steve (36 ans Ă  l'Ă©poque) se marie avec Laurene (27 ans), lors d'une cĂ©rĂ©monie au Ahwahnee Hotel dans le Parc national de Yosemite. Le mariage est prĂ©sidĂ© par le moine bouddhiste zen Kobun Chino Otogawa. Le premier enfant issu de cette union, Reed, voit le jour en , puis naissent ses sƓurs Erin en et Eve en 1998. La famille vit depuis Ă  Palo Alto[a 11].

Il a commandĂ© Ă  l'architecte Philippe Starck la construction d'un yacht de 82 mĂštres de long, Venus, qui ne sera achevĂ© qu'aprĂšs sa mort[91].

ProblÚmes de santé

En , les mĂ©decins apprennent Ă  Steve Jobs qu'il est atteint d'un cancer[a 36]. Il ne rĂ©vĂšle sa maladie Ă  ses employĂ©s et au grand public qu'en , aprĂšs avoir subi une intervention pour faire retirer une tumeur cancĂ©reuse de son pancrĂ©as. Jobs est atteint d'une forme relativement rare de tumeur, plus simple Ă  traiter, une « tumeur neuroendocrinienne des Ăźlots de Langerhans »[a 36]. Dans un premier temps, et malgrĂ© le diagnostic des mĂ©decins, il va Ă  l'encontre de leurs recommandations en refusant de subir une intervention chirurgicale. Il lui prĂ©fĂšre un rĂ©gime alimentaire vĂ©gĂ©tarien strict avec une grande quantitĂ© de carottes et de jus de fruits frais, des sĂ©ances d'acupuncture et divers remĂšdes Ă  base de plantes[a 36]. C'est seulement au bout de neuf mois, aprĂšs que sa femme et ses amis ont tentĂ© de le raisonner et qu'il apprend que la tumeur a encore grossi[a 36], qu'il dĂ©cide de se faire opĂ©rer[92]. Il subit alors une opĂ©ration de Whipple au Stanford University Medical Center (en) le , tandis que Tim Cook le remplace Ă  la tĂȘte d'Apple[a 36]. Dans la foulĂ©e, il annonce dans un courriel Ă  ses employĂ©s qu'il est guĂ©ri, qu'il n'a pas besoin de subir une chimiothĂ©rapie ou une radiothĂ©rapie et qu'il reprendra le travail en septembre[a 36]. La vĂ©ritĂ© est diffĂ©rente, mais elle restera bien cachĂ©e : lors de l'opĂ©ration, les mĂ©decins ont dĂ©couvert des mĂ©tastases au foie[a 36]. Il Ă©voque publiquement cet Ă©pisode lors de son discours Ă  l'adresse des Ă©tudiants de Stanford le [a 36] - [N 11].

DĂ©but , Steve Jobs est sur la scĂšne de l'annuel Worldwide Developers Conference pour une de ses traditionnelles keynotes. Son extrĂȘme minceur, son apparence dĂ©charnĂ©e et sa prĂ©sentation inhabituellement apathique, ajoutĂ©es Ă  son choix de dĂ©lĂ©guer une partie importante de cette keynote Ă  ses principaux collaborateurs, alimentent un florilĂšge de commentaires dans la presse et sur internet Ă  propos de son Ă©tat de santĂ©[93]. Pourtant, selon un article de l'Ars Technica journal, les participants Ă  cette WWDC qui ont rencontrĂ© Jobs en personne dĂ©clarent qu'il « a l'air de bien se porter »[94]. Un porte-parole d'Apple souligne pour sa part que « la santĂ© de Steve est robuste »[95].

Steve Jobs au Macworld Conference & Expo 2008.

Deux ans plus tard, en , les rumeurs repartent de plus belle aprĂšs la keynote de Steve Jobs au WWDC 2008. Les responsables d'Apple dĂ©clarent qu'il est victime d'un « problĂšme courant » et qu'il prend des antibiotiques, tandis que l'on conjecture sur son extrĂȘme pĂąleur qui serait due aux consĂ©quences de l'opĂ©ration de Whipple qu'il a subie[96]. Les rumeurs ne se trompent pas, les mĂ©decins constatent que son cancer se propage. Il a par ailleurs de plus en plus de mal Ă  s'alimenter[a 27]. Mais le secret reste bien gardĂ©[a 27]. Durant une confĂ©rence tĂ©lĂ©phonique de prĂ©sentation des revenus d'Apple, en , les participants doivent rĂ©pondre Ă  une sĂ©rie de questions tournant autour de la santĂ© de leur patron et insistent sur le fait qu'il s'agit d'une « affaire privĂ©e »[a 27]. Le New York Times publie Ă  ce moment un article qui conclut que le cancer de Jobs « n'a pas connu de rĂ©currence »[97].

Le , l'agence Bloomberg publie par erreur une nécrologie de Steve Jobs de deux mille cinq cents mots dans son fil d'informations qui comprend des blancs sur son ùge et la cause de sa mort (le fait est que les agences de presse gardent toujours sous la main des nécrologies préparées afin de réagir rapidement lors de la disparition de personnalités)[98]. Bien que cette erreur soit rapidement rectifiée, la nouvelle est reprise dans la presse et sur internet. Steve Jobs apporte sa réponse au siÚge d'Apple lors de la keynote Let's Rock en septembre, choisissant de citer Mark Twain : « Les rapports sur ma mort sont grandement exagérés »[99]. Plus tard, lors d'un nouvel événement médiatique, Steve Jobs conclut sa présentation en affichant sur l'écran géant une diapositive sur laquelle est inscrit « 110/70 », c'est-à-dire l'état de sa pression artérielle, expliquant par ailleurs qu'il n'acceptera aucune question supplémentaire sur sa santé[43].

Le , Apple annonce que le vice-président chargé du marketing, Phil Schiller, se chargera de la keynote au Macworld Conference and Expo 2009, ce qui relance à nouveau les spéculations sur la santé de Jobs. Ce dernier explique sur une page publiée le sur le site apple.com qu'il souffre d'un « déséquilibre hormonal » depuis plusieurs mois[100].

Le , dans une note interne Ă  Apple, Steve Jobs Ă©crit que, durant les semaines prĂ©cĂ©dentes, il a « appris que [ses] problĂšmes de santĂ© Ă©taient plus complexes que ce [qu'il] croyai[t] » et annonce un congĂ© maladie de six mois, jusqu'Ă  la fin , pour lui permettre de mieux se concentrer sur sa santĂ©. Tim Cook prend Ă  nouveau les rĂȘnes de la compagnie tandis que Jobs reste impliquĂ© dans les « dĂ©cisions stratĂ©giques majeures »[101]. En , il subit une greffe du foie au Methodist University Hospital Transplant Institute de Memphis, Tennessee. Le pronostic vital pour Jobs est Ă  ce moment dĂ©clarĂ© « excellent »[102].

Le , un an et demi aprĂšs son retour consĂ©cutif Ă  sa greffe du foie, Apple annonce qu'il prend un nouveau congĂ© maladie. Jobs Ă©crit Ă  ses collaborateurs pour expliquer qu'il a pris cette dĂ©cision, Ă  nouveau, pour se concentrer sur sa santĂ©. Comme en 2004 et en 2009, Tim Cook reprend son poste de directeur-gĂ©nĂ©ral opĂ©rationnel tandis que Jobs continuera Ă  superviser les dĂ©cisions stratĂ©giques majeures de l'entreprise[103]. MalgrĂ© ce nouveau congĂ© maladie, Steve Jobs apparaĂźt lors du lancement de l'iPad 2 (le )[104], lors de la keynote oĂč est prĂ©sentĂ© le service iCloud (le )[105] et, enfin, devant le conseil municipal de la ville de Cupertino (le ), sa derniĂšre apparition publique et tĂ©lĂ©visĂ©e oĂč il prĂ©sente le nouveau projet de campus gĂ©ant d'Apple, un Ă©norme bĂątiment en forme d'anneau circulaire entourĂ© de verdure qui doit abriter douze mille employĂ©s[106].

Steve Jobs annonce finalement sa démission de son poste de directeur général d'Apple le . « Malheureusement, ce jour est arrivé », écrit-il, car il ne « peut plus, désormais, assumer [ses] fonctions et [ses] attentes en tant que directeur général d'Apple[107]. » Il devient le président du conseil d'administration d'Apple et nomme Tim Cook comme son successeur. Steve Jobs continue à travailler pour l'entreprise qu'il a fondée jusqu'à la veille de sa mort[108].

Mort et hommages

Drapeaux en berne au siĂšge social d'Apple le soir de la mort de Steve Jobs.

Steve Jobs meurt le vers 15 h (heure locale), dans son domicile de Palo Alto en Californie, des complications engendrĂ©es par la rĂ©cidive de son cancer pancrĂ©atique neuroendocrinien, rĂ©sultant en un arrĂȘt cardiorespiratoire. L'annonce de sa mort est faite par Apple sous la forme d'un communiquĂ© de presse[109]. Sa famille dĂ©clare dans un communiquĂ© distinct : « Steve est mort en paix aujourd'hui entourĂ© de sa famille »[110].

Selon sa sƓur Mona Simpson, prĂ©sente Ă  ses cĂŽtĂ©s, Steve « regarde sa sƓur Patty, puis pendant un long moment ses enfants, puis sa femme Laurene ». Ses derniers mots, prononcĂ©s plusieurs heures avant sa mort, ont Ă©tĂ© « Oh wow. Oh wow. Oh wow »[86].

Pendant les deux semaines qui suivent sa disparition, le site web d'Apple affiche une page d'accueil sobre, comportant une photo de lui en noir et blanc, son nom ainsi que ses dates de naissance et de mort. L'hyperlien de l'image mÚne vers une nécrologie qui rend hommage à un visionnaire et à un génie créatif. Une adresse de courriel en fin de page permet d'adresser des condoléances, mémoires et pensées qui sont maintenant affichées sur sa page commémorative. Apple annonce avoir reçu plus d'un million de courriels à cette adresse[111].

La mort de Steve Jobs dĂ©clenche aux États-Unis mais aussi dans le monde entier une importante vague d'Ă©motion[112] - [113] - [114] - [115]. Devant tous les Apple Store du monde, la foule se presse pour dĂ©poser des fleurs, des mots de condolĂ©ance, des pommes, des appareils tactiles de la marque qui affichent des chandelles[116]. De nombreuses personnalitĂ©s, plus ou moins proches de lui, lui rendent Ă©galement hommage. C'est, par exemple, le cas du prĂ©sident dĂ©mocrate des États-Unis Barack Obama[117], de Bill Gates[118] - [117], du PDG de The Walt Disney Company Robert Iger[117], de Steve Wozniak[117], de Mark Zuckerberg[117] ainsi que d'autres grandes figures de la Silicon Valley, tout comme de nombreuses personnalitĂ©s du monde du spectacle, de la politique, de l'industrie et des mĂ©dias[117]. En marge de ces hommages, l'informaticien et militant amĂ©ricain du logiciel libre Richard Stallman, dĂ©clare : « Je ne suis pas content qu’il soit mort, mais je suis content qu’il soit parti. [
] Personne ne mĂ©rite de mourir – pas Jobs, pas Mr. Bill, ni mĂȘme les gens coupables de pires crimes qu’eux. Mais nous mĂ©ritons tous la fin de l’influence nĂ©faste de Jobs sur l’informatique »[119].

Ses obsÚques se déroulent le lors d'une petite cérémonie privée dont les modalités n'ont pas été révélées par respect envers la famille Jobs[120]. Il est inhumé dans Alta Mesa Memorial Park.

Honneurs et reconnaissance

Statue de Steve Jobs au Science Park de Budapest.

AprÚs avoir fondé Apple, Steve Jobs devient un symbole pour sa firme, mais aussi l'industrie informatique. Lorsque Time, en 1982, nomme l'ordinateur homme de l'année, le magazine publie un long profil de Steve Jobs en l'appelant « le maestro le plus célÚbre du micro ordinateur »[121].

En 1985, le président républicain américain Ronald Reagan remet à Steve Jobs et à son collÚgue Steve Wozniak la National Medal of Technology. Ils sont parmi les premiers à recevoir cette décoration[122].

En , le magazine Fortune lui donne le titre d'« homme d'affaires le plus puissant »[123]. En , le magazine Forbes le classe dix-septiĂšme dans son classement des personnes les plus puissantes[124]. En , le Financial Times nomme Jobs personnalitĂ© de l'annĂ©e et conclut son article sur une dĂ©claration de John Sculley en 1987, Ă©voquant les ambitions de l'homme qu'il a Ă©vincĂ© : « Apple Ă©tait censĂ©e devenir une merveilleuse sociĂ©tĂ© de produits grand public. C'Ă©tait un projet insensĂ©. Le high-tech ne pouvait pas ĂȘtre vendu comme un produit grand public » et le journaliste y ajoute de façon rhĂ©torique : « Comment peut-on se tromper Ă  ce point ? »[125].

Le magazine américain TIME lui consacre sa une de couverture le avec une photographie du Suisse Marco Grob.

Au moment de sa dĂ©mission puis de nouveau aprĂšs sa mort, Steve Jobs est dĂ©crit par beaucoup comme un visionnaire, un pionnier et un gĂ©nie[126] - [127] - [128] - [129] - [1]. Il est parfois considĂ©rĂ© comme le Thomas Edison et le Henry Ford de son Ă©poque[130]. « Nous nous sommes rencontrĂ©s il y a plus de trente ans et avons Ă©tĂ© collĂšgues, rivaux et amis durant plus de la moitiĂ© de nos vies. Le monde a rarement vu des personnes qui ont eu autant d'impact que Steve, dont les effets se ressentiront encore pour plusieurs gĂ©nĂ©rations Ă  venir. Pour ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, cela a Ă©tĂ© un incroyable honneur. Il me manquera terriblement », dit Bill Gates[117]. « Merci pour avoir Ă©tĂ© un mentor et un ami. Merci de nous avoir montrĂ© que ce que l'on crĂ©e peut changer le monde », dĂ©clare Mark Zuckerberg[117]. « Un des plus grands innovateurs amĂ©ricains, assez courageux pour penser diffĂ©remment (« Think different »), assez audacieux pour croire qu'il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire », dit de lui le prĂ©sident des États-Unis Barack Obama[34].

Le , la société Graphisoft dévoile à Budapest la premiÚre statue en bronze au monde de Steve Jobs[131].

Biopics à la télévision et au cinéma

L'histoire d'un entrepreneur qui révolutionna de maniÚre durable le monde technologique malgré les nombreux obstacles sur sa route est un sujet qui attire les producteurs hollywoodiens, friands des success-stories.

Les Pirates de la Silicon Valley

Les Pirates de la Silicon Valley est un tĂ©lĂ©film de Martyn Burke rĂ©alisĂ© en 1999. Il relate les dĂ©buts de la micro-informatique individuelle aux États-Unis du dĂ©but des annĂ©es 1970 Ă  la fin des annĂ©es 1980 et met en scĂšne la rivalitĂ© entre les cĂ©lĂšbres duos Steve Jobs et Steve Wozniak, et William Henry Bill Gates III et Paul Allen. Steve Jobs y est interprĂ©tĂ© par Noah Wyle. Le narrateur de ce tĂ©lĂ©film est Steve Ballmer, jouĂ© par John DiMaggio.

Jobs

Un biopic indépendant, Jobs, est sorti à l'été 2013. Réalisé par Joshua Michael Stern, le film se concentre sur la naissance d'Apple, l'épisode de NeXT et s'achÚve avec la présentation de l'iPod. Steve Jobs est incarné par Ashton Kutcher, Steve Wozniak est joué par Josh Gad. La critique est trÚs médiocre (y compris sur l'interprétation de Kutcher), le film est un échec au box-office[132].

Steve Jobs

Un autre film est dĂ©veloppĂ© en parallĂšle par Sony Pictures Entertainment. Ce biopic est plus exhaustif que le premier, en se basant sur la biographie de Walter Isaacson. Le film est rĂ©alisĂ© par Danny Boyle et Ă©crit par Aaron Sorkin (notamment scĂ©nariste du film The Social Network, autre biopic sur une star des nouvelles technologies). Seth Rogen est sĂ©lectionnĂ© pour ĂȘtre l'interprĂšte de Wozniak. Le rĂŽle principal, d'abord proposĂ© Ă  Leonardo DiCaprio et Ă  Christian Bale, qui l'ont tour Ă  tour refusĂ©[133], revient finalement Ă  Michael Fassbender. Cependant, en , Sony Pictures renonce Ă  produire ce film et le traitement du film est mis en vente[134]. Le projet est ensuite relancĂ© par Universal Pictures. Le film, simplement intitulĂ© Steve Jobs, est tournĂ© au cours de l'annĂ©e 2015 et sorti le en France. Il tourne autour de trois prĂ©sentations majeures qui ont ponctuĂ© la carriĂšre de Jobs (celle du Macintosh 128K en 1984, du NeXT Computer en 1988 et de l'iMac G3 en 1998), et se penche principalement sur ses relations avec sa fille Lisa Brennan-Jobs.

Le film comporte bon nombre d'inexactitudes historiques, le scénariste Aaron Sorkin a, par ailleurs, déclaré que le film était « un portrait, plus qu'une photographie » peu avant la sortie du film.

Notes et références

Notes

  1. Citation originale : « If I had never dropped in on that single calligraphy course in college, the Mac would have never had multiple typefaces or proportionally spaced fonts. ».
  2. « Steve avait sans doute besoin d'argent, mais il n'empĂȘche qu'il m'a cachĂ© la vĂ©ritĂ©. J'aurais prĂ©fĂ©rĂ© qu'il soit honnĂȘte avec moi. S'il m'avait dit qu'il Ă©tait dans le besoin, il savait que je lui aurais laissĂ© cet argent. C'Ă©tait un ami. Entre amis, on se soutient ».
  3. « MĂȘme si on perd notre mise, on aura une sociĂ©tĂ© Ă  nous. Pour la premiĂšre fois de notre vie », dit-il Ă  son ami.
  4. « Ce n'Ă©taient que des fabricants de photocopieurs qui n'avaient pas la moindre idĂ©e de ce que pouvait faire un ordinateur. Ils ont juste ratĂ© le coche. Xerox aurait pu ĂȘtre le maĂźtre de toute l'industrie informatique
  5. Le jour du lancement de l'offre publique, le 29 novembre 1995, l'action Pixar passe de vingt-deux à trente-neuf dollars. Jobs, qui en détient 80 millions, devient milliardaire
  6. Citation originale exacte « The highs were unbelievable but the lows were inimaginable ».
  7. Cette scÚne est notamment reprise dans son intégralité dans le film Les Pirates de la Silicon Valley en 1999.
  8. « Bill, j'ai besoin d'aide. Microsoft copie toujours les brevets d'Apple. Si nous continuons les poursuites, dans quelques annĂ©es tu pourrais ĂȘtre condamnĂ© Ă  nous verser un milliard de dollars de dommages et intĂ©rĂȘts. Tu le sais aussi bien que moi. Mais Apple sera mort d'ici lĂ  si nous ne mettons pas fin Ă  la guerre. Ça aussi, c'est une Ă©vidence. Alors, trouvons le moyen de sortir de ce bourbier ».
  9. « Vous avez les mains sales. Je ne suis pas intéressé par un arrangement. Je ne veux pas de votre argent. Si vous m'offriez cinq milliards de dollars, je n'en voudrais pas ! Merci, j'en ai largement assez. Ce que je veux, c'est que vous cessiez de piquer nos idées pour Android. ».
  10. « Je détruirai Android parce que c'est un produit volé. Je vais lancer une guerre thermonucléaire ! Ils vont avoir la peur de leur vie, parce qu'ils savent qu'ils sont coupables. En dehors de son moteur de recherche, les produits Google sont nuls ».
  11. « Me rappeler que je serai bientĂŽt mort a Ă©tĂ© un moteur essentiel pour m'aider Ă  prendre les plus grandes dĂ©cisions de ma vie. Parce que presque tout — les attentes, la fiertĂ©, la peur de l'embarras ou de l'Ă©chec —, tout cela s'Ă©vanouit face Ă  la mort. Et qu'il ne reste que ce qui compte vraiment. Se rappeler qu'on va mourir est le meilleur moyen d'Ă©viter le piĂšge qui consiste Ă  croire qu'on a quelque chose Ă  perdre. On est dĂ©jĂ  nu. Alors pourquoi ne pas Ă©couter son cƓur ? », dit-il aux Ă©tudiants de Stanford en 2005.

Références bibliographiques

  1. Chapitre 1 - L'enfance
  2. Chapitre 2 - Un couple improbable
  3. Chapitre 3 - Tout lĂącher
  4. Chapitre 29 - Le Foyer numérique
  5. Chapitre 4 - Atari et l'Inde
  6. Chapitre 5 - L'Apple I
  7. Chapitre 6 - L'Apple II
  8. Chapitre 9 - Passer en bourse
  9. Chapitre 8 - Xerox et Lisa
  10. Chapitre 10 - Le Mac est né
  11. Chapitre 20 - Un homme comme les autres
  12. Chapitre 13 - Fabriquer le Mac
  13. Chapitre 14 - Entrée en scÚne de John Sculley
  14. Chapitre 15 - Le lancement
  15. Chapitre 11 - Le champ de distorsion de la réalité
  16. Chapitre 17 - Icare
  17. Chapitre 18 - NeXT
  18. Chapitre 19 - Pixar
  19. Chapitre 21 - Toy Story
  20. Chapitre 39 - Vers l'infini
  21. Chapitre 32 - Les amis de Pixar
  22. Chapitre 23 - La Restauration
  23. Chapitre 24 - Think different
  24. Chapitre 22 - La seconde venue
  25. Chapitre 35 - L'iPhone
  26. Chapitre 37 - L'iPad
  27. Chapitre 36 - DeuxiĂšme round
  28. Chapitre 40 - TroisiĂšme round
  29. Chapitre 33 - Les Mac du XXIe siĂšcle
  30. Chapitre 27 - Jobs P-DG
  31. Chapitre 28 - Les Apple Stores
  32. Chapitre 26 - L'iMac
  33. Chapitre 41 - HĂ©ritage
  34. Chapitre 30 - L'iTunes Store
  35. Chapitre 25 - Principes de design
  36. Chapitre 34 - Premier round
  37. Chapitre 31 - Music Man
  38. Chapitre 38 - Nouvelles batailles
  39. Chapitre 16 - Gates et Jobs

Autres références

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Annexes

En français

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