Tim Berners-Lee
Timothy John Berners-Lee, né le à Londres, est un informaticien britannique, principal inventeur du World Wide Web (WWW, le Web) alors qu'il travaillait au CERN au tournant des années 1990. Depuis 1994, il préside le World Wide Web Consortium (W3C), organisme qu'il a fondé. En juillet 2004, il est fait chevalier par la reine Élisabeth II. Il est lauréat du prix Turing 2016[1].
Sir |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Timothy John Berners-Lee |
Surnom | TimBL TBL |
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Activités | |
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Conway Berners-Lee (en) |
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Fratrie |
Mike Berners-Lee (en) |
En créant le Web, Tim Berners-Lee invente ses trois technologies fondatrices : les adresses Web sous forme d'URL, le protocole de communication HTTP, et le langage informatique HTML. Il fut aidé à ses débuts par l'ingénieur et informaticien belge Robert Cailliau qui cosigna notamment avec lui, en , un document désormais entré dans l'Histoire et intitulé « WorldWideWeb : Proposition pour un projet hypertexte[2]».
Biographie
Tim Berners-Lee a vu le jour le à Londres, en Angleterre[3]. Fils de Conway Berners-Lee et de Mary Lee Woods, il étudie la physique au Queen's College de l'Université d'Oxford de à , année durant laquelle il obtient une maîtrise en physique[4]. Il profite de ses années à l'Université d'Oxford pour fabriquer son premier ordinateur à partir d'un microprocesseur Motorola 6800 et d'une vieille télévision.
Après l'obtention de sa maîtrise, il travaille pour Plessey Telecommunications Ltd[5], fabricant d’équipements de télécommunications, puis pour D. G. Nash Ltd[5], une entreprise spécialisée dans l’impression informatique[4].
Tim Berners-Lee est père de deux enfants.
Carrière
L'invention du World Wide Web
Durant l'année , il travaille pour la première fois au Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN). Il y retourne en . Sur son lieu de travail, il est connecté au réseau interne et à l'ARPANET.
Le , sous la forme d'un mémorandum intitulé « Information Management: A Proposal » (« Gestion de l'information : Une proposition »), Tim Berners-Lee propose à son supérieur Mike Sendall un projet de gestion des informations générales sur les accélérateurs et les expériences au CERN basé sur un système hypertexte distribué[6]. L'annotation de Sendall, qualifiant le projet de « vague mais prometteur » en est le point de départ car elle autorise Tim Berners-Lee à travailler dans ce domaine[7].
L'objectif de cette proposition est le partage des documents informatiques, ce que Tim Berners-Lee a l'idée de réaliser en associant le principe de l’hypertexte à l'utilisation d'Internet. En imaginant cela, il ouvre la perspective d'une nouvelle façon de communiquer par des systèmes distribués permettant l'échange instantané d'informations[8]. Il déclarera plus tard à ce sujet : « Je n'ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du TCP et du DNS et alors – boum ! – ce fut le World Wide Web ! »[N 1] - [9] - [N 2]. Cette invention qu'il développe sur un ordinateur NeXT a pour ambition initiale le partage sur un seul réseau de toutes les informations afin de faciliter la communication et les travaux des chercheurs du CERN. Outre les informations, il y a chez Berners-Lee la volonté de connecter chaque membre du laboratoire. Il faut donc comprendre cette évolution plus comme un dispositif de création sociale qu'une avancée purement technique. En effet, le CERN regroupe des scientifiques de nationalités différentes, dont le travail se fait en partie en dehors du laboratoire genevois, c'est-à -dire dans leur pays d'origine.
C'est en qu'il adopte l'expression de World Wide Web pour nommer son projet[6]. Il est rejoint par l'ingénieur belge Robert Cailliau[10] (son premier collaborateur) et par quelques autres membres du CERN. Ensemble, ils améliorent la proposition de départ et la matérialisent. À partir de 1990, ils développent les trois principales technologies du Web : les adresses web (URL), l'Hypertext Transfer Protocol (HTTP) et l'Hypertext Markup Language (HTML). Pour favoriser cette mise en commun généralisée dans un espace créatif, ils développent aussi le premier navigateur web[11], éditeur Web (dénommé WorldWideWeb et développé sur NeXTSTEP) et serveur HTTP. Au commencement, cela permettait aux physiciens d'avoir des informations sur l'hypertexte, de créer leur page web et de chercher des informations. En 1991, pour la première fois, le système WWW est à la disposition des physiciens par le biais de la bibliothèque de logiciels du CERN. Une utilisation qui s'étend dans un premier temps à une pratique universitaire et scientifique et qui touche ensuite les milieux professionnels alors que le , le CERN décide de verser le logiciel web dans le domaine public[12].
Dans cette entreprise, Tim Berners-Lee s'inscrit dans le principe du « end to end » (en français « l'intelligence est aux extrémités »)[13]. Cela signifie qu'un ordinateur quel qu'il soit n'a nullement besoin de modifier la structure de son réseau pour utiliser un nouveau dispositif, mais seulement d'installer des logiciels qui permettent son utilisation. Cette logique encourage le libre usage des nouveaux protocoles par les différents utilisateurs, ce qui en favorise le succès.
À la fin de l'année , le navigateur conçu par le physicien britannique n'est utilisable que par les utilisateurs d'un ordinateur NeXT aux capacités nettement supérieures à celles des machines courantes de l'époque. La communauté des utilisateurs potentiels était alors trop restreinte pour que la pratique se généralise, ne serait-ce qu'au sein du CERN. Au printemps 1991, la diffusion du dispositif progresse grâce au premier système compatible avec tous les ordinateurs par la mise en place d'un outil simplifié en mode ligne universel[14]. C'est cette version qui est proposée en libre accès sur Internet et qui encourage Tim Berners-Lee, conscient que l'ampleur du travail ne peut pas être assurée uniquement par son équipe, à solliciter une aide extérieure pour un développement plus abouti du système émergent. En effet, entre la première version qui n'est pas portable sur les ordinateurs courants de l'époque, et la seconde qui est beaucoup plus accessible, mais nettement moins aboutie (aucun élément graphique) et performante, il est nécessaire que d'autres acteurs interviennent pour trouver un équilibre. Ce n'est qu'alors que se mettent en place différentes propositions de navigateurs par le biais du X Window System.
Une évolution majeure intervient en avec le développement du navigateur NCSA Mosaic par le National Center for Supercomputing Applications (NCSA). Ce programme propose une interface plus simple et commence à pénétrer le monde scientifique. Ensuite, avec de nouvelles versions sur compatible PC et sur Macintosh, le NCSA permet au Web d'être adopté par un public beaucoup plus large.
En , lors de la première conférence internationale WWW[15] organisée au CERN par Robert Cailliau (le collaborateur principal de Berners-Lee dans le développement du WWW), Tim Berners-Lee est désigné membre du Hall of Fame des fondateurs du World Wide Web[16].
Cette même année, il quitte le CERN pour rejoindre le Massachusetts Institute of Technology (MIT)[17], où il occupe la chaire Computer Communication Compatibility au Laboratory for Computer Science (LCS).
Le W3C, la naissance et l'évolution du Web sémantique
C'est dans la dynamique de ses travaux précédents qu'il fonde en 1994 (lors de la conférence internationale du WWW) le World Wide Web Consortium (W3C) au Massachusetts Institute of Technology (MIT). En cohérence avec la vision qu'a Tim Berners-Lee du Web, le W3C a pour vocation de développer un espace de partage pour tous basé sur l'interaction.
Visant une utilisation universelle du Web, le W3C travaille sur des standards et une normalisation globale indépendante des différents outils utilisés par les internautes (ordinateurs, logiciels, etc.). Dans la même perspective de généralisation, ces standards doivent être libres de droit et ouverts à tous. La formule qui généralise l'idée fondatrice est de « mener le Web à optimiser pleinement son potentiel ». Vingt ans plus tard, ces objectifs initiaux et cette même vision perdurent au sein du W3C[18] dont Berners-Lee est encore directeur, en 2013, accompagné de Jeffrey Jaffe au poste de chef de la direction[19].
La naissance du W3C lors de la première conférence internationale du WWW est concomitante avec une nouvelle idée forte de Tim Berners-Lee: le Web sémantique. Lors de cette conférence, il explique que « le Web a besoin de sémantique »[20] : il cherche à dépasser la logique de l'hypertexte dans la perspective de lier le Web au monde réel par la sémantique. Il pose ainsi les premières bases théoriques du Web sémantique qui se concrétisent quelques années plus tard avec deux brouillons de recommandations à ce sujet en 1997[21] et 1998[22]. Ils sont issus de groupes de travail de la W3C qui impliquent des contributeurs provenant d'entités diverses (IBM, Nokia, Microsoft, Netscape, Reuters, etc.). En 1998, Tim Berners-Lee met en place ce qu'il appelle le « Semantic Web roadmap »[23] (« feuille de route du Web sémantique ») où il élabore les différents objectifs techniques afin de parvenir à la mise en place de ce qu'il considère comme une base de données globale à l'échelle du réseau. Pour cela, il faut créer un lien entre l'usager qui doit se trouver dans un espace de collaboration et de coopération, d'une part, et les machines qui doivent saisir les données, d'autre part. Ces dispositifs techniques (XML, URI, l'ontologie, l'hypertexte, les données, etc.) doivent s'imbriquer afin de permettre au Web sémantique d'exprimer tout son potentiel. Cet agencement est symbolisé par Tim Berners-Lee dans le « layer cake », un schéma qui montre comment toutes ces technologies doivent fonctionner ensemble.
En 2001, le Web sémantique sort du cadre de la recherche et Berners-Lee, Ora Lassila et Hames Hendler publient un article dans le Scientific American[24] présentant les technologies indispensables à sa mise en place. Ils axent la rédaction sur l'idée de connaissance entre son utilisation et son évolution. Cependant, la vulgarisation est quelque peu balbutiante et le grand public ne saisit pas totalement les enjeux ainsi que la complexité de cette notion. La difficulté relève notamment de la polysémie du mot « sémantique » qui est difficile à saisir. C'est pourquoi Berners-Lee met en place la notion de Linked Data dans une nouvelle note en 2006[25]. Il introduit le concept de la manière suivante : « Le Web sémantique n'est pas seulement l'introduction de données web. Il s'agit plus de faire des liens entre elles afin que les machines et les personnes puissent consulter le Web des données. Avec le Linked Data, il suffit d'avoir quelques données pour en trouver d'autres en rapport avec elles ». En ce sens, Tim Berners-Lee reconnait en 2007 dans La Recherche que « le terme sémantique prête un peu à confusion ». Il explique ainsi que le terme « Web des données » lui est préférable, car il n'a pas de lien avec le langage et sa construction à la différence de l'idée de sémantique. Le mouvement du Web des données ne cesse de prendre de l'ampleur grâce au développement de technologies liées au Web 2.0 et à la naissance de DBpedia, véritable noyau dur du Linked Data. En 2009, lors d'une conférence TED[26] Tim Berners-Lee lance un appel nommé « Raw Data Now » (Des données brutes maintenant) où il encourage l'ensemble du monde à libérer leurs données afin de les connecter entre elles. Il milite alors pour l'open access et cela concerne les institutions politiques (il interpelle directement Barack Obama), les entreprises, les scientifiques, les universitaires, mais aussi les individus, car « chaque aspect de la vie génère des données ».
Point de vue sur le World Wide Web après presque 30 ans d'existence
Le , à l'occasion du 28e anniversaire du Web, Tim Berners-Lee a publié une lettre ouverte dans laquelle il exposait son avis sur les trois problèmes empêchant le Net de « réaliser son vrai potentiel d'outil au service de toute l'humanité » : les fausses informations, la publicité politique et l'usage abusif de données personnelles. Sa fondation (Fondation Web) envisage de travailler sur ces questions. Il encourage Facebook et Google à continuer leur lutte contre les fausses informations et appelle à une réglementation des campagnes politiques en ligne[27]. Il plaide également pour une transparence algorithmique améliorée, afin de rendre plus compréhensibles les décisions qui affectent ou gouvernent nos vies[27].
Selon lui, la désinformation se propage trop facilement, car l'information provient généralement de quelques sites de médias sociaux et de moteurs de recherche qui font de l'argent en fonction des clics sur les liens proposant des contenus connexes à ceux qui sont susceptibles d'intéresser l'internaute. La publicité politique en ligne devrait devenir plus éthique : « La publicité ciblée permet à une campagne de dire des choses complètement différentes, peut-être contradictoires à des groupes différents. Est-ce démocratique ? » (ex : jusqu'à 50 000 annonces différentes ont été affichées sur Facebook chaque jour de l'élection américaine de 2016)[27].
La collecte de données personnelles sur le Net, par les gouvernements et les entreprises, devient nuisible : des blogueurs peuvent être arrêtés ou tués quand ils se prononcent contre les régimes répressifs. Ceci module la façon dont les gens utilisent le Web, au détriment de la liberté d'expression et du Web comme espace d'exploration de sujets importants comme les problèmes de santé, la sexualité ou la religion[27].
En , Tim Berners-Lee fait partie des signataires d’une lettre ouverte destinée à l’Union européenne (UE) portant sur l 'Article 13' de la nouvelle directive européenne sur le droit d'auteur, considérant l’article susceptible de générer des dommages économiques sur le marché numérique. L’article prévoit que les entreprises doivent incorporer automatiquement la possibilité de rendre certaines œuvres inaccessibles, si les ayants droit le demandent[28].
En , l’inventeur du Web annonce qu’il interrompt ses activités au MIT ainsi qu’à la tête du W3C pour prendre la direction technique d’une startup, Inrupt, vouée à soutenir la diffusion et le développement d’un logiciel open source sur lequel il travaillait depuis quelques années avec son équipe : Solid. L’ambition de ce projet : nous redonner la maîtrise de nos données. En créant son POD (Personnal Online Data Store), chacun pourra choisir où seront stockées ses données personnelles et décider quelles applications auront accès à quelles données … à condition d’opter pour des applications conçues pour ce nouvel écosystème. Par leur initiative, Tim Berners-Lee et ses collaborateurs espèrent contribuer à provoquer le sursaut d’imagination : comme l’affirme désormais l’association Framasoft, dégoogliser Internet ne suffit pas[29].
Enseignement Ă Southampton et collaboration avec le gouvernement britannique
En , Berners-Lee accepte la Chaire en sciences de l’informatique à la School of Electronics and Computer Science de l’Université de Southampton, au Royaume-Uni. Il y est encore en 2013 en tant que maître de conférences en Foundations of Web science [30] (« fondements de la science du web »). L'enseignement est présenté par l'Université comme une introduction à de nombreux sujets liés à la science du Web. Les élèves y apprennent également comment créer un site web et ses applications. La science du Web est l'étude à la fois de l'impact du Web sur la société et de celui de la société sur l'évolution du Web[31].
Il collabore étroitement avec l'Université de Southampton à de nouveaux projets : le Web sémantique[32] et le Linked Data. Sujets que l'on retrouve dans des articles qu'il publie entre 2005 et 2013 avec ses collaborateurs[33] : Nigel Shadbolt, Wendy Hall, Monica Schraefel, Kieron O'Hara et Nicholas Gibbins.
Avec Nigel Shadbolt, en juin 2009, Berners-Lee est désigné par le Premier ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, pour collaborer avec le gouvernement britannique afin de rendre les données gouvernementales plus accessibles sur le Web. Basé sur les technologies du Web sémantique, le projet voit le jour en 2010 sous le nom de data.gov.uk [34].
Tim Berners-Lee exprime les ambitions du site data.gov.uk dans un manifeste publié dans The Guardian : « Les données (data) sont le soubassement de notre économie et notre société – les données relatives aux dépenses et à leur localisation, les données relatives aux performances des écoles, des hôpitaux, de la police, les données précisant la localisation de n’importe quoi, les données météorologiques. Pourtant jusqu’à présent peu d’utilisateurs lambdas se sont penchés sur les données et sur leur meilleure utilisation ».
Le site est sous licence libre et propose les données relatives au temps, aux transports, ou aux finances. Le lancement officiel n’est qu’un commencement pour Tim Berners-Lee : « Ce n’est pas une finalité : il y aura toujours des données à ajouter ». Toujours selon Berners-Lee, le site data.gov.uk permet de renforcer les relations entre les citoyens et la société civile tout en permettant au gouvernement d’être plus efficace et transparent. Il déclare à ce propos : « les informations quant à l’existence ou la solvabilité financière d’une compagnie sont des données dont nous disposons. Nous disposons aussi des informations si vous désirez savoir si la maison que vous convoitez est sur un terrain inondable. On m’a même dit que l’on dispose du nombre de poissons qu’il y a dans la Manche ». De plus, il permettrait une amélioration des services publics et une augmentation de la croissance économique et de la valeur sociale[35]. Le site est en constante évolution: lancé avec plus de 2500 données, il en comptait 9322 en avril 2013[36].
En septembre 2012, ouvre ses portes l'Open Data Institute (ODI), également initié par le gouvernement britannique. L’ODI est localisé à Shoreditch, à l’est de Londres. L’institut dispose d’un budget quinquennal, alloué par le gouvernement britannique, de 10 millions de livres, ainsi que de 750 000 dollars de la part de Omidyar Network[37], entreprise d’investissement philanthrope. Ses grandes lignes sont présentées ainsi : « L'institut catalysera une culture de données ouverte qui a des avantages économiques, environnementaux et sociaux. Il permettra un accès aux réserves, générera la demande, créera et disséminera la connaissance […]. Nous convoquerons des experts de classe mondiale pour collaborer, incuber, nourrir et guider les nouvelles idées et promouvoir l'innovation. Nous permettrons à chacun d'apprendre et de s’intéresser aux données ouvertes, et permettre à nos équipes d’en aider d'autres via l'entraînement professionnel et nos recommandations »[38]. Ainsi, les équipes de l’ODI étudient et diffusent les meilleures pratiques en matière d’exploitation de données publiques ouvertes.
Tim Berners-Lee est notamment désigné par le gouvernement britannique pour s’assurer de la neutralité d'Internet. Ainsi, tous les contenus numériques devraient être disponibles sans discrimination quant aux contenus, aux sources ou aux expéditeurs. Dans cet idéal, tous les internautes doivent avoir accès aux mêmes données et au même Internet. Pour Tim Berners-Lee « chaque consommateur devrait avoir accès à tous les services, et chaque service devrait avoir accès à tous les consommateurs »[39].
Titres et décorations
Il a reçu de nombreux prix internationaux dont le Japan Prize, le Prix Prince des Asturies, le Millenium Technology Prize et le Prix Quadriga.
- En 1994, il devient un des six membres du World Wide Web Hall of Fame.
- En 1995, il remporte le prix du Jeune Inventeur de l’Année[40]. La même année, Tim Berners-Lee et Robert Cailliau reçoivent le Software System Award décerné par l’Association Computing Machinery (ACM)[41].
- En 1997, il entre au musée national d’histoire américaine (NMAH), aux côtés de Robert E. Kahn, Roland Moreno, Seymour Cray et Gordon Moore[42].
- En 1998, il est nommé officier de l’ordre de l’Empire britannique (OBE)[43]. La même année, il reçoit un doctorat d’honneur de l’Université d’Essex[44].
- En 1999, le Time Magazine le classe parmi les 100 personnalités les plus importantes du XXe siècle[45].
- En mars 2000, il reçoit un doctorat d’honneur de l’Open University [46].
- En 2001, il devient membre de la Royal Society [47].
- En 2002, il figure sur la liste de la BBC des 100 plus grands Britanniques de tous les temps (the 100 Greatest Britons)[48].
- En 2003, il reçoit de la Royal Photographic Society la médaille du progrès et le titre de membre honorifique. Cette médaille est attribuée en récompense d’une invention, recherche, publication ou autre contribution servant à l’avancée du développement scientifique ou technologique de la photographie ou plus globalement de l’image[49]. La même année, il reçoit le Prix du Computer History Museum’s Fellow en récompense de ses contributions phares au développement du World Wide Web[50].
- Le , il reçoit le prix finlandais Millenium Technology Prize. Le prix, dont le montant est d’un million d’euros, est alors décerné par la Présidente de la République de Finlande, Tarja Halonen[51].
- Le , il est fait chevalier par la reine du Royaume-Uni Élisabeth II lors d'une cérémonie d'investiture à Londres où il reçoit le titre de chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique. Ce titre, classé deuxième dans le système honorifique britannique, lui est attribué en reconnaissance de services rendus pour « le développement global d'Internet ».
- Le , il reçoit un diplôme honorifique de doctorat en sciences de l’Université de Lancaster[52].
- Le , il est nommé le « plus grand Britannique de l’année 2004 »[53].
- Le , il est consacré par le gouvernement allemand qui lui décerne le prix Quadriga en tant que « l'un des deux plus importants scientifiques du XXe siècle, aux côtés d'Albert Einstein ».
- En 2007, il reçoit la médaille d’or de l’Academy of Achievements. La même année, il figure en tête aux côtés d’Albert Hofmann dans la liste du Telegraph des « 100 plus grands génies vivants »[54].
- Le , la reine Élisabeth II lui confère l'Ordre du Mérite[55], seconde décoration du royaume britannique et qui n'est conféré qu'à 24 personnes vivantes au total.
- En 2008, il est récompensé du prix IEEE/RSE Wolfson James Clerk Maxwell Award, pour avoir « conçu et développé le World Wide Web »[56].
- Le , il reçoit un doctorat d’honneur de l’Université polytechnique de Madrid[57].
- Le , il est nommé associé étranger à l’Académie nationale des sciences.
- En juin 2009, le Premier ministre du Royaume-Uni Gordon Brown annonce que Tim Berners-Lee va collaborer avec le gouvernement britannique afin d'offrir une meilleure accessibilité aux données numériques, se basant sur le travail du Power of Information Task Force (groupe de travail sur le pouvoir de l'information).
- Le , il reçoit à New York le prix Webby Award[58].
- Le , il reçoit les insignes de docteur honoris causa de l'Université de Liège[59].
- En octobre 2009, il est récompensé d’un doctorat d’honneur par l’Université Vrije d’Amsterdam[60].
- Le , il est l’un des trois récipiendaires du prix Mikhail Gorbachev pour « L’Homme qui a changé le Monde » («The Man who changed the World») aux côtés de Ted Turner et Evans Wadongo[61].
- Le , il reçoit un doctorat honorifique en sciences de l’Université Harvard[62].
- En 2012, il entre au temple de la renommée d'Internet, dans la catégorie de innovateurs.
- Le , il est honoré à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres, concoctée par le réalisateur Danny Boyle, en apparaissant à l'issue d'un tableau mettant en scène 45 ans de culture populaire britannique[63].
- Le , il reçoit le prix Sultan Qaboos Order for Culture, Science and Arts par le sultan d’Oman et prononce un discours au Centre Culturel de l'Université du Sultan Qaboos[64]. Le sujet de la lecture de Tim Berners-Lee est : « Dans quelles mesures le monde d'aujourd'hui serait-il différent sans l'invention du World Wide Web ? » (How different would the world be today without the invention of the World Wide Web).
- Le , il reçoit le 1er Queen Elizabeth Prize for Engineering[65] conjointement avec Louis Pouzin, Vinton Cerf, Robert Kahn et Mark Andreessen. Le prix leur est attribué pour leurs contributions majeures à la création et au développement d'Internet et du World Wide Web.
- Le , il reçoit le prix Turing pour avoir inventé le World Wide Web, le premier navigateur web et les protocoles et algorithmes permettant le passage à l'échelle du Web.
Notes et références
Notes
- (en)« I just had to take the hypertext idea and connect it to the TCP and DNS ideas and — ta-da! — the World Wide Web. »
- « À titre anecdotique, lors du 5e W3C qui s'est déroulé au CNIT, à Paris La Défense en , on a posé la question à Tim Berners-Lee du pourquoi de l'expression « World Wide Web », il répond avec beaucoup d'humour que c'était « l'expression la moins facilement traduisible en français ! »
Références
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- La cérémonie d'ouverture des JO - En direct « Copie archivée » (version du 23 juillet 2018 sur Internet Archive), sur liberation.fr. Consulté le 10 avril 2012
- (en) « HM Order for Web inventor », sur omanobserver.om (version du 7 mai 2013 sur Internet Archive)
- (en) site du Queen Elizabeth Prize for Engineering
Voir aussi
En anglais
- (en) H. Peter Alesso et Craig F. Smith, Thinking on the Web : Berners–Lee, Gödel and Turing, Hoboken, Wiley–Blackwell, , 328 p. (ISBN 978-0-471-76866-1, présentation en ligne)
- (en) Tim Berners-Lee et Mark Fischetti, Weaving the Web : The Original Design and Ultimate Destiny of the World Wide Web by Its Inventor, New York, HarperBusiness, , 256 p. (ISBN 0-06-251587-X, présentation en ligne)
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- (en) Digital Bibliography & Library Project
- (en) INSPIRE-HEP
- (en) ORCID
- (en) ResearchGate
- (en-GB + en) Royal Society
- (mul) Scopus
- (en) Semantic Scholar
- (en) Proposition originale au CERN par Berners-Lee Sur le site W3
- Le livre de Tim Berners-Lee Weaving The Web (« En tissant la toile ») avec des détails des vues de l'auteur sur l'histoire et le futur du web - (en) Sur le site W3
- Page de Tim Berners-Lee au W3C - (en) Sur le site W3
- Blog de Tim Berners-Lee - (en) sur le site csail.mit
- La première version du projet World Wide Web, remise en ligne en 2013 à l’adresse originale http://info.cern.ch/hypertext/WWW/TheProject.html