Acupuncture
Lâacupuncture[1] - [2] ou acuponcture[1] - [2] (du latin mĂ©dical du XVIIe siĂšcle « acupunctura » formĂ© de acus, « aiguille » et punctura, « piqĂ»re ») est une pseudo-mĂ©decine dont les origines historiques sont liĂ©es Ă la tradition mĂ©dicale chinoise. L'acupuncture ne s'est pas construite sur le savoir scientifique[3] et ses fondements sont donc considĂ©rĂ©s comme relevant de la pseudo-science[4] - [5]. Les travaux de chercheurs tendent Ă montrer que lâacupuncture nâa pas dâefficacitĂ© dĂ©passant celle de l'effet placĂ©bo[6].
CIM-10 PCS | 8E0H30Z |
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CIM-9-CM Volume 3 | « 99.91 » |
MeSH | « D015670 » |
OPS-301 | 8-975.2 |
ICD9 | 99.92 |
Lâacupuncture et la moxibustion de la mĂ©decine traditionnelle chinoise *
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Pays * | Chine |
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Liste | Liste représentative |
AnnĂ©e dâinscription | 2010 |
* Descriptif officiel UNESCO | |
L'acupuncture consiste en une stimulation de zones prĂ©cises de l'Ă©piderme : les « points dâacupuncture ». Les techniques de stimulation des points dâacupuncture sont effectuĂ©es avec des moyens divers : des aiguilles le plus souvent, mais aussi d'autres moyens physiques (mĂ©caniques, Ă©lectriques, magnĂ©tiques, thermiques, lumineux) ou physico-chimiques, voire d'autres mĂ©thodes alternatives dangereuses (apipuncture, apithĂ©rapie avec des piqĂ»res d'abeille)[7].
Le risque d'iatrogénie existe[8], notamment par la transmission d'agents pathogÚnes si les conditions d'asepsie sont insuffisantes. L'utilisation de l'acupuncture a été critiquée sur le plan éthique lorsqu'elle se fait au détriment de traitements efficaces[9].
La pratique de l'acupuncture est attestĂ©e depuis plusieurs millĂ©naires en Asie (en particulier en Inde, Chine, CorĂ©e et Japon), mĂȘme si son succĂšs a beaucoup fluctuĂ© avec le temps. Du fait de ses racines historiques, gĂ©ographiques et culturelles, de ses conditions dâimplantation en Occident, lâacupuncture n'intĂ©resse pas seulement la mĂ©decine mais aussi l'anthropologie, l'histoire des sciences, l'Ă©pistĂ©mologie, la sociologie et ce depuis son introduction en Europe au XVIIe siĂšcle. L'UNESCO l'a inscrite au patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ© le .
Ătymologie
Le terme chinois usuel éçž (zhÄnjiÇ) dĂ©signe Ă la fois lâacupuncture et la moxibustion.
Le terme de latin médical « acupunctura » a été forgé au XVIIe siÚcle par le médecin hollandais Willem Ten Rhyne. Il est formé de acus, « aiguille » et punctura, « piqûre ».
La premiĂšre rĂ©fĂ©rence europĂ©enne Ă l'« acupunctura » se trouve dans un traitĂ© europĂ©en sur la mĂ©decine chinoise Ă©crit par un missionnaire français Ă la cour impĂ©riale de PĂ©kin : Les secrets de la mĂ©decine des chinois consistant en la parfaite connaissance du pouls et envoyĂ© de la Chine par un français, homme de grand mĂ©rite, publiĂ© Ă Grenoble en 1671 (Phillipe Charvys). L'auteur en est, peut-ĂȘtre, le missionnaire JĂ©suite Philippe Couplet[10].
Histoire
Antiquité non chinoise
En Inde, lâutilisation de lâacupuncture est mentionnĂ©e il y a environ 5 000 ans dans lâAyurveda (traitĂ© de mĂ©decine ayurvĂ©dique) et elle reste utilisĂ©e de nos jours en mĂ©decine traditionnelle indienne.
Plus dâun millĂ©naire avant la Chine, on trouve en Ăgypte antique une description de conduits parcourant le corps et transportant divers fluides (sang, eau, air, mucusâŠ). Les ruptures dâĂ©quilibre entre ces fluides Ă©taient supposĂ©es ĂȘtre la cause de maladies.
Aux alentours de 1534 av. J.-C., le papyrus Ebers (Eber 854a), visible au British Museum, donne une représentation de canaux (appelés metu) dans lesquels circulent divers fluides[11].
- « Il y a quatre vaisseaux dans les narines, deux donnent du mucus, deux donnent du sang.(âŠ) Il y a quatre vaisseaux pour le foie ; ce sont eux qui donnent lâhumeur et lâair, qui ensuite causent toutes les maladies qui surviennent en lui par la surcharge de sang »
Par ailleurs, une Ă©quipe scientifique de lâUniversitĂ© de Graz a dĂ©couvert que Ătzi, lâĂȘtre humain congelĂ© et dĂ©shydratĂ© dĂ©couvert dans un glacier Ă la frontiĂšre entre lâItalie et lâAutriche, arborait des tatouages en forme de traits se rapprochant des points dâacupuncture. Neuf tatouages ont pu ĂȘtre reconnus et identifiĂ©s comme des points dâacupuncture[12] - [13]. Cette dĂ©couverte est toutefois soumise Ă controverse : comme le fait remarquer L. Renaut, « la pratique actuelle recense 670 points rĂ©partis symĂ©triquement sur tout le corps humain, le long de 12 mĂ©ridiens (ou canaux) bilatĂ©raux et de deux mĂ©ridiens axiaux. La surface du corps humain Ă©tant littĂ©ralement constellĂ©e de points dâinsertion, on peut estimer comme dĂ©pourvu de toute espĂšce de signification statistique le fait que les tatouages dâĂtzi, longilignes et assez Ă©tendus, coĂŻncident de temps Ă autre avec certains de ces points »[14].
PremiĂšres traces de l'acupuncture chinoise
Les Chinois ont lâhabitude de considĂ©rer que la valeur dâune pratique culturelle se juge Ă son anciennetĂ©. Se placer sous lâautoritĂ© dâun maĂźtre ancien, fut-il mythique, ou dâune tradition de plus de 5 000 ans, est le garant du sĂ©rieux et de la respectabilitĂ© de la dĂ©marche. « Sans fouler de traces, on ne saurait parvenir jusque dans la piĂšce » dit le MaĂźtre (Entretiens XI, 19). Ce penseur chinois revendique donc ouvertement une tutelle et fuit tout ce qui pourrait ressembler Ă lâautonomie de pensĂ©e.
Le dĂ©sir dâinscrire lâacupuncture dans une filiation trĂšs ancienne a fait considĂ©rer que lâexistence dâinstruments affĂ»tĂ©s Ă lâĂąge de pierre[15] ou dâaiguilles dâos ou de bambou sous les Zhou (-1045 â -256) sont des preuves de lâanciennetĂ© de cette pratique mĂȘme si ces aiguilles ne servaient quâĂ tenir les cheveux ou Ă drainer le pus des abcĂšs[16] - [17] - [18].
La dĂ©couverte en 1973 de quatorze documents mĂ©dicaux dans une tombe nouvellement fouillĂ©e Ă Mawangdui é©Źçć / 銏çć dans le Hunan a permis de complĂštement revoir lâhistoire de la mĂ©decine chinoise. Les spĂ©cialistes[16] - [17] - [19] de ces textes Ă©tablissent la chronologie suivante :
- En 168 avant notre Ăšre, Ă©poque de fermeture de la tombe de Mawangdui, aucune technique dâacupuncture nâĂ©tait connue. Les textes de ces tombes montrent clairement que les traits typiques de la thĂ©rapeutique chinoise nâĂ©taient pas encore Ă©tablis sous les Qin (-221,-206) et le dĂ©but des Han. En effet, sâils dĂ©crivent les trajets des conduits Ă la surface de la peau et lâusage de la moxibustion, ils ne mentionnent jamais lâusage dâaiguilles dâacupuncture.TracĂ© des mĂ©ridiens reliant les points d'acupuncture (Somme d'acupuncture et de moxibustion éçžć€§æ, dynastie Ming)
- La premiĂšre rĂ©fĂ©rence Ă lâacupuncture clairement datĂ©e se trouve dans « les mĂ©moires historiques » (le Shiji) de Sima Qian (-145, -87) compilĂ©e en 90 av. J.-C. Dans cet ouvrage, lâauteur dĂ©crit un mĂ©decin du nom de Chunyu Yi (-216, -150) accusĂ© de mauvaise pratique thĂ©rapeutique pour avoir implantĂ© des aiguilles sur des patients. Dans deux procĂšs, en -167 et â 154, le mĂ©decin se voit obligĂ© de dĂ©montrer lâintĂ©rĂȘt thĂ©rapeutique de lâacupuncture Ă une Ă©poque oĂč cette technique devait tout juste commencer Ă se rĂ©pandre. On pourrait donc dater la naissance de lâacupuncture au milieu du IIe siĂšcle avant notre Ăšre. Elle sâimposera ensuite peu Ă peu comme la thĂ©rapeutique dominante de la mĂ©decine des correspondances systĂ©matiques.
- Le Huangdi Nei Jing çćžć ç» / çćžć §ç¶, lâouvrage de rĂ©fĂ©rence sur lâacupuncture, les massages, la gymnastique et les drogues thĂ©rapeutiques est donc en partie postĂ©rieur. Les textes sont hĂ©tĂ©rogĂšnes, certaines parties pouvant dater de la fin des Royaumes combattants (-500 Ă -220) et dâautres du Ier siĂšcle avant notre Ăšre. De toutes maniĂšres, il nâen existe pas de copie de lâĂ©poque Han et toutes les versions qui nous sont parvenues ont subi de nombreuses rĂ©visions au cours des siĂšcles.
- Le Nanjing éŸç» / éŁç¶, « le Classique des difficultĂ©s » unifie les points de vue disparates et parfois incohĂ©rents du Huangdi neijing. Lâouvrage, composĂ© entre le Ier et le IIIe siĂšcle, expose mĂ©thodiquement le systĂšme conceptuel des correspondances systĂ©matiques sur lequel repose depuis environ deux millĂ©naires la mĂ©decine traditionnelle chinoise.
Arrivée en Europe
L'acupuncture aurait Ă©tĂ© introduite en Europe au XVIIe siĂšcle par Willem Ten Rhyne, mĂ©decin hollandais de la Compagnie des Indes (1679) qui l'aurait dĂ©couverte Ă Nagasaki au Japon oĂč il sĂ©journa pendant deux ans, ainsi que par KĂŠmpfer. Un siĂšcle plus tard, Dujardin et Vicq d'Azyr relatent le procĂ©dĂ© dans leurs ouvrages respectifs. Cependant, il semble que ce soit Louis Berlioz, le pĂšre du compositeur, qui, le premier, en ait tentĂ© la pratique en France (1810), imitĂ© ensuite, malgrĂ© un certain scepticisme, par de nombreux mĂ©decins, dont Laennec. Ă partir de 1853, le consul Dabry et les docteurs Frederik Liubenstein et Jules Cloquet[20] participent Ă sa diffusion en Europe, mais ce n'est vraiment qu'Ă partir de 1927 qu'elle va devenir populaire grĂące aux travaux du sinologue George SouliĂ© de Morant qui Ă©tudia l'acupuncture durant son long sĂ©jour dans l'Empire du Milieu, et publia lors de son retour en France un imposant traitĂ©[21].
La France est l'un des premiers pays Ă avoir Ă©tabli des consultations hospitaliĂšres d'acupuncture (1932, Paul Ferreyrolles Ă l'hĂŽpital Bichat), Ă inscrire l'acupuncture dans la nomenclature des actes mĂ©dicaux et Ă assurer son remboursement par la sĂ©curitĂ© sociale (1948), Ă organiser dans les facultĂ©s de mĂ©decines un enseignement d'acupuncture sous la forme d'un diplĂŽme inter-universitaire (1987) et dâune capacitĂ© de mĂ©decine (2007). Toutefois l'acupuncture en France est strictement rĂ©servĂ©e aux mĂ©decins et n'est pas considĂ©rĂ©e comme une spĂ©cialitĂ© mais comme une « orientation », qu'il est loisible de dĂ©clarer, sans aucun contrĂŽle.
Aux Ătats-Unis, l'acuponcture est cĂ©lĂšbre surtout depuis un reportage sensationnaliste du New York Times en , reprenant le rĂ©cit d'une dĂ©lĂ©gation mĂ©dicale amĂ©ricaine invitĂ©e en Chine pour observer les miracles de la mĂ©decine maoĂŻste, tĂ©moins d'opĂ©rations Ă cĆur ouvert sans anesthĂ©sie en rĂ©alitĂ© complĂštement truquĂ©es par le pouvoir communiste[22].
Ăpoque moderne en Asie
L'acupuncture tombe en dĂ©suĂ©tude pendant l'Ăąge classique en Chine face aux progrĂšs d'autres mĂ©thodes, et elle est mĂȘme supprimĂ©e du programme du CollĂšge mĂ©dical impĂ©rial au XIXe siĂšcle.
AprÚs la Révolution, Mao Zedong, d'abord opposé à cette méthode - à cause de ses fondements taoïstes incompatibles avec l'idéologie marxiste -, finit par la réhabiliter, face à la pénurie de médecins, et en fait une pratique patriotique[22].
De nos jours, l'acupuncture occupe en Chine une large place dans la médecine pour un vaste éventail de pathologies[15], notamment dans les hÎpitaux dont certains se sont vus transformés en hauts lieux touristiques[23]. De colossales expériences ont été entreprises, pas toujours en accord avec les principes traditionnels orthodoxes, aboutissant à la multiplication des points situés hors méridiens, et à l'avÚnement de nouvelles techniques telles que l'analgésie[24] par acupuncture.
TaĂŻwan, oĂč ont pu trouver refuge ceux des maĂźtres acupuncteurs qui ont Ă©chappĂ© aux purges de Mao lors de son arrivĂ©e au pouvoir, reste un des hauts-lieux de l'acupuncture traditionnelle.
Théorie traditionnelle
Les cinq éléments
Les cinq éléments wu xing désignent le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau. Selon le Shuowen Jiezi dictionnaire de la dynastie Han, les cinq éléments wu xing sont l'expression de la transformation dynamique yin et yang sur la Terre.
Ces cinq éléments ou cinq mouvements wu xing sont en étroite relation avec les six énergies climatiques, les organes et viscÚre, méridien.
Les relations psychoviscérales (BenShen)
Les benshen sont en Ă©troite relation avec les cinq Ă©lĂ©ments et organes : bois - foie (hun) ; feu - cĆur (shen) ; terre - rate (yi) ; mĂ©tal - poumon (po) ; eau -rein (zhi)[25]. Ces cinq entitĂ©s reprĂ©sentent des phases fondamentales du shen (l'esprit) :
- le shen est l'ensemble des activitĂ©s mentales qui rĂ©sident au cĆur[26]. Shen dĂ©signe aussi les activitĂ©s mentales spĂ©cifiques du cĆur. Ce concept rĂ©fĂšre entre autres Ă la conscience, la mĂ©moire, la pensĂ©e et le sommeil ;
- Po est l'Ă©quivalent yin du hun. En français, on s'y rĂ©fĂšre sous le nom d'Ăąme corporelle. Le po met en place les bases matĂ©rielles nĂ©cessaires Ă la vie, particuliĂšrement durant la grossesse, oĂč une partie du po de la mĂšre est « transfĂ©rĂ©e » Ă son enfant. Ce concept rĂ©fĂšre entre autres choses aux sentiments, aux sensations, Ă l'instinct, Ă la respiration ;
- Hun est l'équivalent yang du po. En français, on s'y réfÚre sous le nom d'ùme éthérée. Le hun survit au corps à la mort et retourne alors à l'état d'énergie subtile et immatérielle. On l'attribue entre autres à la faculté de donner un sens à sa vie, à la capacité de prendre des décisions en accord avec son « moi » profond ;
- Yi pourrait ĂȘtre traduit par « la pensĂ©e ». C'est elle qui code et dĂ©code ce que nous assimilons au cours de notre vie. Le yi est particuliĂšrement sollicitĂ© lors d'Ă©tudes, d'efforts de concentration ou de mĂ©morisation[26] ;
- le zhi pourrait ĂȘtre traduit par « la volontĂ© ». Il permet la persĂ©vĂ©rance, la motivation. Le zhi permet Ă un engagement, Ă une action, de perdurer. Il permet en outre d'utiliser le langage de yi, et de l'appliquer Ă la vie quotidienne.
Les six Ă©nergies climatiques
Les six énergies climatiques désignent le vent, la chaleur, la tiédeur, la sécheresse, le froid et l'humidité. Selon le Shuowen Jiezi dictionnaire de la dynastie Han, les six énergies sont l'expression de la transformation dynamique Yin et Yang dans le Ciel.
Elles sont : Taé Yang (Tai Yang), Chao Yang (Shao Yang), Yang Ming, Taé Yin (Tai Yin), Chao Yin (Shao Yin), Tsiué Yin (Jue Yin)[25]. Elles correspondent à un climat particulier.
Les points
Les méridiens principaux sont parsemés de points qui sont autant de zones stratégiques. Ces points n'ont pas en eux de vertu thérapeutique spécifique. C'est-à -dire qu'il n'y a pas un point du sommeil, un point de l'angine, de la douleur dentaire ou de la colique abdominale. Les points permettent d'influer sur le cours des énergies.
Un point se situe sur une zone anatomique bien dĂ©terminĂ©e. La sensation de l'insertion de l'aiguille dans la peau est une sensation trĂšs furtive et qui peut ĂȘtre indolore ou plus ou moins douloureuse, selon le point, la rapiditĂ© de l'insertion, le diamĂštre de l'aiguille et la sensibilitĂ© du patient.
- "(âŠ) On peut ensuite localiser le lieu de puncture avec la main libre avec deux doigts de part et d'autre du point Ă piquer (âŠ) Cette façon de procĂ©der assure l'attĂ©nuation de la sensation de piqĂ»re." Dr Chen You Fa - CollĂšge d'Acupuncture de Paris[27].
- "La main gauche est lourde et appuie pour disperser l'énergie, la droite est légÚre et fait pénétrer lentement ; telle est la façon de ne point faire mal." Biao You Fu - Marks of profound prose poem[28].
Traditionnellement, on compte environ 360 points répartis sur les méridiens qui parcourent toute la surface du corps. Cependant, d'autres points ont par la suite été identifiés et, selon le modÚle utilisé, on peut trouver plus de 2 000 points. Les points sont considérés comme portes d'entrées et/ou sorties des énergies à travers le corps.
Ăvaluation scientifique
L'acupuncture est un sujet de recherche mĂ©dicale trĂšs actif : 23 000 publications dont 3 200 essais contrĂŽlĂ©s alĂ©atoires, 700 revues systĂ©matiques et 180 mĂ©ta-analyses sont indexĂ©es en 2015 dans la base biomĂ©dicales de rĂ©fĂ©rence PubMed. Cependant, la majoritĂ© des Ă©tudes scientifiquement valides n'ont pas dĂ©montrĂ© une efficacitĂ© de l'acupuncture supĂ©rieure Ă l'effet placebo[3] - [4] - [5] - [9] - [29]. Il est aussi Ă noter que de nombreuses Ă©tudes ou revues sur le sujet (notamment asiatiques) sont biaisĂ©es[22] et qu'il est donc recommandĂ© d'ĂȘtre vigilant comme pour la mĂ©decine factuelle sur la valeur scientifique des « preuves »[30].
Mise en évidence des méridiens
Jusqu'à présent, aucune étude reconnue internationalement par la communauté scientifique n'a pu apporter d'élément qui étayerait de façon satisfaisante la thÚse de l'existence des méridiens.
- en , une mystification a Ă©tĂ© mise en Ćuvre afin de dĂ©montrer un effet de l'acupuncture : les docteurs Darras, AlbarĂšde et de Vernejoul ont prĂ©tendu avoir visualisĂ© un mĂ©ridien grĂące Ă un isotope radioactif[31]. La publication de leur dĂ©couverte a coĂŻncidĂ© avec la sortie d'un livre de vulgarisation sur l'acupuncture par les mĂȘmes auteurs. Le magazine Science et Vie fut un des seuls journaux grand public de l'Ă©poque Ă critiquer la mĂ©thode[32]. Les conclusions ont Ă©tĂ© contredites en 1988 par le professeur Lazorthes[33], qui a reproduit la mĂȘme expĂ©rience en suivant un protocole rigoureux et qui a dĂ©montrĂ© que la migration du marqueur suivait un trajet veineux : les conclusions de 1985 sur l'existence de mĂ©ridiens Ă©taient donc erronĂ©es[34] ;
- en 2005, en Allemagne, Klaus-Peter Schlebusch et. al.[35] rĂ©alisent une Ă©tude utilisant la thermographie dermique et montrent que l'application d'une source de chaleur sur les points d'acupuncture se traduit par une diffusion spĂ©cifique privilĂ©giĂ©e sur des trajets correspondant aux trajets traditionnels des mĂ©ridiens. En , toujours en Allemagne, une autre Ă©tude[36] contredit ces conclusions, et indique que la thermographie dermique ne permet pas de mettre en Ă©vidence la structure traditionnelle des mĂ©ridiens. Les auteurs indiquent par ailleurs que les structures observĂ©es par Klaus-Peter Schlebusch et son Ă©quipe sont dues Ă des artefacts de lâoutillage utilisĂ©. Les auteurs indiquent nĂ©anmoins la nĂ©cessitĂ© dâautres Ă©tudes pour confirmer ou infirmer ces rĂ©sultats ;
- depuis une premiÚre étude en 1975, de nombreuses méta-analyses ont prouvé que des piqûres en dehors des méridiens entraßnaient des effets tout à fait similaires à une séance d'acupuncture « conforme »[22].
HypothĂšses neuro-hormonales du mode d'action de l'acupuncture
Comme l'efficacité thérapeutique de l'acupuncture n'a pas été mise en évidence, les hypothÚses neuro-hormonales du mode d'action de l'acupuncture sont, de fait, minoritaires dans la littérature scientifique[30].
- de 1977 Ă 2001, des Ă©tudes suggĂšrent que l'action analgĂ©sique de l'acupuncture est liĂ©e Ă la production d'endorphines dans le cerveau. Cet effet peut ĂȘtre mis en Ă©vidence en bloquant leur action grĂące Ă une molĂ©cule, la naloxone, qui est un antagoniste bloqueur des rĂ©cepteurs aux morphiniques. Les endorphines ne peuvent donc plus se fixer sur les rĂ©cepteurs. Quand la naloxone est administrĂ©e Ă un patient sous acupuncture, l'effet analgĂ©sique est aussi supprimĂ©[37] - [38] - [39] - [40], ce qui indique que l'effet analgĂ©sique de l'acupuncture serait peut-ĂȘtre causĂ© par une stimulation de la production d'endorphines, ou d'une action sur les transporteurs de ces derniĂšres ;
- en 1978, une étude réalisée sur des singes en enregistrant l'activité neuronale de leur thalamus a montré que l'effet analgésique de l'acupuncture durait plus d'une heure[41] ;
- en 1993, des effets sur des inflammations localisées et l'ischémie ont été constatés[42] ;
- des études suggÚrent en 2005 et 2006 que les sites d'action de l'analgésie provoquée par l'acupuncture incluent le thalamus, grùce à l'utilisation de l'IRMf (Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle)[43] et la TEP (tomographie par émission de positons)[44], des techniques d'imagerie cérébrale[45], et l'observation de l'activité du cortex cérébral qui montrent une action inhibitrice du stimulus lié à l'acupuncture[46] ;
- en 2007, on a constaté que l'acupuncture augmentait les taux de monoxyde d'azote dans les régions traitées, provoquant un accroissement local de la circulation sanguine[47] - [48] ;
- en 2010, on mesure chez la souris une forte teneur en adénosine dans la zone piquée par une aiguille, qui coïncide avec une diminution importante de la souffrance pour deux tiers des souris traitées[49]. Des séances d'acupuncture de trente minutes sur des souris ont multiplié leur taux d'adénosine par vingt-quatre ;
- en 2010, l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle a mis en évidence une différence neurophysiologique entre l'effet antalgique d'un placebo et celui de l'acupuncture, chez les sujets utilisés pour l'étude. Le véritable traitement d'acupuncture activait des régions associées à la douleur[50], mais pas le placebo.
Efficacité clinique
Selon la mĂ©decine fondĂ©e sur les faits, en raison de la complexitĂ© du fonctionnement de l'organisme et des biais humains inhĂ©rents Ă toute expĂ©rimentation, l'efficacitĂ© d'une mĂ©thode thĂ©rapeutique ne peut ĂȘtre Ă©tablie que par des Ă©tudes cliniques, utilisant notamment des mĂ©thodes statistiques et la comparaison avec l'effet placebo. Ces Ă©tudes doivent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es en double aveugle. Les Ă©tudes disponibles concernant l'acupuncture sont soit une comparaison acupuncture contre acupuncture simulĂ©e, soit une comparaison acupuncture contre traitement conventionnel.
Acupuncture et acupuncture simulée
Une mĂ©thode est de comparer l'action de l'acupuncture traditionnelle (sur les mĂ©ridiens classiques) Ă celle d'une acupuncture simulĂ©e (pour Ă©carter un Ă©ventuel effet placĂ©bo) oĂč les aiguilles sont placĂ©es ailleurs que sur ces mĂȘmes mĂ©ridiens.
Les Ă©tudes montrent des rĂ©sultats partagĂ©s avec une efficacitĂ© parfois comparable des deux techniques, tant dans les migraines[51] que dans les lombalgies chroniques[52] - [53]. De mĂȘme une Ă©tude comparative sur les nausĂ©es causĂ©es par la radiothĂ©rapie anticancĂ©reuse sur une cohorte de 215 personnes montre que les rĂ©sultats sont identiques entre un groupe rĂ©ellement soumis Ă l'acupuncture et un groupe qui croit l'ĂȘtre alors que les aiguilles se rĂ©tractent et ne transpercent pas la peau[54].
Acupuncture comparée au traitement conventionnel
Il est possible de comparer l'acupuncture à un traitement conventionnel (mais il ne s'agit alors plus d'une étude aléatoire en double aveugle).
Dans une Ă©tude allemande de 2007 portant sur une cohorte de 1 162 patients[55], l'implantation alĂ©atoire d'aiguilles (sans tenir compte des mĂ©ridiens traditionnels) amĂ©liore significativement l'Ă©tat du patient par rapport aux traitements conventionnels (amĂ©lioration supĂ©rieure de 75 %), ce qui permet au professeur Heins Endres, codirecteur allemand de cette Ă©tude, de dire que « l'acupuncture pour les lombalgies est extrĂȘmement prometteuse ». Cependant, les effets physiologiques peuvent ĂȘtre dus Ă un effet physiologique de l'insertion des aiguilles et non Ă l'acte d'acupuncture lui-mĂȘme[56]. Quelques mĂ©decins se sont toutefois exprimĂ©s en faveur de l'acupuncture Ă l'issue de cette expĂ©rience[57].
Des liens ont également été mis en évidence entre acupuncture et soulagement des troubles de l'érection[58]. Ainsi, lors d'une étude en simple aveugle menée en 2003 plus de 60 % des patients souffrant de troubles de l'érection ont vu la qualité de leurs érections s'améliorer contre 9 % dans le groupe placebo[59]. Néanmoins, des analyses faites sur cette étude ont conclu que le niveau de preuve était encore insuffisant. En particulier, le groupe de patients analysé n'avait que 21 personnes, ce qui rend les résultats statistiquement moins significatifs[60].
Risque
L'acupuncture est une technique dĂ©licate et, comme pour toute intervention mĂ©dicale ou paramĂ©dicale, tout mauvais usage peut avoir des effets nocifs. C'est le cas par exemple si les aiguilles ne sont pas stĂ©riles, inadaptĂ©es ou appliquĂ©es dans des zones sensibles. Certains praticiens ne recourant pas Ă la stĂ©rilisation (ou utilisant des stĂ©rilisations « alternatives ») peuvent transmettre des infections entre les patients, de la mĂȘme façon qu'avec des aiguilles de seringues si elles Ă©taient utilisĂ©es plusieurs fois. En Occident, pour prĂ©venir ce risque, on utilise en gĂ©nĂ©ral des lots d'aiguilles Ă usage unique. Au Canada, tous les acupuncteurs sont soumis Ă une rĂ©glementation les obligeant Ă n'utiliser que des aiguilles Ă usage unique, ce qui rĂ©duit Ă un taux presque nul tout risque d'infection. Les normes ne sont pas les mĂȘmes dans le monde. En Europe, les directives 93/42/CEE et s. imposent l'usage unique d'aiguilles stĂ©rilisĂ©es. En France, le Code de la SantĂ© Publique renforce cette obligation pour les mĂ©decins.
Il a été décrit des lésions parfois graves en cas de d'application d'aiguilles dans un foramen sternal[61].
La plus frĂ©quente des complications sĂ©vĂšres est le pneumothorax. Il reste cependant rare, mais potentiellement mortel[62] - [63] - [64]. En 2010, une Ă©tude a recensĂ©, 201 patients victimes de pneumothorax aprĂšs une sĂ©ance dâacupuncture entre 1989 et 2009 en Chine, dont quatre cas avaient Ă©tĂ© mortels[65].
DiplĂŽmes et formations
En Chine, les zhongyi xueyuan (äžć»ćŠéą / äžé«ćžéą, « instituts de mĂ©decine chinoise » et les zhongyiyao daxue (äžć»èŻć€§ćŠ / äžé«è„性ćž, « universitĂ©s de mĂ©decine et de pharmacie chinoise ») forment les Ă©tudiants aux grades de xueshi (ćŠćŁ« / ćžćŁ«, au bout de 5 ans), puis, aprĂšs un concours et trois annĂ©es supplĂ©mentaires sanctionnĂ©es par un examen et la soutenance dâun travail de recherche dans une spĂ©cialitĂ©, au shuoshi (çĄćŁ« / 繩棫) et, aprĂšs un nouveau concours suivi de trois autres annĂ©es dâĂ©tudes et une seconde thĂšse, au boshi (ć棫) qui conclut donc onze annĂ©es dâĂ©tudes universitaires. Ce cursus est indĂ©pendant mais analogue en durĂ©e et en niveau de diplĂŽmes Ă celui qui existe en mĂ©decine occidentale. La Chine a donc deux systĂšmes parallĂšles de mĂ©decines officielles : mĂ©decine chinoise et mĂ©decine moderne. Chacun dispose de ses propres facultĂ©s, hĂŽpitaux affiliĂ©s et instituts de recherche. Les Ă©tudiants accĂšdent Ă l'une ou l'autre de ces deux filiĂšres aussitĂŽt aprĂšs leurs Ă©tudes secondaires[66]. Il est Ă noter que l'acupuncture ne constitue qu'une matiĂšre au sein de la formation de mĂ©decine chinoise et qu'Ă la diffĂ©rence de ce qui s'est transmis en France, elle ne reprĂ©sente qu'une petite partie de l'enseignement et de la pratique et de la mĂ©decine chinoise, la pharmacopĂ©e traditionnelle Ă©tant la principale branche thĂ©rapeutique de cette discipline.
Exercice de l'acupuncture
En France, l'acupuncture ne peut ĂȘtre exercĂ©e lĂ©galement que par un docteur en mĂ©decine, une sage-femme ou un chirurgien dentiste. La jurisprudence expose les acupuncteurs non-mĂ©decins Ă des condamnations plus ou moins lourdes[67].
L'AcadĂ©mie de MĂ©decine lui reconnaĂźt un Ă©ventuel bĂ©nĂ©fice pour plusieurs indications telles que la lombalgie (sans supĂ©rioritĂ© vis-Ă -vis de l'exercice physique ou de la manipulation vertĂ©brale) ou cervicalgie chronique (faibles arguments), la migraine (sans preuve vis-Ă -vis de l'acupuncture simulĂ©e) ou cĂ©phalĂ©e de tension, lâarthrose des membres infĂ©rieurs (faible et probablement au moins en partie dĂ» Ă l'effet placebo), lâĂ©picondylite, aux femmes enceintes Ă©prouvant des douleurs des lombes ou du bassin et lors des douleurs de lâaccouchement, et pour prĂ©venir les nausĂ©es et vomissements induits par la chimiothĂ©rapie anticancĂ©reuse[68].
Indication thérapeutique selon l'acupuncture occidentale
Selon lâAmerican Academy of Medical Acupuncture (2004), l'acupuncture peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une thĂ©rapie complĂ©mentaire pour certaines pathologies[69].
L'acupuncture pourrait améliorer sensiblement le taux de succÚs des FIV[70]. Cette efficacité n'est cependant pas retrouvée dans une étude randomisée contrÎlée versus placebo[71].
Variantes et autres branches de la médecine traditionnelle chinoise
Il existe de multiples variantes plus ou moins récentes de l'acupuncture et plus ou moins éloignées de ses principes, dont la luminopuncture, la microponcture, la manupuncture, la digitopuncture, l'acupuncture infrarouge, la photopuncture, la laserpuncture, la chromopuncture, la colorpuncture et la moxibustion.
Moxibustion
Le terme chinois usuel éçž (zhÄnjiÇ) dĂ©signe Ă la fois lâacupuncture et la moxibustion.
Elle fait partie de l'arsenal thĂ©rapeutique traditionnel de la mĂ©decine chinoise et est enseignĂ©e au mĂȘme titre que l'acupuncture dans les facultĂ©s de mĂ©decine chinoise en Chine. Il est indiquĂ© dans le cursus de plusieurs Ă©coles de mĂ©decines chinoise jumelĂ©es aux universitĂ©s chinoises que l'ordre dĂ©croissant dans la puissance de traitement est :
- pharmacopée (la faculté de Pékin propose une dizaine de cours de pharmacopée pour un seul d'acupuncture/moxibustion)
- acupuncture et moxibustion (éçž zhÄnjiÇ litt. « piquer et chauffer au moxa »)
- massage (æšæż tui na litt. « pousser et attraper »)
La moxibustion est une méthode qui utilise le plus souvent pour chauffer les points un cigare d'armoise (à cause de sa lente combustion) appelé « moxa »[72].
Elle est enseignĂ©e en Chine toujours conjointement Ă l'acupuncture, l'expression consacrĂ©e pour dĂ©finir cette derniĂšre signifiant acupuncture-moxibustion (éçž zhÄnjiÇ).
Acupression (acupuncture sans aiguille) et Tui-Na
Lâacupression dĂ©rive de l'acupuncture. Elle est souvent surnommĂ©e « acupuncture sans aiguille ». On utilise la pression du doigt, du coude, du pied, etc. selon l'effet dĂ©sirĂ© sur le point d'acupuncture. Cette pratique est trĂšs rĂ©pandue en Asie.
Le shiatsu, qui en est une branche, est une mĂ©decine officielle au Japon. Le shiatsu est une des 8 approches alternatives dĂ©signĂ©es, dans la rĂ©solution A4-0075/97 du Parlement EuropĂ©en votĂ©e le , et reconnue par l'OMS en tant que « mĂ©decine non conventionnelle digne d'intĂ©rĂȘt ».
L'acupression se pratique sur soi-mĂȘme (exemple : Do In) ou sur une autre personne. La formation en Asie, universitaire, dure 3 ans. Dans les pays oĂč ce mĂ©tier n'est pas rĂ©gulĂ© par l'Ătat, l'acupression peut ĂȘtre pratiquĂ©e sans formation particuliĂšre.
Le Tui-Na est par contre une branche à part entiÚre de la médecine chinoise, enseignée dans les facultés de médecine chinoise en Chine et partiellement dans les écoles française affiliées aux universités chinoises. Elle comprend l'utilisation des points d'acupuncture en massage suivant plusieurs types de stimulation.
L'acupuncture au laser
Le laser vise Ă stimuler un point d'acupuncture par la chaleur chez des personnes trĂšs jeunes ou sensibles. Ce procĂ©dĂ© possĂ©derait plusieurs avantages : peu coĂ»teux, indolore et sans trace avec des effets similaires attendus. Il est utilisĂ© de la mĂȘme façon que les aiguilles et il en existe plusieurs modĂšles dont les caractĂ©ristiques sont diffĂ©rentes. Sa pratique est dĂ©noncĂ©e comme une « version high-tech de cette mise en scĂšne thĂ©rapeutique »[73] que constitue l'acupuncture.
Luminopuncture
La Luminopuncture (ou luminoponcture) est une technique consistant en lâutilisation dâun faisceau infrarouge non laser sur des points prĂ©cis du corps pour des soins esthĂ©tiques et parfois thĂ©rapeutiques[74].
L'acupuncture dans les médias
En , le Parti Communiste Chinois invite une importante dĂ©lĂ©gation de mĂ©decins amĂ©ricains et surtout de journalistes du New York Times Ă assister Ă une miraculeuse opĂ©ration Ă cĆur ouvert sans autre anesthĂ©sie que de l'acupuncture - opĂ©ration en fait complĂštement truquĂ©e, et mise en scĂšne par le Parti[22], mais qui eut pour effet de populariser l'acupuncture outre-Pacifique et d'Ă©veiller un intĂ©rĂȘt amĂ©ricain pour la mĂ©decine chinoise jamais dĂ©menti.
Par la suite, de nombreux articles de presse grand public et mĂ©dicale (dont le Journal of the American Medical Association) relayĂšrent des informations sur lâutilisation de lâacupuncture lors de chirurgies en Chine, et furent par la suite dĂ©noncĂ©s pour avoir prĂ©sentĂ© les faits de maniĂšre erronĂ©e et repris sans filtre des Ă©lĂ©ments de propagande politique sans fondement scientifique[75].
Isidore Rosenfeld vantait encore ce genre d'opération miraculeuse en 1998, mais son témoignage fit l'objet d'une réfutation par un spécialiste en médecine interne[75].
Ce ne fut pas la seule fois que de telles informations exagĂ©rant l'effet de l'acupuncture furent mĂ©diatisĂ©s[76]. En 2006 la BBC a diffusĂ© au Royaume-Uni dans une Ă©mission intitulĂ©e « Alternative Medicine, The Evidence » un reportage similaire consacrĂ© Ă une opĂ©ration chirurgicale Ă cĆur ouvert avec acupuncture. Plusieurs universitaires, mĂ©decins et citoyens ont dĂ©noncĂ© la façon dont la BBC avait prĂ©sentĂ© cette intervention[77].
Une Ă©quipe de recherche a dĂ©cryptĂ© en 2018 une sĂ©quence d'une Ă©mission consacrĂ©e aux mĂ©decines complĂ©mentaires, diffusĂ©e en Ă une heure de grande Ă©coute sur une chaine publique de tĂ©lĂ©vision française, France 2[76]. La sĂ©quence prĂ©sentait encore une fois « une opĂ©ration Ă cĆur ouvert, avec une anesthĂ©sie sous acupuncture » pratiquĂ©e dans un hĂŽpital chinois. Les auteurs montrent que les informations fournies dans la sĂ©quence sont ambiguĂ«s et ne permettent pas de se faire un avis Ă©clairĂ© sur lâintĂ©rĂȘt de lâacupuncture pour une chirurgie Ă cĆur ouvert. La sĂ©quence montre en fait probablement une chirurgie pratiquĂ©e avec anesthĂ©sie pĂ©ridurale non avouĂ©e, couplĂ©e Ă une sĂ©dation intraveineuse lĂ©gĂšre[76]. Lâeffet spĂ©cifique de lâacupuncture ajoutĂ©e au protocole est ici surestimĂ©[76].
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Voir aussi
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Articles connexes
- Tradition, Savoirs traditionnels, MĂ©decine traditionnelle
- Patrimoine culturel immatériel
- Acuponcture urbaine
- Taoïsme, Cinq éléments, Qi, Yin et yang
- Histoire de la médecine traditionnelle chinoise
- Médecine tibétaine traditionnelle
- Moxa
- Qigong Tuina
- Huangdi Nei Jing
- Qi gong, RĂ©flexologie, Shiatsu, Yoga
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la santé :
- (en) Medical Subject Headings
- (en) PatientLikeMe
- (no + nn + nb) Store medisinske leksikon
- (cs + sk) WikiSkripta
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- Planches des 12 Méridiens, des Points Shu et Points Mu, de l'Horloge Circadienne, etc, Documents téléchargeables au format PDF, sous licence Creative Commons.
- Livre numérisé L'histoire de l'acupuncture de Jean Bossy
- Critique rationnelle de l'acupuncture
- L'acupuncture sur le site pseudo-medecines.org
- Puncturing the Acupuncture Myth