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Sonatrach

Sonatrach (acronyme de « Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation, et la commercialisation des hydrocarbures ») est une entreprise pétroliÚre et gaziÚre algérienne. Créée le . C'est un acteur majeur de l'industrie pétroliÚre surnommé la major africaine. Sonatrach est classée la premiÚre entreprise d'Afrique[5].

Sonatrach
logo de Sonatrach
Logo de Sonatrach
illustration de Sonatrach

Création
Forme juridique SPA
Slogan « L'énergie du changement »
SiĂšge social Djenane El Malik, Hydra
16035 Alger
Drapeau de l'Algérie Algérie
Direction Toufik Hakkar (PDG)[1]
Actionnaires État algĂ©rien (100 %)
Activité Industrie pétroliÚre
Produits pétrole, gaz naturel, GNL, GPL
Filiales Naftal, ENTP, Enip, Enafor, ENGTP,ENGCB, Enac, SARPI , Sipex, Enageo, Ensp, Hyproc SC, Tassili Airlines, Mouloudia Club d’Alger (football)
Effectif 180 000 (2018)
Site web sonatrach.com

Chiffre d'affaires 60 milliards de dollars (2022)[2] - [3]
en augmentation 76%
RĂ©sultat net 338 milliards de dinars (2019)[4]

Histoire

1963-1971

Sonatrach est créée le , avec pour objectif principal le transport et la commercialisation des hydrocarbures et se déployer progressivement dans les autres segments de l'activité pétroliÚre.

En 1964, Sonatrach lance la construction du premier olĂ©oduc algĂ©rien OZ1, d'une longueur de 805 km, il relie Haoud El Hamra Ă  Arzew[6]. DĂ©but de la grande aventure dans le gaz, en mettant en service le premier complexe de liquĂ©faction de gaz naturel GL4Z Compagnie algĂ©rienne du mĂ©thane liquĂ©fiĂ© (CAMEL), d'une capacitĂ© de traitement de 1,8 milliard m3 de gaz par an.

En 1965, la premiÚre campagne sismique de recherche d'hydrocarbures est lancée par Sonatrach avec l'implantation de 3 forages. En 1966, l'oléoduc OZ1, ouvrage d'une grande portée stratégique, est mis en service. Il permet d'augmenter les capacités de production et d'acheminement des hydrocarbures de prÚs de 30 %. Les missions de la Sonatrach, limitées à la gestion des pipelines et à la commercialisation, sont élargies à la recherche, à la production et à la transformation des hydrocarbures. Sonatrach devient la société nationale de recherche, production, transport, transformation et commercialisation des hydrocarbures et de leurs dérivés.

En 1967, l'AlgĂ©rie se lance dans un processus de nationalisation des activitĂ©s de raffinage et de distribution, au terme duquel Sonatrach est Ă  la tĂȘte de la distribution des produits pĂ©troliers sur le marchĂ© national et inaugure la premiĂšre station-service aux couleurs de l’entreprise. PremiĂšre dĂ©couverte de pĂ©trole Ă  El Borma (Hassi Messaoud Est). Sonatrach devient majoritaire (Ă  plus de 50 %) dans le transport terrestre des hydrocarbures en AlgĂ©rie, elle crĂ©e ses sociĂ©tĂ©s de services et dĂ©tient le monopole dans la commercialisation du gaz. Sonatrach se lance aussi dans la rĂ©alisation d’une usine d'ammoniac et prĂ©voit la construction d'un complexe de produits pĂ©trochimiques Ă  Skikda et l'amĂ©nagement d'un port mĂ©thanier.

En 1968, un dĂ©veloppement sur toute la chaine des hydrocarbures, Sonatrach multiplie ses dĂ©couvertes de pĂ©trole, dĂ©couverte de gaz Ă  Gassi EL Adem, au sud Est de Hassi Messaoud. Sonatrach est autorisĂ©e Ă  transporter des hydrocarbures gazeux en provenance du gisement d'Hassi R'Mel et des zones productrices algĂ©riennes, Ă  travers le gazoduc Hassi R'Mel–Skikda.

En 1969, l'entreprise débute les premiÚres opérations d'exploitation pétroliÚre par ses propres moyens sur le champ d'El Borma.

1971-2000

Le , la nationalisation des hydrocarbures décidée par l'Algérie en inscrit la compagnie nationale des hydrocarbures dans une nouvelle dynamique, les objectifs de l'entreprise portent alors sur l'extension de toutes ses activités à l'ensemble des installations gaziÚres et pétroliÚres et l'atteinte de la maßtrise de toute la chaßne des hydrocarbures[7]. Cette année-là est aussi marquée par l'acquisition du premier méthanier baptisé au nom du gisement d'Hassi R'Mel.

En 1972, la mise en service du complexe de liquĂ©faction de gaz naturel GL1K Ă  Skikda, d'une capacitĂ© de production de 6,5 millions m3 par an de GNL, 170 000 tonnes par an d'Ă©thane, 108 400 tonnes par an de propane, 92 600 tonnes par an de butane, 60 250 tonnes par an de gazoline et des postes de chargement de 2 mĂ©thaniers d'une capacitĂ© de 50 000 Ă  70 000 m3. La mise en service de la Raffinerie d'Arzew, d'une capacitĂ© de production de 2 400 000 tonnes par an de carburants, 70 000 tonnes par an de bitumes, 55 000 tonnes par an de lubrifiants et 110 000 tonnes par an de GPL.

En 1973, la mise en service du complexe de sĂ©paration de GPL GP2Z, d'une capacitĂ© de production de 600 000 tonnes par an de GPL. En 1974, la capacitĂ© de production du gisement de Hassi R'mel est portĂ©e Ă  14 milliards m3 de gaz naturel et 2 400 000 tonnes de condensat stabilisĂ©. En 1975, dĂ©couverte du gisement de pĂ©trole de Mereksen.

En 1976, la mise en service de deux unités de transformation des matiÚres plastiques, une à Sétif et l'autre à Chlef. En 1977, un plan d'investissement qui propulse l'Algérie au rang de grand pays pétroliers avec la diversification de ses activités. Le plan « Valhyd » (Valorisation des Hydrocarbures) est lancé. Il a pour objectif, l'accroissement des taux de production de pétrole et de gaz, la récupération des gaz associés au pétrole, la production maximale de GPL et de condensat, la commercialisation du gaz naturel, la substitution de produits finis au brut à l'exportation, la satisfaction des besoins du marché national en produits raffinés.

En 1978, la mise en service du Module 1 de Hassi R'Mel, avec une capacitĂ© de production de 18 milliards m3 par an de gaz et 3 millions de tonnes par an de condensat et la mise en service du complexe de liquĂ©faction GL1Z Ă  Arzew, d'une capacitĂ© de production de 17,5 millions m3 par an de GNL[8].

En 1979, la mise en service du Module 2 de Hassi R'Mel, avec une capacitĂ© de production de 20 milliards m3 par an de gaz, 4 millions de tonnes par an de condensat et 880 000 tonnes par an de GPL, achĂšvement des travaux du Module 4 de Hassi R'Mel, avec une capacitĂ© de production de 20 milliards m3 par an de gaz, 4 millions de tonnes par an de condensat et 880 000 tonnes par an de GPL[9].

En 1981, la mise en service du complexe de liquĂ©faction GL2Z Ă  Bethioua, d'une capacitĂ© de traitement de 13 milliards m3 par an[10]. En 1983, le Gazoduc Enrico Mattei est mis en service pour alimenter l'Italie et la SlovĂ©nie via la Tunisie voisine, avec une capacitĂ© dĂ©passant les 32 milliards m3 par an.

En 1996, la mise en place du gazoduc Afrique-Europe le Pedro Duran Farell qui approvisionne l'Espagne et le Portugal via le Maroc. Sa capacitĂ© est de plus de 11 milliards m3 de gaz par an[11].

En 1997, Attar Abelmadjid est nommĂ© Directeur GĂ©nĂ©ral en remplacement de Zouioueche Nazim. Sonatrach est dotĂ©e d'un nouveau statut en 1998 avec Ă  sa tĂȘte un PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral, Attar Attar, confirmĂ© Ă  son poste par un dĂ©cret prĂ©sidentiel, et un conseil d'administration de 11 membres.

Depuis 2000

Durant la premiĂšre partie de 2010, la rĂ©putation de la compagnie est entachĂ©e par une affaire de corruption impliquant de hauts dirigeants. Le scandale provoque le renvoi du ministre de l'Énergie Chakib Khelil[12], dont la proposition de crĂ©er une OPEP pour le gaz avait Ă©galement alarmĂ© la communautĂ© internationale.

Du au , le complexe gazier de Tiguentourine, qui appartient à la compagnie britannique BP, à la compagnie norvégienne Statoil et à la Sonatrach est la cible d'une attaque sanglante perpétrée par « Les Signataires par le sang » un groupe armé islamiste dissidents d'Al-Qaida au Maghreb islamique. La prise d'otages d'In Amenas fera 37 morts chez les otages[13].

SiĂšge de la Sonatrach Ă  BĂ©jaĂŻa

En 2014, Sonatrach est la premiÚre entreprise à se lancer dans la production de gaz de schiste sur le sol algérien, à la suite de l'accord donné par le gouvernement le concernant l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels[14].

En , Abdelhamid Zerguine, le PDG est limogĂ©. Il est remplacĂ© SaĂŻd Sahnoun Ă  titre intĂ©rimaire. Le , Amine Mazouzi est nommĂ© par le chef d'État algĂ©rien, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de Sonatrach succĂ©dant ainsi Ă  SaĂŻd Sahnoun[15] - [16]. Le P-DG occupait depuis 2008, au sein de la Sonatrach, la fonction de directeur stratĂ©gie, planification et reporting.

Le , le site gazier de Krechba (Tamanrasset Ă  200 km au sud d'El GolĂ©a) subit une attaque Ă  la roquette tirĂ©e par un groupe terroriste. Aucune victime n'est Ă  dĂ©plorer[17]. Mais conformĂ©ment Ă  la procĂ©dure, les Ă©quipes de la Sonatrach ont suspendu la production momentanĂ©ment. Elle reprendra le atteignant 19,5 millions m3 alors qu'elle Ă©tait de 18 millions avant l'attaque.

En , le groupe pĂ©trolier français Total lance une procĂ©dure d'arbitrage contre Sonatrach Ă  qui il reproche d'avoir rĂ©troactivement modifiĂ© le partage des profits tirĂ©s du pĂ©trole et du gaz dans les annĂ©es 2000. Cette procĂ©dure d'arbitrage international a Ă©tĂ©, en effet, lancĂ©e pour contester la « taxe sur les profits exceptionnels » instituĂ©s en 2006 Ă  la faveur de la loi sur les hydrocarbures. « On a essayĂ© de se mettre d'accord Ă  l'amiable, on n'y arrive pas. Alors, on va en arbitrage », dĂ©clare le P-DG de Total, Patrick PouyannĂ©. Le groupe français est soutenu dans cette affaire par l'espagnol Repsol, son partenaire. DĂšs que le prix du baril dĂ©passe 30 dollars, les majors pĂ©troliers se sont vu rĂ©clamer un impĂŽt supplĂ©mentaire allant de 5 % Ă  50 % de la valeur de la production, ce qui s'est concrĂštement traduit par des modifications unilatĂ©rales et rĂ©troactives de leurs contrats[18].

SiÚge de Sonatrach/Activité AVAL à Oran
SiÚge de la Sonatrach activité Aval à Oran.

En , la Sonatrach et ENI, le géant pétrolier italien, ont signé un accord pour l'exploration offshore de nouvelles ressources pétroliÚres et gaziÚres[19].

Mais Ă  la suite de mauvais rĂ©sultats Ă  la tĂȘte de la compagnie nationale d'hydrocarbures, Amine Mazouzi est remplacĂ© le par Abdelmoumen Ould Kaddour. En effet, en , Noureddine Boutarfa, le ministre algĂ©rien de l'Énergie, dĂ©met de ses fonctions le PDG de la Sonatrach Amine Mazouzi et nomme Ă  sa place Abdelmoumen Ould Kaddour ancien PDG de la Brown & Root Condor[20]. Cette nomination essuiera quelques critiques et polĂ©miques[21] - [22]. Le nouveau P-DG va vite tirer un bilan nĂ©gatif de l'Ă©tat de lieux de la Sonatrach : victime de sa bureaucratie, d'un organigramme inadĂ©quat, des crĂ©ances, d'une absence d’une stratĂ©gie Ă  long terme, d'un nombre excessif des filiales. Le groupe n'est pas prĂȘt, selon lui, Ă  affronter un effondrement du pĂ©trole. Il dĂ©cide alors d'une rĂ©organisation du groupe d'une maniĂšre «intelligente», de dĂ©velopper le gaz de schiste[23].

En , la direction de la Sonatrach annonce avoir signé un accord visant à consolider ses relations avec plusieurs compagnies étrangÚres dont la compagnie pétroliÚre américaine Anadarko, l'espagnol Cepsa, l'Italien Eni, le transporteur maritime danois Maersk, l'indonésien Pertamina et le canadien Talisman Energy[24] - [25].

En , la direction de la Sonatrach annonce avoir signé un mémorandum avec le groupe italien ENI. Ce mémorandum est axé sur une entente sur les énergies renouvelables dans le but de chercher, trouver et développer des sites pour la réalisation d'unités de production d'énergie solaire[26].

En , la direction de Sonatrach annonce avoir signĂ© avec la compagnie libyenne National Oil Corporation, un accord cadre dont le but est le renforcement de la coopĂ©ration afin de gĂ©rer les gisements frontaliers d’hydrocarbures[27].

En , Sonatrach annonce l'acquisition de la raffinerie d'Augusta et trois terminaux pétroliers en Italie, appartenant à Esso italiana, filiale du groupe pétrolier américain ExxonMobil[28] - [29] - [30].

En , la direction de la société annonce qu'elle vient de signer un accord avec la compagnie pétroliÚre française Total afin de construire une usine de pétrochimie à Arzew. Ce projet de 1,5 milliard de dollars verra la mise en place d'une usine de déshydrogénation de propane (PDH) et une usine de production de polypropylÚne[31].

Un partenariat est signé avec l'Italien Bonattia, l'Indonésien Pertamina et la société espagnole Talisman, a pour but la croissance des capacités de réinjection de gaz du champ pétrolier de Menzel Ledjmet nord[32].

Toujours en lien avec sa stratĂ©gie d’expansion Ă  l'international, en les mĂ©dias annoncent que la sociĂ©tĂ© va signer un contrat avec Ronesans Endustri Tesisleri lnoaat Sanayi ve Ticaret et Bayegan, deux sociĂ©tĂ©s turques, afin de construire une unitĂ© de propylĂšne en Turquie. La sociĂ©tĂ© algĂ©rienne aura 34 % de part dans l'unitĂ©[33].

En , Abdelmoumen Ould Kaddour, alors PDG du groupe depuis , est limogĂ© par Abdelkader Bensalah, le Chef de l’Etat par intĂ©rim[34] - [35]. Rachid Hachichi, qui Ă©tait, jusque lĂ , directeur de la production et de l’exploration de la sociĂ©tĂ©, est nommĂ© Ă  sa place[36].

Sonatrach inauguré un complexe pétrochimique en Turquie en [37], cela représente un investissement estimé à environ 1,4 milliard de dollars.

En 2019, l'avant-projet de loi de la nouvelle loi des hydrocarbures ne prévoit pas l'exploitation du gaz de schiste qui visiblement est abandonné au profit des énergies renouvelables[38].

En 2019, le groupe est sollicité par la compagnie libyenne National Oil Corporation pour augmenter sa production et intensifier la coopération entre les deux entreprises[39].

En , la direction de la compagnie annonce avoir signé un accord avec la société française Engie. Il s'agit d'accords moyen-long termes pour la vente en France de GNL[40].

Le , Sonatrach signe un contrat de 3,7 milliards de dollars avec Tecnicas Reunidas et Samsung pour la réalisation d'une raffinerie de pétrole brut à conversion profonde d'une capacité de 5 millions de tonnes/an à Hassi-Messaoud[41].

En 2021, Sonatrach voit ses revenus Ă  l'export augmenter de 75 % par rapport Ă  2020[42]. Sur la mĂȘme pĂ©riode, le chiffre d'affaires de la compagnie passe de 20 Ă  35 milliards de dollars, augmentant sa production de tonnes Ă©quivalent pĂ©trole (TEP) de 176 Ă  185 millions d'euros[43].

En juillet 2022, Sonatrach annonce la signature d'un mĂ©ga-contrat avec les EuropĂ©ens Eni[44] et Total et avec l'AmĂ©ricain Occidental[45]. Cet accord intervient dans un contexte oĂč les pays occidentaux cherchent Ă  moins dĂ©pendre du gaz russe, alors que le conflit en Ukraine persiste. Le contrat de partage de production, d'une valeur de 4 milliards d'euros, porte sur 25 annĂ©es[46].

Le 2 novembre 2022, Sonatrach signe un mémorandum avec deux compagnies pétroliÚres sénégalaises, Petrosen Exploration & Production et Petrosen Trading & Services[47]. Cette signature prévoit d'examiner les possibilités de coopération entre les deux pays dans les domaines de l'amont et l'aval des hydrocarbures[48].

En novembre 2022, Sonatrach annonce la signature de deux contrats avec les sociĂ©tĂ©s italiennes Tecnimont et Arkad[49]. Le premier, d'une valeur de 400 millions d'euros, porte sur une usine d'extraction de GPL qui sera installĂ©e dans le Sahara algĂ©rien[50]. Le second, d'une valeur de 171 millions d'euros, prĂ©voit la construction d'une unitĂ© de compression basse pression, d’un rĂ©seau de collecte permettant le raccordement de 24 nouveaux puits producteurs Ă  l’usine existante, ainsi que la refonte des installations actuelles[51].

En novembre 2022, Abdelmoumen Ould-Kaddour, PDG de 2017 Ă  2019, est condamnĂ© Ă  15 ans de prison ferme par la justice algĂ©rienne[52]. Il Ă©tait jugĂ© dans le cadre de l'affaire du rachat de la raffinerie italienne d'Augusta oĂč il est accusĂ© de « dilapidation de fonds publics, abus de fonction et conflit d’intĂ©rĂȘts et privilĂšge d’un tiers dans un marchĂ© public »[53].

Sa peine est allégée à 10 ans de prison ferme lors de son procÚs en appel début avril 2023[54].

D'autres anciens membres du groupe sont aussi condamnés tels l'ex-vice-président du département Commercialisations, Ahmed el-Hachemi Mazighi, qui a piloté le projet de rachat et qui écope d'une amende d'un million de dinars[55]. Ali Raissi, un ancien cadre écope de 3 ans de prison et Brahim Boumarouf, lui aussi jugé, a été acquitté. Dans cette affaire, il est reproché aux dirigeants de l'époque d'avoir racheté la raffinerie à un prix excessif (2,1 milliards de dollars) et de ne pas avoir attendu l'aval du conseil d'administration pour finaliser la transaction[56].

En avril 2023, Sonatrach indique avoir découvert six gisements d'hydrocarbures au cours du premier trimestre 2023[57]. La direction espÚre doubler les exportations avant la fin de l'année 2023 pour répondre à la demande européenne[58].

Activités

Production d'hydrocarbures

Sonatrach au nord du Mali

Le groupe pĂ©trolier et gazier Sonatrach intervient dans l’exploration et la production, le transport par canalisation, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures et de leurs dĂ©rivĂ©s. Sonatrach se dĂ©veloppe Ă©galement dans les activitĂ©s de pĂ©trochimie, de gĂ©nĂ©ration Ă©lectrique, d’énergies nouvelles et renouvelables, de dessalement d’eau de mer et d’exploitation miniĂšre.

Basée en Algérie, Sonatrach est active dans plusieurs régions du monde :

L'entreprise emploie 41 204 salariĂ©s (120 000 avec ses filiales), gĂ©nĂšre 30 % du PNB de l'AlgĂ©rie. Sonatrach est une compagnie nationale algĂ©rienne d'envergure internationale, et la clĂ© de voĂ»te de l’économie algĂ©rienne.

En 2005, sa production est de 232,3 millions de TEP, dont 11,7 % (24 millions de TEP) pour le marché intérieur.

En 2009, son chiffre d'affaires s'élevait à 77 milliards de dollars. Elle devance la filiale sud-africaine de l'assureur Old Mutual, classée deuxiÚme[59]. Sonatrach est le 12e groupe pétrolier au niveau mondial, le premier en Afrique et dans le Bassin méditerranéen, le 4e exportateur de GNL, le 3e exportateur de GPL et le 5e exportateur de gaz naturel.

Gaz de schiste

Sonatrach effectue le premier forage exploratoire dans le Sud de l'AlgĂ©rie, en . L'avant projet de loi sur les hydrocarbures ne mentionne pas l’exploitation du gaz de schiste qui est abandonnĂ© au profit des Ă©nergies renouvelables dont l'AlgĂ©rie possĂšde des potentiels immenses.

Transport maritime

Le butanier GPL Berga II en 2017.
Le méthanier Lalla Fatma N'Soumer en 2014

Dans le domaine du transport maritime, via sa filiale Hyproc Shipping Company, Sonatrach participe à hauteur de 31 % de parts de marché dans l'exportation du GNL algérien et à hauteur de 24 % pour le GPL avec sa propre flotte.

Sonatrach investit depuis quelques années dans une flotte moderne de plusieurs navires (également pour l'affrÚtement d'autres compagnies de transport maritime) :

  • Mesdar le premier VLCC (pĂ©trolier gĂ©ant, fabriquĂ© en Chine sur le chantier naval de Nantong en dix mois, capacitĂ© de 2 millions de tonnes de pĂ©trole brut, 300 m de long, 64,5 m de haut et 60 m de large) de la Sonatrach, commandĂ© en 2005 et livrĂ© en 2008, pour un coĂ»t de 120 millions de US$, achetĂ© en association avec le japonais Kawasaki[60] ;
  • Reggane et Djanet, ses deux sister-ship, sont affrĂ©tĂ©s par EXMAR Shipping compagnie ;
  • Alrar est le premier butanier GPL (navire transporteur de GPL) de derniĂšre gĂ©nĂ©ration de la Sonatrach.

En tout, Sonatrach exploite 6 butaniers GPL d'une capacitĂ© totale qui approche les 400 000 m3. Un de leurs sister-ships, le Hassi Messaoud II est rĂ©ceptionnĂ© en .

Énergie renouvelable

Le , la Sonatrach annonce qu'elle va participer au mega-projet solaire pour lequel le ministĂšre de l'Énergie algĂ©rien a lancĂ© un appel d'offres au dĂ©but du mois de [61]. La direction signale qu'elle va devenir actionnaire Ă  hauteur de 40 %[62]. Un tel investissement dans ce projet permettra Ă  la Sonatrach de rĂ©cupĂ©rer d'importants volumes de gaz qui sont destinĂ©s Ă  la production de l'Ă©lectricitĂ© et de les rĂ©orienter vers l'exportation[63].

SIPEX

Sipex (Sonatrach International Production and Exploration Corporation) est une filiale de Sonatrach prĂ©sente dans plusieurs pays d'Afrique notamment au Mali[64], en Mauritanie[65], en Égypte, en Libye[66] - [67], au Niger et en AmĂ©rique Latine (PĂ©rou)[68].

Le , Sonatrach a nommé Youcef Ghazli pour diriger la division des investissements étrangers qui supervise tous les investissements en Europe.

Gouvernance d'entreprise

Direction de l'entreprise

Sonatrach est dirigée par un Président-Directeur général :

Identité visuelle (logo)

En , Siné inventa le logo et proposa les couleurs (orange, rouge et noir) de la jeune entreprise [74].

  • Logo de Sonatrach depuis 1967
    Logo de Sonatrach depuis 1967

Filiales

Sonatrach possĂšde plusieurs filiales.

ENSP

L'Entreprise nationale de services aux puits (ENSP), en arabe Ű§Ù„Ù…Ű€ŰłŰłŰ© Ű§Ù„ÙˆŰ·Ù†ÙŠŰ© Ù„ŰźŰŻÙ…Ű§ŰȘ Ű§Ù„ŰŁŰšŰ§Ű±, est une entreprise parapĂ©troliĂšre algĂ©rienne crĂ©Ă©e en 1981 en tant que filiale de Sonatrach.

Histoire

L'ENSP a été créée en 1981 en tant que filiale de Sonatrach, la société nationale algérienne des hydrocarbures, suite à une décision des pouvoirs publics. En 2006, la filiale était détenue à 51% par Sonatrach[75].

Activités

Les activitĂ©s de l'ENSP couvrent un large spectre de services aux puits, allant de l'entretien quotidien des tĂȘtes de puits[76] Ă  la construction et Ă  la cimentation des puits pour l'ensemble du groupe Sonatrach et ses associĂ©s. Voici un aperçu des principales activitĂ©s de l'ENSP :

  • Services de maintenance et d'entretien : L'ENSP assure la maintenance rĂ©guliĂšre des puits, y compris l'entretien des tĂȘtes de puits, des installations de surface et des Ă©quipements associĂ©s.
  • Construction et cimentation des puits : L'ENSP est responsable de la construction des puits, y compris la mise en place des tubages et la cimentation des puits pour assurer leur intĂ©gritĂ© structurelle.
  • Essais DST (Drill Stem Test) : Lors de la dĂ©couverte d'un gisement pĂ©trolier, l'ENSP rĂ©alise des essais DST pour Ă©valuer la nature du fluide, mesurer les dĂ©bits de production de pĂ©trole, de gaz et d'eau, et dĂ©terminer le potentiel du puits.
  • Intervention sur les puits : L'ENSP intervient sur les puits existants pour rĂ©soudre les problĂšmes pouvant affecter leur production, tels que le nettoyage du fond du puits, l'enregistrement de paramĂštres de production, la rĂ©paration d'Ă©quipements dĂ©faillants et le traitement de dĂ©pĂŽts indĂ©sirables.
  • Fracturation hydraulique : À travers sa filiale BJSP (SociĂ©tĂ© AlgĂ©rienne de stimulation de puits producteurs d'Hydrocarbure), en partenariat avec une multinationale, l'ENSP rĂ©alise des opĂ©rations de fracturation hydraulique des rĂ©servoirs pĂ©troliers pour amĂ©liorer la productivitĂ© des puits.
  • Services liĂ©s Ă  la protection de l'environnement : L'ENSP accorde une importance Ă  la protection de l'environnement en traitant les effluents de production, liquides et boueux, afin de prĂ©venir la pollution. Elle dĂ©veloppe Ă©galement des technologies et des outils pour minimiser l'impact environnemental de ses activitĂ©s.
  • Formation et dĂ©veloppement des compĂ©tences : L'ENSP met en place des programmes de formation et de dĂ©veloppement des compĂ©tences pour ses employĂ©s, en s'appuyant sur le coaching des seniors et les formations dispensĂ©es par les centres et Ă©coles de Sonatrach pour garantir l'expertise de ses cadres et travailleurs.

Filiales

L'ENSP compte plusieurs filiales créées pour soutenir ses activités[77] :

  • HESP : Filiale Ă©tablie en 1999 en partenariat avec Halliburton Energy Service, spĂ©cialisĂ©e dans les opĂ©rations de diagraphie dans les puits verticaux et horizontaux.
  • BJSP : SociĂ©tĂ© mixte fondĂ©e en 1986 en collaboration avec BJ Services, axĂ©e principalement sur la cimentation, la stimulation et le coiled tubing.
  • BASP : Filiale crĂ©Ă©e en 2003 en collaboration avec Halliburton, spĂ©cialisĂ©e dans la conception, la fabrication et la rĂ©gĂ©nĂ©ration continues des fluides de forage pĂ©troliers.
  • MESP : SociĂ©tĂ© mixte formĂ©e en 1998 par le groupement MESP en partenariat avec MEDES, une sociĂ©tĂ© italienne spĂ©cialisĂ©e dans le traitement des rejets pĂ©troliers. L'ENSP dĂ©tient 49% des actions de cette filiale, tandis que MEDES dĂ©tient 51% du capital.

Controverses

En 2009, le DĂ©partement du renseignement et de la sĂ©curitĂ© (DRS), lance une enquĂȘte sur Mohamed Meziane, alors P-DG de Sonatrach, ainsi que ses deux fils, deux de ses vice-prĂ©sidents et une dizaine d'autres personnes ayant jouĂ© un rĂŽle majeur dans les transactions de l'entreprise.

Le , un communiquĂ© du parquet gĂ©nĂ©ral d'Alger indiquait que « Ă  la suite des informations rĂ©vĂ©lĂ©es par certains quotidiens d'information nationaux et Ă©trangers quant Ă  l'implication de personnalitĂ©s algĂ©riennes dans des faits Ă  caractĂšre pĂ©nal et plus prĂ©cisĂ©ment de corruption, et ce, lors de l'exercice de leurs fonctions au sein des institutions de l'État, le parquet gĂ©nĂ©ral prĂšs la cour d'Alger informe l'opinion publique que les faits ainsi rĂ©vĂ©lĂ©s sont en relation avec l'information judiciaire dĂ©jĂ  ouverte auprĂšs du pĂŽle pĂ©nal spĂ©cialisĂ© de Sidi M'Hamed dans le cadre de l'affaire dite Sonatrach II »[78]. Il prĂ©cisait qu'il a, ce mĂȘme jour, « requis le juge d'instruction chargĂ© du dossier d’élargir le champ des investigations Ă  ces faits nouveaux rapportĂ©s par les diffĂ©rents organes de presse ».

Notes et références

  1. Arezki Benali, « Le PDG de Sonatrach limogé »,
  2. (en) « Exportations d’hydrocarbures : Sonatrach rĂ©alise des recettes de 60 milliards de dollars en 2022 », sur El watan (consultĂ© le )
  3. « Sonatrach : Baisse du chiffre d’affaires et des bĂ©nĂ©fices en 2019 », sur AlgĂ©rie Eco,
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Voir aussi

Bibliographie

  • Hocine Malti, Histoire secrĂšte du pĂ©trole algĂ©rien, Éditions La DĂ©couverte, 2010, 358 pages.

Articles connexes

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