Hassi Messaoud
Hassi Messaoud (en arabe : ŰŰ§ŰłÙ Ù ŰłŰčÙŰŻ) est une commune algĂ©rienne de la wilaya d'Ouargla, situĂ©e Ă 86 km au sud-est d'Ouargla; Ă 172 km au sud de Touggourt et Ă 800 km au sud-est de la capitale Alger. L'Ă©conomie de la ville est largement tournĂ©e vers l'exploitation de son gisement de pĂ©trole.
Hassi Messaoud | |
le tarmac de l'aéroport de Hassi Messaoud | |
Noms | |
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Nom arabe algĂ©rien | ŰŰ§ŰłÙ Ù ŰłŰčÙŰŻ |
Administration | |
Pays | Algérie |
Wilaya | Ouargla |
DaĂŻra | Hassi Messaoud |
Code ONS | 3004 |
DĂ©mographie | |
Population | 45 147 hab. (2008[1]) |
Densité | 0,63 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 31° 40âČ 57âł nord, 6° 04âČ 21âł est |
Altitude | Min. 165 m Max. 171 m |
Superficie | 71 237 km2 |
Localisation | |
Localisation de Hassi Messaoud | |
Toponymie
En arabe algérien le nom est issu de « Hassi » qui signifie « puits », et du nom propre « Messaoud », en référence au chamelier Messaoud Rouabeh[2]. La traduction "puits heureux" ou "puits du bonheur" était fréquente dans la presse française aprÚs la découverte des premiers gisements de pétrole.
GĂ©ographie
Situation
Hassi Messaoud est située au milieu du Sahara algérien à 86 km au sud-est d'Ouargla, à 172 km au sud de Touggourt et à 800 km au sud-est de la capitale Alger.
Transports
Hassi Messaoud est desservie par l'aéroport d'Hassi Messaoud - Oued Irara - Krim Belkacem situé à 16 km à l'est de la ville.
Une gare routiĂšre dessert plusieurs destinations nationales.
Hassi Messaoud est le point d'arrivée de l'oléoduc In Amenas-Haoud El Hamra (prÚs de Hassi Messaoud) et du gazoduc In Amenas-Hassi Messaoud construit par les Français en 1958[3].
Histoire
DĂ©buts de lâexploitation du pĂ©trole
Hassi Messaoud, alors simple lieu-dit dans le dĂ©sert saharien, est sortie de lâanonymat en juin 1956.
Cette annĂ©e-lĂ , en pleine guerre dâAlgĂ©rie, la sociĂ©tĂ© française SN Repal dĂ©couvre du pĂ©trole dans le sous-sol sous forme de grĂšs imprĂ©gnĂ©. Hassi-Messaoud confirme les richesses du sous-sol dĂ©jĂ suggĂ©rĂ©es par le travail des prospecteurs Ă Edjeleh, Ă proximitĂ© de la frontiĂšre libyenne. Le premier puits porte le nom de MD1. Cette dĂ©couverte, qui a coĂ»tĂ© la vie Ă Jean Riemer, devient stratĂ©gique pour la France l'annĂ©e mĂȘme oĂč Nasser nationalise brusquement le canal de Suez. Elle renforce la prĂ©sence de l'armĂ©e en prĂ©vision de possibles convoitises du Front de libĂ©ration nationale (FLN).
En pleine guerre froide entre les Ătats-Unis et lâUnion soviĂ©tique, la France voit dans cette dĂ©couverte de pĂ©trole un espoir de maintenir quelque temps une indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique face aux deux superpuissances de lâĂ©poque.
Lâexploitation du gisement commence vraiment le , jour oĂč les vannes des citernes de stockage de Hassi-Messaoud s'ouvrent sans cĂ©rĂ©monie : pour la premiĂšre fois depuis qu'il a jailli des entrailles de la terre en 1956, le pĂ©trole coule dans lâolĂ©oduc provisoire qui le conduit, sur 180 kilomĂštres, jusqu'Ă Touggourt, lieu de transit pour la mĂ©tropole.
En ce dĂ©but 1958, neuf puits sont en Ă©tat de productivitĂ© : quatre sur le permis de la CFPA (devenue par la suite Total et basĂ©e Ă Ouargla) : OM 1, OM 6, OM 7, OM 81, et cinq sur celui de la REPAL (devenue Elf) (Oued-Mya) : MD 1, le "puits de la dĂ©couverte", Ă qui son importance historique vaut d'ĂȘtre soigneusement grillagĂ©, MD 1, 3, 4 et 5.
L'Ă©tendue reconnue de la nappe dĂ©passe 800 km2. Les puits font 3 000 mĂštres de profondeur, chacun revenant Ă 600 millions de francs de lâĂ©poque. La couche est situĂ©e Ă une profondeur moyenne de 3 300 mĂštres, avec une Ă©paisseur utile de 80 mĂštres. Les prĂ©visions raisonnables des techniciens laissent espĂ©rer une production annuelle de 5 millions de tonnes Ă la fin de l'annĂ©e, de 9,5 millions de tonnes en 1960, pour atteindre 14 millions de tonnes en 1962.
Le proche sous-sol de Hassi-Messaoud contient par chance de l'eau. Un puits foré dans l'Albien, à 1 300 m, permet de récupérer une eau chaude à 60 °C. Elle provient de pluies s'infiltrant trÚs lentement dans le sol et se renouvelle entiÚrement tous les 1 200 ans.
Construction de la ville
Lorsque lâexploitation du pĂ©trole commence, Hassi-Messaoud compte 1 500 habitants. LâĂ©vĂȘque de Laghouat y fait construire une chapelle, desservie par un pĂšre blanc venu de Touggourt. Douze commerçants, patente en poche, attendent de s'installer le long de la grande rocade asphaltĂ©e que l'on construit Ă cadence accĂ©lĂ©rĂ©e avec des moyens modernes. La liaison avec le Nord de lâAlgĂ©rie sâeffectue avec un Breguet deux-ponts qui se pose rĂ©guliĂšrement chaque jour. En attendant celle-ci, par la piste, en partie goudronnĂ©e, les routiers ont amenĂ©, en un temps record, les 700 cabines alimentĂ©es qui Ă©quipent les bases des deux sociĂ©tĂ©s.
Les torchĂšres sont visibles depuis l'oasis d'Ouargla, Ă 80 km plus au nord.
TracĂ©s au cordeau, les deux « quartiers » de la ville sont distants d'une quinzaine de kilomĂštres. La SN REPAL (Elf), c'est la sĂ©rie des MD, la CFPA (Total), celle des OM. Les pĂ©troliers de la CFPA ont baptisĂ© leur camp Maison-Verte (depuis rebaptisĂ© , dâaprĂšs la date de nationalisation des pĂ©troles algĂ©riens). Bien qu'ils aient dĂ©marrĂ© un an aprĂšs leurs collĂšgues de la REPAL, leur base prĂ©sente un aspect fini, spectaculaire, et possĂšde son jardin public, sa piscine, sa salle de spectacle, ses cafĂ©s, son bureau de poste, son kiosque Ă journaux.
à mi-chemin, se dressent les bùtiments du centre administratif, autour d'un monument historique : la margelle blanche dont le dÎme servait naguÚre de repÚre aux caravaniers. Le puits est intact, mais à sec. Entre le poste de gendarmerie et la centrale électrique, la Section administrative spécialisée, installée en juillet 1957, fait office de mairie.
Ă lâindĂ©pendance de l'AlgĂ©rie
Lors des nĂ©gociations dâĂvian, De Gaulle affiche son souhait de garder le Sahara sous contrĂŽle français. Une partition est quelque temps envisagĂ©es par les deux parties, mais en fin de compte non retenue : Hassi Messaoud produira dĂ©sormais du pĂ©trole pour lâAlgĂ©rie[4], l'AlgĂ©rie proposant en contrepartie Ă la France l'usage d'un pĂ©rimĂštre rĂ©servĂ© ailleurs pour la mise au point de ses essais nuclĂ©aires, autre enjeu stratĂ©gique. Un centre pĂ©trolier est crĂ©Ă©, dirigĂ© par des Français, comme Henri BeaugĂ©-BĂ©rubĂ© de 1960 Ă 1963.
L'industrie pétroliÚre de Hassi Messaoud est ensuite nationalisé, le .
En 1983, la Sonatrach société des pétroles algériens installe à Hassi Messaoud ses cadres basés jusque-là à Alger. La Sonatrach fait construire en trois ans 1850 pavillons dans une cuvette de 100 hectares situés à quelques kilomÚtres du centre de Hassi Messaoud.
De lâindĂ©pendance du pays jusquâen 1985, Hassi Messaoud est appelĂ©e Centre industriel saharien (CIS), et Ă©tait gĂ©rĂ©e par la Sonatrach et les compagnies parapĂ©troliĂšres actives dans toute la rĂ©gion. En 1984, Hassi Messaoud devient une commune Ă part entiĂšre.
Câest aussi lâoccasion pour le gouvernement algĂ©rien de donner une population pĂ©renne Ă Hassi Messaoud, oĂč les employĂ©s de la compagnie pĂ©troliĂšre Sonatrach ne font que passer[2]. Des agriculteurs sont installĂ©s dans des bĂątiments neufs, et cultivent le lit de lâoued Igharghar, entre les puits de pĂ©trole. Lâirrigation se fait grĂące Ă lâeau des systĂšmes anti-incendie[2]. Mais lâexpĂ©rience nâa durĂ© que quelques annĂ©es.
Ă partir de 1992, de nouveaux arrivants sâinstallent, fuyant le terrorisme islamiste[2]. Non autorisĂ©e, cette Ă©migration interne aboutit Ă la constitution dâun bidonville, El HaĂŻcha (la BĂȘte)[2]. La population de Hassi Messaoud, recensĂ©e officiellement, est multipliĂ©e par cinq en lâespace de onze ans. Lors du recensement gĂ©nĂ©ral de la population et de lâhabitat (Rgph) de 1987, la population rĂ©sidente nâĂ©tait que de 8 300 personnes. Lors du recensement 1998, elle passe Ă prĂšs de 38 000 habitants, non inclus ceux qui habitent la ville et qui ne sont pas recensĂ©s comme rĂ©sidents[5].
Ăconomie
Hassi Messaoud est la commune la plus riche d'Algérie, selon un classement établi par le MinistÚre de l'Intérieur et des Collectivités locales [6], avec des ressources évaluées à 8 milliards de dinars en 2012.
Enseignement
- 1 Technicum
- 3 lycées
- 7 collĂšges d'enseignement moyen
- 11 Ă©coles primaires
Ăquipements
Secteur santé :
- HÎpital service trÚs limité
- 4 PMI
- 21 pharmacies
Ăquipements des services collectifs :
- Sureté de daïra
- 2 suretés urbaines
- Gendarmerie nationale
- Protection civile
- Douanes
Vie quotidienne
Vie sportive
Secteur Jeunesse et sport :
- Salle omnisports
- Stade de football
- Ăquipe du football (FCHM)
Vie culturelle
- Centre culturel
Notes et références
- « Wilaya d'Ouargla : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- DaĂŻkha Dridi, « Hassi Messaoud : petites histoires autour dâune dĂ©nationalisation », Le Quotidien dâOran, 3 mars 2001
- Cartes des pipelines dans le monde, « Carte des pipelines en Afrique du nord: AlgĂ©rie, Ăgypte, Libye, Soudan, Tunisie, Maroc - OlĂ©oducs, gazoducs et produits dĂ©rivĂ©s », www.GeoMondiale.fr (consultĂ© le )
- Hassi Messaoud : petites histoires autour dâune dĂ©nationalisation
- La Nouvelle RĂ©publique, novembre 2004
- Quotidien "El Watan" du 22 mai 2013.