Abdelmoumen Ould Kaddour
Abdelmoumen Ould Kaddour, né le à Tlemcen[1], est un chef d'entreprise algérien. Il est nommé président-directeur général du groupe Sonatrach en [2], il est démis de ses fonctions le [3].
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En 2022, il est condamné à 10 ans de prison ferme pour « dilapidation de fonds publics, abus de fonction et conflit d’intérêts et privilège d’un tiers dans un marché public » lors de son passage à la tête de Sonatrach[4].
Biographie
Abdelmoumen Ould Kaddour né le à Tlemcen, après les études secondaires, il rentre à l'École nationale polytechnique d'Alger d'où il sort diplôme ingénieur d'État en génie chimique. Il a émigré aux États-Unis à l'âge de 24 ans, il s'inscrit au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), il est diplômé d'un master en génie chimique le et d'un diplôme d'ingénieur chimiste le , diplôme professionnel octroyé par le MIT dans le domaine de l'ingénierie[5].
En 1982, il participe à la création du Centre de recherche et d'exploration minière (CREM) et du département d'engineering au niveau du Centre de recherche de développement des matériaux (CDM).
En 1992, il fonde la société Condor Engineering Spa, une société de conception et de développement par ordinateur, dont il devient le président-directeur général.
En 1993, il est nommé président-directeur général de Brown & Root-Condor, société par actions Algéro-américaine (51 % détenue par Sonatrach et 49 % par Brown & Root). En 2005, il devient le président du conseil d'Administration de BRC-Construction (BRC-C) à la suite de l'acquisition de 70 % du capital de l'Entreprise de construction bâtiments d'El Achour (ESCB).
Affaires judiciaires
L'histoire du PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, n'a jamais cessé de défrayer la chronique depuis l'affaire BRC et ses affaires troublantes dont on ne connaît pas la genèse exacte. Cependant, le premier grief retenu contre l’ex-patron de l'entreprise algéro-américaine BRC est cette fameuse affaire d’espionnage rapportée par l'ensemble des médias algériens.
Une affaire au cours de laquelle Abdelmoumen Ould Kaddour, nommé à la tête de Sonatrach depuis , a été accusé d'espionnage au profit de puissances étrangères. Une grave accusation qui lui a valu le une condamnation à une peine de 30 mois de prison ferme. Déféré devant le tribunal militaire de Blida, Abdelmoumen Ould Kaddour a été placé sous mandat de dépôt à partir du [6].
Le , alors qu'il y a en Algérie, à la suite des manifestations et événements de l'hiver 2019, une multiplication des enquêtes pour corruption et une "purge" dans le milieu des affaires algériens, Abdelmoumen Ould Kaddour est limogé de la présidence de Sonatrach par le Chef de l’État algérien par intérim, Abdelkader Bensalah[7] - [8].
Le 20 mars 2021, Abdelmoumen Ould Kaddour est arrêté aux Émirats arabes unis à la suite d'un mandat d'arrêt international[9] émis par la justice algérienne concernant deux affaires de corruption. L’une relative à l’acquisition de la raffinerie d’Augusta en Italie et l'autre concernant des marchés octroyés de gré à gré ainsi que de la surfacturation[10]. Il a été libéré sous caution quelques jours plus tard, avec interdiction de quitter le territoire émirati et le retrait de son passeport[11].
Vers le 16 juin 2021, les autorités émiraties, liées par une convention d’entraide judiciaire avec l'Algérie, ont finalement répondu favorablement à la demande d'extradition de Abdelmoumen Ould Kaddour déposée par la justice algérienne[11].
Le 4 août 2021, Abdelmoumen Ould Kaddour est extradé par les Émirats arabes unis vers l'Algérie. Il est réceptionné à la base aérienne de Boufarik par la police algérienne[12].
En novembre 2022, il est condamné à 15 ans de prison ferme par la justice algérienne dans l'affaire du rachat de la raffinerie d'Augusta[13]. Accusé de « dilapidation de fonds publics, abus de fonction et conflit d’intérêts et privilège d’un tiers dans un marché public », il doit aussi s'acquitter d'une amende de 1 million de dinars (6 900 euros)[14]. En compagnie de deux autres prévenus, un ex directeur commercial et un ex cadre de Sonatrach, il doit également payer une amende de 600 millions de dinars (4,1 millions d'euros) au Trésor Public et une autre de 100 millions de dinars (690 000 euros) à Sonatrach en guise de dommages et intérêts[15]. Les avocats de la défense ont de leur côté insisté sur la rentabilité de la raffinerie au cours des dernières années et estiment que l'accusation ne repose sur aucun fondement. Sa peine est ramenée à 10 ans le 29 décembre 2022[16].
Lors de son procès en appel en avril 2023, sa peine de 10 ans de prison ferme est confirmée[4].
Affaire Lord Energy
Abdelmoumen Ould Kaddour a été licencié le , à la suite d'un discours du général Ahmed Gaïd Salah, dans lequel ce dernier avait déclaré que l'affaire de corruption impliquant Kaddour serait prochainement instruite[17] - [18]. Cette affaire concerne une affaire de corruption impliquant plusieurs dirigeants de la Sonatrach et Hazim Nada, le directeur de Lord Energy, une entreprise de trading basée en Suisse[17].
L'entreprise de trading Lord Energy est, selon les médias, liée à l'organisation des Frères musulmans[19]. Le dirigeant de Lord Energy, Hazim Nada serait le fils d'un cadre des Frères musulmans considéré proche d'Al Qaïda, tandis que l'un de ses employés, Davide Piccardo, serait connu pour ses idées extrémistes[19].
Notes et références
- « Document Exclusif. Abdelmoumen Ould Kaddour, le PDG de Sonatrach, n'a jamais été condamné pour "espionnage" - Algérie Part », sur Algérie Part, (consulté le ).
- « Algérie : le mystère Ould Kaddour, nouveau patron du groupe pétrolier Sonatrach – Jeune Afrique », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Algérie : le PDG de Sonatrach limogé, celui du plus grand groupe privé en détention provisoire », sur Le Monde.fr (consulté le )
- (en) « Le Verdict de l’affaire Sonatrach a été rendu hier : Ould Kaddour en prend pour 10 ans », sur El watan (consulté le )
- https://www.huffpostmaghreb.com/2018/02/07/ould-kaddour-a-un-master-et-non-un-doctorat-selon-le-mit_n_19174890.html
- « Algérie: le PDG de Sonatrach limogé - RFI », sur RFI Afrique (consulté le )
- « Algérie : le patron de la Sonatrach limogé », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Ould Kaddour limogé de la tête de Sonatrach », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )
- Amel Blidi, « Affaire de la raffinerie Augusta : Mandat d’arrêt international contre Ould Kaddour », sur elwatan.com,
- Mohand Ouamar, « Fin de cavale pour l’ex-PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour », sur observalgerie.com,
- « L'ex-PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour sera extradé vers l'Algérie », sur Observ'Algérie (consulté le )
- « L'ancien patron de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour extradé vers l'Algérie », sur observalgerie.com, 2021-08-04cest17:47:28+02:00 (consulté le )
- Rédaction AE, « Corruption : l'ancien PDG de Sonatrach, Ould Kaddour, condamné à 15 ans de prison ferme », sur Algerie Eco, (consulté le )
- Rédaction, « Affaire dite de la raffinerie d’Augusta : 15 ans de prison pour Ould Kaddour », sur Algérie Focus, (consulté le )
- « Algérie – Ould Kaddour : l’ancien PDG de Sonatrach condamné à 15 ans de prison – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
- L'ancien Pdg de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour condamné à 10 ans de prison ferme, site aps.dz, 29 décembre 2022.
- « ALGERIE : Le dossier Lord Energy inquiètera-t-il l'ex-PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour ? », sur Africa Intelligence, (consulté le )
- (en) « ALGERIA : Lord Energy upset could trouble ex-Sonatrach boss Abdelmoumen Ould Kaddour », sur Africa Intelligence, (consulté le )
- Sylvain Besson, « Les Frères musulmans refont surface au Tessin », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )