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RĂ©seau routier d'Eure-et-Loir

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département d'Eure-et-Loir en France.

RĂ©seau routier d'Eure-et-Loir
Carte du réseau routier des autoroutes et routes nationales dans le département d'Eure-et-Loir au 1er janvier 2019.
Carte du réseau routier des autoroutes et routes nationales dans le département d'Eure-et-Loir au 1er janvier 2019.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Eure-et-Loir
Superficie 5 880 km2
Population 431 575 hab. (2019)
Caractéristiques générales
Longueur totale 13 345 km (2017) [1]
Densité de réseau 2.3 km/km2
DensitĂ© de rĂ©seau 2 31 km/1 000 hab.
Consistance
Autoroutes 127 km (2017)
Routes nationales 165 km (2017)
Routes dĂ©partementales 7 445 km (2017)
Voies communales 5 610 km (2017)
Accidentalité routière
Nombre d'accidents 263 (2021) [2] - [Note 1]
dont mortels 24 (2021)
Tués 24 (2021)
- 25 % (2021/2019)
(France : - 8 %)
Blessés hospitalisés 168 (2021)
Blessés légers 182 (2021)

Au , la longueur totale du rĂ©seau routier du dĂ©partement d'Eure-et-Loir est de 13 296 kilomètres, se rĂ©partissant en 125 kilomètres d'autoroutes, 165 kilomètres de routes nationales, 7 491 kilomètres de routes dĂ©partementales et 5 515 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 23e rang au niveau national sur les 96 dĂ©partements mĂ©tropolitains quant Ă  sa longueur et le 29e quant Ă  sa densitĂ© avec 2,3 kilomètres par km2 de territoire.

Histoire

Carte Levasseur du département d'Eure-et-Loir (1852).

XVIIIe siècle

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 86400e) et de manière complète par Cassini de Thury[3], à la demande de Louis XV. Ces cartes sont d’une grande richesse toponymique, mais d’une grande pauvreté quant à la figuration du relief et de l’altimétrie. De même les chemins secondaires sont rarement représentés, du fait d’une part de leur état médiocre, d’autre part de leur faible importance économique.

XIXe siècle

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur[4] est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristique des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eau. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes.

RĂ©forme de 1930

Devant l'Ă©tat très dĂ©gradĂ© du rĂ©seau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacitĂ© des collectivitĂ©s territoriales Ă  remettre en Ă©tat le rĂ©seau routier pour rĂ©pondre aux attentes des usagers, dĂ©cide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prĂ©voit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de 40 000 kilomètres de routes dĂ©partementales dans le domaine public routier national[5].

Concernant le département d'Eure-et-Loir, dix-huit itinéraires deviennent, au fil de trois décrets, des routes nationales. L'ensemble est disparate et relève de choix probablement contextuels :

DĂ©cret du

Sont classés dans le réseau des routes nationales les onze « itinéraires » suivants[6] - [Note 2] :

DĂ©cret du

Sont ajoutés les cinq itinéraires suivants[7] :

DĂ©cret du

Deux nouveaux itinéraires sont ajoutés[8] :

RĂ©forme de 1972

Arrêté du 15 septembre 1972 portant déclassements de 17 routes nationales en Eure-et-Loir.
Arrêté du 15 septembre 1972 portant déclassements de 17 routes nationales en Eure-et-Loir.

En 1972, un mouvement inverse est dĂ©cidĂ© par l'État. La loi de finances du prĂ©voit le transfert dans la voirie dĂ©partementale de près de 53 000 kilomètres de routes nationales[9]. Le but poursuivi est[10] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilitĂ© entre l'État et les collectivitĂ©s locales en fonction de l'intĂ©rĂŞt Ă©conomique des diffĂ©rents rĂ©seaux,
  • de permettre Ă  l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intĂ©rĂŞt national,
  • d'accroĂ®tre les responsabilitĂ©s des assemblĂ©es dĂ©partementales dans le sens de la dĂ©centralisation souhaitĂ©e par le gouvernement,
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972.

En ce qui concerne le département d'Eure-et-Loir, le transfert de dix-sept routes nationales est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [11].

RĂ©forme de 2005

Une nouvelle vague de transferts de routes nationales vers les départements intervient avec la loi du relative aux libertés et responsabilités locales, un des actes législatifs entrant dans le cadre des actes II de la décentralisation où un grand nombre de compétences de l'État ont été transférées aux collectivités locales. Dans le domaine des transports, certaines parties des routes nationales sont transférées aux départements et, pour une infime partie, aux communes (les routes n'assurant des liaisons d'intérêt départemental)[12].

Le dĂ©cret en Conseil d’État dĂ©finissant le domaine routier national[13] prĂ©voit ainsi que l’État conserve la propriĂ©tĂ© de 8 000 kilomètres d’autoroutes concĂ©dĂ©es et de 11 800 kilomètres de routes nationales et autoroutes non concĂ©dĂ©es et qu'il cède aux dĂ©partements un rĂ©seau de 18 000 kilomètres[14].

Dans le dĂ©partement d'Eure-et-Loir, le transfert est dĂ©cidĂ© par arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral signĂ© le [15]. 110 kilomètres de routes nationales sont dĂ©classĂ©es. La longueur du rĂ©seau routier national dans le dĂ©partement passe ainsi de 279 kilomètres en 2004 Ă  165 en 2006 pendant que celle du rĂ©seau dĂ©partemental s'accroĂ®t de 7 397 Ă  7 495 kilomètres.

Caractéristiques

Composition du réseau

Le réseau routier comprend cinq catégories de voies : les autoroutes et routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par l'État[16], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par les conseils généraux[17] et les voies communales[18] et chemins ruraux[19] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du rĂ©seau routier du dĂ©partement d'Eure-et-Loir est de 13 296 kilomètres, se rĂ©partissant en 125 kilomètres d'autoroutes, 165 kilomètres de routes nationales, 7 491 kilomètres de routes dĂ©partementales et 5 515 kilomètres de voies communales. Il occupe ainsi le 23e rang au niveau national sur les 96 dĂ©partements mĂ©tropolitains quant Ă  sa longueur et le 29e quant Ă  sa densitĂ© avec 2,3 kilomètres par km2 de territoire[20].

Trois grandes réformes ont contribué à faire évoluer notablement cette répartition : 1930, 1972 et 2005.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2017 est présentée dans le tableau ci-après.

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2017[1]
2002200320042005200620072008200920102011201220132014201520162017
Autoroutes 125125125125125125125125125125125125125125125125
Routes nationales 287279279161165168169169165165157165165165165165
Routes dĂ©partementales 7 3967 3977 3977 3977 4957 4967 4957 4957 4877 4917 4797 4687 4637 4627 4617 445
Voies communales 5 2845 2845 2755 3465 3975 4315 4315 4785 5155 5155 5605 5715 5715 5855 6045 610
TOTAL 13 09213 08513 07613 02913 18213 22013 22013 26713 29213 29613 32113 32913 32413 33713 35513 345

Autoroutes

L'Eure-et-Loir est traversé par deux autoroutes, l'A10 et l'A11. Le troisième, l'A154, a fait l'objet en 2018 d'une déclaration d'utilité publique.

Autoroute A10

  • Aires de repos de Boutroux (sens Paris-Bordeaux), de Marnières (sens Bordeaux-Paris) Ă  Sainville
Aire de service des Plaines de Beauce Ă  2 000 m, MĂ©rouville Lesvesville-la-Chenard, A10.

Autoroute A11

  • Aires de service de Chartres-Gasville (sens Paris-Nantes), de Chartres-Bois Paris (sens Nantes-Paris)
  • Sortie 2 Chartres-Est Échangeur entre A11 et A154 (en projet) Ă  29 km : Chartres-Est, Chartres-Centre
  • Aires de repos de Ver-lès-Chartres - les Souchets (sens Paris-Nantes), de Ver-lès-Chartres - les Moineaux (sens Nantes-Paris)
  • Sortie 3 Chartres-Centre Ă  42 km : Chartres-Centre, Châteaudun
  • Aires de repos de La PoĂŞle PercĂ©e (sens Paris-Nantes), des Dix-Sept Setiers (sens Nantes-Paris) Ă  Ermenonville-la-Grande
  • Sortie 3.1 Illiers-Combray : Illiers-Combray, Brou
  • Aires de repos de La Charonnerie (sens Paris-Nantes), de La Leu (sens Nantes-Paris) Ă  Illiers-Combray
  • Aires de service des Manoirs du Perche (anc. Brou-FrazĂ©) (sens Paris-Nantes), de Brou-Dampierre (sens Nantes-Paris) Ă  Dampierre-sous-Brou
  • Sortie 4 Brou Ă  74 km : Brou, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou
  • Aires de repos de Charmes (sens Paris-Nantes), de La Petite Jardinière (sens Nantes-Paris) Ă  Authon-du-Perche

Autoroute 154 (projet)

Il est prĂ©vu de prolonger l'autoroute 154 afin de relier Rouen Ă  OrlĂ©ans vers 2030. L'État prĂ©voit de doubler la RN 154 sur 90 km en Eure-et-Loir par une autoroute concĂ©dĂ©e entre Nonancourt et Allaines oĂą elle pourrait ĂŞtre connectĂ©e aux autoroutes A 10 et A 19. Cette autoroute Ă  pĂ©age reprendra entre Dreux et Chartres des tronçons Ă  deux fois deux voies dĂ©jĂ  existants. Entre Dreux et Nonancourt, l'autoroute absorberait le trafic de la RN 12.

La section est déclarée d'utilité publique en [21].

Routes nationales

Le département bénéficie de six routes nationales :

Routes départementales

(liste non exhaustive)

Anciennes routes nationales

Les routes départementales peuvent également être l'une des vingt-et-une anciennes routes nationales (RN) déclassées en 1972, numérotées 9XX, à l'exception de l'ancienne RN 191, renumérotée RD 191, de l'ancienne RN 20, renumérotée RD 2020, et de l'ancienne RN 838, renumérotée RD 838 :

N. B. : l'ancienne RN 188, dont le tracé du Gué-de-Longroi à Chartres est repris par la RN 10 depuis les années 1950, est repris par la RD 910 du Gué-de-Longroi jusqu'à Thivars inclus.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Les statistiques d'accidents recensent les accidents s'étant produits sur les réseaux publics (autoroutes, routes nationales, routes départementales et voies communales) mais aussi hors réseau public, sur les parkings publics et sur les autres voies.
  2. Un rectificatif est publié le 11 février 1931 p. 1814, sans incidence majeure pour le département d'Eure-et-Loir.
  3. Itinéraire passant probablement par Boissy-lès-Perche (Eure-et-Loir) et Marchainville, non confirmé en tant que route nationale dotée d'un numéro d'identification.
  4. RN idem.
  5. RN idem, tracé dès l'origine uniquement départemental.

Références

  1. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Mémento des transports urbains et routiers 2017 », sur https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ (consulté le )
  2. Ministère de la transition écologique et solidaire, « Les accidents corporels de la circulation 2017 - Recueil de données brutes », sur http://www.securite-routiere.gouv.fr/ (consulté le )
  3. Pour la zone de Chartres, pour la zone de Châteaudun et pour la zone de Dreux sur Gallica
  4. Carte Levasseur du département d'Eure-et-Loir sur Wikimedia Commons
  5. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Éditions du Papyrus, , 645 p. (présentation en ligne), p. 22-23-87
  6. Journal officiel de la République française, « décret du 22 janvier 1931, pages 1109 et 1110 », sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le ).
  7. Journal officiel de la République française, « Décret du 19 février 1932, pages 2189-2190 », sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le ).
  8. Journal officiel de la République française, « Décret du 16 septembre 1932, page 10251 », sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le ).
  9. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le ).
  10. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972.
  11. Journal officiel de la République française, « Arrêté interministériel du 15 septembre 1972, page 9924 » Accès limité, sur https://www.legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  12. « La décentralisation : acte II », sur www.vie-publique.fr, (consulté le )
  13. Décret no 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national
  14. « Rapport d'information sur la mise en application de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales. », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ) p. 42
  15. Fac-simile de l'arrêté préfectoral signé le , déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire
  16. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  17. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  18. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  19. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  20. « Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux », sur le site Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. (consulté le )
  21. Décret no 2018-576 du 5 juillet 2018 déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement à 2 × 2 voies de la RN 154 entre Trancrainville (Eure-et-Loir) et La Madeleine-de-Nonancourt (Eure) et de la RN 12 entre le futur nœud autoroutier de Vert-en-Drouais et l'échangeur avec l'actuelle RN 154 à l'est de Dreux, conférant le statut autoroutier à ces deux liaisons.
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