Octave Denis Victor Guillonnet
Octave Denis Victor Guillonnet[note 1] est un peintre français né le à Paris et mort le à Montgeron (Essonne).
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(Ă 95 ans) Montgeron |
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Boulevard de Clichy (Ă partir de ) |
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Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5098, 1 piÚce, -)[1] |
Peintre du sport et peintre orientaliste, grand décorateur des palais nationaux et ensemblier, il est également portraitiste et illustrateur.
Biographie
Octave Denis Victor Guillonnet, issu d'une famille modeste d'ouvriers du cuir sur plusieurs générations, est né au 14, rue des Guillemites dans le 4e arrondissement de Paris, le , puis baptisé le à l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux. De santé fragile, il passe dans son enfance plusieurs longues convalescences chez ses grands-parents maternels à Jargeau (Loiret)[2].
Formation artistique
Guillonnet est admis à exposer un dessin intitulé Louis XI en priÚre lors de la deuxiÚme Exposition internationale de blanc et noir, en 1886, qui regroupe plusieurs des plus grands illustrateurs de l'époque. C'est à cette occasion qu'il entre en qualité d'apprenti à l'atelier du peintre Lionel Royer. DÚs 1887, il expose ses travaux les plus récents, comme il le fera par la suite chaque année jusqu'à sa mort, au Salon des artistes français. Il y obtient dÚs 1890 une mention honorable, en 1892 une mention de troisiÚme classe et en 1894 une mention de deuxiÚme classe. Mis hors-concours à partir de 1896, il se voit attribuer néanmoins, en 1902, une bourse nationale des voyageurs qui lui permet de séjourner pendant un an en Algérie en voyage d'étude. Pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris, Guillonnet exécute une décoration monumentale représentant L'Asie, L'Afrique et L'Amérique, pour le pavillon du ministÚre des colonies et y obtient une médaille d'argent.
Outre Lionel Royer, Guillonnet a comme autres professeurs Joseph Blanc et Fernand Cormon Ă l'Ăcole des beaux-arts de Paris. Le , il est admis 10e en loge pour le concours du prix de Rome, puis terminera 3e l'annĂ©e suivante, ce qui lui permet de bĂ©nĂ©ficier d'un petit atelier personnel alors que tant d'autres, pour travailler, se partagent les amphithĂ©Ăątres, lorsque ceux-ci sont libres, et Ă dĂ©faut les couloirs de l'Ăcole. Il termine ses Ă©tudes en obtenant le prix du concours Jauvin d'Attainville, en section Histoire, le . Fort de ces rĂ©sultats il est automatiquement exemptĂ© de son service militaire le d'aprĂšs lâarticle 23 de la loi du .
Ses maĂźtres
Guillonnet entretient des relations privilĂ©giĂ©es avec ses professeurs de lâĂcole nationale des beaux-arts. Lors de son mariage avec EugĂ©nie Guyon le , il prend pour tĂ©moins Lionel Royer et Joseph Blanc, ses maĂźtres.
Lionel Royer
Lionel Royer a une influence dĂ©terminante sur lâavenir de Guillonnet. En le prenant Ă lâĂąge de 13 ans dans son atelier, il exige de celui-ci quâil fasse en parallĂšle de solides humanitĂ©s. Il semble Ă©vident que Guillonnet a suivi les conseils de son maĂźtre et quâil sera un fin lettrĂ©. Ă 15 ans, lorsquâil expose pour la premiĂšre fois au Salon des artistes français, il y prĂ©sente deux dessins. Le premier intitulĂ© Bonsoir, Grand'maman, bonsoir ! tĂ©moigne de son jeune Ăąge, mais le second intitulĂ© Les cinq doigts de Birouk, inspirĂ© dâune piĂšce Ă©crite par Louis Ulbach, tĂ©moigne de la culture quâil acquiert.
Sur les conseils de Lionel Royer, Guillonnet participe au concours pour les vitraux de la cathĂ©drale Sainte-Croix d'OrlĂ©ans en 1892, sur le thĂšme de lâĂ©popĂ©e de Jeanne d'Arc. Pour l'occasion, il sâassocie au maĂźtre-verrier Boyer. Pour rĂ©aliser le carton en taille rĂ©elle (6 Ă 3,50 m), Guillonnet bĂ©nĂ©ficie, Ă titre exceptionnel, dâun amphithĂ©Ăątre de lâĂcole des beaux-arts. Il n'est finalement pas retenu. Parmi le jury de sĂ©lection, malgrĂ© la bonne apprĂ©ciation quâĂmile Didron, auteur des vitraux de l'Ă©glise Saint-SĂ©verin de Paris, porte au travail de Guillonnet, Ămile de Lalande expĂ©die celui-ci en deux mots « des promesses »[3].
Les cartons de ce concours sont, pour la plupart, donnĂ©s par Guillonnet en 1923 Ă son ami ClĂ©mentel, maire de Riom, qui souhaitait ouvrir une salle (celle dite des « Abeilles ») Ă la mĂ©moire de Jeanne dâArc et y mettre en valeur la lettre datĂ©e du que Jeanne d'Arc avait fait adresser Ă cette ville pour demander des subsides. Ces cartons correspondent aux scĂšnes suivantes : Jeanne entend les voix du ciel Ă DomrĂ©my ; Jeanne part auprĂšs du roi Ă Vaucouleurs ; Jeanne est prĂ©sentĂ©e Ă la cour Ă Chinon ; Jeanne fait son entrĂ©e Ă OrlĂ©ans ; Jeanne Ă lâassaut de la forteresse des Tourelles Ă OrlĂ©ans ; Jeanne est faite prisonniĂšre Ă CompiĂšgne ; Jeanne prisonniĂšre entend ses voix Ă Rouen ; Jeanne sur le bĂ»cher Ă Rouen. Ces cartons sont aujourdâhui conservĂ©s Ă Riom au musĂ©e Mandet[note 2].
Enfin, le musĂ©e Mandet conserve un panneau dĂ©coratif[4] reprĂ©sentant Jeanne dâArc les bras en croix enveloppĂ©e des flammes du bucher que Clementel avait utilisĂ© pour habiller la cheminĂ©e de la salle des Abeilles de l'hĂŽtel de ville de Riom. Ce panneau dĂ©coratif est Ă mettre en relation avec l'illustration de Guillonnet pour la couverture de lâouvrage de Funck-Bruntano sur Jeanne dâArc[5].
Joseph Blanc
En 1898, Joseph Blanc associe Guillonnet Ă la commande des champagnes Mumm pour la rĂ©alisation des mosaĂŻques devant orner la façade de leur cellier en construction Ă Reims en bordure de lâhĂŽtel de ville. La frise dĂ©corative rĂ©alisĂ©e reprĂ©sente, en grandeur naturelle, les diffĂ©rentes phases du travail du vin de Champagne. Parmi les cinq panneaux, les deux extrĂȘmes reprĂ©sentent les travaux exĂ©cutĂ©s Ă la lumiĂšre du jour : La Vendange et L'ExpĂ©dition, et les trois intermĂ©diaires reprĂ©sentent les manutentions exĂ©cutĂ©es en cave. La mosaĂŻque rĂ©alisĂ©e en cubes d'Ă©mail de 1 cm reproduit les dĂ©tails jusqu'Ă la ressemblance des ouvriers de la maison qui ont posĂ© pour les diffĂ©rentes scĂšnes reproduites[6]. Cette façade est classĂ©e et correspond aujourdâhui au cellier des champagnes Jacquart Ă qui il a Ă©tĂ© cĂ©dĂ© par les champagnes Mumm[7].
Fernand Cormon
En 1897, Fernand Cormon permet Ă Guillonnet dâobtenir sa premiĂšre commande dâĂtat. Le , Cormon Ă©crit Ă Henry Roujon, directeur des Beaux-Arts : « DuprĂ© me demande le nom de mon petit Guillonnet. Ceci me prouve que vous ne lâoubliez pas. Je vous en prie, mon cher ami, tĂąchez de lui donner quelque chose dâassez important pour quâil puisse y affirmer ses grandes qualitĂ©s. Ce gamin-lĂ (Guillonnet va sur ses 25 ans) a de la puissance et je crois bien que câest le seul en ce moment. » et Ă DuprĂ© : « Câest un garçon du plus grand avenir. » La commande que Guillonnet obtient grĂące Ă cette intervention concerne Une partie de foot - Tenu (lire rugby), toile monumentale (environ 4 Ă 14 m) destinĂ©e Ă la dĂ©coration du parloir du lycĂ©e Lakanal Ă Sceaux, en hommage Ă Frantz Reichel, introducteur du rugby oĂč celui-ci fut Ă©lĂšve de 1885 Ă 1889. Guillonnet y prĂ©sente des « FĂ©libres » assistant Ă la premiĂšre partie de rugby dans le parc du lycĂ©e[note 3]. Sceaux est alors considĂ©rĂ© comme la « capitale » des fĂ©libres parisiens. Guillonnet envoie sa toile au Salon des artistes français le , le lendemain de son mariage. Cette toile gigantesque pose aux organisateurs du Salon des problĂšmes de prĂ©sentation. Elle est installĂ©e en hauteur au-dessus dâĆuvres mineures dâautres artistes. Elle est toujours en place au lycĂ©e Lakanal.
Pour lâExposition universelle de 1900, Fernand Cormon obtient la commande du ministĂšre des Colonies pour la dĂ©coration de leur palais Ă©phĂ©mĂšre. Cormon obtient alors pour Guillonnet la commande de la dĂ©coration du plafond, qui lui vaudra une mĂ©daille dâargent.
En 1895, les Ă©lĂšves de Fernand Cormon sont associĂ©s dans une amicale pour organiser chaque annĂ©e, en un lieu diffĂ©rent, une exposition de leurs derniĂšres productions. Les chefs de file en sont, Ă lâorigine, Guillonnet et Granchy-Taylor. En 1898, par exemple, Guillonnet y expose son envoi pour le Salon de 1897 Ă sa toilette et lâaccompagne de Surprise de Meaux qui rend hommage Ă lâart consommĂ© de son maĂźtre Ă grouper et faire mouvoir les masses.
Au salon de 1906, Guillonnet présente le portrait qu'il a effectué de son maßtre Fernand Cormon[note 4].
Lorsque le , Fernand Cormon est promu au grade de commandeur de la lĂ©gion d'honneur, Guillonnet est choisi pour illustrer le carton du banquet et du concert organisĂ©s pour cette occasion au palais d'Orsay sous la prĂ©sidence de LĂ©on Bonnat, membre de lâInstitut et directeur de lâĂcole nationale supĂ©rieure des beaux-arts. Il y reprĂ©sente son maĂźtre tel un personnage de son Ćuvre majeure : La Fuite de CaĂŻn.
Cette communion entre le maĂźtre et lâĂ©lĂšve ne va pas durer. Avant la PremiĂšre Guerre mondiale, Guillonnet commence Ă ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par le galeriste Georges Petit. Pendant la guerre, Guillonnet se rĂ©fugie dans le Midi de la France alors que Cormon restĂ© Ă Paris, subit les bombardements et apprend de mois en mois la mort sur le champ de bataille de ses Ă©lĂšves. Guillonnet se consacre alors Ă son Ćuvre au bord de la MĂ©diterranĂ©e, peignant les mille facettes des corps fĂ©minins drapĂ©s de voiles colorĂ©s oĂč jouent le vent et la lumiĂšre. Dans le journal de Cormon, que conserve la Fondation Taylor, on peut constater le divorce qui sâopĂšre entre le maĂźtre et lâĂ©lĂšve :
: « jâavais cru un moment en lâavenir de Guillonnet. (TrĂšs probablement il serait devenu un autre Chenavard sâil avait vĂ©cu). Le caractĂšre Ă©tait nul, il aura gĂąchĂ© ses remarquables dons naturels. Et le voilĂ en plein commerce, en pleine maniĂšre, dĂ©jĂ vieux. (Il aurait pu ĂȘtre un grand artiste. Il nâest plus quâun objet de rapport). Il peut dire avec Federico Zucchero : lâimportant, en art, câest de se faire une maniĂšre et une fois quâon la possĂšde faire vite et beaucoup. On gagne alors rapidement rĂ©putation et fortune. »
: « Pour nos artistes, je crois quâils deviendront de plus en plus de malins commerçants. Je connais dĂ©jĂ plusieurs de nos jeunes qui grĂące Ă cet idĂ©al pratique ont perdu de leurs talents. Guillonnet et Zingg entrâautres. Je nâai pas grande confiance dans la gĂ©nĂ©ration nouvelle. Le goĂ»t public est bien malade or pour gagner de lâargent il faudra lui plaire. Je plains les artistes sincĂšres, si ces phĂ©nomĂšnes existent encore. »
Son mariage
Octave Denis Victor Guillonnet est issu dâune famille modeste, il sâintĂšgre nĂ©anmoins rapidement Ă la haute sociĂ©tĂ©. En 1892, il participe au concours pour les vitraux de la cathĂ©drale dâOrlĂ©ans. Il place alors en avant ses racines locales avec la commune de Jargeau. DĂšs lors, il est remarquĂ© par les Ă©diles locaux et notamment par le docteur Albert Viger, dĂ©putĂ© du Loiret et Ă©galement natif de Jargeau, qui lâintroduit auprĂšs de ses collĂšgues parlementaires.
Ă sa sortie de lâĂcole des beaux-arts, Guillonnet produit des illustrations que lui commandent les Ă©diteurs mais surtout des portraits quâil rĂ©alise et qui lâintroduisent ainsi dans la grande bourgeoisie.
Avec sa premiĂšre commande dâĂtat, le monde sportif et culturel (un fĂ©librige bien Ă©largi Ă des Ă©crivains comme Rostand ou BarrĂšs) sâouvrent Ă lui.
EugĂ©nie Guyon, future Ă©pouse de Guillonnet, est issue de cette haute bourgeoisie devenue parisienne. Elle est nĂ©e le . En 1899, elle se dit artiste peintre parce quâelle apprend la peinture Ă dĂ©faut dâavoir Ă gagner sa vie. Son pĂšre est piqueur des ponts et chaussĂ©es[note 5] Ă Paris en pleine restructuration haussmannienne. On trouve dans sa gĂ©nĂ©alogie, ses oncles et tantes, les Fanty-Lescure (Emma et Ămile), artistes peintres, et Ă un degrĂ© plus lointain Hyppolyte Piron (1825-1880), homme de lettres et spĂ©cialiste de Cuba, oĂč il est nĂ©.
Lors du mariage de Guillonnet avec EugĂ©nie Guyon, si le premier prend comme tĂ©moins ses maĂźtres, EugĂ©nie prend pour tĂ©moins un « propriĂ©taire » et un « sans profession », reprĂ©sentatifs du milieu dans lequel elle Ă©volue oĂč lâaisance nâoblige pas Ă travailler.
Au moment de ce mariage Guillonnet, lui-mĂȘme, nâest plus dans le besoin. Ses toiles se vendent bien. Son atelier installĂ© Ă Paris au 108, rue Saint-Martin Ă la sortie de ses Ă©tudes est transfĂ©rĂ© au 41, rue Saint-AndrĂ©-des-Arts au dĂ©but des annĂ©es 1890, et en 1895 Guillonnet sâinstalle dĂ©finitivement dans un bel immeuble dit « la villa des Platanes »[8] dont la construction vient de sâachever au 60, boulevard de Clichy, au pied de la butte Montmartre.
Eugénie Guyon est pour Guillonnet, tout à la fois sa secrétaire, sa comptable, son attachée en relation publique.
AprĂšs son mariage, Guillonnet bĂ©nĂ©ficie de deux rĂ©sidences secondaires, l'une d'Ă©tĂ© Ă Carros, prĂȘtĂ©e gracieusement et Ă vie par la famille Clergue-Judlin, au nord de Nice sur la CĂŽte d'Azur, et Ă partir de 1920 Ă Garches prĂšs de Paris.
EugĂ©nie Guyon meurt en 1931. MalgrĂ© un remariage tardif en 1953, câest auprĂšs de sa premiĂšre Ă©pouse que Guillonnet se fait enterrer dans le cimetiĂšre de Carros. Sur sa tombe on peut lire cette Ă©pitaphe : « Ătions deux, Nâavions quâun cĆur. »
Guillonnet n'a jamais apprécié ses prénoms. En début de carriÚre, il signe « Octave Guillonnet ». Pendant un temps il signe également « Victor Guillonnet », mais abandonne trÚs vite cette signature pour associer ses initiales à son patronyme : « ODV Guillonnet ». Il se fait appeler « Gui » dans l'intimité. C'est la raison pour laquelle il signait pour ses amis (ou parfois sur les petits formats par manque de place) « ODV GUI ».
Le « E » que l'on trouve dans sa signature Ă partir de 1931 correspond Ă celui d'EugĂ©nie, le prĂ©nom de sa femme. C'est aprĂšs la mort de celle-ci que Guillonnet ajoute le « E » Ă ses prĂ©noms en mĂ©moire de son Ă©pouse. On trouve certaines toiles de Guillonnet, antĂ©rieures Ă 1931, signĂ©es des initiales « EODV », mais le « E » y a Ă©tĂ© rajoutĂ© Ă l'occasion dâun retour de celles-ci dans son atelier pour restauration. Il demandait alors au propriĂ©taire de l'Ćuvre l'autorisation d'y ajouter le « E » Ă sa signature.
Séjour en Algérie
En 1902, Guillonnet expose La Horde, lâinvasion des Huns et BĂ©nĂ©diction des enfants en Sologne au Salon des artistes français. Le tableau reprĂ©sentant la horde est dominĂ© par le tragique impĂ©rieux que lui a transmis son maĂźtre Cormon. Bien que hors-concours et ayant dĂ©passĂ© l'Ăąge de 30 ans, le jury du Salon lui octroie le prix national dotĂ© d'une bourse de voyage d'un montant de 4 000 francs qui va lui permettre de sĂ©journer pendant un an en AlgĂ©rie[note 6]. Guillonnet dĂ©barque Ă Alger Ă lâĂ©tĂ© 1902, puis se dirige vers Theniet El Had, sous-prĂ©fecture du dĂ©partement d'OrlĂ©ansville, oĂč se trouve un bureau de perceptions qui lui permet de toucher ses annuitĂ©s.
Les habitants europĂ©ens de Theniet El Had - environ 600 - sont majoritairement des fonctionnaires, des entrepreneurs et des forestiers (imposante forĂȘt de cĂšdres sur la chaĂźne de l'Ouarsenis).
Guillonnet va sâattacher Ă capter et Ă reprĂ©senter les grands moments et les rites des populations musulmanes. Il rapporte, de ce voyage, une quantitĂ© dâĂ©tudes, parmi lesquelles La Danse du feu, secte des AĂŻssaouas (AlgĂ©rie), Le PrĂ©sage, mariage maure[note 7] quâil prĂ©sentera au Salon de 1904, ou Vendredi, dans le cimetiĂšre arabe.
En 1903, il est encore en AlgĂ©rie et projette de rejoindre le Maroc par le Rif. PrĂ©venu des risques encourus pour cette expĂ©dition, il poursuit alors son voyage par lâEspagne.
Cette annĂ©e en AlgĂ©rie s'est avĂ©rĂ©e ĂȘtre un tournant dĂ©cisif dans la carriĂšre de Guillonnet. Il est profondĂ©ment influencĂ© par la lumiĂšre et les couleurs lumineuses de lâAfrique du Nord. Guillonnet y dĂ©veloppe son intĂ©rĂȘt pour la peinture en « demi-ombres » et Ă©pouse les thĂ©ories des peintres post-impressionnistes sur les contrastes colorĂ©s.
Les commandes d'Ătat
Abel Combarieu, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©sidence[9], Ă©crit : « Le prĂ©sident mâa autorisĂ©, [âŠ] Ă demander Ă des peintres en renom des dessins coloriĂ©s pour orner les menus des dĂźners de gala. Câest une innovation qui fera apprĂ©cier par les Ă©trangers la richesse et la dĂ©licatesse de lâart français, et dont sont Ă©galement heureux les artistes et les convives. Câest ainsi que les hĂŽtes de l'ĂlysĂ©e conserveront des dessins de J.P. Laurens, de son fils Paul-Albert, de O.D.V. Guillonnet, de Gorguet, de Devambez, de Karbowsky, Patricot, etc. »
Le musĂ©e du PrĂ©sident-Jacques-Chirac, Ă Sarran, prĂ©senta du au une exposition intitulĂ©e « La Table Ă l'ĂlysĂ©e, rĂ©ceptions officielles des prĂ©sidents depuis la IIIe RĂ©publique »[10]. Guillonnet y trouve une place majeure avec les reproductions des menus suivants : menu du dĂźner offert Ă lâoccasion des fĂȘtes franco-italiennes, Ă Toulon, le ; menu du dĂ©jeuner de Betheny offert en l'honneur du tsar Nicolas II le ; menu offert au roi FrĂ©dĂ©ric VIII et Ă la reine Louise de Danemark Ă l'ĂlysĂ©e, le ; menu du dĂźner offert aux souverains bulgares Ă lâĂlysĂ©e, le ; menu du dĂźner offert au roi Pierre 1er de Serbie Ă lâĂlysĂ©e, le ; menu du dĂźner offert au roi Ferdinand 1er de Roumanie Ă lâĂlysĂ©e, le .
GrĂące au prĂ©sident Ămile Loubet, Guillonnet obtient son premier achat d'Ătat lors du Salon des artistes français de 1901. Il y prĂ©sente, entre autres, Los Seisses - ScĂšne de la fĂȘte Dieu Ă SĂ©ville[11]. C'est toujours sur demande prĂ©sidentielle que ce tableau, achetĂ© 2 300 francs, est mis en dĂ©pĂŽt au musĂ©e de la ville de MontĂ©limar[note 8]. Ce tableau devait participer Ă l'automne de la mĂȘme annĂ©e Ă la 8e Exposition internationale d'art de Munich[12]. Son achat par lâĂtat aurait dĂ» empĂȘcher le transfert de la toile Ă Munich. Une dĂ©rogation est sollicitĂ©e auprĂšs du ministĂšre de lâInstruction publique et des Beaux-Arts. Celle-ci n'est pas accordĂ©e, mais lâarrĂȘtĂ© de refus adressĂ© Ă AndrĂ© Saglio, dit Jacques DrĂ©sa, commissaire des expositions, ne peut ĂȘtre appliquĂ© celui-ci Ă©tant parti en vacances. Câest ainsi quâune toile, propriĂ©tĂ© de lâĂtat français, est prĂ©sente Ă Munich, sans autorisation lĂ©gale, Ă la 8e Exposition internationale d'art.
Ă lâoccasion de la fĂȘte fĂ©dĂ©rale de gymnastique des 7 et Ă Nice, les gymnastes français dĂ©cident de rendre un hommage national et solennel au tombeau du politicien français LĂ©on Gambetta. LâĂtat français passe commande Ă Guillonnet le , pour 12 000francs|, afin que cet Ă©vĂšnement soit immortalisĂ© par la peinture. La toile est destinĂ©e Ă lâAssemblĂ©e nationale. EugĂšne Morand a la charge dâapprĂ©cier et dâaccepter la toile de Guillonnet et rend compte ainsi Ă son ministre de tutelle : « lâartiste a fait sur place, Ă Nice, les Ă©tudes nĂ©cessaires Ă lâexĂ©cution dĂ©finitive, Ă©tudes du dessin le plus prĂ©cis en ce qui concerne la reproduction des traits des nombreux personnages officiels qui figuraient Ă cette cĂ©rĂ©monie. » (rapport intermĂ©diaire du ). « Lâouvrage, dâune conception exempte de la banalitĂ© trop souvent inhĂ©rente aux compositions de cet ordre dâidĂ©e, rĂ©vĂšle en outre chez lâartiste des qualitĂ©s de colorations quâil nâavait pas jusquâici montrĂ©s aussi franchement. LâexĂ©cution de cette commande ne laisse rien Ă dĂ©sirer. » (rapport final du ). Le tableau est prĂ©sentĂ© au Salon des artistes français de 1905.
La PremiĂšre Guerre mondiale
Lors de la Grande Guerre, Guillonnet va mettre son art dâillustrateur au service des mouvements qui tenteront dâinflĂ©chir la position des pays neutres.
La Croisade des Femmes françaises
Câest ainsi quâen rĂ©action au CongrĂšs international pacifiste des femmes, tenu Ă La Haye du au , se crĂ©e en France un mouvement qui sâintitule « La croisade des Femmes françaises »[13] - [14] et qui se propose « dâĂ©veiller une sorte de rayonnement de nos compatriotes les unes sur les autres et au-delĂ de nos frontiĂšres sur les (pays) neutres »[15]. Pour faciliter ce rayonnement, la correspondance entre femmes de tous pays est prĂ©conisĂ©e et une carte postale est Ă©ditĂ©e. Câest Guillonnet qui est choisi pour son illustration. Mme Alphonse Daudet justifie ainsi la publication Ă grand tirage de cette carte postale : « VoilĂ notre programme bien tracĂ© : alliances, correspondances avec les pays neutres, appels Ă la fraternitĂ© fĂ©minine », et de poursuivre : « En mĂȘme temps que nos cartes postales si artistiquement illustrĂ©es par M. Guillonnet, en mĂȘme temps que nos timbres de la Croisade quâelles reproduisent en diminutif, il faut que nous propagions les idĂ©es utiles, gĂ©nĂ©reuses et vengeresses qui sont notre arme et notre dĂ©fense »[16].
Le peintre du sport
La partie de rugby
En 1899, Guillonnet expose Une partie de rugby au Salon des artistes français, toile monumentale (4 Ă 14 m) commandĂ©e en 1897 sur des fonds dâĂtat par l'association des anciens Ă©lĂšves du lycĂ©e Lakanal de Sceaux en hommage Ă Frantz Reichel, ancien Ă©lĂšve du lycĂ©e de 1885 Ă 1889 et introducteur en France du rugby Ă XV.
Cette commande est fondamentale dans la carriÚre de Guillonnet. à cette occasion, il fait la connaissance de plusieurs sportifs comme de nombreux félibres, dont il devient ami.
Câest ainsi quâil noue une relation d'amitiĂ© avec Pierre-Emmanuel Clergue, avocat et futur maire de la ville de Carros (Alpes-Maritimes). Celui-ci lâinvite en 1899 Ă venir sĂ©journer Ă Carros et met Ă sa disposition un corps de bĂątiment, dit « La Forge » ; il en disposera jusquâĂ la fin de sa vie en 1967.
La jeunesse de France au tombeau de Gambetta - Nice 1901
Guillonnet est prĂ©sent Ă Nice les 7 et lors de la fĂȘte fĂ©dĂ©rale de l'Union des sociĂ©tĂ©s de gymnastique de France (USGF) qui voit les gymnastes français rendre un hommage national et solennel au tombeau de Gambetta. Charles Cazalet, prĂ©sident de lâUSGF, pense Ă lui pour immortaliser, par la peinture, cette cĂ©rĂ©monie oĂč 3 000 gymnastes dĂ©filent, jetant des fleurs devant le tombeau[note 9] Ce tableau est prĂ©sentĂ© par Guillonnet au Salon des artistes français de 1905. Il est diffusĂ© sous l'initiative de Charles Cazalet qui obtient que lâĆuvre soit gravĂ©e Ă lâeau-forte. Lâobjectif est affichĂ© dans son courrier du quâil adresse Ă Ătienne Dujardin-Beaumetz, sous-secrĂ©taire dâĂtat au ministĂšre des Beaux-Arts : « des gravures de propagande qui serviraient, je le crois, admirablement la cause patriotique Ă laquelle nous sommes attachĂ©s ; le souvenir de cette grande manifestation, les idĂ©es quâelle Ă©voque, la mĂ©moire de Gambetta et la dĂ©fense nationale sont autant de forces de rayonnement pour accroĂźtre encore les sentiments patriotiques et rĂ©publicains de toute notre jeunesse ».
La commande pour cette reproduction par la gravure Ă lâeau-forte est confiĂ©e Ă Xavier Lesueur le . DĂšs lors, nombreuse sont les manifestations sportives, Ă travers toute la France, qui demandent Ă pouvoir bĂ©nĂ©ficier de tirages pour rĂ©compenser les vainqueurs de leurs Ă©preuves. On trouve ainsi aux Archives nationales lâattribution dâun de ces tirages Ă lâĂ©cole de garçons dâAuvers-sur-Oise (Seine-et-Oise) le .
Pour le 42e congrĂšs fĂ©dĂ©ral de lâunion des sociĂ©tĂ©s de gymnastique qui se tient en 1920 Ă Nice, le quotidien parisien Le Petit Journal reprend en une le tableau de Guillonnet rĂ©alisĂ© 15 ans auparavant.
Membre de la Société des peintres et sculpteurs de sport
Les liens Ă©troits unissant Guillonnet et Pierre-Emmanuel Clergue permet Ă la fille de ce dernier, Noune, de s'installer Ă Paris en 1908 et dâĂȘtre accueilli et hĂ©bergĂ© par Guillonnet. Câest chez lui que Noune fait la connaissance de Robert Judlin, jeune champion de canoĂ«, quâelle Ă©pousera quelques annĂ©es plus tard. Ce mariage renforce encore les liens unissant Guillonnet Ă la famille Clergue-Judlin.
En , Robert Guillou, champion dâescrime, crĂ©e la SociĂ©tĂ© des peintres et sculpteurs de sport, dont le but est « dâavoir une action constante pour la propagation, la conservation et le perfectionnement de lâart sportif et de parer Ă lâinsuffisance des individualitĂ©s en sâappuyant sur des axes conjuguĂ©s pour guider les efforts. » Cette sociĂ©tĂ© se propose de faciliter Ă ses sociĂ©taires leur inspiration en leur procurant lâaccĂšs Ă la plupart des rĂ©unions sportives sur prĂ©sentation de leur carte de sociĂ©taire. DĂšs sa crĂ©ation, Guillonnet en est membre effectif et trĂšs actif.
En 1925, il réalise La Partie de tennis, tableau acquis par le musée des Beaux-Arts de Dijon.
Sur le mĂȘme thĂšme, Guillonnet prĂ©sente son carton pour la rĂ©alisation dâun vitrail intitulĂ© Tennis Ă Wimbledon au Salon des artistes français de 1934.
Vase de SĂšvres pour les jeux olympiques de 1924 Ă Paris
En 1924, Guillonnet commence une collaboration avec la Manufacture nationale de SĂšvres. Il rĂ©alise les cartons pour un vase intitulĂ© FĂȘtes galantes, inspirĂ© de son tableau FĂȘtes nocturnes. Fort du succĂšs de ce vase, il est retenu pour rĂ©aliser les cartons du vase commĂ©moratif de Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1924 Ă Paris.
Un vase unique dâune hauteur de 1,10 m est rĂ©alisĂ© pour ĂȘtre offert au comitĂ© international olympique ainsi qu'une sĂ©rie de quatre vases diffĂ©rents destinĂ©s Ă ĂȘtre offerts aux champions des diffĂ©rentes disciplines[17]. Les quatre modĂšles se diffĂ©rencient par le contenu des cartels en pĂąte blanche en semi relief sur fond gris : le plongeon, le football, lâaviron et le rugby ; le cyclisme, la voile, le tennis et le tir ; lâescrime, lâĂ©quitation, la pelote basque et la barre parallĂšle en gymnastique ; le javelot, la rame, la boxe et la course Ă pied.
Le décorateur
Parmi les principales décoration réalisées par Guillonnet, on peut citer :
- Le parloir du lycĂ©e Lakanal de Sceaux : la premiĂšre dĂ©coration monumentale de Guillonnet est celle quâil rĂ©alise pour le parloir du lycĂ©e Lakanal Ă Sceaux.
- Salle des mariages de l'hĂŽtel de ville de Riom : bien quâil nâen reste aucune trace, il semble que Guillonnet participa au dĂ©but des annĂ©es 1920 Ă la dĂ©coration de la salle des mariages de l'hĂŽtel de ville de Riom. Ătienne ClĂ©mentel, maire de Riom, dĂ©putĂ©, ministre et artiste-peintre, en tĂ©moigne dans le catalogue dâexposition Ă lâĂ©cole nationale des beaux-arts consacrĂ© aux Ćuvres de Guillonnet pour la Casa Amarilla : « Ces belles heures de communion artistique mâavaient fait revivre le temps heureux de notre collaboration, alors que, nos chevalets cĂŽte Ă cĂŽte comme nos cĆurs, nous prĂ©parions les panneaux qui parent aujourdâhui dâun dĂ©cor printanier la salle des mariages de mon cher et vieil HĂŽtel de ville de Riom ».
- Salle des Cariatides Ă l'hĂŽtel de ville de Paris : Guillonnet rĂ©alise en 1927 la dĂ©coration de la salle des Cariatides en surplomb de lâentrĂ©e dâhonneur et ouverte sur les deux grands escaliers dâapparat. Le thĂšmes imposĂ©s sont les grands bonheurs (de lâamour et de la jeunesse, de la pensĂ©e, des jeux, de lâaccueil, de la danse, des arts, de la famille et enfin des sciences) pour les huit voussures triangulaires, et les petites joies (de lâeau, de lâair, de lâhiver, de la ronde, dâĂȘtre insupportable, du soleil et enfin de se bien porter) pour les sept tympans en demi cercle. Ces Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs sont aujourdâhui absents et semblent avoir Ă©tĂ© retirĂ©s au dĂ©but de l'annĂ©e 1952 pour une raison inconnue.
- Salle des fĂȘtes de la mairie du 15e arrondissement de Paris : Guillonnet est lâauteur de la composition centrale du dĂ©cor monumental sur toile marouflĂ©e de la voĂ»te de la salle des fĂȘtes de la mairie du 15e arrondissement de Paris, inaugurĂ©e en 1929 par le marĂ©chal Lyautey. Cette Ćuvre reprĂ©sente, en trois panneaux, une sarabande bucolique de personnages nus autour des armoiries de Paris. L'ensemble de la salle, dĂ©corĂ©e dans le style art dĂ©co sous la direction de Henri Rapin est inscrite Ă l'inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel du et a fait l'objet de sa premiĂšre campagne de restauration complĂšte en 2011 sous la direction de l'architecte du patrimoine Luc Joudinaud.
- La Casa Amarilla de Caracas au Venezuela : Guillonnet rĂ©alise la dĂ©coration du patio de la Casa Amarilla, siĂšge du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres du Venezuela Ă Caracas. Il sâagit de dĂ©corer le double pĂ©ristyle intĂ©rieur dâun palais espagnol du XVIIe siĂšcle totalement restaurĂ©, et dâimaginer sur les murs les caractĂ©ristiques de 46 nations de lâancien et du nouveau Monde. Le premier Ă©tage doit ĂȘtre rĂ©servĂ© aux peuples de lâancien Continent, tandis que le rez-de-chaussĂ©e doit recevoir les panneaux consacrĂ©s aux deux AmĂ©riques. La gageure de cette dĂ©coration consiste Ă donner un sentiment dâunitĂ© Ă lâensemble du patio alors quâil faut reprĂ©senter cĂŽte Ă cĂŽte la forĂȘt vierge du Paraguay, la baie de Rio de Janeiro pour le BrĂ©sil, les frimas de Moscou pour la Russie ou les terrasses des Tuileries Ă la belle saison pour la France. Guillonnet avait Ă©tĂ© conseiller artistique pour la France lors de lâexposition internationale de 1922 organisĂ©e Ă Rio de Janeiro par le BrĂ©sil. Il en avait ramenĂ© de nombreux contacts sur lâAmĂ©rique du Sud qui se transformĂšrent pour certains en commandes. Mais câest surtout sa prĂ©sence Ă la cour des mĂ©tiers[note 10], sur lâesplanade des Invalides, lors de l'exposition internationale des Arts dĂ©coratifs et industriels modernes de 1925, Ă Paris, qui dĂ©cide dĂ©finitivement les autoritĂ©s VĂ©nĂ©zuĂ©liennes Ă arrĂȘter leur choix sur Guillonnet pour la dĂ©coration de la Casa Amarilla. Lâensemble du travail de Guillonnet pour la Casa Amarilla comporte 46 panneaux de 3 Ă 2 m et 36 dessus de portes servant de lien avec les panneaux. Lâensemble de ces toiles est prĂ©sentĂ© aux parisiens en deux expositions : la premiĂšre, correspondant Ă lâancien Monde, du 1er au au musĂ©e de l'Orangerie de Paris, inaugurĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique, Gaston Doumergue ; la seconde, correspondant aux deux AmĂ©riques, du 6 au , Ă lâĂcole nationale des beaux-arts Ă Paris. Ces toiles ont Ă©tĂ© ensuite marouflĂ©es sur les murs extĂ©rieurs du patio de la Casa Amarilla dont la dĂ©coration est officiellement inaugurĂ©e le . UltĂ©rieurement, certaines toiles reprĂ©sentant tel ou tel pays, tombĂ© en disgrĂące, sont dĂ©crochĂ©es ou parfois volontairement vandalisĂ©es. En 1977, le gouvernement vĂ©nĂ©zuĂ©lien dĂ©cide de leur restauration. Ce quâil reste des Ćuvres se trouve dĂ©sormais Ă lâabri dans les salles du palais. Un projet de musĂ©e est en cours pour La Casa Amarilla[18].
- Ăglise du Broc : en 1939, Guillonnet dĂ©core entiĂšrement lâĂ©glise du Broc, village des Alpes-Maritimes jouxtant celui de Carros. LâĂ©difice date du XIVe siĂšcle et se distingue par sa tour de pierre et ses portes basses. Guillonnet y recouvre le fond du chĆur dâune fresque couvrant le mur en son entier. Dans un cadre de mosaĂŻque, un immense Christ en croix[note 11] se dĂ©tache et deux tableaux encadrent ce motif principal : la montĂ©e du Calvaire et la Descente de croix. Ces deux tableaux ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au Salon des artistes français de 1939. Pour lâautel latĂ©ral gauche, Guillonnet a traitĂ©, sur bois, les deux patrons de la paroisse : saint Antoine et sainte Marie-Madeleine. Il rĂ©alise Ă©galement un chemin de croix en camaĂŻeu de bleu dans lequel la couleur dominante sâassombrit dâĂ©tapes en Ă©tapes en fonction de sa dramaturgie[19].
- Ăglise Saint-Ătienne de Jargeau : en , en souvenir de sa grand-mĂšre, Guillonnet livre Ă l'Ă©glise Saint-Ătienne de Jargeau un chemin de croix en camaĂŻeu de vert. Pour renforcer sa dramaturgie, comme pour lâĂ©glise du Broc, sa dominante verte sâassombrit un peu plus Ă chaque nouvelle Ă©tape. Pour complĂ©ter cette dĂ©coration, il orne le mur du chĆur d'une fresque glorifiant Jeanne dâArc.
L'ensemblier
Si Guillonnet atteint en 1924 le statut dâensemblier, câest que dĂšs sa formation Ă lâĂcole des beaux-arts il sâest intĂ©ressĂ© aux diffĂ©rents Ă©lĂ©ments constitutifs des arts dĂ©coratifs : le vitrail dĂšs 1892, la mosaĂŻque dĂšs 1898, puis la cĂ©ramique dans les annĂ©es 1920 et plus tard la tapisserie dans les annĂ©es 1930.
Jean Ajalbert, conservateur de la Manufacture nationale de tapisserie de Beauvais (1917-1935) amĂšne Guillonnet Ă la tapisserie en lui commandant les cartons pour une garniture de fauteuil sur le thĂšme des colonies destinĂ©e au dĂ©cor du nouveau trĂŽne de lâempereur dâAnnam (Indochine française) voulu par la France.
RĂ©alisĂ© Ă la Manufacture de Beauvais, il est montĂ© par Ăric Bagge et Pellissier, et tissĂ© par Het, Radel et Dujardin. Ce trĂŽne est exposĂ© lors de la treiziĂšme « Saison dâart » de la manufacture en 1931 Ă Beauvais. Il est acheminĂ© par la suite au palais de la suprĂȘme harmonie de HuĂ©. Tant le thĂšme des colonies imposĂ© Ă ce dĂ©cor que le sigle « RF » de la RĂ©publique française tĂ©moignent du rĂŽle rĂ©duit que devait jouer lâempereur dâAnnam, Bao DaĂŻ, au sein de lâIndochine, avec comme rare prĂ©rogative celle du rendu de la justice coutumiĂšre au nom de la RĂ©publique française.
En 1933, Guillonnet prĂ©sente au Salon des artistes français ses cartons pour une esquisse de tapisserie LâAdoration des mages.
Guillonnet rĂ©alise pour la Manufacture des Gobelins, dans le cadre dâune commande pour la facultĂ© de la Sorbonne (salle des thĂšses) Ă Paris trois cartons de tapisserie autour du thĂšme de la science et de la pensĂ©e. Ces cartons exĂ©cutĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1940 ont Ă©tĂ© livrĂ©s par Guillonnet en 1942. Ă cause de la Seconde Guerre mondiale, ils ne seront tissĂ©s quâaprĂšs 1944, il s'agit de Glorification de la pensĂ©e (3,50 Ă 5 m) ; Les MaĂźtres de la science (3,70 Ă 5,80 m) ; Ăcusson de la pensĂ©e (3 Ă 3,75 m).
En , une exposition est organisĂ©e au musĂ©e de lâOrangerie pour prĂ©senter les « Cartons et tapisseries modernes des manufactures nationales ». Guillonnet y est prĂ©sent avec son carton Les MaĂźtres de la science.
AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, Janneau perd la direction des manufactures et rejoint Antoine Behna, riche industriel dâorigine libanaise qui avait fait fortune dans la fabrication de couches-culottes, et qui crĂ©e en 1952 les Ateliers de RĂ©novation de la Tapisserie (ART). Jeanneau, en devenant le conseiller technique de cet atelier, apporte avec lui plusieurs cartons non rĂ©alisĂ©s par la manufacture des Gobelins. Câest ainsi que les cartons rĂ©alisĂ©s par Guillonnet sont en dĂ©finitive tissĂ©s par les maĂźtres liciers des ateliers ART.
On le voit, entre la commande pour la Sorbonne et leurs rĂ©alisations par les Ateliers ART, la destinĂ©e de ces tapisseries a Ă©tĂ© incertaine. Pour lâune dâentre elles, Glorification de la pensĂ©e, lâhistoire ne sâarrĂȘte pas lĂ . La politique des ateliers ART consiste Ă confier successivement les cartons Ă diffĂ©rents maĂźtres liciers afin de comparer lâapport de chacun Ă la tapisserie obtenue. Toutes ces tapisseries ont donc Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă deux voire huit exemplaires (cas extrĂȘme). Il en est ainsi du carton de Guillonnet Glorification de la pensĂ©e qui est entre autres confiĂ©e Ă un maĂźtre licier, ancien de la manufacture des Gobelins dont on ne connaĂźt que le prĂ©nom : Roland. Lâhomme avait 68 ans quand il commence le tissage de cette Ćuvre monumentale. Au cours de son travail, ce vĂ©tĂ©ran est victime dâune hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale. ImmobilisĂ©, il doit interrompre son travail, et lâachĂšve quelque temps aprĂšs. Ă la rĂ©ception de cette tapisserie, Janneau la refuse tant elle comporte de dĂ©fauts dans la partie rĂ©alisĂ©e aprĂšs lâaccident vasculaire subi par Roland.
RejetĂ©e par Janneau, l'universitĂ© de la Colombie-Britannique Vancouver se la fait offrir. Elle sert dĂ©sormais comme dâun manuel pratique en neurologie pour ses Ă©tudiants en mĂ©decine et est exposĂ©e dans la bibliothĂšque Woodward[20].
Enfin, Guillonnet poursuivit sa collaboration avec les Ateliers ART et rĂ©alisa de nombreux autres cartons dont les Ćuvres tissĂ©es ont Ă©tĂ© livrĂ©es aux quatre coins du monde. Citons, pour exemple[21] : Annonciation (1949) pour le Patriarcat de Beyrouth ; Vierge de Gloire (1951) pour le Vatican ; Ăgypte (1951) tissĂ© en pour le roi Farouk dâĂgypte.
L'illustrateur
Guillonnet illustre différents supports :
- PĂ©riodiques : La Revue Mame, le Figaro illustrĂ©[22], Lectures pour tous, La Grive (revue ardennaise de littĂ©rature et dâart), le Cosmopolitain magazine, Arts and decoration.
- Ouvrages : La mort du Dauphin (1907), La Mule du pape (1909) et L'ArlĂ©sienne (1911) d'Alphonse Daudet ; Narkiss (Ă©dition de luxe de 1908) de Jean Lorrain ; Jeanne d'Arc (1912) de Funck-Brentano dont les illustrations ont Ă©tĂ© reprises dans les ouvrages Ă©trangers The Beautiful Story of Joan of Arc de Villa Ruth Lowe et Joan of Arc, Maid of Orleans de Jeanette Struchen ; En Lorraine (1917) de Robert Linzeller ; La JĂ©rusalem dĂ©livrĂ©e (1921) de Le Tasse ; Ă titre collectif, il participe aux illustrations de Cyrano de Bergerac (1897), de L'Aiglon (1900) et Chanteclerc (1904) d'Edmond Rostand ; Fabiola ou l'Ăglise des catacombes de Nicholas Wiseman ; L'Heptameron des gourmets (1919) dâĂdouard Nignon[23].
- Menus : Guillonnet illustre de nombreux menus notamment pour lâĂlysĂ©e, parmi lesquels celui du dĂ©jeuner de BĂ©theny, le , offert en l'honneur de la visite en France du tsar Nicolas II de Russie.
- Affiches : « Les Grandes Journées populaires 1789-1830-1848-1870 » ouvrage de Pierre Baudin et R. CadiÚres ; « Messaline » (poÚme d'Armand Silvestre et EugÚne Morand) pour laquelle il prend comme modÚle Mata Hari.
- Timbres postaux : timbres de 1929 et 1930 édités pour le comité national de défense contre la tuberculose.
Ćuvres
Salon des artistes français
- 1887 : Les cinq doigts de Birouk (dessin) ; Bonsoir, Grand'maman, bonsoir ! (dessin)
- 1888 : Portrait de Mme B. K. (peinture) ; Ă la fontaine - Auvergne (dessin)
- 1889 : Portrait de ma mĂšre (peinture)
- 1890 : Regret (peinture)
- 1891 : Portrait de S. E. le cardinal Maignan (peinture) ; Portrait de Maurice (peinture) ; Portrait de M. G. (peinture) ; Le bibliomane (dessin)
- 1892 : ANAYXH (Victor Hugo - Notre Dame de Paris) (peinture)
- 1893 : Portrait de M. D⊠(peinture) ; Portrait de M. S. K⊠(peinture)
- 1894 : Jeanne d'Arc au sacre de Charles VII à Reims (Carton p/Vitraux) ; Dessins, esquisses du concours des verriÚres pour la Cathédrale d'Orléans (dessin)
- 1895 : Portrait de Mme P⊠(peinture)
- 1896 : Portrait de M. T⊠(peinture) ; Carton de verriÚre pour salle à manger (le repas de Sancho dans l'ßle de Barataria - Don Quichotte) (carton p/vitrail)
- 1897 : Repos (peinture) ; Femme à sa toilette (peinture) ; Portrait de M. D⊠(dessin)
- 1898 : Portrait du Docteur Vigier, député du Loiret (peinture)
- 1899 : Une partie de foot-ball - "Tenu" (peinture) ; DiplÎme pour la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (dessin)
- 1901 : La FĂȘte-Dieu Ă SĂ©ville (1900) - Danse de Los Seisses (peinture) ; Procession de la San Fernando - SĂ©ville (peinture) ; Chez M. Sylvestre Bounard (dessin)
- 1902 : La Horde (peinture) ; La Bénédiction des enfants de Sologne (peinture)
- 1903 : Le Saint-Sacrement - Sologne (peinture) ; Retour au village - Provence (peinture)
- 1904 : La danse du feu - Secte des Aïssaouas (Algérie) (peinture) ; Le présage - Mariage maure (peinture)
- 1905 : La jeunesse de France au tombeau de Gambetta - Nice 1901 (peinture) ; La bénédiction des biens de la terre - Porche de l'Abbaye de Saint Benoßt sur Loire (Sologne) (peinture)
- 1906 : Ombre et soleil - Provence (peinture) ; Le foyer des artistes Ă l'OpĂ©ra Comique - PremiĂšre de Griselidis (peinture) ; Portrait de Mme SâŠ(dessin) ; Portrait de M. Fernand Cormon (dessin)
- 1907 : La remontée (des vendanges) - Provence (peinture) ; Procession de la Vierge - Provence (peinture) ; Portrait du Docteur P⊠(dessin) ; Portrait du Docteur E⊠(dessin)
- 1908 : Garden party offerte à M. le Président de la République par le conseil général du Lot-et-Garonne (Agen 1906) (peinture) ; L'heure des faunes (peinture)
- 1909 : Fin de marché - Sologne (peinture) ; La rencontre de l'Homme (peinture) ; Portrait du sculpteur Segoffin (dessin) ; Portrait de M. V⊠(dessin)
- 1910 : En Provence (peinture) ; Portrait de Mme A.-V. L⊠(peinture) ; Portrait de M. C⊠(dessin)
- 1911 : Le foulage du Blé (Provence) (peinture) ; Un soir en Provence (peinture) ; Portrait de M. F. L⊠(dessin) ; Portrait de M. B⊠(dessin)
- 1912 : Bénédiction de la mer (Marina-Grande) à Capri (peinture) ; Les voiles bleues à Capri (peinture) ; portrait de M. V. de G⊠(dessin) ; Portrait de M. Quost (dessin)
- 1913 : La cuve - Ăle de Capri (peinture) ; En maraude - Capri (peinture)
- 1914 : La fin du jour sur les vieux quais (Syracuse) (peinture); "Illum, non populi fasces, non purpura regum flexitâŠ" (Virgile - GĂ©orgiques) - La rentrĂ©e du troupeau, le soir (peinture) ; Portrait de M. Ed. Haraucourt (dessin) ; Portrait de Mlle F. L⊠(dessin)
- 1921 : Scarabées (peinture) ; Portrait de M. Gustave Kahn (dessin)
- 1922 : Fleurs - Perroquets et tournesols (peinture) ; Fantaisie lunaire (peinture) ; Portrait de M. P. C⊠(dessin) ; Portrait de M. A. T⊠(dessin)
- 1923 : Portrait de Mme R⊠(peinture) ; Portrait des docteurs P. et G. Martinier (dessin)
- 1924 : Portrait de mon ami Robert Kemp (dessin)
- 1925 : Les Viornes (peinture)
- 1927 : Portrait de M. Emile Humblot (dessin) ; Portrait de M. Ferdinand David (dessin)
- 1928 : Valinka (peinture) ; Portrait de M. Fernand Bouisson, Président de la Chambre des députés (dessin) ; Portrait de M. Lucien Hubert, sénateur des Ardennes, et de son fils (dessin)
- 1930 : Portrait de Jean Boucher (dessin) ; Portrait de M. M. de Copper, S. Gouverneur du Tchad (dessin)
- 1931 : Portrait de M. Paul RoquĂšre, conseiller d'Ătat (peinture) ; Panneau dĂ©coratif destinĂ© Ă la villa de Mlle J. T⊠; soubassement et fontaine en cĂ©ramique espagnole (cartonp:ceramique) ; Portrait de M. Robert Dumas (dessin) ; Sans titre (dessin)
- 1932 : La forĂȘt vierge (panneau dĂ©coratif faisant partie d'un ensemble destinĂ© au MinistĂšre des Affaires ĂtrangĂšres de Caracas - Venezuela) (peinture) ; Portrait de M. Abel Combarieu, PrĂ©sident de Chambre Ă la Cour des Comptes (peinture) ; Portrait de Pascal Forthuny (dessin)
- 1933 : Portrait du Contre-Amiral J. Le Bigot, attaché à la personne du Président de la République (peinture) ; Morros de San Juan (Venezuela) (peinture) ; Adoration des anges (carton p/tapisserie) ; Portrait de Gustave Kahn (dessin)
- 1934 : Portrait de M. Pierre de FouquiÚres, Introducteur des ambassadeurs (peinture) ; Portrait de théùtre de Mme Corina Freire, chanteuse portugaise (peinture) ; Tennis at Wimbledon (carton p/vitrail) ; Portrait de M. Iwan Cerf (dessin)
- 1935 : Pastorale (peinture) ; Turquerie (peinture) ; Portrait de M. Alix Marquet (dessin)
- 1936 : Paysage (peinture) ; Portrait du GĂ©nĂ©ral de Goys de Mezeyrac (peinture) ; Portrait de M. Ămile Aubry (dessin)
- 1937 : Portrait de Mme Marcelle Schmitt (peinture)
- 1938 : Portrait de Monseigneur RiviĂšre, Ă©vĂȘque de Monaco (peinture) ; Portrait de famille (peinture)
- 1939 : Portrait de Sa MajestĂ© Abdul Medgid II (peinture) ; MontĂ©e du Calvaire (peinture) ; Descente de la Croix (peinture) ; Esquisse d'ensemble pour la mĂȘme dĂ©coration (peinture)
- 1940 : Matin d'hiver - Provence (peinture)
- 1941 : Chemin de Croix - Ătape 1 (peinture) ; Chemin de Croix - Ătape ? (peinture) ; Chemin de Croix - Ătape ? (peinture) ; Chemin de Croix - Ătape ? (peinture) ; Chemin de Croix - Ătape ? (peinture) ; Chemin de Croix - Ătape ? (peinture)
- 1942 : Mascarade Ă Venise (peinture)
- 1943 : Portrait de Mme W⊠(dessin) ; Portrait de Mlle C⊠(dessin)
- 1944 : Bucolique (peinture)
- 1945 : Portrait de Mlle Pinel (peinture) ; Portrait de M. J. Bouchaud (dessin) ; Portrait de M. M. Dupuy (dessin)
- 1946 : Influence de l'Orient sur l'Occident (Syrie) (peinture) ; Portrait de LĂ©on Salles (dessin) ; Portrait de Roland Charmy (dessin)
- 1948 : Au fond du parc (peinture) ; Oliviers au matin (peinture) ; Oliviers (Provence) (peinture)
- 1949 : Les pénitents rouges (peinture) ; La route (Provence) (peinture) ; Derniers rayons (Provence) (dessin)
- 1950 : Lettres et philosophie (carton p/tapisserie) ; Lettres et philosophie (Ă©tude) (dessin) ; Portrait de M. Ădouard LĂ©on (dessin)
- 1951 : Le chevrier (peinture) ; Le bois d'olivier (peinture) ; Le soir (peinture)
- 1952 : Jeanne d'Arc (peinture) ; Portrait de Mme W⊠(pastel)
- 1953 : Jardin d'automne (peinture) ; Derniers rayons (Provence) (peinture) ; Matin, Provence (peinture)
- 1954 : Matin, Provence (peinture) ; Chemin ensoleillé (peinture) ; Le village (peinture)
- 1955 : Les paons blancs (peinture) ; Oliviers, Provence (peinture) ; Cour de parc abandonné (peinture)
- 1959 : L'ovation (peinture)
- 1960 : Eglogue (peinture)
- 1961 : Dragons d'or (peinture) ; Roses (peinture) ; Roses thé (peinture) ; Intérieur (peinture) ; Intérieur bibliothÚque (peinture)
- 1962 : Roses thé (peinture) ; Roses roses (peinture) ; Roses rouges (peinture) ; Roses jaunes (peinture) ; Intérieur salon (peinture)
- 1963 : (Salle spĂ©ciale pour hommage) - Roses thĂ© ; Roses roses ; Floxs buste roses blanches ; Lotus Boudha ; Farniente ; Roses thĂ© - photo coupe persane ; Roses thĂ© - vase italien, coupe persane ; Roses thĂ© rouge foncĂ© - vase persan - thĂ©iĂšre verte ; Roses abricot et rouge foncĂ© - centaure, chat de barye ; Roses abricot et rouge foncĂ©, fond de gravure; Jardin d'Ăle-de-France ; Roses abricot - vase persan - thĂ©iĂšre chinoise cuivre ; Roses jaunes - verre - grosse bouillotte chinoise ; Roses jaunes et roses - vase persan - glace vĂ©nitienne ; Roses abricot - vase de verre - fronton de glace vĂ©nitienne ; Roses dorĂ©es - pichet fleuri - bouddha dorĂ© ; Roses verte Williams ; La commode et les fauteuils dorĂ©s ; La table, deux chaises chippendale - chat endormi sur tabouret ; Carros - tapisserie - trois fauteuils dorĂ©s ; Grand buffet aux Ă©tains ; Grand buffet, deux chaises chippendale - tapis - vase persan ; La commode, la glace sur voile persan - en hauteur ; IntĂ©rieur au buste - reflets verts ; La bibliothĂšque - paysages ; L'oliveraie ; Jardin sous la neige ; Au fond du parc ; Carros l'hiver ; Les Asters et la vigne vierge - figure ; LumiĂšre sur la vallĂ©e - oliviers ; Flox et soleils ; Campanules ; L'allĂ©e verte - Saint Cloud ; Oliviers en largeur avec chĂšvres ; Jardin or et rouge ; L'allĂ©e verte - Saint Cloud ; Arbres en fleurs ; Arbres en fleurs - figure ; Le Puits Ă la glycine ; Jardin fleuri ; Portrait de Mimi ; Portrait du Docteur Encausse (Papus) ; Portrait de Henri Blanc ; Portrait de Gustave Kahn ; Mariage arabe ; L'ovation ; SĂ©rĂ©nade d'automne ; Au matin sur la plage ; DerniĂšres vagues ; Derniers rayons sur la roseraie ; Au balcon ; Bal au jardin ; Bal aux bougies ; Arlequin dansant ; PremiĂšres vagues ; Repos ; Dessin sanguine et un croquis de nĂ©grillon aquarelle correspondant.
- 1964 : Le secrétaire ; Le coin des livres ; La console dorée
- 1965 : Au jardin - variante 1 ; Au jardin - variante 2 ; Au jardin - variante 3 ; Au jardin - variante 4 ; Au jardin - variante 5
- 1969 : (Rétrospective) - Vue de Saint-Cloud ; Vue de Saint-Cloud ; Jardin à Carros (A.-M.) ; Jardin à Carros (A.-M.) ; Mariage arabe ; Portrait du docteur P⊠; Portrait de J. Bouchaud, membre de l'Institut.
Peintures
- 1914 : Portrait de Madame Fanty-Lescure, artiste peintre et tante par alliance de Guillonnet, musée des beaux-arts de Rouen[24].
- 1925 : La partie de tennis, huile sur toile, 59 x 72 cm, musée des beaux-arts de Dijon, Dijon[25].
- 1930 : Portrait d'homme, Jean Boucher, sculpteur, musée des beaux-arts de Rennes[26].
- Les Félibres[27] assistant à la premiÚre partie de rugby dans le parc du Lycée (1899), fresque (environ 15 m sur 4,5 m) décorant le parloir du lycée Lakanal à Sceaux, classée monument historique[28].
ĂlĂšves
- Diego Rivera, muraliste mexicain, choisit l'atelier de Guillonnet pour travailler avec lui lors de son passage Ă Paris en 1908-1909.
- André Nivard, peintre officiel de la Marine.
- Ătienne de Martenne (1867-1920).
- Huseyin Avni Lifij, entre 1909 et 1912.
Distinctions
- Officier de l'ordre royal du Cambodge le .
- Chevalier de l'ordre de la Couronne d'Italie le .
- Brevet de l'ordre de Stanislas III (Russie) en 1902.
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur le .
- Officier de la LĂ©gion d'honneur le [29].
Notes et références
Notes
- Il signe ODV Guillonnet ou EODV Guillonnet.
- Il manque deux cartons, celui reprĂ©sentant Jeanne rendant grĂąces Ă Dieu dans la cathĂ©drale Sainte-Croix dâOrlĂ©ans ainsi que le carton en taille rĂ©elle reprĂ©sentant Jeanne au sacre du roi Ă Reims (collection particuliĂšre). En raison de ses dimensions, ClĂ©mentel rĂ©servait ce dernier carton Ă la dĂ©coration de lâescalier monumental du palais de Justice de Riom.
- FrĂ©dĂ©ric Mistral porte une barbe ; Edmond Rostand tient une badine ; Maurice BarrĂšs tient une bicyclette ; Paul DĂ©roulĂšde est habillĂ© d'une cape ; Frantz Reichel, qui devait ĂȘtre le fondateur de la fĂ©dĂ©ration française de rugby Ă XV en 1903 est celui qui reçoit le ballon.
- Conservé au Petit Palais à Paris.
- L'Ă©quivalent aujourdâhui dâun ingĂ©nieur, chef de chantier et contrĂŽleur de gestion rĂ©unis.
- Ces bourses ne sont habituellement attribuĂ©es quâĂ des candidats de moins de 31 ans rĂ©volus. Elles ont procurĂ© Ă quantitĂ©s de peintres et de sculpteurs, jeunes encore et dĂ©jĂ remarquĂ©s, lâoccasion dâachever ou de renouveler leurs Ă©tudes, leur imagination et leur esprit dans les musĂ©es, dans les villes, dans les paysages de toute lâEurope et de tout lâOrient mĂ©diterranĂ©en. Elles ont permis en particulier de faire renaĂźtre et prospĂ©rer lâorientalisme ; un orientalisme tout neuf (diffĂ©rend et indĂ©pendant de lâancien orientalisme romantique), rĂ©aliste, documentaire, en gĂ©nĂ©ral lumineux et clair, et surtout aussi variĂ© que les tempĂ©raments et que les curiositĂ©s individuelles.
- Conservé à Paris au Petit Palais.
- Maintenant conservé au musée de la Miniature ().
- Assistaient notamment Ă la cĂ©rĂ©monie la famille de Gambetta, le gĂ©nĂ©ral AndrĂ© (ministre de la Guerre), ThĂ©ophile DelcassĂ© (ministre des Affaires Ă©trangĂšres), les sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s du dĂ©partement, Charles Cazalet, prĂ©sident de lâunion des sociĂ©tĂ©s de gymnastique de France, Joseph Sansboeuf, prĂ©sident des sociĂ©tĂ©s Alsaciennes-Lorraines de France et des colonies.
- Dans cette cour des mĂ©tiers, Guillonnet traite en trois tableaux monumentaux les mĂ©tiers dâarts (avec le thĂ©Ăątre), les mĂ©tiers de la mode (avec la parure) et les mĂ©tiers de la terre (avec le jardinage). Bien que sĂ©parĂ©e par des colonnades, Guillonnet avait su donner une unitĂ© Ă l'ensemble.
- Le musée Rolin à Autun conserve les études préparatoires de Guillonnet à la décoration de cet édifice.
Références
- « ark:/36937/s005afeaa5ede5aa », sous le nom GUILLONNET O.D.V (consulté le )
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- Dimensions : 2,22 Ă 1,13 m.
- Catalogue du musĂ©e Mandet de 1985 « Ătienne ClĂ©mentel et les arts » de DaniĂšle Dewinck et Antoinette Ehrard, lot no 45, p. 52.
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- Voir dans le catalogue de lâexposition : « La Table Ă lâĂlysĂ©e, rĂ©ceptions officielles des prĂ©sidents depuis la IIIe RĂ©publique », 5 Continents Ă©ditions, Milan, 2005, 220 p. (ISBN 88-7439-274-5), Auteurs : Emmanuelle Flament-Guelfucci, conservateur du patrimoine, chef du service des archives et de lâinformation documentaire de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique ; Olivier Gabet, conservateur du patrimoine, conservateur au musĂ©e dâOrsay ; Philip et Mary Hyman, historiens, spĂ©cialistes de lâhistoire culinaire française ; Marie Lavandier, conservateur en chef du musĂ©e du prĂ©sident Jacques Chirac ; AgnĂšs Longevialle, pianiste et professeur de piano ; Karine McGrath, archiviste de lâĂ©tablissement public du musĂ©e et du domaine national de Versailles ; lâarticle « Lâillustration des menus de lâĂlysĂ©e » par Marie Lavandier, p. 139 et suivantes.
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- Alexander Heilmeyer, « Sur la VIIIe exposition internationale dâart de Munich », 1901, dans Die Kunst unserer Zeit, 1900, no 12, p. 143-206.
- Le comitĂ© de la Croisade des Femmes françaises est constituĂ© de Mmes J. Adam, Augagneur, Ad. Brisson, A. Daudet, Delanney, J. DĂ©roulĂšde, C. Flammarion, Marquise de Ganay, Comtesse Greffulhe, M. Lemaire, Daniel-Lesueur, R. PoincarĂ©, J. L. Rigaud, Duchesse de Rohan, J. Siegfried, Duchesse dâUzes, douairiĂšre, Viviani, Zola
- LĂ©on Abensour : Les Vaillantes â Librairie Chapelot, Paris 1917
- Daniel J. Lesueur : La française du .
- ConfĂ©rence de Mme Alphonse Daudet, « La Croisade des Femmes Françaises », Journal de lâUniversitĂ© des Annales, no 12-13, 1er-, p. 65 Ă 85.
- Vase jeux olympiques de 1924, musée municipal d art et d histoire de colombes colombes sur http://www.id2sorties.com.
- Rafael Pineda : « El rescate de las pinturas de Guillonnet », Ministerio de Relaciones Exteriores (Caracas, Venezuela) 1978.
- L'Ăclaireur de Nice du : « Nos trĂ©sors artistiques ».
- Enfin, elle a fait lâobjet dâune communication scientifique du Dr William C. Gibson, parue le dans la revue JAMA (no 1039, p. 218). Masters of the Spirit Tapestry Exhibit sur www.library.ubc.ca Voir aussi : Masters of Science Tapestry Exhibit sur www.library.ubc.ca.
- Catalogues des commissaires Priseurs Joël M. Million & Claude Robert : Tapisseries et cartons des ateliers A.R.T. (années 1942-1950), vente Paris-Drouot Richelieu du .
- figaro-illustre.e-monsite.com.
- Ădouard Nignon, « l'HeptamĂ©ron des gourmets ou Les DĂ©lices de la Cuisine Française » Ă©ditĂ© Ă compte dâauteur Ă Paris en 1919. Cet ouvrage (in-4, brochĂ©. 246 pages) est consultable, outre Ă la BNF, au musĂ©e Escoffier Ă Villeneuve-Loubet et dans le salon-bibliothĂšque du restaurant Ă la mĂȘme enseigne Ă Luchon. Autour dâune collection de recettes de la cuisine française moderne (620 recettes) servies lors de festins imaginaires durant les « sept journĂ©es de cocagne ». Chacune de ces journĂ©es est prĂ©sentĂ©e par un Ă©crivain diffĂ©rent : Lucien Descaves, Henri de RĂ©gnier, Laurent Tailhade, Guillaume Apollinaire, AndrĂ© Mary, Fernand Fleuret, Ămile Godefroy. Les illustrations sont de J. Patricot, Guillonnet et Varenne.
- Site des musées de Haute-Normandie
- « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
- Notice no 00000065897, base Joconde, ministÚre français de la Culture Base Joconde
- Sont représentés : Frédéric Mistral, Edmond Rostand, Maurice BarrÚs et Paul DéroulÚde - seul Mistral est un Félibre connu. à Sceaux, on trouve le jardin des Félibres, situé non loin de la demeure du fabuliste occitan Florian. Le jardin possÚde la statue de Frédéric Mistral et de neuf autres félibres.
- Notice no IM92000510, base Palissy, ministÚre français de la Culture
- « Base Léonore : Index des patronymes », sur http://www.culture.gouv.fr (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- Georges Turpin, « Guillonnet », Médecines et Peintures, no 62, Laboratoire Chantereau, collection « Innothéra », 1953.
- Collectif, « Guillonnet, de l'ombre Ă la lumiĂšre », Ăditions Melis, 2017, 112 p. (ISBN 978-2-35210-096-6).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- Delarge
- Musée d'Orsay
- (en) Bénézit
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Site dédié à l'artiste sur guillonnet.org.