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Rue Saint-André-des-Arts

La rue Saint-André-des-Arts est une rue située dans le quartier de la Monnaie du 6e arrondissement de Paris[1].

6e arrt
Rue Saint-André-des-Arts
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La rue Saint-André-des-Arts en direction de la place Saint-Michel.
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Situation
Arrondissement 6e
Quartier Monnaie
DĂ©but 10, place Saint-Michel
Fin 63, rue Dauphine
Morphologie
Longueur 320 m
Largeur 15 m
Historique
Création 1179
Ancien nom Rue de Laas
rue Saint-Andéol-de-Laas
rue Saint-Germain-des-Prés
rue Saint-André
rue Saint-Andrieu
rue Saint-André-de-Laas
rue Saint-André-des-Arcs
GĂ©ocodification
Ville de Paris 8761
DGI 8484
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Saint-André-des-Arts
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Saint-André-des-Arts
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Situation et accès

Rue Saint-André-des-Arts en 2010, vue en direction de la rue Dauphine.

Elle est orientée est-ouest, de la place Saint-Michel à la rue Dauphine.

La rue Saint-André-des-Arts est desservie par les lignes de métro (M) (4) (10) à la station Odéon et par la station de métro Saint-Michel, par les lignes de bus RATP 58 63 70 86 et (BUS) RATP 21 24 27 38 85 96 Tootbus Paris, ainsi que par les lignes du Noctilien (BUS) N12 N13 N14 N21 N122 N145. Elle est également accessible par les lignes de RER (RER) (B) (C).

Origine du nom

La porte de Buci à l'extrémité de la rue Saint-André-des-Arts sur le plan de Truschet et Hoyau (vers 1550). Cette porte se trouvait à l'emplacement de l'actuel no 61.

Cette voie passait devant l'église Saint-André-des-Arts, à l'origine Saint-André-de-Laas, puis Saint-André-des-Arcs. Rue ainsi nommée parce qu'on y vendait des arcs et des flèches selon Germain François Poullain de Saint-Foix[2].

Historique

Son tracé correspond à une partie de l’axe ouest de l'ancienne Lutèce, la ville romaine dont le centre se situait dans l'actuel Quartier latin (Luxembourg, Panthéon)[3].

Elle conduisait, à l'origine, de la porte de Buci, sur l'enceinte de Philippe Auguste, à la place Saint-André-des-Arts en passant devant l’ancienne église Saint-André-des-Arts.

Elle s'arrêtait au début à proximité de la rue des Grands-Augustins, là où se trouvait vraisemblablement une porte de l'enceinte de Louis VI.

Puis elle s'étendit jusqu'à la rue de la Contrescarpe-Dauphine où se situait la porte dite de Buci dont la destruction est ordonnée par un arrêt du Conseil du roi du [4]. Dans son prolongement hors les murs, elle s'appelait « rue du Pilori ».

Vers l'an 1000, un oratoire de ce lieu fut transformé en église à l'entrée d'une rue conduisant du Petit-Pont à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés en traversant le clos de Laas qui était un vignoble appartenant à cette abbaye, accensé et loti à partir de 1179.

La paroisse Saint-André fut créée en 1211 par démembrement de la paroisse Saint-Sulpice dépendant de l'Abbaye-de-Saint-Germain sur une partie du territoire de cette paroisse à l'intérieur de l'enceinte de Philippe-Auguste construite sur la rive gauche entre 1200 et 1211[5]. Ses paroissiens étaient des marchands d'arcs et elle prit le nom de Saint-André des Arcs[6].

Vers 1280-1300, elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous la forme « rue Saint-Andri ».

Elle fut également appelée « rue Saint-André de Laas », sur le territoire dit clos de Laas[7]. Le clos de Laas appartenait à l’abbaye . L’abbé Hugues en aliéna une grande partie en 1479 ; ce lieu était déjà habité à cette époque.

Une déclaration passée par Fouret, prêtre et principal, Escomel, proviseur, Robert, Gachon, Tessier, Badon, Pajot, Mouton, Laurent, de Saint-Priest, Savoye et Chapuis, boursiers, rappelait que ces maisons étaient exemptes de cens par suite d'amortissement, à l'exception d'une seule donnant sur les deux rues de l'Hirondelle et rue Saint-André-des-Arts, à l'enseigne du Cheval-Noir[6].

L'autre partie est citée sous le nom de « rue Saint André » dans un manuscrit de 1636.

Un certain Joseph tenait vers 1670 un café au bout des rues du Pont Notre-Dame et Saint-André-des-Arts, qui ne marcha pas. Cette mode va réellement démarrer en 1689, avec Francesco Procopio dei Coltelli qui ouvre son échoppe, le Café Procope[8].

Au XVIIe siècle, Mme Jean Edouard, sœur du compositeur Marc-Antoine Charpentier, habitait dans cette rue. Elle se rendait avec lui aux concerts que donnait toutes les semaines chez lui, l'abbé Mathieu, curé de la paroisse et italianiste[9].

Nicolas Lémery vécut dans un immeuble de cette rue et y est mort, le .

L'ancienne église Saint-André-des-Arts fut vendue le 4 fructidor an V et détruite en 1808 ; elle se trouverait aujourd’hui à l'emplacement la place de ce nom[10], à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, également détruite, dont il ne reste que l’église. Une statue de saint André, placée à l’angle de la rue André-Mazet, garde le souvenir de son emplacement. Cette niche vide en 1910 était jadis occupée par une statue de la Vierge.

La rue fut modifiée en 1836 et 1837, pour être achevée en 1853.

Nathalie Lemel, en arrivant Ă  Paris en 1861, travaille chez Magnier relieur dans cette rue.

Un des hôtels de cette rue fut de Saint-Agnan ou de Saint-Aignan, nous ne savons pas à quelle date ni lequel. Il est possible que cet honneur fût dû à l'un des deux Beauvilliers, ducs de Saint Aignan, successivement en faveur près de Louis XIV.

Le , Ă  l’auberge du Louis d'Or, loge l'abbĂ© Antoine Moreau (1625-1702) dit le « père des Pauvres Â», venu Ă  Paris pour faire donation Ă  sa sĹ“ur Anne de ses droits sur la succession de leur père Claude Moreau[11].

Dans cette rue se trouvait également la Grande manufacture de souliers tenue par les frères cordonniers.

Dans cette rue demeura François-Alexandre de la Chenaye-Aubert (1699-1784) lorsqu'il résida à Paris au XVIIIe siècle. Sa maison était située entre l'hôtel de Hollande et la rue des Grands-Augustins[12].

La rue subit de grandes transformations dans les années 1870.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

De la place Saint-André-des-Arts à la rue Gît-le-Cœur, il ne restait qu'une ou deux maisons des huit de ce pâté de maisons qui appartenait au collège d'Autun, dont on retrouve trace également rue de l’Hirondelle, en 1875. Ce sont les numéros actuels allant du 22 au 28. C'est sur cette place que se trouvait l'église Saint-André-des-Arts, bâtie en 1212 et remaniée profondément en 1660 ; elle fut démolie en 1807.

Plaque au n°22 en hommage au résistant Louis Desnos.
  • Le no 12 : n'existe plus. Le peintre et graveur Charles MĂ©ryon y habita de 1848 Ă  1850.
  • No 21 : en 1910, il restait encore les vieilles maisons jouxtant l'Ă©glise Saint-AndrĂ©-des-Arts.
  • No 22 : ancien hĂ´tel d'Autun, propriĂ©tĂ© des Ă©vĂŞques d'Autun, oĂą Pierre Bertrand, Ă©vĂŞque, fonda le collège d'Autun en 1337 et reçut quinze Ă©coliers. Le , un prĂŞtre du nom de Pierre Poncet assassina dans le collège le curĂ© de MĂ©ru et son valet. Il fut arrĂŞtĂ©, dĂ©gradĂ© et brĂ»lĂ© vif après avoir eu le poing coupĂ©. Devenu propriĂ©tĂ© de l'État, le collège sera transformĂ© en 1767 en Ă©cole gratuite de dessin, vendu le et dĂ©moli en 1823[13]. Immeuble avec deux boutiques Ă  gauche de la porte d'entrĂ©e du XIXe siècle et une Ă  droite. Façade sur cinq Ă©tages dont le cinquième avec balcon, ferronneries pour les appuis de fenĂŞtres dont sept en façade. Combles amĂ©nagĂ©s. Maison du prĂ©sident Ă  mortier Lecoigneux, père de François Le Coigneux de Bachaumont. Charles Baudelaire et ses parents y demeurèrent vers 1828. Louis Ange Pitou y habita aussi.
  • No 23 : immeuble avec petite porte d'entrĂ©e Ă  gauche de laquelle se trouve une boutique en rez-de-chaussĂ©e. Trois Ă©tages avec une fenĂŞtre encadrĂ©e de chaque cĂ´tĂ© par l'emplacement de fenĂŞtre en aveugle. DĂ©crochement en façade, sur la gauche vers la place Saint-AndrĂ©-des-Arts ; faisait partie du no 25, l'ensemble formant l'hĂ´tel de La Verrière. La maison en face (les nos 22-24) appartenaient au collège d'Autun.
  • No 24 : ancienne propriĂ©tĂ© du collège d'Autun. Immeuble avec petite porte d'entrĂ©e Ă  deux battants du XIXe siècle, une boutique de chaque cĂ´tĂ©. Quatre fenĂŞtres au premier et au deuxième Ă©tage, trois au troisième et combles amĂ©nagĂ©s. Appui de fenĂŞtres en fer forgĂ© au second sur trois fenĂŞtres.
  • No 25 : immeuble avec une petite porte d'entrĂ©e. Entresol, la boutique de droite fut autrefois un cabaret, dans la cave, que frĂ©quentèrent Charles Baudelaire et Jeanne Duval. Appuis de fenĂŞtres sur partie saillante en arrondi. Combles amĂ©nagĂ©s. FenĂŞtres de l'entresol dans des ouvertures en plein cintre. Faisait partie avec le no 23 de l'ancien hĂ´tel de La Verrière, encore debout en 1875, avant de devenir la propriĂ©tĂ© de Du Fresne, seigneur du Cange, prĂ©sident trĂ©sorier de France, dont le fils fut l'historien glossateur Charles du Fresne, sieur du Cange.
  • No 26 : ancienne propriĂ©tĂ© du collège d'Autun. Immeuble avec une petite porte d'entrĂ©e moderne, boutiques de chaque cĂ´tĂ©. Façade sur trois Ă©tages avec fenĂŞtres rectangulaires hautes dĂ©corĂ©es de petits supports Ă  volutes, sous chacune d'elles, avec un petit rebord en saillie, les dessus de fenĂŞtres avec mascaron, coquille et autres ornementations. Belle façade ravalĂ©e. Combles amĂ©nagĂ©s.
No 27, l'hĂ´tel Duchesne (inscrit aux monuments historiques).
  • No 27 : hĂ´tel particulier, dit hĂ´tel Duchesne ou encore maison des Trois Chapelets, Logo monument historique Inscrit MH (1928)[14] porte, balcon sur rue. Construit avant 1640 pour le compte d'AndrĂ© Duchesne (1584-1640) qui, originaire de la mĂŞme rĂ©gion que Richelieu, deviendra, grâce Ă  son appui, gĂ©ographe et historien de Louis XIII. Il est mort Ă©crasĂ© par une charrette[15] en 1640. La façade de cette bâtisse sera modifiĂ©e de façon notable en 1748 dans un style Louis XV. Au rez-de-chaussĂ©e, trois baies en plein cintre, dont deux ouvrent sur des boutiques, la troisième, au centre donnant sur l'entrĂ©e de l'hĂ´tel. Cette façade est ornĂ©e par des rangĂ©es verticales de pilastres Ă  refends formant un discret relief et donnent un parfait Ă©quilibre Ă  l'ensemble. Au premier Ă©tage, la fenĂŞtre en plein cintre est ornĂ©e d'un mascaron Ă  tĂŞte de femme, avec des pendentifs en forme de poires et des feuillages latĂ©raux, ouvrant sur un balcon galbĂ© Ă  monogramme central et une console vĂ©gĂ©tale de style baroque. Les ferronneries du balcon et des fenĂŞtres emploient des dĂ©cors diffĂ©rents. Au centre du garde-corps du deuxième Ă©tage se trouve une palmette ajourĂ©e, motif très usitĂ© au XVIIIe siècle. Quatre Ă©tages, combles mansardĂ©s. Cour pavĂ©e avec trois entrĂ©es d'escaliers. Ă€ l'Auberge des Trois-Chapelets, on mangeait pour 20 sols.
  • No 28 : ancienne propriĂ©tĂ© du collège d'Autun. Immeuble du XIXe siècle Ă  pans coupĂ©s sur la rue GĂ®t-le-CĹ“ur. Boutique au rez-de-chaussĂ©e Ă  gauche de la porte d'entrĂ©e surmontĂ©e d'un petit balcon, appui de fenĂŞtre en ferronnerie. Trois fenĂŞtres en façade sur cinq Ă©tages dont le cinquième avec un balcon. Combles amĂ©nagĂ©s.
  • No 29 : un peu plus loin, une maison bourgeoise qui, sous Louis XIV, a appartenu Ă  l'avocat Vitard de Passy. Avant 1789, elle Ă©tait dĂ©corĂ©e des panonceaux du notaire Antoine-Marie-Henri Boulard, qui sera connu plus tard comme bibliophile et qui y exerça de 1782 Ă  1808, avant son fils Henri-Simon Boulard notaire de 1808 Ă  1823, mais après son père Henri Boulard notaire de 1745 Ă  1782 , lui-mĂŞme avait rachetĂ© cette Ă©tude Ă  maĂ®tre Nicolas Henri Sellier[16]. Façade en pierre de taille, fenĂŞtres hautes au premier Ă©tage, trois fenĂŞtres au second avec appui en fer forgĂ© posĂ© sur une partie en saillie aux bords arrondis. Boutique Ă  gauche de la porte d'entrĂ©e. Combles mansardĂ©s.
  • No 30 : hĂ´tel d'Arras, propriĂ©tĂ© des comtes d'Artois au XIVe siècle, du comte de Salisbury en 1422, puis, en 1425, de Louis de Luxembourg, Ă©vĂŞque de ThĂ©rouanne, chancelier de France. Le petit hĂ´tel d'Arras Ă©tait au coin de la rue PavĂ©e, au no 32 de la rue Saint-AndrĂ©. Puis, hĂ´tel Montholon. Immeuble en face du no 31. CinĂ©ma Saint-AndrĂ©-des-Arts. Sur la partie gauche de l'immeuble, au centre, une petite porte Ă  deux vantaux avec dĂ©cor Ă  l'entresol. Mascaron grande taille vide et fenĂŞtre plein cintre Ă  l'entresol. FenĂŞtre haute et Ă©troite en façade au premier Ă©tage. Au second, fenĂŞtres plus classiques, fer forgĂ© des appuis aux deux niveaux. Boutiques angle rue GĂ®t-le-CĹ“ur. Combles mansardĂ©s. C'est l'ancien logis ayant appartenu Ă  la famille Montholon[15], dont le père François de Montholon (1480-1543) et le fils François II de Montholon (1529-1590, furent gardes des Sceaux au XVIe siècle et tous deux inhumĂ©s dans l'Ă©glise Saint-AndrĂ©-des-Arts. Le fils fut l'avocat de la reine ÉlĂ©onore d'Autriche, veuve de Charles IX de France. En 1660, le propriĂ©taire est Ingrand, conseiller au Parlement de Metz, puis son fils, intendant du Commerce[15]. En 1793, Billaud-Varennes, dĂ©putĂ© de Paris Ă  la Convention nationale, organisateur de La Terreur avec Robespierre, est locataire Ă  cette adresse[15] juste avant et au moment de son mariage. Charles Baudelaire y rĂ©sida dans sa jeunesse entre 1827 et 1831. En 1900, c'est un hĂ´tel meublĂ© Ă  l'enseigne de La Nouvelle France.
  • No 31 : l'Assistance publique en Ă©tait propriĂ©taire en 1870. Il s'y tenait une Ă©cole de filles qui Ă©tait Ă  l'HĂ´tel-Dieu. Ce fut, au XIXe siècle, le CafĂ© Belge que frĂ©quenta Henri Murger, et c'est de cet Ă©tablissement que fut instituĂ©e la tradition de la soupe Ă  l'oignon vers 1850. Il est devenu aujourd'hui un hĂ´tel de tourisme. Immeuble de deux Ă©tages, hautes fenĂŞtres en façade. Entresol au-dessus des boutiques de droite et de gauche du portail, poutres apparentes dans l'entrĂ©e, Ă©curies au fond de la cour. En 1900, la porte sculptĂ©e de l'entrĂ©e Ă©tait toujours en place.
  • No 32 : immeuble dont l'entrĂ©e est situĂ©e au 17, rue SĂ©guier. Façade Ă  deux fenĂŞtres ; au premier, elles sont hautes et au second avec petit balcon avec appui en fer forgĂ©. Le quatrième Ă©tage est lĂ©gèrement en retrait. Combles mansardĂ©s. Boutique au rez-de-chaussĂ©e.
  • No 33 : hĂ´tel particulier, entrĂ©e Ă  droite, bel escalier. Dans la cour, sur la façade du fond, reste au dernier Ă©tage la mansarde Ă  poulie. Bâtiment toit terrasse dans la cour Ă  gauche. Deux Ă©tages combles sur deux niveaux, mansardĂ©s. Boutiques de chaque cĂ´tĂ© du porche. Les Éditions POL et les Éditions DenoĂ«l sont Ă  cette adresse.
  • No 34 : immeuble avec boutique formant des piliers rectangulaires. Le premier Ă©tage avec des fenĂŞtres hautes. Trois fenĂŞtres en façade sur cinq Ă©tages, avec combles amĂ©nagĂ©s ; le théâtre ChoChotte est un théâtre de danse Ă©rotique[17].
  • No 35 : immeuble avec poutre en bois au-dessus de la porte d'entrĂ©e, façade avec deux fenĂŞtres sur quatre Ă©tages. Combles amĂ©nagĂ©s.
  • No 36 : immeuble Ă  pan coupĂ© sur la rue SĂ©guier. Deux boutiques Ă  gauche de l'entrĂ©e et une Ă  droite. Comporte (?) niveaux dont le cinquième avec un balcon. Le pan coupĂ© comporte un balcon aux deuxième, troisième, quatrième et cinquième. Il n'y a pas de no 38 qui devait faire partie de cet immeuble. Emplacement du petit hĂ´tel d'Arras au XIIIe siècle.
  • No 37 : librairie historique Clavreuil, F. TessĂ©dre, fondĂ©e en 1878, successeur du libraire Margraff. Cette boutique est Ă  gauche de la porte. Immeuble de trois Ă©tages, avec fenĂŞtres hautes sur les deux premiers niveaux et appuis de fenĂŞtres en ferronnerie.
  • No 38 : englobĂ© avec le no 36. C'est Ă  cette adresse qu'habitait l'Ă©crivain royaliste Royou, et qu'en 1809 se trouvait le marchand de vin Malliu.
École maternelle au no 39.
  • No 39 : Ă©cole maternelle, construction de 1910, Ă  façade sobre, aux fenĂŞtres Ă©troites et des faux colombages, cĂ´toie un portail Ă  fronton d'influence de style Renaissance, surmontĂ© d'un fronton semi-circulaire, marquĂ© des armes de la ville de Paris, formant un ensemble caractĂ©ristique du dĂ©but du XXe siècle. La façade est en lĂ©ger retrait laissant place Ă  une petite courette sur la longueur de l'immeuble, venant Ă  l'alignement des autres maisons. Après le hall, cour avec petit corps de bâtiments Ă  droite, recouvert en partie de briques vernissĂ©es de plusieurs couleurs. Au fond de la cour une bâtisse moderne. L'Ă©cole reçoit environ 130 Ă©lèves.
  • No 40 : emplacement d'une partie de l'hĂ´tel Saint-Clair, qui fut vendu Ă  Pierre de l'Estoile, notaire, secrĂ©taire du roi, Grand Audiencier Ă  la Chancellerie de France, père de l'historien Claude de L'Estoile. Cet immeuble moderne est en retrait par rapport au no 42, et au mĂŞme que les nos 44 et 46. Il fait face Ă  l'Ă©cole maternelle au no 39. Il va jusqu'Ă  la rue SĂ©guier. Porte d'entrĂ©e Ă  deux vantaux, encadrĂ©e de deux pilastres cannelĂ©s avec chapiteaux ouvragĂ©s. Façade Ă  cinq fenĂŞtres sur cinq niveaux et Ă  pans coupĂ©s sur la rue SĂ©guier. Le cinquième avec balcon sur toute la longueur de l'immeuble avec modillons. Les appuis de fenĂŞtres sont en ferronnerie. Sur le pan-coupĂ© balcon au premier, second et troisième. C'est Ă  cette adresse que demeura aussi selon ThĂ©ophile LavallĂ©e, Billaud-Varennes[18].
  • No 41 : au premier coin de la rue de l'Éperon, immeuble du XVIIIe siècle. Emplacement d’une maison habitĂ©e par Jean Racine de 1680 Ă  1684. Madame Freslon, comtesse de Bonamour, vendit cette maison d'angle en 1754 Ă  Pissot[15]. Porte cochère Ă  deux vantaux, boutiques de chaque cĂ´tĂ©. Ă€ gauche, mur de refend jusqu'au premier. Hall d'entrĂ©e restaurĂ©. Dans la cour, grille en fer forgĂ© et un morceau de colonne ancienne encastrĂ©e dans le mur Ă  un mètre du sol d'une grande finesse, partie haute arrondie et la base sculptĂ©e sur trois faces se terminant en pointe. En façade au-dessus et sur la boutique Ă  droite de la porte cochère trois fenĂŞtres sur trois Ă©tages et au-dessus de la boutique de gauche, deux fenĂŞtres sur trois Ă©tages. Combles surĂ©levĂ©s avec atelier d'artiste, verrière et en retrait combles amĂ©nagĂ©s sur deux niveaux. L'artiste peintre Octave Denis Victor Guillonnet (1872-1967) s'y installe du dĂ©but des annĂ©es 1890 jusqu'en 1895.
  • No 42 : la partie gauche de cet immeuble est dans l'alignement du retrait des numĂ©ros prĂ©cĂ©dents. La partie droite est en avancĂ©e et Ă  gauche de celle-ci se situe la porte d'accès avec une boutique Ă  droite. Façade Ă  trois Ă©tages, la partie gauche avec des fenĂŞtres hautes. Combles mansardĂ©s. La partie droite est Ă  deux fenĂŞtres sur trois niveaux. Les appuis sont en ferronnerie. Boutiques au rez-de-chaussĂ©e dans les deux parties. Boutique Herboristerie d'Hyppocrate. Isidore Isou (1925-2007), fondateur du lettrisme, habita dans cet immeuble du milieu des annĂ©es 1960 Ă  sa mort en 2007.
  • No 44 : immeuble en vis-Ă -vis de la rue de l'Éperon et du no 41. Boutique Ă  gauche de la porte d'entrĂ©e qui est moderne. Façade garnie de deux baies sur quatre Ă©tages.
  • No 45 : lycĂ©e FĂ©nelon, Logo monument historique Inscrit MH (1928)[14], bâtiment construit de 1883 Ă  1894, dans un style nĂ©oclassique, entrĂ©e au no 2 rue de l'Éperon, Ă  l'angle de la rue Saint-AndrĂ©-des-Arts. Ce lycĂ©e est aujourd'hui mixte, il fut le premier lycĂ©e de jeunes filles de la capitale. Jadis, de ce numĂ©ro de la rue Ă  la porte de Buci, un grand logis fut occupĂ© par les ducs d'OrlĂ©ans du XIVe siècle et du XVe siècle, dauphin de France ou frères du roi. Louis XII en fit plusieurs lots avant son avènement au trĂ´ne, et des particuliers s'en arrangèrent en janvier 1484. Billaud-Varenne, dit le Tigre Ă  perruque jaune une fois mariĂ©, serait venu avec sa première femme Ă  cette adresse après 1786, au 4e Ă©tage[19]. C'est ici que mourut le doyen de la facultĂ© de mĂ©decine, Mathieu Orfila (1787-1853), mĂ©decin français d'origine espagnole, chimiste, criminologue, membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine. Ă€ cette adresse Ă©tait l'Ă©tude de MaĂ®tre Louis-Eugène Sebert, notaire. Il y fut d'abord clerc, avant de l'acquĂ©rir en 1864. Il fut prĂ©sident de la Chambre des notaires de Paris, conseiller municipal de Paris Ve, dĂ©putĂ© de Senlis (Oise)[20]. Demeure Ă©galement de FĂ©lix Tournachon, dit Nadar, photographe, inventeur et mĂ©cène de 1824 Ă  1933, et de Pierre Larousse, auteur d'un dictionnaire en 14 volumes.
No 46.
  • No 46 : immeuble face Ă  la rue de l'Éperon, en retrait de la chaussĂ©e et du niveau d'alignement des autres immeubles de la rue. La façade est en pierre de taille. Construction des architectes T. Ramand et G. Ramand 1867, avec une profusion de sculptures de Roussel et dĂ©corations en façade, dans un style inspirĂ© de la Renaissance, chaque baie est couronnĂ©e de mascarons avec tĂŞtes d'hommes et de femmes, rinceaux, des feuilles d'acanthe ornent les consoles des balcons. Les dĂ©cors des ferronneries sont typiques du XIXe siècle. L'immeuble fut remaniĂ© avec un rehaussement d'un Ă©tage lĂ©gèrement en retrait surplombant une corniche Ă  modillon. Au premier Ă©tage, un balcon central avec porte fenĂŞtre, encadrĂ©e de deux pilastres dĂ©corĂ©s de feuilles, de chaque cĂ´tĂ© sont disposĂ©es deux fenĂŞtres. Les deux autres Ă©tages au-dessus prĂ©sentent les mĂŞmes dispositions. Le quatrième est en retrait avec balcon. Combles amĂ©nagĂ©s. Une fontaine dans la cour. Domicile du poète amĂ©ricain Edward Estin Cummings.
  • No 47 : ancien hĂ´tel de Navarre. Dès 1257, Thibaut II de Navarre, roi de Navarre, possĂ©dait des terrains en cet endroit et y fit construire une demeure achevĂ©e en 1260. Sa veuve, Isabelle de France, n'en profita pas puisqu'elle mourut en 1271. Blanche d'Artois, reine de Navarre, veuve d'Henri Ier de Navarre et Ă©pouse en secondes noces du comte Edmond de Lancastre, fils d'Henri III d'Angleterre, y mourut en 1302. L'hĂ´tel resta Ă  sa fille Jeanne Ire de Navarre, Ă©pouse de Philippe le Bel, roi de France en 1285. Après la mort de Jeanne en 1305, l'hĂ´tel revint Ă  son fils Louis X le Hutin, puis Ă  la fille de ce dernier, Jeanne II de Navarre, 1316. Son petit-fils, Jean (1330) le cĂ©da Ă  son frère Philippe, duc d'OrlĂ©ans et l'hĂ´tel devint le sĂ©jour des ducs d'OrlĂ©ans, dauphins de France ou frères du roi (inscription sur le no 49). Valentine de Milan, femme du duc d'OrlĂ©ans, y rĂ©sida. Cette propriĂ©tĂ© et celle du no 49 Ă©taient les deux seules allant du no 51 Ă  la rue de l'Éperon. HĂ´tel de Villayer, dit aussi « hĂ´tel de Vieuville Â», Logo monument historique Inscrit MH (1926)[14], porte, vantaux, balcon sur rue. Ce bâtiment est contemporain de l'hĂ´tel de Châteauvieux (no 49), les deux bâtiments ayant Ă©tĂ© construits en 1728. Le portail est couronnĂ© d'un fronton entrecoupĂ© par des pilastres Ă  refends de part et d'autre. Un mascaron Ă  la tĂŞte de faune entourĂ© de feuilles de lierre surplombe la porte. Les diffĂ©rents motifs ornant les consoles, le tympan et la porte s'inspirent de coquillages et de motifs de vĂ©gĂ©taux de style rocaille, en vogue sous Louis XV. La façade privilĂ©gie les lignes horizontales (un seul Ă©tage, corniches et bandeau sur toute la longueur). Ă€ droite, au fond de la cour, bâtiment en arrondi coiffĂ© d'une coupole, un Ă©tage, combles mansardĂ©s. Ces deux hĂ´tels comportaient des dessus-de-portes de François Boucher. Ă€ l'Ă©poque ou les deux propriĂ©tĂ©s n'en faisaient qu'une, Jacques de La Guesle, gentilhomme lettrĂ©, y demeura. Son malheur fut de servir d'introducteur Ă  Jacques ClĂ©ment dans le cabinet d'Henri III, sans se douter des projets de l'assassin. Il fut très attachĂ© Ă  ce roi ainsi qu'Ă  Henri IV et mourut en 1612. Après lui, ses hĂ©ritiers partagèrent la propriĂ©tĂ©. Le plus gros lot en passait du comte de Châteauvieux, qui avait Ă©pousĂ© Marie de La Guesle, Ă  son gendre le duc ou marquis de la Vieuville. Mais les deux parts en 1738, furent encore rĂ©unies pour quelque temps par l'adjudication de l'hĂ´tel de Châteauvieux au profit de Renouard, comte de Villayer et d'Auteuil, conseiller du roi, maĂ®tre des requĂŞtes, qui venait dans l'autre hĂ´tel après les du Tillet, famille de parlementaire et ecclĂ©siastique dĂ©jĂ  propriĂ©taire de l'autre cĂ´tĂ©. Dans cet hĂ´tel de Châteauvieux, on dĂ®nait en 1691 pour trente sols. Il en coĂ»tait alors un tiers de moins pour prendre son repas au Coq-Hardi ou aux Trois-Chapelets, dans la mĂŞme rue oĂą se trouvait Ă©galement l'inventeur des pâtĂ©s de jambon : un dĂ©nommĂ© Jacquet. Le , le notaire François Brichard ouvrit ici son Ă©tude notariale n°XXIII. Il Ă©tait propriĂ©taire de l'hĂ´tel particulier et avait pour client le peintre Quentin La Tour, le Pelletier de Saint-Fargeau, de Mouchy, de Rosambo, de Monaco, de Lorraine, de Durfort, de VaudĂ©mont, de Duras, SĂ©nac de Meilhan, ainsi que le duc d'OrlĂ©ans, fort riche, il fut membre du Club des Cordeliers et capitaine Ă  son bataillon, accusĂ© de cacher des fonds d'Ă©migrĂ©, il fut guillotinĂ© le et ses biens vendus[21]. En 1910, l'Association philotechnique y avait ses bureaux.
  • No 48 : face au lycĂ©e FĂ©nelon. Au rez-de-chaussĂ©e, boutique Ă  droite de la porte d'entrĂ©e. Deux fenĂŞtres sur quatre Ă©tages. Combles amĂ©nagĂ©s.
  • No 49 : hĂ´tel de Navarre, dit aussi « hĂ´tel de Châteauvieux Â», Logo monument historique Inscrit MH (1926)[14], la façade sur rue, les vantaux, marteau de porte. Une plaque apposĂ©e sur le mur du bâtiment rappelle : « Sur cet emplacement s'Ă©levait l'hĂ´tel de Navarre qui fut ensuite le sĂ©jour d'OrlĂ©ans. Louis XII avant son avènement au trĂ´ne l'habita jusqu'en 1484. » En 1640, l'hĂ´tel de Navarre est divisĂ© : une partie (no 47) devient l'hĂ´tel de Vieuville. Les deux façades de ces hĂ´tels particuliers furent refaites en 1728, ornĂ©es de ferronneries de style Louis XV. Les palmettes de cet hĂ´tel sont particulièrement bien dessinĂ©es. Les trois Ă©tages supĂ©rieurs de la façade prĂ©sentent une rupture de style avec celui des niveaux infĂ©rieurs. Les guirlandes de laurier et les volutes encadrant la fenĂŞtre du centre de la façade paraissent ĂŞtre du XIXe siècle. Il fut rehaussĂ© et transformĂ© après sa construction. Sa façade privilĂ©gie les lignes verticales (plusieurs Ă©tages, fenĂŞtres Ă©troites, pilastres Ă  refends sur toute la hauteur). Jadis rĂ©unis et ayant fait l'hĂ´tel de Jacques de La Guesle, de nouveau rĂ©unis en 1728 et propriĂ©tĂ© de Renouard, de nouveaux sĂ©parĂ©s et occupĂ©s par des libraires. Palin de la Blancherie transporta le Salon de la correspondance qu'il avait fondĂ© en 1778, au Collège de Bayeux, rue de la Harpe. C'Ă©tait une sorte de concurrence aux Salons du Louvre. On y exposait des Ĺ“uvres contemporaines, mais aussi des maĂ®tres anciens provenant de collections particulières, il dura jusqu'en 1787. En 1910, l'École de psychologie y Ă©tait installĂ©e.
  • No 50 : domicile de Vacherot, tapissier, acquĂ©reur des Lefèvre-d'Eaubonne. L'immeuble est situĂ© en face du lycĂ©e FĂ©nelon, avec boutique Ă  droite de la porte d'entrĂ©e Ă  deux battants, surmontĂ©e d'une poutre en bois et de modillons sur la longueur de l'immeuble. La façade comporte huit fenĂŞtres, hautes sur quatre Ă©tages, couronnĂ©es d'un fronton avec mascaron et au premier des volets intĂ©rieurs. Les appuis sont en ferronnerie, les deuxième, troisième et quatrième Ă©tant en saillie.
Plaque au no 51.
  • No 51 : Maison de l'ÉlĂ©phant, construite en 1484 par Jacques Coitier, mĂ©decin de Louis XI (plaque en façade). Il possĂ©dait la grange du palais, qu'il transforma un peu plus tard en une belle habitation et qu'il appela L'Abri-Cotier. C'est pourtant un Ă©lĂ©phant chargĂ© d'une tour que la porte montrait pour enseigne et sur la façade de ce premier bâtiment Ă©tait portĂ©e l'inscription : « Jacobus Coytier miles et consiliarius ac vice-proeses
    Cameroe computorum Parisiensis
    Aream emit et in eâ oedificavit hanc domum
    Anno : 1490 »
    [15]. Les bâtiments sur rue, datent du XVIIe siècle, le quartier ayant été rénové profondément sous Henri IV et Louis XIII, de 1589 à 1643. Porte cochère à deux vantaux et boutique latérale, façade de structure classique à trois étages de taille décroissante avec fenêtres verticales en haut, comportant des ferronneries simples. Grille fer forgé au premier. C'est en ces lieux que mourut le janséniste Lenain de Tillemont, historien ecclésiastique en 1698 et inhumé dans l'église Saint-André-des-Arts, où l'ancien médecin du roi avait fondée une chapelle. L'avocat général Jean Lenain a vendu la Maison de l'Éléphant au secrétaire du roi Lemassoy, prédécesseur de Michaut de Montaran, conseiller au Parlement, et celui-ci vendit en 1738 à l'architecte Richard Cochois, qui fit élever une autre maison devant celle-ci. La maison d'origine existait toujours par derrière avec un jardin avec une porte cintrée, avec des fenêtres à meneaux du XVe siècle, mais celle-ci encore avant d'une troisième, également cintrée. Elle a disparu au début du XXe siècle.
  • No 52 : hĂ´tel du Tillet de la Bussière, Logo monument historique Inscrit MH (1928)[14], fut construit en 1750, sous Louis XV. Il est Ă  l'angle de la rue Saint-AndrĂ©-des-Arts et de la rue des Grands-Augustins. Sa façade est en arrondi. Perron au-dessus de la porte cochère, avec trois portes fenĂŞtres. Elle possède un escalier Logo monument historique ClassĂ© MH. Cette construction de style Louis XV Ă  son apogĂ©e en illustre toute la grâce : arcades de plein cintre, pilastres Ă  refends, lĂ©gèretĂ© des ferronneries, dĂ©cors discrets, consoles garnies de guirlandes de roses, sans oublier les symboles de la fĂ©conditĂ© que sont les tĂŞtes de bĂ©lier (bucranes). La gloire et l'abondance sont reprĂ©sentĂ©es sur les portes par des trophĂ©e d'armes et cornes d'abondance. Un mascaron Ă  tĂŞte de Bacchus orne le haut de la porte de la cave dans le hall d'escalier de droite sous le porche, les deux Ă©tant classĂ©s monument historique. Ce fut aussi la demeure de ChĂ©rin, versĂ© dans le droit fĂ©odal, il fut l'historiographe des ordres hospitaliers de Saint-Lazare. GĂ©nĂ©alogiste du roi, il se montra aussi sĂ©vère qu'incorruptible dans le traitement des titres de noblesse qu'il devait vĂ©rifier. Louis XVI, l'avait anobli ; il mourut en 1785.
Elle avait Ă©tĂ© avant lui Ă  Cotelle, jurĂ© vendeur de marĂ©e, ancien conseiller du roi, après avoir Ă©tĂ© laissĂ©e en hĂ©ritage Ă  Marie-Charlotte de Romilley de La Chesnelaye, femme de François de l'Hospital, marquise de Saint-Mesme, par du Tillet, baron de la Bussière, greffier en chef au Parlement. Un hĂ´tel du Nivernais qui allait de la rue PavĂ©e, actuelle rue SĂ©guier, Ă  la rue des Grands-Augustins, avait Ă©tĂ© vendu vingt mille livres tournois vers 1556, par François de Clèves Ă  Claude Rennequin, maĂ®tre des requĂŞtes, et Ă  Louis de l'Estoille, prĂ©sident aux enquĂŞtes, père de l'auteur du journal historique des règnes de Henri III et Henri IV. Cette famille du Tillet de la Bussière Ă©tait originaire de l'Angoumois, dĂ©jĂ  cĂ©lèbre sous Charles IX de France, Ă  laquelle appartenait, en 1794, Guillaume-Louis du Tillet, dernier Ă©vĂŞque d'Orange (1774-1790), dĂ©putĂ© du ClergĂ© aux États gĂ©nĂ©raux de 1789, qui arrĂŞtĂ© sous la Terreur, fut libĂ©rĂ© le 9 thermidor. Le mathĂ©maticien Joseph Bertrand y est nĂ© en 1822. En 1900, l'hĂ´tel Ă©tait Ă  l'Ă©tat de ruines, vouĂ© Ă  la destruction. Il fut achetĂ© par la famille de Ganay et restaurĂ©. Sur cette façade se trouve gravĂ© dans la pierre le nom de la rue, le mot « Saint Â» fut grattĂ© pendant la RĂ©volution.
  • No 53 : Immeuble avec porte cochère Ă  deux vantaux ornĂ©s de heurtoirs, boutique Ă  droite de celle-ci. Façade sur trois niveaux. Grille et balustrade au premier en fer forgĂ©. Ă€ droite de la façade, fenĂŞtre très Ă©troite et en hauteur. Le reste de la façade comporte trois fenĂŞtres et trois baies aveugles. Appuis de fenĂŞtres en fer forgĂ© au second. Combles mansardĂ©s. Possède une belle cour en 1900.
  • No 54 : angle de la rue des Grands-Augustins avec entrĂ©e de l'immeuble par le no 30 de ladite rue. Boutique au rez-de-chaussĂ©e, trois Ă©tages Ă  une fenĂŞtre, combles mansardĂ©s et rehaussĂ©s. Emplacement du Cabaret de la Croix d'Or.
  • No 55 : immeuble en retrait. La façade comporte deux fenĂŞtres sur trois Ă©tages, boutique au rez-de-chaussĂ©e. Combles mansardĂ©s. Une plaque rappelle que c'Ă©tait Ă  cet emplacement que se trouvait la voie dĂ©bouchant sur la porte de Buci de l'enceinte de Philippe Auguste. C'Ă©tait une porte importante, car situĂ©e Ă  deux pas de La foire Saint-Germain, elle comportait, deux tours crĂ©nelĂ©es, pont-levis, herse et double porte. C'est par cette porte ouverte par Perrinet Leclerc fils d'un marchand du Petit-Pont, quartenier de gardes qui dĂ©roba la clef dans la chambre de son père et livre la ville aux partisans de Jean sans Peur, qui Ă©gorgèrent pendant trois jours plus de mille personnes. Le fidèle prĂ©vĂ´t de Paris, Tanguy du Châtel, n'eut que le temps de sauver le dauphin, le futur Charles VII en l'enroulant dans une couverture. Le petit roi de Bourges, ne retrouva sa capitale que dix-neuf ans plus tard. Cette porte fut murĂ©e par les Anglais et ne fut rouverte qu'en 1539. C'est Ă©galement par elle que les chefs protestants s'enfuirent lors de la Saint-BarthĂ©lĂ©my. Elle fut dĂ©molie en 1672.
  • No 56 : l'ancien hĂ´tel de Lyon, auparavant « hĂ´tel de Buci Â» qui en a formĂ© deux, le grand et le petit, avec une sortie sur le rue Contrescarpe-Dauphine, fort utile Ă  la Poste-aux-Chevaux, lorsqu'elle y Ă©tait Ă©tablie. Les archevĂŞques de Lyon sont devenus propriĂ©taires de cet ancien hĂ´tel de Buci et de plusieurs maisons contiguĂ«s. Miron, fils du mĂ©decin d'Henri III, ou Richelieu, frère du Cardinal, qui tous les deux ont successivement gouvernĂ© cette Ă©glise, ont pu en faire l'acquisition. Le plan de 1662 mentionne dĂ©jĂ  le nom d'hĂ´tel de Lyon[15]. L'archevĂŞque Claude de Saint-George en est encore propriĂ©taire plus tard, mais au moyen d'un retrait du sur les enfants et autres hĂ©ritiers de Louis Blanet. Aussi bien cet ancien sĂ©jour est d'origine royale : Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, a voulu y fonder par testament le collège de Navarre, que les exĂ©cuteurs testamentaires de ladite reine ont prĂ©fĂ©rĂ© transporter autre part au moyen d'une aliĂ©nation[15]. Façade quatre Ă©tages Ă  deux fenĂŞtres, appuis de fenĂŞtres sur trois niveaux, grille en fer forgĂ©, boutique au rez-de-chaussĂ©e.
  • No 57 : petite porte donnant accès Ă  un immeuble en pierre de taille, de trois Ă©tages avec trois fenĂŞtres en façade sur rue, appuis de fenĂŞtres en fer forgĂ©. Boutique Ă  gauche. Combles mansardĂ©s.
  • No 58 : ancien hĂ´tel particulier, sĂ©jour de Navarre, en 1304, puis hĂ´tel de Bussy en 1350, devenu l'hĂ´tel des archevĂŞques de Lyon de 1523 Ă  1650, et avait aussi toute la partie du fond donnant sur le no 5 rue Mazet, formant deux hĂ´tels. PossĂ©dait de belles portes sculptĂ©es. Toute la partie du rez-de-chaussĂ©e est transformĂ©e en boutique. L'ensemble prĂ©sente au premier Ă©tage un bâtiment en « N Â», la partie centrale garnie d'une balustrade Ă  colonnes sur la rue et sur un toit terrasse au fond de laquelle se trouve un bâtiment sur deux niveaux. Les deux ailes en retour, donnant sur la chaussĂ©e ont des façades Ă  deux fenĂŞtres sur trois Ă©tages. Combles mansardĂ©s. Grille des balcons en fer forgĂ©.
  • No 59 : immeuble semblable Ă  celui du no 61. Enseigne en fer forgĂ© de la crĂŞperie Saint AndrĂ©. Faisant le pendant Ă  l'entrĂ©e de la cour du Commerce Saint-AndrĂ©-des-Arts. C'est dans cet immeuble ou au no 61 que se tenait la maison de jeu publique dont les tapis verts furent transfĂ©rĂ©s rue Dauphine sous Charles X.
  • No 60 : ancien hĂ´tel particulier en pierre de taille, portail Ă  deux vantaux, deux Ă©tages Ă  trois fenĂŞtres sur la façade sur rue et Ă  droite de la porte, une Ă  gauche et une au-dessus, sur deux niveaux, la première avec encadrement. Combles mansardĂ©s, cinq fenĂŞtres. Boutiques de chaque cĂ´tĂ© de la porte. Bureau d'Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques. L'immeuble abrite Ă©galement les Éditions Ramsay Jeunesse.
  • Nos 60-62 : Maison des associations du 6e arrondissement (service de la mairie de Paris).
L'entrée de la cour du Commerce-Saint-André, côté rue Saint-André-des-Arts.
Créée en 1735, la cour du Commerce Saint-André est un passage qui longeait ce qui était les remparts de l'enceinte de Philippe Auguste, au niveau du no 4 de ce passage, se trouvent les vestiges d'une tour dans une boutique. Ce fut un lieu d'effervescence particulièrement important de la Révolution française car Danton habitait dans ce passage. Marat y avait son imprimerie où il imprimait le journal L'Ami du Peuple. Le café Procope a une sortie discrète sur cette cour, car il reçoit dans ses salons des révolutionnaires participants à des réunions passionnées : Billaud-Varenne, Cambacérès, Desmoulins, Robespierre. Cette cour a deux porches : un du côté du boulevard Saint-Germain et le second dans la rue Saint-André-des-Arts. Côté boulevard Saint-Germain, construite lors du percement du boulevard, ce qui a détruit une partie de la cour. Une statue de Danton était érigée à l'emplacement de sa maison dans cette cour. Les décors de cette entrée sont très riches. L'autre façade de cette cour, côté rue Saint-André-des-Arts est plus sobre avec des pilastres à refends. La cour de Rohan se situe en face du Procope, et rejoint la rue du Jardinet. Bel ensemble de bâtiments du XVIIe siècle. Grande grille en fer forgé pour en fermer l'entrée. Boutique de chaque côté. Le passage débouche au no 130 du boulevard Saint-Germain. À cette adresse se trouvait Le Mazet, café philosophique.
  • No 62 : immeuble jumelĂ© avec le no 64. Trois Ă©tages plus un en rĂ©haut et combles mansardĂ©s.
  • No 63 : petit immeuble avec boutique Ă  gauche de la porte d'entrĂ©e. Façade de l'entresol avec mur de refend. ÉlĂ©vation sur cinq niveaux. ÉlĂ©gante barre d'appui en fer forgĂ©. Corniches au-dessous des fenĂŞtres du premier et second, façade comportant trois fenĂŞtres, modillons au quatrième.
No 64, niche avec une statue de saint André.
  • No 64 : immeuble Ă  l'angle de la rue Mazet, jumelĂ© avec le no 62, au niveau du premier Ă©tage une statue en pierre dans une niche Ă  l'angle du mur, reprĂ©sentant Saint-AndrĂ©, tenant dans ses bras devant lui la croix de son supplice. Immeuble de trois Ă©tages Ă  cinq fenĂŞtres, restaurĂ©, boutique au rez-de-chaussĂ©e, combles mansardĂ©s. Partie rehaussĂ©e sur la moitiĂ© droite du bâtiment.
  • No 65 : hĂ´tel particulier, belles ferronneries aux fenĂŞtres. Trois Ă©tages avec trois fenĂŞtres en façade sur rue. Combles mansardĂ©s sur deux niveaux. Ĺ’il-de-bĹ“uf au-dessus de la porte d'entrĂ©e, avec deux boutiques de chaque cĂ´tĂ©.
  • No 66 : hĂ´tel de tourisme Saint-AndrĂ©-des-Arts, entresol, trois Ă©tages avec six fenĂŞtres assez hautes sur les deux premiers niveaux. Poutres apparentes au plafond et au mur. CĂ´tĂ© gauche surĂ©levĂ©. Angle rue Mazet.
  • No 68 : immeuble sur boutique au rez-de-chaussĂ©e, Ă©lĂ©vation sur quatre Ă©tages avec en façade rue deux fenĂŞtres, comportant des saillies sous celles des deuxième et troisième, appuis en fer forgĂ©. EntrĂ©e par le no 70.
  • No 70 : bâtisse Ă  trois fenĂŞtres sur quatre niveaux, barre d'appui en fer forgĂ©. Petite avancĂ©e sous les fenĂŞtres des deux premiers Ă©tages. Porte cochère Ă  deux vantaux, avec boutique de chaque cĂ´tĂ©.
  • No 72 : immeuble Ă  trois Ă©tages, sur boutique au rez-de-chaussĂ©e. Combles mansardĂ©s.
Maisons non localisées
  • Maison du Cheval Blanc donnĂ© Ă  bail en 1645 par Jean Brunet, prĂŞtre, vicaire de la vicairie de Sainte-Marthe fondĂ©e Ă  l'Ă©glise Saint-AndrĂ©-des-Arts Ă  Jean Berger, maĂ®tre marĂ©chal Ă  Paris de lieux dĂ©pendant de cette maison, sise rue Saint-AndrĂ©-des-Arts Ă  lui appartenant Ă  cause de sa vicairie, et donnant sur la rue de l'Hirondelle[22].
  • Maison Ă  l’Écu de France, puis Aigle d'or, puis Trois croissants d'or (1411-1783), maison dont la censive Ă©tait au chapitre de Notre-Dame de Paris[23].

Notes et références

  1. Photos, cartes postales et plan de la rue Saint-André-des-Arts sur le site paris1900.lartnouveau.com.
  2. Germain François Poullain de Saint-Foix, Essais Historiques sur Paris, Sixième édition, Amsterdam, , tome premier, page 29, en note.
  3. « Histoire de la rue », sur ruevisconti.com (consulté le ).
  4. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), p. 6.
  5. Adrien Friedmann, Paris, ses rues, ses paroisses du Moyen Ă‚ge Ă  la RĂ©volution, Plon, , p. 234
  6. E-PROD, « Rue Saint-André-des-Arts », sur www.paris-pittoresque.com (consulté le ).
  7. FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire historique des rues et monuments de Paris, 1855, [lire en ligne], p. 157.
  8. Paulin et Le Chevalier, Tableau de Paris, Paris, 1852, chap. XXXVI, p. 356.
  9. Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, musicien retrouvé, Éditions Mardaga, 2005, 414 p. (ISBN 978-2870098875), p. 86.
  10. Au sujet de cette église, voir anonyme, « Nomination », Journal de Paris, 28 septembre 1777, no 271, p. 2 ; « Nominations », Journal de Paris, 18 octobre 1777, no 291, p. 3.
  11. F. Monnier, mémoire de maîtrise, Université de Tours, éditeur ?, 1984.
  12. Première page de son Dictionnaire de la noblesse, Paris, 1772, t. IV.
  13. Paris à travers les âges, depuis Lutèce jusqu'à nos jours, Paris, 1879.
  14. « Monuments Historiques de Paris (liste Mérimée) ».
  15. Charles Lefeuve, Histoire de Paris, maison par maison, Paris, .
  16. Archives de France Minutier central des notaires de Paris, étude N°LXXIII.
  17. « Les adresses les plus culottées de la capitale », pariszigzag.fr (consulté le ).
  18. Théophile Lavallée, Histoire de Paris, depuis le temps des Gaulois jusqu'à nos jours, Paris, 1830, 4 vol. t. II, chap. V, p. 414 à 416.
  19. Marquis de Rochegude, Promenade dans toutes les rues de Paris, par arrondissement, Paris, Hachette et Cie, 1910.
  20. Jean-Marie Mayeur, Arlette Schweitz, Les Parlementaires sous la Troisième République, Publication de la Sorbonne, Paris, 2001. t. I, p. 536.
  21. Jean-Paul Poisson, XVIIIe siècle, chapitre : le notariat à la fin du XVIIIe siècle, éditions Garnier frères, Paris, 1975, p. 119.
  22. Archives notariales de maître Charles François de Saint-Vaast, étude LXXIII à Paris, année 1645.
  23. Archives nationales de France S//891/A.

Annexes

Bibliographie

  • ThĂ©ophile LavallĂ©e, Histoire de Paris depuis les Gaulois jusqu'Ă  nos jours, Paris, 1830, 4 vol., t. II, chap. V, pp. 414 Ă  416.
  • Charles Lefeuve, Histoire de Paris, maison par maison, Paris, 1875.
  • F. et G. Pescatori, Façades et patrimoine rue Saint-AndrĂ©-des-Arts, Paris, auto-Ă©dition, Imp. Nory, 2000 (texte de l'article extrait de cette source primaire).
  • Marie-Joseph Édouard FĂ©lix de Robert d'AcquĂ©ria, marquis de Rochegude, Promenade dans toutes les rues de Paris, par arrondissement, Librairie Hachette et Cie, 1910.

Liens externes

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