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Mathieu Orfila

Mateu Josep Bonaventura Orfila i Rotger, dit Mathieu Orfila, est né à Mahón (Minorque) le , et mort le à Paris, est un médecin et chimiste espagnol, naturalisé français en 1818.

Mathieu Orfila
Description de cette image, également commentée ci-après
Alexandre Collette, Mathieu Orfila, lithographie.
Naissance
MahĂłn (Espagne)
Décès
Ancien 11e arrondissement de Paris (France)
Nationalité Drapeau de la France France par naturalisation en 1818.
RĂ©sidence Minorque, Valence, Madrid
Domaines médecine, chimie
Institutions Faculté de médecine de Paris
Renommé pour toxicologie médico-légale

Doyen influent de la faculté de médecine de Paris, il est un pionnier de la toxicologie médico-légale[1].

Biographie

Mathieu Orfila est le fils d'Antoni Orfila et de Susanna Rotger. Son père voulait qu'il fasse une carrière navale et Orfila s'embarque pour un petit voyage qui échouera. Il décide d'étudier la médecine et commence sa formation à Minorque avec un professeur d'origine allemande, Cook, qui lui enseigne « les mathématiques élémentaires, la physique presque expérimentale, la logique et un peu d'histoire naturelle ». Orfila arrive en à Valence pour étudier la médecine mais il continue ses études à Barcelone, puis à Paris.

Pendant l'hiver 1807-1808, et avec l'aide d'un riche propriétaire qui lui permet d'utiliser un grand nombre d'instruments dans son laboratoire, Orfila commence à donner des cours de physique et chimie « tous les jours, excepté les dimanches, entre quatre et cinq heures du soir ». Il continuera à dispenser des cours privés de sciences pendant les années suivantes jusqu'en 1819, quand il devient professeur à la faculté de médecine de Paris. Il enseignera la chimie à l'Athénée de Paris, en remplacement de Louis Jacques Thénard.

Il se marie le , Paris, 11e, avec Anne Gabrielle Lesueur, née le à Paris, décédée à Paris le à l'âge de 71 ans, musicienne[2].

D'après ses cours privés, Orfila rédigea un manuel de chimie qui fut publié pendant l'été de 1817 et qui fut aussi reçu très favorablement. Ce manuel connaîtra huit éditions françaises, plusieurs traductions espagnoles, anglaises, allemandes, etc., et même des éditions abrégées, qui rendront l'ouvrage célèbre dans toute l'Europe. Orfila est naturalisé français, le , et il est nommé le « professeur de médecine légale » à la faculté de médecine de Paris par la Commission d'Instruction Publique. En 1821, il publie ses Leçons de médecine légale qui deviendront la source de son fameux Traité de Médecine Légale, qui sera publié et traduit à plusieurs reprises pendant les années 1830 et 1840.

Le , il est nommĂ© doyen de la facultĂ© de mĂ©decine de Paris. Il sera reconduit dans cette fonction le , le et le , jusqu'au . Orfila introduit de nombreux changements dans la FacultĂ©. Il propose la construction de pavillons de dissection en 1832. Il crĂ©e le musĂ©e d'anatomie pathologique (musĂ©e Dupuytren) en 1835, puis donne 60 000 francs pour la crĂ©ation du musĂ©e d'anatomie comparĂ©e, ouvert en 1845 (actuel musĂ©e Orfila)[3]. En 1832, Orfila est nommĂ© membre du Conseil gĂ©nĂ©ral des hospices. L'annĂ©e suivante, il deviendra prĂ©sident de l'Association de prĂ©voyance des mĂ©decins qu'il avait fondĂ©e. Le , il est aussi nommĂ© membre du Conseil royal de l'instruction publique. Vers la fin de 1834, il est Ă©lu membre du conseil municipal et du conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine. Il est aussi nommĂ©, le , chevalier de la LĂ©gion d'honneur puis, le , officier de la LĂ©gion d'honneur et, enfin, le , commandeur de la LĂ©gion d'honneur[4].

Il participe dans des affaires judiciaires célèbres comme l'affaire Mercier et l'affaire Lafarge. Dans cette dernière affaire, il fut ridiculisé par François Vincent Raspail, l'apôtre de la médecine libre, qui prônait une nouvelle médication plus accessible aux classes populaires. Orfila représentant la médecine officielle et diplômée, à l'inverse de Raspail, le poursuivit, quelques années plus tard, pour exercice illégal de celle-ci. Raspail fut condamné à quinze francs d'amende mais n'en continua pas moins ses consultations gratuites.

Orfila était amateur du jeu de dominos et faisait partie, avec d'autres personnalités, du Cercle des dominotiers, créé vers 1838 par le sculpteur Jean-Pierre Dantan[5]. Il était également membre de la Société académique des enfants d'Apollon fondée à Paris en 1740[6].

Mathieu Orfila est mort à son domicile, au no 45 rue Saint-André-des-Arts à Paris, le . Il est inhumé le jour suivant à Paris au cimetière du Montparnasse.

En 1875, la rue Orfila dans le 20e arrondissement de Paris, située dans le quartier de la place Gambetta, anciennement dénommée rue des Hautes-Gâtines, a pris le patronyme du célèbre toxicologue. Elle débouche à l'angle du nouvel hôpital Tenon[7].

  • Jean-Baptiste Farochon, MĂ©daille Mathieu Orfila (1787-1853) mĂ©decin et chimiste français, d'origine espagnole, avers.
    Jean-Baptiste Farochon, Médaille Mathieu Orfila (1787-1853) médecin et chimiste français, d'origine espagnole, avers.
  • Jean-Baptiste Farochon, MĂ©daille Mathieu Orfila (1787-1853) mĂ©decin et chimiste français, d'origine espagnole, revers.
    Jean-Baptiste Farochon, Médaille Mathieu Orfila (1787-1853) médecin et chimiste français, d'origine espagnole, revers.
  • Jean-Pierre Dantan, Portrait charge du docteur Orfila, dominotier (1848).
    Jean-Pierre Dantan, Portrait charge du docteur Orfila, dominotier (1848).

Publications

Monument funéraire de Mathieu Orfila, Paris, cimetière du Montparnasse.
  • ÉlĂ©ments de chimie appliquĂ©e Ă  la mĂ©decine et aux arts, Gabon et Crochard, 1824, 2 vol., troisième Ă©dition revue, corrigĂ©e et augmentĂ©e, tome 1 et Tome 2.
  • TraitĂ© des poisons tirĂ©s des règnes minĂ©ral, vĂ©gĂ©tal et animal, ou toxicologie gĂ©nĂ©rale, considĂ©rĂ©e sous les rapports de la physiologie, de la pathologie et de la mĂ©decine lĂ©gale, Crochard (Paris), 1818, 2e Ă©dition :
  1. Tome premier, Texte intégral.
  2. Tome second , Texte intégral.
  • ÉlĂ©ments de chimie mĂ©dicale (1817)
  • Secours Ă  donner aux personnes empoisonnĂ©es ou asphyxiĂ©es: suivis des moyens propres Ă  reconnaĂ®tre les poisons et les vins frelatĂ©s, et Ă  distinguer la mort rĂ©elle de la mort apparente (1818)
  • Leçons de mĂ©decine lĂ©gale (1823)
  • TraitĂ© des exhumations juridiques (1830)
  • TraitĂ© de mĂ©decine lĂ©gale, BĂ©chet (Paris), 1836, 3e Ă©dition [La troisième Ă©dition a pour titre traitĂ© de mĂ©decine lĂ©gale au lieu de Leçons de mĂ©decine lĂ©gale], 4 vol. et 1 atlas :
  1. Tome premier, Texte intégral.
  2. Tome deuxième, Texte intégral.
  3. Tome troisième, Texte intégral.
  4. Tome quatrième, Texte intégral.
  5. Atlas , Texte intégral.
  • Recherches sur l'empoisonnement par l'acide arsĂ©nieux (1841)
  • TraitĂ© de toxicologie, Fortin et Masson (Paris), 1818, 4e Ă©dition,
  1. Tome premier, Texte intégral.
  2. Tome second , Texte intégral.
  • ÉlĂ©ments de chimie, LabĂ© (Paris), 1851, 2 volumes, 8e Ă©dition:
  1. Tome premier, Texte intégral.
  2. Tome second , Texte intégral.

Titres, prix et distinctions

  • 1811 : docteur en mĂ©decine de la facultĂ© de Madrid.
  • 1817 : professeur de mĂ©decine lĂ©gale.
  • 1820 : membre de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine
  • 1823 : professeur de chimie mĂ©dicale.
  • : doyen de la facultĂ© de mĂ©decine de Paris
  • : commandeur de la LĂ©gion d'honneur[8]

Notes et références

  1. Michel Bounias, Traité de toxicologie générale, Springer, 1999, p. 18.
  2. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  3. Charles-Nicolas Houel, Catalogue du musée Orfila, Paris, Masson, 1881 (en ligne).
  4. « Cote LH/2021/6 ».
  5. Le portrait charge de Mathieu Orfila figure dans l'album des Dominotiers édité à 70 exemplaires en 1848 par Dantan jeune. Il est reproduit dans : John Grand-Carteret, Vieux papiers, vieilles images, cartons d'un collectionneur…, éditeur : A. Le Vasseur, Paris 1896, page 312.
  6. Charles Louandre, « De l'association littéraire et scientifique en France, I – Les sociétés savantes et littéraires de Paris », in Revue des deux mondes, 1846, p. 198.
  7. Cf. Nomenclature des voies de Paris.
  8. Mathieu Orfila dans la base de données Léonore

Voir aussi

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Dubois d'Amiens, « Discours sur Orfila », in Bulletin de l'AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine, AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine (France), Paris, J.-B. Baillière , 1852, t.18, p. 509-512, lire en ligne sur Gallica.
  • A. Chevallier, « Notice sur Orfila », in Annales d'hygiène publique et de mĂ©decine lĂ©gale,Paris, Baillière, 1853, t. 50, p. 450-458 (en ligne).
  • AmĂ©dĂ©e Fayol, La vie et l'Ĺ“uvre d'Orfila, Paris, Albin Michel, 1930.
  • (en) Richard O. Myers, « Mathieu Joseph Bonaventure Orfila (1787–1853) », in Medicine, Science and the Law 1.2, 1961, 179-185.
  • JosĂ© RamĂłn Bertomeu Sánchez, « Mateu Orfila i Rotger (1787-1853) : repères chronologiques », Article intĂ©gral en ligne dans le site de la BiuSantĂ©.
  • Danielle Gourevitch, Orfila, doyen de la facultĂ© de mĂ©decine et membre de l’AcadĂ©mie de mĂ©decine, [Étude de quelques documents inĂ©dits conservĂ©s par l’AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine, Paris] (http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orfila/orfila04.htm Article intĂ©gral en ligne] sur le site de la BiuSantĂ©).
  • JosĂ© RamĂłn Bertomeu Sánchez, ÂżEntre el fiscal y el verdugo? Mateu Orfila (1787-1853) y la toxicologĂ­a del siglo XIX (Valencia: PUV, 2019).

Liens externes

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