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Rue de la Harpe

La rue de la Harpe est une voie située dans le quartier de la Sorbonne du 5e arrondissement de Paris.

5e arrt
Rue de la Harpe
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La rue de la Harpe vers la rue de la Huchette.
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Situation
Arrondissement 5e
Quartier Sorbonne
DĂ©but 31, rue de la Huchette
Fin 98, boulevard Saint-Germain
Morphologie
Longueur 220 m
Largeur 12 m
Historique
Création XIIe siècle
DĂ©nomination
Ancien nom Vicus Reginaldi Citharatoris
vicus Reginaldi dicti le Harpeur
vicus Vetus Bouclearia
vicus Vetus Judearia
rue de la Vieille Boucherie
rue de La Vieille Bouclerie
rue de la Petite Bouclerie
rue la Juiverie
rue aux Juifs
rue Saint-CĂ´me
rue aux Hoirs d'Harcourt
rue de l'Abreuvoir Mascon
rue Neuve-Mâcon
rue de l'Abreuvoir Mâcon
rue Neuve-Saint-Michel
rue Neuve du Pont Saint-Michel
rue de la Bouclerie
rue de la Grande Bouclerie
rue Neuve Saint-Michel
rue de la Vieille Bouclerie
rue Neuve Outre la Porte Saint-Michel
rue de la Bouclerie
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4427
DGI 4475
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de la Harpe
GĂ©olocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 5e arrondissement de Paris)
Rue de la Harpe
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Origine du nom

Elle tient ce nom, que sa partie septentrionale portait déjà en 1247, d'une enseigne qui pendait à la deuxième maison à droite au-dessus de la rue de Mâcon[1].

Historique

La rue de la Harpe partait de la place du Pont-Saint-Michel sous le nom de « la Vieille-Boucherie », rebaptisée « rue de la Harpe » à partir du XIIIe siècle, le nom provenant d'une enseigne[2] - [3].

La partie comprise entre la rue de la Huchette et la rue Saint-SĂ©verin correspond Ă  la rue de La Vieille Bouclerie ou rue de la Vieille Boucherie.

Vers 1280-1300, elle est citée dans Le Dit des rues de Paris de Guillot de Paris sous la forme « rue de la petite Bouclerie », pour l'actuelle partie nord de la rue entre la rue de la Huchette et la rue Saint-Séverin et « rue de la grant Bouclerie » pour la partie qui allait de la rue Saint-André-des-Arts à la rue de la Petite Bouclerie mais qui a disparu lors du percement du boulevard Saint-Michel.

La partie septentrionale de l'ancienne rue de La Harpe s'est également nommée « rue la Juiverie » et « rue aux Juifs » parce que les Juifs y avaient leurs écoles[4]. De la rue de l'École-de-Médecine à l'ancienne place Saint-Michel, actuellement place Edmond-Rostand, elle a porté le nom de « rue Saint-Côme » à cause de l'église de ce nom et « rue aux Hoirs d'Harcourt » parce que le collège d'Harcourt (fondé en 1280) y était situé.

En 1636, on distinguait la « rue de la Harpe » et la « rue Saint-Côme ».

Au milieu du XVIIe siècle, elle prit dans toute sa longueur le nom de « rue de la Harpe »[3].

La rue de la Harpe en 1652 sur le plan de Gomboust, entre les rues de l'Abreuvoir Mascon et de la Bouclerie à gauche (au nord, près de la Seine) et la porte Saint-Michel au sud.

Elle a porté depuis le XIIIe siècle les noms suivants : vicus Reginaldi Citharatoris (1247) ; vicus Reginaldi dicti le Harpeur (1265) ; vicus Vetus Bouclearia ; vicus Vetus Judearia ; « rue de la Vieille Boucherie » (1272) ; « rue de la Petite Bouclerie » (1300) ; « rue de l'Abreuvoir Mascon » (1391) ; « rue Neuve-Mâcon » ou « rue de l'Abreuvoir Mâcon » (1401) et « rue Neuve-Saint-Michel » (1409) ; « rue Neuve du Pont Saint-Michel » dite « rue de la Bouclerie » (1406) ; « rue de la Grande Bouclerie » (1405) ; « rue Neuve Saint-Michel » (1469). Elle fut également appelée « rue Neuve Outre la Porte Saint-Michel », et « rue de la Bouclerie », en (1726)[5] ; « rue de la Vieille Bouclerie » (1751)[6].

On pénétrait jadis par une porte cochère de cette rue dans les jardins du palais des Thermes de l'hôtel de Cluny.

Le , Jacques Prévost de Charry, premier mestre de camp du régiment des Gardes françaises, revenant de la rue de la Harpe pour retourner au Louvre fut assassiné sur le pont Saint-Michel.

Elle est citĂ©e sous le nom de « rue de la Harpe », pour une partie, de « rue Saint Cosme », pour une autre partie, et de « rue de la Vieille-Bouclerie Â», pour une troisième partie, dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique : « En laquelle avons trouvĂ© grande quantitĂ© de boues et immundices seiches collĂ©es contre les murs. »

Au bout de la rue de la Harpe, se trouvait la porte d'Enfer (ou Saint-Michel). Elle est abattue en 1684[3].

Dans la première partie du XIXe siècle, la rue de la Harpe commençait rues Saint-Séverin et de Mâcon et finissait sur l'actuelle place Edmond-Rostand et rue Saint-Hyacinthe-Saint-Michel et était située dans l'ancien 11e arrondissement de Paris[3].
Les numéros de la rue étaient noirs. Le dernier numéro pair était le no 110 et le dernier numéro impair était le no 129.

C'était l'une des rues les plus importantes de la rive gauche, desservant, du nord au sud : les thermes de Cluny et l'hôtel de Cluny ; le collège de Dainville ; l'église Saint-Côme ; le collège de Séez (1427)[3] ; le collège de Narbonne (1316)[3] ; le collège de Bayeux (1309)[3] ; le collège de Justice ; le collège d'Harcourt[7] ; les points de départ et d'arrivée des messageries pour Laval, Rennes, Saumur, Angers et Nantes.

Cette rue fut un des théâtres de l'insurrection des journées de Juin 1848.

Un arrêté préfectoral du rattache la rue de la Vielle-Boucherie, qui commençait rues de la Huchette et Saint-André-des-Arts, à la rue de la Harpe[8].

La partie, comprise entre la rue Saint-Séverin et le boulevard Saint-Germain est le seul tronçon subsistant de l'ancienne rue de la Harpe. La partie jusqu'à l'actuelle place Edmond-Rostand fut englouti par l'ouverture du boulevard Saint-Michel sous le Second Empire.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Nos 1 et 2 : donnant sur la rue de la Huchette.
  • No 6 : le poète Paul Verlaine a demeurĂ© dans un petit hĂ´tel qui s'Ă©levait Ă  cet endroit et y a croisĂ© le comĂ©dien Bibi-la-PurĂ©e.
  • No 12 : hĂ´tel particulier, une petite porte avec baie, entresol ; Ă©lĂ©vation sur trois niveaux, plus comble ; trois fenĂŞtres hautes sur façade avec garde-corps en fer forgĂ©. Le peintre Eladio VĂ©lez y a vĂ©cu de 1929 Ă  1931[9].
  • Nos 19 et 16 : de suite après coupe la rue Saint-SĂ©verin.
  • No 18 : Ă  l'emplacement de cet immeuble se trouvait une petite rue dite « rue PoupĂ©e » qui venait de la rue Hautefeuille. Le no 18 deviendra ensuite l'immeuble qui accueillera l'hĂ´tel du Levant dans les annĂ©es 1880.
  • No 22 : Ă  la place de cet immeuble se trouvait la rue PercĂ©e-Saint-AndrĂ© venant de la rue d'Hautefeuille, et qui survit dans l'actuelle impasse Hautefeuille.
No 24.
  • No 24 : centre Hostater[10] de l'universitĂ© de Paris.
  • No 26 : maison d'Ă©lĂ©vation de cinq Ă©tages, rangĂ©e de blasons ronds au 1er Ă©tage, deux de chaque cĂ´tĂ© de la porte centrale et au-dessus de celle-ci, un avec des traits obliques, les autres Ă©tant vides, rien au deuxième Ă©tage, au troisième Ă©tage, nouvelle sĂ©rie avec le blason central plein de cinq rangĂ©es de vair. Quatrième Ă©tage sans, et balcon au cinquième.
  • No 35 : ici vĂ©cut Eulalie Bouasse-Lebel (1809-1898), Ă©ditrice et imprimeuse.
  • No 35[11] : façade, toiture sur la rue de la Harpe, escalier et rampe en fer forgĂ© (cadastre05.04BP 99) classĂ©s le aux monuments historiques. Dans deux baies cintrĂ©es Ă  gauche, la porte cochère avec entresol et, Ă  droite, la Petite Hostellerie, mascarons, sculptures et archivoltes en façade sur rue. Trois Ă©tages sur entresol avec comble, au troisième : baies cintrĂ©es, trois fenĂŞtres sur façade. Ce n'est pas dans cet hĂ´tel, mais Ă  l'ancien no 51, aujourd'hui disparu, qui Ă©tait situĂ© en face de l'Ă©glise Saint-CĂ´me que fut arrĂŞtĂ©e le dans son logement au deuxième Ă©tage Madame Roland, dont le conjoint Jean-Marie Roland de La Platière, Ă©conomiste et homme d'État, ne put quitter sa maison faute d'autorisation de l'AssemblĂ©e. Il s'en Ă©chappa, car mis hors-la-loi pour avoir refusĂ© de se laisser arrĂŞter ce mĂŞme jour.
  • No 37 : les façades et toiture sur rue, ainsi que l'escalier intĂ©rieur de cet hĂ´tel particulier, sont classĂ©s le aux monuments historiques[12]. ÉlĂ©vation sur trois Ă©tages plus comble, avec trois fenĂŞtres sur la façade sur rue.
  • No 43 : juste après, rue de la Parcheminerie.
No 45.
  • No 45 : ancien hĂ´tel particulier, avec porte monumentale sur rue avec vantaux, classĂ©e le aux monuments historiques[13]. Mascarons, Ă©lĂ©vation sur trois Ă©tages plus comble, deux baies voĂ»tĂ©es de chaque cĂ´tĂ© de la porte cochère, cour pavĂ©e en cul-de-four avec fontaine.
  • No 47 : hĂ´tel particulier, Ă©lĂ©vation sur trois Ă©tages plus comble.
  • No 80 : fut le dernier domicile du graveur NoĂ«l Le Mire qui y mourut en 1801.
  • No 83 : emplacement du collège de SĂ©ez, disparu en 1763.

Emplacements non localisés ou disparus

  • Au XVIIIe siècle, une pharmacie appartenant Ă  Ignace-ThĂ©odore Brongniart se trouvait au coin de la rue PoupĂ©e (donc vers le no 18 actuel), Ă  l'enseigne du Flambeau Royal, oĂą sont nĂ©s Alexandre-ThĂ©odore Brongniart, l'architecte du palais de la Bourse Ă  Paris, et son frère Antoine-Louis Brongniart, chimiste[14].
  • François Muguet (1631-1702), imprimeur du roi et de Monseigneur l'archevĂŞque, y avait son enseigne Aux Trois Roys en 1682[15]. Sa veuve lui succède au dĂ©but du XVIIIe siècle[16].
  • De 1710 Ă  1790, quatre gĂ©nĂ©rations d'imprimeurs-libraires les d'Houry, imprimeur de l'Almanach royal, vis-Ă -vis la rue Saint-SĂ©verin Ă  l'enseigne du Saint-Esprit[17].

Notes et références

  1. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1812.
  2. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 621.
  3. FĂ©lix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, (lire en ligne), p. 278.
  4. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, p. 211.
  5. Lettres édifiantes, et curieuses écrites des missions étrangères, par quelques missionnaires de la Compagnie de Jésus, recueil XVII, Paris, chez Nicolas Le Clerc, 1726.
  6. Père Gabriel Daniel, Abrégé d'Histoire de France...de 1350 à 1422, Paris, 1751 chez (voir liste) dont d'Houry (fils) rue de la vieille Bouclerie.
  7. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
  8. Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Arrêté du 10 mai 1851 », p. 257.
  9. Biblioteca virtual Antioquia « Copie archivée » (version du 9 juin 2007 sur Internet Archive).
  10. crous-paris.fr.
  11. Notice no PA00088450, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Notice no PA00088451, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  13. Notice no PA00088452, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  14. Louis Cotinat, « Quelques documents concernant l'apothicaire Ignace-ThĂ©odore Brongniart (1707-1765) Â», Revue d'Histoire de la Pharmacie, annĂ©e 1975, pp. 581-587.
  15. Louis Thomassin, Ancienne et nouvelle discipline de l'église touchant les bénéfices et les bénéficiers…, t. II, Paris, 1682.
  16. Harangue faite au Roy a Versailles le 19 mars 1710 par Son Éminence monseigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, duc de Saint Cloud, pair de France, commandeur de l'ordre du S. Esprit, proviseur de Sorbonne, supérieur de la maison de Navarre, président de l'Assemblée générale du clergé de France, À Paris, chez la veuve François Muguet, premier imprimeur du roy et du clergé de France, rue de la Harpe, aux Trois rois, 1710 (sur idref.fr).
  17. Famille d'Houry,

Bibliographie

Article connexe

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