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Rue Hautefeuille

La rue Hautefeuille est une voie située dans le quartier de la Monnaie du 6e arrondissement de Paris.

6e arrt
Rue Hautefeuille
Voir la photo.
Vue de la rue.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 6e
Quartier Monnaie
Début Place Saint-André-des-Arts
Fin 8, rue de l'École-de-Médecine
Morphologie
Longueur 250 m
Largeur 10 m
Historique
Création Avant 1252
Ancien nom Rue de la Barre,
Rue du Chevet Saint-André,
Rue Saint-André,
Rue de la Vieille-Plâtrière.
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4440
DGI 4490
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Hautefeuille
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 6e arrondissement de Paris)
Rue Hautefeuille
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Situation et accès

La rue Hautefeuille commence place Saint-André-des-Arts et se termine au 8, rue de l'École-de-Médecine, en face du site des Cordeliers de l'unité de formation et de recherche de médecine de l'université Paris-Descartes.

La rue Hautefeuille est desservie par les lignes (M) (4) (10) aux stations Odéon et Saint-Michel, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP 27 63 86 87 96.

Voies rencontrées

La rue Hautefeuille rencontre les voies suivantes, dans l’ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :

Origine du nom

L'origine du nom « Hautefeuille » est incertaine. Une hypothèse est que la rue était bordée d'arbres hauts et touffus et que les moines du couvent des Cordeliers allaient jouer au jeu de paume sous les « hautes feuillées[1] », ou en raison du nom de ruines romaines découvertes en 1358, lors du creusement des fossés de l'enceinte de Charles V et que l'on dénomma sous le nom d'Altum folium[2]. Cette hypothèse formulée par Jacques Hillairet est contredite par l'analyse chronologique d'Hercule Géraud, qui date Le Dit des rues de Paris aux premières années du XIVe siècle, dans lequel la rue porte déjà le nom de « Haute Feuille[3] ».

Historique

Plaque actuelle et ancienne inscription (18e arrondissement en 1702).

La rue Hautefeuille est une très ancienne rue de Paris, qui au Moyen Âge allait jusqu'au faubourg Saint-Jacques. Elle fut coupée en deux par l'enceinte construite par Philippe Auguste entre 1190 et 1215[4]. La construction au XIIe siècle du couvent des Cordeliers raccourcit de nouveau la rue qui s'arrête maintenant rue de l'École-de-Médecine, ancienne rue des Cordeliers.

En 1252, la rue porte le nom de « rue de la Barre » entre la rue Saint-Séverin et la rue Serpente.

En 1292, elle est désignée dans un document fiscal comme « la rue qui va droit à Saint-Andri », ce qui laisse penser qu'elle n'avait alors toujours pas de nom connu de tous[3].

Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue de la Barre ».

À la fin du XIIe au XVIe siècle, elle est appelée « rue du Chevet-Saint-André », « rue Saint-André » puis « rue de la Vieille-Plâtrière », avant de prendre son nom actuel.

Elle est citée sous le nom de « rue de Haulte feuille » dans un manuscrit de 1636.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • No 5 : hĂ´tel des abbĂ©s de FĂ©camp, ou hĂ´tel de FĂ©camp, Ă©difice Logo monument historique ClassĂ© MH (1948). Cet hĂ´tel particulier, situĂ© au croisement entre la rue Hautefeuille et l'impasse Hautefeuille, date du XVIe siècle et a Ă©tĂ© construit en remplacement d'une ancienne demeure des abbĂ©s de FĂ©camp qui datait de 1292. Le bâtiment possède une tourelle d'angle, ou Ă©chauguette, en cul-de-lampe, du dĂ©but du XVIe siècle, classĂ©e monument historique. Elle est fortement dĂ©tĂ©riorĂ©e mais il subsiste toutefois les sculptures en dentelles de l'encorbellement et les perles et entrelacs de la corniche. Les façades et toitures font l'objet d'une inscription par arrĂŞtĂ© du et la tourelle d'angle fait l'objet d'un classement par arrĂŞtĂ© du [5].
Plan du quartier Saint-André-des-Arcs par Jaillot en 1774.
  • No 6 : LĂ©on Vanier (1847-1896) ouvrit ici, vers le dĂ©but des annĂ©es 1870, sa première librairie, puis une maison d'Ă©dition. Il quitta les lieux en 1878 pour s'installer au no 19 quai Saint-Michel.
  • No 7 : cinĂ©ma d'art et essai MK2 Hautefeuille, situĂ© au croisement de la rue Serpente.
  • No 8 : HĂ´tel particulier construit sous Louis XIII, ayant Ă©tĂ© la propriĂ©tĂ© de l'Ă©vĂŞque de CĂ©sarĂ©e de MaurĂ©tanie, Bonaventure Rousseau. Le quartier ayant accueilli de nombreux Ă©diteurs, cet hĂ´tel n'Ă©chappa pas Ă  la règle et en 1812 le libraire-imprimeur-Ă©diteur Jean-Jacques-Pierre Deterville, cousin de Nicolas Roret, y rĂ©sida. Plus tard, une imprimerie y fut installĂ©e. M. et Mme Flamand, fondateurs des Éditions du Seuil, une des plus importantes maisons d’édition françaises, ont ensuite Ă©tĂ© locataires du 1er Ă©tage et d’une partie du second, de 1932 Ă  1950. Les Éditions du Seuil ont d'ailleurs vu le jour dans cet hĂ´tel particulier en 1945, au 1er Ă©tage.
Plaque au no 17.
Plaque au n°19.
  • No 12 : Nicolas Roret demeura en ces lieux Ă  son arrivĂ©e Ă  Paris au dĂ©but du XIXe siècle.
  • No 13 : Manufacture de vitraux Didron.
  • No 17 : le poète Charles Baudelaire est nĂ© Ă  cette adresse, dans une maison qui n'existe plus[1]. Une plaque lui rend hommage.
  • No 19 : c'est ici que le l'Ă©diteur Jean-Baptiste Baissière (1797-1885) installe sa nouvelle maison d'Ă©dition dans laquelle il meurt en 1885. Une plaque commĂ©more l'Ă©vĂ©nement.
  • No 21 : hĂ´tel de Forez dit aussi hĂ´tel de Bullion[6], des XVIe et XVIIe siècles, Ă©difice Logo monument historique Inscrit MH (1990)[7]. Le terrain dĂ©limitĂ© par la rue Hautefeuille (entre les numĂ©ros 15 et 21), la rue de l'École-de-MĂ©decine, la rue Pierre-Sarrazin et la rue de la Harpe (actuel boulevard Saint-Michel) est au Moyen Ă‚ge jusqu'en 1310 un cimetière juif.
Le terrain semble avoir appartenu par la suite à Pierre Sarrazin qui le vendit en 1252 aux chanoines de l'abbaye de Prémontré pour y installer le collège Danville. L'hôtel particulier actuel dit « hôtel Bullion », a appartenu en 1703 à Angélique Charlotte de Bullion[8], en 1755 au capitaine de Coëtlosquet et, en 1805, à Arthus Bertrand. Au début du XXe siècle, le bâtiment était occupé par l'Association corporative des étudiants en médecine. En 1923, les éditions Georges Crès et Cie y sont installées[9]. Le bâtiment possède une tourelle d'angle octogonale à deux étages datant du XIVe siècle, classée monument historique depuis 1992.
  • Le no 21, rue Hautefeuille en 1869-1870.
    Le no 21, rue Hautefeuille en 1869-1870.
  • Le no 21, rue Hautefeuille en 2008.
    Le no 21, rue Hautefeuille en 2008.
  • Autre vue en 2014.
    Autre vue en 2014.
  • No 23 : le libraire-Ă©diteur Arthus Bertrand rĂ©side Ă  cette adresse en 1808. Il a fait l'acquisition des fonds de monsieur Buisson et de madame veuve Desaint.
  • La brasserie Andler, situĂ©e vers le milieu de la rue, Ă©tait dans les annĂ©es 1840-1860 un lieu de rendez-vous animĂ© des Ă©tudiants, artistes et personnalitĂ©s de la gauche rĂ©publicaine. La frĂ©quentaient entre autres Gambetta, Jules Vallès, Courbet, Corot, Daumier, AndrĂ© Gill[1].
  • No 32 : le peintre Diogène Maillart (1840-1926) avait un atelier Ă  cette adresse en 1872.

Notes et références

  1. Paris avant.
  2. Jacques Hillairet, Évocation du vieux Paris, éditions de Minuit, 1952.
  3. Hercule Géraud, Paris sous Philippe le Bel. D'après des documents originaux et notamment d'après un manuscrit contenant le rôle de la taille imposée sur les habitants de Paris en 1292, Imprimerie de Crapelet, 1837, p. VIII. Lire en ligne.
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117), p. 624.
  5. « Hôtel des abbés de Fécamp ou Hôtel de Fécamp », notice no PA00088522, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. SAINT-VICTOR (J.-B. de) Tableau historique et pittoresque de Paris, depuis les Gaulois (1809), t. 3, p.614.
  7. « Hôtel de Foretz ou Bullion (ancien) », notice no PA00088533, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. L'Hôtel Bullion - Restauration des façades, fiche établie par MFI (en ligne)
  9. W. F. Volbach, traduction de Maurice Bloch, Les Ivoires au Moyen-Âge, Paris, Éditions C. Grès & Cie, 1923, 48 p.

Annexes

Bibliographie

Articles de Paris

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