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Ni putes ni soumises

Ni putes ni soumises ou Le mouvement ni putes ni soumises (NPNS) est un mouvement féministe français, fondé en 2003 par Fadela Amara, à la suite des marches organisées contre les violences des quartiers.

Mouvement Ni putes ni soumises
Ni putes ni soumises
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
NPNS
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire
Financement
public et privé
Objectif
Défense du droit des femmes, promotion du respect, de la laïcité, de la mixité et de l'égalité
SiĂšge
Pays
Organisation
Membres
3 000 militants en 2017, comitĂ©s nationaux et internationaux
Fondatrice
Président
Stéphanie Rameau
Vice-président
Rachida Fahla
Secrétaire général
Perle Schmidt Morand
Trésorier
Jean-Marie Heusner
Personnes clés
RĂ©compense
Site web

L'association acquiert en quelques mois une audience importante auprÚs de l'opinion publique, des médias et des mouvements politiques. AprÚs diverses vicissitudes à partir de 2016, l'association se retrouve, fin , au bord de la liquidation judiciaire.

Histoire

Du 1er février au naßt la « Marche des femmes des quartiers pour l'égalité et contre les ghettos » (marche mixte). Les six « marcheuses » permanentes sont au départ Safia Lebdi, Loubna Méliane, Olivier Bassuet[1], Christelle Raspolini[2], Ingrid Renaudin[3], et Farid Belmouloud[4]. Les marcheuses multiplieront les réunions, rencontres et discussions sur les oppressions, le sexisme, les violences morales et physiques.

Dans son action, le collectif Ni putes ni soumises met notamment deux cas en Ă©vidence[5] :

  • Le premier cas est celui de Samira Bellil, marraine du mouvement, qui, dans son livre Dans l'enfer des tournantes, raconte sa vie en tant que fille soumise Ă  la loi des citĂ©s, violĂ©e collectivement Ă  plusieurs reprises, la premiĂšre fois Ă  l'Ăąge de 13 ans. EffrayĂ©e Ă  l'idĂ©e de dĂ©noncer ses tortionnaires, elle a dĂ» accepter d'ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un objet sexuel, aliĂ©nĂ©e et Ă©vitĂ©e par sa famille et certains de ses amis[6].
  • Le deuxiĂšme cas est celui d'une jeune fille de 17 ans, Sohane Benziane, brĂ»lĂ©e vive Ă  Vitry-sur-Seine par Jamal Derrar, un rival de son ex-petit ami ĂągĂ© de 19 ans[7] - [8] - [9].

Ces deux cas extrĂȘmes et spectaculaires servent de symboles aux membres de Ni putes ni soumises lors de leur Marche Ă  travers la France Ă  partir du , qui les porte dans 23 villes pour aboutir Ă  une manifestation Ă  Paris le rassemblant 30 000 personnes[10].

Le , aprÚs les succÚs de l'appel et de la marche, le mouvement Ni putes ni soumises se constitue en association loi 1901, afin d'entreprendre des actions concrÚtes. C'est un mouvement mixte, populaire et féministe. Fadela Amara, la fondatrice, devient alors présidente du mouvement[11] - [12].

En 2005 débute la coopération avec une association qui, elle aussi, mÚne une action au Maroc : le Comité de soutien scolaire aux jeunes filles en milieu rural.

En 2006, la Maison de la mixité est inaugurée en présence du président de la République Jacques Chirac, de sa fille Claude, du maire de Paris Bertrand Delanoë, de Simone Veil et de François Hollande[13] - [14]. Ce pÎle d'activité et d'accueil se situe dans le 20e arrondissement de Paris.

Le , Fadela Amara est nommĂ©e secrĂ©taire d'État chargĂ©e de la politique de la ville dans le gouvernement de François Fillon, et dĂ©missionne de son poste de prĂ©sidente de NPNS[15]. L’association Ă©tant politiquement neutre, cette nomination n'est pas acceptĂ©e par tous ses membres[12].

En , le conseil national Ă©lit Sihem Habchi, auparavant vice-prĂ©sidente, au poste de prĂ©sidente du mouvement, et Bouchera Azzouz secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale en . Le congrĂšs de confirme par la suite Sihem Habchi en tant que prĂ©sidente. Celle-ci dĂ©missionne en , Ă  la suite d'un mouvement de grĂšve remettant en question sa gestion de l’association[16]. Asma GuĂ©nifi, auparavant secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du mouvement, est Ă©lue prĂ©sidente par l’ensemble des membres de l’association au congrĂšs de [17].

En , Linda Fali est élue présidente de l'association lors du congrÚs national[18]. Elle reprend l'association et débute un travail de réorganisation compte tenu des baisses drastiques de subventions ayant entraßné la non-reconduction des contrats salariés.

En , 150 réfugiés investissent les locaux dans l'espoir d'obtenir des hébergements d'urgence de la part de la mairie de Paris. L'équipe en place a géré cette situation d'urgence en respectant ses principes mais en étant impuissante, se promettant de travailler sur le sujet de la migration massive. Les réfugiés quittent les locaux au bout de 48 h, et trouvent refuge dans un collÚge désaffecté du 19e arrondissement[19].

En , le mandat de la prĂ©sidente arrivant Ă  son terme, Linda Fali dĂ©missionne. En octobre, une nouvelle Ă©quipe arrive, avec StĂ©phanie Rameau en tant que prĂ©sidente, consciente des difficultĂ©s du mouvement. Quinze jours aprĂšs l'Ă©lection, l'association est expulsĂ©e de ses locaux historiques. Elle trouve refuge chez SOS Racisme[20] puis Ă  la rĂ©gion Île-de-France.

Depuis le , les nouveaux locaux sont situés au 80 rue de Paris à Montreuil. La plateforme d'accueil des victimes et les interventions scolaires continue son activité.

Dans l'entre-deux-tours de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen Ă  Emmanuel Macron, Ni putes ni soumises appelle Ă  voter contre la candidate du Front national[21]. MĂȘme si l'association est non partisane[22], elle sort de sa rĂ©serve Ă  cette occasion pour faire barrage aux idĂ©es qu'elle considĂšre comme Ă©tant d'extrĂȘme droite, contraires Ă  ses valeurs.

En 2019, l'association, aprÚs avoir été expulsée de ses locaux de Montreuil dont elle ne payait plus le loyer, suit une centaine de femmes par mois et regrette le manque de soutien du gouvernement[23] - [12].

En 2020, l'association semble ĂȘtre entrĂ©e en sommeil[24].

Présidence

La présidente Stéphanie Rameau est engagée dans le mouvement depuis 2005, rattachée au comité du Nord (Maison des associations de Tourcoing). Ancienne vice-présidente, elle est élue présidente lors de l'assemblée générale du , succédant à Linda Fali.

En 2010, l'équipe Ni putes ni soumises Tourcoing et environs (dont faisait partie Stéphanie Rameau) gagne le prix des Plus du bénévolat de la Maison des associations de Tourcoing[25].

Elle est entourée d'un bureau et d'un conseil d'administration dont la devise est « collégialité dans les prises de décision et transparence dans la gestion ».

Objectifs

Le mouvement Ni putes ni soumises a pour mission principale de lutter contre toutes formes de violences faites aux femmes. Qu'il s'agisse de violences physiques, morales, sexuelles ou physiologiques, commises dans le couple, la famille, par une connaissance ou un inconnu[26] - [27].

Les maĂźtres mots de l'association sont : « laĂŻcitĂ© », « mixitĂ© » et « Ă©galitĂ© »[28]. Ainsi, l'association lutte essentiellement contre les atteintes aux droits des femmes quels qu’ils soient (libertĂ© de disposer de son corps, libertĂ© de mouvement, de penser, d’étudier), les intĂ©grismes, le communautarisme, l'obscurantisme et le relativisme culturel (le droit Ă  la diffĂ©rence muĂ© en diffĂ©rences des droits)[26].

Actions

Plateforme d'accueil

À la naissance du mouvement est crĂ©Ă©e la plateforme d'accueil des femmes victimes de violences[29]. Cette structure, composĂ©e d'une juriste, d'un assistant social et d'un psychologue a pour but de recevoir les appels des femmes en difficultĂ©, de les accueillir en urgence, de les conseiller, les aider et les orienter. Plusieurs centaines de femmes sont accompagnĂ©es chaque annĂ©e.

Cette structure est composée de professionnels bénévoles (avocats, éducatrices spécialisées, assistantes sociales, psychologues) et de militants formés à l'accompagnement des victimes. Elle reçoit les victimes physiquement, téléphoniquement et numériquement, tous les jours. Depuis , un accueil de jour est mis en place pour les femmes et leurs enfants en précarité.

En 2017, un projet de maraude vers les femmes en grande précarité va voir le jour, en partenariat avec le SAMU social de Paris.

Les interventions

Au quotidien, des militants se dĂ©placent[30] dans les Ă©tablissements scolaires, les centres pĂ©nitentiaires, les festivals de la France entiĂšre afin de sensibiliser les plus jeunes Ă  la mixitĂ©, Ă  l’égalitĂ©, au respect filles garçons ou encore Ă  la laĂŻcitĂ©, grĂące Ă  son pĂŽle Maison de la MixitĂ©. Afin d’approfondir ces interventions, la Maison de la mixitĂ© met en place un parcours citoyen qui, dĂšs la maternelle, propose un Ă©veil aux valeurs de la RĂ©publique sous forme de petites histoires, jusqu'Ă  proposer aux 16-25 ans un accompagnement dans la crĂ©ation de junior association ou d'actions ponctuelles. Elle crĂ©e rĂ©guliĂšrement de nouveaux outils pour s'adapter aux nouvelles thĂ©matiques, comme le cyberharcĂšlement, le harcĂšlement de rue, et les dangers des nouvelles formes de communication.

En 2017, l'association crée un pÎle spécifique pour répondre aux nombreuses sollicitations des étudiants français et étrangers effectuant des travaux scolaires (TPE, mémoires, thÚses).

Journée du respect

Dans le cadre de son action « Éducation au respect », le comitĂ© du Nord du mouvement a lancĂ© en la JournĂ©e du Respect. Il s’agit d’un concours artistique destinĂ© aux jeunes de 3 Ă  25 ans. Les participants sont amenĂ©s Ă  s’exprimer sur le respect en privilĂ©giant la question de la mixitĂ© et du vivre ensemble. Pour s’exprimer ils peuvent avoir recours Ă  plusieurs formes d’art :

  • Écriture (poĂšme, slam, chanson, texte
) ;
  • VidĂ©o (fiction, documentaire, micro-trottoir
) ;
  • Graphisme (dessin, peinture, photographie
) ;
  • ScĂšne (thĂ©Ăątre, sketch, musique, danse
).

En 2012, l'idée est reprise au niveau national[31].

Le projet « VIES »: Valorisation, Insertion, Estime de Soi

Le projet vise[32] Ă  donner aux femmes la possibilitĂ© de retrouver de la confiance en elles-mĂȘmes pour effectuer toutes les dĂ©marches essentielles Ă  la rĂ©alisation de leurs projets de vie, tout en bĂ©nĂ©ficiant d’un vĂ©ritable suivi. NPNS propose Ă  chacune des femmes un accompagnement et un soutien mĂ©dical, administratif, professionnel, et de nombreux loisirs, vers les structures appropriĂ©es avec lesquelles l'association a fait de nombreux partenariats[33].

Les Rendez-vous de Ni putes ni soumises

Chaque 20 du mois, l'association organise un apéro-débat sur des thÚmes faisant écho à l'actualité du moment. L'inscription est obligatoire et gratuite.

Le 1er mardi de chaque mois, à 20h, les militants et les sympathisants peuvent participer à une table ronde sur l'actualité du mois passé. Chacun est libre de s'exprimer et le débat est bienvenu. L'inscription est obligatoire et gratuite.

8 mars : journée internationale de lutte pour les droits des femmes

Chaque annĂ©e Ă  cette date[32], l'association organise des Ă©vĂ©nements autour du thĂšme de la condition des femmes : expositions, tables rondes, rencontres d’associations partenaires françaises ou Ă©trangĂšres.

Campagne Ruban blanc

Cette campagne internationale est essentielle aux valeurs de l'association. Elle a lieu du au de chaque année avec le slogan « contre ceux qui portent les coups, portons le ruban ». Elle organise des distributions de rubans blancs et des flyers sensibilisant à la prévention et aux numéros d'urgence, et les envoie également à un grand nombre d'entreprises. Elle propose à ces derniÚres un module de sensibilisation intitulé « Quand les violences conjugales s'invitent dans l'entreprise » sous forme d'intervention durant 2 heures[34].

En 2012, NPNS a rĂ©alisĂ© un happening choc qui avait pour but de rappeler qu’en 2011, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon[32].

Pour ses dix ans, l'association a mis en place « Unlock a woman ». Cette action permet de libérer des femmes victimes de violences grùce à un code QR placé sur des cadenas accrochés au célÚbre pont des Arts à Paris, traditionnellement le pont des amoureux. En scannant le code avec leur smartphone, les passants accÚdent à un site diffusant des témoignages de femmes battues. Pour les libérer symboliquement, il suffit de faire un don. Le passant reçoit alors la combinaison du cadenas[35].

Le slogan « Contre ceux qui portent les coups, portons le ruban » est lancé en 2015.

Campagnes d'affichage

Le mouvement Ni putes ni soumises lance ponctuellement des campagnes d'affichage nationales condamnant la violence conjugale (« Ce qui tue, c'est l'indiffĂ©rence », « Je t'aime, je t’abĂźme ») et l'Ă©galitĂ© des sexes (« Quand une petite fille grandit, elle devient une femme, pas une pute »), en partenariat avec l'agence de publicitĂ© BETC[36].  

Financement et nombre d'adhérents

L'association Ni putes ni soumises ne communique plus son nombre d'adhĂ©rents depuis la dissolution de nombreux comitĂ©s en 2007 mais la cour des comptes l'estime en 2006 Ă  prĂšs de mille membres[37]. En 2017, le nombre d'adhĂ©rents internationaux est estimĂ© Ă  4 000.

L'association est expulsée de ses locaux parisiens pour impayés le aprÚs une procédure en référé lancée par leur bailleur Paris Habitat devant le tribunal d'instance[38].

En 2017, elle retrouve une sérénité budgétaire grùce à la rigueur de gestion mise en place à la suite des baisses drastiques de subventions.

Processus de médiatisation du mouvement

Ressources et affiliations stratégiques

L’effervescence du mouvement Ni putes ni soumises s’explique par un bassin de ressources solide et variĂ©. D’abord, il Ă©tait essentiel, ne serait-ce qu’en terme de crĂ©dibilitĂ©, que ses membres fondateurs aient des compĂ©tences acquises dans les domaines des relations publiques et du fonctionnement organisationnel des mouvements sociaux. Grand nombre d’entre eux « Ă©taient insĂ©rĂ©s dans le rĂ©seau associatif de SOS Racisme, [qui fit par ailleurs office de point d’ancrage du mouvement], ce qui leur a permis d’acquĂ©rir de l’expĂ©rience vis-Ă -vis des mĂ©dias et des politiques »[39].

Fadela Amara, instigatrice de l’association, dirigeait initialement, en plus d’endosser le rĂŽle de conseillĂšre de sa municipalitĂ© pour le Parti socialiste, la FĂ©dĂ©ration nationale des Maisons des Potes, responsabilitĂ© qui lui valut de rapidement se familiariser « aux stratĂ©gies mĂ©diatiques Ă  [mettre de l’avant] pour publiciser une cause »[39]. Leur structure reposant sur l’expertise de « professionnels salariĂ©s »[39] a largement facilitĂ© les processus de « mobilisation collective »[39]et de mĂ©diatisation. En ce sens, des tĂąches de gestion des relations journalistiques furent attribuĂ©es Ă  certains militants : La journaliste d’origine Fanny Avery et le militant Franck Chaumont furent respectivement nommĂ©s conseillĂšre presse et communication[40] et attachĂ© de presse[41]. Ensuite, la construction d’un rĂ©seau d’alliĂ©s Ă©tait primordiale dans le renforcement des messages vĂ©hiculĂ©s.

C’est dans cette optique qu’Amara a collaborĂ© avec la journaliste pour Le Monde Sylvie Zappi pour la rĂ©daction du livre Ni putes ni soumises[42]et a invitĂ© Ă  plusieurs reprises la rĂ©dactrice en chef du magazine ELLE ValĂ©rie Toranian Ă  « animer ou participer aux dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s relatant le fĂ©minisme »[42]. De plus, la sollicitation de l’appui par des experts en sciences sociales[42] et la proximitĂ© avec Nicolas Sarkozy, qui s’est publiquement positionnĂ© en leur faveur devant plus 6 millions de tĂ©lĂ©spectateurs lors de l’émission 100 minutes pour convaincre[43], sont deux Ă©lĂ©ments qui ont grandement servi Ă  bonifier l’image de leur cause. Finalement, la « frĂ©quentation rĂ©guliĂšre de l’ensemble des cabinets des ministres français » leur a permis d’obtenir des subventions gouvernementales pour soutenir leur dĂ©marche mĂ©diatique[39].

Procédés communicationnels

Le discours produit par les militants et perpĂ©tuĂ©s par les sympathisants s’est essentiellement basĂ© sur deux des trois procĂ©dĂ©s de rhĂ©torique[42], soient l’ethos, qui renvoie Ă  l’image crĂ©Ă©e par le choix judicieux des mots, de l’intonation, etc. dans la construction du message[42], et le pathos, qui signifie la transmission et le partage d’émotions[42]. D’une part, les membres de l’association usent d’une « terminologie identitaire »[44], constituĂ©e de mots tels que « fille d’immigrĂ©s »[44] ou encore « femmes de citĂ© »[44] dans l’élaboration des enjeux sociaux qu’ils dĂ©noncent, ce qui permet d’aisĂ©ment identifier les acteurs concernĂ©s et ce Ă  quoi on les reconnait. Ils se rĂ©approprient Ă  leur image des « thĂ©matiques rĂ©currentes Ă©manant du corpus mĂ©diatisĂ© »[45] comme « le dĂ©chirement du tissu social »[46] en juxtaposant des faits vĂ©cus Ă  leur concepts-clĂ©s. Un cadrage judicieux, accentuĂ© par les mĂ©dias, qui dirige presque exclusivement les projecteurs sur les femmes non-blanches. Ainsi, « 89 % du temps, les militantes citĂ©es ou retenues en entrevue entre et Ă©taient d’origine maghrĂ©bine »[47]. La crĂ©ation d’une « rhĂ©torique militante et politique »[44] par l’emprunt d’expressions connues qui ont marquĂ© l’Histoire du peuple français permet d’établir un contact facile avec le public qui se sent interpellĂ© par leur lutte : Les UniversitĂ©s sont des rassemblements annuels oĂč les militants font le point sur la cause et se mettent Ă  la page[45]. Les États GĂ©nĂ©raux symbolisent l’urgence de la collectivitĂ© de se rĂ©unir pour faire face, le cas Ă©chĂ©ant, Ă  l’adversitĂ©[44]. Le Livre Blanc se rapporte au Manifeste des femmes de quartier[44]. On prĂ©sente aussi la sociĂ©tĂ© française en la subdivisant en deux mondes : le monde civilisĂ© des centres urbains et le monde archaĂŻque des banlieues[48]. Au fil du temps, la nĂ©cessitĂ© de rejoindre une plus grande proportion de la population pour accroĂźtre la popularitĂ© du mouvement a conduit les militants Ă  Ă©largir leur combat en formulant des discours plus inclusifs qui invitent tous et chacun Ă  prendre part au bien collectif[49]. D’autre part, l’usage d’objets tels qu’un briquet et un bidon d’essence pour remĂ©morer la mort de Sohane[42], Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur de Ni putes ni soumises, complĂ©mente le discours en stimulant chez l’auditoire autant la vue que l’ouĂŻe. La recherche de la compassion[50] Ă  l’égard des victimes souffrantes Ă  travers la diffusion rĂ©pĂ©titive de tĂ©moignages dĂ©chirants et l’intrusion dans l’intimitĂ© de femmes affligĂ©es, voilĂ  une stratĂ©gie centrale qui ne laisse pas le public indiffĂ©rent.

Impact politique

Des représentantes de Ni putes ni soumises ont été reçues par le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin aprÚs leur Marche. Leur message a été également incorporé aux célébrations officielles du à Paris, quand quatorze affiches géantes, chacune d'une femme habillée comme Marianne, le symbole de la République française, ont été accrochées sur les colonnes du Palais Bourbon, le siÚge de l'Assemblée nationale.

Les cinq propositions suivantes ont été acceptées par le gouvernement français :

  1. la publication d'un guide Ă©ducatif du respect Ă  distribuer dans les projets et les Ă©coles ;
  2. la fondation de maisons sĂ»res loin des citĂ©s pour des jeunes filles et des femmes dans la dĂ©tresse immĂ©diate, oĂč elles peuvent vivre en sĂ©curitĂ© et retrouver leur anonymat ;
  3. la crĂ©ation de six emplacements pilotes oĂč des femmes pourront ĂȘtre en mesure de faire entendre leur voix ;
  4. l'organisation de conférences de formation permettant aux femmes de développer leurs aptitudes particuliÚres ;
  5. dispositions spéciales prises dans les commissariats de police pour les jeunes filles et les femmes ayant été victimes de violences.

En 2012, l'association publie les « Dix-sept revendications des femmes des quartiers » dont quelques-unes ont été mises en place par le gouvernement Ayrault :

  • CrĂ©ation d’un guichet unique national pour lutter contre les violences faites aux femmes.
  • L’application rĂ©elle et sur tout le territoire français de l’ordonnance de protection de .
  • CrĂ©ation d’appartements-relais pour les femmes victimes de violences. Permettre aux associations des droits des femmes de siĂ©ger dans les commissions d’attribution de logements sociaux.
  • Mise en place d’une allocation par la CAF dĂšs le dĂ©pĂŽt de plainte pour les femmes victimes de violences.
  • Abrogation du certificat de coutume.
  • Étendre la loi cadre au niveau français et europĂ©en
  • Contraception gratuite et anonyme pour les mineurs dans tous les Ă©tablissements scolaires français.
  • Interdire les fermetures de centres d’IVG et garantir un accĂšs Ă  toutes, en particulier en direction des filles de quartiers populaires
  • Donner les moyens aux associations et aux Ă©tablissements scolaires d’appliquer les circulaires des et relatives Ă  « l’éducation Ă  la sexualitĂ© dans les Ă©coles, collĂšges et lycĂ©es »
  • Imposer l’enseignement de la laĂŻcitĂ© dans les Ă©coles publiques et privĂ©es.
  • Formation du personnel des ambassades françaises sur le thĂšme « des mariages forcĂ©s »
  • Instauration d’une « Semaine nationale de l’Éducation au Respect » en partenariat avec le MinistĂšre de l’Éducation nationale.
  • CrĂ©ation d’un ministĂšre des droits de la Femme et de l’égalitĂ©.
  • CrĂ©ation des crĂšches avec amplitudes horaires adaptĂ©s.
  • Appliquer le principe de laĂŻcitĂ© dans le sport.
  • CrĂ©ation d’un Observatoire national sur l’égalitĂ© homme/femme dans les quartiers populaires.
  • Abrogation de la loi du 26 Brumaire an IX de la RĂ©publique qui interdit le port du pantalon pour une femme.

Impact international

Le mouvement Ni putes ni soumises compte aujourd'hui des comitĂ©s dans le monde (Belgique[51], France, SuĂšde, Suisse...). Le Guide du respect, diffusĂ© en France Ă  200 000 exemplaires, et qui aborde les questions de traditions qui enferment, de sexualitĂ© et de violences, a Ă©tĂ© adaptĂ© pour la Belgique francophone[52].

Une antenne traduite littĂ©ralement « La Baghiya La KhaniaĂą » n'a pu ĂȘtre ouverte au Maroc en raison de la rĂ©ticence des autoritĂ©s locales[53].

Critiques dont l'association fait l'objet

Le nom de l'association, « Ni putes ni soumises », n’a pas fait l’unanimitĂ© auprĂšs des prostituĂ©es, lesquelles se sont empressĂ©es de contacter Fadela et d’autres membres pour « protester contre [le] slogan qu’elles ont jugĂ© stigmatisant Ă  leur Ă©gard »[54]. NĂ©anmoins, quelques autres ont tenu Ă  apporter leur soutien aux militants, ne voyant pas d’objection Ă  ce nom.

Au printemps 2003, l’association Ni machos ni proxos, un mouvement en amont de Ni putes ni soumises, se mobilise pour les dĂ©noncer, soutenant qu’ils mĂšnent une campagne de salissage injustifiĂ©e et sans modĂ©ration des garçons de banlieues et que ce sont de ces faussetĂ©s que naĂźt ladite stigmatisation subie par la gent masculine banlieusarde[55]. En effet, certains avancent que le cadrage de leur discours, repris de maniĂšre acharnĂ©e par les mĂ©dias, incite Ă  faire du jeune maghrĂ©bin de banlieues la figure ennemie ciblĂ©e par le combat, consolidant de ce fait le sexisme identitaire. Les rapports sociaux de genre, mal articulĂ©s, auraient donnĂ© lieu Ă  un « retournement du stigmate »[50] et Ă  une « ethnicisation du sexisme »[50], c’est-Ă -dire que la caractĂ©ristique de sexiste serait spĂ©cifiquement attribuable aux garçons issus de l’immigration.

Lors de l'universitĂ© d'automne du mouvement en 2007, plusieurs comitĂ©s locaux annoncent leur dĂ©part du mouvement ou leur dissolution[56] dĂ©nonçant le manque d'indĂ©pendance politique de l'association et le manque de dĂ©mocratie interne, Ă  la suite notamment de l'entrĂ©e de Fadela Amara dans le gouvernement François Fillon[57]. Safia Lebdi, l'une des fondatrices du mouvement, quittera elle aussi l'association pour ces mĂȘmes raisons.

En , Bouchera Azzouz démissionne de son poste de secrétaire général et quitte le mouvement, déclarant que « beaucoup parmi nous se plaignent du comportement de la présidente, qui outrepasse ses pouvoirs »[58].

À la suite d'une grĂšve des salariĂ©s pour dĂ©noncer la gestion et le comportement qu'ils jugent « tyrannique » de Sihem Habchi[59], celle-ci est contrainte Ă  quitter ses fonctions le [60], et l'association Ă©lit une nouvelle prĂ©sidente en en la personne d’Asma Guenifi. Par ailleurs, une nouvelle Ă©quipe vient renforcer l’association en 2012.

Le journaliste Alain Gresh estime que le montant des subventions touchées par Ni putes ni soumises est disproportionné par rapport au faible nombre d'adhérents de l'association[61].

MichĂšle VianĂšs, marraine de Ni putes ni soumises et fondatrice de l'un de ses comitĂ©s locaux, est une militante laĂŻque et fĂ©ministe universaliste. Ni putes ni soumises affirme qu’elle considĂšre la laĂŻcitĂ© comme le ciment de la sociĂ©tĂ©, une condition essentielle au vivre ensemble et protectrice de la libertĂ© de culte.

Le mouvement Ni putes ni soumises aura Ă©galement inspirĂ© quelques rappeurs français, perçus comme des modĂšles par les jeunes de quartier, qui en font mention dans leurs paroles. Le titre Comme une Ă©toile[62] de Booba, qui use d’insultes vulgaires Ă  l’endroit des militantes, rĂ©affirme la fiertĂ© identitaire du banlieusard et l’insoumission au gouvernement de Sarkozy. La chanson Fadela de Sniper[63] mĂ©prise la volontĂ© de vouloir s’émanciper de la banlieue, considĂ©rant que cela revient Ă  renier ses origines et relĂšve de l’ingratitude vis-Ă -vis de sa terre d’accueil. Rohff, dans L’Expression du malaise[64], relate le sourire jaune de Fadela Amara, signifiant sa comprĂ©hension des circonstances. Le rappeur Youssoupha dĂ©peint Fadela Amara comme une opportuniste qui s’est servie d’une mort tragique pour propulser sa carriĂšre dans L’enfer c’est les autres[65].

Télévision

En 2008, le premier gala de Ni putes ni soumises, Rire au FĂ©minin, est diffusĂ© sur France 4, rĂ©unissant de nombreuses comiques femmes. L'Ă©mission a Ă©tĂ© regardĂ©e par 510 000 personnes soit 4 % de part de marchĂ©[66] lors de sa premiĂšre diffusion.

Notes et références

  1. Charlotte Rotman, « Ni putes ni soumises: aussi une affaire de «mecs» », sur Libération (consulté le )
  2. « Ni putes ni soumises: dix ans et plus toutes ses dents », sur Les Inrocks (consulté le )
  3. « Ni putes ni soumises », sur Afrik, (consulté le )
  4. CĂ©cile Amar, Fadela Amara : Le destin d'une femme, Paris, Hachette, , 208 p. (ISBN 978-2-01-237622-9), chap. 6.
  5. Mogniss H. Abdallah, « La banlieue cĂŽtĂ© filles », Hommes & Migrations, vol. 1243, no 1,‎ , p. 101–105 (DOI 10.3406/homig.2003.4015, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « Samira Bellil ou la rescapée de l'enfer des viols collectifs. », sur L'Humanité, (consulté le ).
  7. « Sohane brĂ»lĂ©e vive, sa sƓur tĂ©moigne » sur lepoint.fr.
  8. « La défense du meurtrier présumé de Sohane Benziane mise à mal » sur lemonde.fr.
  9. https://www.lemonde.fr/archives/article/2003/10/05/fort-de-ses-premiers-succes-le-mouvement-ni-putes-ni-soumises-interpelle-le-chef-de-l-etat_4275128_1819218.html.
  10. « La longue marche des femmes des cités », sur Libération.fr, (consulté le ).
  11. « Histoire du mouvement », sur Ni putes Ni soumises (consulté le )
  12. « Ni putes ni soumises sur le trottoir » [audio], sur franceinter.fr (consulté le ).
  13. « Chirac inaugure la "Maison de la mixité" », sur L'Obs, (consulté le ).
  14. « Ni putes ni soumises : les dessous d'un gùchis - Elle », sur elle.fr, (consulté le ).
  15. « Fadela Amara, une insoumise au gouvernement », sur Europe 1, (consulté le ).
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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Asma GuĂ©nifi, Je ne pardonne pas aux assassins de mon frĂšre, Ă©ditions Riveneuve, 2011 (ISBN 978-2-3601-3057-3)
  • Samira Bellil, Dans l'enfer des tournantes, Gallimard, 2003 (ISBN 2-0704-2990-3)
  • Fadela Amara et Sylvia Zappi, Ni putes ni soumises, La DĂ©couverte, 2003 (ISBN 2-7071-4142-9) Review
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  • Fadela Amara, Mohammed Abdi, La Racaille de la RĂ©publique, Le Seuil, 2006 (ISBN 2-0208-5985-8)
  • Marion Dalibert :
    • « AccĂšs Ă  l’espace public des minoritĂ©s ethnoraciales et blanchitĂ© », thĂšse de doctorat, universitĂ© de Lille, 2012
    • « Authentification et lĂ©gitimation d’un problĂšme de sociĂ©tĂ© par les journalistes : les violences de genre en banlieue dans la mĂ©diatisation de Ni putes ni soumises », Études de communication, n⁰ 40, 2013
  • Marie-Carmen Garcia et Patricia Mercader, « Immigration, fĂ©minisme et genre dans le traitement mĂ©diatique du mouvement “Ni putes ni soumises” », MĂ©diation et information, n⁰ 20, 2004
  • Élise Lemercier, « L’association « Ni putes, ni soumises » : une inflation politico-mĂ©diatique dĂ©mystifiĂ©e par le terrain », L’AnnĂ©e du Maghreb, n⁰ 2, 2005-2006
  • Brittany Murray & Diane Perpich : Taking French Feminism to the Streets: Fadela Amara and the Rise of Ni Putes Ni Soumises, University of Illinois Press, 2011, (ISBN 978-0-252-03548-7).
  • Sylvie ThiĂ©blemont-Dollet :
    • « De quelques processus communicationnels », Communication & Langage n⁰ 159, 2009
    • « Le rĂŽle des mĂ©dias dans l'Ă©mergence et la popularisation du mouvement d'Ă©mancipation des femmes immigrĂ©es ou d'origine immigrĂ©e : L'exemple du mouvement Ni putes ni soumises (2001-2007) », Le Temps des mĂ©dias n⁰ 12, 2009
    • « L'usage stratĂ©gique des logiques communicationnelles du mouvement Ni putes ni soumises ». Les Enjeux de l'information et de la communication, 2008
    • « Ni putes ni soumises : Émergence et politisation d’un mouvement de femmes dans l’espace public », Questions de communication : Espaces politiques au fĂ©minin, n⁰ 7, 2005

Liens externes

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