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Meyer Habib

Meyer Habib (Ă©galement prononcĂ© Meir Habib[1] - [2] - [3]; en hĂ©breu : ŚžŚŚ™Śš Ś—Ś‘Ś™Ś‘), nĂ© le Ă  Paris, est un homme politique et homme d’affaires franco-israĂ©lien.

Meyer Habib
Illustration.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(2 mois et 15 jours)
Élection 16 avril 2023
Circonscription 8e des Français établis hors de France
LĂ©gislature XVIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique App. LR
PrĂ©dĂ©cesseur Lui-mĂȘme
–
(9 ans, 7 mois et 24 jours)
Élection 9 juin 2013
RĂ©Ă©lection 18 juin 2017
19 juin 2022
Circonscription 8e des Français établis hors de France
LĂ©gislature XIVe, XVe et XVIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Groupe politique UDI/LC/UAI/UDI (2013-2022)
App. LR (2022-2023)
Prédécesseur Daphna Poznanski-Benhamou
Successeur Lui-mĂȘme
Biographie
Nom de naissance Meyer Dov Habib
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Français
Israélien
Parti politique UDI (depuis 2013)
LR (depuis 2023)
DiplÎmé de Technion
Profession Ingénieur
Religion JudaĂŻsme

Il est élu député de la huitiÚme circonscription des Français établis hors de France depuis 2013. Alors que sa réélection de 2022 est annulée par le Conseil constitutionnel pour des irrégularités électorales, il est réélu à la partielle qui suit.

Membre de l'UDI en France, il est proche de l'aile droite du Likoud israélien et ami du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Il fait réguliÚrement l'objet de polémiques en France en raison de ses prises de position.

Biographie

Jeunesse et formation

Issu d’une famille juive d’origine tunisienne, Meyer Habib grandit dans le 19e arrondissement de Paris, oĂč il reçoit une Ă©ducation juive traditionnelle. Il est trĂšs influencĂ© par son pĂšre, Emmanuel Habib, qui a fondĂ© la premiĂšre sociĂ©tĂ© de fabrication de vins casher[4], « Habib frĂšres », Ă  la fin des annĂ©es 1950, et son oncle, Élie Lolo Habib, trĂšs investi dans l’action sociale confessionnelle en faveur de la jeunesse juive, notamment dans le cadre de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s juives de France (FSJF) et en l’honneur de qui fut fondĂ©e l'association Ahavat Hayeled, qui apporte un soutien aux enfants (centre de vacances et aides scolaires)[5]. En Tunisie, son pĂšre, proche de Menahem Begin, a Ă©tĂ© un militant actif de la droite sioniste[6].

Il effectue sa scolarité à l'école Lucien-de-Hirsch puis au lycée Yabné. AprÚs un baccalauréat scientifique, il part étudier en Israël et intÚgre, aprÚs une classe préparatoire, l'Institut israélien de technologie Technion de Haïfa[7].

CarriĂšre professionnelle

À l’issue de ses Ă©tudes au Technion, Meyer Habib se lance dans la vie professionnelle. Il devient rapidement directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de la marque Citizen[7].

Engagements associatifs

Jeune militant, Meyer Habib s’engage Ă  l’adolescence, sur les traces de son pĂšre, ami de Menahem Begin[8], dans le mouvement de jeunesse sioniste radical Betar[9]. Sioniste, il devient un militant de la communautĂ© juive[6].

Il s’engage dans les annĂ©es 1990 au Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France (CRIF). PrĂ©sident de la Commission IsraĂ«l, il Ɠuvre au renforcement des relations entre la France et IsraĂ«l.

Membre du ComitĂ© exĂ©cutif du Fonds national juif, il est Ă©galement Ă©lu au comitĂ© directeur du Conseil reprĂ©sentatif des institutions juives de France (CRIF), puis au bureau exĂ©cutif. Élu Ă  trois reprises Ă  la vice-prĂ©sidence du CRIF, il se prĂ©sente Ă  la prĂ©sidence de l'institution en 2010, contre Richard Prasquier, mais est battu par 106 voix contre 61[10]. Il dĂ©missionne de la vice-prĂ©sidence Ă  la suite de son Ă©lection comme dĂ©putĂ© de la 8e circonscription des Français de l’étranger.

Parcours politique

En 2013, Ă  la suite de l'annulation de l'Ă©lection de Daphna Poznanski-Benhamou en tant que dĂ©putĂ©e, il se prĂ©sente Ă  l'Ă©lection lĂ©gislative partielle dans la 8e circonscription des Français Ă©tablis hors de France, sous l'Ă©tiquette de l'UDI. Il bĂ©nĂ©ficie du soutien officiel de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israĂ©lien, ainsi que du soutien de Jean-Louis Borloo, prĂ©sident-fondateur de l’UDI[11]. Il mĂšne des campagnes Ă©lectorales presque exclusivement orientĂ©es vers IsraĂ«l et aux accents trĂšs religieux[6] - [12]. Le , aprĂšs avoir Ă©tĂ© devancĂ© au premier tour, il est Ă©lu dĂ©putĂ© au second tour face Ă  ValĂ©rie Hoffenberg, avec 53,36 % des suffrages exprimĂ©s[13], avec un taux d’abstention de 90,9 %[14] - [15].

Il se dit partisan d’une opposition « constructive » face au gouvernement socialiste de Manuel Valls. Il affirme ainsi : « chaque fois qu'un pas ira dans la bonne direction, je l'approuverai[16]. » C’est ainsi qu’il est l’un des seuls dĂ©putĂ©s de l’opposition, avec FrĂ©dĂ©ric Lefebvre, Ă  voter en faveur du Pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©. Il soutient Ă©galement la loi « Cazeneuve » de lutte contre le terrorisme. DĂ©but 2015, il se dĂ©clare favorable Ă  la loi pour la croissance, l'activitĂ© et l'Ă©galitĂ© des chances Ă©conomiques[17], dite loi « Macron », mais a refusĂ© de voter la confiance au gouvernement Ă  la suite de l’utilisation de l’article 49 al. 3 de la Constitution.

Meyer Habib soutient François Fillon pour le second tour de la primaire française de la droite et du centre de 2016[18]. Aspirant Ă  un second mandat de dĂ©putĂ© des Français Ă©tablis hors de France lors des lĂ©gislatives de 2017, il se prĂ©sente comme le candidat de « la cause sioniste» et des « valeurs de la Torah »[19]. Candidat unique de la droite et du centre sous l’étiquette Les RĂ©publicains-UDI, il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© de la 8e circonscription des Français de l'Ă©tranger avec 57,9 % des suffrages exprimĂ©s et un taux d’abstention de 88,3 %[20]. Il Ă©tait soutenu par plusieurs personnalitĂ©s politiques, notamment le Premier ministre israĂ©lien, Benyamin Netanyahou[21], et par Itshak Yossef, grand rabbin sĂ©farade d’IsraĂ«l[6]. Plusieurs de ses interventions faisant explicitement rĂ©fĂ©rence Ă  la religion sont remarquĂ©es par les observateurs[22]. Meyer Habib est le seul dĂ©putĂ© sortant des Français de l'Ă©tranger reconduit dans ses fonctions Ă  l'issue de la XIVe lĂ©gislature face Ă  un candidat de La RĂ©publique en marche, le parti du prĂ©sident rĂ©cemment Ă©lu, Emmanuel Macron[23]. Il rejoint le groupe Les Constructifs (LC)[24].

Il est le seul député du groupe à voter contre le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme[25].

Au second tour des Ă©lections lĂ©gislatives de 2022, il est rĂ©Ă©lu dans la 8e circonscription des Français Ă©tablis hors de France, avec 50,6 % des suffrages exprimĂ©s, face Ă  la candidate de la majoritĂ© prĂ©sidentielle, Deborah Abisror-de Lieme[26]. Il bĂ©nĂ©ficie pendant la campagne su soutien de la formation religieuse Shas, qui met Ă  sa disposition sa puissante plate-forme tĂ©lĂ©phonique[27]. Le , son Ă©lection est annulĂ©e par le Conseil constitutionnel en raison d'« irrĂ©gularitĂ©s et manƓuvres [qui] ont Ă©tĂ©, au regard de l’écart de voix constatĂ© au second tour, de nature Ă  altĂ©rer la sincĂ©ritĂ© du scrutin[28] - [29]. »

Prises de position

Lutte contre l’antisĂ©mitisme

Ancien militant de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisĂ©mitisme (LICRA), Meyer Habib est actif dans la lutte contre le racisme et l’antisĂ©mitisme. Il est vice-prĂ©sident du groupe d’études sur l’antisĂ©mitisme Ă  l’AssemblĂ©e nationale.

Fin , Meyer Habib Ă©crit une lettre au directeur de Sciences Po Paris pour demander une sanction exemplaire Ă  l’encontre d’Amira Jumaa, une Ă©tudiante franco-koweĂŻtienne, qui avait publiĂ© sur les rĂ©seaux sociaux des propos antisĂ©mites[30]. L’élĂšve est immĂ©diatement suspendue puis exclue de l’école, fait rarissime, Ă  l’issue de la procĂ©dure disciplinaire[31].

Proximité avec Benyamin Netanyahou

Benyamin Netanyahou le prĂ©sente dans ses Ă©crits comme son reprĂ©sentant personnel en France[32]. Meyer Habib aime quant Ă  lui parler de Netanyahou comme d’un « frĂšre »[32]. D'aprĂšs le quotidien Le Monde, Meyer Habib s'est fait au sein de l’AssemblĂ©e nationale le relais des « Ă©lĂ©ments de langage de la droite religieuse nationaliste israĂ©lienne »[33].

En , des documents provenant du bureau du Premier ministre d'Israël révÚlent que Meyer Habib a personnellement financé plusieurs voyages à l'étranger de Benyamin Netanyahou dans les années 2000[34].

PrĂ©sident de la commission d'enquĂȘte parlementaire Sarah Halimi

A la suite de l'arrĂȘt de la Cour de cassation retenant l'irresponsabilitĂ© pĂ©nale du meurtrier de Sarah Halimi, du fait de l'abolition partielle de son discernement, Meyer Habib initie Ă  l'AssemblĂ©e nationale la crĂ©ation d'une commission d'enquĂȘte parlementaire[35] visant Ă  vĂ©rifier les Ă©ventuels dysfonctionnements de la police et de la justice dans l'Affaire dite Sarah Halimi, dont il devient le PrĂ©sident[36].

En octobre 2021, aprĂšs un mois de travaux, le rapporteur de la commission d’enquĂȘte parlementaire tendant Ă  rechercher « les Ă©ventuels dysfonctionnements de la police et de la justice dans l’affaire dite Sarah Halimi », Didier Paris, dĂ©missionne. Il explique dans une interview au Monde que « le but de M. Habib Ă©tait de refaire l’instruction [...]. Il a tout fait pour instrumentaliser cette commission. Or, en mettant en cause une dĂ©cision de justice devenue dĂ©finitive, il commet une violation de la sĂ©paration des pouvoirs[37]. »

La thĂšse de Meyer Habib sur la prĂ©mĂ©ditation est rejetĂ© par François Molins, procureur de la RĂ©publique de Paris au moment des faits et entendu Ă  ce titre par la commission, qui souligne que cette hypothĂšse « est en contradiction majeure avec les constatations du dossier et les conclusions de l’expert[37] - [38]. »

Les tensions entre les commissaires, dĂ©jĂ  importantes lors des travaux, comme l'attestent la dĂ©mission, aprĂšs un mois, du premier rapporteur Didier Paris et le refus de certains commissaires de nombreuses auditions demandĂ©es par Meyer Habib, se sont accentuĂ©es aprĂšs la publication du rapport. Celui-ci a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă  sept voix sur douze, prĂ©sentes au moment du vote, sept voix du seul groupe LREM. Meyer Habib, ainsi que le secrĂ©taire de la commission François Pupponi, dĂ©cident de voter contre le rapport tandis que les vice-prĂ©sidents, Constance Le Grip et Brahim Hammouche notamment, s’abstiennent.

Le rapport Ă©tablit que l’opĂ©ration «ne prĂ©sente pas de dysfonctionnements des services de police», que « la doctrine d'intervention a Ă©tĂ© respectĂ©e » et que la procĂ©dure pĂ©nale a Ă©galement Ă©tĂ© «strictement respectĂ©e »[39]. La premiĂšre proposition prĂ©sentĂ©e par le rapport porte sur l'encadrement des commissions d'enquĂȘte, lorsqu'elles ont trait Ă  une procĂ©dure judiciaire[39] - [37].

Meyer Habib qualifie ce rapport de « vide, creux, globalement Ă  dĂ©charge, incomplet et rempli d’inexactitudes »[40]. Dans diffĂ©rentes interviews accordĂ©es Ă  l’issue des travaux de la commission, Meyer Habib fustige une affaire d’État comparable Ă  celle de l’affaire Dreyfus. Il Ă©crit : « L’affaire Sarah Halimi est une nouvelle affaire Dreyfus. [
] À l’époque, on accusait un innocent par antisĂ©mitisme. Aujourd’hui, on disculpe un meurtrier antisĂ©mite, qui a prĂ©mĂ©ditĂ© son crime[40]. »

Lutte contre l'antisionisme, la critique et le boycott d'Israël

Meyer Habib a Ă©rigĂ© la lutte contre la campagne de boycott d’IsraĂ«l Boycott, dĂ©sinvestissement et sanctions dite BDS en prioritĂ© d’action. Il estime qu’il « n’y a pas plus immoral que BDS » et que « le BDS est le nouvel antisĂ©mitisme Â»[41]. Le , en rĂ©ponse Ă  une question orale posĂ©e par Meyer Habib, le Premier ministre, Manuel Valls, condamne toutes les campagnes de boycott visant les produits israĂ©liens du fait du conflit avec les Palestiniens, en jugeant qu'elles Ă©taient souvent le paravent d'un « antisionisme qui bascule dans l'antisĂ©mitisme »[42].

Meyer Habib Ă©crit une lettre ouverte au prĂ©sident de la RĂ©publique François Hollande le [43], pour critiquer le vote de la France en faveur d'une rĂ©solution du conseil exĂ©cutif de l'UNESCO proposĂ©e par l'AlgĂ©rie, l’Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, et validĂ©e par les États membres du Conseil (avec 24 voix pour, six contre et 28 abstentions). Le texte appelle Ă  protĂ©ger le patrimoine culturel palestinien Ă  JĂ©rusalem-Est, niant selon IsraĂ«l et Meyer Habib « tout lien historique entre le peuple juif et ses deux sites les plus sacrĂ©s Ă  JĂ©rusalem : le Mur occidental (ou Kotel) et le mont du Temple ».

Il dĂ©nonce dĂ©but 2017 l’organisation Ă  Paris d’une confĂ©rence internationale destinĂ©e Ă  promouvoir la reprise du processus de paix israĂ©lo-palestinien[44].

En , il soutient la « dĂ©cision forte et morale » des États-Unis et d'IsraĂ«l de quitter l'UNESCO, qui s'est muĂ©e, selon lui, en « officine antisioniste »[45].

En dĂ©cembre 2021, Meyer Habib exprime son indignation contre un vote de la France en faveur de trois rĂ©solutions de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’ONU condamnant l’annexion par IsraĂ«l du territoire syrien du plateau du Golan, rĂ©clamant de plus importants efforts en vue de la solution Ă  deux États, et appelant « Ă  maintenir sans changement le statu-quo historique » sur le lieu saint Haram al-Sharif[46] - [47].

Le 14 dĂ©cembre 2021, il Ă©crit alors une lettre ouverte au prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron, dans laquelle il fustige le double langage de la diplomatie française Ă  propos d’IsraĂ«l[48].

Lors de l’élaboration de la loi contre la haine en ligne, dite loi « Avia », il dĂ©pose un amendement[49] - [50] qui demande que soient ajoutĂ©s Ă  la caractĂ©risation de la haine les mots « notamment Ă  l’égard de l’existence de l’État d’IsraĂ«l ». L’amalgame entre l’antisĂ©mitisme et l’antisionisme est vivement critiquĂ©, car faire voter une loi criminalisant l’antisionisme, dĂ©fini entre les lignes comme la critique de la politique israĂ©lienne[51], rendrait potentiellement illĂ©gale toute critique d’IsraĂ«l, qui pourrait ĂȘtre jugĂ©e antisĂ©mite. Un appel de 127 intellectuels juifs du monde entier est lancĂ© aux dĂ©putĂ©s français, le collectif dĂ©nonçant un amalgame « hautement problĂ©matique » et affirmant que « de nombreuses victimes de l'Holocauste Ă©taient antisionistes »[52] - [53]. Le texte est adoptĂ© par l’AssemblĂ©e nationale en [54].

Lutte contre le terrorisme et le djihadisme

Meyer Habib se prononce pour le droit des policiers de porter leur arme, en dehors des heures de service, pour sécuriser les lieux publics[55].

En , Ă  l’initiative conjointe de Meyer Habib et du dĂ©putĂ© Pierre Lellouche, la commission d’enquĂȘte sur les attentats de Paris effectue un dĂ©placement en IsraĂ«l oĂč elle rĂ©alise plusieurs auditions et ouvre la voie Ă  un renforcement de la coopĂ©ration entre les deux pays en matiĂšre de lutte contre le terrorisme[56].

Le , il Ă©crit une lettre au Premier ministre français, Manuel Valls, pour « faire part de son indignation devant le programme de la FĂȘte de l'HumanitĂ© » dont l’édition 2016 prĂ©voyait, « dans la plus grande illĂ©galitĂ©, et dans un silence total des pouvoirs publics, un atelier "LibĂ©rez Marouane Barghouti", faisant l’apologie de ce terroriste palestinien responsable de la mort de nombreux civils israĂ©lien, et un stand mettant Ă  l’honneur la campagne BDS de haine d’IsraĂ«l. » Et d’ajouter que « cette tolĂ©rance, [
], pour la lĂ©gitimation, voire la glorification des terroristes, est sans doute en partie responsable de la vague d’attentats qui nous frappe actuellement[57]. »

Le , partant du constat que la lutte contre le terrorisme est la premiĂšre prĂ©occupation des Français, il dĂ©pose une proposition de loi constitutionnelle et une proposition de rĂšglement Ă  l’AssemblĂ©e nationale pour que puisse ĂȘtre crĂ©Ă©e d’urgence une neuviĂšme commission permanente dĂ©diĂ©e Ă  la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, la lutte contre le terrorisme et l’État de droit. « L’enjeu est d’empĂȘcher les terroristes d’exploiter certaines faiblesses de notre systĂšme de protection des droits et libertĂ©s tout en prĂ©servant notre modĂšle de civilisation[58]. »

En , il dĂ©pose toute une sĂ©rie d’amendements visant Ă  durcir le projet de loi renforçant la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et la lutte contre le terrorisme, en particulier la crĂ©ation de centres de rĂ©tention administrative pour les individus reprĂ©sentants une menace, la dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ©, voir l’apatridie, l’interdiction de retour sur le territoire, la fermeture dĂ©finitive des lieux de culte gangrenĂ©s par une idĂ©ologie islamiste, la suppression des prestations sociales pour les familles des djihadistes, l’incinĂ©ration des dĂ©pouilles des terroristes et l’anonymat de leurs sĂ©pultures[59].

S’agissant de la suppression des allocations familiales aux familles d’enfants djihadistes, il justifie son projet en arguant que « le prĂ©sent amendement part du postulat qu'aucun enfant ne naĂźt pas terroriste, mais le devient, sous l'effet d'un environnement nĂ©faste, liĂ© notamment Ă  la nĂ©gligence des parents ou Ă  un cadre familial qui favorise la radicalisation par la lĂ©gitimation de discours de haine, voire de la violence terroriste[60]. »

Statut de JĂ©rusalem

Le , il a interpellĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Jean-Marc Ayrault, Ă  la suite de la confĂ©rence de Paris sur le Proche-Orient, dont les conclusions prĂ©conisent un retour aux frontiĂšres du [61]. Il qualifie le sommet d’« insipide » et d’« intempestif » et a demandĂ© au gouvernement s’il ne s’agissait pas d’« une tentative de rĂ©cupĂ©ration de l’électorat islamo-gauchiste, au risque d’importer un peu plus le conflit sur notre sol ».

NĂ©gation de l’État palestinien

Meyer Habib considĂšre JĂ©rusalem comme la capitale indivisible de l’État d’IsraĂ«l et qualifie de « pure chimĂšre » la recherche de la solution Ă  deux États entre IsraĂ©liens et Palestiniens sur la base des frontiĂšres de 1967[62].

En , dans une vidĂ©o diffusĂ©e sur YouTube destinĂ©e Ă  prĂ©senter sa famille aux Ă©lecteurs, il qualifiait IsraĂ«l d’« État le plus moral et le plus humaniste au monde »[62].

Meyer Habib, aux cĂŽtĂ©s d’autres parlementaires comme Claude Goasguen ou Christian Estrosi, s’oppose fin 2014 au projet du Parti socialiste de rĂ©solution invitant la France Ă  reconnaĂźtre un État palestinien. Le projet, Ă  forte teneur symbolique, est finalement adoptĂ© par 339 voix contre 151. Pour Meyer Habib, cette reconnaissance, anticonstitutionnelle et contre-productive, « Ă©quivaut Ă  importer le conflit israĂ©lo-palestinien en France[63]. »

En , Meyer Habib accuse la diplomatie française de « biais antisioniste » dans un courrier au ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Jean-Marc Ayrault, concernant la dĂ©nomination des territoires oĂč sont adressĂ©s les courriers Ă©lectoraux en Cisjordanie et Ă  JĂ©rusalem. Meyer Habib critique la mention « territoires palestiniens » sur les courriers Ă©lectoraux envoyĂ©s aux Français vivant en Cisjordanie. Selon lui, cette mention est une « provocation, ayant pour effet d’humilier les Français d’IsraĂ«l », lui prĂ©fĂ©rant une « expression neutre comme JĂ©rusalem ». Les Ă©lecteurs de JĂ©rusalem reçoivent les courriers Ă©lectoraux avec le nom de la ville, tandis que les Ă©lecteurs du reste de la Cisjordanie reçoivent des enveloppes avec la mention « territoires palestiniens »[62].

Dossier nucléaire iranien

Il dĂ©nonce l’invitation faite au prĂ©sident iranien Hassan Rohani au lendemain de la conclusion de l'accord prĂ©liminaire de GenĂšve sur le programme nuclĂ©aire iranien dans une lettre ouverte au prĂ©sident de la RĂ©publique François Hollande[64].

Polémiques

OJC

Selon le journaliste d'extrĂȘme droite Emmanuel Ratier, il fut impliquĂ© dans l’attaque par l'« Organisation juive de combat » de la fĂȘte de commĂ©moration de Jeanne d'Arc le — ayant blessĂ© 8 personnes, dont deux fonctionnaires de police[65].

Pressions

Il a tĂ©lĂ©phonĂ© le Ă  un commissariat de police du 19e arrondissement de Paris Ă  propos de mises en examen de membres de la communautĂ© juive ayant agressĂ© deux victimes de confession musulmane. Le policier, qui a relatĂ© l'incident dans une main courante, parle de « pression » et affirme que le dĂ©putĂ© a cherchĂ© sa « clĂ©mence en vue d’obtenir une levĂ©e de garde Ă  vue immĂ©diate » tandis que Habib dĂ©ment formellement cette derniĂšre allĂ©gation[66].

Liens avec Arnaud Mimran

En , les journaux Haaretz et Mediapart font Ă©tat, dans le cadre de l’affaire de la fraude Ă  la TVA sur les quotas de carbone, de connexions entre Meyer Habib, Benyamin Netanyahou et Arnaud Mimran, ce dernier Ă©tant soupçonnĂ© par la justice française d’ĂȘtre l’un des organisateurs. Ils mentionnent des documents issus du registre israĂ©lien des sociĂ©tĂ©s concernant Track Performance (une sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e en 2006 par Arnaud Mimran en IsraĂ«l) qui dĂ©voilent qu’au capital de cette sociĂ©tĂ© figure Meyer Habib avec 25 % des parts[67] - [32] - [68] - [69] - [70] - [71]. L'’enregistrement de l'entreprise a Ă©tĂ© assurĂ© par le cabinet de David Shimron, l’avocat et ami proche de NĂ©tanyahou[44].

En , Meyer Habib est entendu comme tĂ©moin par le juge chargĂ© de l'enquĂȘte sur l'assassinat d'une des figures de l'affaire, Samy Souied[44].

Altercations au sein de l'Assemblée nationale

En , Meyer Habib a une violente altercation avec le personnel de sĂ©curitĂ© de l’AssemblĂ©e nationale.

Il se prĂ©sente Ă  l’assemblĂ©e accompagnĂ© de quatre personnes et d'un officier de sĂ©curitĂ© armĂ©. Ce dernier n'ayant pu prĂ©senter de badge d'accĂšs, le chef de groupe a « lĂ©gitimement expliquĂ© qu'il ne pouvait entrer ». Un peu plus tard, cet officier est revenu accompagnĂ© de Meyer Habib et a « dĂ©libĂ©rĂ©ment provoquĂ© les agents en ouvrant sa veste pour montrer [
] une arme portĂ©e Ă  la ceinture ».

Meyer Habib a verbalement pris à partie le chef de groupe en insinuant qu'il était antisémite. Il explique que les personnes qu'il accompagnait étaient des représentants de l'armée israélienne, invités par la commission des Affaires étrangÚres de l'Assemblée nationale dont il est vice-président[72].

Ben Ali et Mubarak

Il rend hommage sur Twitter Ă  l'ancien dictateur tunisien Ben Ali, Ă  l'occasion de son dĂ©cĂšs, en . Il fait de mĂȘme pour la mort de l'ancien dictateur Ă©gyptien Hosni Moubarak, en . Dans les deux cas, il emploie l'expression « dictateur certes », ce qui est vu par beaucoup comme une minimisation des souffrances subies pour les peuples tunisien et Ă©gyptien. La formule « comme tous les dirigeants arabes » est Ă©galement dĂ©noncĂ©e comme essentialiste et raciste, ses opposants y voyant une formulation qui laisse entendre que le monde arabe est, de par sa nature, destinĂ© Ă  ĂȘtre dirigĂ© par des dictateurs[73].

En , il appelle au boycott touristique de la Tunisie aprĂšs que le prĂ©sident tunisien, KaĂŻs SaĂŻed, a demandĂ© une enquĂȘte sur la participation d'un tennisman franco-israĂ©lien Ă  un tournoi Ă  Tunis[74].

Insultes

Le mĂȘme mois, sur Twitter, Meyer Habib qualifie de « petites connes » les parlementaires Manon Aubry, ClĂ©mentine Autain, Esther Benbassa et Elsa Faucillon Ă  la suite de leur participation Ă  une manifestation dansante contre la politique du gouvernement[75]. Meyer Habib rĂ©itĂšre ses propos Ă  l'AssemblĂ©e nationale[75]. Il dĂ©plore des actions rĂ©pĂ©tĂ©es de « buzz » de la part de l'« extrĂȘme gauche » et affirme que le fond de la question est l'« obstruction » des dĂ©putĂ©s de La France insoumise lors des dĂ©bats sur la rĂ©forme des retraites[76]. Il est en retour accusĂ© de sexisme par des Ă©lues de gauche[77].

Au sujet de ses frĂ©quents dĂ©rapages, Le Monde Ă©crit que « dans le monde politique français, Meyer Habib est une curiositĂ©, presque un folklore Ă  lui tout seul : absolument sans gĂȘne, il Ă©ructe, insulte, menace en toute impunitĂ©. Il n’a qu’un seul sujet sur lequel il intervient dans l’HĂ©micycle, en boucle : la sĂ©curitĂ© tout court, celle d’IsraĂ«l et celle des juifs de France en prioritĂ©. Tous ceux qui s’opposent Ă  ses vues, proches de la droite nationaliste et religieuse en IsraĂ«l, promeuvent l’antisĂ©mitisme[44]. »

Anomalies Ă©lectorales

La consule de France Ă  Tel-Aviv met en cause dans une note adressĂ©e Ă  la Direction des Français Ă  l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) le dĂ©roulement des Ă©lections lĂ©gislatives de 2022 dans la circonscription de Meyer Habib, faisant Ă©tat de « pratiques dont la lĂ©galitĂ© pourrait ĂȘtre questionnable ».

Le député sortant aurait ainsi mis en place des bus auprÚs des synagogues lui étant acquises afin d'encourager les électeurs à aller voter et permis l'ingérence d'élus de municipalités étrangÚres dans l'organisation d'élections françaises[78].

Le , le Conseil constitutionnel annule son Ă©lection, lui reprochant notamment des publications appelant Ă  voter pour lui le jour mĂȘme de l'Ă©lection et une permanence tĂ©lĂ©phonique, oĂč des opĂ©rateurs pouvaient voter Ă  la place des Ă©lecteurs[28].

Soupçons de détournement de fonds

En , une enquĂȘte pour dĂ©tournement de fonds publics visant Meyer Habib est ouverte et confiĂ©e Ă  l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financiĂšres et fiscales (OCLCIFF)[79] - [80]. Ses bureaux de l'AssemblĂ©e nationale sont perquisitionnĂ©s le 29 novembre 2022[81].

Notes et références

  1. « Meir Habib (UDI) bat Valérie Hoffenberg (UMP) », sur CCLJ - Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind, (consulté le )
  2. (en) « Meir Habib - News », sur Israel National News (consulté le )
  3. Israelvalley Desk, « PolĂ©mique. À l’AssemblĂ©e Nationale, Claude Goasguen et Meir Habib, tentent de dĂ©fendre IsraĂ«l. | LeMonde.co.il », sur lemonde.co.il (consultĂ© le )
  4. « 100 mots pour convaincre. Meyer Habib : "J’Ɠuvre depuis plus de vingt ans au renforcement des relations entre la France et IsraĂ«l, et mon expĂ©rience est unique" », leptithebdo?net, 21 avril 2013.
  5. Présentation association Ahavat Hayeled, francophone.org, 1er avril 2004
  6. Claude Askolovitch, « Il y a 613 commandements dans la Torah, aucun ne stipule que Meyer Habib doit rester député », sur Slate, (consulté le ).
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