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Martyrs d'Angers

Les martyrs d'Angers sont un groupe de quatre-vingt-dix-neuf prêtres, religieuses et laïcs du diocèse d'Angers exécutés en 1793 et 1794 et béatifiés par le pape Jean-Paul II le . Ces quatre-vingt-dix-neuf martyrs sont associés, dans la gloire de la béatification, au premier des leurs, l’abbé Noël Pinot, béatifié le .

Ces personnes ont été choisies d'après des documents d'archives, leurs interrogatoires et le motif de leur condamnation la haine de la foi parce qu'il y avait la preuve qu'elles avaient témoigné de leur foi et qu'elles avaient montré et gardé leur fidélité à l'Église catholique et romaine, raison de leur mise à mort de l'automne 1793 au printemps 1794. Parmi ce groupe hétérogène figurent douze prêtres, trois religieuses, douze dames nobles, six bourgeoises et soixante-six femmes issues du peuple dont une éducatrice et une chirurgienne.

« Exemples choisis » : les personnes de grande importance et les prêtres sont guillotinés place du Ralliement à Angers, les autres fusillés dans un champ de la ferme Desvallois, dans l'ancien Prieuré de la Haie-aux-Bonshommes, loin de la grande ville d'Angers et à l'écart du bourg d'Avrillé ; plus de 2 000 personnes reposent dans ce lieu qui est devenu le Champ des Martyrs.

Présentation

Contexte

Plus de quatre ans après le début de la Révolution Française, la Terreur est ordonnée ; elle est effective depuis le , et en tenant compte du fait que depuis le la Convention charge les tribunaux ordinaires de juger « révolutionnairement » : la commission militaire d'Angers est responsable de l'emprisonnement, de la mise à mort et de la déportation de milliers de personnes.

Le l'armée vendéenne est vaincue à la bataille de Cholet et acculée à dans cette ville. Elle fait retraite et reflue vers la Loire qu'elle'empresse de traverser à Saint-Florent-le-Vieil pour rejoindre les autres troupes royalistes au nord du fleuve ; c'est l'épisode de la Virée de Galerne où les chefs chouans escompte un soutien anglais. Les Angevins qui n'auront pas suivi l'Armée catholique et royales seront pris au piège.

La répression

Depuis le les prêtres doivent prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé (après la chute de la monarchie, le serment dit « Liberté-Égalité » le remplace)[1] - [N 1]. Les révolutionnaires entendent créer une Église française, détachée du pape, c'est-à-dire une Église schismatique dirigée par des prêtres assermentés (et évêques) élus par des religieux et des laïcs. Il en est de même pour les religieuses qui ne veulent pas quitter l'habit. Dès 1793, les prêtres qui ne jurent pas sont proscrits et condamnés à la peine capitale s'ils sont pris, ainsi que pour les laïcs qui ont aidé ces prêtres ou bien ont préféré assister à leur messe.

À Angers, dirigés par les représentants en mission Nicolas Hentz et Adrien Francastel, les prisonniers passent en jugement sommaire devant les commissions militaires. La plus grande partie des victimes seront fusillées : le jour de l’exécution, les prisonniers quittent Angers à pied, attachés deux par deux. Arrivés à Avrillé, la fosse est déjà creusée ; ils se mettent au bord de la fosse et sont fusillés de dos[2]. Plus de deux mille personnes sont fusillés en neuf fusillades du au .

Mémoire des martyrs

Dès la fin de la Terreur, en 1795, des hommes et des femmes viennent se recueillir à l'endroit des fusillades. L'abbé Simon Gruget qui traversa la période révolutionnaire, est là ; il viendra plus tard dans ce sanctuaire en pleine nature, célébrer des messes en l'honneur des disparus. Une grande croix de bois est plantée dans ce Champ des Martyrs appelé ainsi désormais. La ferveur populaire se déploie ; des guérisons miraculeuses sont constatées. Commencée en 1851, une chapelle est achevée en 1852. Dédiée à Saint Louis, elle est agrandie dans les dernières années du XIXe siècle.

Joseph Rumeau, évêque d’Angers, introduit la cause d’un certain nombre de victimes mises à mort en haine de la foi et de l’Église catholique le . Il y a lieu de promouvoir leur béatification et une commission est nommée pour recueillir les documents de la cause ; l'abbé François Uzureau rédige alors l'ouvrage sur le Champ des Martyrs et une notice individuelle sur Noël Pinot qui sera béatifié par Pie XI le .

En 1949, le journal La Croix publie les noms proposés pour la béatification. En 1951, le procès est ouvert et le chanoine Tricoire, archiviste diocésain est chargé du procès de béatification qui aboutit le à un décret. La béatification est célébrée le au Vatican devant des milliers de fidèles venus de l'Ouest[3] - [4] - [5].

À cette occasion le pape Jean-Paul II déclare dans son homélie : « Les très nombreux martyrs qui, au diocèse d’Angers, au temps de la Révolution française, ont accepté la mort parce qu’ils voulaient, selon le mot de Guillaume Repin, conserver leur foi et leur religion, fermement attachés à l’Église catholique et romaine ; prêtres, ils refusaient de prêter un serment jugé schismatique, ils ne voulaient pas abandonner leur charge pastorale ; laïcs, ils restaient fidèles à ces prêtres, à la messe célébrée par eux »[6].

Le , une messe est célébrée à Angers par Jean Orchampt devant des milliers de personnes.

Les quatre-vingt-dix-neuf martyrs

Parmi les milliers de morts, quatre-vingt-dix-neuf hommes et femmes dont douze sont des prêtres, trois des religieuses (deux sœurs de Saint Vincent de Paul et une moniale bénédictine des filles du Calvaire) et quatre-vingt-quatre des laïcs (quatre hommes quatre-vingts femmes)[7].

Les douze prêtres, la religieuse Rosalie du Verdier de La Sorinière, Renée-Marie Feillatreau et Marie de La Dive sont guillotinés sur la place du Ralliement à Angers. Les 84 autres, de plus humble condition, sont fusillés en dehors de la ville, dans le champ désert de la ferme exploitée par le fermier Desvalloîs, républicain convaincu.

Le doyen de ce groupe de martyrs est le prêtre Guillaume Repin.

Guillotinés place du Ralliement à Angers

  • le : Jean-Michel Langevin, prêtre diocésain, né le à Ingrandes ;
  • le : Les frères Lego, René Lego, prêtre diocésain né le à La Flèche et Jean-Baptiste Lego, prêtre diocésain né le à La Flèche ;
  • le : Guillaume Repin, prêtre diocésain, né le à Thouarcé et Laurent Batard, prêtre diocésain, né le à Saint-Maurille de Chalonnes-sur-Loire ;
  • le : Jacques Ledoyen, prêtre diocésain, né le à Rochefort-sur-Loire, François Peltier, prêtre diocésain, né le à Savennières et Pierre Tessier, prêtre diocésain, né le à La Trinité-d'Angers ;
  • le : Marie de La Dive, veuve de Henri François Esprit du Verdier de La Sorinière, laïque, née le à Saint-Crespin-sur-Moine ;
  • le : Rosalie du Verdier de La Sorinière (sœur Rosalie-Céleste), bénédictine des filles du Calvaire, née le à Saint-Pierre de Chemillé ;
  • le : François Chartier, prêtre diocésain, né le à Marigné ;
  • le : Renée-Marie Feillatreau, épouse Dumont, laïque, née le à Angers ;
  • le , jour du Vendredi saint : Joseph Moreau, prêtre diocésain, né le à Saint-Laurent-de-la-Plaine ;
  • le : André Fardeau, prêtre diocésain, né le à Soucelles ;
  • le : Jacques Laigneau de Langellerie, prêtre diocésain, né le à La Flèche.

Fusillés à Avrillé

  • le : Antoine Fournier, laïc, marié, né le à La Poitevinière ;
  • le : Victoire Gusteau, laïque, née en 1745 à Mauléon, Charlotte Lucas, laïque, née le à Chalonnes-sur-Loire, Monique Pichery, laïque, née le à Chalonnes-sur-Loire et Félicité Pricet, laïque, née vers 1745 à Mauléon ;
  • le :
    • Marie-Anne Vaillot, sœur de Saint Vincent de Paul, née le à Fontainebleau,
    • Odile Baumgarten, sœur de Saint Vincent de Paul, née le à Gondrexange, Moselle,
    • Gabrielle Androuin, laïque, né le à Saint-Lambert-du-Lattay,
    • Perrine Androuin, laïque, née le à Saint-Lambert-du-Lattay,
    • Suzanne Androuin, laïque, née le à Saint-Lambert-du-Lattay,
    • Victoire Bauduceau, épouse Révellière, laïque, née le à Thouars,
    • Françoise Bellanger, laïque, née le à La Trinité-d'Angers,
    • Perrine Besson, laïque, née vers 1742 aux Essarts,
    • Madeleine Blond, laïque, née vers 1763 à Angers,
    • Françoise Bonneau, laïque, née vers 1763 à Saint-Léger-sous-Cholet,
    • Jeanne Bourigault, laïque, née le à Chaudefonds-sur-Layon,
    • Renée Cailleau, épouse Girault, laïque, née le à Saint-Aubin-de-Luigné,
    • Marie Cassin, épouse Moreau, laïque, née le à Chanteloup,
    • Simone Chauvigné, veuve Charbonneau, laïque, née le à Chaudefonds-sur-Layon,
    • Marie-Jeanne Chauvigné, épouse Rorteau, laïque, née le à La Jumellière,
    • Catherine Cottanceau, laïque, née vers 1733 à Bressuire,
    • Charlotte Davy, laïque, née le à Chalonnes-sur-Loire,
    • Louise Déan de Luigné, laïque, née le à Argenton-Notre-Dame,
    • Anne-Françoise de Villeneuve, laïque, née le à Seiches-sur-le-Loir,
    • Marie Fausseuse, épouse Banchereau, laïque, née vers 1740 à Boësse,
    • Jeanne Fouchard, épouse Chalonneau, laïque, née le à Chalonnes-sur-Loire,
    • Marie Gallard, épouse Quesson, laïque, née en 1739 à Saint-Laurent-de-la-Plaine,
    • Marie Gasnier, épouse Mercier, laïque, née le à Ménil,
    • Marie Grillard, laïque, née le à Saint-Pierre de Cholet,
    • Renée Grillard, laïque, née le à Saint-Pierre de Cholet,
    • Perrine Grille, laïque, née le à Rochefort-sur-Loire,
    • Jeanne Gruget, veuve Doly, laïque, née vers 1745 à Mauléon,
    • Anne Hamard, laïque, née vers 1742 à Saint-Clément,
    • Perrine Ledoyen, laïque, née le à Saint-Aubin-de-Luigné,
    • Marie Lenée, épouse Lepage de Varancé, laïque, née le à Saint-Nicolas de Saumur,
    • Marie Leroy, épouse Brevet, laïque, née vers 1755,
    • Marie Leroy, laïque, née le à Montilliers,
    • Renée Martin, épouse Martin, laïque, née vers 1752,
    • Françoise Michau, laïque, née vers 1765,
    • Jacquine Monnier, laïque, née le à Saint-Melaine-sur-Aubance,
    • Françoise Pagis, épouse Railleau, laïque, née le à Gouis,
    • Madeleine Perrotin, veuve Rousseau, laïque, née le à Saint-Germain-des-Prés,
    • Perrine-Charlotte Phelippeaux, épouse Sailland d'Epinatz, laïque, née le à Saint-Nicolas de Saumur,
    • Marie Anne Pichery, épouse Delahaye, laïque, née le à Chalonnes-sur-Loire,
    • Rose Quenion, laïque, née le à Mozé-sur-Louet,
    • Louise-Olympe Rallier de la Tertinière, veuve Étienne Thomas Déan, laïque, née le à Château-Gontier,
    • Marguerite Rivière, épouse Huau, laïque, née le à La Ferrière-de-Flée,
    • Marie Rouault, épouse Bouju, laïque, née le à Vezins,
    • Perrine Sailland d'Epinatz, laïque, née le à Saint-Nicolas de Saumur,
    • Jeanne Sailland d'Epinatz, laïque, née le à Saint-Nicolas de Saumur,
    • Madeleine Sailland d'Epinatz, laïque, née le à Saint-Nicolas de Saumur,
    • Renée Valin, laïque, née le à Chaudefonds-sur-Layon ;
  • le :
    • Louise Bessay de La Voute, laïque, née le à Saint-Mars-des-Prés,
    • Catherine du Verdier de La Sorinière, laïque, née le à Saint-Pierre de Chemillé,
    • Marie-Louise du Verdier de La Sorinière, laïque, née le à Saint-Pierre de Chemillé,
    • Pierre Frémond, laïc, né le à Chaudefonds-sur-Layon,
    • Marie-Anne Hacher du Bois, laïque, née le à Jallais,
    • Louise Poirier, épouse Barré, laïque, née le au Longeron ;
  • le :
    • Pierre Delépine, laïc, né le à Marigné,
    • Jean Ménard, laïc, marié, né le à Andigné,
    • Renée Bourgeais, veuve Juret, laïque, née le à Montjean,
    • Perrine Bourigault, laïque, née le à Montjean,
    • Madeleine Cady, épouse Desvignes, laïque, née le à Saint-Maurille de Chalonnes,
    • Marie Forestier, laïque, née le à Montjean,
    • Marie Gingueneau, veuve Coiffard, laïque, née vers 1739,
    • Jeanne Gourdon, veuve Moreau, laïque, née le à Sainte-Christine,
    • Marie Lardeux, laïque, née vers 1748,
    • Perrine Laurent, laïque, née le à Louvaines,
    • Jeanne Leduc, épouse Paquier, laïque, née le à Chalonnes,
    • Anne Maugrain, laïque, née le à Rochefort-sur-Loire,
    • Françoise Micheneau, veuve Gillot, laïque, née le à Chanteloup-les-Bois,
    • Jeanne Onillon, veuve Onillon, laïque, née le à Montjean,
    • Marie Piou, épouse Supiot, laïque, née le à Montrevault,
    • Perrine Potier, épouse Turpault, laïque, née le à Cléré-sur-Layon[8],
    • Marie-Geneviève Poulain de La Forestrie, laïque, née le au Lion-d'Angers,
    • Marthe Poulain de La Forestrie, laïque, née le au Lion-d'Angers,
    • Renée Rigault, épouse Papin, laïque, née le à Saint-Florent-le-Vieil,
    • Marguerite Robin, laïque, née le à Montjean,
    • Marie Rechard, laïque, née le à Montjean,
    • Marie Roger, veuve Chartier, laïque, née le à Montjean,
    • Madeleine Sallé, épouse Havard, laïque, née vers 1751,
    • Renée Sechet, veuve Davy, laïque, née le à Montjean,
    • Françoise Suhard, veuve Ménard, laïque, née le à Sainte-Gemmes-d'Andigné, ancêtre du bienheureux Jean Chevillard[9],
    • Jeanne Thomas, veuve Delaunay, laïque, née vers 1730.

À ce groupe s'ajoute l'abbé Noël Pinot guillotiné le et proclamé bienheureux le par Pie XI.

Fête

La mémoire liturgique[N 2] des martyrs d'Angers est célébrée le .

Anecdote

Bibliographie

  • Anonyme, Commémoration des Martyrs d'Avrillé 1794-1994, Poitiers, éditions du SEL, , 56 p.
  • René Berthier, Pierre Dhombre, Chanoine Auguste Pouplard, Yves Le Gall, Maurice Vigneron, Les martyrs d'Angers, 1793-1794, Univers Media, 1984.
  • René-François Choyer, Les Martyrs d'Angers, par l'abbé Choyer, Laîné frères, 1864.
  • Philippe Evanno, Dominique Lambert de La Douasnerie et Jean de Viguerie, Les martyrs d’Avrillé. Catholicisme et Révolution, Chambray-lès-Tours, CLD, 1983 (ISBN 2-85023-078-2).
  • Simon Gruget, Les fusillades du Champ des Martyrs : Mémoire rédigé en 1816 par l'abbé Gruget, E. Queruau-Lamerie, (lire en ligne) . Document utilisé pour la rédaction de l’article (le témoignage de l'abbé Gruget, est d'autant plus précieux qu'il a vécu cette époque, à Angers et alentours)
  • Mémoires et journal de l'abbé Gruget, curé de la Trinité d'Angers. Revue de l'Anjou. publié par E. L. et annoté par E. Queruau-Lamerie5, 1900.
  • Victor Godard-Faultrier Le Champ des Martyrs. 2e édition, 1855 (lire en ligne sur Google Livres)
  • Philippe Maillard, La fleur de lys et le martyre : Les tribulations de la famille Turpault dans la tourmente révolutionnaire, Vendée, Les Bons Livres pour Tous, , 296 p. (ISBN 978-2916988115, lire en ligne) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Clément Martin, La Vendée de la mémoire, Paris, Perrin, , 350 p. (ISBN 9782262081409)
  • Jean-Clément Martin, Révolution et Contre-Révolution en France de 1789 à 1989 : Les rouages de l'histoire, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 226 p. (lire en ligne) pp. 61 à 68 Les martyrs de la foi, histoire et sacré en ligne sur Open Edition
  • André Merlaud (préf. Jean Orchampt), Les martyrs d'Angers 1793-1794, Paris, SOS Éditions, , 140 p. (ISBN 978-2-718-50942-6, BNF 34743575, lire en ligne).
  • François Uzureau, Histoire du Champ des martyrs, Angers, Impr. Siraudeau, 1905, 227 p (lire en ligne sur Gallica)
  • Jean de Viguerie, « Les martyrs d’Angers » dans Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, t. 9, Paris, Hachette, 1987, p. 155-162.
  • Morts pour leur foi, victimes de la Révolution en Anjou 1793-1801 (Association du bicentenaire de la Vendée-angevine) éditeur P. Téqui, 2000
  • Jean de Viguerie, Philippe Evanno, Dominique Lambert de la Douasnerie, Les martyrs d’Avrillé, catholicisme et révolution, Paris C.L.D. 1984 110 pages (ISBN 2854430549)

Notes et références

Notes

  1. . Le serment de la Constitution civile du clergé étant devenu caduque après la chute de la monarchie le , on prête le serment de Liberté-Egalité Le Monde Archives / "Le serment de " Liberté-Égalité " et les massacres de prêtres en 1792" Maurice Vaussard 8 septembre 1869
  2. il s'agit du degré de célébration liturgique qui vient après la Solennité et la Fête. La messe, et aussi l’office doivent être célébrés en l’honneur du saint

Références

Sources

Articles connexes

Liens externes

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