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Langage inclusif en français

Le langage inclusif en français est un ensemble de moyens linguistiques visant à assurer une égalité de genres dans la langue française, en la dégenrant et en évitant les expressions renforçant les stéréotypes de genre, soit par le dédoublement des marques de genre, soit en les neutralisant (généralement grùce à une forme indifférenciée). Les débats à son propos commencent dans les années 2000-10 avec l'essor notamment des réseaux sociaux et du militantisme intersectionnel. Son intégration est variable dans la francophonie.

Parmi les possibilités du français inclusif, l'utilisation d'un point médian dans les doubles flexions abrégées est l'objet de critiques principalement par des groupes conservateurs et par certains collectifs de personnes en situation de handicap en raison des difficultés que cette graphie apporte à des personnes dyslexiques, ou à des personnes aveugles ou malvoyantes, dépendantes de logiciels d'aide à la lecture ou de synthÚse vocale qui ne peuvent lire une telle écriture.

DĂ©finition

« Le langage non sexiste utilise diffĂ©rentes techniques, graphiques et syntaxiques, pour « assurer une Ă©galitĂ© des reprĂ©sentations entre les femmes et les hommes »[1] et lutter contre le sexisme et les inĂ©galitĂ©s de genre. Il s’agit donc de rendre visibles des femmes et des personnes non binaires, Ă  l’oral ou Ă  l’écrit, en s’opposant Ă  l’idĂ©e que le masculin et les hommes reprĂ©senteraient l’universel. Les termes langage non discriminant, Ă©picĂšne, Ă©galitaire, inclusif, dĂ©genrĂ©, non sexiste, dĂ©masculinisĂ©, etc. renvoient au mĂȘme enjeu : bannir l’emploi d’un langage qui reproduit les rapports de genre[2]. »

— Marie Loison, GwenaĂ«lle Perrier, Camille NoĂ»s, Introduction. Le langage inclusif est politique : une spĂ©cificitĂ© française ?

Alpheratz, linguiste, définit le langage inclusif comme « l'ensemble de variations du français standard fondées sur le genre et comme variété en usage dans plusieurs groupes sociaux ayant pour point commun une conscience et/ou une politique de genre »[3] - [4] - [5]. C'est ainsi une variation diaéthique[6] - [4] relevant « de la conscience de genre, d'identité, d'égalité et de la performativité de la langue »[4], « conscience d'effectuer un acte politique motivé par une conscience de genre et par le souci du respect des représentations symboliques et des catégories sociales minorisées »[7] - [8]. Ces variations tendent à proposer ou constituer un genre grammatical neutre[9] - [4] - [7] - [6] - [5] - [10].

Sont observés :

« deux types de mĂ©tastratĂ©gies qui poursuivent un objectif en apparence contraire, la visibilisation de la dualitĂ© des genres et la neutralisation des marques genrĂ©es ; dans les deux cas, la stratĂ©gie peut en principe avoir une Ă©tendue locale (c’est-Ă -dire sans porter atteinte au systĂšme du français) ou globale. Dans ce dernier cas, une refonte complĂšte du systĂšme de genre serait nĂ©cessaire, qui gĂ©nĂ©rerait trĂšs certainement de vives oppositions conscientes et cognitives[11]. »

— Daniel Elmiger, BinaritĂ© du genre grammatical – binaritĂ© des Ă©critures ?

Usages

Panneau pratiquant la flexion Ă  trait d'union Ă  Fontenay-sous-Bois.

Pratiques

Il existe plusieurs pratiques possibles :

  • l'emploi de formules englobantes : « la population française », « les droits humains » ;
  • l'emploi de mots Ă©picĂšnes, c'est-Ă -dire prenant la mĂȘme forme aux deux genres ou pouvant dĂ©signer aussi bien des femmes que des hommes : parler d'« Ă©lĂšves du lycĂ©e » plutĂŽt que de « lycĂ©ens », de « personnalitĂ© politique » plutĂŽt que d'« homme politique », au risque d'une altĂ©ration du sens lorsqu'il n'existe pas de terme Ă©picĂšne strictement Ă©quivalent au terme genrĂ©. Le genre d'un nom prenant la mĂȘme forme au fĂ©minin et au masculin peut toutefois apparaĂźtre dans le contexte si ce nom est prĂ©cĂ©dĂ© d'un article au singulier (« un/une ministre ») ou lorsqu'il est accompagnĂ© d'un adjectif (« trois Ă©lĂšves douĂ©s/douĂ©es »), ce qui doit ĂȘtre pris en compte si on cherche Ă  utiliser un langage non genrĂ©[12] ;
  • le doublet (ou double flexion) : « Français et Françaises », « toutes et tous », « travailleuses, travailleurs » ;
  • les formes contractĂ©es (ou doublets abrĂ©gĂ©s) :
    • l'emploi de parenthĂšses : « musicien(ne) ». Les parenthĂšses peuvent ĂȘtre Ă©galement utilisĂ©es pour noter un pluriel facultatif : « le(s) musicien(ne)(s) » ;
    • l'emploi du caractĂšre « / » : « musicien/ne » ;
    • l'emploi du E en capitale : « motivĂ©Es »  Cette forme est frĂ©quemment utilisĂ©e en allemand ;
    • l'emploi du trait d'union : « musicien-ne-s », « motivĂ©-e-s », et mĂȘme l'article « un-e » ;
    • l'emploi du point mĂ©dian, qui est semblable au trait d'union mais plus discret, avec ou sans un deuxiĂšme point[13] : « musicien·nes » (ou « musicien·ne·s »), « motivé·es » (ou « motivé·e·s »), mais empĂȘche la lecture d'un texte par certains logiciels de synthĂšse vocale[14]. Des solutions existent avec des outils pour amĂ©liorer le support par les lecteurs d'Ă©crans[15] - [16] - [17] - [18];
    • l'emploi du point, plus facile d'accĂšs sur un clavier que le point mĂ©dian, mais qui peut prĂȘter Ă  confusion : « musicien.ne.s », « motivĂ©.e.s » ;
    • la double flexion abrĂ©gĂ©e : « acteurs/trices » ou « acteurs·trices ».
    • L'emploi de nĂ©ologisme mĂ©langeant les deux flexions : « agriculteurices ».
  • les flexions neutres en ĂŠ, x, z (au pluriel)[4] - [19], aire, an[20] - [4].

FĂ©minisation et neutralisation

La féminisation consiste à utiliser des formes féminines pour expliciter la présence possible de femmes et/ou de filles dans un groupe. Des doublons, doublets ou « formes pairées », sont utilisés pour marquer la féminisation ; des « étudiantes et/ou étudiants », au lieu de parler des « étudiants ». Ce procédé soulÚve cependant plusieurs questions[21] :

  • Quel ordre de mention choisir ?
  • Pour certains noms de mĂ©tiers, quelle version fĂ©minine choisir ? Par exemple, « professeuse » ou « professeure ». Le dictionnaire de ThĂ©rĂšse Moreau prĂ©sente un historique et une rĂ©flexion sur la fĂ©minisation des noms de mĂ©tiers[22].
  • Les doublons nous poussent-ils Ă  nous reprĂ©senter le genre de maniĂšre binaire ?

La neutralisation consiste Ă  ne pas dĂ©finir une personne ou un groupe en fonction d'un genre. Plusieurs stratĂ©gies peuvent alors ĂȘtre utilisĂ©es[23] :

  • l'utilisation d'un troisiĂšme genre grammatical (comme en allemand) ;
  • l'utilisation de termes Ă©picĂšnes (comme « une personne », par exemple) ;
  • la dĂ©signation d'un groupe plutĂŽt que l'utilisation de doublons (« la population migrante » au lieu du doublon « les migrantes et les migrants ») ;
  • la reformulation afin d'Ă©viter d'expliciter le genre.

Genre neutre et traces du neutre

En français, le genre grammatical neutre issu du systĂšme de genre latin ne subsiste que sous forme de traces[24] - [25] (ce, ceci, cela[26], l'adjectif pis[27]). Toutefois, en France, l'AcadĂ©mie française considĂšre qu'en français, le neutre est exprimĂ© par le recours au masculin utilisĂ© en tant que genre non marquĂ©. Cette position est contestĂ©e par le Haut Conseil Ă  l'Ă©galitĂ© et des linguistes comme Éliane Viennot puisque les formes au « masculin gĂ©nĂ©rique », comme le montrent les recherches en psycholinguistique[28] - [29] - [30], « active[nt] moins de reprĂ©sentations de femmes auprĂšs des personnes interpellĂ©es qu'un gĂ©nĂ©rique Ă©picĂšne »[25].

De plus des propositions d'un genre grammatical neutre existent (systÚme al d'Alpheratz, celui de Florence Ashley)[31] - [32] - [33] ainsi que des typographies inclusives (les fontes non binaires Cirrus Cumulus et VG500 de « la collective » franco-belge Bye Bye Binary[34], la police inclusive de Tristan Bartolini[35])[36].

Français neutre et néologie

Florence Ashley distingue deux possibilitĂ©s de neutralisation : l'approche modulaire oĂč le choix des stratĂ©gies de français neutre est libre (facilitĂ© d'adoption et d'apprentissage de par sa flexibilitĂ©), et l'approche systĂ©mique, oĂč le choix de celles-ci est fixĂ© par un ensemble de rĂšgles (plus rigoureuse et ainsi plus apte Ă  ĂȘtre adoptĂ©e institutionnellement)[32].

Les personnes non binaires peuvent utiliser des nĂ©ologismes[37]. Pour se dĂ©signer, elles peuvent dĂ©cider d'utiliser des nĂ©opronoms et des nĂ©oarticles, des pronoms ou des articles non genrĂ©s. Il s'agit d'un choix qui varie selon chaque personne non binaire[38]. Certains pronoms sont dĂ©jĂ  utilisĂ©s dans la communautĂ© LGBTQ francophone, tandis que d'autres sont inventĂ©s par les personnes elles-mĂȘmes[38]. Ainsi, plusieurs pronoms ont Ă©tĂ© inventĂ©s pour pallier l'absence de pronom neutre en français[38]. Le pronom « iel »[39] - [37] (aussi Ă©crit « yel »[40] ou « ielle »[38]) est le plus utilisĂ© selon une enquĂȘte menĂ©e en 2017 par le blog La vie en Queer sur la base 286 rĂ©ponses[41]. Il existe cependant d'autres nĂ©opronoms, comme « ille », « ul », « ol », « ael », « ĂŠl », ou « ele »[42] - [43]. Pour remplacer les pronoms « lui » et « elle » (« avec lui / elle ») « ellui » est employĂ©[44]. Les pronoms totalisants comme « toustes », « touz »[32], et « tou-te-s » sont utilisĂ©s Ă  la place de « tous » ou « toutes »[45].

Ces néopronoms sont accompagnés de néoarticles, comme « lae » pour « le / la »[38]. Les adjectifs possessifs comme « mon » ou « ma » sont parfois remplacés par des formes comme « mo », « maon » ou « man » et les pronoms démonstratifs « celui » et « celle » par « cellui », ainsi que « celleux »[46] ou « ceuses » au pluriel[45].

Les accords associés dépendent des personnes : accords féminins, accords masculins ou double flexion abrégée[40] (« iel est content·e »), ou bien encore accords alternés[32]. Il existe d'autres formes pronominales néologiques telles que des marqueurs (suffixes) de neutre tels que « x » ou « Ê »[47] - [48] - [32]. Le pronom neutre « al » est accompagné d'accords neutres « an, aine, aire, al, x, z »[47].

Tableau des néologismes non binaires :
Masculin Feminin Formes non binaires
Pronom personnel singulier il elle iel, yel, ielle, ael, Êl, aël, ol, olle, ille, ul, ulle, al, i, im[32]em, el[48] - [46], elli, yol[24]
Pronoms toniques lui/ eux elle/ elles ill

ellui, elleux[46] - [48], euxes[48]

Article définis le la lu, li, lia, lae[24] - [46] - [48] , lo, lea, le.a[46], le-a, la-e, lÊ, ly, l'[24]
Articles indéfinis un une um[46] - [48], om, on, im, an, un.e[46], uno, unu, yn[24]
DĂ©terminant possessif mon/ ton/ son ma/ ta/ sa mo/ to/ so[46]man/ tan/ san[46] - [48]

maon/tan/saon[46]

ma.on/ ta.on/ sa.on

Tableau du français non binaire proposé par F. Ashley, adapté des travaux d'Alpheratz (2018)[32]
Catégorie Français genré Approche modulaire

(termes apparemment les plus communs au Québec)

SystĂšme

proposé

Pronoms personnels Elle, il, lui, elles, ils,

eux

Iel, iels, ille, illes, ellui, elleux Al, lu, als, auz
Pronoms démonstratifs Celle, celui, celles,

ceux

Cellui, celleux, ceuzes Céal, çauz
Articles définis La, le Lea, lae, lÊ Lu
Articles indéfinis Une, un Un·e, an An
Articles contractĂ©s Au, du À lea, de lea, Ă  lĂŠ, de lĂŠ À lu
DĂ©terminant dĂ©monstratif Cette, ce, cet Cet·te Çu
DĂ©terminants possessifs Ma, ta, sa, mon, ton,

son

Maon, taon, saon, man, tan,

san

Mu, tu, su
DĂ©terminants interrogatifs et

exclamatifs

Quelle, quel Quel·le, quÊl Quéal
Autre/plusieurs Toute, tout, toutes, tous Tout·e, tou·te·s, touz Touxe, touze

L'emploi des pronoms et accords demandés permet d'assurer aux personnes non binaires une meilleure santé mentale[49] - [50], aussi est-il recommandé de ne pas les mégenrer[51] - [40]. Toutefois l'usage de ces néologismes non binaires est actuellement rare[52] dans les discours dominants et se retrouve dans les sous-cultures trans, non-binaires et queers[32]. L'emploi des néopronoms fait l'objet de critiques et parfois de moqueries[38].

L'emploi des nĂ©opronoms n'est pas approuvĂ© par les autoritĂ©s linguistiques de la langue française[38]. Au QuĂ©bec, l'Office quĂ©bĂ©cois de la langue française Ă©voque, en matiĂšre de rĂ©daction non binaire, le recours Ă  la formulation neutre, c'est-Ă -dire « l’ensemble des procĂ©dĂ©s de rĂ©daction qui privilĂ©gient les termes ou les tournures qui ne comportent pas de marques de genre relatives Ă  des personnes ». En revanche, il « ne conseille pas le recours aux nĂ©ologismes comme le pronom de troisiĂšme personne « iel » ou le nom « frƓur » en remplacement de « frĂšre/sƓur » que la rĂ©daction non binaire emploie, en complĂ©ment de la formulation neutre », considĂ©rant que ces nĂ©ologismes « restent propres aux communautĂ©s de la diversitĂ© de genre »[53].

L'accord de proximité

L'accord de proximitĂ© est un accord grammatical qui consiste Ă  accorder le genre et Ă©ventuellement le nombre de l’adjectif avec le plus proche des noms qu’il qualifie et le verbe avec le plus proche des chefs des groupes coordonnĂ©s formant son sujet. Cet accord, prĂ©sent en latin mais progressivement abandonnĂ© en français, a commencĂ© Ă  ĂȘtre disqualifiĂ© Ă  partir du XVIIe siĂšcle[54].

L'accord au masculin a donc pu ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une marque de domination masculine[55]. Ainsi, pour justifier la primautĂ© du masculin, l'abbĂ© Bouhours dĂ©clare en 1675 que « quand les deux genres Ćże rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte »[56] ; Ă©tant entendu que, comme l'explique le grammairien BeauzĂ©e en 1767, Le genre maĆżculin eĆżt rĂ©putĂ© plus noble que le fĂ©minin, Ă  cauĆże de la ĆżupĂ©rioritĂ© du mĂąle Ćżur la femelle (« Le genre masculin est rĂ©putĂ© plus noble que le fĂ©minin, Ă  cause de la supĂ©rioritĂ© du mĂąle sur la femelle »)[57]. Cependant, pour la linguiste DaniĂšle Manesse, qui entend rĂ©sumer ainsi les travaux de l'historien AndrĂ© Chervel, la formule « le masculin l'emporte sur le fĂ©minin » n'est quasiment pas prĂ©sente dans les manuels scolaires, tant au XVIIe siĂšcle qu'au XXe siĂšcle[58] (Louis-Nicolas Bescherelle, en 1850, utilise en effet Ă  la place la formule « le masculin est plus noble que le fĂ©minin »[59]). Pour AndrĂ© Chervel, « le petit nombre des occurrences de la formule dans l'imprimĂ© contraste avec son incroyable cĂ©lĂ©britĂ© »[60].

Études linguistiques sur la lisibilitĂ©

Les psycholinguistes Pascal Gygax et Noelia Gesto ont Ă©tudiĂ© la lisibilitĂ© de textes fĂ©minisĂ©s chez une population valide et ont dĂ©montrĂ© que la lecture est ralentie uniquement Ă  la premiĂšre occurrence et ne pose pas de problĂšmes de comprĂ©hension[61] - [62]. L'Ă©tude s'est dĂ©roulĂ©e de la façon suivante : ont Ă©tĂ© donnĂ©es « Ă  lire Ă  40 Ă©tudiantes et Ă©tudiants cinq descriptions de diffĂ©rentes professions. Pour chacune de ces professions, quatre descriptions diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©es : une version avec la profession au masculin, une avec la profession au fĂ©minin et deux versions avec la profession sous formes Ă©picĂšnes. La vitesse de lecture des descriptions de professions sous une forme Ă©picĂšne ou fĂ©minine, mĂȘme si celle-ci Ă©tait plus lente Ă  la premiĂšre occurrence du nom de mĂ©tier, retrouvait son rythme normal, ceci dĂšs la deuxiĂšme occurrence, indiquant un effet d’habituation. Les rĂ©sultats indiquent par ailleurs que la fĂ©minisation des noms de mĂ©tiers ne joue pas de rĂŽle quant Ă  la valorisation ou la dĂ©valorisation de ces mĂ©tiers »[62].

De mĂȘme, Julia Tibblin, dans son Ă©tude sur l'Ă©valuation des textes en français inclusif, rapporte que « le texte rĂ©digĂ© en langage inclusif est moins bien Ă©valuĂ©, mais semble ĂȘtre aussi bien compris que le mĂȘme texte au masculin gĂ©nĂ©rique. Des analyses supplĂ©mentaires montrent une corrĂ©lation positive entre les attitudes envers le langage inclusif et l’évaluation du texte, mais seulement lorsque le texte est Ă©crit avec ce type de rĂ©daction. »[63].

RĂ©ception

Internationale

Les linguistes Daniel Elmiger et Verena Tulger remarquent que les espaces francophones et italophones en contact avec d'autres langues (QuĂ©bec, Trentin-Haut-Adige) sont plus sensibles Ă  la fĂ©minisation de la langue[64]. De mĂȘme Julia Tibblin observe que « les personnes habitant dans une aire linguistique francophone autre que la France ont des attitudes plus positives que les Français-es envers le langage inclusif. »[63].

Elle constate aussi que « les femmes ont des attitudes plus positives envers le langage inclusif que les hommes » et observe « une corrĂ©lation positive entre les attitudes d’une personne envers l’égalitĂ© des genres et ses attitudes Ă  l’égard du langage inclusif »[63].

Belgique

Fin , un projet de dĂ©cret « relatif au renforcement de la fĂ©minisation des noms de mĂ©tier, fonction, grade ou titre et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre, dans le cadre des communications officielles ou formelles » est approuvĂ© Ă  l'unanimitĂ© par la commission Droit des femmes du Parlement de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles[65]. Ce dĂ©cret concerne l'ensemble des communications orales et les documents Ă©crits Ă©manant des instances de la FĂ©dĂ©ration (gouvernement, Parlement
), des communes, des provinces et des institutions subventionnĂ©es ou reconnues par la CommunautĂ© française. DiffĂ©rents principes sont dĂ©finis[66] :

  • les noms de mĂ©tier, fonction, grade ou titre doivent ĂȘtre formulĂ©s au fĂ©minin lorsqu'ils concernent une ou plusieurs femmes ;
  • pour des ensembles mixtes, les formules doubles, Ă©picĂšnes ou passives sont Ă  privilĂ©gier ;
  • la forme gĂ©nĂ©rique masculine et les pronoms masculins peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour dĂ©signer des ensembles mixtes Ă  condition que ce caractĂšre mixte soit clairement prĂ©Ă©tabli ;
  • l'usage du point mĂ©dian est limitĂ© au contexte Ă©crit oĂč l’espace manque.

DĂ©bat linguistique

Le , dans une tribune publiĂ©e sur le site de Marianne, 32 linguistes (dont Élisabeth Bautier, Louis-Jean Calvet, AndrĂ© Chervel, Pierre Le Goffic, Georges Kleiber et Georges-Elia Sarfati) dĂ©noncent les difficultĂ©s d'apprentissage que poserait l'Ă©criture inclusive, l'impossibilitĂ© de l'oraliser et son militantisme. Selon eux, « la langue n’a pas pour principe de fonctionnement de dĂ©signer le sexe des ĂȘtres » et « la langue ne dĂ©termine pas la pensĂ©e ». Ils affirment qu'« [e]n introduisant la spĂ©cification du sexe, on consacre une dissociation, ce qui est le contraire de l’inclusion et que, [e]n prĂ©tendant annuler l’opposition de genre, on ne fait que la systĂ©matiser »[67].

Une semaine plus tard, une autre tribune publiĂ©e sur le site Mediapart et signĂ©e par 65 linguistes (dont Maria Candea, Laurence Rosier et LaĂ©lia VĂ©ron) prend le contre-pied de la premiĂšre[68]. Selon eux, les signataires de la tribune de Marianne rĂ©duisent abusivement l'Ă©criture inclusive au point mĂ©dian et « abdiquent toute l’intelligence de leurs travaux scientifiques en cĂ©dant Ă  la panique devant une ressource typographique en pleine expansion depuis au moins 20 ans. »[68] Ils dĂ©noncent notamment une « crispation obsessionnelle sur les abrĂ©viations utilisant des points mĂ©dians »[68] - [69]. Ces linguistes rappellent enfin que la question des « difficultĂ©s de lecture et d’apprentissage du français, que viendrait compliquer l’« Ă©criture inclusive » », reste ouverte[68].

Un article paru le 11 octobre 2020 dans The Conversation et signé notamment par Pascal Gygax fait le bilan des deux positions et du débat[70]. L'article rappelle que l'usage du masculin pour désigner une personne dont on ne connaßt pas le genre (comme dans une offre d'emploi) engendre des représentations masculines[71]. Selon la bibliographie scientifique mobilisée par les auteurs, l'emploi du masculin pluriel pour désigner des groupes mixtes ne permet pas de rendre compte de la réalité mixte du groupe et c'est donc le sens spécifique d'"homme" qui est activé (masculin=homme)[72]. L'article enjoint donc à utiliser les doublons (chirurgiennes et chirurgiens) et rappelle qu'aucune étude n'a établi de ralentissement de la lecture[72]. Il mentionne aussi que l'ordre de mention fait que le premier terme est interprété comme plus important. Chez un public d'étudiants, la lecture est légÚrement ralentie à la premiÚre occurrence mais revient ensuite à la normale et le manque d'étude ne permet pas de statuer sur les causes du ralentissement et de l'habituation ni de généraliser les résultats à d'autres populations[72]. En revanche, l'article relÚve que l'usage des doublons dans les métiers permet aux femmes de se sentir plus confiantes et aptes à exercer ces métiers[72]. Enfin, en s'appuyant sur l'argument que l'accord de proximité était présent à 45 % dans les textes anciens, l'article recommande une souplesse dans les accords[72].

Débat politique et décisions de justice

En France le dĂ©bat est largement commentĂ© par les diffĂ©rentes classes politiques, et suscite une opposition gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la droite et de l'extrĂȘme-droite[73] - [2]. Ces groupes tendent Ă  s'opposer plus gĂ©nĂ©ralement aux causes fĂ©ministes et LGBT+[2].

En 1984 le gouvernement français diffuse une circulaire en faveur de « la fĂ©minisation des titres et fonctions et, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le vocabulaire concernant les activitĂ©s des femmes »[74]et crĂ©e une « commission de terminologie chargĂ©e d'Ă©tudier la fĂ©minisation des titres et des fonctions, et d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le vocabulaire concernant les activitĂ©s des femmes »[75] - [74], commission prĂ©sidĂ©e par BenoĂźte Groult[73]. Deux circulaires du Premier ministre se prononcent en sa faveur : le [76] et le [77].

L'article 1er de la loi no 2008-496 du sur la discrimination[78] et les guides pratiques diffusĂ©s par le Haut Conseil Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes[79] - [80] ainsi que la DĂ©lĂ©gation interministĂ©rielle Ă  la lutte contre le racisme, l’antisĂ©mitisme et la haine anti-LGBT[81] recommandent d'adopter un langage non sexiste[82] - [83]. En , le Haut Conseil Ă  l'Ă©galitĂ© entre les femmes et les hommes (HCE) publie un Guide pratique pour une communication publique sans stĂ©rĂ©otype de sexe[80] - [84]. Ce guide dĂ©taille dix recommandations qui invitent Ă  promouvoir un langage reflĂ©tant le principe d’égalitĂ© entre les femmes et les hommes[85]. Pour l’écrit, il propose notamment la pratique double genrĂ©e Ă  l’aide du point (par exemple : « les sĂ©nateur.rice.s »). La possibilitĂ© d’utiliser le point mĂ©dian comme alternative au point sera ajoutĂ©e dans la version 2016 du guide (par exemple : « les sĂ©nateur·rice·s »).

Le sous l'impulsion de Roselyne Bachelot, les termes et expressions « mademoiselle », « nom de jeune fille », « nom patronymique », « nom d'épouse » et « nom d'époux » sont supprimés des formulaires et correspondances administratifs français, par la circulaire no 5575[86].

La circulaire du prĂ©cise les rĂšgles de fĂ©minisation et de rĂ©daction des textes publiĂ©s au Journal officiel de la RĂ©publique française. Les formules inclusives de type « les candidats et les candidates » sont Ă  privilĂ©gier. Les fonctions doivent ĂȘtre accordĂ©es au genre de la personne, donc au fĂ©minin lorsque la fonction est exercĂ©e par une femme. Il s'agit d'employer par exemple, « la ministre », « la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale, prĂ©fĂšte, cheffe de bureau », etc. En revanche, cette circulaire bannit l'usage du point mĂ©dian dans les textes officiels, notamment les publications au Journal Officiel[87]. Elle indique que : « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aux femmes »[88]. AprĂšs sa publication, Benjamin Moron-Puech, alors maĂźtre de confĂ©rences en droit privĂ© Ă  l'UniversitĂ© Paris-PanthĂ©on-Assas tente un recours contre la circulaire [89].

Le , dans une circulaire publiĂ©e au Bulletin officiel de l'Éducation nationale[90], et adressĂ©e aux recteurs d’acadĂ©mie, aux directeurs de l’administration centrale et aux personnels du ministĂšre de l’Éducation nationale, le ministre Jean-Michel Blanquer proscrit une partie de l'Ă©criture inclusive Ă  l'Ă©cole, en particulier son utilisation du point mĂ©dian[91] - [92] - [93] - [94].

Le 14 mars 2023, le tribunal administratif de Paris a dĂ©boutĂ© l'association FRancophonie A Venir de sa requĂȘte visant au retrait de deux plaques commĂ©moratives, posĂ©es dans l'enceinte de l'HĂŽtel de Ville de Paris, rĂ©digĂ©es en Ă©criture inclusive[95] - [96].

En mai 2023, le tribunal administratif de Grenoble annule des statuts du service des langues de l'UniversitĂ© de Grenoble-Alpes au motif qu'ils Ă©taient rĂ©digĂ©s en Ă©criture inclusive[97]. Le 10 mai 2023, deux enseignants-chercheurs en droit privĂ© de l'UniversitĂ© LumiĂšre-Lyon-II, dont le professeur Benjamin Moron-Puech, ont proposĂ© lors d'un examen de fin de semestre un Ă©noncĂ© en Ă©criture inclusive et ont proposĂ© aux Ă©tudiants d'y rĂ©pondre de la mĂȘme maniĂšre ; ils sont soutenus par leur Ă©tablissement et par la ministre Sylvie Retailleau au motif de la libertĂ© universitaire[98].

Académie française

En 2014, l'AcadĂ©mie française indique qu’elle « n’entend nullement rompre avec la tradition de fĂ©minisation des noms de mĂ©tiers et fonctions
 », mais souligne « le contresens linguistique sur lequel repose l’entreprise de fĂ©minisation systĂ©matique »[99]. Elle rĂ©cuse l'autoritĂ© du gouvernement Ă  rĂ©former la langue et s'oppose Ă  cette tendance en 1984 puis en 2002[100]. En 2014, elle reprend cependant une conclusion de la Commission gĂ©nĂ©rale de terminologie et de nĂ©ologie qui « s'incline [devant] le dĂ©sir lĂ©gitime des individus de mettre en accord, pour les communications qui leur sont personnellement destinĂ©es, leur appellation avec leur identitĂ© propre[100] ».

En 2017, l'AcadĂ©mie française prend une position dĂ©favorable aux marques de l'Ă©criture inclusive, les estimant illisibles[101]. Elle dĂ©clare notamment que « devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve dĂ©sormais en pĂ©ril mortel, ce dont notre nation est dĂšs aujourd’hui comptable devant les gĂ©nĂ©rations futures »[102] - [2]. Éliane Viennot critique l'AcadĂ©mie, qui y « nie (
) l’activisme qu’a dĂ©veloppĂ© l’institution depuis une trentaine d’annĂ©es pour entraver les Ă©volutions que connaĂźt la langue, sous la pression conjuguĂ©e des Ă©volutions sociales (
) et des signaux positifs envoyĂ©s par le pouvoir via des circulaires enregistrant cette avancĂ©e (1986, 1998, 2017). »[103] - [104] - [105].

L'Académie française rédige en 2019 un rapport sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions, en y préconisant le retour de certaines formes féminisées[106] - [100]. Elle renouvelle son opposition à l'écriture inclusive le lendemain de la parution de la circulaire de Jean-Michel Blanquer du par une Lettre ouverte sur l'écriture inclusive[107].

La position de l'Académie française, ainsi que son rÎle en général, sont vivement contestés par ses opposants[108] - [109].

Débat médiatique

Le philosophe Yves Charles Zarka s'oppose Ă  l'Ă©criture inclusive, arguant qu'elle serait en rĂ©alitĂ© excluante, « illisible, imprononçable et impossible Ă  enseigner ». Il dĂ©crit le langage inclusif comme « une tyrannie s’exerçant sur la langue qui vise Ă  la soumettre Ă  des exigences qui n’ont aucun fondement linguistique, pĂ©dagogique ou autre »[110].

L'usage des points médians se heurte selon certaines associations à certaines limites, notamment pour les populations en situation de handicap (dyslexiques, mal-voyants, analphabÚtes par exemple), ùgées ou encore maßtrisant mal la langue française[111]. Pour Sophie Cluzel, l'écriture inclusive serait une « régression » par rapport au Facile à lire et à comprendre (FALC)[111], une méthode de communication inclusive anglo-saxonne qui utilise un langage et une ponctuation simplifiés, permettant de rendre l'information plus claire et plus accessible[112].

Québec

Au QuĂ©bec, la rĂ©daction Ă©picĂšne est recommandĂ©e par l'Office quĂ©bĂ©cois de la langue française (OQLF) depuis 1981[113] - [114]. L'Office quĂ©bĂ©cois de la langue française prĂ©conise en premier lieu l'emploi de doublets complets (c.-Ă -d. la forme non rĂ©duite)[115]. À dĂ©faut, si l'on manque de place ou dans les Ă©crits de style tĂ©lĂ©graphique, on peut utiliser les doublets abrĂ©gĂ©s avec des (parenthĂšses) ou des [crochets][115] - [116], Ă  l'exclusion d'autres formes[117].

Les réflexions sur le sujet sont nombreuses au Québec dÚs les années 1970[118]. La féminisation lexicale est encouragée dÚs 1979 par l'Office québécois de la langue française[119], qui promeut également la rédaction épicÚne[120]. Dans la Banque de dépannage linguistique, l'Office propose le sous-thÚme Féminisation et rédaction épicÚne, qui regroupe de nombreux articles sur ces sujets[121]. Il offre également en ligne une formation sur la rédaction épicÚne[122].

Suisse

Le courant prĂŽnant l'emploi d'un langage Ă©picĂšne (expression souvent employĂ©e en Suisse) atteint les sphĂšres officielles Ă  la fin du XXe siĂšcle[123] - [124]. En 1996, la Chancellerie fĂ©dĂ©rale Ă©dite un « guide pour la formulation non sexiste des textes lĂ©gislatifs et administratifs » pour l'allemand — le Leitfaden zur sprachlichen Gleichbehandlung[125] — puis, en 2000, un Guide de formulation non sexiste des textes administratifs et lĂ©gislatifs de la ConfĂ©dĂ©ration[126]. Les administrations cantonales et les hautes Ă©coles publient leurs propres recommandations[127].

En , le parlement de la ville de Zurich refuse d’examiner et de voter une interpellation rĂ©digĂ©e (en allemand) par une conseillĂšre communale UDC car elle n’utilise que le genre masculin[128]. Cette dĂ©cision est retoquĂ©e quelques mois plus tard par le Conseil de district de Zurich qui donne raison Ă  l'Ă©lue UDC[129].

En , la Chancellerie fĂ©dĂ©rale publie des directives qui proscrivent l'usage de l'astĂ©risque et d'autres signes typographiques « chargĂ©s politiquement » tels que le point mĂ©dian dans les textes de la ConfĂ©dĂ©ration en allemand[130] - [131] - [132]. Elle publie des directives analogues pour le français en novembre de la mĂȘme annĂ©e[133]. En juin 2022, le Conseil national adopte une motion interdisant l'utilisation de l'Ă©criture inclusive au sein de l'administration fĂ©dĂ©rale[134] - [135].

Selon un sondage menĂ© fin mars 2023 pour le compte de Tamedia auprĂšs de 35 754 personnes de toute la Suisse, dont 7 763 Romands (marge d'erreur de 1,0 %), seule 18 % de la population francophone veille « Ă  utiliser un langage inclusif Ă  l'Ă©crit et Ă  l'oral » et seuls 9 % des Romands ont recours au point mĂ©dian : « [l]e masculin gĂ©nĂ©rique reste [...] la solution prĂ©fĂ©rĂ©e en Romandie ». Le professeur de linguistique de l'UniversitĂ© de NeuchĂątel Louis de Saussure conclut que « le sentiment gĂ©nĂ©ral est clairement que modifier la grammaire n'est pas une rĂ©ponse adĂ©quate au problĂšme de l'inĂ©galitĂ© »[136].

Fabrication de la priorité du masculin dans la langue française

Éliane Viennot, dans sa recherche sur l'histoire du français[137], montre ses diffĂ©rents Ă©tats et pratiques : double flexion, existence d'un genre neutre, masculin marquĂ© en « s », etc.[138]. Sa perspective diachronique, et elle y voit un processus pour rendre le masculin prĂ©pondĂ©rant[139] - [140] - [141] et les organisations qui l'ont favorisĂ©[141] : « L'histoire de la langue, qui a beaucoup de choses Ă  nous apprendre, rĂ©vĂšle en rĂ©alitĂ© une grande fluiditĂ© dans les usages spontanĂ©s au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, un phĂ©nomĂšne peu normĂ© que la grammaire acadĂ©mique du XVIIe siĂšcle n'eut de cesse de vouloir rĂ©duire. Le forçage en question s'est accompli au profit d'une Ă©vidente « masculinisation de la langue française » et prend Ă  tous Ă©gards une dimension politique. »[142].

Le caractĂšre volontariste des Ă©volutions qu'elle dĂ©crit est parfois nuancĂ© ou contestĂ©[143]. Ainsi, dans une tribune publiĂ©e en 2020 sur le site de Marianne, dans laquelle d'autres linguistes avancent que ces analyses partent du faux postulat que la langue aurait Ă©tĂ© « masculinisĂ©e » par des grammairiens durant des siĂšcles, et qu'il faudrait donc remĂ©dier Ă  l’« invisibilisation » de la femme dans la langue. C’est selon eux une conception inĂ©dite de l’histoire des langues supposant une langue originelle « pure » que les Ă©lites masculines auraient pervertie, comme si les langues Ă©taient sciemment Ă©laborĂ©es par les locuteurs ou les locutrices[67].

Du latin au français : fusion phonétique progressive du neutre et du masculin

Le latin (dont est issu le français) connaissait trois genres grammaticaux, comme aujourd'hui encore l'allemand ou le nĂ©erlandais : le masculin, le fĂ©minin et le neutre. La grande ressemblance entre le masculin (-us Ă  la 2e dĂ©clinaison) et le neutre (-um Ă  la 2e dĂ©clinaison) les a fait se rapprocher, puis se confondre Ă  la suite de la chute phonĂ©tique de la consonne finale (phĂ©nomĂšne d'amuĂŻssement) dĂšs la fin de l'AntiquitĂ©[144] - [67]. Le masculin est donc devenu le genre « par dĂ©faut », ce qui explique qu’il intervient dans l’accord par rĂ©solution (la fille et le garçon sont partis), comme indĂ©fini (ils ont encore augmentĂ© les impĂŽts), impersonnel (il pleut), ou neutre (c’est beau)[67].

Cette Ă©volution a dĂ©bouchĂ© au Moyen Âge sur un systĂšme Ă  deux genres grammaticaux (aujourd'hui en vigueur dans toutes les langues romanes), qu'on dĂ©signe parfois par les expressions « genre non marquĂ© » (masculin, parfois appelĂ© aussi « masculin gĂ©nĂ©rique ») et « genre marquĂ© » (fĂ©minin)[144]. Par exemple, le mot « chat » peut ĂȘtre soit commun (chat dont on ignore le sexe), soit masculin (chat de sexe mĂąle), alors que « chatte », substantif marquĂ©, dĂ©signe nĂ©cessairement une fĂ©line femelle[144].

Mais en français l'idĂ©e du masculin gĂ©nĂ©rique, qui avance que le masculin pourrait faire office de neutre est discutĂ©. En français, l'assimilation du masculin Ă  un genre neutre viendrait du latin, oĂč le neutre Ă©tait effectivement un genre grammatical. En latin il se distinguait du fĂ©minin et du masculin, et n'Ă©tait pas lĂ  pour remplacer l'un ou l'autre. Il ne dĂ©signait pas quelque chose de mĂąle ou de femelle.

Quelques traces d'un genre grammatical neutre subsistent en français moderne[145] (voir Genre neutre en français moderne et contemporain).

Moyen Âge

Au Moyen Âge, le langage utilisĂ© se veut souvent Ă©picĂšne avec, Ă  partir du XIVe siĂšcle, mention courante de la forme masculine et fĂ©minine censĂ©e rendre compte de l'ordre crĂ©Ă© par Dieu. Ainsi on trouvera dans le Mesnagier de Paris[146] (qui est un ouvrage d'Ă©conomie domestique qu'on ne peut taxer d'un parti pris en faveur de l'Ă©mancipation des femmes) en 1393 les termes suivants : « PremiĂšrement d'orgueil j'ai estĂ© orgueilleux ou orgueilleuse et ay eu vaine gloire de ma beautĂ©, de ma force de ma louenge, de mon excellent aournement, et de l'abilitĂ© de mes membres et en ay donnĂ© matiĂšre et exemple de pĂ©chier Ă  moult de hommes et de femmes qui me regardoient si orgueilleusement[146] » (p. 32), « Certes, belle seur, je ne voy mie que, se la benoite vierge Marie sa mĂšre ne nous sequeurt comme advocate[146] » (p. 23).

Les textes attestent aussi que François Ier questionnant son poÚte Clément Marot sur le bon usage de la langue française concernant les questions d'accord se vit donner la rÚgle de l'accord du participe passé[147] suivante :

«

Enfans, oyez une leçon :
Noƿtre langue a ceƿte façon,
Que le terme qui va devant,
Volontiers regiĆżt le Ćżuivant.
Les vieux exemples je Ćżuivray
Pour le mieux : car Ă  dire vray
La chanƿon fut bien ordonnée,
Qui dit. M’amour vous ai donnĂ©e ;
Et du bateau eƿt eƿtonné,
Qui dit : M’amour vous ay donnĂ©.
Voilà la force que poƿƿede
Le femenin, quand il precede.

Or prouverai par bons teĆżmoings,
Que tous pluriers n’en font pas moins.
Il faut dire en termes parfaits,
Dieu en ce monde nous a faits :
Faut dire en parolles parfaictes,
Dieu en ce monde les a faictes.
Et ne faut point dire, en effect :
Dieu en ce monde les a fait :
Ne nous a fait, pareillement,
Mais nous a faits tout rondement.
L’Italien, dont la faconde
Paƿƿe les vulgaires du monde,
Son langage a ainsi baĆżty
En diĆżant : Dio noi a fatti.

»

— ClĂ©ment Marot, Épigramme Ă  ses disciples, CIX

«

Enfants, oyez une leçon :
Notre langue a cette façon,
Que le terme qui va devant,
Volontiers régit le suivant.
Les vieux exemples je suivrai
Pour le mieux : car, Ă  dire vrai,
La chanson fut bien ordonnée
Qui dit : M’amour vous ai donnĂ©e.
Et du bateau est étonné
Qui dit : M’amour vous ai donnĂ©[Note 1]
Voila la force que possĂšde
Le féminin quand il précÚde.

Or prouverai par bons témoins
Que tous pluriels n’en font pas moins ;
Il faut dire en termes parfaits :
Dieu en ce monde nous a faits ;
Faut dire en paroles parfaites :
Dieu en ce monde les a faites ;
Et ne faut point dire en effet :
Dieu en ce monde les a fait.
Ni nous a fait, pareillement,
Mais nous a faits tout rondement.
L’italien, dont la faconde
Passe les vulgaires du monde,
Son langage a ainsi bĂąti
En disant : Dio noi a fatti.

»

— Épigramme à ses disciples, CIX

La langue n'Ă©tant, au Moyen Âge, fixĂ©e par aucun code ni autoritĂ© et enrichie des variations des trĂšs nombreux dialectes et patois, il est difficile d'y dĂ©celer des tendances massives, et c'est avant tout la libertĂ© des auteurs qui caractĂ©rise cette Ă©poque.

Âge classique (XVIIe et XVIIIe siùcles)

Alors que la Renaissance laissait encore une grande libertĂ© aux Ă©crivains en matiĂšre d'orthographe, c’est avec l'agrandissement du royaume de France que se constitue la nĂ©cessitĂ© d'unifier un territoire par la langue, afin de pouvoir transmettre les rĂšgles administratives. Ivan Illich le dĂ©crit pour la genĂšse de la grammaire espagnole de Nebrija[148] dans ses travaux sur la disparition de l'usage de la langue vernaculaire. En France, c'est Richelieu[54] qui initie ce mouvement d'unification du territoire par la langue, pendant aux conquĂȘtes territoriales sous Louis XIV. Les grammairiens du XVIIe siĂšcle entreprennent donc de rĂ©former la langue pour la codifier et l'AcadĂ©mie française, fondĂ©e par Richelieu en 1635, devient la gardienne des rĂšgles Ă©dictĂ©es dans le domaine de la langue française. Les statuts de l'AcadĂ©mie sont clairs[149] : « La principale fonction de l’AcadĂ©mie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles Ă  donner des rĂšgles certaines Ă  notre langue et Ă  la rendre pure, Ă©loquente et capable de traiter les arts et les sciences (article XXIV) » - c'est-Ă -dire de remplacer le latin, qui demeure Ă  l'Ă©poque la langue savante. Dans ce contexte, l'utilisation du masculin pour exprimer les deux genres ne reprĂ©sente qu'une partie des nouvelles rĂšgles imposĂ©es. Elle ne fait pas d'emblĂ©e consensus et provoque de grands dĂ©bats.

Sur la question de l'accord en genre, le grammairien Claude Favre de Vaugelas affirme en 1647 dans un ouvrage de grammaire qui devient vite une rĂ©fĂ©rence majeure : le genre maĆżculin eĆżtant le plus noble, doit predominer toutes les fois que le maĆżculin & le feminin Ćże trouuent enĆżemble, mais l’oreille a de la peine Ă  s’y accommoder, parce qu’elle n’a point accouĆżtumĂ© de l’ouir dire de cette façon (« le genre masculin Ă©tant le plus noble, [il] doit prĂ©dominer toutes les fois que le masculin et le fĂ©minin se trouvent ensemble, mais l’oreille a de la peine Ă  s’y accommoder, parce qu’elle n’a point accoutumĂ© de l’ouĂŻr dire de cette façon[150] »). Cette formulation est cependant un cas relativement isolĂ©, et demeure purement linguistique, ne prĂ©tendant Ă  aucune pertinence sociale[67]. Cette rĂšgle ne fut pas unanimement acceptĂ©e, ni les raisons donnĂ©es jugĂ©es justifiĂ©es, et ce texte (comme l'idĂ©e qu'il contient) n'a jamais Ă©tĂ© utilisĂ© dans l'enseignement[58]. Ainsi Vaugelas note lui-mĂȘme la rĂ©sistance des femmes de Cour Ă  cette masculinisation et propose de se soumettre Ă  l'usage : Neantmoins puis que toutes les femmes aux lieux oĂč l’on parle bien, diĆżent, la, & non pas, le, peut-eĆżtre que l’VĆżage l’emportera Ćżur la raiĆżon, & que ce ne Ćżera plus vne faute (« NĂ©anmoins, puisque toutes les femmes aux lieux oĂč l’on parle bien, disent, la, et non pas, le, peut-ĂȘtre que l’usage l’emportera sur la raison, et que ce ne sera plus une faute ») (p. 28). Cette rĂ©sistance est aujourd'hui attestĂ©e et documentĂ©e. Gilles MĂ©nage rapporte ainsi une conversation avec Madame de SĂ©vignĂ© :

« Mad. de Sevigny s’informant de ma ĆżantĂ©, je lui dis : Madame, je Ćżuis enrhumĂ©. Elle me dit : Je la Ćżuis auƿƿi. Je lui dis : Il me semble, Madame, que Ćżelon les regles de nĂŽtre langue il faudroit dire : Je le Ćżuis. Vous direz comme il vous plaira, rĂ©pondit-elle, mais pour moi, je ne dirai jamais autrement que je n’aye de la barbe. »

— Gilles MĂ©nage, Menagiana[151]

« Madame de SĂ©vignĂ© s'informant sur ma santĂ©, je lui dis : Madame, je suis enrhumĂ©. Elle me dit : je la suis aussi. Il me semble, Madame, que selon les rĂšgles de notre langue, il faudrait dire : je le suis. Vous direz comme il vous plaira, rĂ©pondit-elle, mais pour moi, je ne dirai jamais autrement que je n’aie de la barbe. »

— Menagiana[152]

À la veille de la RĂ©volution, Beaumarchais Ă©crit dans Le Mariage de Figaro : J’étais nĂ©e, moi, pour ĂȘtre Ćżage, et je la Ćżuis devenue (« J’étais nĂ©e, moi, pour ĂȘtre sage, et je la suis devenue »)[54] - [153].

XXe siÚcle : remise en question de la prééminence du masculin

Au cours du XXe siĂšcle, la question du langage Ă©picĂšne Ă©merge avec l'avancĂ©e du mouvement fĂ©ministe dans les annĂ©es 1970, sous l'impulsion d'Ă©crivaines engagĂ©es. En France, BenoĂźte Groult, Ă©crivaine fĂ©ministe, abordait dĂšs 1977 cette question, avec Ainsi soit-elle, mettant en particulier l’accent sur la fĂ©minisation des noms de professions.

Les ouvrages, théoriques comme pratiques, sur le langage « non sexiste » se sont succédé :

  • Anne-Marie Houdebine, professeure Ă©mĂ©rite de linguistique et de sĂ©miologie : Les femmes et la langue (in Tel Quel, 1977[154]), Trente ans de recherche sur la diffĂ©rence sexuelle (in Langage et sociĂ©tĂ©, 2003[155]), L'acadĂ©mie contre la langue française (corĂ©digĂ© avec Maria Candea et Yannick Chevalier, sous la direction d’Éliane Viennot, 2016[156]) ;
  • Éliane Viennot, professeure de littĂ©rature : avec en particulier Non, le masculin ne l’emporte pas sur le fĂ©minin (2014), qui retrace trois siĂšcles de batailles de grammairiens et les rĂ©sistances sociales rencontrĂ©es pour imposer la rĂšgle de la prĂ©valence du masculin dans les accords en genre[54] - [157] ;
  • Louise-Laurence LariviĂšre, docteure en linguistique : Guide de fĂ©minisation des noms communs de personnes (2005[158]), ou encore Dis-moi comment tu te nommes et je te dirai qui tu es (in Nouvelles Questions FĂ©ministes, 2007[159]) ;
  • Femme, j'Ă©cris ton nom
 : guide d'aide Ă  la fĂ©minisation des noms de mĂ©tiers, titres, grades et fonctions (1999).

Dans le mĂȘme temps, l'OQLF contribue au dĂ©veloppement de cette conception du langage. En 1991, il publie le guide de fĂ©minisation Au fĂ©minin, rĂ©digĂ© par Monique Biron[160], et, en 2006, le guide de rĂ©daction Ă©picĂšne Avoir bon genre Ă  l'Ă©crit, rĂ©digĂ© par Pierrette Vachon-L’Heureux et Louise GuĂ©nette[160].

Bibliographie

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  • Jean Szlamowicz et Xavier-Laurent Salvador, Le sexe et la langue. Petite grammaire du genre en français, oĂč l’on Ă©tudie Ă©criture inclusive, fĂ©minisations et autres stratĂ©gies militantes de la bien-pensance, Paris : Éditions Intervalles, 2018, 144 p., (ISBN 978-2369560715).
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  • (en) Ann COADY, The Non-sexist Language Debate in French and English, Sheffield Hallam University, (lire en ligne)
  • Julie Abbou, Aron Arnold, Maria Candea et NoĂ©mie Marignier, « Qui a peur de l’écriture inclusive ? Entre dĂ©lire eschatologique et peur d’émasculation: Entretien », semen, vol. 44,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/.10800, lire en ligne)
  • Pascal Gygax et Gesto Noelia, « FĂ©minisation et lourdeur de texte », L'annĂ©e psychologique, vol. 107, no 2,‎ , pp. 239-255 (www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2007_num_107_2_30996)
  • Mathieu Arbogast, « La rĂ©daction non-sexiste et inclusive dans la recherche : enjeux et modalitĂ©s pratiques. », INED,‎
  • « FĂ©minin, masculin : la langue et le genre », Langues et citĂ©, no 24,‎ (lire en ligne)
  • Yannick Chevalier, Hugues Constantin de Chanay et Laure Gardelle, « Bases linguistiques de l’émancipation : systĂšme anglais, systĂšme français », Mots, n°113, 2017 (https://doi.org/10.4000/mots.22620, lire en ligne)
  • Laure Gardelle, « Écriture inclusive et genre: quelles contraintes systĂ©miques et cognitives Ă  l’intervention sur une catĂ©gorie grammaticale et lexicale? Étude comparĂ©e anglais-français », Le Discours et la Langue, Revue de linguistique française et d’analyse du discours, 2019, Les dĂ©fis de l’écriture inclusive, 11 (1), pp.151-187. (lire en ligne)
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Notes et références

Notes

  1. Amour est féminin au XVIe siÚcle, et l'est toujours aujourd'hui lorsqu'il est au pluriel.

Références

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Voir aussi

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