Hybridation entre les humains archaĂŻques et modernes
Il existe des preuves d'hybridation entre les humains archaïques et modernes pendant le Paléolithique moyen et au début du Paléolithique supérieur. Plusieurs épisodes d'hybridation indépendants se sont produits. Certaines populations humaines sont ainsi issues de l'hybridation avec des Néandertaliens, des Dénisoviens, ainsi qu'avec plusieurs espÚces humaines encore non identifiées.
L'ADN nĂ©andertalien reprĂ©sente entre 1,5 et 2,1 % du gĂ©nome des Eurasiens, alors qu'il est absent ou significativement plus rare chez les peuples subsahariens. Dans les populations mĂ©lanĂ©siennes actuelles, la part d'ADN dĂ©nisovien atteint entre 2,3 et 3,7 %. Des analyses d'ADN non-comparatives rĂ©centes â en l'absence de dĂ©couverte d'une autre espĂšce â suggĂšrent que les populations africaines ont Ă©galement reçu un apport gĂ©nĂ©tique d'une espĂšce humaine africaine disparue.
Les preuves gĂ©nĂ©tiques montrent que l'Ă©volution humaine ne peut pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une Ă©volution cloisonnĂ©e consĂ©cutive Ă la divergence de diffĂ©rentes lignĂ©es. Les formes modernes et archaĂŻques se sont en effet croisĂ©es de nombreuses fois en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, et le flux gĂ©nĂ©tique allait dans les deux sens[2] - [3]. Certains gĂšnes acquis par hybridation ont notamment pu ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©s chez Homo sapiens en raison de leur caractĂšre adaptatif[2]. Toutefois, l'hybridation n'a pas Ă©tĂ© jusqu'au brassage complet des diffĂ©rents groupes humains, puisque chacun d'eux semble avoir finalement conservĂ© son identitĂ© propre. De ce fait, l'Ă©volution humaine rĂ©cente se prĂ©sente plutĂŽt a posteriori comme une Ă©volution de groupes distincts avec des Ă©pisodes ponctuels d'hybridation.
Historique
L'hypothĂšse, portant alternativement le nom de mĂ©tissage, d'hybridation, de mĂ©lange ou de thĂ©orie des origines hybrides, a Ă©tĂ© discutĂ©e depuis la dĂ©couverte des premiers restes de NĂ©andertal au XIXe siĂšcle, bien que les premiers auteurs pensaient que les NĂ©andertaliens Ă©taient des ancĂȘtres directs des hommes modernes. Thomas Huxley suggĂ©ra que beaucoup d'EuropĂ©ens portaient des traces d'ancĂȘtres nĂ©andertaliens mais considĂ©rait les caractĂ©ristiques de l'homme de NĂ©andertal comme des traits primitifs. Postulant qu'ils appartenaient Ă une « Ă©tape du dĂ©veloppement de l'espĂšce humaine, les antĂ©cĂ©dents Ă la diffĂ©renciation de toutes les races existantes », il considĂ©rait que « nous devrions les retrouver dans la plus basse de ces races, partout dans le monde, et au commencement de chacune d'entre elles »[4].
Hans Peder Steensby, dans son article Racestudier i Danmark (« Ătudes sur les races au Danemark ») de 1907, rejeta la comparaison des NĂ©andertaliens avec des singes ainsi qu'une Ă©ventuelle infĂ©rioritĂ© et, tout en mettant en avant que l'homme moderne avait des origines variĂ©es, suggĂ©ra la thĂ©orie de l'hybridation comme la meilleure explication d'un certain nombre d'observations scientifiques d'alors[5].
Au milieu du XXe siĂšcle, Carleton Coon considĂ©rait que les caucasiens avaient deux origines : la premiĂšre du PalĂ©olithique supĂ©rieur (mĂ©lange entre lâH. sapiens et lâH. neanderthalensis) et la seconde mĂ©diterranĂ©enne (purement H. sapiens). Il rĂ©pĂ©ta sa thĂ©orie dans un ouvrage de 1962 appelĂ© « The Origin of Races »[6].
NĂ©andertaliens
NĂ©andertal et Eurasiens
En 2010, le sĂ©quençage du gĂ©nome des NĂ©andertaliens rĂ©vĂ©la que ces derniers partageaient plus d'allĂšles avec les populations eurasiennes (par exemple, françaises, han ou papoue-nĂ©o-guinĂ©enne) qu'avec les populations subsahariennes (tel que les Yorubas et les San)[7]. D'aprĂšs l'Ă©tude, cet Ă©cart de similaritĂ© gĂ©nĂ©tique s'expliquerait par un flux de gĂšnes rĂ©cent des NĂ©andertaliens vers les humains modernes aprĂšs la migration hors de l'Afrique[7]. En 2013, les mĂȘmes chercheurs estimĂšrent la part de gĂšnes nĂ©andertaliens chez les Eurasiens actuels Ă 1,5 â 2,1 %[8]. De 20 Ă 40 % du gĂ©nome nĂ©andertalien aurait survĂ©cu au sein des populations eurasiatiques modernes[9] - [10] - [11].
Sur la base du spectre de la fréquence allélique, il a été montré que l'hybridation récente était le modÚle le plus probable pour expliquer le différentiel de similarités génétiques entre Africains et non-Africains modernes par rapport aux Néandertaliens[7] - [12]. L'hybridation récente est également soutenue par les analyses des déséquilibres de liaison[13].
Au travers de l'Ă©tendue des dĂ©sĂ©quilibres de liaison, il a Ă©tĂ© estimĂ© que le transfert d'allĂšles entre les NĂ©andertaliens et les premiers ancĂȘtres des Eurasiens a eu lieu entre 65 000 et 47 000 ans AP[13]. En conjonction avec les preuves fossiles et archĂ©ologiques, le transfert aurait eu lieu quelque part dans l'ouest de l'Eurasie, probablement au Moyen-Orient[13].
2 % dâADN NĂ©andertalien ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans le gĂ©nome de l'Homme de Ust-Ishim. La date du croisement NĂ©andertal - Homo sapiens remonterait de 7 000 Ă 13 000 ans avant lâexistence de l'Homme de Ust-Ishim, datĂ© d'environ 45 000 ans AP[14].
Une étude révÚle que les gÚnes néandertaliens identifiés dans le génome des Européens actuels ont une structure qui n'est pas proche des gÚnes des Néandertaliens européens tardifs[15]. Le génome néandertalien des Eurasiens actuels est plus proche des Néandertaliens de Mezmaiskya (Caucase) que de ceux de Denisova (Altaï) ou de Vindija (Croatie)[8].
Asie
Des Ă©tudes rĂ©centes montrent qu'il y a lĂ©gĂšrement plus dâADN nĂ©andertalien chez les populations d'Asie de lâest que chez les EuropĂ©ens[9] - [16] - [17] - [18]. Cela signifie que deux Ă©vĂ©nements distincts de transfert de gĂšnes ont eu lieu chez l'homme moderne et que les premiers ancĂȘtres des populations de lâAsie de l'est ont connu plus d'hybridations que les premiers ancĂȘtres des EuropĂ©ens aprĂšs la divergence des deux groupes[9] - [16] - [17]. Ceci correspondrait Ă 20,2 % (soit entre 13,4 et 27,1 % avec un intervalle de confiance de 95 %) d'apport supplĂ©mentaire nĂ©andertalien dans le second transfert gĂ©nĂ©tique des populations d'Asie de lâest[9]. Il est aussi possible, bien que cela soit moins plausible, que la diffĂ©rence soit causĂ©e par une dilution de l'apport nĂ©andertalien chez les EuropĂ©ens Ă la suite de migrations tardives d'Afrique[16]. Ces rĂ©sultats pourraient Ă©galement rĂ©sulter d'une sĂ©lection nĂ©gative infĂ©rieure en Asie de lâest par rapport Ă l'Europe[18]. Il a aussi Ă©tĂ© observĂ© qu'il y avait une variation petite mais significative du taux de mĂ©lange au sein des populations europĂ©ennes, tandis que ces variations ne sont pas significatives dans les populations d'Asie de lâest[9].
Afrique du Nord
Une Ă©tude de 2012 a montrĂ© que les populations nord-africaines ont un taux d'hybridation situĂ© entre celui des Eurasiens (le plus Ă©levĂ©) et des populations subsahariennes (le plus bas)[19]. Cette Ă©tude a Ă©galement montrĂ© une grande variation entre les Nord-Africains eux-mĂȘmes, en fonction principalement de l'importance de l'ascendance eurasienne ou subsaharienne[19]. Cependant, il semblerait que ce rĂ©sultat n'ait pas pour seule cause l'introgression eurasienne[19].
Afrique subsaharienne
L'apport des NĂ©andertaliens a Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©, Ă©pisodiquement mais significativement, chez les MaasaĂŻ, un peuple est-africain[17]. AprĂšs avoir identifiĂ© les origines africaines et non africaines au sein des MaasaĂŻ, il a pu ĂȘtre dĂ©duit qu'un apport rĂ©cent de gĂšnes d'humains modernes non africains (postĂ©rieur Ă l'hybridation avec les NĂ©andertaliens) est Ă l'origine de cette contribution gĂ©nĂ©tique car environ 30 % du gĂ©nome des MaasaĂŻ a des origines non africaines remontant Ă environ une centaine de gĂ©nĂ©rations[17].
En 2020, la comparaison du gĂ©nome d'un NĂ©andertalien de l'AltaĂŻ avec 2 504 gĂ©nomes modernes incluant cinq sous-populations africaines montre qu'elles comportent une moyenne de 17 mĂ©gabases d'origine nĂ©andertalienne, soit 0,3 % de leur gĂ©nome. Une partie au moins de ces gĂšnes nĂ©andertaliens procure une amĂ©lioration du systĂšme immunitaire et une protection contre le rayonnement ultraviolet, et a dĂ» ĂȘtre retenue sĂ©lectivement. La moitiĂ© environ de l'ADN nĂ©andertalien a sans doute Ă©tĂ© apportĂ©e par des hommes modernes revenus en Afrique au cours des vingt derniers millĂ©naires aprĂšs une hybridation partielle avec des NĂ©andertaliens ; le reste pourrait ne pas ĂȘtre rĂ©ellement d'origine nĂ©andertalienne mais avoir Ă©tĂ© acquis par les NĂ©andertaliens de l'AltaĂŻ par hybridation avec des hommes modernes au Moyen-Orient il y a plus de 100 000 ans, Ă l'occasion d'une sortie d'Afrique prĂ©coce[20] - [21]. Cependant, cette affirmation selon laquelle l'ascendance nĂ©andertalienne se trouve rĂ©pandue parmi les Africains subsahariens est contestĂ©e par certains gĂ©nĂ©ticiens, comme David Reich[22].
Variations au sein du génome
L'ADN mitochondrial de l'Homme moderne ne montre pas d'influence nĂ©andertalienne[23] - [24]. Les diverses hypothĂšses envisageables sont que l'ADN mitochondrial nĂ©andertalien portait des mutations nĂ©fastes qui conduisait Ă l'extinction du porteur, que les hybrides issus des mĂšres nĂ©andertaliennes Ă©taient Ă©levĂ©s dans les groupes nĂ©andertaliens et s'Ă©teignirent avec eux, ou que les femelles nĂ©andertaliennes et les mĂąles sapiens n'avaient pas de progĂ©niture fertile[23]. L'absence de preuve d'ADN mitochondrial nĂ©andertalien chez les humains modernes ne discrĂ©dite pas la thĂ©orie de l'hybridation. En effet, une Ă©tude a produit en 2012 un modĂšle qui a dĂ©montrĂ© qu'une croissance exponentielle est compatible avec la survie d'un seul ADN mitochondrial ou une lignĂ©e de chromosome Y, si le taux de croissance est dans un intervalle Ă©troit et supercritique. Par consĂ©quent, mĂȘme si les NĂ©andertaliens et les Africains modernes appartenaient Ă la mĂȘme population hybride et mĂȘme si la population pouvait croĂźtre exponentiellement Ă un taux rĂ©duit, le rĂ©sultat le plus probable serait toujours que tous les humains descendent d'une seule femme (ADN mitochondrial - Ăve mitochondriale) et d'un seul homme (chromosome Y - Adam Y-chromosomique). Le modĂšle estimait qu'il n'y a que 7 % de probabilitĂ© pour que les humains puissent avoir soit l'ADN mitochondrial, soit le chromosome Y d'origine nĂ©andertalienne[25].
Des Ă©tudes rĂ©centes ont montrĂ© la prĂ©sence de grandes rĂ©gions gĂ©nomiques avec un apport nĂ©andertalien rĂ©duit chez l'humain moderne du fait de sĂ©lection nĂ©gative[9] - [18], partiellement causĂ©e par l'infertilitĂ© des hybrides mĂąles[18]. Ces grandes rĂ©gions de faible apport nĂ©andertalien sont plus nombreuses sur le chromosome X â avec jusqu'Ă cinq fois moins d'ascendance nĂ©andertalienne par rapport aux autosomes â et contiennent un nombre relativement important de gĂšnes relatifs aux testicules, signifiant que les humains modernes ont relativement peu de gĂšnes nĂ©andertaliens sur le chromosome X ou exprimĂ©s dans les testicules, confirmant le fait que l'infertilitĂ© masculine est affectĂ©e par une quantitĂ© disproportionnĂ©e de gĂšnes sur le chromosome X[18]. De plus, aucune trace de gĂšne issus de chromosomes Y nĂ©andertalien n'a Ă©tĂ© identifiĂ©e chez les hommes modernes[26] - [27].
GÚnes néandertaliens sélectionnés chez Sapiens
Cette hybridation ancienne a des consĂ©quences sur les populations actuelles : les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques menĂ©es dans le laboratoire de Lluis Quintana-Murci Ă l'institut Pasteur ont ainsi montrĂ© des diffĂ©rences entre Africains et EuropĂ©ens, dans leurs rĂ©actions immunitaires face Ă certains stimuli bactĂ©riens ou viraux, diffĂ©rences qui ont pu ĂȘtre reliĂ©es Ă des gĂšnes que les seconds ont hĂ©ritĂ© de NĂ©andertal[28].
Par l'étude des allÚles de divers gÚnes du génome néandertalien hérités par certaines populations sapiens, une autre équipe de chercheurs, dont les travaux furent publiés le 12 février 2016 dans la revue Science, ont pu établir un lien entre cet héritage génétique et diverses caractéristiques notamment sur le plan immunologique, dermatologique et neurologique. Par cette étude croisée des phénotypes et des dossiers médicaux de 28 000 personnes, ces chercheurs ont pu conclure que cet héritage génétique a une incidence sur la santé des personnes concernées[29].
- Risque de complications de la Covid-19
Une sĂ©quence gĂ©nĂ©tique de 50 kb localisĂ©e sur le chromosome 3 (chr3:45 859 651-45 909 024, hg19) a Ă©tĂ© identifiĂ©e comme associĂ©e Ă un risque accru d'arrĂȘt respiratoire chez les patients souffrant de Covid-19[30]. Une Ă©tude estime que cette sĂ©quence, qui se retrouve Ă une frĂ©quence d'environ 30 % en Asie du Sud et d'environ 8 % en Europe, aurait Ă©tĂ© acquise par contact rĂ©cent avec des NĂ©andertaliens[31] - [32].
ĂpigĂ©nĂ©tique
Une étude de 2014 sur l'épigénétique de l'homme de Néandertal a dévoilé les résultats sur la méthylation complÚte de l'ADN de Néandertal et de l'homme de Denisova[33]. La reconstruction de la carte de la méthylation de l'ADN a permis aux chercheurs d'évaluer les niveaux d'activité des gÚnes dans tout le génome de Néandertal et de les comparer aux humains modernes. L'un des principaux résultats a porté sur la morphologie des membres de Néandertal. Gokhman et al. ont constaté que les changements dans les niveaux d'activité du groupe de gÚnes HOX étaient à l'origine de nombreuses différences morphologiques entre les hommes de Néandertal et les humains modernes, y compris les membres plus courts, les os courbes et plus encore[33].
Lagar Velho
D'aprÚs une étude de 1999, les restes de l'enfant de Lagar Velho, retrouvés dans une tombe du paléolithique supérieur au Portugal, présenteraient les traits d'une hybridation entre les Néandertaliens et les humains modernes en Ibérie[34].
Pestera cu Oase
Entre 2013 et 2015, des analyses gĂ©nĂ©tiques effectuĂ©es sur les restes dâHomo sapiens trouvĂ©s en Roumanie dans la grotte de PeÈtera cu Oase ont montrĂ© la prĂ©sence dâADN de NĂ©andertal en proportion Ă©levĂ©e. Cela montre quâil y a eu plusieurs Ă©pisodes d'hybridation entre NĂ©andertal et Homo sapiens. Dans le cas de Oase 1, il semble que cette lignĂ©e ait disparu sans laisser de descendants. On n'en trouve pas de traces gĂ©nĂ©tiques chez les EuropĂ©ens modernes[35] - [36] - [14].
Riparo Mezzena
Une Ă©quipe de chercheurs, dirigĂ©e par Silvana Condemi de lâuniversitĂ© dâAix-Marseille, a rĂ©interprĂ©tĂ© en 2013 des observations faites sur une mandibule mise au jour en 1957 sur le site de Riparo Mezzena, en Italie. En lâexaminant, l'Ă©quipe a dĂ©couvert lâĂ©bauche dâun menton, caractĂ©ristique prĂ©sente chez Homo sapiens mais absente chez NĂ©andertal. Or les chercheurs ont pu procĂ©der Ă une analyse de lâADN mitochondrial de cette mandibule et ont conclu qu'elle appartenait Ă un NĂ©andertalien[37]. Dâautres mandibules nĂ©andertaliennes, trouvĂ©es un peu partout en Europe (lâhomme de Spy en Belgique, de La Ferrassie en Dordogne, de Las Palomas en Espagne et de la grotte de Vindija en Croatie), prĂ©senteraient cette caractĂ©ristique[38].
L'hybridation pourrait expliquer d'autres caractéristiques dites "transitionnelles" chez les Néandertaliens trouvés dans la grotte de Vindija : des bourrelets sus-orbitaires moins proéminents, un visage de dimension réduite et des incisives plus étroites[39] - [40].
Les résultats de l'équipe de Silvana Condemi concernant la mandibule de Riparo Mezzena sont toutefois contestés par une autre étude, publiée en 2016 : des analyses génétiques conduisent les auteurs de cette étude à affirmer que cette mandibule n'était pas celle d'un Néandertalien mais d'un Homo sapiens[41].
DĂ©nisoviens
Une Ă©tude de 2010 a montrĂ© que les MĂ©lanĂ©siens (par exemple les habitants de la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e) partagent davantage d'allĂšles avec les hommes de Denisova que les Eurasiens et les Africains[42]. De 2,3 Ă 3,7 % du gĂ©nome mĂ©lanĂ©sien provient des hommes de Denisova tandis que presque aucun apport de ces humains n'est prĂ©sent chez les Eurasiens et Africains[42]. L'Ă©tude montre que cet apport ne concerne pas les populations d'Asie de l'est, indiquant qu'il y avait une interaction entre les premiers ancĂȘtres des MĂ©lanĂ©siens et les hommes de Denisova mais que celle-ci n'a pas eu lieu dans les rĂ©gions proches du sud de la SibĂ©rie, oĂč le premier reste d'un homme de Denisova fut trouvĂ©[42]. De plus, une Ă©tude de 2011 a montrĂ© que les AborigĂšnes d'Australie et les hommes de Denisova partageaient davantage d'allĂšles que les autres populations eurasiennes et africaines, confirmant l'hybridation entre les premiers ancĂȘtres des MĂ©lanĂ©siens et les hommes de Denisova[43].
En 2011, une autre étude a apporté de nouvelles preuves selon lesquelles le plus haut taux d'hybridation avec les hommes de Denisova se retrouve chez les populations d'Océanie, suivi par les populations d'Asie du sud-est, et aucune parmi les populations d'Asie de l'est[44]. Il y a une part importante de matériels génétiques de l'hominidés de Denisova dans les populations d'Océanie et d'Asie du sud-est (AborigÚne d'Australie, Polynésiens, Fidjiens, Indonésiens de l'est, Mamanwa et Manobo), mais pas dans certaines populations issue de l'ouest et de la partie continentale de l'Asie du sud-est (Indonésiens de l'ouest, Malaisiens, Andamanais, Asiatiques venant du continent), indiquant que l'hybridation avec les hominidés de Denisova a eu lieu en Asie du sud-est plutÎt que sur le continent eurasiatique[45]. L'observation d'une forte hybridation avec les hominidés de Denisova en Océanie et le manque d'hybridation sur l'Asie continentale suggÚre que les premiers humains modernes et les hominidés de Denisova se sont métissés à l'est de la ligne Wallace[46].
Skoglund et Jakobsson (2011) ont observĂ© que les OcĂ©aniens en particulier, suivis par les populations de l'Asie du Sud-Est, bĂ©nĂ©ficient d'une grande admixtion de gĂšnes des hommes de Denisova par rapport aux autres populations[47]. De plus, les chercheurs ont trouvĂ© des traces possibles d'admixtion DĂ©nisovienne chez les peuples de l'Asie de l'Est, mais aucune admixtion de ces gĂšnes chez les AmĂ©rindiens[47]. Par opposition, PrĂŒfer et d'autres chercheurs (2013) ont trouvĂ© que les peuples d'Asie centrale et les AmĂ©rindiens ont 0.2% de contribution gĂ©nĂ©tique DĂ©nisovienne, soit 25 fois infĂ©rieure Ă celle des OcĂ©aniens[48]. Les moyens de mouvement de ces gĂšnes vers ces populations restent cependant inconnus[48]. Toutefois, Wall (2013) a Ă©noncĂ© qu'il ne trouvait aucune preuve d'admixtion DĂ©nisovienne chez les peuples de l'Asie de l'Est[49]. Des trouvailles indiquent que le dĂ©placement des gĂšnes DĂ©nisoviens a eu lieu entre les divers ancĂȘtres communs des Phillipins aborigĂšnes, Australiens aborigĂšnes, et des peuples de Nouvelle-GuinĂ©e[44] - [50]. Ces derniers et les Australiens ont des taux d'admixtion de DĂ©nisoviens similaires, indiquant qu'une hybridation a dĂ» avoir lieu entre eux avant leur arrivĂ©e en Nouvelle-GuinĂ©e et en Australie plĂ©istocĂšne, il y a au moins 44 000 ans[44]. Il a aussi Ă©tĂ© observĂ© que la proportion d'ascendance OcĂ©anienne chez les peuples de l'Asie du Sud-Est est proportionnelle Ă leur admixtion DĂ©nisovienne, sauf dans les Philippines, oĂč il y a une proportion plus haute d'admixtion de DĂ©nisoviens[44]. Reich et d'autres chercheurs (2011) ont suggĂ©rĂ© une modĂ©lisation possible dans laquelle il y aurait une importante vague de migration de l'Homme moderne (Homo Sapiens Sapiens) se dirigeant vers l'Est, dont certains Ă©taient des ancĂȘtres communs Philippins, de Nouvelle-GuinĂ©e ou d'Australie qui se sont hybridĂ©s avec des DĂ©nisoviens, respectivement suivis par une divergence des ancĂȘtres Philippins, s'hybridant ainsi avec les peuples et ancĂȘtres de Nouvelle-GuinĂ©e et Australiens, avec une part de cette mĂȘme population de la migration qui n'est pas entrĂ©e en contact avec des gĂšnes de DĂ©nisoviens, et l'hybridation entre les ancĂȘtres Philippins avec une part de la population d'un mouvement de migration vers l'Est beaucoup plus tardif (l'autre partie des migrants deviendront les Asiatiques de l'Est)[44]. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les Eurasiens possĂ©daient du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique dĂ©rivĂ© archaĂŻque, mais en beaucoup plus basse quantitĂ©, qui chevauchait sur le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique DĂ©nisovien, dĂ©coulant du fait que les hominidĂ©s de DĂ©nisova sont liĂ©s gĂ©nĂ©tiquement aux NĂ©andertaliens, qui ont eux-mĂȘmes contribuĂ© au partage de gĂšnes eurasien, au lieu de l'hybridation directe des DĂ©nisoviens avec les ancĂȘtres lointains de ces Eurasiens[51] - [52]. On observe de suite les restes d'un squelette de l'Homme de Tianuyan prĂšs de Zhoukoudian, en Chine. Ses 40,000 ans de PB ont dĂ©montrĂ© une contribution gĂ©nĂ©tique NĂ©andertalienne chez les humains modernes d'Eurasie, mais ne contenant aucune contribution de DĂ©nisovien perceptible[53]. L'Homme de Tianuyan est un cousin lointain des ancĂȘtres de plusieurs populations d'Asie et d'AmĂ©rique (AmĂ©rindiens), mais le squelette Ă©tait datĂ© Ă une Ă©poque ultĂ©rieure Ă la divergence entre les peuples d'Asie et d'Europe[53]. Le manque de composantes et d'Ă©lĂ©ment gĂ©nĂ©tiques des DĂ©nisoviens chez l'Homme de Tianyuan suggĂšre que la contribution gĂ©nĂ©tique a seulement eu lieu au centre des continents[48].
En explorant les allĂšles HLA du systĂšme immunitaire de l'Homme de Tianuyan, la supposition que ces allĂšles HLA-B*73 se sont introgressĂ©s des DĂ©nisoviens vers les Hommes modernes en Asie de l'Ouest, Ă cause d'un schĂ©ma de distribution et d'une divergence de l'allĂšle HLA-B*73 des autres allĂšles HLA s'est posĂ©e[54]. Chez les Hommes modernes, l'allĂšle HLA-B*73 est concentrĂ© en Asie de l'Ouest, mais reste rare ou absent autre part[54]. MĂȘme si HLA-B*73 n'est pas prĂ©sent dans le gĂ©nome DĂ©nisovien, une Ă©tude a montrĂ© que c'Ă©tait associĂ© avec la prĂ©sence de HLA-C*15:05 dĂ©rivĂ© des DĂ©nisoviens, explication consistente avec les statistiques montrant que 98% des Humains modernes possĂšdent des allĂšles B*73 et des allĂšles C*15:05[54]. Les deux allotypes HLA-A (A*02 and A*11) et les deux HLA-C (C*15 and C*12:02) DĂ©nisoviens correspondent aux allĂšles communs chez l'Homme moderne, tandis qu'un des allotypes HLA-B DĂ©nisoviens correspond Ă un allĂšle recombinant rare absent chez la majoritĂ© des humains[54]. Une contribution de ces allĂšles des DĂ©nisoviens vers l'Homme moderne est envisagĂ©e, car il est peu probable qu'ils aient Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s indĂ©pendamment pour une telle durĂ©e Ă cause du haut taux de mutation des allĂšles HLA[54].
GÚnes dénisoviens sélectionnés chez Sapiens
Il a Ă©tĂ© trouvĂ© que la variante du gĂšne EPAS1 a Ă©tĂ© transmise des DĂ©nisoviens vers l'Homme moderne[55]. Les variantes ancestrales rĂ©gulent les niveaux d'hĂ©moglobine pour compenser les niveux bas d'oxygĂšne dans les hautes altitudes. Il existe cependant une mauvaise adaptation qui augmenterait la viscositĂ© sanguine[55]. Sa variante que les DĂ©nisoviens possĂ©daient limite la hausse du taux d'hĂ©moglobine, rĂ©sultant ainsi dans une adaptation facilitĂ©e pour les hautes altitudes de l'Homme de Denisova[55]. La variante DĂ©nisovienne du gĂšne EPAS1 est rĂ©pandue chez les TibĂ©tains majoritairement, Ă©tant sĂ©lectionnĂ©e chez leurs ancĂȘtres aprĂšs la colonisation du plateau tibĂ©tain[55].
Une Ă©tude comparative du gĂ©nome chez les Inuits du Groenland, Ă l'aide de donnĂ©es issues de puces de polymorphisme nuclĂ©otidique, et celui de l'Homme de Denisova a mis en Ă©vidence un phĂ©nomĂšne d'introgression adaptative. La rĂ©gion du chromosome 1 oĂč se trouvent situĂ©s les gĂšnes WARS2 et TBX15 montre une variante divergente chez les Inuits du Groenland qui est Ă©troitement liĂ©e Ă la sĂ©quence correspondante dans le gĂ©nome de l'Homme de Denisova. Ces gĂšnes sont associĂ©s Ă la diffĂ©renciation du tissu adipeux et Ă la distribution de graisse corporelle chez les humains. Cette variante a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e dans une rĂ©gion gĂ©ographique beaucoup plus vaste que le Groenland et est associĂ©e Ă des changements dans l'expression de WARS2 et TBX15 dans de multiples tissus, y compris la glande surrĂ©nale et le tissu adipeux sous-cutanĂ©[56].
Autres espĂšces humaines archaĂŻques
La dégradation rapide de l'ADN sous un climat tropical rend actuellement impossible l'extraction et le séquençage de l'ADN fossile sur des spécimens d'Afrique ou d'Asie tropicale de plus 15 000 ans[57].
En 2011, aprĂšs avoir dĂ©couvert trois rĂ©gions candidates Ă l'introgression en recherchant des modĂšles inhabituels de variations â indiquant une origine diffĂ©rente â dans 61 rĂ©gions non codantes dans deux populations de chasseurs-cueilleurs (Aka et San, qui ont prĂ©sentĂ© un fort taux d'hybridation dans les donnĂ©es) et un groupe d'agriculteurs ouest-africains (les Mandingues, qui n'ont prĂ©sentĂ© aucun taux d'hybridation significatif), les chercheurs ont conclu qu'environ 2 % du matĂ©riel gĂ©nĂ©tique des populations subsahariennes fut introduit dans le gĂ©nome humain il y a environ 35 000 ans, par des humains archaĂŻques qui se sont sĂ©parĂ©s de la lignĂ©es d'Homo sapiens il y a 700 000 ans[58]. AprĂšs une recherche des haplotypes introgressifs dans les populations subsahariennes, il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que cette hybridation aurait eu lieu avec des humains archaĂŻques qui habitaient potentiellement le centre de l'Afrique[58].
En 2012, des chercheurs ont Ă©tudiĂ© la sĂ©quence gĂ©nĂ©tique de quinze chasseurs-cueilleurs subsahariens issus de trois groupes â cinq pygmĂ©es (trois Baka, un Bedzan et un Bakola) du Cameroun, cinq Hadza de Tanzanie et cinq Sandawe de Tanzanie â et ont dĂ©couvert des signes selon lesquels les ancĂȘtres des chasseurs-cueilleurs se sont hybridĂ©s avec une ou plusieurs populations humaines archaĂŻques[57] il y a probablement 40 000 ans[59]. Ils ont aussi dĂ©couvert que le dernier ancĂȘtre commun de ces 15 individus avec l'haplotype introgressif putatif remontait Ă 1,2-1,3 million d'annĂ©es[57].
Haplogroupe A00
Un haplogroupe archaĂŻque (ou d'anciens Homo sapiens) du chromosome Y, appelĂ© A00, a Ă©tĂ© identifiĂ© chez les Mbo et les Bangwa (Cameroun) et leurs descendants (dont lâafro-amĂ©ricain Albert Perry[60]). La date de divergence de cet haplogroupe A00 avec les autres haplogroupes humains modernes est Ă©valuĂ©e entre 254 000[61] et 275 000 ans[26]. Sa survivance dans le patrimoine gĂ©nĂ©tique actuel rĂ©sulterait d'une hybridation avec des humains africains peut-ĂȘtre antĂ©rieurs aux humains modernes (mais contemporains de l'Homo sapiens ancien de Djebel Irhoud)[62] - [63] - [64].
Introgressions de Sapiens vers NĂ©andertal
On trouve aussi des gÚnes sapiens chez l'homme de Néandertal[alpha 1] - [65] - [66]. Il s'ensuit qu'on devrait pouvoir retrouver des caractéristiques de Sapiens chez des Néandertaliens.
Une étude publiée en mars 2018 portant sur le séquençage de cinq nouveaux génomes de Néandertaliens (quatre individus d'une époque tardive localisés en Europe occidentale - un en France, deux en Belgique et un en Croatie - et un plus ancien dont les ossements furent trouvés dans le Caucase russe) pose de nouvelles questions. Contrairement à ce que l'on pourrait attendre d'un phénomÚne d'hybridation, l'étude révÚle n'avoir trouvé aucun ADN nucléaire d'Homo sapiens dans le génome de ces Néandertaliens[15].
Mais comment expliquer dans ce cas les caractĂ©ristiques transitionnelles dĂ©couvertes par l'Ă©quipe de Silvana Condemi chez les NĂ©andertaliens de traits Homo sapiens sans apport apparent de gĂšnes de ceux-ci dans le gĂ©nome de NĂ©andertal ? Selon elle, ces faits peuvent s'expliquer si deux hypothĂšses sont validĂ©es : 1° que les flux gĂ©niques se sont surtout produits dans le sens NĂ©andertaliens â Homo sapiens, 2° que les principaux Ă©vĂšnements d'hybridation ont eu lieu hors d'Europe bien avant l'arrivĂ©e de nos ancĂȘtres sur ce continent[67].
L'ADN mitochondrial (ADNmt) et les séquences autosomiques des Néandertaliens, des Dénisoviens et des humains modernes induisent des phylogénies en apparence contradictoires. Les génomes autosomiques montrent que les Néandertaliens et les Dénisoviens sont des groupes frÚres qui se sont séparés des humains modernes il y a 765 à 550 milliers d'années (ka)[68]. En revanche, les ADNmt des Néandertaliens et des humains modernes sont plus proches les uns des autres que de ceux des Dénisoviens, et ne se sont séparés qu'il y a 468 à 360 ka[69]. A contrario, les Néandertaliens archaïques de Sima de los Huesos, ùgés d'environ 400 ka, avaient des ADNmt semblables à ceux des Dénisoviens[70] - [71]. Ces résultats suggÚrent que les Néandertaliens portaient à l'origine un ADNmt de type dénisovien, qui a ensuite été complÚtement remplacé via un flux génique provenant d'une lignée ancienne étroitement apparentée aux humains modernes[69] - [71].
Les hasards de la conservation des ADN anciens ont fait qu'Ă une exception prĂšs (une fraction de seulement 118 kb d'un chromosome Y nĂ©andertalien[72]), tous les sĂ©quençages d'ADN nĂ©andertaliens et dĂ©nisoviens provenaient d'individus de sexe fĂ©minin. En 2020, une technique de concentration ciblant 6,9 Mb du chromosome Y humain a permis de sĂ©quencer les chromosomes Y de trois NĂ©andertaliens (El SidrĂłn 1253, datĂ© Ă ~53â46 ka ; Mezmaiskaya 2, 45â43 ka ; Spy 94a, 39â38 ka) et deux DĂ©nisoviens (Denisova 8, 136â106 ka ; Denisova 4, 84â55 ka)[73]. Les rĂ©sultats sont quasi identiques Ă ceux obtenus par l'ADN mitochondrial : un remplacement complet du chromosome Y ancestral des NĂ©andertaliens par le chromosome Y des humains modernes, et aucun remplacement chez les DĂ©nisoviens. Ce remplacement, effectuĂ© il y a entre 350 et 150 ka, est sans doute dĂ» Ă des avantages sĂ©lectifs. En tout cas, le fait que les hommes et les femmes modernes ont participĂ© Ă ce flux gĂ©nique suggĂšre qu'aussi bien les populations sapiens que neandertalensis ont acceptĂ© les enfants d'origine mixte[74] - [73].
Super-archaĂŻques
Une Ă©tude gĂ©nĂ©tique parue en fĂ©vrier 2020, ayant analysĂ© l'ADN fossile nĂ©andertalien (issu de spĂ©cimens de l'AltaĂŻ et de la grotte de Vindija, en Croatie) et l'ADN dĂ©nisovien (issu de la grotte de Denisova), en tire la conclusion que l'ancĂȘtre commun de ces deux branches, appelĂ© NĂ©andersovien, aurait quittĂ© l'Afrique il y a environ 750 000 ans et se serait peu aprĂšs hybridĂ© en Eurasie avec une population locale qualifiĂ©e de super-archaĂŻque. Celle-ci serait sortie d'Afrique il y a environ 2 millions d'annĂ©es, et serait donc trĂšs Ă©loignĂ©e des NĂ©andersoviens, ce qui n'aurait pas fait barrage Ă l'hybridation[75] - [76].
Les Néandersoviens se seraient subdivisés entre Eurasiens de l'Ouest, ou Néandertaliens, et Eurasiens de l'Est, ou Dénisoviens, il y a environ 700 000 ans, c'est-à -dire beaucoup plus tÎt que les estimations des études précédentes. Il y aurait eu par la suite une deuxiÚme hybridation des super-archaïques avec les seuls Dénisoviens en Asie orientale[75].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Archaic human admixture with modern humans » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Les dates extrĂȘmes dĂ©terminĂ©es par l'Ă©tude vont de 447 000 Ă 806 000 ans avec une probabilitĂ© estimĂ©e Ă 95 % pour 588 000 ans, la date la plus probable selon cette Ă©tude.
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Voir aussi
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