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Bourrelet sus-orbitaire

Le bourrelet sus-orbitaire, appelé aussi torus sus-orbitaire ou torus supraorbitalis, est une saillie osseuse située au-dessus de l'orbite et au-dessous du front. Il se trouve au niveau des sourcils. On le retrouve chez des nombreux mammifères, mais il est réduit (voire absent) chez les humains actuels.

Le bourrelet sus-orbitaire est un caractère ancestral dans la lignée humaine que l'on observe chez Homo erectus ou chez l'homme de Néandertal.

Conception anthropologique

L'importance des bourrelets sus-orbitaires varie selon les différentes espèces primates, actuels ou fossiles. Les plus proches parents de l'homme qui existent de nos jours, les grands singes, ont des bourrelets supra-orbitaires relativement prononcés, alors que chez l'homme moderne ils sont relativement réduits. Le témoignage des fossiles indique que le bourrelet supra-orbitaire s'est réduit chez les premiers représentants du genre Homo à mesure que la voûte crânienne prenait de l'importance et venait se placer à la verticale, au-dessus du visage.

Certains paléoanthropologues distinguent torus et bourrelet. Anatomiquement, un torus est une saillie de l'os. Selon ce point de vue, les hominidés fossiles avaient un torus, mais les humains modernes n'ont plus qu'un bourrelet.

Utilité

Le bourrelet sus-orbitaire est un Ă©paississement de l'os au-dessus des yeux. Il vise Ă  renforcer les os du visage, qui sont plus faibles, de la mĂŞme façon ou Ă  peu près que le menton des hommes modernes s'est dĂ©veloppĂ© pour renforcer leurs mâchoires infĂ©rieures, relativement minces. Cette contrebutĂ©e Ă©tait nĂ©cessaire chez les pongidĂ©s et les premiers hominidĂ©s en raison de l'effort Ă©norme produit sur leur crâne par leurs appareils masticatoires puissants ; la meilleure dĂ©monstration se trouve chez quelques-uns des reprĂ©sentants du genre Paranthropus. Le bourrelet sus-orbitaire est l'un des derniers traits Ă  disparaĂ®tre au cours de l'Ă©volution qui conduit Ă  l'homme moderne et il n'a disparu qu'avec le dĂ©veloppement moderne d'un lobe frontal prononcĂ©. C'est l'une des diffĂ©rences les plus marquantes entre Homo sapiens et Homo neanderthalensis. On appelle cette thĂ©orie « modèle bio-mĂ©canique pour la formation du bourrelet sus-orbital Â». Le bourrelet qui correspond Ă  un renforcement des structures osseuses de soutien est en lien avec la pneumatisation de cette saillie osseuse[1].

Notes et références

  1. Jean-Louis Heim, « Ce que nous dit le nez du Néandertalien », La Recherche, no 294,‎ , p. 66.

Voir aussi

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