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Plateau tibétain

Le plateau tibĂ©tain est un vaste ensemble de plateaux situĂ© en Asie centrale, au nord de l'Himalaya, dont la majeure partie est situĂ©e en RĂ©publique populaire de Chine et quelques parties le sont en Birmanie, au Bhoutan, au NĂ©pal et en Inde. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par la collision des plaques indienne et eurasienne qui ont pris en Ă©tau les plaques de Qiantang et de Lhassa au cours du CĂ©nozoĂŻque. Constituant une des plus grandes structures topographiques de la Terre, il a d'importants effets climatiques rĂ©gionaux (ariditĂ© du plateau lui-mĂȘme, mousson) et mondiaux (circulation atmosphĂ©rique mondiale). Le nord-ouest du plateau, le Changtang, en est la rĂ©gion la plus Ă©levĂ©e. D'une altitude dĂ©passant souvent 5 000 m, il est presque inhabitĂ©.

Paysage de steppe typique des contreforts orientaux du Changtang (Yarmothang)

Topographie, géomorphologie et géologie

Subdivision géologiques et géographiques

Le plateau tibĂ©tain est appelĂ© en mandarin, le Haut plateau Qing-Zang (chinois : é’è—é«˜ćŽŸ ; pinyin : qÄ«ngzĂ ng gāoyuĂĄn), Qing se rĂ©fĂ©rant au lac Qinghai et Zang au Tibet (Xizang), divisĂ© en cinq grandes aires gĂ©ographique et gĂ©ologiques :

  • Le Changtang, (chinois : è—ćŒ—é«˜ćŽŸ ; pinyin : zĂ ngběi gāoyuĂĄn ; litt. « plateau Nord-tibĂ©tain »), la plus grande aire, situĂ© au Sud-Ouest.
  • Le Plateau du Ngari (chinois : é˜żé‡Œé«˜ćŽŸ ; pinyin : ālǐ gāoyuĂĄn), situĂ© dans l'actuelle RĂ©gion autonome ouĂŻgour du Xinjiang
  • Le Plateau de Qinghai (chinois : é’ć—é«˜ćŽŸ ; pinyin : qÄ«ngnĂĄn gāoyuĂĄn ; litt. « plateau Sud-Qing ») , situĂ© au Nord-Est et de plus basse altitude.
  • Le Plateau Ouest-Chuan (chinois : ć·è„żé«˜ćŽŸ ; pinyin : chuānxÄ« gāoyuĂĄn), situĂ© dans l'actuelle province du Sichuan.
  • Le Plateau Est-TibĂ©tain (chinois : è—äžœé«˜ćŽŸ ; pinyin : zĂ ngdƍng gāoyuĂĄn), situĂ© au Sud-Est du plateau, dans l'actuelle province du Yunnan.
  • Trois chaĂźnes de montagnes traversent le plateau : Le Gangdise Shan (en) qui culmine au mont Kailash (6 638 m), les monts NyainqĂȘntanglha (7 162 m) et les monts Tanggula avec le Geladaindong (6 621 m).
Chungthang, situé dans l'actuel District du Sikkim septentrional en bordure du Plateau tibétain, photographié lors d'une expédition allemande au Tibet, en 1938

Histoire

ModÚle numérique de terrain du plateau tibétain et des chaßnes de montagnes périphériques

Les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques suggĂšrent qu'il existe une division profonde entre les populations de l'Eurasie orientale, remontant Ă  plus de 40 000 ans, entre un ensemble de populations issues de groupes liĂ©s Ă  l'homme de Tianyuan et des populations ayant des affinitĂ©s avec les peuples autochtones du sud-est de l'Eurasie et Australie (nommĂ©s en anglais Ancestral Ancestral South Indians AASI) comme les Onges, les Negritos de Malaisie et des Phillippines et les OcĂ©aniens. Les populations modernes d'Asie de l'Est et du Sud-Est peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme un mĂ©lange entre ces deux groupes, sous diverses impulsions et vagues. Elles montrent Ă©galement que l'ascendance liĂ©e aux Onges se trouve apparemment ĂȘtre la couche la plus profonde du plateau tibĂ©tain[1]

L'exploration archĂ©ologique du plateau du Changtang, entreprise Ă  partir du dĂ©but des annĂ©es 1990 par John Belleza, a permis de repĂ©rer plus de 500 sites remontant Ă  l’ñge du fer. L'ensemble prĂ©sente une nette parentĂ© avec les cultures d’Asie centrale et pourrait constituer une partie de la culture de Zhang Zhung[2]. Plus rĂ©cemment, Michel Peissel et son Ă©quipe explorĂšrent en 2000 le Nord-Ouest du Changtang, jusqu'alors inconnu de tout homme ou carte gĂ©ographique[3]. Les premiers peuplements permanents du plateau pourraient dater, selon une Ă©tude de 2017 du site de Chusang, Ă  environ 80 km de Lhassa, du palĂ©olithique, et plus prĂ©cisĂ©ment de - 8 000 av. J.-C.[4].

Cinq explorateurs l'ont partiellement traversé. Gabriel Bonvalot en 1890 du nord au sud cÎté est, Bower en 1892 dans sa partie sud, M. Wellby en 1896 d'ouest en est, Sven Hedin en 1906 de l'est vers le sud.

Climat

Le climat du Tibet est trĂšs continental, froid et sec. Paradoxalement, la tempĂ©rature moyenne annuelle est supĂ©rieure Ă  celle de l'atmosphĂšre Ă  une altitude Ă©quivalente (rayonnement de la terre). Cet effet provoque d'importants gradients nord-sud de pression, et participe activement au phĂ©nomĂšne de mousson. Les changements de tempĂ©ratures sont assez brusques sur le plateau du Tibet : par un temps ensoleillĂ© et chaud, la tempĂ©rature peut chuter brusquement de plusieurs dizaines de degrĂ©s si des nuages viennent couvrir le ciel. Le climat varie Ă©galement trĂšs fortement entre la nuit et le jour. Vers 4 000 mĂštres, il vaut mieux avoir un gros blouson d'hiver au petit matin, avant le lever du soleil, et ĂȘtre en vĂȘtements d'Ă©tĂ© Ă  midi. Ces variations brusques expliquent la forme du vĂȘtement traditionnel tibĂ©tain, une grosse fourrure recouverte de tissu et souvent portĂ©e avec un bras couvert, l'autre dĂ©couvert, la manche Ă©tant tout simplement enlevĂ©e de l’épaule pour ne pas souffrir de la chaleur.

Faune et flore

Faune

La faune de ce plateau est Ă  la fois riche et fragile. On compte des centaines d'espĂšces d'animaux ; parmi eux le yak, la gazelle, le kiang (la plus grande race au garrot d'Ăąne sauvage) le cerf de Thorold et les moutons sont en grand nombre malgrĂ© l'ariditĂ© du sol. On trouve aussi l'antilope du Tibet, dont les cornes du mĂąle font plus de deux fois la taille de l'espĂšce au garrot, et qui fut pourchassĂ©e durant le siĂšcle dernier pour sa peau, permettant la fabrication du shatoosh (tissu presque invisible par sa grande finesse). La grue Ă  cou noir, la seule grue qui peut vivre jusqu'Ă  des altitudes de 5000 m, y est Ă©galement prĂ©sente. Le plateau tibĂ©tain devrait rassembler prĂšs de 37 000 renards du Tibet, selon les estimations de 1989, avec une densitĂ© de 2 Ă  4 individus par km2. Le porc tibĂ©tain est une race de porc de couleur noire Ă©levĂ©e sur le plateau. Les principaux chiens du Tibet sont le massif dogue du Tibet, le terrier tibĂ©tain, l'Ă©pagneul tibĂ©tain, le Shih tzu et le Lhassa Apso.

Plusieurs projets de protection ont Ă©tĂ© mis sur pied, comprenant entre autres la crĂ©ation de 33 rĂ©serves Ă  l’est du plateau tibĂ©tain, oĂč vivent les pandas gĂ©ants.

Flore

À 3 700 m d'altitude, la vĂ©gĂ©tation est encore dense autour des lacs.

Dans la partie actuellement situĂ©e dans la province du Yunnan, dans la rĂ©serve protĂ©gĂ©e du Parc national du Pota tso, on peut trouver autour du lac des rĂ©sineux nommĂ©s localement arbres Ă  barbe, de grands pĂąturages ainsi que certaines plantes toxiques. La vĂ©gĂ©tation y est entre la steppe et la forĂȘt de rĂ©sineux.

Ressources Ă©conomiques

La RĂ©serve naturelle du Changtang (chinois simplifiĂ© : çŸŒćĄ˜ć›œćź¶çș§è‡Șç„¶äżæŠ€ćŒș), crĂ©Ă© en 1993, est la seconde plus grande rĂ©serve naturelle du monde, aprĂšs le Parc national du Nord-Est du Groenland, au Danemark, regorge de nombreux lacs dont on extrait le sel en grande quantitĂ©. Certains y viennent pour trouver avec succĂšs de l'or de façon illĂ©gale[5]. Elle est devenue en 2000, l'Aire protĂ©gĂ©e nationale du Changthang, afin de mieux protĂ©ger ses ressources.

Son sous-sol est également riche en pétrole et en gaz[6].

Arts

Les plateaux tibĂ©tains abritent diffĂ©rentes cultures humaines, TibĂ©tains (appelĂ©s zang en Chine), Mongols, Cachemiris, Naxi, Bais, Huis, Yi, Monba, Ladakhis, Newars, NĂ©palais, Goloks, Tu, Bhoutanais , etc. Chacun de ces groupes a des arts diffĂ©rents. D'autres groupes de l'AntiquitĂ© et du Moyen Âge qui s'y trouvaient ont disparu depuis, au grĂ© des guerres, c'est le cas des Tangoutes ou des habitants de Tuyuhun (proto-mongols descendants des Xianbei) et de quelques groupes turcs.

Han Hong, originaire de Shigatse, est une chanteuse connue pour son interprĂ©tation de Plateau tibĂ©tain (è„żè—é«˜ćŽŸ xÄ«zĂ ng gāoyuĂĄn, sur l'album《醒äș†ă€‹(xǐngle, « Ă©veil »)), chanson tibĂ©taine cĂ©lĂšbre dans toute la Chine.

Buissons rouges en septembre dans le Yunnan.

Notes et références

  1. (en) Chuan-Chao Wang et al.,The Genomic Formation of Human Populations in East Asia, biorxiv.org, doi: https://doi.org/10.1101/2020.03.25.004606, 25 mars 2020
  2. Explorations de John Belleza
  3. Michel Peissel, Le dernier horizon: à la découverte du Tibet inconnu, traduit par Françoise de Maulde, Robert Laffont, 2001, (ISBN 2221092724 et 9782221092729)
  4. M. C. Meyer, M. S. Aldenderfer, Z. Wang, D. L. Hoffmann, J. A. Dahl, D. Degering, W. R. Haas, F. SchlĂŒtz, "Permanent human occupation of the central Tibetan Plateau in the early Holocene", Science, 06 Jan 2017: Vol. 355, Issue 6320, pp. 64-67 ; DOI: 10.1126/science.aag0357
  5. (en) Michael Buckley, Meltdown in Tibet: China's Reckless Destruction of Ecosystems from the Highlands of Tibet to the Deltas of Asia, Palgrave Macmillan, 2014 (ISBN 1137474726 et 9781137474728), p. 123
  6. (en) « The Qiangtang Basin of Tibet rich in oil, gas reserves », People's Daily Online, (consulté le )

Lien externe

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