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Homme de Tianyuan

L'Homme de Tianyuan est le nom donnĂ© aux restes fossiles d'Homme moderne trouvĂ©s dans la grotte de Tianyuan, près de PĂ©kin, en Chine. Ils sont constituĂ©s de 34 fragments d'os, tous issus d'un mĂŞme individu, datĂ©s entre 42 000 et 39 000 ans avant le prĂ©sent. Il s'agit du plus ancien Homme moderne connu en Chine, et de l'un des plus anciens connus en Asie de l'Est.

Homme de Tianyuan
CoordonnĂ©es 39° 39′ 28″ nord, 115° 52′ 17″ est
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Municipalité autonome Pékin
District District de Fangshan
DatĂ© de 42 000 Ă  39 000 ans AP
Période géologique Pléistocène supérieur
Époque géologique Paléolithique supérieur
DĂ©couvert le 2007
Particularités Plus ancien Homme moderne connu en Chine
Sexe masculin
Identifié à Homo sapiens
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Homme de Tianyuan
GĂ©olocalisation sur la carte : PĂ©kin
(Voir situation sur carte : PĂ©kin)
Homme de Tianyuan

Historique

En 2007, des chercheurs trouvent 34 fragments d'os humains dans la grotte de Tianyuan, au sud-ouest de Pékin. Ces fragments appartiennent tous au même individu de sexe masculin, âgé de 40 à 50 ans à son décès d'après l'analyse de ses dents.

Contexte

Après ĂŞtre sorti d'Afrique il y a environ 55 000 ans, l'Homme moderne se serait d'abord diffusĂ© rapidement le long de la zone tropicale jusqu'Ă  atteindre l'Australie, avant d'investir un peu plus tard les rĂ©gions plus septentrionales d'Asie. On trouve ainsi l'Homme de Ust-Ishim en SibĂ©rie occidentale il y a environ 45 000 ans, puis l'Homme de Tianyuan 5 000 ans plus tard dans le Nord-Est de la Chine.

Mode de vie

L'analyse isotopique des ossements suggère qu'une partie substantielle du régime alimentaire de l'Homme de Tianyuan provenait de poissons d'eau douce[1].

Génétique

Une équipe de recherche dirigée par Fu Qiaomei (Académie chinoise des sciences) et Svante Pääbo (Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig) a séquencé le génome de Tianyuan en 2012, à la fois l'ADN mitochondrial et l'ADN nucléaire, à partir du fémur gauche (VSN TY 1301) et du tibia droit (TY 1305). Les résultats du séquençage ont montré que les ossements étaient ceux d'un Homme moderne de la branche asiatique, distincte de la branche européenne.

Une Ă©tude gĂ©nĂ©tique publiĂ©e en 2021 attribue l'Homme de Tianyuan (environ 40 000 ans AP), ainsi que deux autres vestiges fossiles trouvĂ©s en Mongolie (calotte crânienne de Salkhit, 34 000 ans AP) et dans la rĂ©gion du fleuve Amour, en SibĂ©rie (environ 33 000 ans AP), Ă  une ancienne population d'hommes modernes qui n'aurait pas laissĂ© de descendance dans la population actuelle d'Asie du Nord-Est. On a en revanche trouvĂ© dans la mĂŞme rĂ©gion des squelettes plus rĂ©cents, datĂ©s Ă  partir de 19 000 ans AP, apparentĂ©s par leur ADN aux Asiatiques du Nord-Est actuels, ainsi qu'aux AmĂ©rindiens d'AmĂ©rique. Ce groupe rĂ©cent aurait ainsi remplacĂ© au cours du PalĂ©olithique supĂ©rieur les premiers hommes modernes arrivĂ©s en Asie du Nord-Est[2].

L'Homme de Tianyuan semble partager certains allèles avec les actuelles tribus amérindiennes Suruí, Karitiana et Xavánte du Brésil, chez qui on a trouvé en 2015 des gènes qui seraient d'origine australasienne, ce qui suggère que la population représentée par l'Homme de Tianyuan aurait pu passer en Amérique avant les ancêtres Paléoindiens des actuels Amérindiens et constituer le peuplement ancestral des Amériques connu sous le nom de Paléoaméricains[3].

Références

  1. (en) Y. Hu, H. Shang, H. Tong et al., « Stable isotope dietary analysis of the Tianyuan 1 early modern human », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 106, no 27,‎ , p. 10971–10974 (ISSN 0027-8424, PMID 19581579, PMCID 2706269, DOI 10.1073/pnas.0904826106, Bibcode 2009PNAS..10610971H)
  2. (en) Ann Gibbons, « Last ice age wiped out people in East Asia as well as Europe », Sciencemag,‎ (lire en ligne)
  3. (en) Melinda A. Yang, Xing Gao, Christoph Theunert, Qiaomei Fu et al., « 40,000-Year-Old Individual from Asia Provides Insight into Early Population Structure in Eurasia », Current Biology, vol. 27, no 20,‎ , p. 3202–3208 (ISSN 0960-9822, PMID 29033327, PMCID 6592271, DOI 10.1016/j.cub.2017.09.030)

Voir aussi

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