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Collision continentale

La collision continentale est un phĂ©nomène gĂ©odynamique se produisant Ă  la limite convergente de deux plaques tectoniques oĂą deux lithosphères continentales se rencontrent. Après un Ă©vĂ©nement de subduction, elle se manifeste par le chevauchement d'une lithosphère sur une autre — en raison de l'absence de contraste de densitĂ© entre elles â€”, la formation de chaĂ®nes de montagnes (orogenèse), et le blocage progressif des mouvements relatifs entre les deux blocs continentaux, qui s'assemblent dès lors pour n'en former plus qu'un. Ce phĂ©nomène est responsable d'une importante dĂ©formation de la croĂ»te continentale, qui s'exprime par la prĂ©sence de nappes de charriage, de failles et de plis, ainsi que d'un surĂ©paississement de cette mĂŞme croĂ»te, qui induit Ă  terme une fusion partielle Ă  sa base, Ă  l'origine de nombreuses intrusions granitiques.

Les Alpes et l'Himalaya sont des exemples de chaînes de collision.

Les marqueurs de la collision

Exemple de compression sur des couches sédimentaires (compression de la gauche vers la droite)
Compression sur des couches sédimentaires, vue en coupe.

On remarque des failles inverses ainsi que des rétro-chevauchements.

Les marqueurs de surface

Plusieurs types de marqueurs sont visibles en surface :

  • des marqueurs morphologiques, en particulier la prĂ©sence de chaĂ®nes de montagnes dans les zones de collision rĂ©cente ;
  • des marqueurs tectoniques au cĹ“ur des massifs :
  • mais aussi des marqueurs tectoniques plus externes qui correspondent Ă  une accommodation Ă  distance vis-Ă -vis des contraintes : des failles normales, du dĂ©crochement et de l'extrusion (le matĂ©riel lithosphĂ©rique est repoussĂ© latĂ©ralement) ;
  • des marqueurs pĂ©trologiques, notamment un mĂ©tamorphisme moyenne pression-moyenne tempĂ©rature (MP-MT) des roches, formant par exemple des mĂ©tapĂ©lites, ainsi que la prĂ©sence de fragments de lithosphère ocĂ©anique (ophiolites) jusqu'Ă  plusieurs kilomètres d'altitude (exemple cĂ©lèbre en France : le massif du Chenaillet) et pouvant avoir subi un mĂ©tamorphisme haute pression hĂ©ritĂ© de la subduction ;
  • des mesures gĂ©ographiques, essentiellement grâce au GPS, qui permettent de constater un rapprochement entre les plaques.

Les marqueurs détectables en profondeur

La croûte continentale est particulièrement épaisse (50-70 km au lieu de 30 habituellement) et forme une racine crustale profonde, visible par les anomalies de Bouguer.

La collision étant la deuxième phase du phénomène de convergence, elle suit la subduction d'une lithosphère océanique ayant fini par disparaître. Les études par tomographie sismique montrent une anomalie de vitesse positive, c'est-à-dire que les ondes sismiques ont traversé un matériau plus froid : il s'agit du panneau plongeant situé à l'aplomb des chaînes de montagne.

Les zones de collision sur Terre

La collision continentale est un contexte géodynamique assez peu représenté sur notre planète. On en trouve au sud de la plaque eurasiatique, à ses frontières avec les plaques africaine, arabique et indo-australienne. Les massifs montagneux associés sont :

Malgré une distribution de ces massifs en apparence non homogène, ils correspondent à un mouvement global de convergence impliquant les plaques évoquées plus haut, entamé à la fin du Crétacé et qui se poursuit actuellement. Ce mouvement a provoqué la fermeture de l'océan Téthys, dont on retrouve des traces dans les ophiolites ; la Méditerranée serait un vestige de cet océan.

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