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Histoire du Texas

Cet article rĂ©sume les faits saillants de l'histoire de l'État amĂ©ricain du Texas.

Carte des États-Unis avec le Texas en rouge.

Le Texas est un État du Sud des États-Unis, le plus vaste du pays (696 241 km2) aprĂšs l'Alaska et le deuxiĂšme le plus peuplĂ© derriĂšre la Californie avec 25,1 millions d'habitants.

Période précolombienne

FlÚches amérindiennes retrouvées dans le Alibates Flint Quarries National Monument.
Principales ethnies amérindiennes vers 1500.

En l'Ă©tat actuel de la recherche, la prĂ©sence humaine sur le territoire texan remonterait Ă  11 200 ans[1]. La pĂ©riode prĂ©historique, qui s’étend entre -9200 av. J.-C. et le XVIIe siĂšcle de notre Ăšre, est connue grĂące aux fouilles archĂ©ologiques entreprises depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle. Les PalĂ©oindiens qui vivaient Ă  la fin du PlĂ©istocĂšne (vers 9200 – 6000 av. J.-C.) se rattachent aux cultures Clovis et Folsom : ils chassaient les grands mammifĂšres aujourd’hui disparus du Texas tels que les mammouths et les bisons Ă  longues cornes[1]. Ils utilisaient des flĂšches propulsĂ©es par des atlatls. Ils se fournissaient en silex sur le site d’Alibates Flint dans le nord de l’État. Ils pratiquaient Ă©galement la cueillette et Ă©taient nomades.

Le changement climatique inaugura la pĂ©riode archaĂŻque (vers 6000 av. J.-C. – vers 700 apr. J.-C.), marquĂ©e par l’extinction des mammifĂšres gĂ©ants, par une relative croissance dĂ©mographique (Ă  partir du IIIe millĂ©naire av. J.-C.) et de la naissance des Ă©changes. De nombreux pictogrammes dessinĂ©s sur les parois des grottes ou sur des rochers sont visibles dans l’État, notamment sur les sites de Hueco Tanks[2] et de Seminole Canyon.

Certains groupes vivant Ă  l’est du Texas commencĂšrent Ă  se sĂ©dentariser dans les premiers siĂšcles de l’ùre chrĂ©tienne, Ă  pratiquer l’agriculture et Ă  Ă©riger les premiers tertres funĂ©raires[1]. Cette phase montre l’influence des civilisations qui s’épanouirent dans le bassin du Mississippi. La nation caddo se constitua entre 500 et 800 alors que les populations du Trans-Pecos Ă  l’ouest du Texas furent influencĂ©es par la culture mogollon.

À partir du VIIIe siĂšcle environ, l’arc et la flĂšche furent introduits[1], la fabrication de poterie se dĂ©veloppa et les AmĂ©rindiens dĂ©pendirent de plus en plus du bison pour leur survie. Les objets en obsidienne retrouvĂ©s dans les divers sites texans montrent que les Ă©changes devinrent de plus en plus Ă©loignĂ©s du Texas, avec le Mexique ou les Montagnes Rocheuses.

Avant l'arrivée des Européens, le Texas était occupé par plusieurs peuples amérindiens : Alabamas, Apaches, Atakapans, Bidais, Caddos, Comanches, Coahuiltecans, Cherokees, Choctaws, Coushattas, Hasinais, Jumanos, Karankawas, Kickapous, Kiowas, Tonkawas, et Wichitas[3].

Avec l’arrivĂ©e des Français et des Espagnols dans la rĂ©gion de l’actuel Texas se terminait la pĂ©riode prĂ©historique. Cependant, pendant encore plusieurs dĂ©cennies, beaucoup d’AmĂ©rindiens conservĂšrent leur mode de vie jusqu’au XVIIIe siĂšcle, au moment oĂč les missionnaires espagnols commencĂšrent l’évangĂ©lisation. L’introduction du cheval, d’objets en mĂ©tal et en verre fit vĂ©ritablement entrer les communautĂ©s dans l’histoire. C’est aussi Ă  cette Ă©poque que les villages subirent des Ă©pidĂ©mies ainsi que les attaques des Apaches et des Comanches.

Le nom « Texas » vient du caddo « tejas » qui signifie « allié » ou « ami[4] - [5] - [6] - [7] »

Explorations européennes

Arrivée des Espagnols

Carte représentant l'expédition de Francisco Våsquez de Coronado.

L’exploration de l’actuel Texas par les Espagnols commença par la voie maritime. En 1519, Alonso Álvarez de Pineda longea les cĂŽtes du golfe du Mexique avec quatre navires[8]. Alors qu’il cherchait un passage vers l’Asie via l'ocĂ©an Pacifique, Álvarez de Pineda dessina la premiĂšre carte du rivage nord du golfe du Mexique[9]. Le , le conquistador espagnol Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca, survivant de l’expĂ©dition de PĂĄnfilo de NarvĂĄez, fut le premier EuropĂ©en Ă  fouler le sol du futur Texas. Il fut suivi par Francisco VĂĄsquez de Coronado qui explora le nord en 1541 Ă  la recherche d’or et de pierres prĂ©cieuses, recherche qui se rĂ©vĂ©la infructueuse[10]. L’annĂ©e suivante, les survivants de l’expĂ©dition d’Hernando de Soto arrivĂšrent par l’est en 1542. D’autres voyages furent menĂ©s depuis le Mexique actuel dans les annĂ©es 1580-annĂ©es 1590, puis Ă  partir du Nouveau-Mexique au XVIIe siĂšcle notamment par les Franciscains[8]. L’exploration depuis le Nouveau-Mexique fut entravĂ©e par la rĂ©volte des Indiens Pueblos dans les annĂ©es 1680.

Texas français

René-Robert Cavelier de La Salle fondateur de la colonie française du Texas.
L'expédition de La Salle en Louisiane en 1684, Theodore Gudin, 1844. La Belle est à gauche.

À la fin du XVIIe siĂšcle, les Espagnols furent concurrencĂ©s par les explorateurs français qui partaient de la Louisiane française. En 1685, le Français RenĂ©-Robert Cavelier de La Salle dĂ©barqua dans la baie de Matagorda[11] et fit construire le Fort Saint-Louis en fĂ©vrier[12]. Deux de ses navires furent dĂ©truits par des tempĂȘtes (La Belle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e). La Salle et ses hommes tentĂšrent de retrouver le fleuve Mississippi qu’il avait descendu quelques annĂ©es avant ; certains allĂšrent jusqu’au RĂ­o Grande[12], d’autres jusqu’à la Trinity River[13]. L’expĂ©dition tourna mal et La Salle fut assassinĂ© au cours d'une mutinerie[11] en mars 1687, sur les cĂŽtes du Texas[14]. La petite colonie de Saint-Louis ne rĂ©sista pas longtemps aux Ă©pidĂ©mies et Ă  l’hostilitĂ© des AmĂ©rindiens. Mais la France continua Ă  revendiquer le Texas jusqu’au traitĂ© de Paris en 1763.

Avertis de la prĂ©sence française aux portes de la Nouvelle-Espagne, les Espagnols envoyĂšrent une dizaine d’expĂ©ditions entre 1685 et 1689 afin de trouver Fort Saint-Louis[8]. Ces expĂ©ditions permirent de continuer l’exploration du Texas et de cartographier prĂ©cisĂ©ment les cĂŽtes de la rĂ©gion. C’est finalement Alonso de LeĂłn qui retrouva en 1689 Fort Saint-Louis qui avait Ă©tĂ© dĂ©sertĂ© par les Français. L’annĂ©e suivante, l’Espagnol revint sur ces lieux au cours d’un deuxiĂšme voyage et dĂ©truisit le campement français. En 1739-1740, deux frĂšres d’origine française, Pierre et Paul Mallet, dĂ©couvrirent une route naturelle reliant La Nouvelle-OrlĂ©ans Ă  Santa Fe. Ils furent arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s espagnoles en 1751[8].

Le Texas espagnol (1690-1821)

Le Texas fut intĂ©grĂ© Ă  la colonie de Nouvelle-Espagne jusqu’à l’indĂ©pendance du Mexique en 1821. L'installation des Espagnols, qui commença rĂ©ellement au XVIIIe siĂšcle[8] rĂ©pondait Ă  l'expansion de la colonie française de Louisiane Ă  l'est et au souci de prĂ©server les mines d'argent du Mexique. Elle se manifesta par l'installation de colons, la fondation de forts et de missions. Elle se heurta Ă  l'hostilitĂ© des AmĂ©rindiens.

Les premiers Ă©tablissements

Mission San Antonio (Alamo).

Le plus ancien établissement européen du Texas fut fondé en octobre 1680 par des conquistadors, des frÚres franciscains et des Amérindiens Tigua : Ysleta dans l'ouest du Texas actuel, sur le Rio Grande.

En 1690 fut fondĂ©e la mission franciscaine de San Francisco de los Tejas dans l’est du Texas Ă  San Pedro Creek (comtĂ© de Houston), en territoire nabedache. Mais face Ă  la menace indienne, les religieux durent quitter le site quelques annĂ©es plus tard.

En 1700, un premier poste fut occupé à Juan Bautista, sur le cours inférieur du Río Grande. Un gouverneur fut installé et de nouveaux presidios furent construits plus à l'est (Fort Taovaya, Los Adaes, San Augustin de Ahumada, San Luis de Amarillas...).

En 1716 fut fondĂ©e la mission Concepcion. La mission de San Antonio de Valero fut inaugurĂ©e en 1718. Elle fut transformĂ©e Ă  partir 1803 en poste militaire qui prit le nom d'Alamo en raison de l'arrivĂ©e d'un dĂ©tachement venu de la rĂ©gion d'El Alamo, dans l'État de Coahuila (Mexique). D'autres Ă©tablissements religieux suivirent par la suite, comme la mission San Juan Capistrano (1731) ou la mission Nuestro Señora del EspĂ­ritu Santo de ZĂșñiga (1732). Sous l’impulsion de JosĂ© de EscandĂłn, plusieurs villages de colons furent fondĂ©s entre 1749 et 1755 dans la Nouvelle-Santander, qui correspondait au sud du Texas et au Tamaulipas mexicain[8].

L'exploration du Texas se poursuivit tout au long du XVIIIe siÚcle : elle fut le fait des contrebandiers et des coureurs des bois qui nouaient des contacts avec les Amérindiens. L'Américain Zebulon Pike explora une partie du territoire texan en 1806-1807.

Relations avec les puissances voisines

Modifications de frontiÚres aprÚs le traité d'Adams-Onís de 1819.
Comanches Ă  l'attaque. George Catlin, 1834.

Le TraitĂ© de Paris (1763) qui met un terme Ă  la guerre de Sept Ans entre les puissances europĂ©ennes, modifia considĂ©rablement la gĂ©opolitique de l’AmĂ©rique du Nord. La France perdit le Canada et la Louisiane. La Nouvelle-OrlĂ©ans et la rive occidentale du Mississippi furent remises Ă  l'Espagne. La Nouvelle-Espagne n’eut dĂšs lors plus Ă  craindre la prĂ©sence française. Les Espagnols cherchĂšrent Ă  relier La Nouvelle-OrlĂ©ans Ă  Santa Fe en traversant le Texas[8]. Ils doivent Ă©galement faire face aux raids apaches et comanches. Ainsi le la bataille d'Arroyo de Soledad vit la victoire des Espagnols commandĂ©s par Juan de Ugalde et de leurs alliĂ©s amĂ©rindiens, sur les Apaches Mescaleros, Lipans et Lipyans.

AprĂšs leur indĂ©pendance en 1783, les États-Unis s’agrandissent vers l’ouest ; en 1795, la navigation commerciale sur le Mississippi fut ouverte aux AmĂ©ricains[15]. La vente de la Louisiane en 1803 consacra l’accroissement du territoire amĂ©ricain. L’influence amĂ©ricaine fut Ă©galement marquĂ©e par l’arrivĂ©e d’aventuriers comme Philip Nolan (1771-1801), de marchands, de scientifiques comme William Dunbar ou Peter Custis. Le traitĂ© d'Adams-OnĂ­s de 1819 fixa la frontiĂšre entre les territoires amĂ©ricain et espagnol.

Mise en valeur du Texas

Au XVIIIe siĂšcle, la colonie du Texas souffrait de sous-peuplement : il y avait 500 Tejanos en 1731, Ă  peine 1 000 en 1760[16]. La mĂ©tropole encouragea pourtant l'installation de nouveaux colons en leur offrant le titre d'hidalgo ou des avantages financiers. Elle permit Ă  des Anglo-Saxons de s'installer au Texas : ils Ă©taient recrutĂ©s par des agents appelĂ©s empresarios, tels que Haden Edwards ou Moses Austin.

L'essor Ă©conomique peina Ă  venir Ă  cause de l'isolement et du monopole du commerce avec l'Espagne : les colons tiraient quelques ressources des Ă©changes avec les Français ou les AmĂ©rindiens. Ils pratiquaient l'Ă©levage extensif ou l'agriculture en utilisant la main d'Ɠuvre locale.

Les Espagnols rĂ©alisĂšrent des travaux d’irrigation le long du RĂ­o Grande[17]. Ils fondĂšrent des ranchos (ranchs) et imposĂšrent le systĂšme des haciendas : ces grandes exploitations autarciques possĂ©daient plusieurs bĂątiments regroupĂ©s autour d’une place[18]. Les bĂȘtes Ă©taient gardĂ©es par des vaqueros, les ancĂȘtres des cow-boy, qui maĂźtrisaient dĂ©jĂ  la technique du rodĂ©o pour capturer les bovins sauvages avec le lazo (lasso). L'Ă©levage produisait essentiellement des peaux et du suif[19].

Les mines étaient exploitées par des esclaves amérindiens[20]. Il régnait un climat de violence et de non-droit : les attaques des Comanches et des Apaches ainsi que les révoltes des esclaves secouaient fréquemment le nord de la Nouvelle Espagne. Les habitants subissaient le banditisme des filibusters.

Les pirates français, Luis-Michel Aury et Jean Lafitte, à Galveston prÚs de la colonie de Champ d'asile

C'est ensuite la prĂ©sence française qui domine au Texas, via des planteurs de coton pratiquant l'esclavage, interdit par le Mexique, et qui rĂ©clameront en 1836 la RĂ©publique du Texas, reconnue par la France, et Ă©tape de la conquĂȘte de l'Ouest amĂ©ricaine.

Le pirate français Jean Lafitte succĂšde en 1817 Ă  son compatriote Louis-Michel Aury sur l'Ăźle de Galveston, installe une ville d'un millier d'habitants, se fait nommer gouverneur par le gouverneur provisoire amĂ©ricain, le docteur James Long, un aventurier comme lui[21], qui promet des terres. Lafitte approvisionne les colons en esclaves comme il l'a fait au dĂ©part de Barataria pour la Louisiane. En 1819, Galveston a une population de 1 000 Ă  2 000 personnes[22].

C'est aussi en 1817 non loin de Galveston que 400 français crĂ©ent la colonie de Champ d’asile, sur la Trinity River, prĂšs de Moss Bluff et d’Atascosito. Parmi les fondateurs, le gĂ©nĂ©ral Antoine Rigaux et le gĂ©nĂ©ral Charles Lallemand qui a rĂ©uni 150 immigrĂ©s français des communautĂ©s de rĂ©fugiĂ©s français de Saint-Domingue en AmĂ©rique Ă  New York et Philadelphie de nombreux ex-officiers de Bonaparte.

Galveston est la principale ville du Texas, avec 3 500 habitants en 1836, plus de 10 % du total. Ce sera la premiĂšre dotĂ©e d'un bureau de poste (1836), d'une base navale (1836), d'une presse Ă  coton (1842), d'une compagnie d'assurance (1854), de rĂ©verbĂšres Ă  gaz (1856), d'un opĂ©ra (1870).

C'est le plus grand port cotonnier, rivalisant avec La Nouvelle-OrlĂ©ans[23], grĂące aux lignes de chemin de fer[23], son quartier du « Strand » est surnommĂ© le « Wall Street du Sud ». Entre 1838 et 1842, il y a dix-huit journaux sur l'Ăźle, le Galveston County Daily News Ă©tant le seul survivant. Un viaduc la relie au continent en 1860, l'annĂ©e oĂč deux tiers du coton texan, cultivĂ© essentiellement dans la partie orientale, partent de Galveston, pour un total de 11 millions de dollars. C'est en 1860 qu'a commencĂ© la concurrence du port voisin de Houston, du nom du gĂ©nĂ©ral Sam Houston, mieux cachĂ© car plus dans les terres. En 1900, Galveston a encore 42 000 habitants, plus que Houston, mais l'Ouragan de Galveston la pĂ©nalise. En 1875, Indianola, deuxiĂšme ville du Texas avec 5 000 habitants, Ă  100 km Ă  l'ouest de Galveston, subit un premier ouragan et est abandonnĂ©e aprĂšs un second en 1886[24].

En 1851, Galveston et Indianola sont respectivement les 4e et 7e villes amĂ©ricaines d'immigration au dĂ©part du port allemand de BrĂȘme, avec 2 270 et 718 personnes[25].

Le Texas mexicain (1821-1836)

Province de Coahuila y Tejas en 1833.

En 1821, le Mexique s'Ă©mancipe de la tutelle coloniale espagnole aprĂšs la guerre d'indĂ©pendance. Une constitution provisoire, le Plan de Iguala, reprenait les principes de la Constitution espagnole de 1812 et garantissait l’égalitĂ© civique pour tous les habitants du Mexique[26]. Le pays fut d’abord une monarchie sous Augustin Ier qui abdiqua en mars 1823. Le mois suivant, les citoyens de San Antonio de Bexar Ă©tablirent un comitĂ© de gouvernement pour la province du Texas. En juillet, Luciano Garcia fut nommĂ© pour diriger le Texas[27]. Le , les Mexicains Ă©lurent des reprĂ©sentants pour Ă©crire une nouvelle constitution[28]. Le Texas fut reprĂ©sentĂ© par Erasmo Seguin[29].

La constitution mexicaine de 1824, inspirĂ© de celle des États-Unis[29], fit du Mexique une RĂ©publique fĂ©dĂ©rale, avec le catholicisme comme religion d’État[30]. Le Texas fut regroupĂ© avec le Coahuila pour des raisons dĂ©mographiques, donnant naissance Ă  la province de Coahuila y Tejas[28]. Cette derniĂšre Ă©tait la plus pauvre du Mexique[31] et avait pour capitale Saltillo[30]. Les missions de plus de dix ans furent transformĂ©es en paroisses, tandis que d’autres furent sĂ©cularisĂ©es, les terres Ă©tant distribuĂ©es aux AmĂ©rindiens. Les caisses de l’État mexicain Ă©tant vides, les colons furent encouragĂ©s Ă  former leurs propres milices pour combattre les Apaches et les Comanches.

La colonisation des 300 de la famille Austin

Juste avant l’indĂ©pendance du Mexique, la Nouvelle-Espagne encouragea l’immigration sans restriction d’origine ou de religion. Les lois mexicaines furent plus contraignantes : les immigrants devaient pratiquer le catholicisme et apprendre l’espagnol[32]. Toute famille souhaitant s’installer au Texas devait se dĂ©clarer, mais cette rĂšgle ne fut pas toujours respectĂ©e[33]. La propriĂ©tĂ© fonciĂšre fut d’abord rĂ©servĂ©e aux soldats, aux citoyens mexicains puis aux immigrants. Ceux qui possĂ©daient des terres avant l’indĂ©pendance purent les conserver, Ă  condition qu’ils n’aient pas combattu aux cĂŽtĂ©s des Espagnols. En 1825, la plupart des 3 500 Texans se concentraient Ă  San Antonio et La Bahia[34]. En 1821-1822, l'AmĂ©ricain Moses Austin puis son fils Stephen F. Austin favorisent l'implantation de 300 familles au Texas[35] - [36]

Ce premier groupe de colons anglo-saxons, connu sous le nom de Old Three Hundred s’installa le long du fleuve Brazos, de l’embouchure jusqu’à la ville actuelle de Dallas[37]. Stephen F. Austin dut se rendre Ă  Mexico pour obtenir l’autorisation du nouveau gouvernement[38], autorisation qui avait Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  son pĂšre par les autoritĂ©s espagnoles avant l’indĂ©pendance. Celle-ci fut accordĂ©e en 1823 par l’empereur Augustin Ier ; mais aprĂšs son abdication, le nouveau gouvernement rĂ©publicain du Mexique annula tous les actes du rĂ©gime prĂ©cĂ©dent. Le contrat d’Austin fut finalement reconnu Ă  la mi-avril 1823. Lorsqu’il revint au Texas en juillet 1823, Stephen Austin dĂ©cida de faire de San Felipe de Austin le chef-lieu de sa petite colonie[39]. Austin put installer cent autres familles en 1827 le long de l’Old San Antonio Road ; les autoritĂ©s mexicaines pensaient qu’elles aideraient les soldats Ă  se dĂ©fendre contre les attaques comanches[33]. Un autre empresario, Green Dewitt, installa des colons plus Ă  l’ouest en dĂ©cembre 1825[40]. Son chef-lieu Gonzales fut incendiĂ© en juillet 1826 au cours d’un raid des Comanches. La colonie fut reconstruite Ă  San Felipe l’annĂ©e suivante et protĂ©gĂ©e par des piĂšces d’artillerie[41]. Au total, 24 empresarios participĂšrent Ă  l’accroissement dĂ©mographique de la rĂ©gion par l’immigration[37]. Beaucoup d’Anglo-Saxons possĂ©daient des esclaves[42]. Les autoritĂ©s attendaient d’eux qu’ils prennent la citoyennetĂ© mexicaine et se convertissent au catholicisme. Stephen F. Austin devint lieutenant colonel de la milice et obtint les pleins pouvoirs en matiĂšre judiciaire, sauf pour les crimes les plus graves[43]. Il Ă©labora le premier code de loi anglo-amĂ©ricain du Texas en 1824 ainsi que plusieurs institutions destinĂ©es Ă  maintenir l’ordre (shĂ©rif, cour de justice). En 1823, il crĂ©a une patrouille (la Ranger Company) dont la mission Ă©tait de protĂ©ger les colons contre les attaques amĂ©rindiennes et de rĂ©gler les diffĂ©rends Ă  l’intĂ©rieur de la communautĂ©. Les premiers volontaires Ă©taient rĂ©tribuĂ©s en terres et ne portaient pas d’uniforme. Ils furent les prĂ©curseurs des fameux Texas Rangers[44]. Ils combattirent notamment les Karankawas qui furent pratiquement anĂ©antis[41].

Tensions avec le Mexique autour de l'esclavage

En 1825, un autre empresario, Haden Edwards, qui s’était Ă©tabli Ă  Nacogdoches dans l’est du Texas, convoita les terres dĂ©tenues par les Mexicains qui n’avaient pas de titre de propriĂ©tĂ©. Il alla jusqu’à dĂ©clarer l’indĂ©pendance de sa colonie le et proclama la RĂ©publique de Fredonia. Austin envoya une milice de 250 hommes pour venir Ă  bout de la rĂ©bellion et Edwards dut s’enfuir[45]. Le gouvernement mexicain chargea le gĂ©nĂ©ral Manuel Mier y Teran d’enquĂȘter sur la colonisation anglo-amĂ©ricaine : son rapport conclut que les Anglo-amĂ©ricains refusaient de devenir citoyens mexicains et cherchaient Ă  vivre sĂ©parĂ©ment des Mexicains. Il constatait, d’autre part, que les lois relatives Ă  l’esclavage n’étaient pas respectĂ©es par les colons[45].

Le Mexique abolit progressivement l’esclavage[46] : en 1823, il interdit la vente ou l’achat d’esclaves et exigea que leurs enfants fussent affranchis Ă  l’ñge de 14 ans[42]. D’autre part, tout esclave introduit au Mexique devait ĂȘtre libĂ©rĂ©[46]. Un recensement effectuĂ© vers 1825 indiquait que la colonie d’Austin comptait 1 347 Anglo-AmĂ©ricains et 443 Noirs, dont un petit nombre seulement Ă©tait libre[47]. Cependant, une large partie des esclaves n'Ă©tait pas dĂ©clarĂ©e. En 1827, le parlement de Coahuila y Tejas dĂ©clara illĂ©gale l’introduction de nouveaux esclaves et octroya la libertĂ© pour les enfants d’esclaves dĂšs leur naissance[42]. L’esclavage fut officiellement aboli au Mexique en 1829[42]. La nouvelle provoqua l’agitation des colons si bien que le Texas fut temporairement exemptĂ© le 2 dĂ©cembre 1829[48] - [49].

Le 6 avril 1830, le prĂ©sident mexicain Anastasio Bustamante menaça le Texas d’une intervention militaire si l’esclavage n’était pas aboli[50]. Pour contourner cette dĂ©cision, beaucoup de colons anglo-amĂ©ricains convertirent leurs esclaves en « indentured servants » (« domestiques sous contrat ») Ă  vie. Vers 1836, il y avait encore quelque 5 000 esclaves au Texas[51]. Plusieurs esclaves furent importĂ©s illĂ©galement des Antilles, de Cuba ou d’Afrique. Bustamante prit des mesures pour dĂ©courager la colonisation anglo-amĂ©ricaine : il fit annuler les exemptions de taxes accordĂ©es aux immigrants. Il augmenta les droits de douane sur les produits exportĂ©s par les États-Unis[50]. Les lois rĂ©glementant l’installation des colons passĂšrent sous le contrĂŽle de l’état fĂ©dĂ©ral[52]. Les colonies de moins de 150 habitants furent dissoutes. Enfin, Bustamante interdit l’immigration amĂ©ricaine au Texas[50]. Pourtant, ces mesures n’empĂȘchĂšrent pas l’afflux d’AmĂ©ricains au Texas : de 7 000 vers 1830[53] leur nombre passe Ă  30 000 vers 1834[54] contre seulement 7 800 Mexicains[55] et les deux communautĂ©s se rejetaient mutuellement[54].

Le Texas devint par ailleurs un enjeu gĂ©opolitique pour les États-Unis : les spĂ©culateurs amĂ©ricains convoitent les immenses terres du Texas et pensent y faire fortune. Le gouvernement voit dans l’annexion du Texas un moyen de maintenir l’équilibre entre Ă©tats esclavagistes et abolitionnistes. En 1827, le prĂ©sident amĂ©ricain John Quincy Adams tente d’acheter le Texas pour un million de dollars, mais le prĂ©sident mexicain Guadalupe Victoria refuse son offre. Deux ans plus tard, Andrew Jackson propose 5 millions de dollars refusĂ©s par Vicente Guerrero[56].

En juillet 1829, le gĂ©nĂ©ral espagnol Isidro Barradas dĂ©barque sur la cĂŽte orientale du Mexique avec 2 700 soldats afin de reprendre le pays. Austin est chargĂ© d’organiser la dĂ©fense du Texas[56], alors que le gouverneur du Yucatan Antonio LĂłpez de Santa Anna prend la tĂȘte de troupes et arrĂȘte l’invasion. Pendant ce temps, le congrĂšs mexicain avait donnĂ© au prĂ©sident Guerrero des pouvoirs exceptionnels, faisant de lui un dictateur, ce qui alarma les colons texans[57].

Vers la révolution texane

Afin d’empĂȘcher l’immigration amĂ©ricaine, les Mexicains construisirent des presidios le long de la frontiĂšre avec les États-Unis : le premier fut Ă©rigĂ© en 1831 sur le site de l’actuelle Anahuac. D’autres suivirent comme le Fort Teran sur la Neches[58]et Tenoxtitlan sur la rive occidentale du Brazos.

Anahuac fut placĂ© sous le commandement du colonel John Davis Bradburn. Ce dernier appliqua strictement les lois sur l’immigration et l’esclavage, ce qui provoqua la colĂšre des colons. En 1831, il affranchit deux esclaves qui s’étaient enfuis de Louisiane. Leur propriĂ©taire engagea William B. Travis pour dĂ©fendre sa cause. Bradburn le jeta en prison aprĂšs quoi des colons attaquĂšrent la garnison d’Anahuac pour le libĂ©rer[59] au cours de l’étĂ© 1832[49]. Le 26 juin, les Anglo-AmĂ©ricains se heurtĂšrent aux Mexicains Ă  la bataille de Velasco. GrĂące Ă  des renforts mexicains, la situation et l’ordre furent rapidement rĂ©tablis.

Antonio LĂłpez de Santa Anna.

En 1832, Antonio LĂłpez de Santa Anna mena une insurrection contre le prĂ©sident Bustamante. Bien qu’une grande partie de l’armĂ©e soutenait ce dernier, la guerre civile ne put ĂȘtre empĂȘchĂ©e[59]. Un grand nombre de Texans se rangea du cĂŽtĂ© de Santa Anna et s’enrĂŽla dans l’armĂ©e du gĂ©nĂ©ral JosĂ© Antonio MexĂ­a. Celui-ci dĂ©posa le commandant de Matamoros. En octobre, 55 dĂ©lĂ©guĂ©s du Texas formĂšrent la convention de 1832 Ă  San Felipe et rĂ©digĂšrent des pĂ©titions pour le congrĂšs du Mexique. Ils rĂ©clamaient l’abrogation des lois de colonisation et la reconnaissance du Texas comme province Ă  part entiĂšre[60]. Une seconde convention se tint l’annĂ©e suivante en vue d’écrire une constitution pour le Texas. Elle fut apportĂ©e Ă  Santa Anna Ă  Mexico par Austin qui fut arrĂȘtĂ© le 21 novembre 1833 pour trahison[61]. Le gouvernement mexicain fit des concessions aux Texans : l’article 11 des lois de colonisation fut abrogĂ©, ce qui permit aux immigrants amĂ©ricains de s’installer au Texas[61]. Le Texas fut divisĂ© en trois dĂ©partements : San Antonio-Bexar, Brazos et Nacogdoches. L’anglais fut acceptĂ© comme deuxiĂšme langue[62]. La capitale de l’état fut transfĂ©rĂ©e de Saltillo Ă  Monclova en mars 1833[63]. Mais lorsque le gouvernement instaura la centralisation, la guerre civile se ralluma. En 1835 Ă©clata la rĂ©volution texane.

La RĂ©volution texane

La centralisation et la dictature mises en place par Antonio Lopez de Santa Anna[64] et son vice-président Valentín Gómez Farías provoquÚrent le soulÚvement de plusieurs provinces du Mexique en 1835.

Le 30 juin 1835, un groupe de Texans sous la conduite de William B. Travis prit le site d’Anahuac et expulsa les forces mexicaines[49]. En octobre, la bataille de Gonzales opposa les troupes anglo-amĂ©ricaines aux troupes mexicaines : elle est considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre bataille de la RĂ©volution texane[65]. Dans les jours qui suivirent, les insurgĂ©s dĂ©firent l’armĂ©e du Mexique Ă  la bataille de ConcepciĂłn (28 octobre) et Ă  la bataille de Goliad ; ils affrontĂšrent encore les Mexicains le 26 novembre Ă  Grass Fight puis ils assiĂ©gĂšrent San Antonio qui Ă©tait dĂ©fendue par le general MartĂ­n Perfecto de Cos avec 800 hommes[49] ; ils se rendirent le 11 dĂ©cembre et durent quitter le Texas. Le 7 novembre 1835, les reprĂ©sentants des diverses colonies texanes se rĂ©unirent Ă  San Felipe de Austin et dĂ©clarĂšrent vouloir dĂ©fendre la constitution de 1824. Ils mirent en place un gouvernement provisoire et Ă©lurent un parlement. En 1835-1836, Samuel Houston fut nommĂ© Ă  la tĂȘte de l'armĂ©e texane pendant la guerre d'indĂ©pendance du Texas. Santa Anna dĂ©cida de mener une expĂ©dition punitive[65] destinĂ©e Ă  anĂ©antir la rĂ©bellion texane. Il rĂ©unit quelque 6000 hommes Ă  San Luis Potosi et marcha vers le nord Ă  travers les dĂ©serts mexicains au cours d’un hiver rigoureux. La troupe perdit des centaines de soldats et arriva Ă  San Antonio en fĂ©vrier 1836. Du 26 fĂ©vrier au 6 mars, Santa Anna mena le siĂšge de Fort Alamo, une ancienne mission occupĂ©e par les rebelles. Les 5000 soldats mexicains[66] finirent par venir Ă  bout des insurgĂ©s et entrĂšrent dans le fort. La bataille fit environ 200 morts du cĂŽtĂ© des Texans, dont le cĂ©lĂšbre Davy Crockett[66] ; le bilan fut de 600 morts du cĂŽtĂ© mexicain[65]. Les survivants furent capturĂ©s et exĂ©cutĂ©s sur ordre de Santa Anna. La rĂ©pression s'abattit et l'armĂ©e mexicaine se livra Ă  des pillages qui ne firent que souder les colons amĂ©ricains. Les hommes tombĂ©s Ă  Fort Alamo devinrent rapidement des hĂ©ros pour les Texans qui souhaitaient ardemment prendre leur revanche. Pendant ce temps, le 2 mars Ă  Washington-on-the-Brazos, 59 dĂ©lĂ©guĂ©s texans de la Convention de 1836 signĂšrent une dĂ©claration d’indĂ©pendance vis-Ă -vis du Mexique[49] - [65]. AprĂšs cet Ă©vĂ©nement, Sam Houston rejoignit son armĂ©e de volontaires Ă  Gonzales, mais dut battre en retraite devant les troupes de Santa Anna. ParallĂšlement Ă  l’avancĂ©e de Santa Anna, le gĂ©nĂ©ral mexicain JosĂ© de Urrea dĂ©vasta le Texas au printemps 1836 : il prit San Patricio, puis remporta la bataille d’Agua Dulce Creek (2 mars) durant laquelle le Dr James Grant et ses 36 hommes furent tuĂ©s. De son cĂŽtĂ©, James Fannin rassembla des hommes pour prendre Matamoros[65]. Le 19 mars, il quitta le presidio de La Bahia et alla Ă  la rencontre de Samuel Houston. Sur le chemin, les troupes d’Urrea encerclĂšrent la troupe texane prĂšs de Coleto Creek. Les hommes de Fannin se rendirent aprĂšs avoir obtenu l’assurance d’ĂȘtre bien traitĂ©s. Santa Anna envoya l’ordre de tous les massacrer Ă  Goliad le 27 mars[65]. Lorsque Samuel Houston apprit les dĂ©faites texanes du mois de mars, il dĂ©cida de se retirer de Gonzales. En l’absence de moyens de transport et d’hommes en nombre suffisant, il se dĂ©barrassa de ses canons en les jetant dans la Guadalupe River, incendia la ville et prit la direction du nord-est.

Sam Houston Ă  la bataille de San Jacinto.

Les armĂ©es mexicaines suivirent les Texans : les deux troupes s’affrontĂšrent sur la riviĂšre San Jacinto Ă  Buffalo Bayou. Le , Ă  la Bataille de San Jacinto, Sam Houston conduisit l'armĂ©e du Texas (environ 900 hommes[65]) Ă  la victoire contre une partie de l'armĂ©e mexicaine du gĂ©nĂ©ral Santa Anna qui fut capturĂ© peu aprĂšs la bataille. Celui-ci dut signer les traitĂ©s de Velasco le Ă©tablissant l’indĂ©pendance du Texas. Il se prĂ©senta devant le prĂ©sident amĂ©ricain Jackson Ă  Washington D.C. pour garantir l’indĂ©pendance de la nouvelle RĂ©publique ; mais le gĂ©nĂ©ral fut dĂ©posĂ© de ses fonctions Ă  Mexico pendant son absence, si bien que ses dĂ©cisions ne furent pas reconnues par son pays. Samuel Houston devint le premier prĂ©sident de la RĂ©publique du Texas, qui fut officiellement reconnue par le gouvernement amĂ©ricain en mars 1837, mais pas par celui du Mexique.

La RĂ©publique du Texas (1836-1845)

La République du Texas (1836-1845) : en vert, les territoires texans contestés par les Mexicains.

Le , la RĂ©publique du Texas accĂ©da Ă  l'indĂ©pendance aprĂšs une guerre contre le gouvernement mexicain de Santa Anna. Le jeune État eut du mal Ă  assurer ses frontiĂšres et demanda donc son rattachement aux États-Unis. Le Texas devint un État des États-Unis en 1845.

La plupart des Texans Ă©taient favorables Ă  l'union de leur RĂ©publique Ă  celle des États-Unis. L'urgence du rattachement au puissant voisin se fit sentir lorsque les troupes mexicaines prirent San Antonio le . Une milice dirigĂ©e par Mathew Caldwell dĂ©livra finalement la ville. Cependant, les abolitionnistes amĂ©ricains voyaient d'un mauvais Ɠil l'entrĂ©e du Texas, un État esclavagiste, dans l'Union. Ces rĂ©ticences furent levĂ©es lorsque James K. Polk devint prĂ©sident des États-Unis en 1844. Le , le CongrĂšs amĂ©ricain vota l'admission du Texas comme État des États-Unis[67]. Washington ne cacha pas ses intentions de fixer la frontiĂšre du Texas sur le RĂ­o Grande (et non sur la riviĂšre Nueces) et d'annexer la Californie. D'autre part, les AmĂ©ricains rĂ©clamaient au gouvernement mexicain des indemnitĂ©s en compensation des pertes qui eurent lieu au cours des rĂ©volutions mexicaines. Ces facteurs, ajoutĂ©s Ă  la perte du Texas, dĂ©clenchĂšrent la guerre amĂ©ricano-mexicaine de 1846-1848[68].

Le temps des guerres (1846-1870)

Le , les forces du général américain Zachary Taylor se dirigÚrent vers le Río Grande en réaction à la prise de Fort Brown par Mariano Arista ; elles remportÚrent la bataille de Palo Alto prÚs de l'actuelle Brownsville.

Les AmĂ©ricains finirent par envahir le Mexique et par prendre la capitale le . Le traitĂ© de paix de Guadalupe Hidalgo, signĂ© le , cĂ©dait la Californie, le Nouveau-Mexique et le Texas aux États-Unis. Le Mexique obtenait 15 millions de dollars de compensation[69].

Parmi les cinq mesures que prĂ©voyait le Compromis de 1850, l'une dĂ©finissait les frontiĂšres actuelles du Texas et octroyait Ă  cet État une indemnitĂ© de dix millions de dollars en compensation des territoires issus de la Cession mexicaine et cĂ©dĂ©s au Territoire du Nouveau-Mexique[70], rĂ©partis ultĂ©rieurement entre les États du Nouveau-Mexique, Colorado, Kansas, Oklahoma et Wyoming[71]. AprĂšs 1848, le nombre d'immigrants augmenta rapidement attirĂ©s par le dĂ©veloppement de la culture du coton[72].

État esclavagiste, le Texas entra dans les États confĂ©dĂ©rĂ©s d'AmĂ©rique le [73]. Pendant la Guerre de SĂ©cession, le Texas eut un rĂŽle important dans l'approvisionnement en marchandises des États du Sud. Il fournit surtout des cavaliers comme remplaçants pour les confĂ©dĂ©rĂ©s tombĂ©s au front. Au milieu de 1863, les Nordistes s'emparĂšrent du Mississippi ce qui eut pour effet de couper le Texas des armĂ©es situĂ©es Ă  l'est du fleuve. La derniĂšre bataille de la guerre civile eut lieu Ă  Palmito Ranch le [74]. Peu touchĂ© par les ravages de la guerre l®État capitula en 1865 et rĂ©intĂ©gra l'Union le [75]. Comme dans le reste du Sud des États-Unis, la pĂ©riode de la Reconstruction fut marquĂ©e par la sĂ©grĂ©gation raciale et les violences contre les Noirs, ainsi que par une profonde crise agricole.

Le Texas de 1870 Ă  nos jours

AprĂšs la guerre de SĂ©cession, les grands propriĂ©taires fonciers s'emparĂšrent graduellement de la plupart des terres au dĂ©triment des petits colons. Entre 1880 et 1884, les grands propriĂ©taires, organisĂ©s en vĂ©ritables trusts basĂ©s principalement Ă  Boston et Ă  New York, prennent possession de prĂšs de 50 millions d'acres. Ils organisĂšrent des groupes de voleurs de bĂ©tail afin de harceler et ruiner les petits Ă©leveurs ; prĂšs de trois millions de tĂȘtes de bĂ©tail sont volĂ©s aux amĂ©rindiens dans les annĂ©es 1860. Ils obtinrent par ailleurs la collaboration du Parlement, qu'ils contrĂŽlaient au Texas et au Kansas[76].

Le Spindletop.
Dust Bowl au Texas, en 1935.

Le , le Texas entra dans une pĂ©riode de dĂ©veloppement Ă©conomique avec la dĂ©couverte du premier puits de pĂ©trole important, le Spindletop, situĂ© au sud de Beaumont. D'autres gisements furent trouvĂ©s par la suite dans l'est et l'ouest de l'État, et sous les eaux du golfe du Mexique. À son apogĂ©e, la production moyenne Ă©tait de trois millions de barils par jour en 1972[77]. L'argent du pĂ©trole servit, entre autres choses, Ă  financer un fonds public pour dĂ©velopper les universitĂ©s de l'État.

Cependant, la Grande DĂ©pression dans les annĂ©es 1930 eut des effets notoires sur l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ© texanes, et fit augmenter le chĂŽmage. De nombreux paysans abandonnĂšrent les rĂ©gions du Dust Bowl, les plaines rendues impropres Ă  la culture par l'Ă©rosion Ă©olienne et la sĂ©cheresse. C'est Ă©galement Ă  cette Ă©poque que les Afro-amĂ©ricains du Sud des États-Unis partirent travailler dans la Manufacturing Belt, afin d'Ă©chapper Ă  la sĂ©grĂ©gation[78]. La part des Noirs dans la population texane passa de 20,4 % en 1900 Ă  12,4 % en 1960[78].

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le Texas se dota d'un rĂ©seau moderne d'universitĂ©s et de colleges, notamment sous l'impulsion du gouverneur John B. Connally. L'État fĂ©dĂ©ral leur octroya des fonds pour la recherche sous les prĂ©sidences de Kennedy et de Johnson[79].

Le vendredi Ă  Dallas, au Texas, Ă  12 h 30 (Central Standard Time), le trente-cinquiĂšme prĂ©sident des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, fut assassinĂ©.

Chronologie

Texas espagnol

  • 1519 : Alonso Álvarez de Pineda, un explorateur espagnol, dessine les cĂŽtes du Texas sur une carte.
  • 1528–1534 : Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca, un autre explorateur espagnol passe six ans au Texas.
  • : RenĂ©-Robert Cavelier de La Salle fonde Fort Saint-Louis Ă  Matagorda Bay, Ă©tablissant la prĂ©sence française sur le territoire texan.
  • 1690 : Alonso de LeĂłn traverse le RĂ­o Grande et fonde San Francisco de los Tejas Mission dans l'est du Texas.
  • 1700–1799 : L'Espagne Ă©tablit des missions catholiques au Texas jusqu'au XVIIIe siĂšcle :
  • 1793 : La mission de San Antonio de Valero est sĂ©cularisĂ©e dans le cadre de la politique gĂ©nĂ©rale du gouvernement du vice-roi de la Nouvelle-Espagne Ă  l'Ă©gard des missions.
  • 1801 : Mort de l'aventurier amĂ©ricain Philip Nolan suspectĂ© de mener un raid d'invasion du Texas, au cours d'un affrontement contre les troupes espagnoles venues l'arrĂȘter.
  • 1803 : San Antonio de Valero est utilisĂ© comme poste militaire. Il prendra bientĂŽt le nom d'Alamo en raison de l'arrivĂ©e d'un dĂ©tachement venu de la rĂ©gion d'El Alamo, dans l'État de Coahuila (Mexique).
  • 1810, le Mexique, dont le Texas et la Californie faisaient partie, dĂ©clare son indĂ©pendance vis-Ă -vis de l'Espagne, s'ensuivra une guerre d'indĂ©pendance jusqu'en 1821.
  • 1812 : Une armĂ©e menĂ©e par le patriote mexicain Bernardo Gutierez de Lara et un officier amĂ©ricain Augustus Magee pĂ©nĂštre au Texas en juillet et remporte plusieurs succĂšs contre les troupes espagnoles.
  • : DĂ©claration d'indĂ©pendance du Texas, la toute premiĂšre de son histoire.
  • : La bataille de Medina met fin Ă  cet État Ă©phĂ©mĂšre. Le gĂ©nĂ©ral Joaquim de Arredondo enchaĂźne sa victoire par une dure rĂ©pression. Le Texas redevient une province espagnole.
  • 1819 : PremiĂšre expĂ©dition de James Long au Texas. La RĂ©publique du Texas est proclamĂ©e, lui-mĂȘme est Ă©lu prĂ©sident mais les Espagnols viennent Ă  bout de leurs adversaires.
  • 1820 : Seconde expĂ©dition de James Long au Texas qui se termine par sa capture.
  • 1820 : Le Texas compte environ 4 000 habitants.

Texas mexicain

La république du Texas

  • 1836 : Cinq villes firent office de capitale de l'État avant le choix de Houston par Sam Houston : Washington-on-the-Brazos, Galveston, Harrisburg, Velasco (en), et Columbia.
  • : Attaque mexicaine, dirigĂ©e par Rafael Vasquez.
  • : Les troupes mexicaines dirigĂ©es par Adrian Woll, s'emparent de San Antonio. Ils finissent par se retirer avec des prisonniers.

Le Texas dans l'Union

  • : le Texas est accueilli au sein de l'Union, il devient un État des États-Unis, en violation du TraitĂ© de Velasco (14 mai 1836).
  • fĂ©vrier 1846 : Le prĂ©sident des États-Unis James Knox Polk envoie des troupes, commandĂ©es par le GĂ©nĂ©ral Zachary Taylor : sur le RĂ­o Grande pour faire pression sur le gouvernement mexicain. Taylor construit alors Fort Texas (plus tard nommĂ© Fort Brown) sur la rive du RĂ­o Grande face Ă  la ville de Matamoros.
  • : un dĂ©tachement fort de 2 000 cavaliers mexicains attaque une patrouille amĂ©ricaine de 63 hommes sur le territoire contestĂ© situĂ© au nord du RĂ­o Grande et au sud de la Nueces. La cavalerie mexicaine met en dĂ©route la patrouille et tue onze soldats amĂ©ricains dans ce qui sera nommĂ© plus tard la « Thornton Affair » (« L'affaire Thornton », du nom du capitaine qui commandait la patrouille attaquĂ©e). Le prĂ©sident Polk prend prĂ©texte de cet incident pour dĂ©clarer la Guerre amĂ©ricano-mexicaine.
  • : la premiĂšre bataille de cette guerre a lieu Ă  Palo Alto.
  • 1er fĂ©vrier 1861 : Secession Convention.
  • : les Texans votent la sĂ©cession Ă  une majoritĂ© de 46 129 voix contre 14 697 et entrent dans la guerre de SĂ©cession.
  • : le congrĂšs Texan rĂ©intĂšgre l'Union.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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