Histoire du Texas
Cet article rĂ©sume les faits saillants de l'histoire de l'Ătat amĂ©ricain du Texas.
Le Texas est un Ătat du Sud des Ătats-Unis, le plus vaste du pays (696 241 km2) aprĂšs l'Alaska et le deuxiĂšme le plus peuplĂ© derriĂšre la Californie avec 25,1 millions d'habitants.
Période précolombienne
En l'Ă©tat actuel de la recherche, la prĂ©sence humaine sur le territoire texan remonterait Ă 11 200 ans[1]. La pĂ©riode prĂ©historique, qui sâĂ©tend entre -9200 av. J.-C. et le XVIIe siĂšcle de notre Ăšre, est connue grĂące aux fouilles archĂ©ologiques entreprises depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle. Les PalĂ©oindiens qui vivaient Ă la fin du PlĂ©istocĂšne (vers 9200 â 6000 av. J.-C.) se rattachent aux cultures Clovis et Folsom : ils chassaient les grands mammifĂšres aujourdâhui disparus du Texas tels que les mammouths et les bisons Ă longues cornes[1]. Ils utilisaient des flĂšches propulsĂ©es par des atlatls. Ils se fournissaient en silex sur le site dâAlibates Flint dans le nord de lâĂtat. Ils pratiquaient Ă©galement la cueillette et Ă©taient nomades.
Le changement climatique inaugura la pĂ©riode archaĂŻque (vers 6000 av. J.-C. â vers 700 apr. J.-C.), marquĂ©e par lâextinction des mammifĂšres gĂ©ants, par une relative croissance dĂ©mographique (Ă partir du IIIe millĂ©naire av. J.-C.) et de la naissance des Ă©changes. De nombreux pictogrammes dessinĂ©s sur les parois des grottes ou sur des rochers sont visibles dans lâĂtat, notamment sur les sites de Hueco Tanks[2] et de Seminole Canyon.
Certains groupes vivant Ă lâest du Texas commencĂšrent Ă se sĂ©dentariser dans les premiers siĂšcles de lâĂšre chrĂ©tienne, Ă pratiquer lâagriculture et Ă Ă©riger les premiers tertres funĂ©raires[1]. Cette phase montre lâinfluence des civilisations qui sâĂ©panouirent dans le bassin du Mississippi. La nation caddo se constitua entre 500 et 800 alors que les populations du Trans-Pecos Ă lâouest du Texas furent influencĂ©es par la culture mogollon.
Ă partir du VIIIe siĂšcle environ, lâarc et la flĂšche furent introduits[1], la fabrication de poterie se dĂ©veloppa et les AmĂ©rindiens dĂ©pendirent de plus en plus du bison pour leur survie. Les objets en obsidienne retrouvĂ©s dans les divers sites texans montrent que les Ă©changes devinrent de plus en plus Ă©loignĂ©s du Texas, avec le Mexique ou les Montagnes Rocheuses.
Avant l'arrivée des Européens, le Texas était occupé par plusieurs peuples amérindiens : Alabamas, Apaches, Atakapans, Bidais, Caddos, Comanches, Coahuiltecans, Cherokees, Choctaws, Coushattas, Hasinais, Jumanos, Karankawas, Kickapous, Kiowas, Tonkawas, et Wichitas[3].
Avec lâarrivĂ©e des Français et des Espagnols dans la rĂ©gion de lâactuel Texas se terminait la pĂ©riode prĂ©historique. Cependant, pendant encore plusieurs dĂ©cennies, beaucoup dâAmĂ©rindiens conservĂšrent leur mode de vie jusquâau XVIIIe siĂšcle, au moment oĂč les missionnaires espagnols commencĂšrent lâĂ©vangĂ©lisation. Lâintroduction du cheval, dâobjets en mĂ©tal et en verre fit vĂ©ritablement entrer les communautĂ©s dans lâhistoire. Câest aussi Ă cette Ă©poque que les villages subirent des Ă©pidĂ©mies ainsi que les attaques des Apaches et des Comanches.
Le nom « Texas » vient du caddo « tejas » qui signifie « allié » ou « ami[4] - [5] - [6] - [7] »
Explorations européennes
Arrivée des Espagnols
Lâexploration de lâactuel Texas par les Espagnols commença par la voie maritime. En 1519, Alonso Ălvarez de Pineda longea les cĂŽtes du golfe du Mexique avec quatre navires[8]. Alors quâil cherchait un passage vers lâAsie via l'ocĂ©an Pacifique, Ălvarez de Pineda dessina la premiĂšre carte du rivage nord du golfe du Mexique[9]. Le , le conquistador espagnol Ălvar NĂșñez Cabeza de Vaca, survivant de lâexpĂ©dition de PĂĄnfilo de NarvĂĄez, fut le premier EuropĂ©en Ă fouler le sol du futur Texas. Il fut suivi par Francisco VĂĄsquez de Coronado qui explora le nord en 1541 Ă la recherche dâor et de pierres prĂ©cieuses, recherche qui se rĂ©vĂ©la infructueuse[10]. LâannĂ©e suivante, les survivants de lâexpĂ©dition dâHernando de Soto arrivĂšrent par lâest en 1542. Dâautres voyages furent menĂ©s depuis le Mexique actuel dans les annĂ©es 1580-annĂ©es 1590, puis Ă partir du Nouveau-Mexique au XVIIe siĂšcle notamment par les Franciscains[8]. Lâexploration depuis le Nouveau-Mexique fut entravĂ©e par la rĂ©volte des Indiens Pueblos dans les annĂ©es 1680.
Texas français
Ă la fin du XVIIe siĂšcle, les Espagnols furent concurrencĂ©s par les explorateurs français qui partaient de la Louisiane française. En 1685, le Français RenĂ©-Robert Cavelier de La Salle dĂ©barqua dans la baie de Matagorda[11] et fit construire le Fort Saint-Louis en fĂ©vrier[12]. Deux de ses navires furent dĂ©truits par des tempĂȘtes (La Belle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e). La Salle et ses hommes tentĂšrent de retrouver le fleuve Mississippi quâil avait descendu quelques annĂ©es avant ; certains allĂšrent jusquâau RĂo Grande[12], dâautres jusquâĂ la Trinity River[13]. LâexpĂ©dition tourna mal et La Salle fut assassinĂ© au cours d'une mutinerie[11] en mars 1687, sur les cĂŽtes du Texas[14]. La petite colonie de Saint-Louis ne rĂ©sista pas longtemps aux Ă©pidĂ©mies et Ă lâhostilitĂ© des AmĂ©rindiens. Mais la France continua Ă revendiquer le Texas jusquâau traitĂ© de Paris en 1763.
Avertis de la prĂ©sence française aux portes de la Nouvelle-Espagne, les Espagnols envoyĂšrent une dizaine dâexpĂ©ditions entre 1685 et 1689 afin de trouver Fort Saint-Louis[8]. Ces expĂ©ditions permirent de continuer lâexploration du Texas et de cartographier prĂ©cisĂ©ment les cĂŽtes de la rĂ©gion. Câest finalement Alonso de LeĂłn qui retrouva en 1689 Fort Saint-Louis qui avait Ă©tĂ© dĂ©sertĂ© par les Français. LâannĂ©e suivante, lâEspagnol revint sur ces lieux au cours dâun deuxiĂšme voyage et dĂ©truisit le campement français. En 1739-1740, deux frĂšres dâorigine française, Pierre et Paul Mallet, dĂ©couvrirent une route naturelle reliant La Nouvelle-OrlĂ©ans Ă Santa Fe. Ils furent arrĂȘtĂ©s par les autoritĂ©s espagnoles en 1751[8].
Le Texas espagnol (1690-1821)
Le Texas fut intĂ©grĂ© Ă la colonie de Nouvelle-Espagne jusquâĂ lâindĂ©pendance du Mexique en 1821. L'installation des Espagnols, qui commença rĂ©ellement au XVIIIe siĂšcle[8] rĂ©pondait Ă l'expansion de la colonie française de Louisiane Ă l'est et au souci de prĂ©server les mines d'argent du Mexique. Elle se manifesta par l'installation de colons, la fondation de forts et de missions. Elle se heurta Ă l'hostilitĂ© des AmĂ©rindiens.
Les premiers Ă©tablissements
Le plus ancien établissement européen du Texas fut fondé en octobre 1680 par des conquistadors, des frÚres franciscains et des Amérindiens Tigua : Ysleta dans l'ouest du Texas actuel, sur le Rio Grande.
En 1690 fut fondĂ©e la mission franciscaine de San Francisco de los Tejas dans lâest du Texas Ă San Pedro Creek (comtĂ© de Houston), en territoire nabedache. Mais face Ă la menace indienne, les religieux durent quitter le site quelques annĂ©es plus tard.
En 1700, un premier poste fut occupĂ© Ă Juan Bautista, sur le cours infĂ©rieur du RĂo Grande. Un gouverneur fut installĂ© et de nouveaux presidios furent construits plus Ă l'est (Fort Taovaya, Los Adaes, San Augustin de Ahumada, San Luis de Amarillas...).
En 1716 fut fondĂ©e la mission Concepcion. La mission de San Antonio de Valero fut inaugurĂ©e en 1718. Elle fut transformĂ©e Ă partir 1803 en poste militaire qui prit le nom d'Alamo en raison de l'arrivĂ©e d'un dĂ©tachement venu de la rĂ©gion d'El Alamo, dans l'Ătat de Coahuila (Mexique). D'autres Ă©tablissements religieux suivirent par la suite, comme la mission San Juan Capistrano (1731) ou la mission Nuestro Señora del EspĂritu Santo de ZĂșñiga (1732). Sous lâimpulsion de JosĂ© de EscandĂłn, plusieurs villages de colons furent fondĂ©s entre 1749 et 1755 dans la Nouvelle-Santander, qui correspondait au sud du Texas et au Tamaulipas mexicain[8].
L'exploration du Texas se poursuivit tout au long du XVIIIe siÚcle : elle fut le fait des contrebandiers et des coureurs des bois qui nouaient des contacts avec les Amérindiens. L'Américain Zebulon Pike explora une partie du territoire texan en 1806-1807.
Relations avec les puissances voisines
Le TraitĂ© de Paris (1763) qui met un terme Ă la guerre de Sept Ans entre les puissances europĂ©ennes, modifia considĂ©rablement la gĂ©opolitique de lâAmĂ©rique du Nord. La France perdit le Canada et la Louisiane. La Nouvelle-OrlĂ©ans et la rive occidentale du Mississippi furent remises Ă l'Espagne. La Nouvelle-Espagne nâeut dĂšs lors plus Ă craindre la prĂ©sence française. Les Espagnols cherchĂšrent Ă relier La Nouvelle-OrlĂ©ans Ă Santa Fe en traversant le Texas[8]. Ils doivent Ă©galement faire face aux raids apaches et comanches. Ainsi le la bataille d'Arroyo de Soledad vit la victoire des Espagnols commandĂ©s par Juan de Ugalde et de leurs alliĂ©s amĂ©rindiens, sur les Apaches Mescaleros, Lipans et Lipyans.
AprĂšs leur indĂ©pendance en 1783, les Ătats-Unis sâagrandissent vers lâouest ; en 1795, la navigation commerciale sur le Mississippi fut ouverte aux AmĂ©ricains[15]. La vente de la Louisiane en 1803 consacra lâaccroissement du territoire amĂ©ricain. Lâinfluence amĂ©ricaine fut Ă©galement marquĂ©e par lâarrivĂ©e dâaventuriers comme Philip Nolan (1771-1801), de marchands, de scientifiques comme William Dunbar ou Peter Custis. Le traitĂ© d'Adams-OnĂs de 1819 fixa la frontiĂšre entre les territoires amĂ©ricain et espagnol.
Mise en valeur du Texas
Au XVIIIe siÚcle, la colonie du Texas souffrait de sous-peuplement : il y avait 500 Tejanos en 1731, à peine 1 000 en 1760[16]. La métropole encouragea pourtant l'installation de nouveaux colons en leur offrant le titre d'hidalgo ou des avantages financiers. Elle permit à des Anglo-Saxons de s'installer au Texas : ils étaient recrutés par des agents appelés empresarios, tels que Haden Edwards ou Moses Austin.
L'essor Ă©conomique peina Ă venir Ă cause de l'isolement et du monopole du commerce avec l'Espagne : les colons tiraient quelques ressources des Ă©changes avec les Français ou les AmĂ©rindiens. Ils pratiquaient l'Ă©levage extensif ou l'agriculture en utilisant la main d'Ćuvre locale.
Les Espagnols rĂ©alisĂšrent des travaux dâirrigation le long du RĂo Grande[17]. Ils fondĂšrent des ranchos (ranchs) et imposĂšrent le systĂšme des haciendas : ces grandes exploitations autarciques possĂ©daient plusieurs bĂątiments regroupĂ©s autour dâune place[18]. Les bĂȘtes Ă©taient gardĂ©es par des vaqueros, les ancĂȘtres des cow-boy, qui maĂźtrisaient dĂ©jĂ la technique du rodĂ©o pour capturer les bovins sauvages avec le lazo (lasso). L'Ă©levage produisait essentiellement des peaux et du suif[19].
Les mines étaient exploitées par des esclaves amérindiens[20]. Il régnait un climat de violence et de non-droit : les attaques des Comanches et des Apaches ainsi que les révoltes des esclaves secouaient fréquemment le nord de la Nouvelle Espagne. Les habitants subissaient le banditisme des filibusters.
Les pirates français, Luis-Michel Aury et Jean Lafitte, à Galveston prÚs de la colonie de Champ d'asile
C'est ensuite la prĂ©sence française qui domine au Texas, via des planteurs de coton pratiquant l'esclavage, interdit par le Mexique, et qui rĂ©clameront en 1836 la RĂ©publique du Texas, reconnue par la France, et Ă©tape de la conquĂȘte de l'Ouest amĂ©ricaine.
Le pirate français Jean Lafitte succÚde en 1817 à son compatriote Louis-Michel Aury sur l'ßle de Galveston, installe une ville d'un millier d'habitants, se fait nommer gouverneur par le gouverneur provisoire américain, le docteur James Long, un aventurier comme lui[21], qui promet des terres. Lafitte approvisionne les colons en esclaves comme il l'a fait au départ de Barataria pour la Louisiane. En 1819, Galveston a une population de 1 000 à 2 000 personnes[22].
C'est aussi en 1817 non loin de Galveston que 400 français crĂ©ent la colonie de Champ dâasile, sur la Trinity River, prĂšs de Moss Bluff et dâAtascosito. Parmi les fondateurs, le gĂ©nĂ©ral Antoine Rigaux et le gĂ©nĂ©ral Charles Lallemand qui a rĂ©uni 150 immigrĂ©s français des communautĂ©s de rĂ©fugiĂ©s français de Saint-Domingue en AmĂ©rique Ă New York et Philadelphie de nombreux ex-officiers de Bonaparte.
Galveston est la principale ville du Texas, avec 3 500 habitants en 1836, plus de 10 % du total. Ce sera la premiÚre dotée d'un bureau de poste (1836), d'une base navale (1836), d'une presse à coton (1842), d'une compagnie d'assurance (1854), de réverbÚres à gaz (1856), d'un opéra (1870).
C'est le plus grand port cotonnier, rivalisant avec La Nouvelle-OrlĂ©ans[23], grĂące aux lignes de chemin de fer[23], son quartier du « Strand » est surnommĂ© le « Wall Street du Sud ». Entre 1838 et 1842, il y a dix-huit journaux sur l'Ăźle, le Galveston County Daily News Ă©tant le seul survivant. Un viaduc la relie au continent en 1860, l'annĂ©e oĂč deux tiers du coton texan, cultivĂ© essentiellement dans la partie orientale, partent de Galveston, pour un total de 11 millions de dollars. C'est en 1860 qu'a commencĂ© la concurrence du port voisin de Houston, du nom du gĂ©nĂ©ral Sam Houston, mieux cachĂ© car plus dans les terres. En 1900, Galveston a encore 42 000 habitants, plus que Houston, mais l'Ouragan de Galveston la pĂ©nalise. En 1875, Indianola, deuxiĂšme ville du Texas avec 5 000 habitants, Ă 100 km Ă l'ouest de Galveston, subit un premier ouragan et est abandonnĂ©e aprĂšs un second en 1886[24].
En 1851, Galveston et Indianola sont respectivement les 4e et 7e villes amĂ©ricaines d'immigration au dĂ©part du port allemand de BrĂȘme, avec 2 270 et 718 personnes[25].
Le Texas mexicain (1821-1836)
En 1821, le Mexique s'Ă©mancipe de la tutelle coloniale espagnole aprĂšs la guerre d'indĂ©pendance. Une constitution provisoire, le Plan de Iguala, reprenait les principes de la Constitution espagnole de 1812 et garantissait lâĂ©galitĂ© civique pour tous les habitants du Mexique[26]. Le pays fut dâabord une monarchie sous Augustin Ier qui abdiqua en mars 1823. Le mois suivant, les citoyens de San Antonio de Bexar Ă©tablirent un comitĂ© de gouvernement pour la province du Texas. En juillet, Luciano Garcia fut nommĂ© pour diriger le Texas[27]. Le , les Mexicains Ă©lurent des reprĂ©sentants pour Ă©crire une nouvelle constitution[28]. Le Texas fut reprĂ©sentĂ© par Erasmo Seguin[29].
La constitution mexicaine de 1824, inspirĂ© de celle des Ătats-Unis[29], fit du Mexique une RĂ©publique fĂ©dĂ©rale, avec le catholicisme comme religion dâĂtat[30]. Le Texas fut regroupĂ© avec le Coahuila pour des raisons dĂ©mographiques, donnant naissance Ă la province de Coahuila y Tejas[28]. Cette derniĂšre Ă©tait la plus pauvre du Mexique[31] et avait pour capitale Saltillo[30]. Les missions de plus de dix ans furent transformĂ©es en paroisses, tandis que dâautres furent sĂ©cularisĂ©es, les terres Ă©tant distribuĂ©es aux AmĂ©rindiens. Les caisses de lâĂtat mexicain Ă©tant vides, les colons furent encouragĂ©s Ă former leurs propres milices pour combattre les Apaches et les Comanches.
La colonisation des 300 de la famille Austin
Juste avant lâindĂ©pendance du Mexique, la Nouvelle-Espagne encouragea lâimmigration sans restriction dâorigine ou de religion. Les lois mexicaines furent plus contraignantes : les immigrants devaient pratiquer le catholicisme et apprendre lâespagnol[32]. Toute famille souhaitant sâinstaller au Texas devait se dĂ©clarer, mais cette rĂšgle ne fut pas toujours respectĂ©e[33]. La propriĂ©tĂ© fonciĂšre fut dâabord rĂ©servĂ©e aux soldats, aux citoyens mexicains puis aux immigrants. Ceux qui possĂ©daient des terres avant lâindĂ©pendance purent les conserver, Ă condition quâils nâaient pas combattu aux cĂŽtĂ©s des Espagnols. En 1825, la plupart des 3 500 Texans se concentraient Ă San Antonio et La Bahia[34]. En 1821-1822, l'AmĂ©ricain Moses Austin puis son fils Stephen F. Austin favorisent l'implantation de 300 familles au Texas[35] - [36]
Ce premier groupe de colons anglo-saxons, connu sous le nom de Old Three Hundred sâinstalla le long du fleuve Brazos, de lâembouchure jusquâĂ la ville actuelle de Dallas[37]. Stephen F. Austin dut se rendre Ă Mexico pour obtenir lâautorisation du nouveau gouvernement[38], autorisation qui avait Ă©tĂ© donnĂ©e Ă son pĂšre par les autoritĂ©s espagnoles avant lâindĂ©pendance. Celle-ci fut accordĂ©e en 1823 par lâempereur Augustin Ier ; mais aprĂšs son abdication, le nouveau gouvernement rĂ©publicain du Mexique annula tous les actes du rĂ©gime prĂ©cĂ©dent. Le contrat dâAustin fut finalement reconnu Ă la mi-avril 1823. Lorsquâil revint au Texas en juillet 1823, Stephen Austin dĂ©cida de faire de San Felipe de Austin le chef-lieu de sa petite colonie[39]. Austin put installer cent autres familles en 1827 le long de lâOld San Antonio Road ; les autoritĂ©s mexicaines pensaient quâelles aideraient les soldats Ă se dĂ©fendre contre les attaques comanches[33]. Un autre empresario, Green Dewitt, installa des colons plus Ă lâouest en dĂ©cembre 1825[40]. Son chef-lieu Gonzales fut incendiĂ© en juillet 1826 au cours dâun raid des Comanches. La colonie fut reconstruite Ă San Felipe lâannĂ©e suivante et protĂ©gĂ©e par des piĂšces dâartillerie[41]. Au total, 24 empresarios participĂšrent Ă lâaccroissement dĂ©mographique de la rĂ©gion par lâimmigration[37]. Beaucoup dâAnglo-Saxons possĂ©daient des esclaves[42]. Les autoritĂ©s attendaient dâeux quâils prennent la citoyennetĂ© mexicaine et se convertissent au catholicisme. Stephen F. Austin devint lieutenant colonel de la milice et obtint les pleins pouvoirs en matiĂšre judiciaire, sauf pour les crimes les plus graves[43]. Il Ă©labora le premier code de loi anglo-amĂ©ricain du Texas en 1824 ainsi que plusieurs institutions destinĂ©es Ă maintenir lâordre (shĂ©rif, cour de justice). En 1823, il crĂ©a une patrouille (la Ranger Company) dont la mission Ă©tait de protĂ©ger les colons contre les attaques amĂ©rindiennes et de rĂ©gler les diffĂ©rends Ă lâintĂ©rieur de la communautĂ©. Les premiers volontaires Ă©taient rĂ©tribuĂ©s en terres et ne portaient pas dâuniforme. Ils furent les prĂ©curseurs des fameux Texas Rangers[44]. Ils combattirent notamment les Karankawas qui furent pratiquement anĂ©antis[41].
Tensions avec le Mexique autour de l'esclavage
En 1825, un autre empresario, Haden Edwards, qui sâĂ©tait Ă©tabli Ă Nacogdoches dans lâest du Texas, convoita les terres dĂ©tenues par les Mexicains qui nâavaient pas de titre de propriĂ©tĂ©. Il alla jusquâĂ dĂ©clarer lâindĂ©pendance de sa colonie le et proclama la RĂ©publique de Fredonia. Austin envoya une milice de 250 hommes pour venir Ă bout de la rĂ©bellion et Edwards dut sâenfuir[45]. Le gouvernement mexicain chargea le gĂ©nĂ©ral Manuel Mier y Teran dâenquĂȘter sur la colonisation anglo-amĂ©ricaine : son rapport conclut que les Anglo-amĂ©ricains refusaient de devenir citoyens mexicains et cherchaient Ă vivre sĂ©parĂ©ment des Mexicains. Il constatait, dâautre part, que les lois relatives Ă lâesclavage nâĂ©taient pas respectĂ©es par les colons[45].
Le Mexique abolit progressivement lâesclavage[46] : en 1823, il interdit la vente ou lâachat dâesclaves et exigea que leurs enfants fussent affranchis Ă lâĂąge de 14 ans[42]. Dâautre part, tout esclave introduit au Mexique devait ĂȘtre libĂ©rĂ©[46]. Un recensement effectuĂ© vers 1825 indiquait que la colonie dâAustin comptait 1 347 Anglo-AmĂ©ricains et 443 Noirs, dont un petit nombre seulement Ă©tait libre[47]. Cependant, une large partie des esclaves n'Ă©tait pas dĂ©clarĂ©e. En 1827, le parlement de Coahuila y Tejas dĂ©clara illĂ©gale lâintroduction de nouveaux esclaves et octroya la libertĂ© pour les enfants dâesclaves dĂšs leur naissance[42]. Lâesclavage fut officiellement aboli au Mexique en 1829[42]. La nouvelle provoqua lâagitation des colons si bien que le Texas fut temporairement exemptĂ© le 2 dĂ©cembre 1829[48] - [49].
Le 6 avril 1830, le prĂ©sident mexicain Anastasio Bustamante menaça le Texas dâune intervention militaire si lâesclavage nâĂ©tait pas aboli[50]. Pour contourner cette dĂ©cision, beaucoup de colons anglo-amĂ©ricains convertirent leurs esclaves en « indentured servants » (« domestiques sous contrat ») Ă vie. Vers 1836, il y avait encore quelque 5 000 esclaves au Texas[51]. Plusieurs esclaves furent importĂ©s illĂ©galement des Antilles, de Cuba ou dâAfrique. Bustamante prit des mesures pour dĂ©courager la colonisation anglo-amĂ©ricaine : il fit annuler les exemptions de taxes accordĂ©es aux immigrants. Il augmenta les droits de douane sur les produits exportĂ©s par les Ătats-Unis[50]. Les lois rĂ©glementant lâinstallation des colons passĂšrent sous le contrĂŽle de lâĂ©tat fĂ©dĂ©ral[52]. Les colonies de moins de 150 habitants furent dissoutes. Enfin, Bustamante interdit lâimmigration amĂ©ricaine au Texas[50]. Pourtant, ces mesures nâempĂȘchĂšrent pas lâafflux dâAmĂ©ricains au Texas : de 7 000 vers 1830[53] leur nombre passe Ă 30 000 vers 1834[54] contre seulement 7 800 Mexicains[55] et les deux communautĂ©s se rejetaient mutuellement[54].
Le Texas devint par ailleurs un enjeu gĂ©opolitique pour les Ătats-Unis : les spĂ©culateurs amĂ©ricains convoitent les immenses terres du Texas et pensent y faire fortune. Le gouvernement voit dans lâannexion du Texas un moyen de maintenir lâĂ©quilibre entre Ă©tats esclavagistes et abolitionnistes. En 1827, le prĂ©sident amĂ©ricain John Quincy Adams tente dâacheter le Texas pour un million de dollars, mais le prĂ©sident mexicain Guadalupe Victoria refuse son offre. Deux ans plus tard, Andrew Jackson propose 5 millions de dollars refusĂ©s par Vicente Guerrero[56].
En juillet 1829, le gĂ©nĂ©ral espagnol Isidro Barradas dĂ©barque sur la cĂŽte orientale du Mexique avec 2 700 soldats afin de reprendre le pays. Austin est chargĂ© dâorganiser la dĂ©fense du Texas[56], alors que le gouverneur du Yucatan Antonio LĂłpez de Santa Anna prend la tĂȘte de troupes et arrĂȘte lâinvasion. Pendant ce temps, le congrĂšs mexicain avait donnĂ© au prĂ©sident Guerrero des pouvoirs exceptionnels, faisant de lui un dictateur, ce qui alarma les colons texans[57].
Vers la révolution texane
Afin dâempĂȘcher lâimmigration amĂ©ricaine, les Mexicains construisirent des presidios le long de la frontiĂšre avec les Ătats-Unis : le premier fut Ă©rigĂ© en 1831 sur le site de lâactuelle Anahuac. Dâautres suivirent comme le Fort Teran sur la Neches[58]et Tenoxtitlan sur la rive occidentale du Brazos.
Anahuac fut placĂ© sous le commandement du colonel John Davis Bradburn. Ce dernier appliqua strictement les lois sur lâimmigration et lâesclavage, ce qui provoqua la colĂšre des colons. En 1831, il affranchit deux esclaves qui sâĂ©taient enfuis de Louisiane. Leur propriĂ©taire engagea William B. Travis pour dĂ©fendre sa cause. Bradburn le jeta en prison aprĂšs quoi des colons attaquĂšrent la garnison dâAnahuac pour le libĂ©rer[59] au cours de lâĂ©tĂ© 1832[49]. Le 26 juin, les Anglo-AmĂ©ricains se heurtĂšrent aux Mexicains Ă la bataille de Velasco. GrĂące Ă des renforts mexicains, la situation et lâordre furent rapidement rĂ©tablis.
En 1832, Antonio LĂłpez de Santa Anna mena une insurrection contre le prĂ©sident Bustamante. Bien quâune grande partie de lâarmĂ©e soutenait ce dernier, la guerre civile ne put ĂȘtre empĂȘchĂ©e[59]. Un grand nombre de Texans se rangea du cĂŽtĂ© de Santa Anna et sâenrĂŽla dans lâarmĂ©e du gĂ©nĂ©ral JosĂ© Antonio MexĂa. Celui-ci dĂ©posa le commandant de Matamoros. En octobre, 55 dĂ©lĂ©guĂ©s du Texas formĂšrent la convention de 1832 Ă San Felipe et rĂ©digĂšrent des pĂ©titions pour le congrĂšs du Mexique. Ils rĂ©clamaient lâabrogation des lois de colonisation et la reconnaissance du Texas comme province Ă part entiĂšre[60]. Une seconde convention se tint lâannĂ©e suivante en vue dâĂ©crire une constitution pour le Texas. Elle fut apportĂ©e Ă Santa Anna Ă Mexico par Austin qui fut arrĂȘtĂ© le 21 novembre 1833 pour trahison[61]. Le gouvernement mexicain fit des concessions aux Texans : lâarticle 11 des lois de colonisation fut abrogĂ©, ce qui permit aux immigrants amĂ©ricains de sâinstaller au Texas[61]. Le Texas fut divisĂ© en trois dĂ©partements : San Antonio-Bexar, Brazos et Nacogdoches. Lâanglais fut acceptĂ© comme deuxiĂšme langue[62]. La capitale de lâĂ©tat fut transfĂ©rĂ©e de Saltillo Ă Monclova en mars 1833[63]. Mais lorsque le gouvernement instaura la centralisation, la guerre civile se ralluma. En 1835 Ă©clata la rĂ©volution texane.
La RĂ©volution texane
La centralisation et la dictature mises en place par Antonio Lopez de Santa Anna[64] et son vice-prĂ©sident ValentĂn GĂłmez FarĂas provoquĂšrent le soulĂšvement de plusieurs provinces du Mexique en 1835.
Le 30 juin 1835, un groupe de Texans sous la conduite de William B. Travis prit le site dâAnahuac et expulsa les forces mexicaines[49]. En octobre, la bataille de Gonzales opposa les troupes anglo-amĂ©ricaines aux troupes mexicaines : elle est considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre bataille de la RĂ©volution texane[65]. Dans les jours qui suivirent, les insurgĂ©s dĂ©firent lâarmĂ©e du Mexique Ă la bataille de ConcepciĂłn (28 octobre) et Ă la bataille de Goliad ; ils affrontĂšrent encore les Mexicains le 26 novembre Ă Grass Fight puis ils assiĂ©gĂšrent San Antonio qui Ă©tait dĂ©fendue par le general MartĂn Perfecto de Cos avec 800 hommes[49] ; ils se rendirent le 11 dĂ©cembre et durent quitter le Texas. Le 7 novembre 1835, les reprĂ©sentants des diverses colonies texanes se rĂ©unirent Ă San Felipe de Austin et dĂ©clarĂšrent vouloir dĂ©fendre la constitution de 1824. Ils mirent en place un gouvernement provisoire et Ă©lurent un parlement. En 1835-1836, Samuel Houston fut nommĂ© Ă la tĂȘte de l'armĂ©e texane pendant la guerre d'indĂ©pendance du Texas. Santa Anna dĂ©cida de mener une expĂ©dition punitive[65] destinĂ©e Ă anĂ©antir la rĂ©bellion texane. Il rĂ©unit quelque 6000 hommes Ă San Luis Potosi et marcha vers le nord Ă travers les dĂ©serts mexicains au cours dâun hiver rigoureux. La troupe perdit des centaines de soldats et arriva Ă San Antonio en fĂ©vrier 1836. Du 26 fĂ©vrier au 6 mars, Santa Anna mena le siĂšge de Fort Alamo, une ancienne mission occupĂ©e par les rebelles. Les 5000 soldats mexicains[66] finirent par venir Ă bout des insurgĂ©s et entrĂšrent dans le fort. La bataille fit environ 200 morts du cĂŽtĂ© des Texans, dont le cĂ©lĂšbre Davy Crockett[66] ; le bilan fut de 600 morts du cĂŽtĂ© mexicain[65]. Les survivants furent capturĂ©s et exĂ©cutĂ©s sur ordre de Santa Anna. La rĂ©pression s'abattit et l'armĂ©e mexicaine se livra Ă des pillages qui ne firent que souder les colons amĂ©ricains. Les hommes tombĂ©s Ă Fort Alamo devinrent rapidement des hĂ©ros pour les Texans qui souhaitaient ardemment prendre leur revanche. Pendant ce temps, le 2 mars Ă Washington-on-the-Brazos, 59 dĂ©lĂ©guĂ©s texans de la Convention de 1836 signĂšrent une dĂ©claration dâindĂ©pendance vis-Ă -vis du Mexique[49] - [65]. AprĂšs cet Ă©vĂ©nement, Sam Houston rejoignit son armĂ©e de volontaires Ă Gonzales, mais dut battre en retraite devant les troupes de Santa Anna. ParallĂšlement Ă lâavancĂ©e de Santa Anna, le gĂ©nĂ©ral mexicain JosĂ© de Urrea dĂ©vasta le Texas au printemps 1836 : il prit San Patricio, puis remporta la bataille dâAgua Dulce Creek (2 mars) durant laquelle le Dr James Grant et ses 36 hommes furent tuĂ©s. De son cĂŽtĂ©, James Fannin rassembla des hommes pour prendre Matamoros[65]. Le 19 mars, il quitta le presidio de La Bahia et alla Ă la rencontre de Samuel Houston. Sur le chemin, les troupes dâUrrea encerclĂšrent la troupe texane prĂšs de Coleto Creek. Les hommes de Fannin se rendirent aprĂšs avoir obtenu lâassurance dâĂȘtre bien traitĂ©s. Santa Anna envoya lâordre de tous les massacrer Ă Goliad le 27 mars[65]. Lorsque Samuel Houston apprit les dĂ©faites texanes du mois de mars, il dĂ©cida de se retirer de Gonzales. En lâabsence de moyens de transport et dâhommes en nombre suffisant, il se dĂ©barrassa de ses canons en les jetant dans la Guadalupe River, incendia la ville et prit la direction du nord-est.
Les armĂ©es mexicaines suivirent les Texans : les deux troupes sâaffrontĂšrent sur la riviĂšre San Jacinto Ă Buffalo Bayou. Le , Ă la Bataille de San Jacinto, Sam Houston conduisit l'armĂ©e du Texas (environ 900 hommes[65]) Ă la victoire contre une partie de l'armĂ©e mexicaine du gĂ©nĂ©ral Santa Anna qui fut capturĂ© peu aprĂšs la bataille. Celui-ci dut signer les traitĂ©s de Velasco le Ă©tablissant lâindĂ©pendance du Texas. Il se prĂ©senta devant le prĂ©sident amĂ©ricain Jackson Ă Washington D.C. pour garantir lâindĂ©pendance de la nouvelle RĂ©publique ; mais le gĂ©nĂ©ral fut dĂ©posĂ© de ses fonctions Ă Mexico pendant son absence, si bien que ses dĂ©cisions ne furent pas reconnues par son pays. Samuel Houston devint le premier prĂ©sident de la RĂ©publique du Texas, qui fut officiellement reconnue par le gouvernement amĂ©ricain en mars 1837, mais pas par celui du Mexique.
La RĂ©publique du Texas (1836-1845)
Le , la RĂ©publique du Texas accĂ©da Ă l'indĂ©pendance aprĂšs une guerre contre le gouvernement mexicain de Santa Anna. Le jeune Ătat eut du mal Ă assurer ses frontiĂšres et demanda donc son rattachement aux Ătats-Unis. Le Texas devint un Ătat des Ătats-Unis en 1845.
La plupart des Texans Ă©taient favorables Ă l'union de leur RĂ©publique Ă celle des Ătats-Unis. L'urgence du rattachement au puissant voisin se fit sentir lorsque les troupes mexicaines prirent San Antonio le . Une milice dirigĂ©e par Mathew Caldwell dĂ©livra finalement la ville. Cependant, les abolitionnistes amĂ©ricains voyaient d'un mauvais Ćil l'entrĂ©e du Texas, un Ătat esclavagiste, dans l'Union. Ces rĂ©ticences furent levĂ©es lorsque James K. Polk devint prĂ©sident des Ătats-Unis en 1844. Le , le CongrĂšs amĂ©ricain vota l'admission du Texas comme Ătat des Ătats-Unis[67]. Washington ne cacha pas ses intentions de fixer la frontiĂšre du Texas sur le RĂo Grande (et non sur la riviĂšre Nueces) et d'annexer la Californie. D'autre part, les AmĂ©ricains rĂ©clamaient au gouvernement mexicain des indemnitĂ©s en compensation des pertes qui eurent lieu au cours des rĂ©volutions mexicaines. Ces facteurs, ajoutĂ©s Ă la perte du Texas, dĂ©clenchĂšrent la guerre amĂ©ricano-mexicaine de 1846-1848[68].
Le temps des guerres (1846-1870)
Le , les forces du gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Zachary Taylor se dirigĂšrent vers le RĂo Grande en rĂ©action Ă la prise de Fort Brown par Mariano Arista ; elles remportĂšrent la bataille de Palo Alto prĂšs de l'actuelle Brownsville.
Les AmĂ©ricains finirent par envahir le Mexique et par prendre la capitale le . Le traitĂ© de paix de Guadalupe Hidalgo, signĂ© le , cĂ©dait la Californie, le Nouveau-Mexique et le Texas aux Ătats-Unis. Le Mexique obtenait 15 millions de dollars de compensation[69].
Parmi les cinq mesures que prĂ©voyait le Compromis de 1850, l'une dĂ©finissait les frontiĂšres actuelles du Texas et octroyait Ă cet Ătat une indemnitĂ© de dix millions de dollars en compensation des territoires issus de la Cession mexicaine et cĂ©dĂ©s au Territoire du Nouveau-Mexique[70], rĂ©partis ultĂ©rieurement entre les Ătats du Nouveau-Mexique, Colorado, Kansas, Oklahoma et Wyoming[71]. AprĂšs 1848, le nombre d'immigrants augmenta rapidement attirĂ©s par le dĂ©veloppement de la culture du coton[72].
Ătat esclavagiste, le Texas entra dans les Ătats confĂ©dĂ©rĂ©s d'AmĂ©rique le [73]. Pendant la Guerre de SĂ©cession, le Texas eut un rĂŽle important dans l'approvisionnement en marchandises des Ătats du Sud. Il fournit surtout des cavaliers comme remplaçants pour les confĂ©dĂ©rĂ©s tombĂ©s au front. Au milieu de 1863, les Nordistes s'emparĂšrent du Mississippi ce qui eut pour effet de couper le Texas des armĂ©es situĂ©es Ă l'est du fleuve. La derniĂšre bataille de la guerre civile eut lieu Ă Palmito Ranch le [74]. Peu touchĂ© par les ravages de la guerre lÂŽĂtat capitula en 1865 et rĂ©intĂ©gra l'Union le [75]. Comme dans le reste du Sud des Ătats-Unis, la pĂ©riode de la Reconstruction fut marquĂ©e par la sĂ©grĂ©gation raciale et les violences contre les Noirs, ainsi que par une profonde crise agricole.
Le Texas de 1870 Ă nos jours
AprĂšs la guerre de SĂ©cession, les grands propriĂ©taires fonciers s'emparĂšrent graduellement de la plupart des terres au dĂ©triment des petits colons. Entre 1880 et 1884, les grands propriĂ©taires, organisĂ©s en vĂ©ritables trusts basĂ©s principalement Ă Boston et Ă New York, prennent possession de prĂšs de 50 millions d'acres. Ils organisĂšrent des groupes de voleurs de bĂ©tail afin de harceler et ruiner les petits Ă©leveurs ; prĂšs de trois millions de tĂȘtes de bĂ©tail sont volĂ©s aux amĂ©rindiens dans les annĂ©es 1860. Ils obtinrent par ailleurs la collaboration du Parlement, qu'ils contrĂŽlaient au Texas et au Kansas[76].
Le , le Texas entra dans une pĂ©riode de dĂ©veloppement Ă©conomique avec la dĂ©couverte du premier puits de pĂ©trole important, le Spindletop, situĂ© au sud de Beaumont. D'autres gisements furent trouvĂ©s par la suite dans l'est et l'ouest de l'Ătat, et sous les eaux du golfe du Mexique. Ă son apogĂ©e, la production moyenne Ă©tait de trois millions de barils par jour en 1972[77]. L'argent du pĂ©trole servit, entre autres choses, Ă financer un fonds public pour dĂ©velopper les universitĂ©s de l'Ătat.
Cependant, la Grande DĂ©pression dans les annĂ©es 1930 eut des effets notoires sur l'Ă©conomie et la sociĂ©tĂ© texanes, et fit augmenter le chĂŽmage. De nombreux paysans abandonnĂšrent les rĂ©gions du Dust Bowl, les plaines rendues impropres Ă la culture par l'Ă©rosion Ă©olienne et la sĂ©cheresse. C'est Ă©galement Ă cette Ă©poque que les Afro-amĂ©ricains du Sud des Ătats-Unis partirent travailler dans la Manufacturing Belt, afin d'Ă©chapper Ă la sĂ©grĂ©gation[78]. La part des Noirs dans la population texane passa de 20,4 % en 1900 Ă 12,4 % en 1960[78].
AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, le Texas se dota d'un rĂ©seau moderne d'universitĂ©s et de colleges, notamment sous l'impulsion du gouverneur John B. Connally. L'Ătat fĂ©dĂ©ral leur octroya des fonds pour la recherche sous les prĂ©sidences de Kennedy et de Johnson[79].
Le vendredi Ă Dallas, au Texas, Ă 12 h 30 (Central Standard Time), le trente-cinquiĂšme prĂ©sident des Ătats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, fut assassinĂ©.
Chronologie
Texas espagnol
- 1519 : Alonso Ălvarez de Pineda, un explorateur espagnol, dessine les cĂŽtes du Texas sur une carte.
- 1528â1534 : Ălvar NĂșñez Cabeza de Vaca, un autre explorateur espagnol passe six ans au Texas.
- : René-Robert Cavelier de La Salle fonde Fort Saint-Louis à Matagorda Bay, établissant la présence française sur le territoire texan.
- 1690 : Alonso de LeĂłn traverse le RĂo Grande et fonde San Francisco de los Tejas Mission dans l'est du Texas.
- 1700â1799 : L'Espagne Ă©tablit des missions catholiques au Texas jusqu'au XVIIIe siĂšcle :
- 1716 : Fondation de la mission Concepcion.
- 1718 : Fondation de la mission de San Antonio de Valero par des missionnaires franciscains.
- 1793 : La mission de San Antonio de Valero est sécularisée dans le cadre de la politique générale du gouvernement du vice-roi de la Nouvelle-Espagne à l'égard des missions.
- 1801 : Mort de l'aventurier amĂ©ricain Philip Nolan suspectĂ© de mener un raid d'invasion du Texas, au cours d'un affrontement contre les troupes espagnoles venues l'arrĂȘter.
- 1803 : San Antonio de Valero est utilisĂ© comme poste militaire. Il prendra bientĂŽt le nom d'Alamo en raison de l'arrivĂ©e d'un dĂ©tachement venu de la rĂ©gion d'El Alamo, dans l'Ătat de Coahuila (Mexique).
- 1810, le Mexique, dont le Texas et la Californie faisaient partie, déclare son indépendance vis-à -vis de l'Espagne, s'ensuivra une guerre d'indépendance jusqu'en 1821.
- 1812 : Une armée menée par le patriote mexicain Bernardo Gutierez de Lara et un officier américain Augustus Magee pénÚtre au Texas en juillet et remporte plusieurs succÚs contre les troupes espagnoles.
- : Déclaration d'indépendance du Texas, la toute premiÚre de son histoire.
- : La bataille de Medina met fin Ă cet Ătat Ă©phĂ©mĂšre. Le gĂ©nĂ©ral Joaquim de Arredondo enchaĂźne sa victoire par une dure rĂ©pression. Le Texas redevient une province espagnole.
- 1819 : PremiĂšre expĂ©dition de James Long au Texas. La RĂ©publique du Texas est proclamĂ©e, lui-mĂȘme est Ă©lu prĂ©sident mais les Espagnols viennent Ă bout de leurs adversaires.
- 1820 : Seconde expédition de James Long au Texas qui se termine par sa capture.
- 1820 : Le Texas compte environ 4 000 habitants.
Texas mexicain
- : Fin de la Guerre d'indĂ©pendance du Mexique, le Vice-roi de Nouvelle-Espagne Juan O'DonojĂș signe l'acte d'indĂ©pendance du Mexique.
- : Stephen Fuller Austin, en pleine « conquĂȘte de l'Ouest » implante une colonie amĂ©ricaine de 300 familles dans la rĂ©gion de la Brazos River. Ce groupe est connu sous le nom de « Old Three Hundreds » (« Les Anciens trois cents »).
- : Bataille de Velasco
- 1835 : DĂ©but de la RĂ©volution texane. En 1835, Stephen F. Austin encourage la guerre contre le Mexique.
- : Bataille de Gonzales
- : Bataille de Concepción, 90 Texans défont 450 Mexicains.
- : La Convention de 1836 signe la Déclaration d'Indépendance du Texas.
- : L'armée mexicaine prend d'assaut le fort Alamo dont tous les défenseurs sont tués. Parmi eux, Davy Crockett, Jim Bowie et Travis.
- : Le général Antonio López de Santa Anna ordonne l'exécution de James Fannin et 400 Texans au Massacre de Goliad.
- : Bataille de San Jacinto
- : Les délégués officiels de la République du Texas et le général mexicain Santa Anna signent le traité de Velasco.
La république du Texas
- 1836 : Cinq villes firent office de capitale de l'Ătat avant le choix de Houston par Sam Houston : Washington-on-the-Brazos, Galveston, Harrisburg, Velasco (en), et Columbia.
- : Attaque mexicaine, dirigée par Rafael Vasquez.
- : Les troupes mexicaines dirigées par Adrian Woll, s'emparent de San Antonio. Ils finissent par se retirer avec des prisonniers.
Le Texas dans l'Union
- : le Texas est accueilli au sein de l'Union, il devient un Ătat des Ătats-Unis, en violation du TraitĂ© de Velasco (14 mai 1836).
- fĂ©vrier 1846 : Le prĂ©sident des Ătats-Unis James Knox Polk envoie des troupes, commandĂ©es par le GĂ©nĂ©ral Zachary Taylor : sur le RĂo Grande pour faire pression sur le gouvernement mexicain. Taylor construit alors Fort Texas (plus tard nommĂ© Fort Brown) sur la rive du RĂo Grande face Ă la ville de Matamoros.
- : un dĂ©tachement fort de 2 000 cavaliers mexicains attaque une patrouille amĂ©ricaine de 63 hommes sur le territoire contestĂ© situĂ© au nord du RĂo Grande et au sud de la Nueces. La cavalerie mexicaine met en dĂ©route la patrouille et tue onze soldats amĂ©ricains dans ce qui sera nommĂ© plus tard la « Thornton Affair » (« L'affaire Thornton », du nom du capitaine qui commandait la patrouille attaquĂ©e). Le prĂ©sident Polk prend prĂ©texte de cet incident pour dĂ©clarer la Guerre amĂ©ricano-mexicaine.
- : la premiĂšre bataille de cette guerre a lieu Ă Palo Alto.
- 1er février 1861 : Secession Convention.
- : les Texans votent la sécession à une majorité de 46 129 voix contre 14 697 et entrent dans la guerre de Sécession.
- : le congrÚs Texan réintÚgre l'Union.
Notes et références
- (en) Thomas R. Hester, Ellen Sue Turner, « Prehistory », sur The Handbook of Texas Online, Texas State Historical Association (consulté le )
- (en) Kay Sutherland, Rock Paintings at Hueco Tanks State Historic Site, Austin, Texas Parks and Wildlife, (lire en ligne)
- Rupert N. Richardson, Adrian Anderson, Cary D. Wintz & Ernest Wallace, Texas: the Lone Star State, 9th edition, New Jersey, Prentice Hall, (ISBN 0-13-183550-5), pp 10â16
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West !, page 51
- (en) Phillip L. Fry, « Handbook of Texas Online, s.v. "," » (consulté le )
- Rupert N. Richardson, Adrian Anderson, Cary D. Wintz & Ernest Wallace, Texas: the Lone Star State, 9th edition, New Jersey, Prentice Hall, (ISBN 0-13-183550-5), p.1
- (en) EncyclopÊdia Britannica, « Texas » (consulté le )
- (en) John Miller Morris, « Exploration », sur The Handbook of Texas Online, Texas State Historical Association (consulté le )
- Donald E. Chipman, Spanish Texas, 1519-1821, Austin, TX: University of Texas Press, 1992, (ISBN 0-292-77659-4), p. 243
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997, (ISBN 2729847898), p.11
- Liliane Crété, La vie quotidienne en Louisiane (1815-1830), Paris, Hachette, 1978, (ISBN 2-01-004711-7), p.17
- David J. Weber, The Spanish Frontier in North America, Yale Western Americana Series, New Haven, CT: Yale University Press, 1992, (ISBN 0-300-05198-0), p.149
- Donald E. Chipman, Spanish Texas, 1519-1821, Austin, TX: University of Texas Press, 1992, (ISBN 0-292-77659-4), pp.83â84.
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997, (ISBN 2729847898), p.14
- Jacques Binoche, Histoire des Ătats-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p. 70.
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West !, page 54
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997 (ISBN 2-7298-4789-8), p. 48
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997 (ISBN 2-7298-4789-8), p. 89
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997 (ISBN 2-7298-4789-8), p. 88
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West !, page 52
- Maurice Ezran, Histoire du Texas, L'Harmattan, 2000 (ISBN 978-2-7384-4572-8), page 47
- (en) Galveston County - Texas State Historical Association (TSHA)
- Albert Lancaster, Quatre Mois Au Texas: Notes de Voyage, BiblioBazaar, 2008 (ISBN 978-0-5593-1642-5), page 317
- (en) U.S. Hurricanes: worse than we thoughtâŠ100 years ago - Watts Up With That?, 29 octobre 2011
- Vanderest, Question de l'importation des cotons et du transport des Ă©migrants par le port de Dunkerque, 1854, page 121 [lire en ligne]
- Manchaca (2001), p. 161.
- de la Teja (1997), p. 82.
- Manchaca (2001), p. 162.
- Edmondson (2000), p. 71.
- Edmonson (2000), p. 72.
- de la Teja (1997), p. 85.
- Vazquez (1997), p. 50.
- de la Teja (1997), p. 88.
- Edmondson (2000), p. 75.
- Ătienne de Planchard de Cussac, Le Sud amĂ©ricain. Histoire, mythe et rĂ©alitĂ©, Paris, Ellipses, 2001, (ISBN 2729802630), p.120
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997, (ISBN 2729847898), p.34
- Manchaca (2001), p. 198.
- Edmondson (2000), p. 63.
- Edmondson (2000), p. 70.
- Edmondson (2000), p. 73.
- Edmondson (2000), p. 74.
- Barr (1996), p. 14.
- Vazquez (1997), p. 54.
- Horton (1999), pp. 95â96.
- Manchaca (2001), p. 199
- Manchaca (2001), p. 163
- Williams (1997), p. 6
- Edmondson (2000), p. 80
- (en) Mexican Texas - Arnoldo De LeĂłn, Texas State Historical Association (TSHA)
- Manchaca (2001), p. 200
- Barr (1996), p. 17
- Vazquez (1997), p. 62
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West !, page 81
- Manchaca (2001), p. 201
- Manchaca (2001), p. 172
- Edmondson (2000), p. 78
- Edmondson (2000), p. 79
- Edmondson (2000), p. 135.
- Vazquez (1997), p. 65.
- Vazquez (1997), p. 66.
- Vazquez (1997), p. 68.
- Vazquez (1997), p. 69.
- Vazquez (1997), p. 70.
- François Weil, « La ballade de David Crockett », dans L'Histoire (ISSN 0182-2411), no 325 (novembre 2007), p.57
- (en) Eugene C. Barker, James W. Pohl, « Texas Revolution », sur The Handbook of Texas Online, Texas State Historical Association (consulté le )
- François Weil, « La ballade de David Crockett », dans L'Histoire (ISSN 0182-2411), no 325 (novembre 2007), p.56
- Jacques Binoche, Histoire des Ătats-Unis, Paris, Ellipses, 2003, pp. 98 et 110
- Jacques Binoche, Histoire des Ătats-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p. 98
- Pierre Lagayette, LâOuest amĂ©ricain. RĂ©alitĂ©s et mythes, Paris, Ellipses, 1997, (ISBN 2729847898), p.35
- Article « Compromis de 1850 », Encyclopédie Microsoft Encarta 2003 (CD-Rom)
- (en) « Compromise of 1850 », Handbook of Texas (consulté le )
- (en) « Cotton Culture », Handbook of Texas (consulté le )
- (en) « Secession Convention », Handbook of Texas (consulté le )
- (en) « Battle of Palmito Ranch », Handbook of Texas (consulté le )
- (en) « Restoration » (consulté le )
- Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des Ătats-Unis, Nouveau monde, , p. 340-341
- (en) « Oil and Gas Industry », Handbook of Texas (consulté le )
- (en) « African Americans », Handbook of Texas (consulté le )
- Carlos Kevin Blanton, « The Campus and the Capitol: John B. Connally and the Struggle over Texas Higher Education Policy, 1950-1970 », in Southwestern Historical Quarterly 2005 108(4), pp. 468-497, ISSN 0038-478X
Voir aussi
Articles connexes
- Chronologie du Texas
- Frédéric Leclerc, auteur du Texas and its revolution.
Bibliographie
- Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! Histoire de l'Ouest américain d'hier à aujourd'hui, Paris, Flammarion, 2002, (ISBN 2-08-211809-6)
Texas français
- John Francis Bannon, The Spanish Borderlands Frontier, 1513â1821, Albuquerque, University of New Mexico Press, , 308 p. (ISBN 978-0-8263-0309-7, lire en ligne)
- James E. Bruseth, From a Watery Grave : The Discovery and Excavation of La Salle's Shipwreck, La Belle, College Station,, Texas A&M University Press, (ISBN 1-58544-431-6)
- Colin G. Calloway, One Vast Winter Count : The Native American West Before Lewis and Clark, Lincoln, University of Nebraska Press, , 631 p. (ISBN 978-0-8032-1530-6, lire en ligne)
- Donald E. Chipman, Spanish Texas, 1519â1821, Austin, University of Texas Press, , 343 p. (ISBN 0-292-77659-4)
- (en) David J. Weber, The Spanish Frontier in North America, New Haven, Yale University Press, , 579 p. (ISBN 0-300-05198-0)
- Robert S. Weddle, The French Thorn : Rival Explorers in the Spanish Sea, 1682â1762, College Station, Texas A&M University Press, , 435 p. (ISBN 0-89096-480-7)
Texas espagnol
- Gary Clayton Anderson, The Indian Southwest, 1580â1830 : Ethnogenesis and Reinvention, Norman, University of Oklahoma Press, , 376 p. (ISBN 0-8061-3111-X, lire en ligne)
- Donald E. Chipman, Spanish Texas, 1519â1821, Austin, University of Texas Press, , 343 p. (ISBN 0-292-77659-4)
- J.R. Edmondson, The Alamo Story-From History to Current Conflicts, Plano, Republic of Texas Press, , 456 p. (ISBN 1-55622-678-0, lire en ligne)
- Stan Hoig, Beyond the Frontier : Exploring the Indian Country, Norman, University of Oklahoma Press, (ISBN 0-8061-3046-6)
- James E. Lewis, The American Union and the Problem of Neighborhood : The United States and the Collapse of the Spanish Empire, 1783â1829, Chapel Hill, University of North Carolina Press, , 304 p. (ISBN 0-8078-2429-1)
- Margaret Muenker Maxwell, Let's Visit Texas Missions, Austin, Eakin Press, , 68 p. (ISBN 1-57168-197-3)
- (en) Frank Lawrence, Jr. Owsley, Filibusters and Expansionists : Jeffersonian Manifest Destiny, 1800â1821, Tuscaloosa, University of Alabama Press, , 241 p. (ISBN 0-8173-0880-6)
- Robert H. Thonhoff, The Texas Connection With The American Revolution, Austin, Eakin Press, , 138 p. (ISBN 1-57168-418-2)
- (en) David J. Weber, The Spanish Frontier in North America, New Haven, Yale University Press, , 579 p. (ISBN 0-300-05198-0)
- (en) Robert S. Weddle, Changing Tides : Twilight and Dawn in the Spanish Sea, 1763â1803, College Station, Texas A&M University Press, , 352 p. (ISBN 0-89096-661-3)
Texas mexicain
- Gary Clayton Anderson, The Indian Southwest, 1580â1830 : Ethnogenesis and Reinvention, Norman (Oklahoma), University of Oklahoma Press, , 376 p. (ISBN 0-8061-3111-X, lire en ligne)
- Alwyn Barr, Black Texans : A history of African Americans in Texas, 1528â1995, Norman (Oklahoma), University of Oklahoma Press, , 294 p. (ISBN 0-8061-2878-X, lire en ligne)
- (en) Jesus F. de la Teja, Myths, Misdeeds, and Misunderstandings : The Roots of Conflict in U.S. â Mexican Relations, Wilmington (Delaware), Scholarly Resources Inc., , 278 p. (ISBN 0-8420-2662-2)
- J.R. Edmondson, The Alamo Story-From History to Current Conflicts, Plano (Texas), Republic of Texas Press, , 456 p. (ISBN 1-55622-678-0, lire en ligne)
- David M. Horton, Lone Star Justice : A Comprehensive Overview of the Texas Criminal Justice System, Austin (Texas), Eakin Press, (ISBN 1-57168-226-0)
- (en) Martha Manchaca, Recovering History, Constructing Race : The Indian, Black, and White Roots of Mexican Americans, Austin, University of Texas Press, , 375 p. (ISBN 0-292-75253-9)
- Albert A. Nofi, The Alamo and the Texas War of Independence, September 30, 1835 to April 21, 1836 : Heroes, Myths, and History, Conshohocken (Pennsylvanie), Combined Books, Inc., , 222 p. (ISBN 0-938289-10-1)
- (en) Josefina Zoraida Vazquez, Myths, Misdeeds, and Misunderstandings : The Roots of Conflict in U.S. â Mexican Relations, Wilmington, Scholarly Resources Inc., , 278 p. (ISBN 0-8420-2662-2)
- David A. Williams, Bricks Without Straw : A Comprehensive History of African Americans in Texas, Austin, Eakin Press, , 457 p. (ISBN 1-57168-041-1)