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Guadalupe Victoria

JosĂ© Miguel RamĂłn Adaucto FernĂĄndez y FĂ©lix[1], connu sous le nom de Guadalupe Victoria[2], nĂ© le Ă  Tamazula et mort le [3] Ă  Perote, est un gĂ©nĂ©ral et homme d'État mexicain ayant combattu pendant la guerre d'indĂ©pendance. GĂ©nĂ©ral sous le Premier Empire de AgustĂ­n de Iturbide, il est, aprĂšs la chute de l'Empire, dĂ©putĂ© et membre du Pouvoir exĂ©cutif suprĂȘme qui dirige le Mexique de 1823 Ă  1824. AprĂšs l'adoption de la Constitution fĂ©dĂ©rale, qui Ă©tablit la PremiĂšre RĂ©publique, il est Ă©lu premier prĂ©sident du Mexique en octobre 1824[4].

Guadalupe Victoria
Illustration.
Portrait officiel du président Victoria.
Fonctions
1er président de la République fédérale du Mexique
–
(4 ans, 5 mois et 22 jours)
Élection 1er octobre 1824
Vice-président Nicolås Bravo
Prédécesseur Triumvirat :
Lui-mĂȘme
Pedro Celestino Negrete
NicolĂĄs Bravo
Successeur Vicente Guerrero
Membre du Pouvoir exĂ©cutif suprĂȘme
–
(1 an, 6 mois et 9 jours)
Avec Pedro Celestino Negrete
NicolĂĄs Bravo
Prédécesseur Augustin Ier (empereur du Mexique)
Successeur Lui-mĂȘme (prĂ©sident de la RĂ©publique)
Biographie
Nom de naissance José Miguel Ramón Adaucto Fernåndez y Félix
Date de naissance
Lieu de naissance Tamazula (Mexique)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Perote (Mexique)
Parti politique Parti libéral
Conjoint MarĂ­a Antonieta BretĂłn
Religion Catholicisme

Signature de Guadalupe Victoria

Guadalupe Victoria
Présidents du Mexique

En tant que prĂ©sident, il a Ă©tabli des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni[5], les États-Unis, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'AmĂ©rique centrale et la Grande Colombie[6]. Il a Ă©galement aboli l'esclavage, fondĂ© le MusĂ©e national[7], promu l'Ă©ducation[1], et ratifiĂ© la frontiĂšre avec les États-Unis[8]. Il a dĂ©crĂ©tĂ© l'expulsion des Espagnols restĂ©s dans le pays[9] et a obtenu la reddition la derniĂšre place forte espagnole au Mexique : le fort de San Juan de UlĂșa.

Victoria est le seul prĂ©sident Ă  achever un mandat complet en plus de 30 ans[10], en 1829.

PremiÚres années

NĂ© Ă  Tamazula dans l'actuel État de Durango, il est le fils de Manuel FernĂĄndez de Victoria et de MarĂ­a Alejandra FĂ©lix Niebla. Son nom de baptĂȘme est JosĂ© Miguel RamĂłn Adaucto FernĂĄndez y FĂ©lix mais il choisit en 1811 le nom de Guadalupe Victoria en hommage Ă  Notre-Dame de Guadalupe, apparition mexicaine de la Vierge Marie, et Victoria signifiant « victoire ». Il fut baptisĂ© par son oncle paternel AgustĂ­n FernĂĄndez[11], alors prĂȘtre de Tamazula, avec qui il vĂ©cut aprĂšs la mort de ses parents[12].

Il commença à étudier au séminaire de Durango[13]. N'ayant pas les moyens de payer de quoi vivre, il fit des copies d'un texte de grammaire latine pour le vendre à d'autres étudiants.

En 1807, il Ă©tudie le droit au collĂšge San Ildefonso de Mexico oĂč il obtient son baccalaurĂ©at en 1811[14].

Guerre d'indépendance

En 1812, il se joint à la révolution proclamée par Miguel Hidalgo et se bat aux cÎtés de José María Morelos y Pavón[15]. AprÚs la capture et l'exécution de Morelos, il participe à l'assaut sur Oaxaca et rejoint les soldats de Nicolås Bravo à Veracruz[16].

L'assaut sur Oaxaca eut lieu le 25 novembre 1812. Les insurgés défirent les forces royalistes espagnoles du lieutenant-général Gonzalez Saravia[17]. Les autres membres des forces insurgées ayant participé à l'assaut d'Oaxaca étaient Nicolås Bravo, Mariano Matamoros et Vicente Guerrero[18].

Guadalupe Victoria s'engagea ensuite dans la bataille du Juego de Pelota, entouré d'un fossé que les soldats insurgés n'osaient pas franchir ; Victoria jeta alors son épée à travers le fossé et dit : « Va mi espada en prenda, voy por ella ! » (Voilà mon épée en gage, je vais la chercher ! )[19]. Il nagea à travers le fossé et coupa la corde d'un pont pour permettre aux troupes insurgées d'entrer dans la ville[12].

La perte d'Oaxaca fut un coup dur pour le gouvernement colonial, car elle donnait un grand prestige militaire aux insurgĂ©s, ainsi qu'une position gĂ©ographique privilĂ©giĂ©e en raison des routes et des villes pouvant ĂȘtre contrĂŽlĂ©es Ă  partir de ce site[20]. En raison de son succĂšs Ă  Oaxaca, et sur ordre du CongrĂšs de Chilpancingo, Victoria obtint le commandement de l'armĂ©e des insurgĂ©s Ă  Veracruz. En mĂȘme temps, il dĂ©cida de changer de nom, en raison de sa dĂ©votion Ă  la Vierge de Guadalupe et Ă  Victoria pour la victoire[21].

En 1815, Victoria commandait des insurgĂ©s dans la rĂ©gion de Veracruz. Utilisant des tactiques de guĂ©rilla[22], il obtint le contrĂŽle du Puente del Rey ("pont du roi"), position stratĂ©gique reliant Xalapa au port de Veracruz. Lorsqu'il apprit que des troupes royalistes venaient en sa direction, il renforça les dĂ©fenses du pont, mais fut nĂ©anmoins contraint de se retirer Ă  Nautla en juillet de la mĂȘme annĂ©e[23].

Portrait du général Guadalupe Victoria.

Pour s'approvisionner dans le golfe du Mexique, Victoria a pris le contrÎle de Boquilla de Piedras, un port situé entre Tuxpan et le port de Veracruz. Ce port était équipé de quais, d'entrepÎts et de batteries pour la défense et resta sous le contrÎle de Victoria jusqu'en novembre 1816, date à laquelle il fut repris par l'armée royaliste. Peu de temps aprÚs, Naolinco devint le quartier général des insurgés et, de là, ils contrÎlÚrent les régions de Misantla, Puente Nacional et Huatusco[23].

Également en 1816, lorsque le nouveau vice-roi Juan Ruiz de Apodaca est arrivĂ© en Nouvelle-Espagne, Victoria attaqua son convoi Ă  destination de Mexico, avec pour objectif de le capturer, mais sans succĂšs[24].

À la fin de l'annĂ©e, Victoria regagna Nautla et battit la garnison royaliste. Il a Ă©galement occupĂ© Barra de Palmas, Barra Nueva et La Laguna. La forte offensive royaliste, ainsi que le manque de matĂ©riel militaire, ont permis aux Espagnols de rĂ©cupĂ©rer les positions occupĂ©es en fĂ©vrier 1817.

Au milieu de l'annĂ©e 1817, Guadalupe Victoria avait perdu toutes les villes sous son commandement. AprĂšs sa dĂ©faite Ă  Palmillas, il a Ă©tĂ© abandonnĂ© par ses hommes et a fait face Ă  une persĂ©cution intense. Il s'est cachĂ© dans la jungle, oĂč il a survĂ©cu en mangeant des herbes, des fruits et des animaux[25]. Il a refusĂ© d'accepter une grĂące de la part du vice-roi pour ses actes et est restĂ© cachĂ© dans la jungle de Veracruz, oĂč il a dĂ©veloppĂ© une Ă©pilepsie[26].

AprĂšs sa dĂ©faite prĂšs de la ville de Palmillas dans l'actuel État de Veracruz, il se cache dans les montagnes jusqu'Ă  la promulgation du plan d'Iguala, le , par AgustĂ­n de Iturbide et Vicente Guerrero, les deux chefs insurgĂšs, qui appelle Ă  un Mexique indĂ©pendant. Iturbide a rencontrĂ© Juan O'DonojĂș, le nouveau vice-roi, et a nĂ©gociĂ© Ă  la hĂąte un traitĂ©, appelĂ© le TraitĂ© de CĂłrdoba. Similaire au Plan d'Iguala, ce document a essayĂ© de garantir une monarchie indĂ©pendante pour la Nouvelle-Espagne sous la maison de Bourbon. Cet Ă©tat successeur inviterait Ferdinand VII Ă  rĂ©gner en tant qu'« empereur » ou, Ă  dĂ©faut, son frĂšre Don Carlos. Si les deux refusaient, un monarque convenable serait recherchĂ© parmi les diverses maisons royales europĂ©ennes. En attendant, une rĂ©gence remplacerait le vice-roi. Toutes les lois existantes, y compris la Constitution de 1812, resteraient en vigueur jusqu'Ă  ce qu'une nouvelle constitution soit rĂ©digĂ©e pour le Mexique. Un Ă©lĂ©ment clĂ© a Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  la suggestion d'O'DonojĂș : si l'Espagne refusait son droit de nommer un rĂ©gent pour l'Empire mexicain, alors le congrĂšs mexicain aurait la libertĂ© d'Ă©lire celui qu'il jugerait digne de diriger le pays. Cette clause cruciale Ă©tait inexistante dans le Plan d'Iguala, un point qui soutient qu'Iturbide n'a pas eu l'idĂ©e de devenir un dirigeant quand il a commencĂ© sa campagne pour l'indĂ©pendance du Mexique.

Le 27 septembre 1821, l'armée des Trois Garanties entre dans la ville de Mexico, formant une colonne dirigée par Agustín de Iturbide[27]. Le 28 septembre 1821, la déclaration d'indépendance du Mexique est signée[28].

Sous l'Empire

Le Plan d'Iguala.

Guadalupe Victoria a rencontré Agustín de Iturbide le 17 juin 1821 à San Juan del Río et lui a demandé d'adopter le plan d'Iguala afin de créer un gouvernement républicain. Victoria recommanda comme dirigeant un ancien insurgé qui n'était pas marié, qui épouserait une femme guatémaltÚque autochtone pour unir les deux territoires en une seule nation. Iturbide a refusé la proposition. Les deux hommes ont soutenu l'indépendance, mais ont ressenti une méfiance réciproque[29].

MalgrĂ© cela, le CongrĂšs a dĂ©cidĂ© que le Mexique serait une monarchie constitutionnelle. Iturbide fut alors nommĂ© rĂ©gent du Mexique, en attendant l'avĂšnement d'un monarque europĂ©en. Mais aucune maison royale n'ayant acceptĂ© le trĂŽne, le CongrĂšs proposa la couronne Ă  Iturbide lui-mĂȘme.

Le 21 juillet 1822, Iturbide est couronné empereur constitutionnel du Mexique sous le nom d'Augustin Ier. C'est le Premier Empire mexicain.

Ayant participĂ© Ă  l'indĂ©pendance, et malgrĂ© des tensions avec Iturbide, Victoria est fait gĂ©nĂ©ral d'Empire, tout comme Pedro Celestino Negrete, Vicente Guerrero, NicolĂĄs Bravo, Anastasio Bustamante, Antonio LĂłpez de Santa Anna et Melchor MĂșzquiz[30].

RĂ©publicain convaincu, Guadalupe Victoria soutient finalement la rĂ©bellion de Santa Anna et signe le plan de Casa Mata en dĂ©cembre 1822, dont le but est de renverser l'Empire. Face Ă  cette rĂ©bellion, Augustin Ier chercha Ă  obtenir l'aide de l'Église mais dĂ©cida finalement de renoncer au trĂŽne. Il prĂ©senta son abdication au CongrĂšs dans la nuit du 19 mars 1823 avant de fuir vers l'Italie.

Le triumvirat

Assis, Nicolås Bravo et Pedro Celestino Negrete au congrÚs en 1827 alors que Guadalupe Victoria, debout, s'adresse aux représentants élus.

Avec Pedro Celestino Negrete et NicolĂĄs Bravo, Guadalupe Victoria constitue alors le triumvirat qui dirige le pays sous le nom de Pouvoir exĂ©cutif suprĂȘme jusqu'Ă  l'adoption d'une constitution.

Le pouvoir exĂ©cutif suprĂȘme a Ă©tĂ© chargĂ© de rassembler les anciennes provinces, Ă  prĂ©sent les États libres, et de constituĂ© une confĂ©dĂ©ration autour d'une RĂ©publique fĂ©dĂ©rale. Ce gouvernement organise Ă©galement des Ă©lections gĂ©nĂ©rales. L’exĂ©cutif a dĂ» surmonter une sĂ©rie de difficultĂ©s politiques, comme dans le cas des provinces d’AmĂ©rique centrale qui ont choisi de ne pas adhĂ©rer Ă  la FĂ©dĂ©ration mexicaine et des provinces d’Oaxaca et du YucatĂĄn qui se sont dĂ©clarĂ©es États libres et souverains[31]. Ils ont Ă©galement fait face au retour de Iturbide et de ses partisans, et Ă  sa tentative de reprendre le pouvoir, qui s'est achevĂ© par la victoire du gouvernement, et l'exĂ©cution de l'ex-empereur, le 19 juillet 1824, aprĂšs un procĂšs expĂ©ditif. Les suites de son exĂ©cution furent accueillies avec indignation par le peuple mexicain en gĂ©nĂ©ral, et avec soulagement par ses adversaires au congrĂšs qui avaient toujours craint le retour de celui-ci. Les sentiments de ceux qui ont Ă©tĂ© horrifiĂ©s par son exĂ©cution ont Ă©tĂ© compilĂ©es par le romancier Enrique de OlavarrĂ­a y Ferrari dans El cadalso de Padilla : « Fait le crime obscur, pour lequel nous serons sans doute appelĂ©s Parricides »[32].

À la suite de cela, pour vite faire oubliĂ© l'exĂ©cution de Iturbide, le CongrĂšs se dĂ©pĂȘcha d'achevĂ© l'Ă©criture de la Constitution fĂ©dĂ©rale en octobre 1824[33].

Président de la République

Élection

Le CongrĂšs a convoquĂ© des Ă©lections prĂ©sidentielles en aoĂ»t 1824. La lĂ©gislature de chaque État nommerait deux candidats, et les deux qui obtiendraient le plus grand nombre de voix seraient Ă©lus prĂ©sident et vice-prĂ©sident. Les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© annoncĂ©s le 1er octobre et, Ă  la majoritĂ© des 17 États, Guadalupe Victoria a Ă©tĂ© Ă©lu premier prĂ©sident de la RĂ©publique du Mexique[34].

Le 2 octobre 1824, il fut officiellement dĂ©clarĂ© prĂ©sident pour la pĂ©riode 1825-1829[35]. Le 8 octobre, le vice-prĂ©sident Ă©lu, NicolĂĄs Bravo, a prĂȘtĂ© serment devant la constitution[36]. Guadalupe Victoria a pris ses fonctions de prĂ©sident de la RĂ©publique le 10 octobre 1824. L'inauguration a Ă©tĂ© solennelle et austĂšre, comme l'exige son rĂ©publicanisme. Ce jour-lĂ , Victoria a dĂ©clarĂ© : « ÂĄ La Independencia se afianzarĂĄ con mi sangre y la libertad se perderĂĄ con mi vida ! » (L' indĂ©pendance sera renforcĂ©e avec mon sang et la libertĂ© sera perdue avec ma vie)[37].

DĂ©buts

Portrait du président Guadalupe Victoria vers 1825.

En tant que président de la PremiÚre République fédérale, Victoria était chargée de reconstruction l'économie, dévastée par la longue guerre d'indépendance et le blocus économique effectué par la Couronne espagnole. Pour pallier le manque d'approvisionnement dû à l'embargo sur le commerce, il a créé la premiÚre marine marchande du pays, qui a ouvert des routes commerciales avec les ports des pays des Amériques qui avaient reconnu l'indépendance mexicaine et avec lequel des relations diplomatiques étaient établies. Cependant, sa principale préoccupation était d'obtenir la reconnaissance de la part des pays européens[38].

Le gouvernement de Victoria Ă©tait entravĂ© par de graves problĂšmes financiers. Ses dĂ©penses s'Ă©levaient en moyenne Ă  18 millions de dollars espagnols - gĂ©nĂ©ralement connus sous le nom de pesos - par an, mais il ne percevait que la moitiĂ© de ses recettes[39]. Afin de rĂ©soudre ce problĂšme, Victoria a Ă©tĂ© contrainte de demander une aide Ă©trangĂšre. Le Royaume-Uni, sachant Ă  quel point Victoria Ă©tait en difficultĂ© (l'armĂ©e reprĂ©sentait Ă  elle seul 12 millions de dollars du budget), le persuada d'accepter deux prĂȘts, chacun d'une valeur supĂ©rieure Ă  3 millions de livres. Ces prĂȘts, nĂ©gociĂ©s par l'intermĂ©diaire de sociĂ©tĂ©s bancaires telles que Barclay et Goldschmidt, ont permis d'Ă©viter la faillite et de contribuer Ă  maintenir la paix sociale, facteurs qui ont sans aucun doute permis Ă  Victoria de s'acquitter de cette crise financiĂšre[39].

MalgrĂ© quelques problĂšmes financiers, l'administration de Victoria prĂ©sentait des aspects trĂšs positifs. La crĂ©ation du TrĂ©sor national et l'abolition de l'esclavage, annoncĂ©s le 16 septembre 1825 lors de la premiĂšre tenue du Grito de Dolores, sont deux des rĂ©alisations les plus positives du premier prĂ©sident[40]. En outre, il a crĂ©Ă© l’AcadĂ©mie militaire, restaurĂ© la ville de Mexico[41], amĂ©liorĂ© l’éducation, accordĂ© l’amnistie aux prisonniers politiques, Ă©tablir un plan pour un canal dans l’isthme de Tehuantepec, ouverture de nouveaux ports pour l’expĂ©dition, entamĂ© la construction du MusĂ©e national, a mis en garnison le YucatĂĄn pour contrecarrer une invasion espagnole basĂ©e Ă  Cuba et a dĂ©masquĂ© un complot dirigĂ© par un moine nommĂ© JoaquĂ­n Arenas en vue de rĂ©tablir la domination espagnole[39].

Victoria facilita Ă©galement les activitĂ©s de la Lancasterian Society, consacrĂ©e Ă  l'Ă©ducation, et crĂ©a la force navale qui permit sa plus grande rĂ©ussite : l'indĂ©pendance complĂšte du Mexique, lorsque le 18 novembre 1825, le gĂ©nĂ©ral Miguel BarragĂĄn s'empara du dernier fief espagnol, le forteresse de San Juan de UlĂșa Ă  Veracruz[21].

En politique, ses actions étaient conciliantes. Il a essayé d'appliquer des politiques susceptibles d'attirer différentes parties et a formé son cabinet avec des membres éminents des différentes factions. Cependant, les anciens conflits depuis le rÚgne d'Iturbide ont refait surface. Victoria est confrontée à la contradiction de l'intolérance religieuse contre la liberté d'expression et de la presse, qui sont déclarées dans la Constitution et qu'il observe scrupuleusement[6].

Le 20 dĂ©cembre 1827, il dĂ©crĂšte l'expulsion des Espagnols de la RĂ©publique[42]. La rĂ©bellion rĂ©primĂ©e de JoaquĂ­n Arenas a dĂ©clenchĂ© une vague d’indignation contre les riches Espagnols qui l’avaient parrainĂ©e. Bien que son secrĂ©taire Ă  l’IntĂ©rieur, Lucas AlamĂĄn, ait tentĂ© de le dissuader, l’ambassadeur amĂ©ricain Joel R. Poinsett a encouragĂ© Victoria Ă  ordonner l’expulsion des Espagnols ce qui a provoquĂ© de graves problĂšmes Ă©conomiques, du fait que la plupart des expulsĂ©s Ă©taient des commerçants fortunes en Espagne[43].

Tentatives espagnoles

Capitulation of San Juan de UlĂșa.

La guerre d'indĂ©pendance a ruinĂ© des champs, des villes, des commerces et des mines. Le gouvernement n'avait aucun moyen efficace de percevoir des taxes de douane supplĂ©mentaires et il fonctionnait avec des arriĂ©rĂ©s de dĂ©bit et de salaire. Dans ces conditions, il Ă©tait difficile de mettre en place une stratĂ©gie efficace pour la reddition de San Juan de UlĂșa[44].

Malgré cela, le gouvernement de Victoria a acheté des navires pour constituer la base de la premiÚre marine mexicaine. Ils comprenaient les goélettes Iguala, Anåhuac, Chalco, Chapala, Texcoco, Orizaba, Campechana et Zumpango. Les goélettes Tampico, Papaloapan et Tlaxcalteca ont été ajoutées plus tard.

Enfin, le 23 novembre 1825, le capitaine de frĂ©gate Pedro Sainz de Baranda parvint Ă  la capitulation de San Juan de UlĂșa, dernier bastion espagnol du Mexique[45].

Difficultés dans le Nord

Le Mexique en 1824.

Guadalupe Victoria a rejeté deux offres sur l'achat du Texas proposé par l'ambassadeur américain Joel R. Poinsett[46] pour 5 millions de dollars[47].

Le 18 aoĂ»t 1824, la loi gĂ©nĂ©rale sur la colonisation a Ă©tĂ© promulguĂ©e pour peupler les territoires du Nord de Haute-Californie et du Nouveau Mexique. Le dĂ©cret laissa une grande autonomie Ă  l'État de Haute-Californie, ainsi qu'une relative indĂ©pendance. Le 24 mars 1825, le congrĂšs adopta une loi pour ouvrir pleinement les portes de la colonisation Ă©trangĂšre, la loi donnait aux colons des privilĂšges fonciers et une exemption d'impĂŽt pendant dix ans[48].

L’ immigration des AmĂ©ricains a Ă©tĂ© abondante et des communautĂ©s se sont rapidement formĂ©es, qui ont conservĂ© leur langue, leur religion et leurs coutumes, ce qui a eu pour effet de crĂ©er des liens Ă©troits avec le reste du pays. Ils ont dĂ©sobĂ©i aux lois et poursuivi l' esclavage sur le territoire mexicain[48]. En 1826, la premiĂšre tentative de sĂ©paratisme a Ă©tĂ© faite lorsque l'empresario Haden Edwards a dĂ©clarĂ© l'indĂ©pendance de l'État de Coahuila y Tejas et crĂ©a la RĂ©publique de Fredonia prĂšs de Nacogdoches, au Texas. La rĂ©bellion a Ă©tĂ© rapidement rĂ©primĂ©e.

En conséquence directe des actions d'Edwards, Victoria autorisa une vaste expédition, menée par le général Manuel de Mier y Terån, afin d'inspecter les colonies du Texas et de recommander une ligne de conduite. Les rapports de Mier y Terån ont abouti aux lois du 6 avril 1830, qui limitaient sévÚrement l'immigration au Texas[49].

Affaires Ă©trangĂšres

L'un des principaux objectifs de Guadalupe Victoria Ă©tait la reconnaissance du Mexique en tant que nation indĂ©pendante par les principales puissances Ă©trangĂšres. Il a finalement obtenu cette reconnaissance aprĂšs l'Ă©tablissement de relations diplomatiques avec le Royaume-Uni[5], les États-Unis, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'AmĂ©rique centrale et la Grande Colombie. Cela a rĂ©duit les problĂšmes causĂ©s par l'embargo Ă©conomique imposĂ© par la couronne espagnole. Les problĂšmes Ă©conomiques ont encore Ă©tĂ© rĂ©duits lorsque plusieurs sociĂ©tĂ©s britanniques ont commencĂ© leurs activitĂ©s miniĂšres au Mexique, ce qui a entraĂźnĂ© un afflux important de capitaux.

Il a Ă©galement ratifiĂ© le contenu du TraitĂ© Adams-Onis et donc la frontiĂšre avec les États-Unis[8].

Victoria a déclaré qu'aucune proposition de l'Espagne ne serait entendue jusqu'à ce qu'elle reconnaisse l'indépendance du Mexique et la forme de gouvernement établie et acceptée, sans jamais demander d'indemnisation pour la perte du Mexique[50].

Fin de mandat, retraite et mort

Le mandat de Guadalupe Victoria a pris fin le 1er avril 1829, Ă  la suite de l'Ă©lection du nouveau prĂ©sident, Manuel GĂłmez Pedraza. Mais le gĂ©nĂ©ral Vicente Guerrero, organisa un coup d'État avec ses partisans, suspendit l'Ă©lection de Gomez Pedraza, et se fit proclamer prĂ©sident de la RĂ©publique par le CongrĂšs Ă  la place du prĂ©sident Ă©lu.

AprÚs la fin de son mandat, Guadalupe Victoria se retire de la vie publique pour gérer ses affaires dans son hacienda El Jobo à Veracruz. Il est élu sénateur en 1833, puis président du Sénat deux ans plus tard.

Sous sa prĂ©sidence, le SĂ©nat est dotĂ© de cent vingt huit sĂ©nateurs Ă©lus pour six ans selon un mode de scrutin parallĂšle similaire en principe Ă  celui de la chambre basse, mais selon des modalitĂ©s diffĂ©rentes. Quatre vingt seize siĂšges sont Ă  pourvoir au scrutin majoritaire binominal dans trente deux circonscriptions de trois siĂšges chacune correspondants aux États du Mexique plus le district fĂ©dĂ©ral de la capitale Mexico.

Monument en hommage Ă  Victoria, Ă  Durango.

En 1841, aprĂšs la fin de son mandat, il Ă©pousa MarĂ­a Antonieta BretĂłn y VelĂĄzquez et trĂšs rapidement, sa santĂ© se dĂ©tĂ©riora Ă  cause de son Ă©tat d'Ă©pilepsie[13]. En 1843, il meurt d'une crise d'Ă©pilepsie Ă  Perote dans l'État de Veracruz, oĂč il est enterrĂ©. Le il est dĂ©clarĂ© BenemĂ©rito de la Patria ("HĂ©ros de la Nation") par le Parlement mexicain.

Hommages

En 1925, ses restes seront déposés dans le mausolée situé à la base de la colonne de l'Indépendance à Mexico. Il y repose en compagnie de Juan Aldama, Ignacio Allende, Nicolås Bravo, Vicente Guerrero, Miguel Hidalgo y Costilla, José Mariano Jiménez, Mariano Matamoros, Francisco Javier Mina, José María Morelos y Pavón, Andrés Quintana Roo et Leona Vicario.

Annexes

Notes et références

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