Mariano Matamoros
Mariano Matamoros y Guridi, nĂ© le et mort le , est un prĂȘtre libĂ©ral du Mexique qui a participĂ© Ă la guerre d'indĂ©pendance de son pays au dĂ©but du XIXe siĂšcle.
Mariano Matamoros y Guridi | ||
Portrait de Mariano Matamoros peint en 1868 par José Obregón et figurant au Palais national | ||
Naissance | Mexico (district fédéral), Mexique |
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DĂ©cĂšs | (Ă 43 ans) Morelia (MichoacĂĄn), Mexique |
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Allégeance | Mexique | |
Grade | Lieutenant-général | |
AnnĂ©es de service | 1810 â 1814 | |
Commandement | Armée insurgée | |
Conflits | Guerre d'indépendance du Mexique | |
Faits d'armes | SiĂšge de Cuautla Bataille de La ChincĂșa Bataille de Lomas de Santa MarĂa Bataille de PuruarĂĄn |
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Autres fonctions | PrĂȘtre | |
Mariano naĂźt Ă Mexico le . Fils de JosĂ© Matamoros et de Mariana Guridi, il passe son enfance Ă Ixtacuixtla (Tlaxcala). Ă Mexico, il est reçu bachelier Ăšs arts en 1786, puis bachelier en thĂ©ologie en 1789. Il est ordonnĂ© prĂȘtre en 1796 et cĂ©lĂšbre sa premiĂšre messe dans la paroisse Santa Ana. Il est ensuite affectĂ© Ă diverses paroisses, dont celles du Sagrario Metropolitano de QuerĂ©taro et de Jantetelco (Jonacatepec), oĂč il exerce son ministĂšre Ă partir de 1808. Il commence alors Ă adhĂ©rer aux idĂ©es libĂ©rales des CrĂ©oles, raison pour laquelle on le dĂ©nonce aux autoritĂ©s coloniales espagnoles peu avant le dĂ©but de la guerre. Il est emprisonnĂ© peu aprĂšs que la guerre a Ă©clatĂ©, mais rĂ©ussit Ă s'Ă©chapper de prison et se joint Ă IzĂșcar Ă l'armĂ©e insurgĂ©e de JosĂ© MarĂa Morelos y PavĂłn le , la veille de la bataille qui s'y dĂ©roulera. Morelos le nomme colonel de son Ă©tat-major et lui confie la formation de son corps d'armĂ©e. Avec les habitants de Jantetelco et des alentours, il rĂ©ussit Ă former deux rĂ©giments de cavalerie, deux bataillons d'infanterie et un corps d'artillerie : les forces qu'il rĂ©unit s'Ă©lĂšvent au total Ă 2 000 hommes. Il commande ses premiĂšres opĂ©rations militaires Ă Tecualoya et Ă Tenancingo.
En compagnie de Morelos, il soutient le siĂšge de Cuautla du 9 fĂ©vrier au . Une nuit d'avril, il rompt le siĂšge et rĂ©ussit Ă rejoindre Miguel Bravo Ă Ocuituco pour revenir Ă Cuautla avec des vivres, mais ils tombent dans une embuscade Ă la suite d'une dĂ©nonciation et sont dĂ©faits Ă Amazingo et Ă Tlacalque. Une fois le siĂšge rompu par les troupes insurgĂ©es, il se joint Ă Morelos Ă Chiautla le et retourne tout de suite Ă IzĂșcar. Avec l'aide de Manuel Mier y TerĂĄn, il rĂ©organise ses troupes et lĂšve un rĂ©giment de dragons appelĂ© « de l'apĂŽtre saint Paul » et dotĂ© de la devise « ImmunitĂ© ecclĂ©siastique », en protestation contre l'arrĂȘt pris par le vice-roi Venegas le . Morelos en fait son commandant en second le , et le suivant, Matamoros se joint Ă lui Ă TehuacĂĄn. Le lendemain, ils partent pour Oaxaca[1], qu'ils prennent le 25 novembre.
Au dĂ©but de , il se rend Ă YanhuitlĂĄn, oĂč il se joint Ă Morelos le 15. En avril, il part Ă la poursuite de Manuel Lambrini, royaliste provenant du Guatemala, et le vainc le 19[2] Ă TonalĂĄ. En reconnaissance de l'adresse de Matamoros Ă la guerre, Morelos l'Ă©lĂšve au rang de lieutenant-gĂ©nĂ©ral. Ă San Juan Coscomatepec, Matamoros prĂȘte main-forte Ă NicolĂĄs Bravo. Le 16 aoĂ»t, Ă San AgustĂn del Palmar, il met en dĂ©route le bataillon des Asturies placĂ© sous le commandement du lieutenant-colonel Manuel MartĂnez et du commandant Juan CĂĄndano[3]. Il passe d'Oaxaca Ă YanhuitlĂĄn, oĂč il s'emploie Ă discipliner les soldats insurgĂ©s et Ă fabriquer des armes, puis fait une incursion dans la Mixteca pour tenter de rĂ©cupĂ©rer IzĂșcar et cause de grandes pertes parmi les royalistes[4]. Le , il participe Ă la tentative de prise de Valladolid, qui s'avĂšre un dĂ©sastre pour les insurgĂ©s, car les troupes de Hermenegildo Galeana et de NicolĂĄs Bravo sont repoussĂ©es en diverses occasions. Cette nuit-lĂ , les insurgĂ©s se replient sur Lomas de Santa MarĂa, aux environs de la ville, oĂč les troupes d'AgustĂn de Iturbide et de Ciriaco del Llano traversent l'infanterie insurgĂ©e, quittent le champ de bataille aprĂšs avoir causĂ© un vĂ©ritable dĂ©sastre et y laissent les insurgĂ©s, gĂȘnĂ©s par la nuit, se battre entre eux.
Le , Morelos ordonne Ă Matamoros de se rendre avec le reste de l'armĂ©e Ă l'hacienda de PuruarĂĄn, proche de Valladolid. C'est aussi un dĂ©sastre, car aprĂšs une nouvelle dĂ©faite contre les forces d'Iturbide, Matamoros essaie d'Ă©chapper en franchissant un guĂ© voisin et est capturĂ© par un dragon de l'infanterie frontaliĂšre appelĂ© JosĂ© Eusebio RodrĂguez. Le gouvernement vice-royal accordera Ă ce dernier une rĂ©compense de 200 pesos et le grade de lieutenant en raison de l'importance de la capture. Matamoros est menĂ© Ă la prison clĂ©ricale de l'Inquisition Ă Valladolid (l'actuelle Morelia). Le , Morelos, qui se trouve Ă Coyuca, offre au vice-roi FĂ©lix MarĂa Calleja del Rey, par l'intermĂ©diaire d'un soldat espagnol libĂ©rĂ©, d'Ă©pargner 200 prisonniers espagnols en Ă©change de la libĂ©ration de Matamoros, mais il ne parvient pas Ă rĂ©cupĂ©rer son bras droit. LivrĂ© aux autoritĂ©s civiles, Matamoros est jugĂ© coupable de « trahison » envers le roi Ferdinand VII. Le , il est exĂ©cutĂ© aux arcades (portal) de l'Ecce Homo (appelĂ©es maintenant les arcades Matamoros[5]) de Valladolid pendant que les cloches de la cathĂ©drale sonnent le glas, son lugubre repris par toutes les Ă©glises de la ville. Le peloton dut tirer deux salves pour l'exĂ©cuter.
Le , Matamoros est honorĂ© pour avoir bien mĂ©ritĂ© de la patrie. Ses restes sont transfĂ©rĂ©s Ă la cathĂ©drale mĂ©tropolitaine de Mexico la mĂȘme annĂ©e, puis au mausolĂ©e de la colonne de l'IndĂ©pendance en 1925. Le , ils sont exhumĂ©s avec tous les honneurs et transportĂ©s au MusĂ©e national d'histoire, situĂ© dans le chĂąteau de Chapultepec, pour fins d'analyse et d'authentification[6]. AprĂšs avoir exhumĂ© les restes, les chercheurs de l'INAH ont dĂ©couvert des restes qui correspondent Ă ceux d'une femme. AprĂšs la dĂ©couverte, dans le cercle des archĂ©ologues et des historiens, on a commencĂ© Ă dire qu'il ne s'agissait probablement pas d'un Ă©change d'ossements, mais qu'en effet, Mariano Matamoros Ă©tait biologiquement une femme qui se serait habillĂ©e en homme pour mener Ă bien sa vie quotidienne[7].
HĂ©ritage
Matamoros est un hĂ©ros national du Mexique. En son honneur, on a donnĂ© son nom Ă l'aĂ©roport international de Cuernavaca (Morelos) et aux villes d'Ixtacuixtla de Mariano Matamoros (Tlaxcala), d'IzĂșcar de Matamoros (Puebla) et de Matamoros (Tamaulipas).
Références
- (es)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en espagnol « Mariano Matamoros » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Mariano Matamoros » (voir la liste des auteurs).
- Mariano Matamoros, GenealogĂa de MĂ©xico.
- Date indiquée, entre autres, dans Mariano Matamoros. D'autres fixent la date de cette victoire au 19 janvier 1813.
- Mariano Matamoros', biographie.
- (es) Courte biographie de Mariano Matamoros.
- Photo des arcades d'Ernesto Janitzio Vargas LĂłpez, Union latine.
- (es) Mariano Matamoros, 1770-1814.
- (es) « Mariano Matamoros, ¿héroe transgénero de la Independencia de México? », sur México Desconocido, (consulté le )
Articles connexes
- (es) Crisis polĂtica de 1808 en MĂ©xico
- Histoire du Mexique